WEI- RICH FI- ERRO - Federico Fierro

W E I -
RICH
F I -
ERRO

W E I -
RICH
F I -
ERRO
Travaux récents / Latest works
W E I -
RICH
F I -
ERRO
Travaux récents / Latest works

en couverture / cover, front
Amelie Wieirch
Géographies d’insomnie / Insomnia geography
(détail / detail)
2007
Rotring sur papier, dessin / Rotring on paper, drawing
50 x 65 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
en couverture, dos / cover, back
Federico Fierro
Vanidoso! (vanitas)
(détail / detail)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur pvc /
oil, oil pastel and acrylic on pvc
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
A m é l i e W E I -
RICH
F e d e r i c o F I -
ERRO

Catalogue crée, écrit, traduit et imprimé par les artistes.
Copyright © 2008. Touts les travaux, textes et images sont la
propriété de Federico Fierro et Amélie Weirich.
Tous droits réservés.
Imprimé en France
/
This catalogue was created, written, translated and printed by the artist.
All works, texts and pictures are copyrighted and property of
Federico Fierro & Amélie Weirich.
All rights reserved, © 2008
Printed in France
contenu / contents
A m é l i e W E I -
RICH
F e d e r i c o F I -
ERRO
Tout ça-rien du tout / All that-nothing Texte rédigé pour le catalogue de l’exposition Tout ça-rien du tout par Guillaume Lasserre /
Text written by Guillaume Lasserre for the catalogue of the exhibition Tout ça rien-du tout, page 7. Weirich/Fierro Travaux récents / Latest works,
page 11. Enregistrement / Recording Conversations entre Federico Fierro et Amélie Weirich / Conversations between Federico
Fierro and Amélie Weirich, page 13. ça / it Texte d’artiste par Federico Fierro (extrait) / Artist’ writing by Federico Fierro (extract), page 35. Federico
Fierro / Travaux anciens / previous works, page 41. Vanidoso ! / Texte d’artiste par Federico Fierro / Artist’ writing by Federico Fierro,
page 43. Amélie Weirich / Travaux anciens / previous works, page 77. Plus de plus / More of nothing Texte d’artiste
par Amélie Weirich / Artist’ writing by Amélie Weirich, page 79. Biographie / Biography page 101.

Tout ça-rien du tout / All that-nothing
La proposition collective des artistes Amélie Weirich et Federico Fierro veut illustrer dans
cette exposition l’ambiguïté constante d’une sensation de vide et de manque à l’égard de la
surproduction et la surabondance d’information dans notre monde contemporain postindustriel
et mondialisé. Cette forme de « solitude » informatique ou « d’entassement » du chaos dans
les esprits des nouvelles générations d’observateurs/consommateurs, semble se consolider
par une saturation de sources, de marques, de produits, d’images et de paroles où à la fin il ne
reste q’une seule et immaculée image plate sans singularités. La réalité de cet écran qui nous
permet d’explorer notre monde contemporain ressemble à une juxtaposition à l’infini d’images.
Le parcours dans une rue quelconque des villes cosmopolites, surpeuplé d’annonces publicitaires,
d’écrans numériques, de gadgets techno-logiques, des distinctes possibilités et formes
de bonheur, laisse une impression de vide ou de saleté dans la compréhension de cette
réalité. Il y en a tellement qu’il en manque, qu’il n’y a rien. Les propositions picturales et
photographiques de cette exposition pressentent en quelque sorte un miroir réflexif du regard
saturé des fabricants d’images dans l’ère actuelle. Les images sont ici des saturations ou des
entassements. Comme en photographie un excès de lumière ou de temps d’exposition
« blanchit » une image, un excès d’images, de sources, d’art même, produit l’illisibilité. « Tout
ça » qu’est notre monde devient ce « rien du tout » discursif, ce vide qui est la jouissance des
nouvelles générations. Ces saturations chaotiques remplacent les formes claires, définies,
denses et compréhensibles. La contradiction et le paradoxe sont le désir d’un art qui remplace
l’esthétique « lisible » par des fantômes poussiéreux.
Manque / saturation
Le paradoxe « tout / rien » s’inscrit pertinemment dans le travail numérique et photographique
d’Amélie Weirich.
Amélie Weirich construit des formes de « saturations », de présences par défaut, d’absences.
Qu’elles soient fabriquées par la lumière, les mots, le son ou le temps, ces formes plates nous
rappellent des effacements, des fantômes flous, ou encore des suggestions visuelles d’autres
univers plus « chosifiés », plus denses. Dans la Description de la chambre de Guillaume la
recherche de capture d’un tout descriptif objectif aboutit à la création d’un manque insatiable,
qui est aussi la raison d’être de cette recherche. Remplir-vider-remplir, créer-détruire-créer,
sont ici les paradoxes générateurs du besoin. La continuité de ce travail, Le Minime Minimum
et L’Imminimisable Minime Minimum, propose des captures d’écran ramenant à l’univers
visuel informatique du logiciel Microsoft Word. Dans la série Zapping, le phénomène vague,
saturé et vertigineux de la télévision s’allége et se mixe créant des fantômes de cristaux liquide,
un peu comme des personnages Baconiens, portraits des anti-humains agressés par le
« bruit » télévisé.
Si Amélie s’attache à dissoudre les images qu’elle fabrique comme celles que lui offre
l’univers collectif, celles-ci continuent de faire intrusion dans l’univers tactile et intime sous
forme de Crèmes de mots ou encore de Spams. En même temps, l’univers organique et
intime éclate en constellations de Petits Bonbons colorés, comme des peaux de chewing-gum
parfumées ou dégénérées, « tatouées » par l’usure épidermique.
The collective proposal of artists Amélie Weirich and Federico Fierro wants in this exhibition
illustrate the constant ambiguity of a feeling of emptiness and loss of respect of overproduction
and information overload in our contemporary postindustrial and globalized world. This form of
computer “loneliness” or of “stacking” of chaos in the minds of new generations of consumers/
observers, seems to be consolidated by a saturation of sources, brands, products, images
and words where at the end remains only one and immaculate plate image without singularities.
The reality of this screen which allows us to explore our contemporary world looks like a
juxtaposition of images until the infinite. The trail through the streets of any cosmopolitan citiy,
crowded advertising, digital screens, techno-logical gadgets, distinct possibilities and forms
of happiness, leaves an impression of emptiness or dirt on the understanding of this reality.
There are so much, that there is lacking. The proposals paintings and photographs of this
exhibition pressentent a kind of reflective mirror of saturated gaze of image manufacturers in
the current era. The images are here saturations or piles. As in photography too much light or
exposure time “bleache” a picture, an excess of images, sources and even art itself, produces
unreadability. “All that” what our world is become this discursive “anything”, this vacuum which
is the enjoyment of future generations. These chaotic saturations replace the clear, defined,
dense and understandable shapes. The contradiction and paradox are the desire of an art
which replaces the aesthetic “readable” by dusty ghosts.
Lack / saturation
The paradox “all / nothing” is perfectly well enrol in the digital and photographic Amélie Weirich’s
work.
Amélie Weirich construct forms of “saturation”, of default presences, of absences. Whether
produced by light, the words, sound or time, these art forms remind us deletions, vague ghosts,
or even suggestions or other more dense visual universes. In the Description de la chambre
de Guillaume (Guillaume’s room description) the research of the capture of a descriptive and
objective “all” leads to the creation of a insatiable lack, who is also the raison of this research.
Fill-empty-fill, create-destroy-create, here are the paradoxes which generate the need. The
following work, the Minime Minimum et L’Imminimisable Minime Minimum, offers screenshots
which bring us back to the visual univers of computer software Microsoft Word. In the Zapping
series, the vague, saturated and vertiginous phenomenon s’allége of television mix creating
ghosts of liquid crystals, a bit like Baconien’s characters, portraits of anti-humans assaulted
by the televised “noise”.
If Amélie seeks to dissolve the images that she produces such as those offered by the world
community, they continue to intrude into the intimate and tactile universe taking the shape
of Crèmes de mots (creams or words) of Spams. At the same time, the organic and intimate
universe blow up into constellations of coloured Petits Bonbons (small candy), like skins of
scented chewing gum, “tattooed” by the epidermal wear-out.
9

