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rapport de stage et resume - European Judicial Training Network

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Réseau Européen <strong>de</strong> Formation Judiciaire<br />

<strong>European</strong> <strong>Judicial</strong> <strong>Training</strong> N<strong>et</strong>work<br />

RAPPORT DE STAGE ET RESUME<br />

Réseau Européen <strong>de</strong> Formation Judiciaire/<strong>European</strong> <strong>Judicial</strong> <strong>Training</strong> N<strong>et</strong>work (aisbl)<br />

Rue du Luxembourg 16B, B-1000 Bruxelles; Tel: +32 2 280 22 42; Fax: + 32 2 280 22 36;<br />

E-mail: exchanges@ejtn.eu<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

With the support of the <strong>European</strong> Union<br />

Instructions:<br />

1. Le <strong>rapport</strong> doit être renvoyé au REFJ (exchange@ejtn.eu) dans le mois suivant le <strong>stage</strong>.<br />

2. Veuillez utiliser le formulaire ci-<strong>de</strong>ssous pour rédiger votre <strong>rapport</strong> (4 pages minimum).<br />

3. Le <strong>rapport</strong> doit être rédigé en français ou en anglais. Si cela s’avère impossible, le <strong>rapport</strong> peut être écrit<br />

dans une autre langue mais le résumé <strong>de</strong>vra être rédigé en français ou en anglais.<br />

4. Veuillez lire les lignes directrices pour la rédaction du <strong>rapport</strong> (en annexe). Vous pouvez également<br />

intégrer toute autre information que vous jugerez utile à votre <strong>rapport</strong>.<br />

5. Le résumé (1-2 pages) doit consister en une synthèse <strong>de</strong>s informations les plus importantes contenues dans<br />

le <strong>rapport</strong>.<br />

6. Si vous acceptez que votre <strong>rapport</strong> <strong>et</strong>/ou résumé soit publié sur le site du REFJ, veuillez cocher la case<br />

appropriée dans le cadre ci-<strong>de</strong>ssous.<br />

I<strong>de</strong>ntification du participant<br />

Nom:<br />

Prénom:<br />

Nationalité : roumaine<br />

Fonctions: juge<br />

Ancienn<strong>et</strong>é: 2000 – 2002 auditeur <strong>de</strong> justice; 2002 - 2003 magistrat stagiaire (juge stagiaire); <strong>de</strong>puis 2003<br />

juge définitif (<strong>de</strong>puis 2006 juge en matière administrative)<br />

I<strong>de</strong>ntification du <strong>stage</strong><br />

Juridiction/institution d’accueil: Tribunal administratif <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux<br />

Ville: Bor<strong>de</strong>aux<br />

Pays: France<br />

Dates du <strong>stage</strong>: 16.11.2009 – 27.11.2009<br />

Type <strong>de</strong> <strong>stage</strong>:<br />

<strong>stage</strong> individuel <strong>stage</strong> <strong>de</strong> groupe<br />

<strong>stage</strong> généraliste <strong>stage</strong> spécialisé (précisez : juge administratif)<br />

Autorisation <strong>de</strong> publication<br />

Je soussignée autorise la publication <strong>de</strong> ce <strong>rapport</strong> <strong>et</strong>/ou résumé sur le site intern<strong>et</strong> du Réseau Européen <strong>de</strong><br />

Formation Judiciaire.<br />

A Bucarest Le 1.12.2009 Signature


Avec le soutien <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

With the support of the <strong>European</strong> Union<br />

RAPPORT<br />

I- Programme du <strong>stage</strong><br />

Institutions visitées, audiences auxquelles vous avez participé, séminaires/conférences, magistrats <strong>et</strong><br />

autres personnels judiciaires rencontrés…<br />

Il ne s’agit pas ici <strong>de</strong> détailler chacune <strong>de</strong>s activités mais <strong>de</strong> donner une vue d’ensemble du contenu<br />

<strong>de</strong> l’échange.<br />

Si un programme vous a été fourni par l’institution d’accueil, une copie <strong>de</strong> celui-ci peut être insérée.<br />

Ce <strong>rapport</strong> concerne mon <strong>stage</strong> à la seine du Tribunal administratif <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux. Pendant mon <strong>stage</strong> j'ai<br />

passé les entr<strong>et</strong>iens avec le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> juridiction, monsieur, avec <strong>de</strong>s magistrats (les prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong>s chambres,<br />

<strong>de</strong>s premiers conseillers, <strong>de</strong>s conseillers <strong>et</strong> <strong>de</strong>s commissaires du gouvernement), avec le personnel du greffe, avec<br />

l'assistante du contentieux <strong>et</strong> assistants <strong>de</strong> justice. J'ai participé aux séances d'instruction <strong>et</strong> aux audiences.<br />

C<strong>et</strong>te polyvalence du <strong>stage</strong> m'a permis d'avoir un aperçu<br />

- <strong>de</strong> l'organisation <strong>et</strong> moyens (en personnel <strong>et</strong> matériels) du tribunal administratif,<br />

- <strong>de</strong> l'activité juridictionnelle <strong>de</strong> la juridiction: (les sources du régime <strong>de</strong> la justice administrative, la répartition<br />

<strong>de</strong> la compétence, la distinction <strong>de</strong>s contentieux, les recours (classification, conditions <strong>de</strong> recevabilité),<br />

organisation <strong>de</strong>s formations <strong>de</strong> jugement, les urgences, l'exécution <strong>de</strong>s décisions juridictionnelles).<br />

Au cours <strong>de</strong> la première semaine j’ai assisté à la séance d’instruction <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième chambre (lundi 16<br />

novembre a 10 h) puis aux audiences <strong>et</strong> délibères <strong>de</strong> la 1 ère chambre (mardi 17 à 9 h 30), <strong>de</strong> la cinquième chambre<br />

(mercredi 18 à 9 h) <strong>et</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>uxième chambre (jeudi 19 à 10 h). Au cours <strong>de</strong> la secon<strong>de</strong> semaine j’ai assiste à une<br />

audience en procédure d’urgence (<strong>de</strong> référé).<br />

II- L’institution d’accueil<br />

Brève <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’institution d’accueil, <strong>de</strong> sa place dans l’organisation juridictionnelle du pays<br />

d’accueil, <strong>de</strong> son organisation, <strong>de</strong> son fonctionnement…<br />

La justice française comporte <strong>de</strong>ux ordres <strong>de</strong> juridictions. La juridiction judiciaire est compétente<br />

pour juger les litiges (<strong>de</strong> nature civile ou commerciale) opposant <strong>de</strong>ux personnes privées, <strong>et</strong> pour<br />

sanctionner les infractions aux lois pénales. La juridiction administrative est compétente pour juger les<br />

litiges opposant une personne privée à l’État, à une collectivité territoriale, à un établissement public ou à<br />

un organisme privé chargé d’une mission <strong>de</strong> service public.<br />

La justice administrative a été créée pour faire respecter le droit par les administrations <strong>et</strong> réparer les<br />

dommages que celles-ci auraient pu causer. Seul un juge spécialisé, qui connaît les impératifs <strong>de</strong> service<br />

public <strong>et</strong> sait interpréter la volonté générale, peut bien juger l’administration <strong>et</strong> protéger les citoyens.<br />

En France, la justice administrative comporte trois niveaux <strong>de</strong> juridictions: 42 tribunaux<br />

administratifs - les juridictions compétentes <strong>de</strong> droit commun en première instance ; 8 cours<br />

administratives d’appel - les juridictions compétentes pour statuer en appel, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’une personne<br />

privée ou d’une administration, contre un jugement <strong>de</strong> tribunal administratif <strong>et</strong> le Conseil d’État ; elles<br />

jugent <strong>de</strong>s litiges entre particuliers <strong>et</strong> les pouvoirs publics (gouvernement, collectivités territoriales,<br />

autorités indépendantes ou encore établissements publics). Le Conseil d’État, la juridiction suprême <strong>de</strong><br />

l’ordre administratif, est le juge <strong>de</strong> cassation <strong>de</strong>s arrêts rendus par les cours administratives d’appel. Il ne<br />

juge pas une troisième fois le litige mais vérifie le respect <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> procédure <strong>et</strong> la correcte<br />

application <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> droit par les tribunaux administratifs <strong>et</strong> les cours administratives d’appel. Le<br />

Conseil d’État est également compétent en premier <strong>et</strong> <strong>de</strong>rnier ressort notamment pour les recours contre<br />

les décr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> actes réglementaires <strong>de</strong>s ministres (circulaires, …), pour les protestations concernant les<br />

élections européennes <strong>et</strong> régionales, …Enfin, le Conseil d’État est, à titre exceptionnel, juge d’appel<br />

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notamment en matière électorale (élections municipales <strong>et</strong> cantonales), …On parle du jugement du<br />

tribunal administratif, <strong>de</strong> l’arrêt <strong>de</strong> la cour administrative d’appel <strong>et</strong> <strong>de</strong> la décision du Conseil d’État.<br />

Créé en 1799, le Conseil d’État a mis au point une jurispru<strong>de</strong>nce (c’est-à-dire <strong>de</strong>s règles <strong>de</strong> droit<br />

définies par le juge) soucieuse <strong>de</strong> concilier les droits <strong>de</strong>s citoyens avec les nécessités du service public. La<br />

juridiction administrative s’est renforcée avec la création <strong>de</strong>s conseils <strong>de</strong> préfecture en 1800, <strong>de</strong>venus en<br />

1953 les tribunaux administratifs. Les cours administratives d’appel ont été créées en 1987. Spécialisées,<br />

ces juridictions connaissent bien les règles <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s services publics <strong>et</strong> sont donc en mesure<br />

<strong>de</strong> les contrôler efficacement.<br />

Le Conseil d’État <strong>et</strong> les autres juridictions administratives veillent à assurer l’équilibre entre les<br />

prérogatives <strong>de</strong> puissance publique <strong>et</strong> les droits <strong>de</strong>s citoyens. La justice administrative n’a cessé <strong>de</strong><br />

renforcer la soumission <strong>de</strong> l’administration au droit <strong>et</strong>, par conséquent, la protection <strong>de</strong>s citoyens.<br />

