l'engagement de l'eglise famille de dieu - Eglise du Burkina

L’ENGAGEMENT DE L’EGLISE FAMILLE DE
DIEU POUR LE DEVELOPPEMENT DU
BURKINA
Pour-quoi son engagement dans la santé?
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Les indicateurs des politiques de santé montrent que les pays
africains au Sud du Sahara vivent de graves problèmes. Sans cacher les
signes d’espérance et d’attente d’un avenir meilleur, les deux synodes
des évêques pour l’Afrique tenus à Rome (1994 et 2009), ont fait des
constats non reluisants et mêmes angoissants sur la situation du
continent 1 . Les lamentations du psalmiste semblent être sur les lèvres
des malades: «d’où viendra mon secours?» (Ps. 121, 1).
Par vocation et par mission, l’Église doit s’impliquer, parce que c’est
de l’Homme qu’il s’agit.
Pour le cas particulier du Burkina Faso, l’arrivée des missionnaires
d’Afrique (Pères blancs) en 1899, a vu la naissance des premiers postes
de santé et de la première école de formation pour agents de santé.
Dans l’annonce de l’Évangile, ils ont intégré la promotion sociale dans la
pastorale d’ensemble en vue de montrer la proximité de Dieu et de son
Règne de vie en faveur des populations. Selon le témoignage de Mgr A.
Sanon «les Évangélisateurs cherchaient plus à sauver humainement,
socialement et religieusement qu’à former des communautés ou à fonder
une Église. Tout était là à l’état germinal, séminal» 2 .
Pour s’accorder aux besoins urgents, l’engagement de l’Eglise
consistait à «soigner-guérir». De nos jours, il faut y associer «fairevivre».
Mon bref exposé sur l’engagement de l’Eglise burkinabè dans le
domaine de la santé s’articulera donc autour de ces deux concepts :
«soigner-guérir» et «faire-vivre».
1 Cf. JEAN-PAUL II, Exhortation post-synodale Ecclesia in Africa, nn 40-41; DEUXIÈME ASSEMBLÉE
SPÉCIALE DU SYNODE DES ÉVÊQUES POUR L’AFRIQUE, L’Église au service de la réconciliation, de la
justice et de la paix, dans “Documentation Catholique” n. 2434 (15 novembre 2009), pp. 1025-1026. 1028.
2 SANON A., Préface, dans: SANDWIDÉ É. C., Histoire de l’Église au Burkina Faso, traditio, receptio et reexpressio:
1899-1979, N. Domenici - Pécheux, Rome 1999, p. VI.
1

I. SOIGNER-GUERIR
♦ Suivant les recommandations du cardinal C. Lavigerie (le fondateur des
Pères blancs), chaque mission finit presque toujours par se doter d’un
dispensaire. Nous rapportons une de ses recommandations:
«À chaque maison de mission en pays infidèles pourront être rattaché par un
dispensaire, qui sera tenu par des Frères de missions (…). On aura pour cela, une ou
deux pièces, dans l’une desquelles on tiendra des médicaments et tout ce qu’il faut pour
soigner les plaies et les blessures (…). On traitera les malades avec charité et on leur
donnera tout ce que l’on pourra pour les soulager. Les Frères ou les Pères désignés pour
cet office de charité les soigneront de leur mieux, ayant soin de leur adresser des paroles
qui fassent du bien à leur âme (…). C’est en guérissant les malades que notre Seigneur
Jésus-Christ a gagné les cœurs des habitants de la Judée. Nous ne ferons pas comme lui
des miracles de puissance, mais faisons des miracles de dévouement et de charité» 3 .
L’arrivée en Haute Volta (Burkina Faso) du Père docteur J. L. Guarnisson
le 24 mars 1931, a été décisif non seulement en matière de soin, mais
aussi en matière de formation en santé. Il fut un médecin diplômé en
médecine tropicale et spécialiste en ophtalmologie. Il était appelé
“Docteur Lumière” pour la vue qu’il redonnait aux malades. Il ouvrit la
première école pour infirmiers et produisit divers ouvrages dont le Guide
Médical Africain qui fut pendant longtemps le manuel de préparation
technique et moral des futurs agents de santé. Ce document, reconnu par
l’OMS (l’Organisation Mondiale de la Santé) a été réédité plusieurs fois et
actualisé en 1975 pour être un instrument de formations professionnelle
et éthique pour toute l’Afrique francophone 4 .
Pour parler de la situation d’aujourd’hui, on peut dire que l’héritage des
missionnaires a été mis en valeur et renouvelé. En d’autres mots,
l’Église Famille du Burkina Faso, au fur et à mesure de sa croissance, a
continué la mission du bon samaritain en faisant un second pas en vue
d’une présence plus incisive dans le monde de la santé.
Elle a érigé des structures sanitaires surtout dans les régions les plus
démunies. D’une manière générale, ces structures sont appréciées par
les populations.
On dénombre 96 structures sanitaires reparties dans les 13 diocèses.
3 LAVIGERIE C., Instructions aux Missionnaires, Grand Lacs, Namur 1950, p. 14.
4 Cf. SANDWIDÉ É. C., Histoire de l’Église au Burkina Faso…, op. cit., pp. 175. 249. 259.
2

