25.06.2013 Views

CE FELICITE - Ecole de Guerre - Ministère de la Défense

CE FELICITE - Ecole de Guerre - Ministère de la Défense

CE FELICITE - Ecole de Guerre - Ministère de la Défense

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

ASSOCIATION MARS – mars 2011<br />

par le Chef d’escadron Jean-Baptiste Félicité, stagiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> 18 e promotion <strong>de</strong> l’École<br />

<strong>de</strong> guerre (Général <strong>de</strong> Gaulle).<br />

La gendarmerie reste sur les bancs <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong><br />

« [L’appel<strong>la</strong>tion] « <strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> guerre » donne du sens à <strong>la</strong> p<strong>la</strong>ce que nous avons dans <strong>la</strong><br />

société », concluait l’Amiral GUILLAUD, chef d’état-major <strong>de</strong>s Armées, lors du discours <strong>de</strong> rentrée<br />

<strong>de</strong>s officiers stagiaires du Collège Interarmées <strong>de</strong> <strong>Défense</strong> le 15 septembre 2010.<br />

Alors que le Collège Interarmées <strong>de</strong> <strong>Défense</strong> (CID) vient <strong>de</strong> recevoir le nom d’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong> -<br />

conforme à son appel<strong>la</strong>tion traditionnelle, permettant une meilleure i<strong>de</strong>ntification dans <strong>la</strong> société civile<br />

mais surtout motivé par le retour <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre et le durcissement <strong>de</strong> nombreux conflits dans le mon<strong>de</strong><br />

globalisé d’aujourd’hui - il peut paraître paradoxal qu’une trentaine d’officiers supérieurs <strong>de</strong><br />

gendarmerie suive encore cet enseignement alors que <strong>la</strong> Gendarmerie Nationale a été rattachée<br />

organiquement au ministère <strong>de</strong> l’Intérieur (MIOMCTI) par <strong>la</strong> Loi du 3 août 2009 1 .<br />

Si cette persistance pourrait <strong>la</strong>isser croire, au premier abord, à une incongruité dans le contexte <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> réorganisation <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> l’ordre, elle est en fait pleinement cohérente avec <strong>la</strong> vision du livre<br />

b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité nationale (LBDSN) <strong>de</strong> 2008 et permet <strong>de</strong> conforter le statut<br />

militaire consubstantiel à l’état <strong>de</strong> gendarme.<br />

Un rattachement récent au MIOMCTI et un cursus <strong>de</strong> sélection et <strong>de</strong> formation encore<br />

inchangé<br />

Certes le rattachement organique <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gendarmerie au MIOMCTI est récent. Aussi, changer<br />

d’un coup le processus <strong>de</strong> sélection et <strong>de</strong> formation <strong>de</strong>s officiers appelés à constituer le haut<br />

encadrement, peut s’avérer délicat en termes <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s ressources humaines. Cette trentaine<br />

d’officiers permet en effet d’assurer <strong>la</strong> relève annuelle <strong>de</strong>s commandants <strong>de</strong> groupement <strong>de</strong><br />

gendarmerie départementale, responsables départementaux <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité publique - à l’égal <strong>de</strong>s<br />

DDSP 2 <strong>de</strong> <strong>la</strong> Police Nationale - sous l’autorité du préfet. Les officiers « brevetés » <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Guerre</strong> représentent moins <strong>de</strong> 6% <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> gendarmerie et constituent un vivier <strong>de</strong> choix pour<br />

les comman<strong>de</strong>ments importants en gendarmerie mobile, en outre-mer, dans les gendarmeries<br />

spécialisées -comme le prestigieux GIGN- mais aussi dans <strong>de</strong>s détachements auprès d’organes<br />

interministériels ou internationaux. A terme, les futurs dirigeants <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gendarmerie seront aussi issus<br />

<strong>de</strong> leur rang. Il n’existe pas <strong>de</strong> cursus <strong>de</strong> formation équivalent au sein du corps <strong>de</strong> conception et <strong>de</strong><br />

direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> police nationale pour <strong>la</strong> sélection <strong>de</strong> ses élites.<br />

