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IV - LE MONDE HELLNISTIQUE ET ROMAIN - IES Miguel de Molinos

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

<strong>IV</strong> - <strong>LE</strong> <strong>MONDE</strong> HELLÉNISTIQUE <strong>ET</strong> <strong>ROMAIN</strong><br />

La pério<strong>de</strong> hellénistique et romaine, qui va du IIIº siècle av. J.-C. au Ve siècle <strong>de</strong><br />

notre ère, est une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>s mutations politiques: le mon<strong>de</strong> méditerranéen<br />

passe <strong>de</strong> la prédominance <strong>de</strong>s Cités à la constitution <strong>de</strong>s grands empires.<br />

Philosophiquement, cette pério<strong>de</strong> désigne le déclin <strong>de</strong> la pensée grecque au profit <strong>de</strong><br />

courants d'inspiration religieuse et en particulier chrétienne.<br />

Les gran<strong>de</strong>s écoles philosophiques, nées à la fin<br />

<strong>de</strong> l'époque hellénique, se diffusent dans tout le bassin<br />

méditerranéen et suscitent <strong>de</strong> nouvelles préoccupations.<br />

C'est le cas, par exemple, <strong>de</strong> l'école stoïcienne qui, bien<br />

que née à Athènes au IIIº siècle av. J.-C., connaîtra son<br />

apogée durant la pério<strong>de</strong> impériale grâce à <strong>de</strong>s<br />

philosophes comme Sénèque, Épictète, ou l'empereur<br />

Marc Aurèle. C'est également le cas <strong>de</strong> l'école<br />

épicurienne, dont la pérennité s'explique par l'accueil<br />

favorable fait à ses conceptions éthiques et morales.<br />

Durant cette pério<strong>de</strong>, les spéculations cosmologiques et<br />

Marc-Aurèle<br />

physiques <strong>de</strong>s philosophes sont ébranlées par un<br />

courant <strong>de</strong> scepticisme, et la philosophie se présente avant tout comme un gui<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie<br />

pratique.<br />

À partir du IIº siècle <strong>de</strong> notre ère, le courant stoïcien décline au<br />

profit d'un retour au platonisme et à l'aristotélisme. Ce retour ne<br />

consiste pas en une répétition <strong>de</strong>s doctrines <strong>de</strong> leurs fondateurs,<br />

mais en une reprise à la fois du contenu et <strong>de</strong> l'orientation <strong>de</strong> ces<br />

philosophies. La doctrine originaire perd ainsi <strong>de</strong> son authenticité,<br />

mais elle sert <strong>de</strong> support à <strong>de</strong> nouvelles interprétations. L'influence<br />

<strong>de</strong> thèmes venus <strong>de</strong> la pensée orientale, ainsi que l'apparition du<br />

christianisme avec les premiers apologistes, sont les <strong>de</strong>ux<br />

Epìctète principaux facteurs qui favorisèrent le développement d'un courant<br />

philosophique teinté <strong>de</strong> religion. Par ailleurs, durant toute la<br />

pério<strong>de</strong> hellénistique et romaine, une pensée <strong>de</strong> type scientifique et technique se<br />

développe peu à peu autour <strong>de</strong> savants comme Archimè<strong>de</strong>, Ératosthène, Pline ou<br />

Galien. La séparation entre science et philosophie est ainsi amorcée, mais elle ne<br />

<strong>de</strong>viendra irréversible qu'au XVIIIe siècle.<br />

La philosophie va peu à peu passer <strong>de</strong> l'état d'amalgame <strong>de</strong> doctrines<br />

d'inspiration morale, à celui d'une pensée aux accents mystiques. La philosophie<br />

néoplatonicienne que développe Plotin au IIIº siècle <strong>de</strong> notre ère est emblématique <strong>de</strong><br />

cette nouvelle orientation.<br />

La conséquence <strong>de</strong> cette tendance est qu'au <strong>IV</strong>e et au Ve siècles, la pensée<br />

hellénique authentique tend à disparaître. En 529, l'empereur chrétien Justinien ordonne<br />

la fermeture <strong>de</strong> toutes les écoles philosophiques. Ce sont désormais les hommes d'Église<br />

qui se préoccupent <strong>de</strong> philosophie et qui interprètent les penseurs grecs.<br />

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

Situation socioculturelle<br />

L’HELLÉNISME<br />

À la mort d'Aristote - arrivée une année après celle d'Alexandre -, les<br />

transformations, aussi bien culturelles que sociales et politiques, que souffre la Grèce<br />

sont radicales. La culture grecque s’étend dans tous les territoires conquis par Alexandre<br />

et incorpore à son patrimoine tous les éléments dignes d'être assimilés: c'est<br />

l’hellénisme.<br />

D'autre part, les villes grecques per<strong>de</strong>nt la possibilité <strong>de</strong> se gouverner ellesmêmes<br />

et elles sont intégrées dans <strong>de</strong>s organisations politiques <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> extension,<br />

soumises à un pouvoir externe, ce pourquoi les citoyens ne peuvent plus prendre part à<br />

la prise <strong>de</strong> décisions.<br />

Suite à ces facteurs la philosophie s’oriente vers <strong>de</strong>s chemins différents à ceux<br />