La distinction tranchée entre les «ordres» juridictionnels (judiciaire, d’une part, administratif, d’autre<br />

part), qui remonte à l’époque révolutionnaire, fut inspirée par la volonté <strong>de</strong> prévenir le renouvellement<br />

<strong>de</strong>s entraves mises, sous les quatre <strong>de</strong>rniers règnes <strong>de</strong> l’Ancien régime, par les parlements, qui s’étaient<br />

arrogés un rôle politique, à l’exercice <strong>de</strong> l’autorité royale. Elle se traduisit par l’adoption d’une loi «sur<br />

l’organisation judiciaire» <strong>de</strong>s 16-24 août 1790, toujours en vigueur dans certaines <strong>de</strong> ses dispositions,<br />

dont l’article 10, aux termes duquel : «Les fonctions judiciaires sont distinctes <strong>et</strong> <strong>de</strong>meureront toujours<br />

séparées <strong>de</strong>s fonctions administratives. Les juges ne pourront, à peine <strong>de</strong> forfaiture, troubler, <strong>de</strong> quelque<br />

manière que ce soit, les opérations <strong>de</strong>s corps administratifs, ni citer <strong>de</strong>vant eux les administrateurs pour<br />

raison <strong>de</strong> leurs fonctions.» C<strong>et</strong>te interdiction avait été confirmée par une loi du 16 fructidor an III, avec<br />

une rédaction plus vigoureuse encore : «Défenses itératives sont faites aux tribunaux <strong>de</strong> connaître <strong>de</strong>s<br />

actes d’administration, <strong>de</strong> quelque espèce qu’ils soient, aux peines <strong>de</strong> droit».<br />

Il en découlait nécessairement que les litiges m<strong>et</strong>tant en cause l’administration seraient jugés à part,<br />

au sein <strong>de</strong> l’administration elle-même, ce qui était confirmer le principe que ces litiges relevaient <strong>de</strong> la<br />

justice «r<strong>et</strong>enue». C<strong>et</strong>te justice fut confiée à un «Conseil d’État», institué par la constitution du 22<br />

frimaire an VIII (13 décembre 1799), celle du Consulat puis <strong>de</strong> l’Empire, dont l’article 52 disposait:<br />

«Sous la direction <strong>de</strong>s consuls, un Conseil d’État est chargé <strong>de</strong> rédiger les proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong> loi <strong>et</strong> les règlements<br />

d’administration publique, <strong>et</strong> <strong>de</strong> résoudre les difficultés qui s’élèvent en matière administrative». Ce<br />

conseil, qui comptait, pour l’exercice <strong>de</strong> ses fonctions consultatives cinq sections administratives<br />

(Finances, Législation, Guerre, Marine <strong>et</strong> Intérieur), fut complété en 1806 d’un «Comité du contentieux»<br />

(<strong>de</strong>venu «section» en 1848), pour l’exercice distinct <strong>de</strong> ses fonctions juridictionnelles. Ultérieurement<br />

(par une loi du 24 mai 1872 qui réorganisait le Conseil d’État), un «Tribunal <strong>de</strong>s conflits» fut créé, avec<br />

une composition strictement paritaire <strong>de</strong> membres du Conseil d’État <strong>et</strong> <strong>de</strong> la Cour <strong>de</strong> cassation <strong>et</strong> la<br />

mission principale <strong>de</strong> trancher les conflits qui opposeraient, inévitablement, la juridiction administrative à<br />

la juridiction judiciaire sur leurs domaines <strong>de</strong> compétences respectifs.<br />

Selon la conception ancienne <strong>de</strong> la justice «r<strong>et</strong>enue», c’était le chef <strong>de</strong> l’État ou, par délégation, un<br />

ministre qui tranchait les litiges ; en réalité la proposition du Conseil d’État, qui instruisait l’affaire, était<br />

<strong>de</strong> plus en plus souvent adoptée, si bien qu’une loi du 24 mai 1872 lui conféra <strong>de</strong>s pouvoirs <strong>de</strong> justice<br />

«déléguée», c’est-à-dire la mission, dans certains cas, <strong>de</strong> se prononcer <strong>de</strong> son propre chef, les autres cas<br />

continuant théoriquement <strong>de</strong> relever du ministre en première instance. Néanmoins, par une décision Cadot<br />

du 13 décembre 1889, le Conseil d’État se reconnut une compétence «<strong>de</strong> droit commun» en matière <strong>de</strong><br />

litiges nés d’une décision d’une autorité administrative, c’est-à-dire le pouvoir <strong>de</strong> statuer sur ces litiges<br />

toutes les fois que le jugement n’en avait pas été expressément attribué au chef <strong>de</strong> l’État (ou a un<br />

ministre). De c<strong>et</strong> arrêt fondamental date l’abandon <strong>de</strong> la théorie dite «du ministre-juge» ; désormais,<br />

l’administration avait pour juge ordinaire un véritable organe juridictionnel.<br />

Les litiges <strong>de</strong> plus en plus nombreux portés <strong>de</strong>vant le Conseil d’État firent apparaître une justification<br />

bien plus profon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la «dualité» <strong>de</strong> juridiction que les craintes d’immixtion qui, en 1790, avaient<br />

conduit à séparer le jugement <strong>de</strong> l’administration <strong>de</strong> celui <strong>de</strong>s personnes privées : on s’aperçut en eff<strong>et</strong><br />

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que, la plupart du temps, on ne pouvait pas appliquer à la première les règles édictées pour les secon<strong>de</strong>s.<br />

L’administration est investie <strong>de</strong> missions d’intérêt général pour l’accomplissement <strong>de</strong>squelles elle dispose<br />

<strong>de</strong> moyens <strong>de</strong> réglementation <strong>et</strong> <strong>de</strong> contrainte, dont il importe <strong>de</strong> ne pas bri<strong>de</strong>r excessivement l’emploi ;<br />

mais, en contrepartie, elle a <strong>de</strong>s <strong>de</strong>voirs dont l’accomplissement doit être scrupuleusement observé. Ainsi,<br />

comme le constata le Tribunal <strong>de</strong>s conflits dans le célèbre arrêt Blanco du 8 février 1873, à propos <strong>de</strong> la<br />

responsabilité <strong>de</strong> l’État : « (…) c<strong>et</strong>te responsabilité n’est ni générale, ni absolue ; (…) elle a ses règles<br />

spéciales, qui varient suivant les besoins du service <strong>et</strong> la nécessité <strong>de</strong> concilier les droits <strong>de</strong> l’État avec les<br />

droits privés (…)». Or, bien souvent, ces règles spéciales n’existaient pas dans la législation ou la<br />

réglementation que le juge <strong>de</strong>vait appliquer. Le Conseil d’État <strong>et</strong> le Tribunal <strong>de</strong>s conflits (mais également<br />

la Cour <strong>de</strong> cassation <strong>et</strong>, plus récemment, le Conseil constitutionnel) ont dû, ne pouvant en aucun cas<br />

s’abstenir <strong>de</strong> trancher, «dégager» ces règles nouvelles indispensables, à partir <strong>de</strong> toutes celles qui<br />

préexistaient mais ne pouvaient être appliquées directement à l’administration. C’est ainsi qu’est apparue<br />

une jurispru<strong>de</strong>nce administrative qui n’a cessé <strong>de</strong> se développer, pour répondre à toutes les incertitu<strong>de</strong>s<br />

que soulève l’application <strong>de</strong>s lois <strong>et</strong> <strong>de</strong>s règlements dans les <strong>rapport</strong>s <strong>de</strong>s administrations avec les<br />

administrés.<br />

Si l’existence, en tant que telle, <strong>de</strong> la juridiction administrative n’a pas été formellement inscrite dans<br />

la constitution <strong>de</strong> 1958, son nouvel article 61-1, issu <strong>de</strong> la loi constitutionnelle du 23 juill<strong>et</strong> 2008,<br />

consacre néanmoins indirectement le Conseil d’État comme juridiction administrative suprême, dans<br />

l’institution du nouveau mécanisme d’exception d’inconstitutionnalité <strong>de</strong> dispositions législatives. Par<br />

ailleurs, le Conseil constitutionnel a eu l’occasion, dans une décision n° 86-224 DC du 23 janvier 1987 <strong>de</strong><br />

consacrer, comme figurant «au nombre <strong>de</strong>s principes fondamentaux reconnus par les lois <strong>de</strong> la<br />

République, celui selon lequel, à l’exception <strong>de</strong>s matières réservées par nature à l’autorité judiciaire,<br />

relève en <strong>de</strong>rnier ressort <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong> la juridiction administrative l’annulation ou la réformation<br />

<strong>de</strong>s décisions prises, dans l’exercice <strong>de</strong>s prérogatives <strong>de</strong> puissance publique, par les autorités exerçant le<br />

pouvoir exécutif, leurs agents, les collectivités territoriales <strong>de</strong> la République ou les organismes publics<br />

placés sous leur autorité ou leur contrôle». Par ailleurs, dans une décision n° 80-119 DC du 22 juill<strong>et</strong><br />

1980, il avait désigné comme une garantie fondamentale l’indépendance <strong>de</strong> la juridiction administrative<br />

comme <strong>de</strong> la juridiction judiciaire, garantie s’étendant au «caractère spécifique <strong>de</strong> leurs fonctions, sur<br />

lesquelles ne peuvent empiéter ni le législateur, ni le Gouvernement».<br />

Les principes constitutionnels français consacrent l’existence, les compétences <strong>et</strong> l’indépendance <strong>de</strong><br />

la justice administrative. En application <strong>de</strong> ces principes, seul le juge administratif peut annuler ou<br />

réformer les décisions, qu’elles soient individuelles ou <strong>de</strong> portée générale, prises par les autorités exerçant<br />

le pouvoir exécutif, leurs agents, les collectivités territoriales ou les organismes publics placés sous leur<br />

autorité ou leur contrôle, dans l’exercice <strong>de</strong> pouvoirs relevant <strong>de</strong> la puissance publique.<br />

Il existe 8 cours administratives d’appel : Bor<strong>de</strong>aux, Douai, Lyon, Marseille, Nancy, Nantes, Paris ou<br />