La gendarmerie nationale, héritière <strong>de</strong>s « sergents d’armes » <strong>de</strong> Philipe Auguste et <strong>de</strong>s<br />

maréchaussées <strong>de</strong> <strong>la</strong> guerre <strong>de</strong> Cent Ans puis confirmée par <strong>la</strong> Révolution française le 16 février 1791,<br />

<strong>de</strong>meure attachée comme toute institution militaire aux traditions qui façonnent son i<strong>de</strong>ntité.<br />

1 Loi 2009-971 du 3 août 2009 re<strong>la</strong>tive à <strong>la</strong> Gendarmerie Nationale<br />

2 Directeur départemental <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité publique<br />

1


ASSOCIATION MARS – mars 2011<br />

Ses emblèmes portent les noms <strong>de</strong> batailles prestigieuses <strong>de</strong> <strong>la</strong> Convention, du Premier et<br />

Second Empire ainsi que ceux issus <strong>de</strong> <strong>la</strong> décolonisation. Un certain attachement affectif <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Gendarmerie au mon<strong>de</strong> militaire et à ses valeurs pourrait sembler constituer un frein au changement. Il<br />

en irait ainsi <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> ses officiers au sein du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Défense</strong> au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières<br />

décennies. Le CID a amalgamé en 1993 l’école supérieure <strong>de</strong> gendarmerie aux écoles supérieures <strong>de</strong><br />

guerre <strong>de</strong>s trois armées 3 et le maintien <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> gendarmerie au sein <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

nouvelle <strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong> s’inscrit naturellement dans cette continuité. Par ailleurs, l’ancrage dans <strong>la</strong><br />

communauté militaire nécessiterait le maintien d’un certain parallélisme pour les gra<strong>de</strong>s,<br />

responsabilités ou in<strong>de</strong>mnités, comme pour <strong>la</strong> formation, entre les officiers <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gendarmerie et ceux<br />

<strong>de</strong>s Armées.<br />

Mais dans <strong>la</strong> représentation popu<strong>la</strong>ire il y a peu <strong>de</strong> points communs entre le métier <strong>de</strong><br />

gendarme, tourné vers <strong>la</strong> sécurité intérieure, et celui <strong>de</strong>s militaires <strong>de</strong>s autres armées, intervenant<br />

principalement dans <strong>de</strong>s conflits à l’étranger. Aussi, seul un regard profane conclura hâtivement que <strong>la</strong><br />

présence <strong>de</strong>s « pandores » à l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong> est <strong>la</strong> marque <strong>de</strong> l’inertie d’une réforme et d’une<br />

résistance au changement – phénomène courant dans <strong>la</strong> psychologie <strong>de</strong>s organisations.<br />

Une formation en pleine cohérence avec l’analyse du Livre B<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Défense</strong> et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Sécurité Nationale<br />

Cependant le cursus <strong>de</strong> formation du haut encadrement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gendarmerie est en pleine<br />

cohérence avec l’action quotidienne <strong>de</strong> <strong>la</strong> Gendarmerie et le livre b<strong>la</strong>nc <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense et <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité<br />

nationale <strong>de</strong> 2008, qui dès le titre traduit le lien étroit entre sécurité et défense. Le mon<strong>de</strong> actuel est en<br />

effet caractérisé par <strong>la</strong> globalisation informationnelle, économique et financière. Dans le champ <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

sécurité aussi, <strong>la</strong> démarcation entre sécurité intérieure et sécurité extérieure semble avoir perdu <strong>de</strong> sa<br />

pertinence. Le démantèlement en 2009 par <strong>la</strong> Gendarmerie d’un réseau <strong>de</strong> reven<strong>de</strong>urs <strong>de</strong><br />

tronçonneuses et <strong>de</strong> groupes électrogènes - agissant dans <strong>de</strong>s zones rurales touchées par les tempêtes<br />

