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La route de Phénicie<br />

même possible, comme le montre le conte des Deux Frères, qu’une telle tradition ait existé<br />

dans les XVII e et/ou XVIII e nomes de Haute-Égypte.<br />

Retour à l’épisode giblite<br />

Si l’on compare à nouveau l’épisode qui nous occupe avec l’épisode giblite, une autre<br />

opposition se dessine. En effet, dans ce dernier, lorsqu’Isis extrait du tronc de l’arbre, utilisé<br />

comme colonne soutenant le toit du palais du roi, le coffre contenant le corps d’Osiris, le<br />

tronc/colonne devient, sous la protection de la reine Astarté et du roi Malkandros, un objet de<br />

de culte abrité dans le temple d’Isis ; tandis que celle-ci protège le corps d’Osiris. En<br />

revanche, dans le conte des Deux Frères, l’épouse de Bata, également forme d’Astarté, fait<br />

couper l’arbre pour détruire Bata-Osiris. Les deux traditions présentent donc une structure<br />

inverse.<br />

Il est maintenant nécessaire de revenir sur la proposition de Th. Bardinet, dont il a été<br />

question plus haut, selon laquelle le terme ‡©d ne signifierait pas dans le conte des Deux<br />

Frères « couper » mais « tailler », « élaguer ». Cette analyse doit être écartée car le terme<br />

signifie bien « couper », soit la fleur Ìrr.t, soit le pin-parasol. Lorsque les soldats de Phraraon<br />

trouvent la fleur sur laquelle repose le cœur de Bata, le texte ne présente aucune ambiguïté<br />

(cf. supra, doc. 3) :<br />

Ils (= les soldats de Pharaon) parvinrent au pin-parasol et coupèrent la fleur sur laquelle se<br />

trouvait le cœur de Bata.<br />

Dans ce cas, il n’y a pas de destruction de l’arbre mais simplement de la fleur. En revanche,<br />

lorsque l’épouse de Bata, en s’adressant à Pharaon, formule le souhait suivant (cf. supra,<br />

doc. 9) :<br />

Fais couper le pin et qu’on le détruise !<br />

il ne s’agit manifestement pas d’élagage.<br />

Le fait que le verbe ‡©d se rapporte simultanément à la fleur et à l’arbre permet de faire<br />

référence à deux thèmes distincts : celui de la fleur du pin-parasol/lotus dont il a été question<br />

plus haut et celui du tronc/colonne de l’épisode giblite et du pin-parasol ; et, dans les deux<br />

cas, le fait de couper (‡©d) la fleur ou le tronc met un terme au processus de régénération de<br />

Bata.<br />

La vallée du pin-parasol<br />

Peut-on situer cette vallée ? S’agit-il d’un lieu réel ou imaginaire 103 ? La réponse à cette<br />

question exige, au préalable, d’avoir identifié correctement l’arbre ©‡ qui, on le sait<br />

maintenant, est le pin-parasol. Il faut ensuite se pencher sur la localisation d’une « autre » jn.t<br />

p“ ©‡ dont il est question dans le Poème de Qadech, que l’armée de Ramsès doit traverser pour<br />

poursuivre sa progression. La mention s’insère dans le passage suivant : R©-mss(w)-Mr(y)-<br />

Jmn p“ dmj nty m t“ jn.t p“ ©‡, « la ville de Ramsès-Méryamon qui est dans la vallée du pinparasol<br />

» 104 . D’après Kitchen, « the Valley of the conifers should be the biqa valley, certainly<br />

its southern half at least, through which the Orontes flows and the king passed, with tree-<br />

103 S. Tower Hollis (The Ancient Egyptian « Tale of Two Brothers », p. 126-131) fait le point sur la question.<br />

104 Ch. KUENTZ, La bataille de Qadech, MIFAO 55/2, Le Caire, 1928, p. 118 (11) (Poème L2) ; KRI II, 14, 8.<br />

http://recherche.univ-montp3.fr/egyptologie/enim/<br />

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