La typologie des structures sanitaires catholiques est variée. On trouve
parmi elles, des Centres Médicaux avec antenne chirurgicale comme
Paul VI et Nanoro, des Centres Médicaux comme le CM St. Camille de
Ouagadougou et Koupéla, le CM de ND. de la Miséricorde de Bam et
Béthanie de Fada pour ne citer que ceux-là. Il existe aussi toute une
série de structures comme les CSPS, les CREN, les Centres de
réhabilitation pour les Handicapés, les Orphelinats, les Dépôts
pharmaceutiques et les Centres d’Accueil pour nécessiteux et pour
malades du Sida.
Dans le tableau ci-dessous nous avons la répartition des structures par
diocèse et par typologie :
CM CM CSP CRE HAND ORP DEP AC OPH TOT
A S N IC. H. ÔT C. T. AL
OUAGA 1 1 10 1 1 1 3 18
MANGA 1 1 2
KOUDOUG. 1 4 10 1 1 17
OUAHIG. 1 1 2
KOUPELA 1 4 1 1 7
FADA 1 2 2 2 2 9
DORI 1 1
KAYA 1 3 1 1 6
DEDOUG. 1 3 1 5
NOUNA 1 2 1 1 5
BOBO 3 3 3 9
BANFORA 1 1 2
DIEBOUGO
U
1 2 4 1 5 13
TOTAL 2 4 34 21 21 3 15 4 2 96
- 908 personnes travaillent dans ces centres dont 107 religieux et
prêtres (12 % sont des religieux consacrés).
- Environ 53.598 malades passent chaque mois dans ces structures, ce
qui correspond à 643.176 malades par an, soit 7% de la population
totale.
A partir de ces chiffres, on peut imaginer le volume de travail abattu par
les structures sanitaires catholiques.
Selon les vœux des évêques en 1992, toutes les structures sanitaires
privées catholiques se sont réunies en une association appelée ASPC
(Association des Structures Sanitaires Privées Catholiques). Approuvée
3

