MBDA L'intelligence embarquée - Intersections

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Intersections - février 2009
MBDA
L’intelligence embarquée
Le missile est un véritable concentré de challenges technologiques. Il vole vite
et subit d’énormes accélérations, il doit traiter des situations tactiques sans
cesse plus complexes. Concevoir un missile capable de répondre aux besoins
les plus larges est le métier de l’entreprise MBDA. Ces technologies
développées pour la défense, peuvent aussi s’intégrer dans des équipements
civils tels que des caméras de surveillance intelligentes, capables de pister un
individu.
Précision chirurgicale
Avez-vous déjà essayé de monter en haut de la tour
Eiffel et de rechercher votre véhicule, garé quelque
part dans Paris ? Un missile doit savoir faire une telle
recherche alors même qu’il se déplace à plusieurs
centaines de mètres par seconde. Il parcourt des
dizaines, voire des centaines de kilomètres pour, à
l’arrivée, atteindre une cible, avec une précision de
quelques dizaines de centimètres. “Notre cœur de
métier, précise Enzo Pucciarelli, directeur adjoint du
Business Développement et Marketing de MBDA,
c’est donc avant tout le guidage : emmener un objet
d’un point à un autre, avec la meilleure précision dans
l’espace et le temps”.
Le bon déroulement de cette mission implique des
équipements au sol et d’autres dits embarqués. Si
l’on prend l’exemple d’un missile longue portée, la
programmation de la mission est principalement
effectuée au sol. Une fois le missile en vol, tout est
assuré de façon automatique. Pour mener à bien ces
missions, MBDA, fi liale du groupe EADS, a acquis une
parfaite connaissance des systèmes de guidage, de
type GPS, inertiel, radar ou infrarouges, et développé
une large gamme d’algorithmes embarqués tels que
reconnaissance de formes, suivi de terrain, etc.
Pour d’autres missiles, des recalages pendant le vol
peuvent être effectués par liaison hertzienne avec le
poste de contrôle et de commandement. “Ce poste
de tir, situé à terre, sur plateforme navale ou aérienne,
est capable de connaître la position de la cible et du
missile à tout moment et d’envoyer des informations
pour corriger les erreurs de trajectoire ou pour changer
de cible”, explique le directeur adjoint de MBDA.
Electronique à toute épreuve
Outre ce matériel au sol, les équipements embarqués
comprennent un propulseur (un moteur à poudre
et/ou un turboréacteur), une charge militaire (explosive,
incendiaire, etc.) et un système de guidage, dont le
cœur est l’autodirecteur. “L’électronique embarquée
peut être spécifi que, tient à préciser Frédéric Naccache,
responsable chez MBDA des affaires européennes. Elle
est conçue pour subir des hautes températures, des
vibrations importantes, de fortes accélérations.”

“Dans la première partie du vol, le logiciel embarqué
a pour objectif de suivre un parcours pré-établi par
le tireur. On parle d’algorithmie de navigation. Dans
la seconde phase, il s’agit plutôt d’une algorithmie
de détection, de reconnaissance et d’identification
qui utilise le signal radar (électromagnétique) ou la
reconnaissance d’image (infrarouges)” détaille Frédéric
Naccache. Les autodirecteurs infrarouges comparent
un modèle tridimensionnel de cible avec ce qu’ils voient
dans l’image. Les capteurs à imagerie subissent alors
les limites physiques de l’optique : ils fonctionnent
moins bien en situations météorologiques dégradées,
par exemple. Les radars, eux, ont une capacité de
discrimination ou de reconnaissance moins bonne
que celle des autodirecteurs optiques (résolution plus
faible), mais sont bien plus résistants au mauvais
temps. Fusionner les deux systèmes, afi n de profi ter
des avantages des deux simultanément, est l’un des
savoir-faire de MBDA.
Caméra intelligente
L’un des challenges technologiques qui stimulent
l’entreprise est la conception de systèmes modulaires :
les missiles doivent être à la fois peu coûteux et non
spécifi ques à une mission donnée afi n de couvrir le
spectre de besoins opérationnels le plus large possible,
avec un même type de munition. “Si l’on comparait le
missile à une voiture, cela reviendrait à disposer d’une
structure standard sur laquelle viendraient se fi xer tel ou
tel moteur, telle ou telle boîte de vitesse, selon l’usage
prévu par le conducteur” explique Enzo Pucciarelli.
Dans ce contexte, MBDA joue pleinement son rôle de
spécificateur en traduisant
l’attente du client en une
série de besoins à satisfaire,
puis en termes de solutions
techniques.
La pénétration de nouveaux
marchés constitue un autre
défi important à relever. Il
s’agit notamment d’adapter
les technologies maîtrisées
par MBDA à la sécurité
intérieure des Etats ou,
plus largement, au domaine
civil. “Nous travaillons par
exemple sur des appareils
de “body scanning” dans
les aéroports, sur une
technologie permettant
de stopper un véhicule à
distance, ou encore sur une
amélioration de la vidéo
surveillance” révèle Frédéric
Naccache. Les autodirecteurs
des missiles savent en effet
reconnaître une cible et
la poursuivre à très haute
vitesse. Intégrés à des caméras de surveillance,
pour la sécurité des banques par exemple, des
algorithmes similaires seraient à même de détecter
le comportement suspect d’un rôdeur qui repère les
lieux. Les braqueurs de banque n’auront alors qu’à bien
se tenir.
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