Peindre c’est comme balayer
Comme il a l’habitude de les appeler, les ramassages de légèretés de Federico Fierro sont
des peintures et des images bidimensionnelles qui se constituent par des entassements. Ses
formes picturales sont des « ramassages » de ces éléments légers dispersés dans l’univers
domestique et intime, éléments qui sont le produit de l’usure des choses qui le peuplent. De la
poussière, des cheveux ou des cendres semblent s’ordonner, se reconfigurer sur la toile, sur
le papier ou sur les murs, créant de formes esthétisées ou des Ornements.
La peinture de Federico Fierro s’alimente d’un banal lointain, d’une relation affective et critique
de la matière des choses dans le chez-soi. Des travaux où l’artiste conserve précieusement
des moutons de poussière leur donnant des faux noms scientifiques, ou des boîtes
immaculées qui conservent des dessins rigoureux en poussière ou en cheveux de la dernière
coupe en sont quelques exemples.
Son origine colombienne lui a appris à réfléchir les choses tangibles, la manufacture ou la
terre, cependant son travail développe un agencement ambigu et critique en utilisant des
formes esthétiques qui rappellent l’omniprésence du design ou du graphisme occidental contemporain.
La charge poétique de l’utilisation de la poussière nous emmène dans des espaces
paradoxalement « propres », ordonnés par un souffle entropique: le temps. Le monde de
l’ornementation des maisons, du design, de la décoration intérieure, du « beau » culturel
est un réseau infini de possibilités, un immense marché de « belles choses “ à consommer
chez soi. Une forme de chaos de la beauté. Federico Fierro nous propose un « nettoyage »,
un coup de balai qui ne méprise même pas la poussière. La poussière de soi, de chez soi et
même de l’exposition.
10
à droite / right
Weirich/Fierro
Ramassages d’homme et de femme / Man and
woman pickups
2006
Cheveux sur tirage photographique
argentique / hair on silverprint
50 x 50 cm (Dyptique / diptych)
Collection particulière / private collection
Painting is like sweeping
As he used to call them, the ramassages de légèretés (pickups of lightness) of Federico
Fierro are paintings and two-dimensional images which are formed by piles. Its pictorial forms
are “pickups” of these light elements spreaded out in the domestic and intimate universe,
which are the product of usure of things that inhabit it. Dust, hair or ashes seem to order, to
reconfigure on the canvas, on paper or on the walls, creating aesthetical forms or ornaments.
The painting by Federico Fierro feeds with a distant banal, with an emotional and critic relationship
with the matter of things in the home concept. Works where the artist retains preciously
dust bunnies providing them false scientific names, or boxes to keep immaculate stringent
drawings of dust or hair from the the last cut, are some examples.
His Colombian origins learned him to think tangible things, manufacture or land, however,
his work develop an ambiguous and critical arrangement using aesthetic forms that recall the
ubiquity of graphic design or contemporary western popular culture. The poetic weight on
using dust takes us in paradoxically “clean” spaces, ordered by a entropique breath : the time.
The world of home decoration, of design, of the cultural “beauty” is a network of infinite possibilities,
a huge market of “beautiful things” to consume at home. A form of chaos of beauty.
Federico Fierro is proposing us a “cleansing”, a brush stroke that does not even despise dust.
The dust of itself, of home and even of the exhibition.
11
Guillaume Lasserre
Texte rédigé pour le catalogue de l’exposition Tout ça-rien du tout, qui a eu lieu à la galerie du Lavoir Moderne Parisien,
Paris, juin 2006 / Writing for the exhibition’ catalogue Tout ça rien-du tout, Lavoir Moderne Parisien Gallery, Paris, juin 2008
gauche / left
Weirich/Fierro
Tattoos
2007
Jet d’encre sur tattoos, papier, embalage
en plastique / inkjet print on tattoos, paper,
plastic bags
Dim. Var.
Collection des artistes / artist’s collection
Spams, série Let’s have fun
2007
Tirage photographique, jet d’encre
sur papier / inkjet print
70 x 50 cm (Dyptique / diptych)
Collection des artistes / artist’s collection

A m é l i e W E I -
RICH
F e d e r i c o F I -
ERRO
Travaux récents / Latest works
11 13

14
Weirich/Fierro
Arbre de Noël, série Ornements / Christmas
tree from the series Ornaments
2008
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
70 x 50 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Enregistrement / Recording
F. - Une grande partie des œuvres (crée en collaboration en tant que couple d’artistes) est
conçue comme un dialogue à l’intérieur de l’espace intime qui explore et questionne les différents
aspects de la relation, pas seulement à l’intérieur du couple, mais aussi des hommes
et des femmes à l’égard de la société de loisirs contemporaine.
A. - Ce sont des observations sur la sexualité, sur la place de la femme-objet, sur la vanité, sur
l’espace domestique. Elles sont constituées comme l’enregistrement (photographique, plastique,
sonore, etc.) de nos actions quotidiennes mises en scène. Comme une théâtralité du
comportement émotionnel et relationnel.
F. - Bien que dans l’ensemble des œuvres, nous soyons les protagonistes, nous n’en sommes
pas pour autant l’objet.
A. - Oui, mais les œuvres sont construites essentiellement avec nos corps. L’utilisation
séparée de nos cheveux, la présentation récurrente des pièces en diptyque, mais aussi le
fait que nous ne soyons pas représentés ensemble, suggèrent les aspects de nos différences
(d’origine, de genre).
F. - Et de nos resemblances. Les dessins de poussière qui d’une part, sont le lien entre
la géographie des hommes et des femmes et l’espace domestique, et d’autre part, sont
l’évidence du ménage et du passage du temps, deviennent tout autant des représentations de
la vanité. La recherche constante du plaisir, l’éternelle adolescence, la saturation d’offres de
loisir, la banalité, la stupidité, l’infantilisme se mêlent dans une sorte de jeu plastique à deux,
qui illustre notre vulnérabilité à l’égard des autres, de « l’omni-puissance » de l’image commerciale
contemporaine et de la société du fun et du spectacle.
F. - Much of ours works (created as a collaboration of a groupe of artists) is designed as a
dialogue inside the intimate space which explores and questions the various aspects of the
relationship, not just inside the couple but also of men and women concerned by the contemporary
leisure society.
A. - These are comments about sexuality, about the woman-object place, about vanity, about
the domestic space. They are formed as the record (photographic, plastic, sound, etc.) of our
daily actions staged. As a theatricality of the emotional and relational behaviour.
F. - Although in all works, we are the protagonists, we are not the object.
A. - Yes, but the works are constructed primarily with our bodies. The separate use of our
hair, the recurring presentation of diptych works, but also the fact that we are not represented
together, suggest the aspects of our differences (of origin, gender).
F. - And our resemblances. The dust drawings on the one hand, are the link between the
geography of men and women and the domestic space, and on the other hand, they are the
evidence of household and the time passage. So they become representations of vanity. The
constant research of pleasure, the eternal adolescence, the saturation of leisure bids, the
banality, the stupidity and the childishness blend themselves in a kind of artistic couple game,
which shows our vulnerability in front of the others, “the all-power” of the commercial contemporary
image and the fun and entertainment society.
15
Amélie Weirich & Federico Fierro. 2008

16
Weirich/Fierro
Chandelier, série Ornements / Candelabrum
from the series Ornaments
2008
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
50 x 70 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Weirich/Fierro
Arbre de Noël, série Ornements / Christmas
tree from the series Ornaments
2008
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
50 x 70 cm
Collection des artistes / artist’s collection
17

18
Weirich/Fierro
Luminaire, série Ornements / Luminary from
the series Ornaments
2008
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
70 x 50 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Weirich/Fierro
Alejo, série Let’s have fun
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
50 x 70 cm
Collection des artistes / artist’s collection
19

20
Weirich/Fierro
Sans titre, série Formes ectoplasmiques /
Untitled from the series Ectoplasm forms
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
80 x 80 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Weirich/Fierro
Sans titre, série Formes ectoplasmiques /
Untitled from the series Ectoplasm forms
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
80 x 80 cm
Collection des artistes / artist’s collection
21

22
Weirich/Fierro
Sans titre, série Formes ectoplasmiques /
Untitled from the series Ectoplasm forms
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
80 x 65 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Weirich/Fierro
Sorcière, série Let’s have fun / Witch from the
series Let’s have fun
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
70 x 50 cm
Collection des artistes / artist’s collection
23

24
Weirich/Fierro
Sans titre, série Let’s have fun / Untitled from
the series Let’s have fun
2007
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
80 x 110 cm (Diptyque / diptych)
Collection des artistes / artist’s collection
Weirich/Fierro
Sans titre, série Let’s have fun / Untitled from
the series Let’s have fun
2007
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
80 x 110 cm (Diptyque / diptych)
Collection des artistes / artist’s collection
25

26
Weirich/Fierro
Sans titre, série Zapping / Untitled from the
series Zapping
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
70 x 100 cm
Collection particulière / private collection
Weirich/Fierro
Sans titre, série Zapping / Untitled from the
series Zapping
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
70 x 100 cm
Collection des artistes / artist’s collection
27

