24.06.2013 Views

télécharger COMEX Magazine n°9

télécharger COMEX Magazine n°9

télécharger COMEX Magazine n°9

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Leur taille, 30 mètres chacun, limite-t-elle leur champ<br />

d’action ?<br />

Absolument pas. Les deux navires sont armés en cabotage international<br />

et tous deux possèdent des autonomies qui leur permettent,<br />

au minimum, de traverser l’Atlantique. Pour aller plus loin sans<br />

perdre trop de temps, on a la possibilité de gruter les deux navires<br />

et de les convoyer par cargo. C’est ainsi que le Minibex a pu partir<br />

en opérations jusqu’en Indonésie et aux Philippines.<br />

En quoi constituent-ils une offre originale sur le marché<br />

très spécifique de l’exploration océanographique ?<br />

Des navires de 30 mètres avec un sous-marin, un ROV 1100 mètres<br />

- et même 2500 mètres maintenant sur le Janus -, des sonars, des<br />

sondeurs, tout l’équipement nécessaire à la plongée, y compris<br />

un caisson hyperbare sur chaque navire, le tout mis en œuvre par<br />

très peu de personnel avec de très bons résultats et une fiabilité<br />

exemplaire… je n’en connais pas d’autres au monde.<br />

Quelle mission, aussi bien sur le Minibex que sur le Janus,<br />

gardez-vous particulièrement en mémoire ?<br />

Je ne peux parler que pour moi et je ne suis malheureusement<br />

pas à bord pour toutes les missions. Sur le Minibex, c’est sans<br />

aucun doute la mission pour l’Agence des Aires Marines Protégées,<br />

puisqu’elle nous a permis de côtoyer des gens passionnés et passionnants.<br />

Je veux parler de tous les scientifiques qui étaient à<br />

nos côtés pendant les campagnes.<br />

La plupart sont deve-<br />

nus des copains, du coup on<br />

bosse bien dans une ambiance<br />

sympa. Que demander de<br />

plus ? Pour le Janus, c’est<br />

l’opération Carpathia, la fouille<br />

du navire qui avait secouru le<br />

Titanic lors de son naufrage, en<br />

1912. Trois semaines à se faire secouer dans l’Atlantique Nord, en<br />

opération nuit et jour et des nuits entières passées au charbon !<br />

C’est d’ailleurs le mot qui convient puisqu’on nous a fait récolter les<br />

morceaux de charbon qui alimentaient la chaudière du navire ! J’ai<br />

aussi de très bons souvenirs de l’année 2008, quand le Janus était<br />

le navire d’assistance du sous-marin Scorpène, conçu et fabriqué<br />

par DCNS, et avec lequel nous avons croisé au large du golfe de<br />

Gascogne pendant des mois.<br />

Les nombreuses campagnes d’essais que la comex a<br />

effectuées avec ces deux navires ont-elles permis de<br />

développer de nouveaux matériels et pour quels usages ?<br />

C’est toujours le cas. Il ne se passe pas une année sans qu’on<br />

ajoute ou modifie quelque chose sur ces bateaux et leurs équipements.<br />

Cela va de l’informatique aux équipements de levage, des<br />

caméras du ROV aux équipements de navigation du Rémora, des<br />

systèmes de récupération de torpilles à des paniers de prélèvement<br />

de coraux. Bref, c’est un éternel chantier ! Soit pour lutter<br />

contre l’obsolescence des équipements, soit pour créer des outils<br />

spécifiques à la réalisation des missions que l’on nous confie. Le<br />

Rémora lui-même est l’exemple d’un développement spécifique<br />

« made in Comex ».<br />

La prise de conscience planétaire des menaces qui pèsent<br />

sur l’environnement marin ouvre-t-elle de nouvelles<br />

perspectives pour l’océanographie ?<br />

L’océanographie était jusqu’il y a quelques années réservée aux<br />

services de l’Etat. L’IFREMER (1) , l’INSU (2) et l’IRD (3) pour ce qui est<br />

de la France. Ce n’est plus le cas, étant donné l’intérêt grandissant<br />

et pressant des Etats pour les ressources marines et la conservation<br />

du milieu marin. Ces deux dernières années de travail<br />

avec le Minibex, pour le compte de l’Agence des Aires Marines<br />

Protégées, en sont la preuve. Je suis confiant qu’en associant les<br />

compétences de la Comex dans l’exploration du milieu marin<br />

avec les compétences de nos scientifiques Français, on doit même<br />

pouvoir « vendre » une expertise incomparable aux autres pays<br />

du bassin méditerranéen, voire plus loin.<br />

Quels projets avez-vous avec ces deux navires pour les<br />

mois et les années futures ?<br />

Pour ce qui est du Minibex, il continue ses explorations à caractère<br />

scientifique, notamment dans le canyon de Lacaze-Duthier, où<br />

nous allons installer des stations permanentes au fond pour le<br />

compte de l‘Université Pierre et Marie Curie, basée au laboratoire<br />

Arago de Banyuls-sur-Mer. Le<br />

but est de comprendre le fonc-<br />

“ Il ne se passe pas une<br />

année sans qu’on ajoute ou<br />

modifie quelque chose sur ces<br />

bateaux et leurs équipements<br />

”<br />

tionnement de ces écosystèmes<br />

profonds et non plus seulement<br />

d’en faire l’inventaire et la cartographie.<br />

Le Minibex a aussi du<br />

boulot cet hiver dans les calanques<br />

de Marseille, puisque nous<br />

sommes chargés de l’inventaire<br />

biologique et de l’analyse écologique du site Natura 2000 que<br />

constituent les calanques. Nous avons également de nouveaux<br />

projets archéologiques avec le ministère de la Culture italien.<br />

Quant au Janus, il démarre avec un nouvel outil, un ROV<br />

2500 mètres, qui est en ce moment même en essais. En atteignant<br />

de plus grandes profondeurs, on compte bien atteindre de<br />

nouveaux marchés ! Mais en dehors du nouveau ROV, qu’il faut<br />

valider avant de pouvoir en proposer les services, le Janus a lui<br />

aussi nombre de missions à effectuer ces prochains mois, notamment<br />

dans le domaine militaire. Nous sommes depuis toujours<br />

très proches de la Marine Nationale et des sociétés paramilitaires<br />

qui gravitent autour.<br />

Pour ce qui est du long terme pour les navires, mon projet est de<br />

pouvoir effectuer à l’Outremer ce que l’on fait aujourd’hui dans<br />

le bassin méditerranéen. Le besoin commence à se faire ressentir.<br />

Il faudra être prêt !<br />

(1) Institut français pour la recherche et l’exploitation de la mer. • (2) Institut national des<br />

sciences de l’univers. • (3) Institut pour le recherche et le développement.<br />

11

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!