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IX - LE VITALISME DE NIETZSCHE - IES Miguel de Molinos

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

<strong>IX</strong> - <strong>LE</strong> <strong>VITALISME</strong> <strong>DE</strong> <strong>NIETZSCHE</strong><br />

<strong>NIETZSCHE</strong> représente aussi la critique du Rationalisme et <strong>de</strong> l'Idéalisme mais<br />

dans une nouvelle perspective qui a <strong>de</strong>ux facettes :<br />

- Un versant négatif, <strong>de</strong> critique <strong>de</strong>s principaux concepts et<br />

<strong>de</strong>s valeurs qui ont traditionnellement servies à expliquer le<br />

mon<strong>de</strong> dans la culture occi<strong>de</strong>ntale.<br />

- Un versant positif, la tentative <strong>de</strong> compréhension et<br />

l'explication <strong>de</strong> la vie comme le fond profond <strong>de</strong> ce dont<br />

tout apparaît. Il s'ensuit que sa philosophie soit connue<br />

comme Vitalisme *.<br />

Vitalisme<br />

Appliqué à <strong>NIETZSCHE</strong>,<br />

il se réfère à la revendication<br />

<strong>de</strong> la vie comme<br />

une réalité irréductible à<br />

la raison et plus<br />

authentique et originaire<br />

que celle-ci.<br />

Cette exposition il ne la mène pas <strong>de</strong> manière<br />

systématique, mais en suivant le développement <strong>de</strong> divers sujets qui apparaissent le long<br />

<strong>de</strong> son oeuvre.<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> est un grand écrivain, ce qui rend spécialement intéressante la<br />

lecture <strong>de</strong> ses oeuvres. Mais à la fois, son style aphoristique, <strong>de</strong> brèves phrases qui<br />

invitent à la réflexion, l’abondance <strong>de</strong> métaphores ou <strong>de</strong>s "masques" sous lesquels se<br />

dissimulent ses idées, rend difficile sa compréhension.<br />

Friedrich <strong>NIETZSCHE</strong> (1844-1900)<br />

Né en 1844 à Roecken, dans le royaume <strong>de</strong> Saxe,<br />

près <strong>de</strong> Leipzig, Friedrich Nietzsche est un fils <strong>de</strong> pasteur.<br />

Il fait <strong>de</strong> brillantes étu<strong>de</strong>s <strong>de</strong> philologie avant d'être<br />

nommé, à vingt-quatre ans, professeur <strong>de</strong> philologie<br />

classique à Bâle. Mais sa véritable passion est la<br />

philosophie et, en 1871, il écrit son premier ouvrage<br />

majeur : L’origine <strong>de</strong> la tragédie, qui est très mal accueilli<br />

par les philologues qui refusent d'y voir un ouvrage <strong>de</strong><br />

philologie. C'est aussi l'époque <strong>de</strong> sa gran<strong>de</strong> amitié avec<br />

Richard Wagner à qui il dédie ce livre. En 1876, mala<strong>de</strong>, il prend congé <strong>de</strong> l'université<br />

et se met à voyager. Ainsi va-t-il en Suisse, en Italie, et dans le midi <strong>de</strong> la France. Il<br />

publie, en 1880, Le Voyageur et son ombre. Il rompt avec Wagner parce qu'il estime<br />

que ses travaux s'opposent désormais fondamentalement à l'œuvre du musicien. La<br />

pério<strong>de</strong> qui va <strong>de</strong> 1880 à 1889 est une pério<strong>de</strong> d'intense création philosophique qui<br />

précè<strong>de</strong> l'effondrement final : Le Gai Savoir (1881-1882) ; Ainsi parlait Zarathoustra<br />

(1882-1885) ; Par-<strong>de</strong>là le Bien et le Mal (1886) ; La Généalogie <strong>de</strong> la morale (1887).<br />

A Turin, en janvier 1889, il subit une violente crise et est interné. Selon le diagnostic<br />

officiel, il est atteint <strong>de</strong> " paralysie progressive ". Sa mère le prend chez elle, et sa sœur,<br />

Elisabeth, soigne Nietzsche jusqu'à sa mort, à Weimar, en 1900. Elle publiera <strong>de</strong> façon<br />

posthume en 1901 l'ouvrage inachevé intitulé La Volonté <strong>de</strong> puissance. Le nationalsocialisme<br />

utilisera, durant les années 1930, la pensée <strong>de</strong> Nietzsche sans que sa sœur,<br />

alors très âgée, s'y oppose.<br />

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

Nietzsche a tout d'abord subi l'influence <strong>de</strong> la culture et <strong>de</strong> la réflexion<br />

helléniques. Il salue l'audace <strong>de</strong>s présocratiques (Thalès, Parméni<strong>de</strong>, Héraclite) en les<br />

opposant à Socrate, ce " plébéien inculte ", ainsi qu'à Platon. Mais la philosophie <strong>de</strong><br />