28
ci-contre et à droit / opposite and right
Weirich/Fierro
HI-Tec, série Doggy-bags
2006
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Collection des artistes / artist’s collection
Ici et maintenant, série Doggy-bags
2006
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Collection des artistes / artist’s collection
Victoria’s secret, série Doggy-bags
2006
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Collection des artistes / artist’s collection
Sans titre, série Doggy-bags
2006
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Collection des artistes / artist’s collection
Luggage Tag, série Doggy-bags
2006
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
50 x 50 cm (chaque / each)
Collection des artistes / artist’s collection
29

30
Weirich/Fierro
Ramassages d’homme et de femme, série
Ornementation / Man and woman pickups from
the series Ornamentation
2006
Poussière sur verre et cheveux sur papier, cadre
en bois / dust on glass and hair on paper, wood
frame
25 x 25 x 4 cm (chaque / each)
Collection particulière / private collection
Weirich/Fierro
Vanitas
2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print (cadre en cire / wax frame)
35 x 50 cm
Collection des artistes / artist’s collection
31

32
Weirich/Fierro
Sans titre, série Ramassages domestiques /
Untitled from the series Domestic pickups
2006
Poussière sur fenêtre, tirage photographique /
dust on window, inkjet print
70 x 50 cm (Diptyque / diptych)
Collection des artistes / artist’s collection
Weirich/Fierro
Sans titre, série Ramassages domestiques /
Untitled from the series Domestic pickups
2006
Poussière sur fenêtre, tirage photographique /
dust on window, inkjet print
70 x 50 cm (Diptyque / diptych)
Collection des artistes / artist’s collection
33

34
Weirich/Fierro
Sans titre, série Ramassages domestiques /
Untitled from the series Domestic pickups
2006
Poussière sur coin cuisine,
tirage photographique / dust on kitchen corner,
inkjet print
70 x 100 cm
Collection des artistes / artist’s collection
1. 2. 3a. 3b.
3c.
3d.
3e.
4a. 4b. 5a. 5b.
5c. 5d.
6.
1. Weirich/Fierro
Boîte vide et conceptuelle / Empty and conceptual box
(détail / detail)
2006
Poussière sur papier / dust on paper
50 x 70 cm
Collection particulière / private collection
2. Weirich/Fierro
Sans titre / Untitled
(détail / detail)
2005
Poussière sur papier / dust on paper
29 x 21 cm
Collection des artistes / artist’s collection
3a à/to 3e. Weirich/Fierro
Série de ramassages de légèretés / Pickups of lightness
series
(détails / details)
2005
3a. Cheveux sur papier / hair on paper
3b. Verre moulu sur papier / ground glass on paper
3c. Poussière sur papier / dust on paper
3d. Cendres sur papier / ash on paper
3e. Plumes sur papier / feathers on paper
29 x 21 cm (chaque / each)
Collection particulière / private collection
4a et/and 4b. Weirich/Fierro
Série de chosification du banal / Objectification of
banal series
(détails / details)
2005
Poussière sur papier / dust on paper
29 x 21 cm (chaque / each)
Collection des artistes / artist’s collection
5a à/to 5d. Weirich/Fierro
Série de ramassages de légèretés / Pickups of lightness
series
2006
5a. Cheveux et acrylique sur toile / hair and acrylic
on canvas
5b. Poussière, cheveux et acrylique sur toile / dust,
hair and acrylic on canvas
5c et/and 5d. Cheveux et acrylique sur toile / hair
and acrylic on canvas
40 x 40 cm (chaque / each)
Collection des artistes / artist’s collection
6. Weirich/Fierro
Ramassages d’artiste (autoportrait ) / Artist’s pickup
(self-portrait)
2006
Poussière et acrylique sur toile / dust and acrylic
on canvas
40 x 40 cm
Collection particulière / private collection
35

ça / it
Le (T), un hombre imaginario, quinze virgule zéro trois, drive faster, espace, 5, onomatopées,
², de quoi? ...., Ay, (J), Boom!!!, plaisir, début du « blog », désir, tous collés, et puis, rigth
now, delocazione, grammes, le doublevé (w), on ne les utilise pas, débris, “ , et cinq encore,
l’or, 2 + 2 =, huile par-dessus, pintar es como barrer, chose, tasse, at that time my body was
runing out the, r r r r r, Parmiggiani, Do, times new roman, le (S) et le ème, chaise, Estoy
escribiendo, un texte, 78 cm, je suis entrain d’écrire, je suis, de ficelle, la De, à, (…), flèche,
ma voix est comme celle d’un ivrogne, &, ___, ça, là.
- C’est quoi, cette chose ? Qu’est-ce que c’est ça ?
- “ Ça ” c’est un « texte - poussière ».
J’ai voulu commencer cette introduction par ce texte désordonné et apparemment chaotique,
construit à partir des débris - graphiques, poétiques et conceptuels - provenant de l’étude de
la poussière que j’essaierai de développer ici, comme une nouvelle reconfiguration, une chosification,
de ma pensée plastique. Je prétends construire ce « texte - poussière » de la même
façon que je fabrique mes œuvres, suivant une sorte de « méthode atomiste » ou de méthode
poussiéreuse qui réordonne et reconstitue les débris, les particules, les poussières de mon
univers personnel dans une recherche d’authenticité de la situation de chose des choses et
de l’œuvre en tant que chose. Comme une recherche de mélange et reconstitution d’un tout «
poussière » : la logique de la poussière ou la logique de ma pratique.
Mais quelle est au juste cette logique de la poussière ? Je regarde de près cette poussière
entassée un peu partout dans ma chambre et d’abord je constate qu’elle est formée par un
nombre indéfini de particules de moi-même et des choses qui habitent cet espace domestique.
Elle est donc un ensemble gris, désordonnée et léger de cellules mortes, de résidus
de matière, de particules élémentaires provenant d’un « tout » ordonné visible et lourd. La
poussière a sa propre logique. Elle est le démembrement de la matière, le déplacement, isolation
et reconstitution des éléments apparemment immuables des choses visibles. Dans sa
légèreté elle est aussi le détachement du poids des choses.
Dans le matérialisme présocratique les atomistes antiques expliquaient la construction de
toute chose, « l’intuition de l’essentielle » (comme dira Jean Salem dans son introduction à
propos des atomistes), 1 comme une composition de briques élémentaires, d’atomes ou atometes,
ou bien dans la physique quantique moderne, une composition de quarks ou de bosons.
Démocrite a même parfois appelé idées (ideai) les atomes, paradoxalement non loin d’une
pensée platonicienne, il imaginera l’univers comme « un tourbillon de toutes sortes d’idées ». 2
Démocrite et ses élèves illustrent aussi l’idée du monde comme une sorte d’alphabet atomiste:
Ils conjecturent que les relations entre les corps composés (choses) se différencient entre
elles dans la constitution des atomes qui les conforment « par la forme (comme la lettre A se
distingue de la lettre N), par l’ordre (comme AN de NA) et par la position (comme de N) ». 3 N
Il est intéressant de penser le monde avec l’exemple de Démocrite, à partir de cet alphabet
infini de particules. Particules granulées qui comme la poussière se reconstituent éternellement
à l’aide du temps, à l’aide de ce « souffle de l’entropie » pour fabriquer le monde, ce
« cosmos » qui donne l’existence aux choses. Une sorte « d’alphabet poussiéreux » qui com-
The (T), un hombre imaginario, fifteen point zero three, drive faster, space, 5, onomatopoeia,
², what? ...., Ay (J), Boom!!!, pleasure, begin of the blog, desire, all together, and then, tout de
suite, delocazione, grams, the double u (w), we don’t use them, rubble, “ , and five again, gold,
2 + 2 =, oil above, pintar es como barrer, thing, cup, en ce moment mon corps était ailleurs, r
r r r r, Parmiggiani, Do, times new roman, The (S) and the em, chaise, Estoy escribiendo, un
texte, 78 cm, I’m writing, I am, of string, la De, to, (...), arrow, my voice is like a drunkard, &,
___, It, there.
- What is this thing? What is it?
- “It” is a “dust - text”.
I wanted to start this introduction by this messy and seemingly chaotic text, built from rubbles
- graphics, poetic and conceptual fragments - which arise from the study of the dust that I will
try to develop here as a new reconfiguration, an objectification of my artistic thought. I suggest
building this “dust - text” in the same way as I make my artworks, following a kind of “atomist
method” or “dusty method” that reorders and reconstitute the rubbles, the fragments, the particles,
the “dusts” of my personal universe, searching an authenticity of the situation of thing
of things and the artpiece as a thing. Like a research of mixture and reconstruction of a “dust”
whole : the logic of dust or the logic of my practice.
But what is exactly this logic of dust? I look closely this dust piled up everywhere in my room
and first I notice that it is formed by an indefinite number of particles of myself and the things
that inhabit this home area. It is therefore a gray, light and disordered unity of dead cells, of
residues of matter, of elementary particles from an ordered, visible and weighty “whole”. The
dust has its own logic. It is the dismemberment of the matter, the displacement, isolation and
reconstitution of the seemingly immutable elements of visible things. Its lightness it’s also the
detachement from weight of things.
In pre-socratic materialism the ancient atomist philosophers explained the construction
of all things, “the intuition of the essential” (as Jean Salem said in his introduction about
atomist), 1 as a composition of elementary bricks, atoms or atomets, or as in modern quantum
physics, a composition of quarks and bosons. Democritus even called the atoms ideas (ideai),
paradoxically close to the Platonic thought, he imagined the universe as “a whirlwind of all
sorts of ideas”. 2 Democritus and his students also illustrated the idea of the world as a kind of
atomist alphabet : They conjectured that the relations between the composed corps (things)
differentiate between them by the constitution of the atoms that build them, “by the shape (as
N
the letter A is different from the letter N), by the order (as NA from NA) and position (as from
N)”. 3
It is interesting to think the world with the example of Democritus, with this infinite alphabet of
particles. Granulated particles that as dust reconstitute perpetually themselves helped by time,
helped by this “entropy breath” to make the world. This “cosmos” which gives the existence to
things. A sort of “dusty alphabet” which compose a tragedy, a comedy or a picture - like pixels
or html codes on the “contemporary language” of the image -. A sort of “atomist alphabet”
which builds the dust bunny of everything.
37

