Revue belge de numismatique et de sigillographie

— 7 —
L'artiste qui a gravé le jeton dont nous nous occupons
s'est inspiré évidemment du sceau des étals d'Artois, que
nous trouvons employé en cachet à toutes les lettres signées
par les députés généraux et ordinaires, employés à l'expé-
dition des affaires. Je donne, sous le n" 5, de la planche I,
le dessin de ce cachet que j'ai rencontré dès 1578. La
légende : ^ CACHET- DES • • • • TROIS ESTAS DV PAYS'
ET CONTE- DARTOÏS , entoure un écusson portant une
représentation semblable au revers du jeton précédent ;
seulement elle est plus générale que sur celui-ci, car on
n'y voit pas figurées ni la cathédrale, ni la sainte chandelle,
monuments spéciaux à la ville d'Arras; mais la partie infé-
rieure du champ où se trouve l'écusson d'Artois, timbré
d'une mitre et d'un heaume, est occupée par la représen-
tation d'une ville quelconque.
La ville d'Arras et quelques autres villes de l'Artois étant
tombées au pouvoirde la Franceen 1640, la réunion des états
ne pouvait plus se faire, comme par le passé, dans la capitale
de la province. La guerre dont ce pays fut le théâtre pen-
dant un certain temps empêchait d'ailleurs cette réunion.
Une partie des membres dévoués à TEspagne s'assembla
à Saint-Omer; mais ces assemblées, d'ailleurs très-irrégu-
lières, ne pouvaient traiter que des affaires du pays resté
fidèle à la couronne espagnole. Ce ne fut qu'après la paix
des Pyrénées, en 1 660, que l'ordre se trouva un peu rétabli ;
la province fut séparée en deux parties, l'Artois cédé et
l'Artois réservé, qui eurent chacun leurs états. Ceux de la
première résidèrent à Arras, et ceux de la seconde à Saint-
Omer. Chacun d'eux eut son scel particulier. J'ai repré-
senté, sous le n" 4, celui des états réunis à Arras, sous le