Schopenhauer le frappe également. Le Mon<strong>de</strong> comme volonté et comme représentation<br />

le bouleversera. Nietzsche rejettera par la suite le pessimisme ainsi que l'idéal ascétique<br />

<strong>de</strong> Schopenhauer. De même, Nietzsche a longtemps admiré Richard Wagner avant <strong>de</strong><br />

lui reprocher l'atmosphère <strong>de</strong> kermesse <strong>de</strong> Bayreuth, ainsi que son adhésion à<br />

l'Allemagne <strong>de</strong> l'Empire, que Nietzsche tient pour corruptrice <strong>de</strong> la civilisation.<br />

Nietzsche a traqué, sous toutes ses formes, l'illusion <strong>de</strong>s arrières mon<strong>de</strong>s: ce qui<br />

compte, c'est notre mon<strong>de</strong>, en tant qu'il est joie, création et plénitu<strong>de</strong> vitale, volonté <strong>de</strong><br />

puissance. La volonté <strong>de</strong> puissance, envisagée comme énergie conquérante et<br />

dominatrice, volonté d'un surplus <strong>de</strong> force active et dynamique, faculté créatrice et<br />

plénitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> l'âme, consiste, sous sa forme la plus haute, à créer. Le " surhomme "<br />

con<strong>de</strong>nse alors l'homme libre d'esprit et <strong>de</strong> cœur, le créateur, le point le plus haut <strong>de</strong><br />

l'humanité. L'esclave, quant à lui, reste le faible, celui qui ne peut créer authentiquement<br />

et vit dans le ressentiment, c'est-à-dire dans ce sentiment <strong>de</strong> rancune et d'amertume que<br />

ressentent les faibles <strong>de</strong>vant les créateurs et les maîtres. Le ressentiment est posé par<br />

Nietzsche comme étant l'origine <strong>de</strong>s valeurs morales qu'il s'agit <strong>de</strong> renverser.<br />

La volonté <strong>de</strong> puissance se place au centre <strong>de</strong> la philosophie <strong>de</strong> Nietzsche. Elle<br />

forme le " moteur " <strong>de</strong> l'Univers. Elle se définit comme une " force " à la fois créatrice<br />

et <strong>de</strong>structrice, qui meut sans but un univers fermé et éternel, dans lequel tout se modifie<br />

sans cesse sous l'effet <strong>de</strong>s cycles que cette force effectue. Ainsi, tout état <strong>de</strong> cet univers<br />

revient périodiquement (l'Éternel Retour). Cette force provoque une irrésistible<br />

augmentation <strong>de</strong> puissance, conduisant tout être à s'enrichir par <strong>de</strong>s créations et <strong>de</strong>s<br />

acquisitions nouvelles qui détruisent en même temps d'autres êtres. La vie est un <strong>de</strong>s<br />

aspects <strong>de</strong> cette volonté <strong>de</strong> puissance : elle se manifeste chez l'homme aussi bien par <strong>de</strong>s<br />

créations <strong>de</strong> valeurs que par la domination du fort sur le faible.<br />

Cette conception <strong>de</strong> l'Univers rentre en totale opposition avec les théories<br />

distinguant un mon<strong>de</strong> vrai et un mon<strong>de</strong> apparent, avec les morales classiques, ainsi<br />

qu'avec l'idée d'un <strong>de</strong>venir soumis au progrès. La vision nietzschéenne conduit à une<br />

virulente critique <strong>de</strong> toutes les idées établies et débouche sur un nihilisme total porteur<br />

<strong>de</strong> valeurs nouvelles.<br />

1 La VISION TRAGIQUE <strong>de</strong> la VIE<br />

Dans La naissance <strong>de</strong> la tragédie dans l'esprit <strong>de</strong> la musique (1871) on ébauche<br />

les sujets fondamentaux <strong>de</strong> la philosophie <strong>de</strong> <strong>NIETZSCHE</strong>. Dans celle-ci il décrit la<br />

"vie" comme le fond originaire et profond d’où apparaît tout ce qui est concret,<br />

individuel et changeant ; l'"art", comme le meilleur organe pour l'interpréter, au lieu <strong>de</strong><br />

la science ou la philosophie, et l'"intuition", comme métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> compréhension <strong>de</strong> la<br />

"vie" qui ne peut pas être recueillie par la raison car une compréhension conceptuelle <strong>de</strong><br />

celle-ci n’est pas possible. Selon <strong>NIETZSCHE</strong> cette réalité vitale a su être recueillie par<br />

la tragédie grecque, qui incarne le véritable esprit grec.<br />

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1.1 L’apollinien et le dionysiaque<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> considérait que les forces originaires <strong>de</strong> la culture grecque avaient<br />

été <strong>de</strong>ux forces esthétiques qui se combattent mutuellement mais qui ne peuvent pas<br />

exister l'une sans l'autre : l’apollinien, ce qui représente l'ordre, la lumière, la mesure, la<br />

limite, le principe d'individu, et son adversaire, le dionysiaque, qui est le symbole du<br />

flux profond <strong>de</strong> la vie elle-même, qui casse toutes les barrières et ignore toutes les<br />

limitations, que reflète l'unité primordiale <strong>de</strong> tout au-<strong>de</strong>ssus du principe d'individu.<br />