pose une tragédie, une comédie ou bien une image - comme les pixels ou les codes html dans
le « langage » contemporain de l’image -. Une sorte d’alphabet « atomiste » qui construit le
mouton de poussière de toute chose.
Marcel Duchamp fut un des artistes à s’intéresser à cette idée de construction « atomiste»
et « poussiéreuse » du monde et de l’art. Dans son recueil de notes, Duchamp nous illustre
un nombre important d’exemples poétiques et dérisoires de ce qu’il appelle l’infra-mince :
« Un rayon de lumière (soleil) réduit en infra mince […] Fumée ou un autre gaz coupé en
tranche [est] infra mince ” ou “ la chaleur d’un siège qui vient d’être quitté est infra mince ». 4
Duchamp voit dans l’infra-mince la plus infime partie de réalité récupérée d’entre toutes les
circonstances réelles concrètes. Il conçoit certaines de ses œuvres comme des « tranches»
très minces du réel. Des « situations essentielles du possible », 5 des parties légères et élémentaires
de toutes les choses. Le célèbre Grand verre de Duchamp pourrait être ainsi une
« tranche » du monde, une particule du réel en deux dimensions coincée entre deux verres où
la poussière entassée est « attrapée » et postérieurement « fixée » sur photographie par Man
Ray dans son aussi célèbre L’Elevage de poussière.
La poussière est donc la chose « chaotique » légère, constituée elle-même des particules
des choses « cosmiques » plus lourdes. Mais quelle est la relation que nous avons avec ces
choses ? Quelle est la pertinence de ces choses dans notre contexte quotidien ? La relation
entre les hommes et les choses suit la logique « atomiste » du phénomène de la poussière, du
chaos et de l’entropie : « Tout vient de la poussière, tout s’en retourne à la poussière », 6 nous
disent les textes sacrés. Constamment nous devenons tous de la poussière et dans cet état
nous nous mélangeons avec les choses, avec la poussière des choses et avec la poussière
de l’autre.
Depuis longtemps ma pratique s’est intéressée à l’espace domestique, au banal, à toutes les
relations avec ces choses qui nous sont familières, à la chose peinture, à la chose poussière, à
la chose de choses. Mais je constate que dans un monde post-industriel cette relation hommechose
(qu’elle soit une relation sensible, banale, intime, utilitaire, ornementale, intellectuelle ou
esthétique) semble avoir été bien comprise, mesurée et maîtrisée par les commerçants, créateurs
et consommateurs de produits industriels de toutes sortes. On semble vivre une époque
de « chosification » et parallèlement de « standardisation » de toutes ces relations, de toutes
ces choses. Cette standardisation se prolonge comme une surface infinie sans singularités,
jusqu’à pénétrer et s’entasser dans l’espace intime, autant domestique (lieu) qu’informatique
(non-lieu). Ces belles choses qui sont partout, comme de la poussière, ou comme dirait Yves
Michaux : comme de la vapeur « recouvrant toutes choses comme d’une buée ». 7
Comme artiste, sensible aux relations entre les hommes et les choses, je me trouve confronté
à cette standardisation de la chose et à sa valeur esthétique. Bien que dans la scène
artistique contemporaine « immatérielle » cette standardisation soit moins évidente, elle n’en
est pas pour autant moins pertinente. Le roman de Georges Perec, Les choses, nous parle
d’une situation matérialiste dans l’existence hédoniste des hommes dans les années soixante-dix,
dans laquelle le défilement de concepts de chosification du désir et d’existentialisme
humain - énumération rigoureuse de toutes les « choses » qui habitent l’espace domestique
dans le récit - ne cesse d’être éminemment contemporain. 8 Puis, dans un essai bien
38
Marcel Duchamp was one of the artists interested in this idea of “atomist” and “dusty” construction
of the world and art. In his collection notes book, Duchamp show us an amount of
poetic and ridiculous examples of what he calls the infra-thin: “A ray of light (sun) reduced
to infra-thin [...] Smoke or another gas sliced [is] infra-thin” or “the warmth of a seat that has
been left is infra-thin”. 4 Duchamp sees in the infra-thin the tiny part of reality recovered from
all of the concrete real circumstances. He designed some of his artworks as very thin “slices”
of reality. The “Essential situations of possible”, 5 of the elementary light parties of all things.
The famous Duchamp’s Large glass could be a “slice” of the world, a two-dimensional particle
of reality trapped between two glasses where the piled dust was “caught” and after “fixed” on
photography by Man Ray on his also famous Dust Breeding.
The dust is then the “chaotic” light thing, made itself from particles of “cosmic” heavier things.
But what are the relations that we have with these things? What is the relevance of these
things in our everyday context? The relations between men and things follows the “atomist”
logic of the dust phenomenon, of chaos and entropy: “all come from dust, and to dust all
return”. 6 tell us the sacred texts. We all constantly become dust and in this state we mix with
things, with the dust of things and with the dust of the other.
My practice has long time interested in the domestic space, in the mundane, in the banal, in
all the relationships with those things that are familiar to us, in the thing of painting, the thing
of dust, the thing of things. But I note that in a post-industrial world this relation “man-thing”
(in a sensitive, banal, intimate, utilitarian, ornamental, intellectual or aesthetic relation way)
appears to be well understood, measured and controlled by traders, creators and consumers
of all kinds of industrial products. We seem to live an era of “objectification” and in the same
time “standardization” of all these relations. This standardization extends it self as an infinite
surface without singularities, penetrating and piling up in the intimate space, both domestic
(lieu) and informatics (non-lieu). These beautiful things are everywhere, such as dust, or like
Yves Michaux said: such as steam “covering everything as a mist”. 7
As an artist, sensible to relations between men and things, I find myself faced with the standardization
of the thing and its aesthetic value. Although in the contemporary “immaterial” art
scene this standardization is less obvious, it is not less relevant. The Georges Perec’s novel,
The things, talk to us about a materialistic situation in the hedonistic existence of men in the
seventys. In this novel the scrolling of concepts of desire and human existentialism objectification
- in the history he listed rigorously all the “things” inhabiting the domestic space - continues
to be highly contemporary. 8 Then, in a well after essay he invites us to question these things,
to reflect, to think about its condition: “to ask the usual [...] the infra-ordinary”. 9
Our artistic contemporarity shows us galleries filled with “situations”, “events” or “experiences”.
Aesthetic strategies, very often intangible and virtual, where the art-thing is replaced
by the experience of any volatil and very precise feeling. The challenges of contemporary art
seem to meet the expectations of the speech of conceptual artists of the seventies. These
artists researching the dematerialization of the art object, Researching an invisible in which
“a blind man could make art”. 10 In a world where the review of power of the thing and its standardization
extends as an infinite surface without singularities, the most contemporary artists
looking for “the pursuit of art in a gaseous state”, are also included in this issue - and without
realizing it - notices Yves Michaux. “[...] Artworks disappear not by steaming and volatilization
Federico Fierro
Sans titre, série L’ordre des choses / Untitled
from the series The order of things
2005
Poussière, cheveux, plumes, latex et acrylique
sur toile / dust, hair, feathers, latex and acrylic
on canvas
50 x 65 cm (Diptyque / diptych)
Collection de l’artiste / artist’s collection
postérieur il nous invite et nous apprend à interroger ces choses, à en rendre compte, à
réfléchir à sa condition : « à interroger l’habituel, […] l’infra-ordinaire ». 9
Notre contemporanéité artistique nous montre des galeries remplies de « situations »,
« d’évènements », « d’expériences » plastiques. Des stratégies esthétiques très souvent
immatérielles, virtuelles, où la chose art est remplacée par l’expérience d’une sensation
quelconque très précise et volatile. Les enjeux de l’art contemporain semblent répondre aux
expectatives du discours des artistes conceptuels des années soixante-dix. Ces artistes à la
recherche de la dématérialisation de l’objet plastique, à la recherche d’un invisible dans lequel
« un aveugle pouvait faire de l’art ». 10 Dans un monde où la réactualisation du pouvoir de la
chose et sa standardisation se prolongent comme une surface infinie sans singularités, les
artistes les plus contemporains, « à la recherche de l’art à l’état gazeux », se trouvent aussi
insérés dans cette problématique - et sans s’en rendre compte - constatera Yves Michaux.
« […] les œuvres disparaissent non par vaporisation et volatilisation mais au contraire, par
excès […] par surproduction ». 11
L’art n’est pas chose dans un réel « chosifié » post-industriel. Dans le contexte plastique contemporain
la dimension de l’œuvre la plus répandue est construite par sa force conceptuelle,
par sa force de chose « faite », de chose « manipulée ». Elle est le plus souvent de l’artefact,
de la fiction. Très rarement elle est construite par la force de son caractère de « chose
» à l’état pur, à l’état poussière. La poussière est là, dans ma chambre, en attendant à être
interrogée. La poussière : cette chose légère que je cherche à ramasser pour comprendre la
pertinence du banal, pour dévoiler les pouvoirs de sa constitution matérielle, les secrets que
cachent les choses dont elle est faite. En parlant du travail de Claudio Parmiggiani - un autre
artiste à avoir abordé la problématique de la poussière - Didi-Huberman écrit : « La poussière
permet de penser le monde », 12 j’interrogerai la poussière pour chercher une manière de
penser l’art, penser la chose et penser le banal.
Dans ses réflexions sur la photographie « extrême » contemporaine, Dominique Baqué
donne une importance particulière à la construction des fictions du banal. « Des fictions intimes »
comme la tentative de ré-enchanter le quotidien « pour transcender la désolante médiocrité
de l’ordinaire », sans pour autant le sublimer, puisque « là n’est plus l’enjeu ». 13 Je ne parlerai
pas ici de la “ débanalisation » du geste quotidien ou de la restitution de l’authenticité du banal,
sinon d’une revalorisation, d’une suprématie de la condition de l’art comme chose. Une chose
qui ne pèse pas. Une sorte « d’atomisme plastique » à partir de l’univers le plus proche de la
condition physique humaine. Ses choses. Sa chose. Son « ça ». Sa poussière.
« […] Je dis ce que m’ont dit les autres,
Je sens les mêmes choses à la même heure
Je suis l’exténuement d’un miroir immobile
Ou la poussière d’un musée. […] » 14
39