<strong>de</strong> l'époque précé<strong>de</strong>nte. La philosophie <strong>de</strong> l'idée, qui avait mis l'objectif <strong>de</strong> la vie<br />

humaine dans la contemplation, était fille <strong>de</strong> la liberté. La perte <strong>de</strong> la liberté transforme<br />

la philosophie en matérialiste et la fait se centrer <strong>de</strong>s questions <strong>de</strong> comportement, <strong>de</strong><br />

sujets <strong>de</strong> morale, mais en comprenant la moralité comme préoccupation pour trouver un<br />

refuge pour les malheurs <strong>de</strong> l'existence humaine. Il propose <strong>de</strong>s "idéaux" faciles et<br />

accessibles en outre à tous les hommes, c’est pourquoi elle a été qualifiée "<strong>de</strong><br />

philosophie drogue" ou "philosophie réconfort".<br />

Les <strong>de</strong>ux écoles les plus importantes <strong>de</strong> cette époque, et qui vont se prolonger, en<br />

outre, pendant les premiers siècles <strong>de</strong> notre ère, bien qu'elles naissent au IIIº s. av. J.-C.,<br />

sont l'épicurisme et le stoïcisme.<br />

L'ÉPICURISME<br />

Epicure (341-270), fondateur <strong>de</strong> l'école qui reçoit son<br />

nom, met comme objectif <strong>de</strong> la vie <strong>de</strong> l'homme le plaisir ; et,<br />

pour qu'il puisse jouir <strong>de</strong> lui, il essaye d'abord <strong>de</strong> le libérer <strong>de</strong>s<br />

peurs qui peuvent le tourmenter et l’empêcher <strong>de</strong> jouir <strong>de</strong> la vie.<br />

Quelles sont les peurs qui peuvent tourmenter l’être<br />

humain? Fondamentalement trois: les dieux, la mort et le <strong>de</strong>stin.<br />

Donc Epicure dira -et il se basera pour cela sur une<br />

physique totalement matérialiste- il ne faut pas avoir peur <strong>de</strong>s<br />

dieux parce qu'ils n'existent pas. Tout ce qui existe dans le mon<strong>de</strong> n'est rien <strong>de</strong> plus que<br />

<strong>de</strong>s atomes.<br />

De la mort, non plus, puisque pour que quelque chose fasse du mal il est<br />

nécessaire <strong>de</strong> pouvoir le sentir et la mort est précisément la perte <strong>de</strong> la sensibilité,<br />

"pendant que nous sommes, la mort n’est pas, quand la mort survient, nous ne sommes<br />

plus".<br />

Il faut avoir moins <strong>de</strong> peur du <strong>de</strong>stin, <strong>de</strong> la fatalité, puisque les atomes qui<br />

constituent l'univers, et qui se déplacent <strong>de</strong> haut en bas, "déclinent" dans ce mouvement<br />

<strong>de</strong> manière imprévisible, en empêchant <strong>de</strong> cette manière que la chaîne <strong>de</strong> causes soit<br />

prolongée jusqu'à l'infini et en permettant la liberté <strong>de</strong> l'homme qui se transforme <strong>de</strong><br />

cette manière en propriétaire <strong>de</strong> son propre <strong>de</strong>stin.<br />

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

Une fois que l'âme humaine a été libérée <strong>de</strong> ces peurs, elle<br />

atteint une situation <strong>de</strong> tranquillité -"ataraxie" - qui est condition<br />

indispensable pour pouvoir jouir du plaisir.<br />

Epicure dit que le plaisir est le but <strong>de</strong> la vie humaine, le<br />

bien souverain pour l'homme, et il se déduit <strong>de</strong> la considération <strong>de</strong>s<br />

désirs qu'il y a en lui. Parmi eux, certains sont naturels et d'autres<br />

non. Ceux qui sont importants, et par là même ceux qu'il faut<br />

essayer d'atteindre, sont ceux qui sont naturels, et pas tous; seulement ceux qui sont<br />

nécessaires, ceux qui ont comme objet la santé du corps et la tranquillité <strong>de</strong> l'âme.<br />