Versailles. Créées en 1987, les cours administratives d’appel sont <strong>de</strong>venues les juges d’appel <strong>de</strong> droit<br />

commun <strong>de</strong>s tribunaux administratifs, à l’exception <strong>de</strong>s appels formés contre les recours sur renvoi <strong>de</strong><br />

l’autorité judiciaire, du contentieux <strong>de</strong>s élections municipales <strong>et</strong> cantonales <strong>et</strong> <strong>de</strong>s recours en appréciation<br />

<strong>de</strong> légalité, qui relèvent du Conseil d’État en appel. Environ 16% <strong>de</strong>s jugements rendus par les tribunaux<br />

administratifs sont frappés d’appel auprès <strong>de</strong>s cours administratives d’appel. Les 8 cours d’appel ont jugé<br />

environ 27 000 affaires en 2008, <strong>et</strong> les délais moyens <strong>de</strong> jugement - qui étaient supérieurs à 3 ans en 2000<br />

- sont désormais <strong>de</strong> moins <strong>de</strong> 13 mois. Les cours administratives d’appel sont présidées par un conseiller<br />

d’État. Elles sont composées <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> chambre, d’assesseurs, <strong>et</strong> <strong>de</strong> conseillers qui exercent les<br />

fonctions <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eurs <strong>et</strong> <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eurs publics. Les magistrats sont assistés par <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> greffe<br />

qui assurent notamment la transmission <strong>de</strong>s mémoires <strong>et</strong> pièces entre les parties <strong>et</strong> la notification <strong>de</strong>s<br />

décisions rendues. Les cours administratives d’appel sont organisées <strong>et</strong> se prononcent conformément aux<br />

dispositions du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative.<br />

Il existe en France 42 tribunaux administratifs (31 en métropole <strong>et</strong> 11 en outre-mer). En cas <strong>de</strong> litige,<br />

le tribunal administratif compétent est celui situé dans la zone géographique où siège l’autorité qui a pris<br />

la décision attaquée. En 2008, les tribunaux administratifs ont jugé plus <strong>de</strong> 186 000 affaires. Les délais<br />

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moyens <strong>de</strong> jugement, qui étaient <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 20 mois en 2000, ont aujourd’hui été ramenés à moins <strong>de</strong> 13<br />

mois. Les tribunaux administratifs sont composés <strong>de</strong> prési<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> chambre <strong>et</strong> <strong>de</strong> conseillers qui exercent<br />

les fonctions <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eur ou <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eur public. Les magistrats sont assistés par <strong>de</strong>s agents <strong>de</strong> greffe<br />

qui assurent notamment la transmission <strong>de</strong>s mémoires <strong>et</strong> pièces entre les parties <strong>et</strong> la notification <strong>de</strong>s<br />

décisions rendues. Les tribunaux administratifs sont organisés <strong>et</strong> se prononcent conformément aux<br />

dispositions du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative. Outre leurs attributions juridictionnelles, les tribunaux<br />

administratifs peuvent être appelés, à titre consultatif, à donner leur avis sur les questions qui leur sont<br />

soumises par les préf<strong>et</strong>s <strong>de</strong> leur ressort.<br />

Les juges administratifs sont inamovibles <strong>et</strong> indépendants <strong>de</strong> l’administration. C<strong>et</strong>te indépendance<br />

est garantie par la loi <strong>et</strong> par une gestion autonome <strong>de</strong> la juridiction administrative, assurée par le Conseil<br />

d’État. Les juges administratifs assument les fonctions <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eur, <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eur public ou <strong>de</strong><br />

prési<strong>de</strong>nt: le juge <strong>rapport</strong>eur est chargé <strong>de</strong> diriger l’instruction, d’étudier les affaires <strong>et</strong> <strong>de</strong> préparer un<br />

proj<strong>et</strong> <strong>de</strong> jugement, afin <strong>de</strong> faciliter le délibéré <strong>de</strong>s juges; le <strong>rapport</strong>eur public est chargé <strong>de</strong> donner son<br />

avis en toute indépendance sur les questions posées par l’affaire, avis qu’il exposera publiquement au<br />

cours <strong>de</strong> l’audience; le prési<strong>de</strong>nt anime <strong>et</strong> dirige la formation <strong>de</strong> jugement dont il a la charge.<br />

Les magistrats <strong>de</strong>s tribunaux administratifs <strong>et</strong> <strong>de</strong>s cours administratives d’appel sont recrutés parmi<br />

les anciens élèves <strong>de</strong> l’ENA, ou issus d’un concours d’accès direct, ou encore sélectionnés en fonction <strong>de</strong><br />

leur expérience antérieure dans l’administration. Ils ont le gra<strong>de</strong> <strong>de</strong> conseiller, <strong>de</strong> premier conseiller ou <strong>de</strong><br />

prési<strong>de</strong>nt. Les membres du Conseil d’État sont issus en majorité <strong>de</strong> l’ENA. Cependant, une proportion<br />

importante d’entre eux est nommée par le Gouvernement (après avis du Vice-prési<strong>de</strong>nt), ce qui perm<strong>et</strong><br />

d’assurer la diversité <strong>de</strong> l’origine <strong>et</strong> <strong>de</strong>s profils <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> la juridiction administrative suprême. Ils<br />

occupent successivement au cours <strong>de</strong> leur carrière les gra<strong>de</strong>s d’auditeur, <strong>de</strong> maître <strong>de</strong>s requêtes <strong>et</strong> <strong>de</strong><br />

conseiller d’État.<br />

Le tribunal administratif <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux est implanté, <strong>de</strong>puis le 28 octobre 1991, 9 rue Tast<strong>et</strong>, en centre<br />

ville, à proximité du palais <strong>de</strong> justice, dans un bâtiment rénové <strong>et</strong> spacieux. (http://bor<strong>de</strong>aux.tribunaladministratif.fr/ta-caa/quelques-mots/<br />

)<br />

Le tribunal administratif <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux est composé par 23 magistrats, 28 agents <strong>de</strong> greffe <strong>et</strong> 6<br />

assistants <strong>de</strong> justice travaillent au sein du tribunal administratif.<br />

Le tribunal administratif <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux fonctionne en cinq chambres <strong>de</strong>puis le 1 er septembre 2006. Ces<br />

formations <strong>de</strong> jugement, initialement polyvalentes, sont partiellement spécialisées, mais certaines affaires<br />

restent distribuées aux cinq chambres (élections, étrangers, fonction publique <strong>et</strong> logement relevant <strong>de</strong><br />

l’article R.222-13, marchés, permis <strong>de</strong> conduire), lesquelles ont chacune une matière dominante <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux<br />

autres matières principales (1 ère chambre : fonction publique hors R.222-13, collectivités territoriales,<br />

éducation ; 2 ème chambre : urbanisme <strong>et</strong> aménagement, domaine-voirie, environnement ; 3 ème chambre :<br />

contentieux fiscal, travail, professions ; 4 ème chambre : contentieux fiscal, police hors permis <strong>de</strong> conduire,<br />

agriculture ; 5 ème chambre : santé publique, ai<strong>de</strong> sociale, travaux publics).<br />

La composition <strong>de</strong> tribunal :<br />

Prési<strong>de</strong>nt du tribunal<br />

Greffier en chef : Mme – Greffier en chef adjoint:<br />

Assistants du contentieux :<br />

1 ère chambre (fonction publique, collectivités territoriales, éducation)<br />

Prési<strong>de</strong>nt :<br />

Rapporteur public :<br />

2 ème chambre (urbanisme <strong>et</strong> aménagement, domaine <strong>et</strong> voirie, environnement)<br />

Prési<strong>de</strong>nt : - Conseillers :<br />

Rapporteur public :<br />

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3 ème chambre (contentieux fiscal, travail, professions)<br />

Prési<strong>de</strong>nt - Conseillers :<br />

Rapporteur public :– Greffier :<br />

4 ème chambre (contentieux fiscal, police, agriculture)<br />

Prési<strong>de</strong>nt :– Conseillers : Rapporteur public :– Greffier :<br />

5 ème chambre (santé, ai<strong>de</strong> sociale, travaux publics)<br />

Prési<strong>de</strong>nt : - Conseillers :<br />

Rapporteur public– Greffier<br />

Les affaires relevant <strong>de</strong> l’article R.222-13 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative font, en principe, l’obj<strong>et</strong><br />

d’audiences <strong>de</strong> juge statuant seul présidées par les prési<strong>de</strong>nts <strong>et</strong> par les conseillers <strong>rapport</strong>eurs ayant plus<br />

<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux ans d’ancienn<strong>et</strong>é, en présence du commissaire du gouvernement <strong>de</strong> la chambre concernée. Mais<br />

elles peuvent aussi, notamment en matière <strong>de</strong> fonction publique (dont le stock reste important), être ajouté<br />

aux rôles <strong>de</strong>s audiences collégiales. Les référés d’urgence sont traités exclusivement par le prési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> les<br />

quatre vice-prési<strong>de</strong>nts du tribunal <strong>et</strong> les autres référés par le prési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong> un vice-prési<strong>de</strong>nt. S’agissant,<br />

enfin, du contentieux <strong>de</strong>s étrangers, tous les magistrats sont astreints à tour <strong>de</strong> rôle à une permanence<br />

hebdomadaire pour tenir les audiences <strong>de</strong> reconduite à la frontière. Les refus <strong>de</strong> séjour assortis d’une<br />

obligation <strong>de</strong> quitter le territoire, qui doivent être jugés dans les trois mois, sont répartis entre les cinq<br />

chambres <strong>et</strong> traités dans le cadre normal <strong>de</strong> leurs audiences collégiales.<br />