ut rather by excess [...] by overproduction”. 11
Art is not a thing in a “objectificated” post-industrial reality. In the contemporary artistic
context the the most widespread artwork dimension is built by its conceptual strength, by its
“maden thing” or “manipulated thing” character. It is more often an artifact or a fiction. Very
seldom the artwork dimension is buit by the strength of his pure state “thing” character. the
dust state. Dust is here, in my room, waiting to be questioned. Dust: this light thing that I try
to pick up in order to understand the relevance of the mundane, to reveal the powers of its
material constitution, the secrets behind the things which made it. Speaking about the Claudio
Parmiggiani’s work - another artist to have treated the problem of dust - Didi-Huberman says:
“Dust allows to think the world”, 12 I will ask the dust to seek a way to think art, think the thing
and think the banal.
In her reflections on the “extreme” contemporary photography, Dominique Baqué gives a
particular importance to the fiction of banal constructions. “The intimate fictions” as an attempt
to re-enchant the day-to-day, “to transcend the pitiful mediocricy of the ordinary,” without sublime
it, because “that is no longer the issue”. 13 I will not talk about the “debanalization” of the
daily gesture or the restitution of the authenticity of banal, I will try a revaluation, a supremacy
of the status of art as just a thing. One thing that does not weight. A kind of “plastic atomism”
built with the nearest universe of the human condition. His things. His thing. His “it”. His dust.
“[...] I say what the others said to me,
I feel the same things at the same hour
I am the exhaustion of a motionless mirror
Or a museum dust. [...] “ 14
Federico Fierro. 2006
Extrait de Pulvus ! La poussière-chose. Esthétisation du banal, Federico Fierro, 2006 / Extract of Pulvus ! The dust-thing.
Aestheticization of banal, Federico Fierro, 2006
40
Notes
1. Jean Salem, L’atomisme antique. Démocrite. Epicure. Lucrèce, Librairie Général Française, Paris, 1997, p.10
2. Jean Salem, Démocrite. Grains de poussière dans un rayon de soleil, Vrin, Paris, 1996. p. 27
3. Ibid., p. 19
4. Marcel Duchamp, Notes, Flammarion, Paris, 1999, p. 26
5. Ibid., p. 21
6. “ Ecclésiaste 3 -20 ”, La bible de Jérusalem, (1973) Éditions du Cerf, Desclée de Brouwer, Paris, 1975 p. 1146
7. Yves Michaux, L’art à l’état gazeux, Essai sur le triomphe de l’esthétique, Editions Stock, Paris, 2003 p. 9
8. Georges Perec, (1965), Les Choses, René Julliard, 10/18, Paris, 1999
9. Georges Perec, L’infra-ordinaire, Editions du Seuil, Paris, 1989, p. 11
10. Sol LeWitt cité par Lucy Lippard, “ Sol LeWitt : non-visual structures ”, Artforum, vol. 5, avril 1967, cité par
Michel Bourel, Art conceptuel I, CAPC Musée d’art contemporain, Bordeaux, 1988, p. 10
11. Yves Michaux, L’art à l’état gazeux. Essai sur le triomphe de l’esthétique, Editions Stock, Paris, 2003, pp. 11 - 12
12. Georges Didi-Huberman, “ Elevage de poussière ”, Génie du non-lieu. Air, poussière, empreinte, hantise, Les
Editions de Minuit, 2001, Paris, p. 67
13. Dominique Baqué, “ Le trope du banal ”, Photographie plasticienne, l’extrême contemporain, Editions du
Regard, Paris, 2004, pp. 26 - 27
14. Jorge Luis Borges, Extrait de “ Ecclésiaste, I, 9 ”, Le chiffre : les conjures, Editions Gallimard, Paris, 1988, p. 22
à gauche / left
Federico Fierro
Boîte vide et conceptuelle / Empty and conceptual box
2007
Poussière et acrylique sur toile /
dust and acrylic on canvas
150 x 150 cm
Collection particulière / private collection
Entomologie du banal / Entomology of banal
2005
Moutons de poussière, boîtes en bois et verre /
dust bunnies, glass and wood boxes
50 x 65 x 7 cm (chaque / each)
Collection de l’artiste / artist’s collection
41

A m é l i e W E I -
RICH
F e d e r i c o F I -
ERRO
Travaux anciens / previous works
43