Quand l'épicurisme parle <strong>de</strong> plaisir il ne se réfère pas, donc, à tout type <strong>de</strong> plaisir, mais<br />

seulement à celui qui consiste pour le corps à ne pas souffrir et pour l'âme à ne pas être<br />

troublée. Les autres plaisirs, surtout ceux qui sont rares et luxueux, doivent être évités,<br />

puisque par la seule chose qu'ils peuvent fournir à l'homme, à long terme, c’est <strong>de</strong> la<br />

douleur.<br />

L'épicurisme comprend le plaisir non positivement, mais négativement, comme<br />

absence <strong>de</strong> douleur.<br />

<strong>LE</strong> STOÏCISME<br />

L'école qui reçoit ce nom a été fondée par Zénon,<br />

philosophe né à Chypre en 325 av. J.-C. École dans<br />

laquelle il faut souligner le nom du philosophe <strong>de</strong><br />

Cordoue Sénèque, décédé en 65 ap. J.-C.<br />

Sénèque<br />

Pour le stoïcisme toute la réalité est aussi réduite à <strong>de</strong> la<br />

matière. Ce qu’il arrive c’est que la matière admet <strong>de</strong>ux<br />

principes: passif, la matière dépourvue <strong>de</strong> toute qualité,<br />

et l’autre actif et intelligent, la Raison, qui est aussi<br />

matériel, mais plus subtile que le reste <strong>de</strong> la matière et pour cela il peut pénétrer et se<br />

mélanger avec elle en produisant et en donnant forme à toutes les choses.<br />

Le principe actif ou la Raison universelle, étant la source dont proviennent toutes<br />

les choses et, en même temps, la substance dont toutes sont composées, est le Dieu<br />

unique. Ce que nous appelons Nature, c'est-à-dire, l'ensemble harmonieux <strong>de</strong> toutes les<br />

choses, l'univers en tant que régi par un principe intelligent, n'est que Dieu. Dieu et<br />

Nature sont <strong>de</strong>ux noms qui désignent la même réalité universelle. C'est pourquoi<br />

précisément, étant la Nature un tout unique, il existe un seul Dieu.<br />

L'homme est l'être le plus important dans l'univers, non seulement pour avoir été<br />

produit par la Raison universelle – car les autres choses l’ont été aussi -, mais parce<br />

qu'en possédant intelligence il est apparenté plus qu'aucun autre être avec cette Raison.<br />

Quant à comment doit vivre l'homme, les stoïciens le déduisent <strong>de</strong> l'analyse <strong>de</strong>s<br />

tendances fondamentales <strong>de</strong> l'être humain. La tendance la plus forte <strong>de</strong> l'homme, comme<br />

tous les autres êtres vivants, est la tendance à la conservation.<br />

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

Tout être vivant a <strong>de</strong>puis le début une constitution déterminée qu'il tend à<br />

maintenir. L'i<strong>de</strong>ntification avec lui-même, la conformité avec sa propre nature, est,<br />

donc, le bien suprême, l'objectif prioritaire pour tout être vivant.<br />

Et comme la nature authentique <strong>de</strong> l'homme, ce qui est propre et spécifiquement<br />

sien, c'est la raison, vivre en accord avec la nature c'est, pour l'être humain, vivre en<br />

accord avec la raison. En outre, quand l'homme vivra conformément à sa raison, comme<br />

celle-ci n'est qu'une partie <strong>de</strong> la Raison universelle, non seulement il obtient<br />

l'adéquation avec lui-même, mais aussi il se situe en harmonie avec l'ensemble <strong>de</strong>s<br />

choses, avec la Nature.<br />

Agir en accord avec la raison suppose, selon les stoïciens,<br />

accepter <strong>de</strong>puis le fond du coeur tout ce que le Destin procure à<br />

l'homme, agréable ou désagréable, en voyant dans tout cela un<br />

élément <strong>de</strong> cet ordre total qu’est l'univers. Les choses,<br />

indépendamment <strong>de</strong> la disposition intérieure <strong>de</strong> l'homme, sont<br />

indifférentes, c'est-à-dire, ni bonnes ni mauvaises. En outre, elles se<br />

trouvent hors <strong>de</strong> portée <strong>de</strong> son pouvoir. La seule chose qui dépend<br />

<strong>de</strong> l'être humain est la vraie raison, l'acceptation <strong>de</strong> bon <strong>de</strong>gré <strong>de</strong><br />

tout ce qui arrive dans la vie en sachant que c'est l'intention en ce qui le concerne <strong>de</strong> la<br />

Raison universelle.<br />

Le sage qui vit guidé par la raison est ami <strong>de</strong> tous les êtres humains. Il n'a besoin<br />

<strong>de</strong> rien, mais il est incliné à la vie en commun. Sa patrie est le mon<strong>de</strong>, c’est pourquoi il<br />

se sent frère <strong>de</strong> tous les hommes, qu’ils soient <strong>de</strong> n’importe quelle race. Et comme, en<br />

outre, tous les êtres humains sont égaux et sont également <strong>de</strong>stinés à la vertu, les<br />

différences sociales n'ont pas <strong>de</strong> sens. Tous, y compris les esclaves, sont <strong>de</strong>s citoyens <strong>de</strong><br />

la gran<strong>de</strong> ville qu’est l'univers.<br />

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