Avec le rationalisme <strong>de</strong> Socrate arrive, selon <strong>NIETZSCHE</strong>, la déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la<br />

culture grecque et <strong>de</strong> la philosophie authentique et le début <strong>de</strong> l'époque <strong>de</strong> la raison et<br />

<strong>de</strong> l'homme théorique. Le "socratisme" est le phénomène opposé à ce qui est<br />

dionysiaque, ce qui signifie <strong>de</strong> prédominance <strong>de</strong> la rationalité intellectuelle, incapable<br />

<strong>de</strong> recueillir la vie qui coule <strong>de</strong>rrière toutes les figures.<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> affirme qu'il est nécessaire <strong>de</strong> récupérer la "vision tragique" du<br />

mon<strong>de</strong>. Il présente cette image du mon<strong>de</strong> comme une réalité dans laquelle la vie et la<br />

mort, la naissance et la déca<strong>de</strong>nce sont entrelacées.<br />

Mais naissance et déca<strong>de</strong>nce sont seulement <strong>de</strong>s aspects d’une et même vague <strong>de</strong><br />

la vie, "le chemin vers le haut et le chemin vers le bas sont un seul et le même", avait dit<br />

HÉRACLITE. Cette oscillation <strong>de</strong> la vie est ce que <strong>NIETZSCHE</strong> appelle "l'opposition<br />

<strong>de</strong> l’apollinien et du dionysiaque". Et il arrive à donner à la vie elle-même le nom <strong>de</strong><br />

Dionysos, en la considérant comme le fond originaire du mon<strong>de</strong>.<br />

Pour <strong>NIETZSCHE</strong> la philosophie est art, sagesse tragique, regard qui pénètre<br />

dans la lutte originaire <strong>de</strong>s principes antagoniques que représentent Dionysos et<br />

Apollon.<br />

Dans la pensée <strong>de</strong> <strong>NIETZSCHE</strong> ont distingue trois pério<strong>de</strong>s :<br />

Pério<strong>de</strong><br />

Romantique<br />

(1871-1877)<br />

Positiviste ou<br />

illustrée<br />

(1878-1882)<br />

Critique<br />

(1883-1888)<br />

Influences<br />

Philosophie grecque<br />

présocratique.<br />

SCHOPENHAUER et<br />

WAGNER.<br />

VOLTAIRE et les<br />

français illustrés<br />

Caractéristiques<br />

- Critique <strong>de</strong> la philosophie<br />

socratique-platonicienne,<br />

porteuse <strong>de</strong> valeurs<br />

déca<strong>de</strong>ntes.<br />

- Critique la métaphysique,<br />

<strong>de</strong> la religion, l'art et la<br />

morale.<br />

- Évaluation positive <strong>de</strong> la<br />

science.<br />

- Il développe ses idées<br />

les plus originales :<br />

surhomme, mort <strong>de</strong> Dieu,<br />

volonté <strong>de</strong> pouvoir, éternel<br />

retour.<br />

- Destruction les valeurs<br />

traditionnelles et la<br />

nécessité d'un nouveau<br />

système <strong>de</strong> valeurs.<br />

Oeuvres principales<br />

- La naissance<br />

<strong>de</strong> la tragédie (1871) ;<br />

Considérations<br />

inactuelles (1873-1876).<br />

Humain, trop humain<br />

(1878);<br />

Le Gai Savoir (1882).<br />

Ainsi parlait<br />

Zarathoustra (1883-<br />

1885) ; Par-<strong>de</strong>là le bien<br />

et le mal (1886) ; Pour<br />

une généalogie <strong>de</strong> la<br />

morale (1887) ; Le<br />

Crépuscule <strong>de</strong>s idoles<br />

(1889).<br />

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2 LA RELATIVITÉ <strong>DE</strong> LA CONNAISSANCE<br />

L’intellect humain, la connaissance, est pour <strong>NIETZSCHE</strong> une ressource "<strong>de</strong>s<br />

êtres les plus malheureux" (les êtres humains). Il accomplit la fonction <strong>de</strong> les conserver<br />

dans l'existence, mais en même temps il les fait se tromper sur la valeur <strong>de</strong> celle-ci.<br />