Si les chiffres qui sont reflétée dans les données statistiques <strong>de</strong> l’année 2008 (le nombre total <strong>de</strong>s<br />

audiences tenues en 2008 a été, selon la liste <strong>de</strong>s rôles, <strong>de</strong> 488) traduisent une légère baisse globale, qui<br />

provient surtout <strong>de</strong>s audiences <strong>de</strong> reconduite à la frontière, il convient <strong>de</strong> rappeler qu’ils n’ont, en réalité<br />

qu’une signification très relative. Le nombre d’affaires inscrites à une audience est, en eff<strong>et</strong>, très variable,<br />

puisqu’il peut aller d’une seule affaire dans certaines audiences <strong>de</strong> référé ou <strong>de</strong> reconduite à la frontière à<br />

une cinquantaine ou même plus dans certaines audiences <strong>de</strong> juge statuant seul. Même dans les audiences<br />

collégiales, où l’impératif <strong>de</strong> la norme moyenne <strong>de</strong> <strong>rapport</strong>eur tend à une moindre variabilité, celle-ci<br />

existe au moins en raison <strong>de</strong>s changements éventuels <strong>de</strong> formation <strong>de</strong> jugement.<br />

Le contentieux fiscal, qui représente 15,30% <strong>de</strong>s entrées, reste la matière quantitativement la plus<br />

importante <strong>et</strong>, alors qu’il avait sensiblement diminué en 2006, il est encore en légère hausse c<strong>et</strong>te année<br />

(930 entrées en 2008 contre 909 en 2007, soit + 2,31%). Le contentieux du logement, toujours constitué<br />

principalement <strong>de</strong>s ai<strong>de</strong>s au logement, représente aujourd’hui 13,04% <strong>de</strong>s entrées, ce qui le place en<br />

<strong>de</strong>uxième position avec une hausse spectaculaire (793 contre 493, soit + 60,85%). Celui <strong>de</strong> étrangers, qui<br />

représente 12,47% <strong>de</strong>s entrées, occupe la troisième place mais il est en baisse (758 contre 821, soit –<br />

7,67%). Celui <strong>de</strong> la fonction publique, qui représente 11,53% <strong>de</strong>s entrées, le suit <strong>de</strong> près <strong>et</strong> il est en hausse<br />

(730 contre 701, + 4,13%). La police administrative, qui représente 9,31% <strong>de</strong>s entrées, arrive en<br />

cinquième position mais elle enregistre, après la hausse spectaculaire <strong>de</strong> l’an <strong>de</strong>nier due essentiellement<br />

aux requêtes en matière <strong>de</strong> permis <strong>de</strong> conduire, une baisse sensible (566 contre 688, soit – 17,73%). Le<br />

contentieux <strong>de</strong> l’urbanisme, qui représente 8,09% <strong>de</strong>s entrées, est en sixième position <strong>et</strong> reste stable (492<br />

contre 493). En <strong>de</strong>hors du contentieux électoral, alimenté en 2008 par les élections cantonales <strong>et</strong><br />

municipales (145 recours, soit 2,38% <strong>de</strong>s entrées), les autres matières dépassant les 100 entrées sont les<br />

suivantes, par ordre décroissant : pensions (253 contre 219 en 2007), ai<strong>de</strong> sociale (236 contre 165),<br />

travail (209 contre 235), travaux publics (146 contre 128), contrats <strong>et</strong> marchés (150 contre 144),<br />

collectivités territoriales (146 contre 127), santé publique (145 contre 158).<br />

Le ressort territorial du tribunal administratif <strong>de</strong> Bor<strong>de</strong>aux couvre les départements <strong>de</strong> la Dordogne,<br />

<strong>de</strong> la Giron<strong>de</strong>, du Lot-<strong>et</strong>-Garonne.<br />

L’organisation <strong>de</strong>s greffes <strong>de</strong> chambre (comprenant, en principe, un greffier <strong>et</strong> <strong>de</strong>ux agents dans<br />

chaque chambre), qui fonctionne <strong>de</strong>puis plusieurs années, donne satisfaction dans son ensemble. En<br />

<strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s chambres, le greffe du tribunal <strong>de</strong>meure organisé par fonctions, assurées à la fois par <strong>de</strong>s<br />

agents qui y sont affectés à titre principal <strong>et</strong> par <strong>de</strong>s agents les exerçant partiellement : accueil, cellule <strong>de</strong>s<br />

référés d’urgence, secrétariat du prési<strong>de</strong>nt (auquel sont affectés les autres référés), commissaires<br />

enquêteurs, service du courrier, huissier d’audience <strong>et</strong> archivage, documentation <strong>et</strong> bibliothèque,<br />

informatique, suivi budgétaire <strong>et</strong> service intérieur. Pour les reconduites à la frontière, une permanence<br />

hebdomadaire est organisée en liaison avec celle <strong>de</strong>s magistrats.<br />

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Les délais <strong>de</strong> jugement: le délai théorique d’élimination du stock en 2008 s’établit à 1 an 3 mois <strong>et</strong> 29<br />

jours en données brutes <strong>et</strong> à 1 an 4 mois <strong>et</strong> 18 jours en données n<strong>et</strong>tes ; il est <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1 an <strong>et</strong> <strong>de</strong>mi si<br />

l’on ne tient pas compte <strong>de</strong>s référés d’urgence ; enfin, le délai moyen enregistrement-notification hors<br />

référés d’urgence <strong>de</strong> la loi du 30 juin 2000 est <strong>de</strong> 1 an 5 mois (1 an 9 mois pour les affaires soumises à<br />

audience). Mais le délai réellement observé est inférieur à 15 jours pour l’ensemble <strong>de</strong>s référés d’urgence<br />

(<strong>et</strong> pas seulement pour ceux <strong>de</strong> la loi du 30 juin 2000) ainsi que pour les reconduites à la frontière,<br />

inférieur à trois mois pour les obligations <strong>de</strong> quitter le territoire <strong>et</strong> le contentieux électoral ainsi que pour<br />

les autres référés, inférieur à un an pour l’ensemble <strong>de</strong>s affaires traitées par ordonnance, il est <strong>de</strong> l’ordre<br />

<strong>de</strong> trois ans pour les affaires « ordinaires » qui ne bénéficient ni <strong>de</strong>s délais raccourcis <strong>de</strong>s procédures<br />

spéciales ni d’une quelconque priorité <strong>et</strong> représentent tout <strong>de</strong> même près <strong>de</strong> 30% <strong>de</strong>s affaires jugées.<br />

L’activité <strong>de</strong>s membres du tribunal se déroule aussi dans <strong>de</strong>s commissions administratives <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />

organismes assimilés (dont certains ont d’ailleurs un caractère juridictionnel): CDI (Commissions <strong>de</strong>s<br />

impôts), Conseils <strong>de</strong> discipline (FP territoriale), Contrôle d’élections universitaires, Expulsion <strong>et</strong> titre <strong>de</strong><br />

séjour, Comité régional d’organisation sanitaire, Conseils d’administration universitaires, Jurys, Sanctions<br />

administratives dans les transports, Règlement amiable <strong>de</strong>s marchés, Ordre <strong>de</strong>s géomètres experts,<br />

Chambre <strong>de</strong> discipline <strong>de</strong>s architectes, Chambre <strong>de</strong> discipline <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins, Section <strong>de</strong>s assurances<br />

sociales <strong>de</strong>s pharmaciens, Tribunal <strong>de</strong> tarification sanitaire <strong>et</strong> sociale, Bureau d’ai<strong>de</strong> juridictionnelle,<br />

Listes <strong>de</strong> commissaires enquêteurs.<br />

III- Le droit du pays d’accueil<br />

Au vu <strong>de</strong>s activités qu’il vous a été donné <strong>de</strong> suivre, détaillez un aspect du droit national du pays<br />

d’accueil qui vous a particulièrement intéressé.<br />

Le régime procédural est établisse par le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative, qui est entré en vigueur le<br />

1 er janvier 2001. Quant à sa structure, le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative a l’originalité <strong>de</strong> comporter un<br />

Titre préliminaire qui, en dix articles, est comme la déclaration <strong>de</strong>s principes <strong>de</strong> la justice administrative.<br />

Le Titre préliminaire est suivi, dans chacune <strong>de</strong>s parties du Co<strong>de</strong>, <strong>de</strong> neuf Livres. Très importante partie<br />

du régime procédural font les règles jurispru<strong>de</strong>ntielles (les règles générales <strong>de</strong> procédure) consacrées par<br />

la jurispru<strong>de</strong>nce administrative (certaines d’entre elles sont reprises par le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative).<br />

La procédure ordinaire <strong>de</strong>vant la juridiction administrative étant essentiellement écrite.<br />

Les affaire sont inscrites à un rôle d’audience, après la phase <strong>de</strong> procédure écrite au cours <strong>de</strong><br />

laquelle les parties ont pu échanger leurs arguments <strong>et</strong> sont avisé <strong>de</strong> la tenue <strong>de</strong> l’audience au cours <strong>de</strong><br />

laquelle c<strong>et</strong>te affaire doit être examinée. Leur présence à c<strong>et</strong>te audience n’est pas obligatoire, pas plus<br />

qu’elle ne l’est pour la partie adverse.<br />

L’installation dans la salle d’audience<br />

Les personnes qui assistent à l’audience sont priées <strong>de</strong> se présenter à l’huissier avant <strong>de</strong> pénétrer<br />

dans la salle. Le premier rang est réservé aux avocats, dont les affaires sont, en principe, appelées les<br />

premières. L’audience étant publique, les <strong>de</strong>rniers rangs peuvent être occupés par <strong>de</strong>s personnes qui ne<br />

sont pas directement concernées (visiteurs, étudiants, <strong>et</strong>c.…).<br />

En face siège le prési<strong>de</strong>nt, entouré <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux conseillers. A gauche <strong>de</strong> la tribune (côté mur), est placé<br />

le <strong>rapport</strong>eur public <strong>et</strong> à droite (côté fenêtre) le greffier.<br />

Le prési<strong>de</strong>nt ouvre l’audience <strong>et</strong> en assure l’ordre. Il conduit les débats en donnant, pour chaque<br />

affaire, la parole aux différents participants (successivement, le greffier pour l’appel <strong>de</strong> l’affaire, le<br />

<strong>rapport</strong>eur, le requérant, le défen<strong>de</strong>ur, le cas échéant un ou plusieurs autres intervenants <strong>et</strong>, enfin, le<br />

<strong>rapport</strong>eur public, après lequel sont seulement admises <strong>de</strong> brèves observations <strong>de</strong>s parties).<br />

