Érection de la Croix - Rubens PDF

Le mot retable désigne la partie postérieure et décorée de l'autel, qu'il s'agisse de
l'ensemble de la construction contre laquelle est adossée la table d'autel ou
simplement du décor, mobile ou fixe, posé sur celle-ci. On mesure d'emblée
l'extension du mot et l'étroite relation qui, dans le retable, unit l'architecture au décor
proprement dit, sculpture, peinture, orfèvrerie, émail ou ivoire. S'en tenir aux retables
peints ne permet pas d'ignorer ces interférences, car l'évolution générale des arts, et
particulièrement de l'architecture, exerce une influence directe sur les structures
mêmes du retable.
Principale expression de la peinture religieuse jusqu' au XVIe siècle, le polyptyque
conserve une part de sacré jusque dans ses usages les plus étranges, comme le
prouve l'œuvre de Bosch...(les extravagances des triptyques de Jérôme Bosch sont un
exemple fabuleux des dérives que peuvent prendre les représentations du bien et du
mal).
Triptyque de la Tentation de saint Antoine - Jérôme Bosch (vers 1500)
Les retables comptent généralement trois, cinq ou sept panneaux, les volets étant
articulés autour d'une partie centrale plus importante. La Toscane (Italie) et la
Catalogne (Espagne) sont longtemps les centres principaux du développement de
cette pratique qui se diversifie avec le temps. À l'époque gothique, surtout à partir du
XIV e s., le retable connaît un grand développement dans tous les importants centres
picturaux de l'Occident chrétien. Aux XIV e et XV e s., les formes des différents
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