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La route de Phénicie
Byblos dans le texte de Plutarque appartiennent à des gloses érudites où ceux qui n’ont pas
compris que buvblo" était le “papyrus” ont associé le mot à la ville phénicienne, entraînant un
immense contresens » 112 . Quoi qu’il en soit, même s’il est possible qu’à l’origine, le mythe ne
se soit pas situé à cet endroit, on ne peut rejeter la possibilité qu’une version « phénicienne »
du mythe d’Osiris ait existé comme en atteste le conte des Deux Frères lui-même dont le
personnage principal, Bata, possède d’indéniables caractéristiques osiriennes. En outre, le fait
que le récit ait été reconstruit de la sorte par Plutarque – l’une des spécificités du mythe étant
d’être reconstruit en permanence – n’est probablement pas dû à une erreur mais à la lecture
d’une version plus ancienne permettant une telle réinterprétation.
Fig. 4. Carte de la Phénicie : Léontes = Litani (d’après G. Contenau, La civilisation phénicienne, Paris,
1926, p. 29, fig. 3).
La résurrection de Bata
Le cœur de Bata qu’Anubis retrouve est désigné par le terme j“r(r.t). Bardinet propose de le
traduire par « graine » 113 . Cependant, j“rr.t désigne sans ambiguïté la « vigne », le
« raisin » 114 . Anubis, au bout de trois ans et quelques jours retrouve le cœur de Bata, non sous
la forme d’un pignon de pin-parasol mais, probablement, sous celle d’un « grain » de raisin.
Un auditeur égyptien cultivé, au fait du cycle végétatif du pin-parasol, savait que les trois
années correspondaient au moment où le cône s’entrouvre et laisse échapper les graines.
112 Ibid., p. 110.
113 Th. BARDINET, Relations économiques, p. 28.
114 Wb I, 32, 12-14, AnLex 77.0134, 78.0156, 79.0093 ; G. CHARPENTIER, Recueil de matériaux, 72.
http://recherche.univ-montp3.fr/egyptologie/enim/
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