par la Conférence Episcopale, elle a pour but la coordination, la
formation du personnel, l’amélioration de la qualité des prestations et
surtout le témoignage de la foi chrétienne à travers les soins aux
malades 5 .
♦ À l’occasion de la célébration du 75 ème anniversaire de l’évangélisation,
les évêques se proposaient de stimuler l’engagement missionnaire des
laïcs, en les aidant à mieux s’organiser 6 . Cet appel a trouvé un écho
favorable au niveau de la santé si bien qu’on a assisté à la naissance
d’un certain nombre d’Associations à caractère socio-sanitaire qui ont
canalisé le zèle missionnaire de beaucoup de chrétiens: la légion de
Marie, les CPAM (Conseils Paroissiaux d’Accompagnement des
Malades), les Amis des malades….
♦ On peut citer la Fondation Jean Paul II pour le Sahel qui a vu le jour
après l’appel très émouvant et solennel lancé au monde entier à partir de
Ouagadougou le 10 mai 1980. Cette Fondation finance aussi des projets
communautaires de formation et de réalisation dans le domaine de la
santé, de l’eau, de l’alimentation.
♦ Autre initiative, c’est la naissance de la Commission Épiscopale pour
la Pastorale de la Santé (CEPS). Les évêques ont constaté que
beaucoup de réalisations se faisaient au niveau de la santé mais de
manière dispersée voir désordonnée. Alors ils ont opté pour l’ordre, la
synergie et la convergence des efforts 7 . Un organigramme a été mis sur
pied en vue de faciliter la tâche de coordination.
Pour-quoi tant d’engagement, tant d’énergie de la part de l’Eglise
burkinabè pour la santé des populations alors que l’Etat est là?
La sollicitude de l’Eglise envers les malades a une longue histoire. Elle
remonte depuis l’Incarnation. Dieu qui s’est fait homme signifie entre
autre que Dieu a pris fait et cause pour la nature humaine à tel point que
tout ce qui arrive au corps est pris au sérieux. Jésus durant sa vie
terrestre l’a prouvé : 1/5 des quatre évangiles parle de l’activité de Jésus
en faveur des malades à tel point qu’un bibliste (Mac Nut) affirme «qu’à
chaque fois qu’on rencontre Jésus dans les évangiles, ou bien il
5 Pour la rédaction de cette partie, je me suis basé sur un rapport réalisé par le père Docteur Salvatore
PIGNATELLI, médecin chef du C.M. S. Camille de Ouagadougou et actuel président de l’ASPC.
6 Cf. ÉVÊQUES DE HAUTE-VOLTA, Option pour un nouveau départ, dans “Fidélité et Renouveau” (juillet
1977) n. 104, p. 3; ARCHEVÊCHÉ DE OUAGADOUGOU, Enseignement socio-politique du cardinal Paul
Zoungrana, Archevêché, Ouagadougou 2004, p. 135.
7 Cf. Rapport de la Commission Épiscopale pour la Pastorale de la Santé, (07 décembre 2002), (d.p.).
4

s’apprête à guérir un malade ou bien il est entrain de guérir un malade
ou bien il a fini de guérir un malade». Donc à la suite de son maître,
l’Eglise burkinabè ne peut pas faire autrement. Le soin des malades
devient la caractéristique inaliénable de son identité.
Pour répondre à ma question précédente, je dirais que l’Eglise burkinabè
ne supplée pas l’Etat mais exécute un mandat reçu.
Le pape Jean Paul II disait que «les œuvres caritatives ne sont pas une
suppléance de l’Etat ou une concurrence avec l’Etat, mais une
expression originale de la fécondité de l’amour chrétienne» 8 , une
manifestation de l’amour gratuit de Dieu.
La pastorale de la santé de l’Église du Burkina Faso telle que présentée,
ne devrait pas faire oublier que nombreuses sont les résistances et les
insuffisances qui se dressent devant elle et qui défient sa manière
d’annoncer et de présenter Jésus comme porteur de la vraie santé et qui
constituent des « pro-vocations ».
Effet au-delà de la réponse aux besoins immédiats des malades (bander
les plaies), de nos jours, il faudrait associer le qualificatif «faire-vivre»:
c’est-à-dire être attentif aux facteurs qui sont à la base du mal-être des
gens.
II. Faire vivre
Le Christ non seulement a soigné et guéri les malades mais aussi il a été
un indéfectible promoteur de la santé. Son engagement dans ce sens
transparaît à travers sa personne et son enseignement: sa compétence
relationnelle, il sait comprendre, il montre compassion, il réconforte, il unit
harmonieusement tendresse et force, il vibre devant la beauté du corps
humain et ne peut supporter qu’il soit défiguré par la maladie, il combat le
mal et l’injustice. Oui ! Jésus nous présente un nouveau modèle de santé
en promouvant une nouvelle qualité d’existence.
A partir de cette perspective théologique, je vaudrais simplement
évoquer des défis qui, à mon sens, constituent comme des « provocations
» pour notre Eglise-Famille du Burkina.
1 ème « pro-vocation » l’inculturation dans la pastorale de la santé.
L’engagement de l’Eglise burkinabè dans le monde de la santé ne
demande-t-il pas aujourd’hui une plus grande systématisation?
8 Discours à Loreto, 11 avril 1985.
5