K<strong>la</strong>us ou Xynthia - a mis en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s contacts avec une mafia et ses circuits asiatiques <strong>de</strong><br />

b<strong>la</strong>nchiment. L’imp<strong>la</strong>ntation en France d’un campement <strong>de</strong> noma<strong>de</strong>s peut encore avoir <strong>de</strong>s liens avec<br />

un réseau <strong>de</strong> traite <strong>de</strong>s êtres humains ou du crime organisé dans les Balkans. Les attentats terroristes<br />

sur le territoire national ont souvent été commandités et préparés dans plusieurs pays étrangers. Aussi,<br />

les officiers <strong>de</strong> gendarmerie suivent avec leurs camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s autres armées une formation en<br />

géopolitique. Celle-ci leur permet d’appréhen<strong>de</strong>r <strong>la</strong> complexité du mon<strong>de</strong>, notamment en<br />

approfondissant leurs connaissances <strong>de</strong>s enjeux actuels <strong>de</strong> <strong>la</strong> sécurité globale comme les grands trafics<br />

internationaux, <strong>la</strong> prolifération, <strong>la</strong> piraterie, les migrations internationales ou le cyberespace. Ainsi, ils<br />

pourront rep<strong>la</strong>cer leur action quotidienne dans le cadre d’une lutte contre <strong>de</strong>s menaces plus <strong>la</strong>rges et<br />

diffuses que <strong>la</strong> délinquance sur le territoire national. Ils se montreront plus attentifs à <strong>la</strong> sensibilité<br />

d’indices faibles dans leur zone <strong>de</strong> compétence qui pourra mettre en évi<strong>de</strong>nce <strong>de</strong>s phénomènes<br />

criminels transnationaux.<br />

Le LBDSN a également p<strong>la</strong>cé le MIOMCTI au centre <strong>de</strong> <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s crises intersectorielles<br />

tout en préconisant le renforcement <strong>de</strong> ses capacités <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification.<br />

3 « A partir du 1er septembre 1993, le collège interarmées <strong>de</strong> défense se substitue aux écoles supérieures <strong>de</strong><br />

guerre <strong>de</strong> chacune <strong>de</strong>s armées, à l'école supérieure <strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie nationale, à l'école supérieure <strong>de</strong> guerre<br />

interarmées et au cours supérieur interarmées. » Art 6 du décret n°92-1345 du 22 décembre 1992 portant création<br />

du CID<br />

2


ASSOCIATION MARS – mars 2011<br />

Le Centre interministériel <strong>de</strong> crise (CIC) inauguré à l’Hôtel BEAUVAU en avril 2010 et <strong>la</strong><br />

création <strong>de</strong> <strong>la</strong> Direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> P<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> Sécurité Nationale (DPSN) 4 constituent l’aboutissement<br />

<strong>de</strong>s conclusions tirées du LBDSN. La DPPSN a conduit avec l’Etat-major <strong>de</strong>s Armés (EMA) <strong>de</strong>s<br />

travaux <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification pour fixer les termes du contrat opérationnel <strong>de</strong>s armées lors d’une crise<br />

majeure sur le territoire national. Le cœur <strong>de</strong> <strong>la</strong> formation <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong> est constitué <strong>de</strong><br />

l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> Métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> P<strong>la</strong>nification Opérationnelle (MPO), outil éprouvé <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification<br />

d’opérations d’ampleur interarmées et interopérable avec les pays membres <strong>de</strong> l’OTAN. Les officiers<br />

supérieurs <strong>de</strong> gendarmerie sont ainsi armés pour participer à l’essor <strong>de</strong> <strong>la</strong> capacité <strong>de</strong> p<strong>la</strong>nification du<br />

MIOMCTI, en outre par l’affectation <strong>de</strong> certains brevetés à <strong>la</strong> DPPSN. Cette formation à <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nification constitue également un atout pour <strong>la</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> dispositifs complexes<br />

interministériels lors <strong>de</strong> grands évènements (comme le 60ème anniversaire du D-Day) ou <strong>de</strong> sommets<br />

