Bruit de choses heurtées - Cégep du Vieux Montréal

Brume
Jonathan Lemire
Je me tenais dans une forêt de vent et de rosée où ton nom s’entendait à
travers les feuilles. Le soleil et mes pleurs, voiles translucides, troublaient
la beauté du lieu.
Aujourd’hui, la brume remplace le chant des oiseaux, étouffe jusqu’aux échos
de mes cris intérieurs. La nature ne brille plus; elle baigne dans ses nuées
épaisses. Fantôme, je reviens déambuler sur des sentiers qui se perdent; au
pied des arbres déracinés, des rossignols gisent dans la boue, imprègnent le
sol de leur corps attendri.
J’ai planté, dans la chevelure d’un grand saule qui, autrefois, t’appelait, un
rosier que je caresse de mes silences, comme on entretient la souffrance.
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