Il s’agit d’une interrogation inévitable quand on voit que tant de nos
œuvres sont appréciées sans que les usagés en perçoivent le
fondement, la raison, la provenance….. Les gens ne devraient pas
s’arrêter aux services: les services socio-sanitaires offerts par l’Eglise ne
doivent pas viser seulement un objectif pratique mais doivent aussi
chercher à reconvertir une mentalité sur la santé, sur la souffrance, sur la
vie, sur la mort.
Concrètement l’ASPC (l’Association des Structures Sanitaires
catholiques) pourrait élaborer des critères de soin qui reflètent les
valeurs évangéliques comme cela a été fait ailleurs.
Par inculturation du monde de la santé, j’entends aussi rejoindre la ligne
tracée par le Pr J. Ki Zerbo qui disait que malgré certaines tares, la santé
présente au Burkina des aspects notables en matière de soin et
d’assistance des malades 9 .
A l’attention des accompagnateurs de malades :
- il faudrait respecter la religiosité populaire des gens en la purifiant.
- Enrichir les célébrations pour les malades avec la chaleur de la tradition.
- L’Option Ecclésiologique «Église Famille» donne à la pastorale de la
santé un espace pour fleurir. Cf. la thèse de Mgr J. Kientega : dans sa
thèse Mgr ouvre une piste de réflexion intéressante à partir de l’Option
Ecclésiologique Eglise Famille : «l’Eglise Famille du Burkina est une
communauté de soignés, à son tour elle devrait être une communauté
de soignants» (c-à-d une communauté qui guérit).
«prophétique»
2 ème «pro-vocation» une pastorale de la santé peu
Un théologien burkinabé souligne que:
«La crédibilité du témoignage évangélique avec toutes ses implications
s’éprouve et se vérifie au creuset d’une pastorale courageuse
(audacieuse et humble) réfléchie et pratiquée relativement aux problèmes
cruciaux de la société burkinabé» 10 .
37.
9 J. KI ZERBO, Charisme camillien et culture africaine, in «Fidélité et Renouveau» (1982) n.122, pp. 25-
10 PURYILLE-KPOWDA N., Pour une théologie du politique, dans “Écoute, Afrique” n. 3 (juin 1990), p. 96.
6

Le rôle que jouent les Associations sur le terrain est apprécié. Toutefois il
n’existe aucune Association typique de défense des droits des malades.
Alors que le besoin est présent et demande des initiatives courageuses.
Des problèmes épineux sont désormais à l’ordre du jour: l’argent
extorqué aux pauvres malades par certains agents de santé,
l’avortement, les contraceptifs distribués anarchiquement, la non
reconnaissance de l’objection de conscience, pour ne citer que ceux-là.
En lisant les signes des temps, je relève l’insuffisance évidente des
Centres de soin pour malades et orphelins du SIDA, des structures de
traitement pour les malades mentaux, obligés de se promener sur les
routes dans des conditions dégradantes.
Des paroles de saint Paul pourraient faire écho à ce défis: «Ce n’est pas
un esprit de crainte que Dieu nous a donné, mais un Esprit de force,
d’amour et de maîtrise de soi» (2 Tm 1, 7).
3 ème «pro-vocation» la nécessité d’une planification de nos
projets en matière de santé
Un certain nombre de projets en matière de santé sont inefficaces
parce qu’ils n’ont pas été insérés dans le plan diocésain.
L’individualisme, la spontanéité a souvent freiné la continuité des
initiatives pastorales dans la santé.
4 ème «pro-vocation» la collaboration avec l’Etat
Par sa mission, l’Eglise est appelée à s’ouvrir, animée par l’espérance et
par l’esprit de collaboration et surtout animée par la volonté de servir
l’Homme. Vis-à-vis de l’Etat l’attitude juste à choisir, c’est la voie de la
médiation et de l’altérité si nous, Eglise, nous voulons que le monde de
la santé burkinabè, aujourd’hui, avec ses ombres et lumières nous
écoute.
Pour être significatif dans le monde de la santé, la pastorale doit donc se
situer entre ces deux attitudes (la médiation et l’altérité): Comprendre ce
qui se passe dans ce milieu (médiation) et ensuite proposer le message
évangélique (altérité). Un nouveau contexte sanitaire s’est créé hors de
l’Eglise et parfois contre notre manière de soigner. Alors quand la
médiation vient à faire défaut, l’Eglise risque de se transformer en une
présence juxtaposée, intervenant quand le monde de la santé a déjà
réalisé ses propres projets sans elle. Si l’altérité n’y est pas, on court le
risque de renoncer aux valeurs évangéliques (la vigilance critique). C’est
7