Le greffier enregistre les noms <strong>de</strong>s personnes présentes ou représentées. Il appelle les affaires dans<br />

un ordre qui n’est pas forcément celui du rôle affiché à l’extérieur <strong>de</strong> la salle d’audience.<br />

Le <strong>rapport</strong>eur est, parmi les trois magistrats appelés à statuer, celui qui a instruit l’affaire. Il énonce<br />

sommairement l’obj<strong>et</strong> du litige <strong>et</strong> les principaux actes <strong>de</strong> procédure, ce qui perm<strong>et</strong> aux parties <strong>de</strong> vérifier,<br />

en l’écoutant, que leurs écrits ont bien été pris en compte par le tribunal.<br />

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Le <strong>rapport</strong>eur public est un magistrat chargé d’exposer publiquement <strong>et</strong> en toute indépendance son<br />

opinion sur les questions que présentent à juger les requêtes <strong>et</strong> sur les solutions qu’elles appellent. Ses<br />

conclusions ne seront pas nécessairement suivies par les trois juges, qui seront les seuls à déci<strong>de</strong>r.<br />

L’appel <strong>de</strong>s affaires<br />

Lorsqu’ une affaire est appelée, les parties se rapprochent si nécessaire <strong>de</strong> la formation <strong>de</strong> jugement.<br />

Immédiatement après l’énoncé du <strong>rapport</strong>eur, le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si le requérant a <strong>de</strong>s<br />

observations à présenter. Il est d’usage <strong>de</strong> s’adresser <strong>de</strong>bout au tribunal, qui juge au nom du peuple<br />

français. Comme la procédure ordinaire <strong>de</strong>vant la juridiction administrative étant essentiellement écrite,<br />

les parties se bornent souvent à se référer à leurs mémoires, mais s’ils souhaitent présenter <strong>de</strong>s<br />

observations, ils les faites brièvement, en soulignant seulement tel point qu’ils semblent essentiels ou en<br />

évoquant tel élément qui ne ressortirait pas clairement <strong>de</strong> la procédure écrite.<br />

Après les observations en défense <strong>de</strong> l’administration, si elle est représentée, éventuellement celles<br />

d’une ou plusieurs parties intervenantes <strong>et</strong>, enfin, les conclusions du <strong>rapport</strong>eur public, les parties peuvent<br />

seulement présenter <strong>de</strong> brèves observations avant que le prési<strong>de</strong>nt annonce la mise en délibéré <strong>de</strong><br />

l’affaire.<br />

Il y a la possibilité pour les parties seulement, après le prononcé <strong>de</strong>s conclusions du <strong>rapport</strong>eur<br />

public, <strong>de</strong> prendre très brièvement la parole à l’invitation du prési<strong>de</strong>nt <strong>et</strong>, le cas échéant, faire parvenir<br />

sans délai au tribunal une « note en délibéré », qui sera examinée par les juges.<br />

Les suites <strong>de</strong> l’audience<br />

Après l’audience, les juges vont délibérer sur l’ensemble <strong>de</strong>s affaires inscrites au rôle <strong>et</strong> rendront<br />

sur chacune d’elles un jugement, dont le sens sera affiché lors d’une audience ultérieure, généralement<br />

tenue entre quinze jours <strong>et</strong> un mois plus tard, <strong>et</strong> dont le texte intégral sera notifié à chacune <strong>de</strong>s parties.<br />

Les voies <strong>de</strong> recours ouvertes contre le jugement sont indiquées dans la l<strong>et</strong>tre <strong>de</strong> notification.<br />

Particularités <strong>de</strong>s audiences « à juge unique » <strong>et</strong> <strong>de</strong>s audiences <strong>de</strong> référé - certaines affaires,<br />

mentionnées aux articles R.222-13 <strong>et</strong> L.774-1 du co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative, sont jugées par un<br />

magistrat statuant seul. L’audience les concernant se déroule comme une audience ordinaire (y compris<br />

en ce qui concerne les conclusions du <strong>rapport</strong>eur public), à ceci près que le prési<strong>de</strong>nt d’audience, seul à la<br />

tribune, est lui-même le <strong>rapport</strong>eur <strong>de</strong>s affaires sur lesquelles il sera ensuite seul à déci<strong>de</strong>r.<br />

Les audiences <strong>de</strong> référé, réservées aux procédures d’urgence, sont également présidées par un juge<br />

statuant seul, mais elles se déroulent sans la présence d’un <strong>rapport</strong>eur public. La procédure orale jouant<br />

un rôle plus important dans ce type d’instances, en raison <strong>de</strong> la brièv<strong>et</strong>é <strong>de</strong> la procédure écrite, il est<br />

fréquent que le juge <strong>de</strong>s référés pose <strong>de</strong>s questions <strong>et</strong> invite les parties à s’approcher <strong>de</strong> la tribune pour<br />

présenter ou commenter leurs productions. Les décisions prises en référé sont généralement notifiées dans<br />

les trois ou quatre jours qui suivent l’audience.<br />

Le réglemente du contentieux administratif est juridictionnel. La juridiction administrative française<br />

a d'unique qui consiste surtout dans sa séparation absolue <strong>de</strong> l'ordre judiciaire (les juges administratifs se<br />

distinguent <strong>de</strong>s magistrats judiciaires) <strong>et</strong> dans une compétence <strong>de</strong> principe à l'égard du contentieux <strong>de</strong><br />

l'administration-puissance publique, ce qui lui attribue le jugement, non seulement <strong>de</strong>s recours tendant à<br />

l'annulation <strong>de</strong>s actes administratifs illégaux, mais aussi ceux qui ten<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s condamnations<br />

pécuniaires. On peut alors diviser le contentieux administratif en différentes branches.<br />

On peut distinguer:<br />

le contentieux pour l'excès <strong>de</strong> pouvoir ou contentieux <strong>de</strong> l'annulation (ce contentieux peut<br />

prendre la forme d'un recours en excès <strong>de</strong> pouvoir ou d'un recours en appréciation <strong>de</strong> légalité ou d'un<br />

recours en déclaration d'inexistence) - c’est un recours dirigé contre un acte administratif dont le<br />

requérant <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’annulation. Il s’agit pour le juge d’apprécier la légalité <strong>de</strong> l’acte attaqué <strong>et</strong> d’en tirer<br />

les conséquences : rej<strong>et</strong> <strong>de</strong> la requête ou annulation <strong>de</strong> l’acte. C’est un moyen <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong><br />

l’administration, dont la légalité est subordonnée au respect <strong>de</strong>s normes juridiques supérieures. La légalité<br />

est appréciée au jour <strong>de</strong> l’édiction <strong>de</strong> l’acte.<br />

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Les règles essentielles <strong>de</strong> recevabilité propres au recours pour excès <strong>de</strong> pouvoir<br />

Le requérant doit avoir qualité pour agir c’est-à-dire la capacité juridique pour une personne physique<br />

ou la personnalité juridique pour une personne morale. Si le recours est déposé au nom d’une personne<br />

morale, le requérant doit justifier qu’il a qualité pour le faire. Le requérant doit avoir un intérêt à agir,<br />

c’est-à-dire être directement concerné par la décision dont il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> l’annulation.<br />

Ministère d’avocat - Dans le cadre du recours pour excès <strong>de</strong> pouvoir, le ministère d'avocat n'est pas<br />

obligatoire <strong>de</strong>vant le tribunal administratif (R. 431-2).<br />

La décision attaquée- Le requérant doit obligatoirement produire à l'appui <strong>de</strong> sa requête une copie <strong>de</strong> la<br />

décision administrative qu'il conteste. Il convient <strong>de</strong> s’assurer <strong>de</strong> la production <strong>de</strong> la décision attaquée<br />

(R. 412-1) Dans le cas d’une décision implicite <strong>de</strong> rej<strong>et</strong>, le requérant doit adjoindre à sa requête : une<br />

copie <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> adressée à l’administration, ce qui perm<strong>et</strong>tra au juge <strong>de</strong> déterminer le contenu exact<br />

<strong>de</strong> la décision implicite née du silence <strong>de</strong> l’administration ; l'accusé <strong>de</strong> réception <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par<br />

l'administration, ce qui perm<strong>et</strong>tra au juge <strong>de</strong> déterminer la date exacte <strong>de</strong> naissance <strong>de</strong> la décision<br />

implicite. Si le requérant ne peut produire la décision attaquée, il doit apporter la preuve qu’il a cherché à<br />

en obtenir communication.<br />

L’irrecevabilité n’est opposable au requérant qu’après échec <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> régularisation qui lui est<br />

adressée par le greffe.<br />

La nature juridique <strong>de</strong> l’acte attaqué est une <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> recevabilité <strong>de</strong> la requête. Ne sont<br />

pas recevables les requêtes dirigées contre <strong>de</strong>s actes ne faisant pas grief, telles : les mesures d'ordre<br />

intérieur (Une note <strong>de</strong> service définissant les fonctions d'un secrétaire administratif n'est qu'une mesure<br />

d'organisation du service insusceptible <strong>de</strong> recours (CE 30 janvier 1995 Devighliere 104830). La décision<br />

qui répartit les enfants d'une école maternelle entre les sections <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te école sans aucune conséquence<br />

sur la scolarité (CE 21 juin 1995 Min. éduc.nat c/ <strong>de</strong> Poncheville 158815) ; les mesures préparatoires à<br />

une décision ultérieure (L’avis d’une commission administrative paritaire dans le cadre <strong>de</strong> la promotion<br />

d’un fonctionnaire dans un gra<strong>de</strong> supérieur est une mesure préparatoire à la décision d’avancement. Le<br />

requérant pourra toutefois invoquer l'irrégularité <strong>de</strong> ces mesures à l'appui d'un recours dirigé contre la<br />

décision ultérieure qui s’appuie sur c<strong>et</strong> avis.)<br />

Dans certains cas, toujours prévu par un texte, un recours administratif est obligatoire avant tout<br />

recours contentieux.<br />

Les délais <strong>de</strong> recours - Le principe : Un requérant a en principe seulement 2 mois pour déposer son<br />

recours <strong>et</strong> toute requête déposée après expiration <strong>de</strong> ce délai est donc irrecevable (R. 421-1), voir pour<br />

une décision implicite (R. 421-2). Le point <strong>de</strong> départ du délai <strong>de</strong> 2 mois - le délai <strong>de</strong> recours contre un<br />

acte réglementaire court : a) à compter <strong>de</strong> sa publication : soit au Journal Officiel ou au bull<strong>et</strong>in officiel<br />

d’un ministère, au recueil <strong>de</strong>s actes administratifs <strong>de</strong> la préfecture, d’une collectivité territoriale, soit dans<br />

la presse locale ; b) à compter <strong>de</strong> son affichage (ex : affichage en mairie pour la délibération d'un conseil<br />

municipal). Le délai <strong>de</strong> recours contre une décision individuelle court : pour son <strong>de</strong>stinataire, à compter<br />