Ayant besoin <strong>de</strong> vivre en société, et pour éviter la guerre <strong>de</strong> tous contre tous, on<br />

fixe ce qui à partir d'alors doit être vérité. On invente une désignation <strong>de</strong>s choses<br />

uniformément valable et obligatoire (qui est, par<br />

conséquent, conventionnelle) et apparaît ainsi le contraste<br />

entre la vérité et le mensonge.<br />

La "vérité" ne dépend pas, par conséquent, <strong>de</strong>s<br />

choses elles-mêmes mais <strong>de</strong> l'utilisation correcte <strong>de</strong>s<br />

conventions du langage. Le "mensonge" <strong>de</strong> l'intellect<br />

consiste à faire croire qu'à travers les concepts on recueille<br />

la vie. Ceux-ci représentent le plus grand obstacle pour<br />

comprendre la réalité comme <strong>de</strong>venir.<br />

2.1 Les concepts dissimulent la vérité<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> se <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ce qu'il arrive avec les conventions du langage et si<br />

celles-ci s'accor<strong>de</strong>nt avec les choses. Lui-même répond qu'avec les mots on n'arrive<br />

jamais à la vérité. La vérité est le déguisement le plus trompeur <strong>de</strong> la raison.<br />

Les mots expriment <strong>de</strong>s métaphores pures <strong>de</strong>s choses. Ils se transforment en<br />

concepts quand ils sont appliqués à une pluralité d'individus et cessent <strong>de</strong> se référer à<br />

l'expérience singulière. Tout concept se forme par comparaison <strong>de</strong> cas non égaux, en<br />

abandonnant les différences individuelles, bien que la nature ne connaisse pas les<br />

formes ni les concepts.<br />

Le concept est le résidu d'une métaphore. Celles-ci sont, à leur tour, <strong>de</strong>s reflets<br />

<strong>de</strong> l'homme, parce que ce dont il s'agit dans la connaissance c’est <strong>de</strong> rendre<br />

compréhensible le mon<strong>de</strong> comme chose humanisé. C'est pourquoi, en prenant l’être<br />

humain comme mesure <strong>de</strong> toutes les choses, on tombe dans l'erreur <strong>de</strong> croire qu'on a ces<br />

choses <strong>de</strong>vant soi comme <strong>de</strong>s objets purs. C'est-à-dire, l'homme crée les concepts et<br />

ensuite oublie (manque <strong>de</strong> mémoire inconscient) que c’est lui-même qui les a créés.<br />

2.2 Homme conceptuel et homme intuitif<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> oppose l'homme conceptuel, qui utilise la logique et ne peut pas<br />

connaître les choses comme elles sont, à l'homme intuitif. Celui-ci, se valant <strong>de</strong><br />

l'intuition et grâce à l'art, peut arriver à comprendre la vie mieux que le scientifique.<br />

L'"intuition" est le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> captage <strong>de</strong> ce fond obscure et profond qu’est la vie. La vie<br />

échappe à toute compréhension conceptuelle et seulement à travers l'art on obtient son<br />

expression.<br />

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Il comprend l'intuition comme une espèce <strong>de</strong> divination, <strong>de</strong> regard qui pénètre<br />

comme un rayon dans l'essence <strong>de</strong>s choses. Quand l'homme intuitif prédomine, il<br />

parvient à former une culture et à établir la domination <strong>de</strong> l'art sur la vie, tandis que<br />

l'homme qui est guidé seulement par <strong>de</strong>s concepts et par <strong>de</strong>s abstractions ne parvient<br />

qu’à conjurer le malheur.<br />

3 LA CRITIQUE <strong>DE</strong> LA CULTURE OCCI<strong>DE</strong>NTA<strong>LE</strong><br />

<strong>NIETZSCHE</strong> fait une disqualification <strong>de</strong> la culture occi<strong>de</strong>ntale dans son<br />

ensemble. Il attaque <strong>de</strong> manière particulière la philosophie, la religion et la morale,<br />

mais sa critique comprend aussi l'art, la science, la politique, le système éducatif, le rôle<br />

<strong>de</strong> la femme, et la multitu<strong>de</strong> d'intellectuels d'époques passées et <strong>de</strong> son temps auxquels<br />

il considère responsables du chemin suivi par la culture.<br />

La critique <strong>de</strong> la culture occi<strong>de</strong>ntale est une critique mordante, qui effectuée à<br />

grands coups. C’est le sous-titre <strong>de</strong> d'une <strong>de</strong>s oeuvres fondamentales la "philosophie du<br />

marteau", <strong>de</strong> cette pério<strong>de</strong> : Crépuscule <strong>de</strong>s idoles ou Comment philosopher avec le<br />

marteau. Il l'appelle ainsi parce qu'il prétend frapper et démonter les concepts et les<br />

constructions culturelles afin <strong>de</strong> montrer leur vi<strong>de</strong>.<br />

