Compte rendu de ce débat sous ce lien - Rencontres SIG La Lettre

enjeux de profils : un géomaticien est bon s'il est à sa place. Certains profils « touche à tout »
seront à leur place dans une petite structure et pas du tout dans une grosse où il faudra entrer
dans une case très spécialisée. Il y a de la place pour tout le monde, il ne faut pas se tromper de
position dans les embauches. Il y a un gros enjeu de ressources humaines au niveau de la
définition des profils de poste et des gens qu'on met en adéquation avec. Il faut que les gens
soient formés mais également « bien dans leurs baskets » pour que ca marche. Au niveau de
l'accompagnement et de la formation des utilisateurs de l'information géographique dans la
structure, la dimension humaine est également essentielle, comme dans d'autres domaines. Il faut
des solutions de formations adaptées au bon moment et au bon endroit.
(François-Xavier Maréchal) Il reste que le géomaticien qui sort de formation doit être capable
de s'adapter rapidement dans un contexte en perpétuelle évolution, au même titre qu'un ingénieur
sortant d'un école va évoluer tout au long de sa carrière (s'il est ingénieur en BTP, il sera peut-être
10 ans après chef de service dans une collectivité et amené, de fait, à gérer bien autre chose que
le BTP). Le géomaticien doit être aussi capable de gérer des partenaires, des finances, des
questions juridiques, c'est une posture à acquérir.
(Philippe Lépinard) Le géomaticien doit aussi avoir un positionnement de gestionnaire et
s'interroger sur l'appropriation des SIG en accompagnant par exemple les utilisateurs dans l'usage
critique et éclairé d'outils simples comme CartoExplorer.
La formation continue est indispensable car on ne peut pas se projeter en formation initiale sur
les évolutions à venir à 5 ou 10 ans. Il faut être en état permanent de veille pour acquérir de la
compétence et se sentir compétent dans son domaine et sa mission au quotidien.
(Responsable SIG intercommunalité) La géographie est difficile à faire valoir aux yeux des
élus : il est très difficile de faire entrer une carte dans un conseil communautaire. On est dans une
culture de techniciens d'opérationnel. Il est également long et difficile de faire entrer dans une
structure la notion de transversalité du SIG et la reconnaissance par les ressources humaines d'un
profil spécifique pour le gérer. Ceci pose le problème du recrutement de géomaticien, par rapport
à quelqu'un en poste qui va « apprendre le SIG » sur le tas. Il faut arriver à faire comprendre
l'intérêt du profil sur le terrain. Ceci pose la question non plus de la formation des géomaticiens
mais de la formation et de la sensibilisation des élus et des décideurs à la géomatique.
(Consultant) Grâce aux outils grands publics comme Googlemaps ou le GPS, le géomaticien
n'a plus à faire de l'évangélisation, les gens ont acquis une certaine culture (ils savent ce qu'est
une image satellite ou un drone). La question qui se pose maintenant est : faut-il former des
géomaticiens à l'informatique ou des informaticiens à la géomatique ? Les géomaticiens doivent
savoir parler aux informaticiens et les informaticiens aux géomaticiens.
On parle beaucoup de collectivités, mais il y a aussi beaucoup de sociétés privées qui font de la
géomatique sans le savoir.
(Nathalie Dejour) La question du géomaticien de demain porte essentiellement sur les formations,
les passerelles entre formations, les ponts que l'on peut établir entre différents domaines. Peutêtre
est-ce grâce à la formation qu'on peut arriver à établir une forme d'acculturation,
d'appropriation des métiers des uns et des autres, pour que tout le monde arrive à se parler et à
avoir un langage commun ?
(Nadine Polombo) On retrouve ici le même débat qu'on a eu il y a 40 ans en remplaçant le
terme géomatique par informatique. A l'époque, l'informatique sortait de l'électronique et des