<strong>de</strong> la date à laquelle la décision lui a été notifiée, à condition que les délais <strong>et</strong> voies <strong>de</strong> recours contre c<strong>et</strong>te<br />

décision aient été portés à sa connaissance par l'administration, ou, s'il s'agit d'une décision implicite <strong>de</strong><br />

rej<strong>et</strong> d'une <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, à compter <strong>de</strong> sa naissance, soit 2 mois après la réception <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> par<br />

l'administration; pour les tiers, à compter <strong>de</strong> la publication <strong>de</strong> la décision (ex : publication au Journal<br />

officiel <strong>de</strong> la nomination d’un fonctionnaire) ou <strong>de</strong> son affichage (ex :affichage du permis <strong>de</strong> construire<br />

sur le terrain). La prorogation du délai - Le délai <strong>de</strong> principe est prolongé : en cas <strong>de</strong> recours<br />

administratif : si, avant l'expiration du délai <strong>de</strong> recours contentieux, l'intéressé présente un recours<br />

administratif gracieux (c'est-à-dire auprès <strong>de</strong> l'autorité qui a pris la décision) ou hiérarchique (c'est-à-dire<br />

auprès du supérieur hiérarchique <strong>de</strong> l'autorité qui a pris la décision), il peut ensuite déposer sa requête au<br />

tribunal administratif dans les 2 mois suivant la décision <strong>de</strong> rej<strong>et</strong> <strong>de</strong> ce recours gracieux ou hiérarchique,<br />

soit expresse, soit implicite. Un <strong>de</strong>uxième ou troisième recours administratif ne proroge plus le délai <strong>de</strong><br />

recours. En cas <strong>de</strong> saisine d’une autre juridiction : si le requérant a porté sa contestation à tort <strong>de</strong>vant<br />

un autre tribunal. En cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong> juridictionnelle : si l'intéressé forme une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong><br />

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juridictionnelle avant l'expiration du délai <strong>de</strong> recours contentieux, il peut ensuite déposer sa requête au<br />

tribunal administratif dans les 2 mois suivant la notification <strong>de</strong> la décision prise sur la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’ai<strong>de</strong><br />

juridictionnelle.<br />

L’expiration du délai <strong>de</strong> 2 mois - Le délai <strong>de</strong> 2 mois est franc. Si le délai expire le week-end ou un<br />

jour férié, la requête peut encore être déposée le premier jour ouvrable suivant.<br />

Le contenu du recours - La requête doit préciser les éléments <strong>de</strong> fait, (c’est-à-dire les circonstances du<br />

litige) <strong>et</strong> les raisons <strong>de</strong> droit invoquées (les moyens) pour obtenir l’annulation <strong>et</strong> ce avant l’expiration du<br />

délai <strong>de</strong> recours contentieux (R. 411-1). Les requêtes incomplètes peuvent être rej<strong>et</strong>ées par ordonnance<br />

après l’expiration du délai <strong>de</strong> recours contentieux.<br />

R. 222-1 7° « Ne sont pas recevables <strong>et</strong> peuvent faire l’obj<strong>et</strong> d’un rej<strong>et</strong> par ordonnance « après<br />

l'expiration du délai <strong>de</strong> recours ou, lorsqu'un mémoire complémentaire a été annoncé, après la<br />

production <strong>de</strong> ce mémoire, les requêtes ne comportant que <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> légalité externe<br />

manifestement infondés, <strong>de</strong>s moyens irrecevables, <strong>de</strong>s moyens inopérants ou <strong>de</strong>s moyens qui ne<br />

sont assortis que <strong>de</strong> faits manifestement insusceptibles <strong>de</strong> venir à leur soutien ou ne sont<br />

manifestement pas assortis <strong>de</strong>s précisions perm<strong>et</strong>tant d'en apprécier le bien-fondé. »<br />

Les règles essentielles <strong>de</strong> légalité propres au recours pour excès <strong>de</strong> pouvoir<br />

Le juge peut annuler une décision administrative sur l’un <strong>de</strong>s fon<strong>de</strong>ments suivants :<br />

L’illégalité externe <strong>de</strong> la décision<br />

L’incompétence <strong>de</strong> l’auteur <strong>de</strong> la décision : l’auteur <strong>de</strong> la décision n’est pas compétent pour prendre<br />

la décision. Ex. : un maire prend une décision qui est du ressort du préf<strong>et</strong>. Il y a incompétence temporelle<br />

lorsqu'une autorité prend une décision avant son installation dans ses fonctions ou après la cessation <strong>de</strong>s<br />

fonctions, incompétence territoriale lorsqu'une autorité agit en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> sa circonscription territoriale <strong>de</strong><br />

compétence <strong>et</strong> incompétence matérielle lorsqu'une autorité intervient dans un domaine qui ne relève pas<br />

<strong>de</strong> ses attributions mais <strong>de</strong> celles d'une autre autorité <strong>de</strong> rang supérieur, égal ou inférieur.<br />

L’irrégularité <strong>de</strong> la procédure : le processus d'élaboration <strong>de</strong> la décision n’a pas été respecté. Ex. :<br />

une consultation préalable prévue par les textes <strong>et</strong> qui n’a pas été effectuée.<br />

Le vice <strong>de</strong> forme - l'irrégularité concerne la présentation <strong>de</strong> l'acte, en particulier lorsque la décision<br />

n’est pas ou est insuffisamment motivée. Ex : l’acte n’est pas signé ou le refus opposé n’est pas explicité.<br />

L’illégalité interne <strong>de</strong> la décision :<br />

La violation d’une norme juridique supérieure : l'auteur <strong>de</strong> l'acte ne respecte pas les textes<br />

applicables (ex : l’administration prononce une sanction qui n’est pas prévue par le texte applicable ; un<br />

permis <strong>de</strong> construire délivré est contraire aux dispositions du plan local d’urbanisme.)<br />

L’illégalité <strong>de</strong>s motifs <strong>de</strong> droit ou <strong>de</strong> fait <strong>de</strong> la décision :<br />

L’erreur <strong>de</strong> droit (motifs <strong>de</strong> droit) : l'autorité administrative applique un texte inadéquat ou interprète<br />

<strong>de</strong> manière erronée un texte adéquat ;<br />

L’erreur <strong>de</strong> fait (motifs <strong>de</strong> fait) : l'autorité administrative fait référence à <strong>de</strong>s faits inexacts ou fait une<br />

mauvaise qualification juridique <strong>de</strong>s faits (ex.: un fonctionnaire n’a pas commis les faits qui servent <strong>de</strong><br />

base à la sanction - le comportement d'un fonctionnaire (fait) n'est pas susceptible d'entraîner une sanction<br />

disciplinaire (droit) - Un maire refuse d'accor<strong>de</strong>r à un administré le permis <strong>de</strong> construire qu'il <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />

alors que les conditions juridiques exigées sont remplies.)<br />

Le détournement <strong>de</strong> pouvoir : le but <strong>de</strong> l'acte au lieu d'être d'intérêt général est d'intérêt privé ou le<br />

but, bien qu'étant d'intérêt général, n'est pas celui prévu par les textes (ex. : le maire, qui est aubergiste,<br />

réglemente les bals dans sa commune <strong>de</strong> façon à ce qu'ils ne puissent avoir lieu que dans son auberge ; un<br />

préf<strong>et</strong> réquisitionne <strong>de</strong>s locaux pour perm<strong>et</strong>tre à une briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> gendarmerie, précé<strong>de</strong>mment locataire,<br />

d’en bénéficier pour un prix moindre que celui d’un loyer.)<br />

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Le juge raisonne en se plaçant uniquement à la date <strong>de</strong> la décision attaquée <strong>et</strong> il ne tient donc pas<br />

compte <strong>de</strong>s circonstances postérieures à c<strong>et</strong>te décision.<br />

Le jugement qui prononce l’annulation d’un acte administratif a l'autorité absolue <strong>de</strong> la chose jugée.<br />

C<strong>et</strong>te annulation s’impose à tous, on dit qu’elle a un eff<strong>et</strong> "erga omnes".<br />

le plein contentieux (ce contentieux peut prendre la forme surtout d'un recours fondé sur la<br />

responsabilité <strong>de</strong> l'administration, d'un recours en matière électorale, d'un recours en matière fiscale) -<br />

c’est un contentieux dans lequel le juge dispose <strong>de</strong> pouvoirs plus étendus que la simple annulation d’un<br />

acte administratif. Le juge peut être saisi d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’annulation mais également <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s<br />

différentes qui peuvent le conduire à réformer une décision administrative ou à y substituer sa décision <strong>et</strong><br />

à prononcer une condamnation pécuniaire.<br />

Différents recours <strong>de</strong> plein contentieux<br />

Le recours en in<strong>de</strong>mnité - Le juge est saisi par un requérant d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> tendant à ce que<br />

l’administration soit condamnée à lui verser une in<strong>de</strong>mnité (recours en in<strong>de</strong>mnité).<br />

Le contentieux fiscal - Le juge est saisi d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> décharge totale ou partielle d'un impôt<br />

auquel le requérant a été assuj<strong>et</strong>ti.<br />

Le contentieux électoral - Le juge est saisi d’une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’annulation partielle ou totale <strong>de</strong>s<br />