<strong>de</strong> chefs d’Etats (comme les sommets <strong>de</strong> l’OTAN ou du G20).<br />

L’enseignement <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong> prend aussi résolument en compte l’essor contemporain<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie <strong>de</strong> « l’approche globale » dans <strong>la</strong> gestion <strong>de</strong>s crises sur le p<strong>la</strong>n civilo-militaire. Ce<br />

concept, qui reçoit différents noms suivant qu’il émane <strong>de</strong>s organisations internationales (OTAN, UE,<br />

ONU,..) ou <strong>de</strong>s Etats (Etats-Unis, France, Angleterre…), a émergé face à <strong>la</strong> récurrence <strong>de</strong> crises<br />

complexes nécessitant une meilleure coordination <strong>de</strong>s acteurs civils et militaires, internationaux et<br />

locaux. Il s’agit d’œuvrer à restaurer <strong>la</strong> sécurité, <strong>la</strong> gouvernance et le développement par une approche<br />

inter-agence, interministérielle ou encore inter-organisationnelle. Si aujourd’hui l’action <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Gendarmerie en Afghanistan 5 s’insère bien dans une telle démarche, cette vision enrichit les officiers<br />

<strong>de</strong> gendarmerie pour leurs missions futures en opérations extérieures, en outre-mer comme en<br />

métropole, où <strong>la</strong> sécurité territoriale passe souvent par <strong>de</strong>s stratégies partenariales. En situation<br />

extrême, l’exemple colombien, « l’action intégrale », a démontré <strong>la</strong> possibilité <strong>de</strong> succès sur le<br />

territoire national par <strong>la</strong> restauration <strong>de</strong> l’Etat <strong>de</strong> Droit dans les zones reprises aux guérilleros.<br />

Par ailleurs l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong> développe une gran<strong>de</strong> ouverture d’esprit afin <strong>de</strong> bien<br />

appréhen<strong>de</strong>r <strong>la</strong> complexité du mon<strong>de</strong> actuel. Cette ouverture est une marque traditionnelle <strong>de</strong> <strong>la</strong> culture<br />

militaire qui vise une formation complète et élitiste <strong>de</strong> ses officiers. Héritée vraisemb<strong>la</strong>blement <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

formation <strong>de</strong>s chefs militaires dès l’Antiquité, elle s’apparente parfois à celles <strong>de</strong>s humanistes <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Renaissance décrite par Gargantua dans sa lettre à Pantagruel. Ce fut le type d’éducation suivie par les<br />

ca<strong>de</strong>ts gentilshommes, dont Napoléon lui-même bénéficia à l’<strong>Ecole</strong> Militaire. Les conversations <strong>de</strong>s<br />

officiers sous <strong>la</strong> plume d’Alfred <strong>de</strong> Vigny en témoignaient encore. Et plus récemment, le Général <strong>de</strong><br />

Gaulle, parrain <strong>de</strong> <strong>la</strong> promotion actuelle <strong>de</strong> l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong>, écrivait que « <strong>la</strong> véritable école du<br />

comman<strong>de</strong>ment est <strong>la</strong> culture générale» 6 et qu’« au fond <strong>de</strong>s victoires d’Alexandre, on retrouve<br />

toujours Aristote » 7 . Plusieurs qualités nécessaires aux grands chefs sont encore développées par<br />

l’enseignement militaire supérieur. Dans le comman<strong>de</strong>ment, il s’agit par l’enseignement <strong>de</strong> <strong>la</strong> stratégie<br />

<strong>de</strong> se préparer à « déci<strong>de</strong>r dans l’incertitu<strong>de</strong> » 8 . La connaissance du management vise à être en phase<br />

avec l’évolution <strong>de</strong>s mentalités et un environnement budgétaire contraint.<br />

4 Cf Décret n° 2008-682 du 9 juillet 2008 modifiant le décret n° 85-1057 du 2 octobre 1985 re<strong>la</strong>tif à<br />

l'organisation <strong>de</strong> l'administration centrale du ministère <strong>de</strong> l'intérieur et <strong>de</strong> <strong>la</strong> décentralisation. La DPSN est<br />