44
Federico Fierro
Vanidoso!
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
150 x 150 cm
Collection particulière / private collection
Vanidoso ! /
Quel que soit le médium utilisé (peinture, installation, photographie) ou bien les matériaux
qui agencent ma démarche artistique (pâte à modeler, poussière, cheveux, lait ou café
en poudre, pigments), l’ensemble de mon travail est une recherche éminemment picturale à
l’écart de toute forme de revendication plastique ou conceptuelle, elle n’est que le résultat d’un
« entassement» d’information qui se fait à l’intérieur de mon univers intime et domestique.
Le chez-soi / chez-moi, l’espace intime semble être devenu aujourd’hui un espace indéfini,
vague, où les limites s’effacent et il est difficile d’identifier où commence le monde, où s’arrête
mon univers personnel. A travers l’écran de l’ordinateur, la TV, le I-pod, le design, le graphisme,
les publications papier, des flux chaotiques et divers d’information remplissent inexorablement
ma chambre, mon salon, ma cuisine, en s’entassant et en se mélangeant avec la
poussière, avec la mémoire et avec mon corps. Bien entendu ce phénomène n’est que d’ordre
du symbolique, cependant j’éprouve une sensation bien réelle de saturation, de désordre
sémantique où Mickey Mouse se fond avec Bataille ou Madonna et les FARC achètent des
chaises IKEA à l’ONU. J’aime comparer l’exercice de peindre avec l’action futile de balayer.
Peindre serait comme l’acte quotidien de représenter ce désordre, de chercher (en vain peutêtre)
à donner un sens a ce « entassement » chaotique d’information. Un sens personnel,
subjectif, naturellement. La peinture ne cherche pas a « ordonner » ou a « nettoyer » mais
plutôt à illustrer ce phénomène.
J’aime regarder la poussière s’entasser sur les parois des électroménagers, sur la table à
manger, m’en débarrasser et la voir là, reparaître à nouveau. Cela me semble reproduire la
relation que nous avons avec cette « saturation contemporaine » de l’image. Les premiers
contacts avec la peinture ressemblent à cette expérience anodine de vouloir dessiner avec les
doigts sur les surfaces poussiéreuses.
Au cours de ces observations la poussière m’a servi comme un modèle pour rendre compte
de cet « entassement domestique », de ce paradoxe de l’intime. Etant constituée des débris
des choses, des débris de nous-mêmes, des cellules mortes, la poussière voyage et se
mélange à d’autres poussières terminant par déposer son entropie chez-moi. De même que
mes peintures veulent ramasser l’ordinaire, et plus particulièrement (puisque tout immatériel
qu’il est) à lui donner une forme, je cherche à « chosifier » également cette poussière. Je
cherche à lui offrir sa place dans le quotidien en tant que « chose plastique » avec les caractéristiques
ornementales bien chères à la constitution d’un univers intime et domestique. La
valeur sociale esthétique et morale qui rattache les objets aux gens n’est pas une idée qui me
dérange, tout au contraire, elle place à nouveau la peinture dans l’espace banal domestique,
enlevant toute aura, toute arrogance, en devenant de la matière, de la poussière tout simplement.
Whatever the medium (painting, installation, photography) or materials (clay, dust, hair, milk
or coffee powder, pigments) that lay out my artistic approach, my art-work is a highly pictorial
research, out of any plastic or conceptual claim. It is the result of a “pilling up” of information built
inside my intimate and domestic universe.
Home, the intimate space seems to become an undefined space, vague, where boundaries
are erased and it is hard to identify where the world starts, where my personal universe stops.
Through the computer screen, TV, I-pod, design, graphics, paper publications, a chaotic flow
of information inexorably fulfill my room, my place, my kitchen, piling and mixing with dust,
with memory and with my body. Naturally, this is only a symbolic image, however I have a well
real feeling of saturation, of semantic disorder, where Mickey Mouse merges with Bataille or
Madonna and the FARC buy IKEA’s chairs at the United Nations. I like to compare the act of
painting with the futile act of sweeping the floor. The act of painting could be the daily act to
represent this disorder, to seek (in vain perhaps) to make sense of this “crowding” of chaotic
information. In order to seek a personal, of course, a subjective sense. Painting do not seek to
“order” or “clean” but rather to illustrate this phenomenon.
I love watching the dust piles on the walls of appliances, on the dining table, rid myself it and
seeing it reappear again. That seems to me replicates the relationship we have with this contemporary
“saturation” of image. My first contacts with painting look like this innocuous experience
of drawing with the fingers on the dusty surfaces.
During these observations, the dust has served as a model to reflect this “domestic crowding”,
this paradox of intimacy. As dust is constituted by debris of things, by debris of ourselves, by
dead cells, dust travels and mixes with other dusts and finish by deposit its entropy at home. At
the same time my paintings want to collect the ordinary, and particularly (as it is intangible) to
give it a shape. I want to offer it a place in the banal as a “plastic thing” with all the ornamental
characteristics well appreciated in the intimate and domestic universe. The social aesthetics
and moral values which attach items to people is not an idea that bothers me, on the contrary, it
places again the painting in the banal and domestic space, removing any aura, any arrogance,
becoming the matter, simply dust.
45
Federico Fierro. 2008

46
Federico Fierro
Vanidoso! (vanitas)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur pvc /
oil, oil pastel and acrylic on pvc
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Federico Fierro
Vanidoso! (yo no invento nunca...)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
47

48
Federico Fierro
Vanidoso! (café de colombia)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
150 x 150 cm
Collection particulière / private collection
Federico Fierro
Vanidoso! (peinture big-mac)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
150 x 150 cm
Collection particulière / private collection
49

50
Federico Fierro
Vanidoso! (vanitas 2)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur pvc /
oil, oil pastel and acrylic on pvc
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Federico Fierro
Vanidoso! (ornement)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
110 x 145 cm
Collection particulière / private collection
51

52
à gauche / left
Federico Fierro
Vanidoso! (Kunst und emotionen)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
114 x 146 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
ci-contre / opposite
Federico Fierro
Vanidoso! (1979)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
130 x 200 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
53

54
Federico Fierro
Sans titre (saturation) / Untitled (saturation)
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
130 x 75 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Federico Fierro
Saturation Domestika
2007
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
130 x 90 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
55

56
Federico Fierro
Sans titre, série Ornamentations / Untitled from
the series Ornamentations
2006
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
40 x 40 cm
Collection particulière / private collection
Sans titre, série Ornamentations / Untitled from
the series Ornamentations
2006
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
40 x 40 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Sans titre, série Ornamentations / Untitled from
the series Ornamentations
2006
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
40 x 40 cm
Collection particulière / private collection
Federico Fierro
Zoom (ornamentations)
2006
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
55 x 100 cm
Collection particulière / private collection
57

Federico Fierro
Saturation Domestika
2006
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
230 x 570 cm
Collection particulière / private collection
58
59

60
Federico Fierro
Sans titre / Untitled
2006
Huile, pastel gras et acrylique sur toile /
oil, oil pastel and acrylic on canvas
185 x 90 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Federico Fierro
Sans titre, série L’ordre des choses / Untitled
from the series The order of things
2005
Cheveux, latex, huile et acrylique sur toile /
hair, latex, oil and acrylic on canvas
110 x 65 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
61

62
ci-contre / opposite
Federico Fierro
Sans titre / Untitled
2006
Huile et pastel gras et sur toile /
oil and oil pastel on canvas
100 x 100 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Sans titre / Untitled
2006
Huile et pastel gras et sur toile /
oil and oil pastel on canvas
60 x 60
Collection de l’artiste / artist’s collection
à droite / right
Federico Fierro
Ornement
2006
Huile et pastel gras et sur toile /
oil and oil pastel on canvas
70 x 30 cm
Collection particulière / private collection
63

64
à gauche / left
Federico Fierro
Ornementation
2006
Poussière sur les murs, moutons de poussière,
peintures (Sans titre, série L’ordre des choses,
2006, Sans titre, 2006 et Sans titre, 2006) bois,
verre / dust on the walls, dust bunnies, paintings
(Untitled from the series The order of things,
2006, Untitled, 2006 and Untitled, 2006) wood,
glass
250 x 600 cm
Installation à l’exposition Tout ça-rien du tout,
Galerie du Lavoir Moderne Parisien, Paris, 2006
/ Instalation at the exhibition Tout ça rien-du tout,
Lavoir Moderne Parisien Gallery, Paris, 2008
ci-contre / opposite
Federico Fierro
JPEG-EP
2006
Poussière, pastel gras et acrylique sur toile /
dust, oil pastel and acrylic on canvas
130 x 195 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
65

66
Federico Fierro
Chosification de peinture / Objectification of
painting
2004
Huile et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
100 x 100 cm
Collection particulière / private collection
Chosification de peinture / Objectification of
painting
2004
Hule et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
100 x 100 cm
Collection particulière / private collection
Café de Colombia
2004
Huile et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
100 x 100 cm
Collection particulière / private collection
Chosification de peinture / Objectification of
painting
2004
Huile et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
100 x 100 cm
Collection particulière / private collection
1. à / to 9.
Federico Fierro
Sans titre, série Chosifications du banal /
Untitled from the series Objectification of
banality
2003-2004
Huile et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
40 x 40 cm (chaque / each)
Collection particulière / private collection
1. 2. 3.
4. 5. 6.
7. 8. 9.
67

68 69
ci-contre / opposite
Federico Fierro
6 a.m.
2003
Huile et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
100 x 100 cm
Collection particulière / private collection
La couleur de la poussière / Dust color
2003
Acrylique sur toile /
acrylic on canvas
100 x 100 cm
Collection particulière / private collection
à droite / right
Federico Fierro
Zoo
2003
Acrylique sur toile /
acrylic on canvas
140 x 100 cm
Collection particulière / private collection

70
à gauche / left
Federico Fierro
Peinture à 15° / 15° Painting
2003
Acrylique et fil à coudre sur toile /
acrylic and sewing thread on canvas
30 x 40 cm
Collection particulière / private collection
ci-contre / opposite
1. à / to 15.
Federico Fierro
Sans titre, série Chosifications du banal /
Untitled from the series Objectification of
banality
2003
Acrylique et fil à coudre sur toile /
acrylic and sewing thread on canvas
40 x 40 cm (chaque / each)
Collection particulière / private collection
1. 2. 3. 4.
5.
6. 7. 8. 9.
10.
11. 12. 13. 14.
15.
71