élections.<br />

Le contentieux <strong>de</strong>s marchés publics - Le juge saisi par l’un <strong>de</strong>s cocontractants peut annuler une<br />

décision, condamner à verser une in<strong>de</strong>mnité, établir le décompte <strong>de</strong>s sommes restant à payer par<br />

l’administration <strong>et</strong>c.<br />

Le contentieux <strong>de</strong>s installations classées- Le juge peut annuler une décision, imposer <strong>de</strong>s<br />

prescriptions complémentaires pour mieux protéger l’environnement, condamner à verser une in<strong>de</strong>mnité<br />

<strong>et</strong>c.<br />

le contentieux répresif (le contentieux <strong>de</strong> la répression dans le cas d'une contravention <strong>de</strong> gran<strong>de</strong><br />

voirie, le contentieux disciplinaire).<br />

IV- L’aspect droit comparé <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong><br />

Quelles ont été les principales ressemblances <strong>et</strong> différences que vous avez pu observer entre votre<br />

propre pays <strong>et</strong> votre pays d’accueil en termes d’organisation <strong>et</strong> <strong>de</strong> pratique juridictionnelles, <strong>de</strong> droit<br />

matériel…?<br />

Détaillez.<br />

Le droit roumain se réfère au système <strong>de</strong> droit écrit, le système romano-germanique, dont les<br />

principes généraux sont fixés par la Constitution <strong>et</strong> détaillés par les Co<strong>de</strong>s civil, pénal, commercial, <strong>de</strong> la<br />

famille, du travail <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lois organiques.<br />

Les procédures civile <strong>et</strong> pénale prévoient notamment les principes <strong>de</strong> l’oralité <strong>de</strong>s débats, du<br />

contradictoire, la publicité <strong>de</strong>s audiences, le droit à la défense, le rôle actif <strong>de</strong> l’instance, la bonne foi <strong>et</strong> la<br />

présomption d’innocence, la légalité <strong>de</strong> l’incrimination <strong>et</strong> <strong>de</strong> la peine.<br />

Contrairement au système juridictionnel français, le système juridictionnel roumain est un système<br />

unifié: le contentieux administratif n’est pas traité par <strong>de</strong>s juridictions distinctes mais il existe presque<br />

dans chaque juridiction une «section» du contentieux administratif composée <strong>de</strong> juges qui sont<br />

spécialement en charge <strong>de</strong> ces contentieux. Ainsi, la juridiction administrative roumaine n'est pas<br />

entièrement séparée <strong>de</strong> l'ordre judiciaire: les juges administratifs ne se distinguent <strong>de</strong>s magistrats<br />

judiciaires que par la spécialité <strong>de</strong> compétence.<br />

Par ailleurs, il n’existe pas <strong>de</strong> juges non professionnels comme en France pour les contentieux<br />

prud’homale. La différence avec le système français est assez impressionnante parce que là où en France<br />

une affaire est jugée par une Cour composée <strong>de</strong> 3 ou plusieurs magistrats en 1 ère instance, un juge unique<br />

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être compétent en Roumanie - les affaires relevant <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong> 1 ère instance sont jugées en<br />

Roumanie par <strong>de</strong>s juges uniques.<br />

Le contentieux administratif roumain ne bénéficie pas d’un ordre juridictionnel particulier ni d’une<br />

procédure contentieuse particulière. C’est donc la procédure civile qui s’applique aux affaires relevant du<br />

contentieux administratif <strong>et</strong> il y a <strong>de</strong>s audiences <strong>de</strong> mises en l’état <strong>et</strong> la procédure est aussi écrite <strong>et</strong> orale.<br />

Le juge roumain exerce ses fonctions en jouant un rôle actif à l’audience, en particulier lorsque les parties<br />

ne sont pas représentées par les avocats, quand le juge explique aux parties la procédure, les invite à<br />

reformuler leurs écritures <strong>de</strong> manière utile.<br />

Malgré ces différences, le travail du juge roumain comme juge administratif en premier instance est<br />

en principe comparable avec le travail du <strong>rapport</strong>eur dans le système français. Dans chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

systèmes le juge doit diriger l’instruction, analyser les argumentations présentées <strong>et</strong> proposer une solution<br />

au litige, prendre la décision <strong>et</strong> préparer la décision écrite. Je voudrais bien mentionner l'institut <strong>de</strong> la note<br />

du <strong>rapport</strong>eur que j'ai pu suivre pendant les séances d'instruction au tribunal. La note, qui est un <strong>de</strong>s<br />

éléments <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’un dossier par <strong>rapport</strong>eur, m<strong>et</strong> en mesure les autres magistrats <strong>de</strong> connaître<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s éléments qui perm<strong>et</strong>tent au <strong>rapport</strong>eur d'expliquer le raisonnement sur lequel il se fon<strong>de</strong><br />

pour parvenir à la solution proposée. Donc c'est un travail <strong>de</strong> simplification qui est <strong>de</strong>mandé pour que la<br />

formation <strong>de</strong> jugement soit éclairée afin <strong>de</strong> statuer en toute connaissance <strong>de</strong> cause <strong>et</strong> sans avoir à exécuter<br />

elle-même toutes les étapes <strong>de</strong> l’instruction en respectant le caractère collégial <strong>de</strong> la procédure. C<strong>et</strong>te<br />

coopération étroite au sein <strong>de</strong> la chambre (qui est en égard au nombre <strong>et</strong> au caractère d’affaires possible<br />

aussi grâce au soutien du personnel du greffe) trouve bien sûr le refl<strong>et</strong> dans la qualité <strong>de</strong>s décisions<br />

rendues.<br />

Les juges roumains pouvaient organiser jusqu’à 7-8 audiences pour une affaire (en 1ère instance) <strong>et</strong><br />

n’ont aucun moyen <strong>de</strong> filtrer, avant la première audience, les requêtes manifestement irrecevables, ni les<br />

moyens <strong>de</strong> maîtriser la durée <strong>de</strong>s procédures.<br />

En Roumanie il n’existe qu’une seule procédure d’urgence (équivalent au référé), celle perm<strong>et</strong>tant<br />

au justiciable <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au juge <strong>de</strong> suspendre la décision administrative qu’il conteste jusqu’à ce qu’il<br />

soit statué au fond sur la requête, mais aussi les affaires avec <strong>de</strong>s étrangers tenus en custodie publique doit<br />

être juger sur une procédure spéciale d’urgence.<br />

En Roumanie, le système <strong>de</strong> recours administratif préalable obligatoire perm<strong>et</strong> très certainement<br />

d’éviter un certain nombre <strong>de</strong> contentieux en donnant l’occasion aux autorités administratives <strong>de</strong><br />

reconsidérer leur décision. Par ailleurs, le caractère systématique <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te procédure préliminaire<br />

obligatoire perm<strong>et</strong> une très bonne lisibilité <strong>de</strong> la procédure par le justiciable, contrairement à ce qui existe<br />

en France, où le caractère obligatoire du recours administratif <strong>et</strong> les délais varient selon le type <strong>de</strong><br />

contentieux administratif, avec la mention que les autorités administratives doivent mentionner dans leurs<br />

décisions les voies <strong>et</strong> délais <strong>de</strong> recours dont ces décisions peuvent faire l’obj<strong>et</strong>.<br />

En outre, ce recours administratif préalable obligatoire peut se combiner avec une procédure <strong>de</strong><br />

référé suspension, dont le juge peut être saisi avant même l’introduction <strong>de</strong> la requête. Le requérant peut,<br />

en eff<strong>et</strong>, après avoir formé son recours administratif, s’adresser au juge pour obtenir la suspension <strong>de</strong> la<br />

décision administrative litigieuse jusqu’à l’introduction <strong>de</strong> la requête. Le juge pourra se prononcer ensuite<br />

à l’introduction <strong>de</strong> la requête sur la suspension <strong>de</strong> la décision jusqu’à ce qu’il soit statué au fond.<br />

V- L’aspect européen <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong><br />

Avez-vous eu l’opportunité d’observer la mise en œuvre ou <strong>de</strong>s références à <strong>de</strong>s instruments<br />

communautaires, la convention européenne <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> coopération<br />

judiciaire européenne… ? Détaillez.<br />

Je n’ai pas eu l’occasion d’observer l’application du droit <strong>de</strong> l’homme au du droit communautaire<br />

pour les affaires pour lesquelles j’ai assisté à <strong>de</strong>s audiences durant le <strong>stage</strong>.<br />

Mais, en concevant le droit à un procès équitable au sens <strong>de</strong> la Convention européenne <strong>de</strong>s Droits<br />

<strong>de</strong> l'Homme <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Libertés Fondamentales, comme la synthèse <strong>de</strong> trois droit particuliers - droit à un juge,<br />

- droit à un jugement, - droit à l’exécution du jugement, il faut considérer l'exécution d'un jugement<br />

comme faisant partie intégrante du procès au sens <strong>de</strong> l'article 6 <strong>de</strong> la Convention (quels que soient les<br />

perfectionnements du contrôle juridictionnel <strong>de</strong> l'Administration, son efficacité peut se heurter aux<br />

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difficultés <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en ouvre la chose jugée). Je voudrais accentuer l'établissement du régime procédural<br />

<strong>de</strong> l’exécution <strong>de</strong> la décision dans le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> justice administrative qui est sans doute un <strong>de</strong>s facteurs<br />

d'efficacité <strong>de</strong> la juridiction administrative française.<br />

Lorsque la décision est exécutoire, le juge dispose <strong>de</strong> pouvoirs forts pour que l'exécution soit<br />

effective. En cours <strong>de</strong> procédure, afin que le jugement à venir prévoie son exécution, la juridiction peut<br />

prescrire la condamnation à <strong>de</strong>s intérêts, une injonction, une astreinte, une contrainte. En cas<br />

d'inexécution d'une décision <strong>de</strong> justice, le <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ur peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au tribunal, qui a rendu la décision<br />

d'en assurer l'exécution, <strong>et</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une ai<strong>de</strong> à exécution.<br />

Quant aux rencontres du droit communautaire européen avec la procédure juridictionnelle, on peut<br />

mentionner les dispositions <strong>de</strong>s traités <strong>de</strong> Rome du 25 mars 1957 qui organisent le renvoi à la CJCE <strong>de</strong>s<br />

questions préjudicielles résultant <strong>de</strong>s difficultés sérieuses soulevées, soit l’interprétation <strong>de</strong>s traités <strong>de</strong><br />