<strong>de</strong>venue <strong>la</strong> direction <strong>de</strong> <strong>la</strong> prospective et p<strong>la</strong>nification <strong>de</strong> sécurité nationale (DPPSN) le 27 août 2010.<br />

5<br />

avec l’ouverture du camp <strong>de</strong> Wardak, <strong>la</strong> gendarmerie va désormais être responsable <strong>de</strong> <strong>la</strong> plus gran<strong>de</strong> partie <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> formation d’unités <strong>de</strong> police afghane.<br />

6<br />

Dans « Vers l’Armée <strong>de</strong> métier »<br />

7<br />

Dans « Vers l’Armée <strong>de</strong> métier »<br />

8<br />

Conformément au titre d’un ouvrage du Général <strong>de</strong> division (2S) DESPORTES, ancien directeur du CID<br />

3


ASSOCIATION MARS – mars 2011<br />

Le brassage interarmées permet l’établissement <strong>de</strong> connaissances personnelles qui favoriseront<br />

un travail en réseau au sein du ministère <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense, au SGDNS ou dans le mon<strong>de</strong> interministériel.<br />

Une formation interarmées participant à <strong>la</strong> conservation du statut militaire, socle <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gendarmerie<br />

Ce cursus commun, favorisant l’amalgame <strong>de</strong>s officiers <strong>de</strong> Gendarmerie avec leurs camara<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s<br />

trois armées, participe en outre à <strong>la</strong> conservation et à l’entretien <strong>de</strong> l’état militaire inséparable du statut<br />

du gendarme. Si un attachement interne <strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie au statut militaire a déjà été évoqué<br />

précé<strong>de</strong>mment, c’est aussi l’engagement du Prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> <strong>la</strong> République 9 <strong>de</strong> maintenir "le principe <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux forces <strong>de</strong> sécurité dans notre pays, l'une à statut militaire, l'autre à statut civil" et les liens <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gendarmerie avec <strong>la</strong> communauté militaire.<br />

Cette conservation du statut militaire, réaffirmée <strong>de</strong>puis par <strong>la</strong> Loi du 3 août 2009 et conforme au<br />

statut <strong>de</strong> « force armée » conféré à <strong>la</strong> Gendarmerie dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Défense</strong> 10 , n’est pas accessoire.<br />

En effet dès le temps <strong>de</strong> paix, le statut militaire fon<strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie sur le territoire<br />

national, notamment par une disponibilité accrue avec un temps <strong>de</strong> travail dépassant <strong>la</strong> durée légale<br />

hebdomadaire. Conjugué à l’obligation <strong>de</strong> vie en caserne, il garantit une forte réactivité même dans<br />

<strong>de</strong>s zones rurales où les unités <strong>de</strong> gendarmerie sont très dispersées, permettant au MIOMCTI <strong>de</strong><br />

garantir « <strong>la</strong> sécurité partout et pour tous ».<br />

Par son statut militaire, ses moyens et sa formation, <strong>la</strong> Gendarmerie se prépare à intervenir tout au<br />

long du continuum paix-crise-guerre. Elle vise ainsi à garantir <strong>la</strong> continuité <strong>de</strong> l’action <strong>de</strong> l’Etat en<br />

toutes circonstances, repoussant au plus tard le recours à <strong>de</strong>s régimes d’exception. Les <strong>de</strong>rnières<br />

créations d’unités <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s centrales nucléaires en 2010, illustrent bien cette propension. Ces<br />

pelotons <strong>de</strong> sécurité et <strong>de</strong> protection <strong>de</strong> gendarmerie (PSPG) sont <strong>de</strong>s unités robustes, disposant d’un<br />

personnel sélectionné, hautement qualifié et entraîné, en intervention et en franchissement, en mesure<br />

d’intervenir sous <strong>de</strong> très brefs dé<strong>la</strong>is par un système d’astreinte contraignant. Ils visent à assurer <strong>la</strong><br />

protection <strong>de</strong> ces points d’importance vitale en temps <strong>de</strong> paix, lors d’une action d’activistes antinucléaires<br />

comme face à une attaque terroriste, en premier échelon du GIGN, ou dans <strong>la</strong> mise en<br />

