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entrevue|
belle
La
inconnue
Les tabloïds sont intarissables, mais Halle Berry s’en fout. Elle a un Oscar
en poche, quelques scénarios dans son sac et le mannequin québécois
Gabriel Aubry à son bras. I EMILIE VILLENEUVE
«I
l y a longtemps que je suis dans l’industrie. Les rumeurs
à mon sujet coulent sur moi comme l’eau sur le dos d’un
canard», affirme Berry. La dernière obsession des journaux
à potins? La fertilité et l’état matrimonial de l’ex-visage de
Revlon. Adoptera, adoptera pas? Est-elle enceinte du beau
Gabriel? À 40 ans, Halle Berry n’a jamais paru aussi sereine et
heureuse. «Ça ne me dérange plus. Ils écrivent des trucs et je
me demande vraiment s’il y a des gens qui s’intéressent à ce
point à la vie des autres.»
Paradoxalement, c’est précisement le lot du protagoniste
qu’elle incarne ce mois-ci dans Parfait inconnu, un thriller sombre
mettant en vedette Bruce Willis (16 rues) et Giovanni Ribisi
(Le Vol du Phénix). «Mon personnage est une journaliste d’enquête
qui veut démasquer le meurtrier d’une de ses amies. Ses
recherches la mènent à rencontrer, sur Internet, le président
d’une grosse agence de pub [Willis], un homme contrôlant et
aux comportements obsessionnels.» Bref, pas le genre d’histoire
où ils vivent heureux et ont beaucoup d’enfants.
Selon l’actrice, il s’agit d’un rôle risqué dans un film qui provoquera
de vives réactions: «J’ai pris une chance en m’attaquant à un
tel personnage, mais c’est ce qui fait que ça vaut la peine de faire
ce boulot. Je suis trop vieille pour faire des films “sécuritaires”
pour ma carrière. Comme me l’a prouvé Le Bal du monstre [pour
lequel elle a été oscarisée, en 2001], si l’on refuse de prendre
des risques, il ne faut rien espérer de grand. C’est pour cela que
j’aime me mettre dans de telles situations», clame-t-elle.
Or, il existe une légende à Hollywood selon laquelle les gagnants
des statuettes dorées seraient victimes d’un mauvais sort:
il serait en effet plus que difficile de mettre la patte sur des scénarios
dignes d’intérêt après le jour «O». «De toute manière, ce
n’est pas mon but [de remporter un autre Oscar]. Je veux m’amuser,
relever des défis et essayer de nouvelles choses. Je ne veux
pas faire Le Bal du monstre encore et encore pour décrocher un
trophée. Ce n’est pas pour cela que j’ai fait ce film. Je l’ai fait
famous québec 34 | avril 2007
parce que, instinctivement, ça semblait être la chose à faire parce
que c’était différent et que je voulais oser ce genre de chose.»
Oser, c’est pourtant ce qu’elle a fait en se glissant dans la peau
de vinyle noir de La Femme chat, un choix que plusieurs de ses
fans lui ont reproché. L’actrice elle-même ne se cache pas pour
rire du piètre divertissement que proposait ce long métrage.
«Ça n’est pas un sujet tabou pour moi. Ça fait partie de l’aventure,
de l’apprentissage et des risques. C’est ce qui me motive,
ce qui m’excite.»
Histoire de famille
Ce qui excite d’autant plus Halle Berry ces jours-ci, c’est la perspective
de faire un bébé: «J’ignore ce qui va arriver,
commence-t-elle. Par contre, je sais qu’à 40 ans, j’ai le désir
d’avoir quelque chose de plus significatif qu’une carrière dans
ma vie. Je ne sais pas si je vais adopter un enfant ou si je donnerai
naissance, mais j’espère que l’un des deux va arriver.»
Est-ce à dire que Berry se remariera… pour la troisième fois?
«Non! Ça ne viendra pas avec, non! s’exclame-t-elle. J’espère que
je pourrai avoir un enfant avec un homme qui partagera ma vie.
Quelqu’un qui sera là en dépit de la paperasse légale. J’espère
aussi que je pourrai dire “okay, ça ne fontionne plus, disons-nous
au revoir”.» C’est que la jolie panthère verse encore des allocations
à l’un de ses ex-maris, «celui-là même qui m’a trompée
quelque chose comme 27 fois». Elle prétend qu’il s’agit d’une
des nombreuses valeurs qu’elle partage avec le Montréalais
Gabriel Aubry, qui compte parmi les mannequins les plus prisés
de la planète mode. C’est d’ailleurs dans un studio qu’il a rencontré
sa douce moitié, de neuf ans son aînée. Halle était alors
égérie de la collection printemps 2006 pour Versace. «Nous
sommes bien et notre relation est fondée sur les personnes, pas
sur les papiers.» Espérons que cette fois, c’est la bonne.
Propos recueillis par Earl Dittman