Sa critique pourrait être résumée en disant que face aux anciennes valeurs<br />

grecques qui exprimaient la vie elle-même, dans la culture occi<strong>de</strong>ntale il reste place<br />

seulement pour une préoccupation pour <strong>de</strong>s idées conceptualisées, éloignées <strong>de</strong> tout ce<br />

que nous pouvons sentir comme vie. Nous sommes ainsi restés avec <strong>de</strong>s mots vi<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

tout contenu. Pour se référer à cette perte <strong>de</strong>s valeurs classiques, <strong>NIETZSCHE</strong> utilise le<br />

terme déca<strong>de</strong>nce.<br />

3.1 Déca<strong>de</strong>nce et nihilisme<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> pose le problème <strong>de</strong> la<br />

déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la culture occi<strong>de</strong>ntale <strong>de</strong>puis sa<br />

préoccupation pour la situation politique et<br />

culturelle alleman<strong>de</strong> du moment.<br />

Les systèmes démocratiques, le Socialisme<br />

et la culture industrielle sont aussi <strong>de</strong>s formes <strong>de</strong><br />

déca<strong>de</strong>nce pour <strong>NIETZSCHE</strong>. Une culture<br />

alleman<strong>de</strong> idéale <strong>de</strong>vrait mettre fin à tous ces<br />

phénomènes <strong>de</strong> déca<strong>de</strong>nce : Judaïsme,<br />

Christianisme, science spécialisée, Socialisme…<br />

Cette déca<strong>de</strong>nce que <strong>NIETZSCHE</strong> dénonce<br />

n'affecte pas seulement l'Allemagne, mais c'est un<br />

phénomène <strong>de</strong> dégénération globale <strong>de</strong> la culture <strong>de</strong><br />

l'humanité. La déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s valeurs authentiques<br />

<strong>de</strong> la vie, la perte <strong>de</strong> sens <strong>de</strong> l'existence, c'est ce que<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> appelle Nihilisme. Et il accuse la<br />

Nihilisme<br />

Le terme nihilisme vient du latin<br />

nihil, qui signifie "rien". Pour<br />

<strong>NIETZSCHE</strong>, il signifie d'abord,<br />

n'attribuer à la vie aucune valeur,<br />

dévaloriser la vie. Ceci se fait<br />

quand au lieu <strong>de</strong> la vie on place<br />

une certaine valeur fictive, comme,<br />

par exemple, font PLATON ou le<br />

Christianisme quand ils attribuent<br />

à un mon<strong>de</strong> suprasensible une<br />

valeur au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> la vie, le<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Idées dans le cas <strong>de</strong><br />

PLATON, ou l'idée <strong>de</strong> Dieu ellemême<br />

dans le Christianisme.<br />

Deuxièmement, nihilisme signifie<br />

aussi la réaction face aux valeurs<br />

avec lesquelles se remplace la<br />

valeur <strong>de</strong> la vie. Ainsi, dans le<br />

nihilisme on refuse Dieu, ce qui<br />

est vrai, le bien. C’est le sens <strong>de</strong><br />

l'expression "mort <strong>de</strong> Dieu".<br />

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religion, en particulier la chrétienne, d’être responsable <strong>de</strong> cela.<br />

Aussi par la voie <strong>de</strong> la connaissance on peut tomber dans le nihilisme, comme<br />

"vérité" qui est le fruit d'une rationalisation, et c’est ce qui a arrivé avec la philosophie<br />

et la science occi<strong>de</strong>ntales à partir <strong>de</strong> SOCRATE et <strong>de</strong> PLATON.<br />

Par conséquent, termes comme "Dieu", "l’au-<strong>de</strong>là", "vie vraie", "salut",<br />

"béatitu<strong>de</strong>", dit-il dans l’Antéchrist, sont synonymes <strong>de</strong> "rien". Seulement un<br />

dépassement <strong>de</strong>s valeurs, que le "surhomme" - qui affirme les valeurs <strong>de</strong> la vie - est<br />

dans la condition d'effectuer, permettrait le dépassement <strong>de</strong> ce nihilisme, <strong>de</strong> cette<br />

négation <strong>de</strong> la vie qu’ont développé la morale, la religion, la philosophie et y compris la<br />

science.<br />

3.2 La critique <strong>de</strong> la philosophie<br />

La critique <strong>de</strong> la philosophie est entamée avec l'analyse du rôle exercé par<br />

SOCRATE dans la constitution <strong>de</strong> la philosophie occi<strong>de</strong>ntale. L'équation socratique<br />

"raison = vertu = bonheur" lui paraît extravagante et contraire à la vie, donc, pour lui, le<br />

bonheur est équivalent à l’instinct dans une vie <strong>de</strong> plénitu<strong>de</strong> ascendante.<br />

Après la critique <strong>de</strong> SOCRATE il entame l'attaque globale à la métaphysique en<br />

commençant par PLATON. Celui-ci inaugure une interprétation morale <strong>de</strong> l'être, en<br />

mettant le Bien comme Idée suprême, qui remplace l'interprétation que faisaient du<br />

mon<strong>de</strong> les philosophes présocratiques et qui, selon <strong>NIETZSCHE</strong>, elle était plus proche<br />

à la réalité.<br />

Pour <strong>NIETZSCHE</strong>, l'erreur la plus grave <strong>de</strong> la philosophie consiste dans la sousestimation<br />

<strong>de</strong> ce qui change, du <strong>de</strong>venir, et du rejet conséquent du mon<strong>de</strong> réel spatiotemporel,<br />

en mettant à sa place un mon<strong>de</strong> imaginé, auquel ils appellent "mon<strong>de</strong> vrai".<br />