œuvre <strong>de</strong> <strong>la</strong> défense opérationnelle du territoire.<br />

Les aptitu<strong>de</strong>s particulières du modèle hybri<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie sont reconnues au p<strong>la</strong>n européen<br />

<strong>de</strong>puis le sommet européen <strong>de</strong> Nice 11 où <strong>la</strong> terminologie « force <strong>de</strong> sécurité à statut militaire, <strong>de</strong> type<br />

gendarmerie » a été consacrée. La vision américaine reconnait également dans <strong>la</strong> gendarmerie une<br />

« force <strong>de</strong> 3 ème type » qui permet <strong>de</strong> faire face au « security gap » dans <strong>la</strong> phase <strong>de</strong> stabilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

gestion <strong>de</strong> crise. La capacité <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong> crise <strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie s’est illustrée par son engagement<br />

dans les Balkans ou en Géorgie. Sur le territoire national, elle dispose du plus important contingent <strong>de</strong><br />

réservistes <strong>de</strong>s armées (40.000) pour faire face aux crises <strong>de</strong> différente ampleur.<br />

9 Discours à <strong>la</strong> Gran<strong>de</strong> Arche le 29 novembre 2009 <strong>de</strong>vant 2000 fonctionnaires <strong>de</strong> <strong>la</strong> police nationale et militaires<br />

<strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie nationale.<br />

10 Article L3211-1 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>Défense</strong><br />

11 Du 7 au 9 décembre 2001<br />

4


ASSOCIATION MARS – mars 2011<br />

Pleinement en prise avec le mon<strong>de</strong> d’aujourd’hui et ne vivant aucunement un repli<br />

iso<strong>la</strong>tionniste, qui n’offrirait que l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s effets sur le sol national <strong>de</strong> phénomènes internationaux<br />

complexes, les officiers supérieurs <strong>de</strong> gendarmerie accroissent leurs compétences à l’<strong>Ecole</strong> <strong>de</strong> <strong>Guerre</strong>.<br />

Après le droit, <strong>la</strong> sociologie, <strong>la</strong> criminologie et <strong>la</strong> criminalistique en formation initiale, les futurs<br />

déci<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> <strong>la</strong> gendarmerie trouvent <strong>de</strong>s compléments précieux dans <strong>la</strong> stratégie, <strong>la</strong> géopolitique, <strong>la</strong><br />

p<strong>la</strong>nification opérationnelle ou le management ainsi que par l’échange quotidien avec les officiers <strong>de</strong>s<br />

autres armées françaises et <strong>de</strong>s nombreux pays étrangers représentés.<br />

En contrepartie les officiers <strong>de</strong> gendarmerie apportent aussi, par leur expérience comme par<br />

<strong>de</strong>s visites d’unités <strong>de</strong> gendarmerie ou d’instances judiciaires, une ouverture pour les officiers <strong>de</strong>s<br />

armées qui font face à une judiciarisation croissante du mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s opérations et <strong>de</strong> l’espace <strong>de</strong><br />

bataille.<br />

Les officiers <strong>de</strong> gendarmerie bénéficient toutefois d’un cinquième du temps pour un<br />

enseignement spécifique afin d’approfondir leurs connaissances dans <strong>de</strong>s domaines plus spécialisés <strong>de</strong><br />

<strong>la</strong> sécurité intérieure, tels que <strong>la</strong> police judiciaire, <strong>la</strong> sécurité publique ou l’organisation et les mo<strong>de</strong>s<br />

opératoires <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> sécurité.<br />

par le Chef d’escadron Jean-Baptiste Félicité, stagiaire <strong>de</strong> <strong>la</strong> 18 e promotion <strong>de</strong> l’École <strong>de</strong> guerre<br />

(Général <strong>de</strong> Gaulle).<br />

5

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!