dans cette ligne qu’il faut lire Gaudium et Spes n. 1 : «Les joies et les
espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des
pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les
espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est
rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. Leur
communauté, en effet, s’édifie avec des hommes, rassemblés dans le
Christ, conduits par l’Esprit Saint dans leur marche vers le Royaume du
Père, et porteurs d’un message de salut qu’il faut proposer à tous. La
communauté des chrétiens se reconnaît donc réellement et intimement
solidaire du genre humain et de son histoire».
Dans la pratique, le chemin à parcourir pour atteindre cet objectif connaît
encore de nombreuses difficultés: des conflits au niveau de l’éthique
médicale, des conflits au niveau de l’application des conventions que
certains Instituts religieux ont avec l’Etat, des conflits dans la formation
des agents de santé devant travaillé dans nos structures...
pastorale de la santé
5 ème «pro-vocation» le manque de formation adéquate en
Malgré l’enthousiasme des agents pastoraux clercs ou laïcs, ils ont
eux-mêmes l’impression de rester à la surface et surtout décalés des
besoins des malades. Il ne s’agit plus seulement de les encourager à
s’engager. Aujourd’hui il faut aller bien au-delà. Un dicton burkinabè
commande qu’«à celui à qui tu dis: que Dieu t’accompagne, fais-lui don
aussi d’un poulain» 11 . Ce poulain, c’est la formation.
Il faut douter du succès de toute pastorale «quand la formation du peuple
chrétien fait défaut» 12 . En effet pour reprendre des paroles de l’Ab.
Bernard Yanogo, l’insuffisance de formation professionnelle, doctrinale et
pastorale comporte le risque de voir la pastorale de la santé au Burkina
Faso évoluer insensiblement vers une efficacité pratique peu nourrie de
sens spirituel et une invisibilité des signes de la charité 13 .
L’option préférentielle pour les pauvres, les malades comme le rappelait
le cardinal Pio Laghi aux évêques africains lors du premier synode,
comprend aussi l’option préférentielle pour les moyens qui leur
11 Mgr Denis TAPSOBA cité par YANOOGO B.-D., L’Église Famille de Dieu au Burkina Faso. Contribution
théologique et perspectives pastorales, Imprimob, Abidjan 2005, p. 178.
12 KINKUPU L. S., Les défis de l’évangélisation dans l’Afrique contemporaine, Karthala, Paris 2005, p. 76.
13 Cf. YANOOGO B.-D., L’Église Famille de Dieu au Burkina Faso…, op. cit, p. 188.
8

permettent de vivre en plénitude 14 . Un des moyens privilégiés, c’est la
formation de ceux qui prennent soin des pauvres et des malades.
CONCLUSION GENERALE
La maladie est un secteur important de l’expérience humaine et quelle
modèle de santé l’Eglise burkinabè offre-t- elle aujourd’hui aux
populations? C’est dire que l’engagement dans ce monde complexe ne
demande plus seulement activité (soigner) mais aussi pensée,
contemplation et discernement. Il s’agit donc d’instaurer un fécond
rapport entre théorie et pratique apostolique à côté de qui est dans la
souffrance 15 .
Dans son engagement auprès des malades, l’Eglise burkinabè joue sa
propre crédibilité. Fort heureusement parmi les pages glorieuses de
l’histoire de l’Eglise burkinabè, la santé occupe une bonne place.
Je ne peux terminer sans évoquer l’exemple de la Vierge Marie appelée
«Santé des Malades» depuis des siècles et «Image vivante de l’évangile
de la souffrance» par Jean Paul II 16 .
Marie Apparaît comme un exemple unique d’attention et de service. Elle
nous enseigne à être à côté de ceux qui souffrent dans leur corps et dans
leur âme avec la délicatesse et la générosité propre à une mère. La voilà
au pied de la croix de son fils agonisant. C’est pour cela que dans les
prières à Marie, nous retrouvons nos demandes les plus sérieuses
«…maintenant et à l’heure de notre mort…» et spontanément les
malades se tournent vers Marie comme une maman et se confie à son
intercession… «…maintenant et à l’heure de ma mort…».
Père Edgard François YAMEOGO M.I.
Secrétaire épiscopale pour la pastorale de la santé
14 . Cf. LAGHI P., I religiosi e le religiose tornino al loro compito educativo, in “L’Osservatore Romano
supplemento” (16-17 maggio 1994), p. 37.
15 BRUSCO A. - PINTOR S., Sulle orme di Cristo medico. Manuale di teologia pastorale sanitaria, EDB,
Bologna 1999, p. 9.
16 Message de la II ème Journée Mondiale des Malades, n. 6.
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