De là dérive aussi le discrédit que souffre la connaissance sensible. Pour<br />

<strong>NIETZSCHE</strong>, seulement le "<strong>de</strong>venir" existe. Il n'y a aucun mon<strong>de</strong> d'Idées éternelles<br />

(comme soutient PLATÓN), il existe seulement le mon<strong>de</strong> spatio-temporel<br />

expérimentable par les sens. La métaphysique est une invention, une fiction <strong>de</strong> l'homme<br />

pour échapper à la caducité, du changement, du temps. Cet idéalisme créateur <strong>de</strong><br />

fictions doit être démasqué.<br />

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Il rejette ainsi l'opposition entre "mon<strong>de</strong> vrai" et "mon<strong>de</strong> apparent", propre <strong>de</strong> la<br />

philosophie profon<strong>de</strong> platonicienne, parce qu'il considère que c'est une reproduction<br />

erronée <strong>de</strong> ce qui existe.<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> propose l'inversion <strong>de</strong> l'ontologie et <strong>de</strong> l'évaluation qui a été faite<br />

<strong>de</strong> l'être jusqu'à présent. Ce qui avait été considéré jusqu'ici apparence - ce qui est<br />

sensible, temporaire, ce qui coule dans le <strong>de</strong>venir – est ce qui est réel pour<br />

<strong>NIETZSCHE</strong>, et, par contre, ce qui jusqu'à présent on croyait le véritable être, qui est<br />

intemporel, qui est éternel, Dieu, est une invention <strong>de</strong> la pensée.<br />

3.3 La critique <strong>de</strong> la religion<br />

Le départ <strong>de</strong> cette critique est la défense <strong>de</strong> l'athéisme. La "mort <strong>de</strong> Dieu"<br />

signifie, pour <strong>NIETZSCHE</strong>, la suppression <strong>de</strong> la transcendance <strong>de</strong>s valeurs, la<br />

découverte que ceux-ci sont <strong>de</strong>s créations humaines. Dieu est une dimension <strong>de</strong><br />

l'existence humaine projetée hors <strong>de</strong> celle-ci par l'homme.<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> attaque <strong>de</strong> manière particulièrement radicale<br />

la religion chrétienne. Il considère que le Christianisme est<br />

"l'ennemi mortel du type supérieur <strong>de</strong> l'homme" qui a séduit la<br />

philosophie européenne, qui "porte dans ses veines du sang <strong>de</strong><br />

théologiens".<br />

Le Christianisme est la manifestation éloquente <strong>de</strong> la<br />

"déviation <strong>de</strong>s instincts". Il consiste en l'invention d'un transmon<strong>de</strong><br />

idéal et d'une dévaluation du mon<strong>de</strong> terrestre. C’est une<br />

forme <strong>de</strong> platonisme, un "platonisme pour le peuple", une forme<br />

vulgaire <strong>de</strong> métaphysique.<br />

3.4 La critique <strong>de</strong> la morale<br />

La préoccupation morale est fondamentale dans la philosophie <strong>de</strong> <strong>NIETZSCHE</strong>.<br />

Il prétend se situer "au-<strong>de</strong>là du bien et du mal", c'est-à-dire, analyser les racines d’où<br />

proviennent les valeurs morales, les forces et les instincts d’où ils naissent. Une fois <strong>de</strong><br />

plus sa métho<strong>de</strong> est la "généalogie". Il analyse l'origine <strong>de</strong> la morale chez les Grecs et le<br />

virement que souffrent les concepts moraux à partir <strong>de</strong> SOCRATE et <strong>de</strong> PLATON.<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> porte la critique <strong>de</strong> la morale à un terrain dans lequel sont touchés<br />

y compris les valeurs défendues par l'Illustration, dans la mesure où celles-ci ne cessent<br />

d'être une sécularisation <strong>de</strong>s vieilles valeurs chrétiennes. Il attaque ainsi aussi "le<br />

formalisme moral" kantien et son aspiration à l'universalité <strong>de</strong>s préceptes moraux.<br />

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Morale <strong>de</strong> seigneurs et morale d'esclaves<br />

Dans Par-<strong>de</strong>là le bien et le mal, <strong>NIETZSCHE</strong> déclare que <strong>de</strong>rrière la prétention<br />

d'universalité et d’objectivité <strong>de</strong>s valeurs morales on dissimule <strong>de</strong>s systèmes <strong>de</strong><br />

préférences d'aspect affectifs.<br />

Une fois établie cette thèse, il distingue <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> morales : morale <strong>de</strong><br />

seigneurs et morale d'esclaves. La première naît "<strong>de</strong>s états d'âme élevés", c’est une<br />

morale chevaleresque, créative, qui implante <strong>de</strong>s valeurs et pour cela elle est active,<br />

c’est la morale propre du surhomme et elle est une morale qui aime la "mort <strong>de</strong> Dieu".<br />