72 73
ci-contre / opposite
Federico Fierro
Empanada de verde
2002
Huile, acrylique et pastel gras sur toile /
oil, acrylic and oil pastel on canvas
70 x 110 cm
Collection particulière / private collection
à droite / right
Federico Fierro
Las manos de mi abuelo tienen culebras / The
hands of my grandfather have snakes
2002
Sérigraphie, huile, pastel gras et acrylique sur
toile / silkprint, oil, oil pastel and acrylic on canvas
120 x 120 cm
Collection particulière / private collection

74
Federico Fierro
Los helicopteros del ejército parecen libelulas
/ The army helicopters seem dragonflys
(détail / detail)
2001
Pâte à modeler, pigment en poudre, talc, et pastel
gras sur fer / plasticine, pigment powder, talc, and
oil pastel on iron
120 x 70 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Federico Fierro
Este pedazo de acordeon / This piece of
accordion
2001
Pâte à modeler, pigment en poudre, talc, et pastel
gras sur fer / plasticine, pigment powder, talc, and
oil pastel on iron
60 x 140 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
75

76
Federico Fierro
Mapa doméstico / Domestic map
2000
Huile, graphite, pastel gras et acrylique sur bois /
oil, graphite, oil pastel and acrylic on wood
70 x 100 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
La crayolas parecian balas / The crayons
seemed like bullets
2000
Huile, graphite, pastel gras et acrylique sur bois /
oil, graphite, oil pastel and acrylic on wood
50 x 70 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Federico Fierro
Dejeuner sur l’herbe / Lunch on the grass
1999
Huile et acrylique sur toile /
oil and acrylic on canvas
70 x 40 cm (Dyptique / diptych)
Collection de l’artiste / artist’s collection
77

A m é l i e W E I -
RICH
Travaux anciens / previous works
79

ci-dessous / below
Gustave Courbet
L’origine du monde / The origin of the world
1866
huile sur toile / oil on canvas
46 × 55 cm
Collection musée d’Orsay
copyright expired
Weirich/Fierro
L’origine du nouveau monde / The new world
origin
2008
Tirage photographique, jet d’encre pigmenté sur
papier Hahnemüle Fine Art Pearl / inkjet print
70 x 50 cm
Collection des artistes / artist’s collection
Plus de plus /
Durant mes années de formation d’histoire à l’université je me suis intéressée particulièrement
à l’iconographie méditerranéenne dans l’antiquité tardive. Il semble que durant une
large péri--ode du IVème siècle, sous une trop riche influence de sources (paléochrétiennes,
païennes, romaines, barbares etc..), les images se sont en quelque sorte brouillées de sens
et de forme, jusqu’à perdre leur utilité première (véhiculer des propos religieux, magiques,
historiques) pour devenir de l’ornement complexe et vide de sens. Il est relativement répandu
que cette époque était remplie d’une grande saturation sémantique qui aujourd’hui empêche
en partie l’interprétation de ces images.
Je crois concevoir notre iconographie occidentale contemporaine comme une réplique historique
de cette saturation sémantique et formelle. Dans nos structures visuelles aujourd’hui
comme dans celles de l’antiquité tardive cette relation saturation/vide semble illustrer une
évolution chaotique du langage, un changement du sens de ces structures qui construisent
finalement notre langue et notre imaginaire.
Dans mes premiers travaux aux Beaux-Arts, influencée par l’héritage conceptuel, j’ai cherché
à construire des formes de saturations visuelles ou sonores, des formes d’absence ou de
vide construites par cette saturation. J’ai fabriqué des textes qui, par leur immense extension
devenaient des images. Quelques-unes de ces images représentaient des monochromes gris
et vides tandis que d’autres seraient comme des peintures abstraites. Parallèlement, j’ai fait
une importante série de photographies surexposées qui, par la saturation (de lumière dans ce
cas), rendaient les images blanches et illisibles.
Qu’elles soient fabriquées par les mots, la lumière, le son, le temps, ces formes rappellent
des effacements. Dans Description appartement de Guillaume (qui est effectivement la
description écrite de la chambre d’un ami avec tous les éléments qui la compose), la saturation
de mots à la recherche d’un tout descriptif objectif aboutit à la création d’un manque
visuel et sémantique, raison d’être de cette recherche. A la même époque, mes photographies
surexposées reposent sur les mêmes paradoxes.
81
Amélie Weirich 2007

More of nothing
During the years of art history at the university I was particularly interested in Mediterranean
iconography at the late antiquity. It seems that during a wide period of the fourth century, under
a very rich influence of sources (early Christian, pagan, barbaric, roman sources, etc...), the
images are in someway blurred of sense and form, until they lose their primary utility (conveying
magical, historical or religious intentions) to become a complex and meaningless ornament.
It is relatively widespread that that epoch was full of greats semantics saturations which
partly prevents us saturation the interpretation of these images.
I think to conseive our contemporary western iconography as a historic replica of this semantics
and formal saturation. Today as in the late antiquity our visual structures contain that relationship
saturation/vacuum which seem to illustrate a chaotic evolution of language, changing
the meaning of these structures that finaly build our language and our univers.
In my early works at the Fine-Arts school, influenced by the conceptually legacy, I sought to
build forms of visual or audio saturation, forms of absence or vacuum built by this overloading.
I produced texts, which by their overwhelming extension, became images. Some of these
images represented gray and empty monochromes while some others could be as abstract
paintings. Meanwhile, I made an important series of overexposed photographs which, by saturation
(light in this case), made white and illegible images.
No matter what they are made of (words, light, sound, time) these forms remind deletions.
In the Guillaume’s apartment description artpiece (which is actually the written description of
a friend’s room with all the elements that composed it), the saturation of words in search of
an objectif narrative whole leads to a visual and semantic lack creation which is the purpose
of this research. At the same period, my overexposed photographs based on the same paradoxes.
Amélie Weirich 2007
Vue de l’exposition à l’Ecole des Beaux Arts
de Marseille Luminy, Marseille, 2007 / Preview
of the exhibition at Marseille Luminy Fine Arts
school, Marseille, 2007
82 83

ci-contre / opposite
Amélie Weirich
Tu sais, en vidéo c’est plus interessant, série
Paysages / You know, on video is more interesting
from the series Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
Et en quoi c’est de l’art? série Paysages / And
how this is art? from the series Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
Des idées... des idées tout le monde en a!
série Paysages / Ideas... everyone has ideas!
from the series Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
Dim. Var.
Collection de l’artiste / artist’s collection
à droite / right
Vue de l’instalation à l’exposition, Ecole des
Beaux Arts de Marseille Luminy, Marseille, 2007
/ Preview of the instalation at the exhibition, Marseille
Luminy Fine Arts school, Marseille, 2007
84 85

ci-contre / opposite
Amélie Weirich
C’est déjà fait, série Paysages / It’s already
done from the series Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
Et pourquoi pas en noir et blanc? série Pay-
sages / And why not in black and white? from
the series Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
On dirait que tu te fait plaisir. Tu ne crois
pas? série Paysages / It seems that you are
pleased. Don’t you think so? from the series
Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
Maintenant c’est toi l’artiste. Si tu veux faire
ça on enorme, tu le fais, série Paysages / Now
you are the artist. If you want to do that is
enormous, do it from the series Landscapes
2007
Aquarelle sur papier, cadre en bois / watercolor
on paper, wood frame
Dim. Var.
Collection de l’artiste / artist’s collection
Amélie Weirich
Géographies d’insomnies / Insomnia geographies
2007
Stylo Rotring sur papier, cadre en aluminium /
pen on paper, aluminum frame
70 x 50 cm (Diptyque / diptych)
Collection de l’artiste / artist’s collection
86 87

88
Amélie Weirich
Abondance / Abundance
2007
Installation, mots écrits sur des gains de riz, sur
le mur, nylon / installation, words written on rice,
on the wall
(détail / detail)
300 x 200 cm
Collection des artistes / artist’s collection
ci-contre / opposite
Amélie Weirich
L’Imminimisable Minime Minimum /
The minimal Imminimisable least
2005
Tirage photographique, jet d’encre sur papier,
contrecollé sur aluminium / inkjet print on
aluminum
114 x 80 cm
Collection privée / Private collection
89

à gauche / left
Amélie Weirich
Le Minime Minimum / The Minimal Least
2005
Tirage photographique, jet d’encre sur papier,
contrecollé sur aluminium / inkjet print on
aluminium
71 x 71 cm
Collection privée / Private Collection
Amélie Weirich
Description de l’appartement de Guillaume /
Guillaume’s apartment description
Jet d’encre sur papier / inkjet print
2006
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
90 91

