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Rapport d'Activité 2009 - SATO Picardie

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J'ai trouvé ce moment très intéressant dans le sens où il est assez rare de voir Enzo rester un<br />

peu plus longtemps au sein du CSST, et se confier sur sa vie personnelle, sur ses<br />

consommations. Il est vrai que la présence de Sulyvan a participé au fait que Enzo reste<br />

puisqu'ils se connaissent très bien et passent du temps ensemble à l'extérieur. L'arrivée de<br />

Mathieu a également permis des échanges du fait qu'il connaissait également Sulyvan et Enzo<br />

et que cela faisait quelque temp qu'ils ne s'étaient pas rencontrés.<br />

Lorsque Pierre arrive, les autres patients sont déjà partis. L'activité permet d'aborder avec<br />

lui différents sujets. Il se remémore les crêpes qu'il faisait lorsqu'il était enfant, avec son<br />

grand-père. Puis, nous parlons de cuisine, notamment de la façon de cuisiner les œufs pochés,<br />

Pierre se propose même d'apporter le matériel et de me montrer comment procéder. Il parle<br />

également des bons moments qu'il a passé la veille, avec un ami à qui il a rendu visite dans<br />

un squat. « On avait rien, mais on a bien rigolé! ».<br />

S'en suit une discussion autour des fêtes, Noël. Pierre aurait dû le passer en famille auprès de<br />

ses parents et de sa sœur. Finalement il ne s'y est pas rendu, à cause de ses relations difficiles<br />

avec sa sœur. Il craint que les choses n’aient mal tourné car il n'a depuis pas eu de nouvelle<br />

ni de ses parents, ni de sa sœur. Il m'explique alors qu'il sait que sa sœur se met sérieusement<br />

en danger mais qu'il ne peut en parler clairement avec elle car elle lui reproche sa<br />

toxicomanie, il pense qu'il n'est pas légitime pour lui de parler avec elle de sa « destruction »<br />

alors que lui, en a fait autant. Je lui explique que, pour moi, au contraire, il a tout à fait le<br />

droit de lui en parler car, fort de son passé, de son expérience, il sait mieux que personne,<br />

dans quelle détresse elle se trouve, et peut, par conséquent, lui dire pourquoi il s'inquiète et<br />

pourquoi il ne veut pas qu'elle se retrouve dans la même situation que lui (le mensonge,<br />

l'isolement...).<br />

Ensuite, Pierre m'explique qu'il a peur que ses parents pensent qu'il a rechuté du fait qu'il ne<br />

soit pas allé les voir pour Noël. Je lui conseille de leur téléphoner pour prendre des<br />

nouvelles, ce qu'il fait. Après cet appel, Pierre est apaisé car sa mère lui a dit qu'elle avait<br />

tout à fait compris la raison pour laquelle il n'était pas venu. Il décide de se rendre chez eux<br />

pour le réveillon du nouvel an.<br />

Je pense avoir rempli les objectifs de cette activité. En effet, au travers de ce moment qui fut<br />

riche en convivialité, j'ai pu rencontrer les patients autrement, notamment Enzo qui se confie<br />

d'habitude peu. J'ai également pu aborder des sujets de discussion inhabituels comme, la<br />

cuisine, les souvenirs...<br />

Par rapport à Pierre, j'ai trouvé cette activité valorisante pour lui, dans le sens où, il a pu<br />

m'apporter ses connaissances en matière de cuisine. Je l'ai senti investi dans cette activité, il<br />

a d'ailleurs été le seul à m'aider à nettoyer et ranger le matériel. Cette activité a permis<br />

d'engager une discussion de manière plus légère : moins d'enjeux, de tensions; et a offert la<br />

possibilité d'aborder les choses différemment. En effet, en venant participer à l'activité, le<br />

patient se permet un moment de détente au sein du centre de soin, il est alors plus à même de<br />

parler de sa prise en charge ou de tout autre sujet de manière plus positive que lorsqu'il y<br />

vient pour son traitement.<br />

J'aimerais pouvoir reconduire cette activité, un mardi matin, pour pouvoir ainsi toucher<br />

d'autres patients.<br />

b) Atelier Esthétique (Mlle Leslie GUIBERT, (stagiaire éducatrice spécialisée)<br />

L’estime de soi semble être une des difficultés centrales des personnes toxicomanes, les<br />

femmes comme les hommes. Souvent stigmatisées et réduites à leur simple consommation de<br />

produits, elles montrent au quotidien la difficulté qu’elles éprouvent à s’aimer, à être et à<br />

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