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Publication du centre Peniné David - Jérusalem - Hevrat Pinto

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Enseignements de Torah<br />

Discours de renforcement de notre Maître le Gaon et Tsaddik<br />

Rabbi <strong>David</strong> ‘Hanania <strong>Pinto</strong> chelita<br />

Ben<br />

Hametsarim<br />

Torah et prière<br />

pour la pérennité d’Israël<br />

« Ô D., des goyim ont envahi Ton<br />

héritage, souillé Ton Temple saint (…) »<br />

(Tehillim 79:1)<br />

La Guemara (Guittin 56a) relate en détail le<br />

processus de la chute de <strong>Jérusalem</strong> et <strong>du</strong> Temple.<br />

La faction des biryonim, regroupés dans la capitale,<br />

refusait de plier devant l’ennemi pour tenter de<br />

minimiser les dégâts et, au contraire, causait de<br />

grandes souffrances au peuple juif, notamment en<br />

imposant un blocus sur la ville sainte. De ce fait,<br />

Rabban Yo’hanan ben Zakkaï décida de rencontrer<br />

en secret leur leader, Abba Sikra, qui était également<br />

son neveu.<br />

« Jusqu’à quand opprimerez-vous ainsi le peuple<br />

juif, en maintenant ce blocus, le confinant dans la<br />

détresse, la famine et le dénuement le plus total ?<br />

demanda l’oncle. Faites donc la paix avec les<br />

Romains ! » « Que puis-je faire ? lui répondit<br />

Abba Sikra. Si je m’oppose aux biryonim, ils me<br />

tueront ! » Il lui donna néanmoins un conseil :<br />

faire courir la rumeur qu’il était très malade, ce<br />

qui mènerait tout le peuple à s’enquérir de son<br />

état de santé ; après quoi ses élèves publieraient<br />

qu’il était mort. Sous le prétexte de l’enterrer, ils<br />

pourraient ainsi lui faire quitter la Ville sainte sur<br />

une civière. Ainsi, suggérait Abba Sikra, le Sage<br />

pourrait rencontrer l’Empereur romain et ouvrir les<br />

négociations.<br />

Convaincu, Rabbi Yo’hanan adopta ce stratagème.<br />

Cependant, lorsque ses élèves arrivèrent devant<br />

les murailles de la ville, avec leur brancard, les<br />

biryonim, qui surveillaient étroitement les allées et<br />

venues, voulurent poignarder le Sage pour s’assurer<br />

qu’il était bien mort. C’est alors qu’Abba Sikra<br />

s’interposa, arguant que cela leur donnerait un très<br />

mauvais renom que de manquer ainsi de respect à<br />

un Sage, à plus forte raison mort. Les hommes de la<br />

faction se rendirent à cet argument mais proposèrent<br />

cependant de pousser le Rav qui, en cas de feinte,<br />

ne pourrait retenir un cri. Une fois de plus, leur chef<br />

parvint à les en empêcher, en invoquant le même<br />

argument.<br />

A contrecœur, les biryonim laissèrent donc le<br />

convoi funéraire quitter la ville. Lorsqu’ils furent<br />

à bonne distance de <strong>Jérusalem</strong>, Rabbi<br />

Yo’hanan prit la direction <strong>du</strong> palais de<br />

Vespasien, alors général en chef des<br />

Romains. A peine face à lui, le Maître<br />

le salua ainsi : « La paix soit sur vous,<br />

Majesté ! » Choqué, ce dernier lui<br />

rétorqua qu’il venait de se rendre ainsi<br />

doublement passible de mort, d’une<br />

part pour l’avoir qualifié de souverain<br />

à tort, d’autre part, pour ne pas être<br />

venu le voir, s’il pouvait prétendre à<br />

ce titre, jusqu’à ce jour.<br />

« L’annonce de votre couronnement<br />

vous parviendra aujourd’hui… et<br />

<strong>Jérusalem</strong> vous sera livrée, répondit<br />

Rabbi Yo’hanan sans se départir de<br />

son calme. En ce qui concerne votre<br />

deuxième grief, je n’ai pu venir jusque<br />

là à cause des biryonim ; cette faction<br />

m’en avait auparavant empêché. »<br />

Les faits confirmèrent effectivement<br />

les prédictions <strong>du</strong> Sage, puisque<br />

des émissaires vinrent annoncer à<br />

Vespasien qu’il accédait à l’honneur<br />

suprême.<br />

Voyant soudain le Rav d’un œil<br />

favorable, Vespasien lui déclara :<br />

« Demande ce que tu veux et je<br />

te l’accorderai. » « Donnez-moi<br />

Yavné et ses sages, demanda Rabbi<br />

Yo’hanan. Que cette ville ne soit pas<br />

détruite et que vous en épargniez<br />

les Sages. Veuillez avoir pitié de la<br />