La morale d'esclaves naît <strong>de</strong> la peur. Sa racine est dans l'instinct <strong>de</strong> vengeance contre<br />

tout mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vie supérieur, et prétend l'égalité <strong>de</strong> tous les hommes, l'amour <strong>de</strong> l’autre.<br />

Elle ne crée pas <strong>de</strong> valeurs, mais elle les trouve <strong>de</strong>vant elle et elle est pour cela passive.<br />

Ce n'est pas une morale d'action, mais <strong>de</strong> réaction et <strong>de</strong> rancoeur.<br />

Cette critique <strong>de</strong> la morale il l'applique à l'histoire <strong>de</strong> la culture occi<strong>de</strong>ntale, qu’il<br />

conçoit comme une promotion <strong>de</strong>s valeurs plébéiennes au détriment <strong>de</strong>s valeurs<br />

aristocratiques, qui se culmine dans les mouvements sociaux d'émancipation entamés<br />

par la Révolution française.<br />

4 <strong>LE</strong>S VA<strong>LE</strong>URS <strong>DE</strong> LA NOUVEL<strong>LE</strong> CIVILISATION<br />

Une fois développée sa critique à la culture occi<strong>de</strong>ntale, <strong>NIETZSCHE</strong> affirme la<br />

nécessité <strong>de</strong> construire sur ses ruines les fon<strong>de</strong>ments d'une nouvelle civilisation. Avant<br />

<strong>de</strong> créer les nouvelles valeurs il faut détruire celles qui existent.<br />

Cette tâche, il la développe dans la secon<strong>de</strong> partie <strong>de</strong> Ainsi parlait Zarathoustra.<br />

À travers le développement <strong>de</strong>s sujets "la mort <strong>de</strong> Dieu", "le surhomme", "la volonté <strong>de</strong><br />

pouvoir" et "l'éternel retour" il propose l’idée du dépassement du nihilisme.<br />

4.1 La mort <strong>de</strong> Dieu<br />

L'expression "mort <strong>de</strong> Dieu" avait été déjà utilisée<br />

précé<strong>de</strong>mment par ECKHART, LUTHER, HEGEL… elle<br />

fait une allusion à l'abandon croissant <strong>de</strong> la vision religieuse<br />

chrétienne du mon<strong>de</strong> dans la culture européenne à partir <strong>de</strong> la<br />

Renaissance, phénomène qui a été aussi appelé<br />

"sécularisation <strong>de</strong> la culture". Cela suppose la substitution<br />

progressive <strong>de</strong> l'idée <strong>de</strong> Dieu, comme "sens" du mon<strong>de</strong>,<br />

soutien <strong>de</strong> l'autorité établie, responsable <strong>de</strong> l'ordre moral,<br />

etc., par d'autres idées comme la raison, le progrès,<br />

l'humanité.<br />

L'Illustration a laissé intactes les valeurs morales, bien qu'elle ait contribué à leur<br />

sécularisation. <strong>NIETZSCHE</strong>, <strong>de</strong> manière plus radicale, affirme que la "mort <strong>de</strong> Dieu"<br />

suppose la mort <strong>de</strong>s valeurs absolues.<br />

La "mort <strong>de</strong> Dieu" ouvre <strong>de</strong>ux possibilités à l’être humain : un appauvrissement<br />

<strong>de</strong> l'homme avec un athéisme superficiel et un relâchement moral, et c'est ce que<br />

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<strong>IES</strong>. <strong>Miguel</strong> <strong>de</strong> <strong>Molinos</strong> 2º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> veut signifier avec l'image du "<strong>de</strong>rnier homme", ou l'autre possibilité, la<br />

projection consciente <strong>de</strong> nouveaux idéals créés par l'homme : le"surhomme".<br />

4.2 L'avènement du surhomme<br />

Le sujet du "surhomme" figurait déjà d'une certaine manière dans les premières<br />

oeuvres <strong>de</strong> <strong>NIETZSCHE</strong> quand il parle du "génie" et <strong>de</strong> l'"esprit libre".<br />

Le "surhomme" est le héros futur, le philosophe à venir, celui qui comprendra<br />

les gran<strong>de</strong>s vérités <strong>de</strong> la "mort <strong>de</strong> Dieu" et "<strong>de</strong> la volonté <strong>de</strong> pouvoir", l'essence <strong>de</strong> la<br />

vie. Il faut préparer le mon<strong>de</strong> pour la venue <strong>de</strong> ce "surhomme". Pour cela il faudra créer<br />

<strong>de</strong>s valeurs et <strong>de</strong>s façons <strong>de</strong> vivre qui le ren<strong>de</strong>nt possible.<br />

Le "surhomme" est, donc, un objectif <strong>de</strong> l'homme et il se présente comme une<br />

décision <strong>de</strong>s plus forts, <strong>de</strong>s plus luci<strong>de</strong>s, qui sont ceux qui doivent préparer sa venue.<br />

Il convient <strong>de</strong> signaler que <strong>NIETZSCHE</strong> n'a jamais conçu à le "surhomme" dans<br />

un sens ethnique, comme une certaine interprétation <strong>de</strong> sa pensée a prétendu <strong>de</strong> façon<br />