Rome <strong>et</strong> <strong>de</strong>s actes dérivés, soit par l'appréciation <strong>de</strong> la validité <strong>de</strong> ces actes. On peut aussi mentionner la<br />

jurispru<strong>de</strong>nce <strong>de</strong> la CJCE touchant les pouvoirs du juge administratif en matière <strong>de</strong> mesures provisoires.<br />

VI- Les bénéfices r<strong>et</strong>irés du <strong>stage</strong><br />

Quels bénéfices avez-vous r<strong>et</strong>iré <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong> ? De quelle manière ces bénéfices pourront vous être<br />

utiles dans votre pratique professionnelle ? Pensez-vous pouvoir faire bénéficier vos collègues <strong>de</strong>s<br />

connaissances acquises durant votre <strong>stage</strong> ? De quelle manière ?<br />

Le <strong>stage</strong> m'a permis d'avoir un aperçu sur le système juridictionnel français, spécifiquement sur la<br />

juridiction administrative, le régime procédural en matière administrative, <strong>de</strong> l'activité juridictionnelle <strong>de</strong><br />

la juridiction administrative française <strong>et</strong> d'approfondir mes connaissances du français. En plus du bénéfice<br />

professionnel que je pourrai en r<strong>et</strong>irer, faire connaissance <strong>de</strong> mes collègues françaises est un aspect <strong>de</strong><br />

c<strong>et</strong>te expérience qui n'a fait que la rendre plus enrichissante.<br />

Ce <strong>stage</strong>, qui m’a perm<strong>et</strong> <strong>de</strong> rencontre <strong>de</strong> différents juges administratifs lesquels ont l’occasion <strong>de</strong><br />

comparer l’organisation <strong>de</strong> leurs organisations juridictionnelles, est extrême utile voire indispensable pour<br />

la construction <strong>de</strong> l’Union européenne <strong>et</strong> le développement <strong>de</strong> normes communes d’organisation<br />

juridictionnelle.<br />

Ceci étant, les échanges <strong>de</strong> ce type sont très utiles, elles ne peuvent renforcer la confiance mutuelle<br />

entre les juges <strong>de</strong>s différents Etats européens que dans la mesure où les juges participant à ces échanges<br />

constatent l’existence <strong>de</strong> garanties équivalentes pour les justiciables, en particulier en matière<br />

procédurale, dans les autres Etats.<br />

VII- Suggestions<br />

Quels sont selon vous les aspects du Programme d’Echanges qui pourraient être améliorés ? De<br />

quelle manière ?<br />

Le Programme d’Echanges este très utile <strong>et</strong> très bien organisé. Je crois qu’il sera utile <strong>de</strong> créer un<br />

forum <strong>de</strong> débat avec tous les magistrats qui ont été impliqué dans ce Programme, pour continuer <strong>de</strong><br />

communiquer différents aspects du droit matériel ou procédurale.<br />

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RESUME<br />

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Le droit roumain se réfère au système <strong>de</strong> droit écrit, le système romano-germanique, dont les<br />

principes généraux sont fixés par la Constitution <strong>et</strong> détaillés par les Co<strong>de</strong>s civil, pénal, commercial, <strong>de</strong> la<br />

famille, du travail <strong>et</strong> <strong>de</strong>s lois organiques.<br />

Les procédures civile <strong>et</strong> pénale prévoient notamment les principes <strong>de</strong> l’oralité <strong>de</strong>s débats, du<br />

contradictoire, la publicité <strong>de</strong>s audiences, le droit à la défense, le rôle actif <strong>de</strong> l’instance, la bonne foi <strong>et</strong> la<br />

présomption d’innocence, la légalité <strong>de</strong> l’incrimination <strong>et</strong> <strong>de</strong> la peine.<br />

Contrairement au système juridictionnel français, le système juridictionnel roumain est un système<br />

unifié: le contentieux administratif n’est pas traité par <strong>de</strong>s juridictions distinctes mais il existe presque<br />

dans chaque juridiction une «section» du contentieux administratif composée <strong>de</strong> juges qui sont<br />

spécialement en charge <strong>de</strong> ces contentieux. Ainsi, la juridiction administrative roumaine n'est pas<br />

entièrement séparée <strong>de</strong> l'ordre judiciaire: les juges administratifs ne se distinguent <strong>de</strong>s magistrats<br />

judiciaires que par la spécialité <strong>de</strong> compétence.<br />

Par ailleurs, il n’existe pas <strong>de</strong> juges non professionnels comme en France pour les contentieux<br />

prud’homale. La différence avec le système français est assez impressionnante parce que là où en France<br />

une affaire est jugée par une Cour composée <strong>de</strong> 3 ou plusieurs magistrats en 1 ère instance, un juge unique<br />

être compétent en Roumanie - les affaires relevant <strong>de</strong> la compétence <strong>de</strong> 1 ère instance sont jugées en<br />

Roumanie par <strong>de</strong>s juges uniques.<br />

Le contentieux administratif roumain ne bénéficie pas d’un ordre juridictionnel particulier ni d’une<br />

procédure contentieuse particulière. C’est donc la procédure civile qui s’applique aux affaires relevant du<br />

contentieux administratif <strong>et</strong> il y a <strong>de</strong>s audiences <strong>de</strong> mises en l’état <strong>et</strong> la procédure est aussi écrite <strong>et</strong> orale.<br />

Le juge roumain exerce ses fonctions en jouant un rôle actif à l’audience, en particulier lorsque les parties<br />

ne sont pas représentées par les avocats, quand le juge explique aux parties la procédure, les invite à<br />

reformuler leurs écritures <strong>de</strong> manière utile.<br />

Malgré ces différences, le travail du juge roumain comme juge administratif en premier instance est<br />

en principe comparable avec le travail du <strong>rapport</strong>eur dans le système français. Dans chacun <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />

systèmes le juge doit diriger l’instruction, analyser les argumentations présentées <strong>et</strong> proposer une solution<br />

au litige, prendre la décision <strong>et</strong> préparer la décision écrite. Je voudrais bien mentionner l'institut <strong>de</strong> la note<br />

du <strong>rapport</strong>eur que j'ai pu suivre pendant les séances d'instruction au tribunal. La note, qui est un <strong>de</strong>s<br />

éléments <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> d’un dossier par <strong>rapport</strong>eur, m<strong>et</strong> en mesure les autres magistrats <strong>de</strong> connaître<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s éléments qui perm<strong>et</strong>tent au <strong>rapport</strong>eur d'expliquer le raisonnement sur lequel il se fon<strong>de</strong><br />

pour parvenir à la solution proposée. Donc c'est un travail <strong>de</strong> simplification qui est <strong>de</strong>mandé pour que la<br />

formation <strong>de</strong> jugement soit éclairée afin <strong>de</strong> statuer en toute connaissance <strong>de</strong> cause <strong>et</strong> sans avoir à exécuter<br />

elle-même toutes les étapes <strong>de</strong> l’instruction en respectant le caractère collégial <strong>de</strong> la procédure. C<strong>et</strong>te<br />

coopération étroite au sein <strong>de</strong> la chambre (qui est en égard au nombre <strong>et</strong> au caractère d’affaires possible<br />

aussi grâce au soutien du personnel du greffe) trouve bien sûr le refl<strong>et</strong> dans la qualité <strong>de</strong>s décisions<br />

rendues.<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

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ANNEXE<br />

LIGNES DIRECTRICES POUR LA REDACTION DU RAPPORT<br />

VIII- Programme du <strong>stage</strong><br />

Institutions visitées, audiences auxquelles vous avez participé, séminaires/conférences, magistrats <strong>et</strong><br />

autres personnels judiciaires rencontrés…<br />

Il ne s’agit pas ici <strong>de</strong> détailler chacune <strong>de</strong>s activités mais <strong>de</strong> donner une vue d’ensemble du contenu<br />

<strong>de</strong> l’échange.<br />

Si un programme vous a été fourni par l’institution d’accueil, une copie <strong>de</strong> celui-ci peut être insérée.<br />

IX- L’institution d’accueil<br />

Brève <strong>de</strong>scription <strong>de</strong> l’institution d’accueil, <strong>de</strong> sa place dans l’organisation juridictionnelle du pays<br />

d’accueil, <strong>de</strong> son organisation, <strong>de</strong> son fonctionnement…<br />

X- Le droit du pays d’accueil<br />

Au vu <strong>de</strong>s activités qu’il vous a été donné <strong>de</strong> suivre, détaillez un aspect du droit national du pays<br />

d’accueil qui vous a particulièrement intéressé.<br />

XI- L’aspect droit comparé <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong><br />

Quelles ont été les principales ressemblances <strong>et</strong> différences que vous avez pu observer entre votre<br />

propre pays <strong>et</strong> votre pays d’accueil en termes d’organisation <strong>et</strong> <strong>de</strong> pratique juridictionnelles, <strong>de</strong> droit<br />

matériel…?<br />

Détaillez.<br />

XII- L’aspect européen <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong><br />

Avez-vous eu l’opportunité d’observer la mise en œuvre ou <strong>de</strong>s références à <strong>de</strong>s instruments<br />

communautaires, la convention européenne <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme, <strong>de</strong>s instruments <strong>de</strong> coopération<br />

judiciaire européenne… ? Détaillez.<br />

XIII- Les bénéfices r<strong>et</strong>irés du <strong>stage</strong><br />

Quels bénéfices avez-vous r<strong>et</strong>iré <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong> ? De quelle manière ces bénéfices pourront vous être<br />

utiles dans votre pratique professionnelle ? Pensez-vous pouvoir faire bénéficier vos collègues <strong>de</strong>s<br />

connaissances acquises durant votre <strong>stage</strong> ? De quelle manière ?<br />

XIV- Suggestions<br />

Quels sont selon vous les aspects du Programme d’Echanges qui pourraient être améliorés ? De<br />

quelle manière ?<br />

Avec le soutien <strong>de</strong> l’Union européenne<br />

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