lignée de Rabban Gamliel afin que la<br />

descendance de <strong>David</strong> Hamelekh ne<br />

soit pas anéantie. Daignez, en outre,<br />

envoyer un médecin pour soigner<br />

Rabbi Tsaddok, gravement malade<br />

[<strong>du</strong> fait de toutes les mortifications<br />

qu’il s’imposait pour prévenir la<br />

destruction <strong>du</strong> Temple]. »<br />

Ce récit, tiré de la Guemara, peut<br />

intriguer à plus d’un titre. Comment<br />

est-il possible que ces biryonim,<br />

indivi<strong>du</strong>s peu recommandables, se<br />

soient inclinés face aux arguments<br />

de leur chef, s’abstenant de porter la<br />

main sur le grand Maître par crainte<br />

Rabbi Yo’hanan<br />

ben Zakkaï<br />

demanda que Yavné<br />

et ses Sages soient<br />

épargnés... Cela<br />

constituerait une<br />

sorte de moindre mal,<br />

face à la destruction<br />

<strong>du</strong> Temple. En effet,<br />

l’édification de ces<br />

Temples en miniature<br />

que sont la Torah et la<br />

prière permettrait de<br />

compenser l’absence<br />

<strong>du</strong> Temple.<br />

de donner une mauvaise image d’eux<br />

aux Romains, d’être l’objet de leurs<br />

moqueries ? La peur <strong>du</strong> quand dirat-on<br />

avait-elle une telle importance à<br />

leurs yeux ? Cela ne cadre pas avec<br />

la description qu’en font nos sources,<br />

d’hommes téméraires qui refusaient<br />

de se soumettre à l’avis des Sages<br />

de l’époque, et donc de les honorer<br />

dûment.<br />

En outre, comment les Romains<br />

auraient-ils eu vent de la chose ?<br />

Comment auraient-ils pu apprendre<br />

des faits s’étant déroulés dans<br />

<strong>Jérusalem</strong> même alors qu’eux-mêmes<br />

se trouvaient extra-muros ?<br />

En vérité, ces évènements nous<br />

donnent une idée de la grandeur des<br />

Hiérosolymites de l’époque, puisque<br />

même les moins pieux d’entre eux<br />

étaient loin d’être dénués de mitsvot<br />

et étaient imprégnés de notions de<br />

respect de la Torah et des Sages. Aussi,<br />

même s’ils refusaient de se soumettre<br />

à l’avis des Rabbanim et de composer<br />

avec les Romains, suivant leurs<br />

propres inclinations et s’imposant<br />

brutalement sur leurs concitoyens, les<br />

biryonim ne voulaient pas que leurs<br />

agissements parviennent aux oreilles<br />

de leurs ennemis. Ils ne souhaitaient<br />

en aucun cas donner d’eux l’image<br />

d’hommes méprisant les Rabbanim,<br />

conscients qu’on ne peut concevoir<br />

plus grave avilissement que de ne pas<br />

se rendre à l’opinion des dirigeants<br />

communautaires.<br />

En général, lorsqu’un homme dénué<br />

de Torah et de mitsvot, coupé de la<br />

spiritualité – et donc loin d’écouter les<br />

Sages et de suivre l’avis de la Torah –,<br />

rencontre un indivi<strong>du</strong> qui ne se gêne<br />

pas pour exprimer son mépris à l’égard<br />

des Sages, il pousse aussitôt les hauts<br />

cris et le fait taire par des protestations<br />

indignées. Bien que ne s’y soumettant<br />

pas lui-même, il ne peut supporter que<br />

soit piétiné l’honneur <strong>du</strong> Tsaddik. Car,<br />

au fond de son cœur, il est conscient<br />

de l’immense valeur <strong>du</strong> Juste.<br />

Nous avons ici mis le doigt sur la<br />

faiblesse des biryonim, ces hommes<br />

qui, sous l’effet de leur mauvais<br />

penchant, s’étaient détournés de la<br />

voie de la Torah indiquée par les<br />

Sages, mais qui ne pouvaient se<br />

faire à l’idée que les Romains soient<br />

informés de leur dégradation et de<br />

marques d’irrespect de leur part à<br />

l’égard des dirigeants spirituels. Car,<br />

au fond de leur cœur, ils comprenaient<br />

qu’ils étaient dans l’erreur en refusant<br />

de s’incliner devant l’opinion des<br />

Maîtres d’Israël.<br />

Les Romains se trouvaient certes à<br />

l’extérieur des murailles, à ce momentlà,<br />

mais, si les biryonim avaient poussé<br />

l’audace jusqu’à poignarder ou pousser<br />

Rabbi Yo’hanan, cette infamie, peutêtre<br />

passée inaperçue sur le moment,<br />

aurait sans doute fini par être révélée<br />

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