équivoque. Le "surhomme" <strong>de</strong> <strong>NIETZSCHE</strong> est l'individu libre et créatif, qui est<br />

disposé à se dépasser continuellement, qui est étranger aux conventions et aux<br />

contraintes morales, religieuses ou idéologiques qui empêchent le libre développement<br />

<strong>de</strong> sa spontanéité et <strong>de</strong> ses instincts.<br />

4.3 La volonté <strong>de</strong> pouvoir<br />

<strong>NIETZSCHE</strong> comprend par "volonté <strong>de</strong> pouvoir" la lutte <strong>de</strong> la<br />

vie qui doit continuellement se dépasser, qui détermine tout ce qui<br />

existe. C’est la tendance <strong>de</strong> base <strong>de</strong> mobilité <strong>de</strong> tout ce qui existe avec<br />

un caractère fini. De tout C’est la lutte constante et l'antagonisme <strong>de</strong><br />

tout ce qui est individuel contre tout le reste. La manière d'affirmer "la<br />

volonté <strong>de</strong> pouvoir" est la transmutation <strong>de</strong> toutes les valeurs.<br />

Toute "volonté <strong>de</strong> pouvoir" termine avec l’immutabilité du temps déjà passé. "La<br />

volonté <strong>de</strong> pouvoir" pourrait se référer au présent et au futur, mais non au passé ; mais,<br />

toutefois, cette “volonté” ne pourrait-elle pas aussi l’englober? Apparaît ainsi le sujet du<br />

temps et l'idée <strong>de</strong> l'"éternel retour".<br />

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4.4 L'éternel retour<br />

L'"éternel retour" pose la question <strong>de</strong> la relation <strong>de</strong> "la volonté <strong>de</strong> pouvoir"<br />

avec le temps, présent, passé et futur. <strong>NIETZSCHE</strong> a dit que l'idée <strong>de</strong> l'"éternel retour<br />

<strong>de</strong> la même chose" était sa pensée plus profon<strong>de</strong>. Toutefois, c'est un <strong>de</strong>s sujets qu’il a<br />

moins élaboré du point <strong>de</strong> vue théorique.<br />

Quand on admettait l'idée <strong>de</strong> Dieu, on considérait que <strong>de</strong> Lui jaillissait le temps<br />

et retournait à Lui. Les choses périssables et caduques étaient balayées par le temps et il<br />

ne s’échappait seulement que ce qui était spirituel, qui retournait à sa véritable patrie<br />

éternelle. Tout ce qui ne pouvait pas échapper au temps <strong>de</strong>vait périr.<br />

Par contre <strong>NIETZSCHE</strong> prétend récupérer l'éternité pour ce mon<strong>de</strong>, en annulant<br />

la dichotomie <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s - matériel ou périssable et spirituel ou éternel - et en<br />

récupérant ainsi le sens <strong>de</strong> ce qui est terrestre. Il essaye <strong>de</strong> nier la condition périssable<br />

<strong>de</strong> ce qui est réel. Ce qui est réellement, c’est "le moment qui passe", et c'est ce qu'il<br />

faut aimer.<br />

Ainsi, il conçoit l'"éternel retour" comme "une répétition <strong>de</strong> la même chose" : la<br />

même chose qui se défait et se recompose <strong>de</strong> façon continue. Pour <strong>NIETZSCHE</strong>, le plus<br />

important n'est pas que la répétition soit dans le temps, mais la subversion du temps<br />

pour l'éternité, c'est-à-dire, que le caractère <strong>de</strong> répétition est l'essence occulte du cours<br />

du temps. Le temps lui-même est répétition. L'éternel retour affecte la totalité <strong>de</strong>s<br />

choses.<br />

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<strong>NIETZSCHE</strong><br />

Forces originaires <strong>de</strong> la culture : l’apollinien et le<br />

dionysiaque<br />

Vision tragique La vérité<br />

Cachée par la raison<br />

<strong>de</strong> la vie<br />

Cachée par le langage<br />

La vie est comprise par intuition et celle-ci est opposée<br />

au concept<br />

Déca<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la culture occi<strong>de</strong>ntale<br />

Métaphysique : fiction pour fuir<br />

Critique <strong>de</strong> la Critique <strong>de</strong> la <strong>de</strong> l'existence<br />

culture occi<strong>de</strong>ntale philosophie Proposition d'inversion <strong>de</strong><br />

l'ontologie<br />

Critique <strong>de</strong> la religion : il soutient la suppression <strong>de</strong> la<br />

transcendance <strong>de</strong>s valeurs<br />

Critique <strong>de</strong> la morale : il conçoit la civilisation<br />

occi<strong>de</strong>ntale comme une promotion <strong>de</strong>s valeurs<br />

plébéiennes<br />

La nouvelle civilisation : mort <strong>de</strong> Dieu ; le surhomme ; la volonté <strong>de</strong> pouvoir ;<br />

l'éternel retour<br />

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