92
à gauche / left
Vue de l’instalation, Ecole des Beaux Arts de
Marseille Luminy, Marseille, 2005 / Preview of
the instalation, Marseille Luminy Fine Arts school,
Marseille, 2005
Amélie Weirich
Description de l’appartement de Guillaume I
2005
Jet d’encre sur papier / inkjet print
40 x 40 cm (chaque / each)
Collection privée / Private collection
Description de l’appartement de Guillaume II
2005
Jet d’encre sur papier / inkjet print
40 x 40 cm (chaque / each)
Collection privée / Private collection
Description de l’appartement de Guillaume III
2005
Jet d’encre sur papier / inkjet print
40 x 40 cm (chaque / each)
Collection privée / Private collection
93

Amélie Weirich
Description de l’appartement de Guillaume /
Guillaume’s apartment description
2005
Jet d’encre sur papier / inkjet print
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
Vue de l’exposition à l’Ecole des Beaux Arts de
Marseille Luminy, Marseille, 2007 / Preview
of the exhibition at Marseille Luminy Fine Arts
school, Marseille, 2007
Description de l’appartement de Guillaume /
Guillaume’s apartment description
2005
(détail / detail)
Jet d’encre sur papier / inkjet print
150 x 150 cm
Collection de l’artiste / artist’s collection
94 95
Amélie Weirich
Abus de présence, série Saturations / Abuse
of presence from the series Saturations
2005-2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
10 x 8 cm (Triptyque / triptych)
Collection de l’artiste / artist’s collection

96
Amélie Weirich
Sant titre, série Crême de mots / Untitled from
the series Words cream
2005
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Collection de l’artiste / artist’s collection
Sant titre, série Crême de mots / Untitled from
the series Words cream
2005
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Collection privée / Private collection
Amélie Weirich
Description de l’appartement de Guillaume /
Guillaume’s apartment description
Photographie papier couleur / Color paper
photoraphy
2004
Dim. Var.
Collection de l’artiste / artist’s collection
97

98
Amélie Weirich
Portraits, série Saturations / Portraits from the
series Saturations
2005-2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Dim. Var. (Triptyque / triptych)
Collection de l’artiste / artist’s collection
Amélie Weirich
Portraits, série Saturations / Portraits from the
series Saturations
2005-2007
Tirage photographique, jet d’encre sur papier /
inkjet print
Dim. Var. (Triptyque / triptych)
Collection de l’artiste / artist’s collection
99

Amélie Weirich
Sans titre, série Regain / Untitled from the
series Renewed
2005
Tirage photographique, jet d’encre
sur papier / inkjet print
Dim. Var.
Collection de l’artiste / artist’s collection
Sans titre, série Regain / Untitled from the
series Renewed
2005
Tirage photographique, jet d’encre
sur papier / inkjet print
Dim. Var.
Collection de l’artiste / artist’s collection
100 101
Amélie Weirich
Projet de scénographie pour la piece de théatre
de Samuel Bequett, En attendant Godot
2003
Maquette, Carton et d’encre sur papier / inkjet
print on paper
Dim. Var.
Collection de l’artiste / artist’s collection

Biographies / Biography
Amélie WEIRICH
Née à Nice, France, 1980 / Born in Nice, France. 1980
Vit et travaille à Paris / Lives and works in Paris
2002
Maîtrise d’Histoire de l’Art, Université Paris IV - Sorbonne /
Master of Art History. University of Paris IV - Sorbonne
2004
Décoration, scénographie théâtrale et cinematographique,
Ecole Supérieure des Arts et Techniques, Paris / Decoration,
theatrical and film scenography. Arts and Techniques
School, Paris
2007
Diplôme National Supérieur d’Expression Plastique,
Ecole Supérieure des Beaux-Arts de Luminy-Marseille /
National Diploma of Art Expression. Luminy-Marseille
School of Fine Arts, France
Federico FIERRO
Né à Popayan, Colombia, 1979 / Born in Popayan,
Colombia. 1979
Vit et travaille à Paris / Lives and works in Paris
2001
Maîtrise de Beaux-Arts, Université de Bogota Jorge
Tadeo Lozano, Colombie / Master of Fine Arts. University
of Bogota Jorge Tadeo Lozano, Colombia
2004
Ecole Nationale Supérieure de Beaux-Arts de Paris-
Cergy / Paris-Cergy School of Fine Arts
2005
Ecole Supérieure de Beaux-Arts de Luminy, Marseille /
Luminy-Marseille School of Fine Arts, France
2006
Maîtrise d’Arts Plastiques. Université de Paris I, Panthéon-Sorbonne
/ Master of Fine Arts. University of Paris
Panthéon-Sorbonne
Expositions / Exhibitions
Weirich/Fierro (travaillent ensemble depuis 2006 / working
together since 2006)
2008
Anton’s, Hôtel Westminster Le Touquet-Paris-Plage /
Anton’s, Westminster Hotel, Le Touquet-Paris-Plage,
France (exposition collective / group exhibition)
Galerie Artgeneration, Paris / Artgeneration Gallery,
Paris (exposition collective / group exhibition)
Galerie Le Radar, Bayeux / Le Radar Gallery, Bayeux,
France (exposition collective / group exhibition)
2007
Art Protects, Galerie Yvon Lambert, Paris / Art Protects,
Yvon Lambert Gallery, Paris (exposition collective / group
exhibition)
Vanidoso ! Galerie Artgeneration, Paris / Vanidoso ! Artgeneration
Gallery, Paris (exposition personnelle / solo
exhibition)
L’Artothèque, Galerie Le Radar, Bayeux / L’Artothèque,
Le Radar Gallery, Bayeux, France (exposition collective /
group exhibition)
2006
Tout ça - rien du tout, Galerie du Lavoir Moderne Parisien / All
that - Anything, Lavoir Moderne Parisien Gallery, Paris
(exposition personnelle / solo exhibition)
Stromboli, Galerie Montgrand, Marseille / Stromboli,
Montgrand Gallery, Marseille, France (exposition collective
/ group exhibition)
Galerie Artgeneration, Paris / Artgeneration Gallery,
Paris
Expositions / Exhibitions
Federico FIERRO
2008
53 éme Salon d’art contemporain de Montrouge, Montrouge
53 Montrouge Contemporary art exhibition, Montrouge,
France
Anton’s, Hôtel Westminster Le Touquet-Paris-Plage /
Anton’s, Westminster Hotel, Le Touquet-Paris-Plage, France
2008
Salle picnic, Musée de l’Air et de l’Espace, Le Bourget /
Salle picnic, Air and Space Museum, Bourget, France
Galerie Artgeneration, Paris / Artgeneration Gallery,
Paris
Galerie Le Radar, Bayeux / Le Radar Gallery, Bayeux,
France
Galerie Artupdeco, Paris / Artupdeco Gallery, Paris
Galerie Artupdeco, Lyon / Artupdeco Gallery, Lyon,
France
2007
Art Protects, Galerie Yvon Lambert, Paris / Art Protects,
Yvon Lambert Gallery, Paris
Vanidoso ! Galerie Artgeneration, Paris / Vanidoso ! Artgeneration
Gallery, Paris 2007
L’Artothèque, Galerie Le Radar, Bayeux / L’Artothèque,
Le Radar Gallery, Bayeux, France
Galerie Artupdeco, Paris / Artupdeco Gallery, Paris
Galerie Artupdeco, Lyon / Artupdeco Gallery, Lyon,
France
2006
Tout ça - rien du tout, Galerie du Lavoir Moderne Parisien / All
that - Anything, Lavoir Moderne Parisien Gallery, Paris
Stromboli, Galerie Montgrand, Marseille / Stromboli,
Montgrand Gallery, Marseille, France
Galerie Artgeneration, Paris / Artgeneration Gallery,
Paris
Galerie Artupdeco, Paris / Artupdeco Gallery, Paris
Galerie Artupdeco, Lyon / Artupdeco Gallery, Lyon,
France
2005
Vitrines ouvertes, Galerie Justine Lacroix, Marseille /
Vitrines ouvertes, Justine Lacroix Gallery, Marseille,
France
Carte Blanche, Salle Michel Journiac, Université de Paris I,
Fontenay-Aux-Roses / Carte Blanche, Michel Journiac
Gallery, University of Paris Panthéon-Sorbonne
Galerie Artgeneration, Paris / Artgeneration Gallery,
Paris
Galerie Artupdeco, Tokyo / Artupdeco Gallery, Tokyo
Galeries Lafayette, Nice / Lafayette Gallery, Nice,
France
103

2004
Salon Les Inattendus, Espace Charenton, Paris / Salon
Les Inattendus, Espace Charenton, Paris
Galerie Artupdeco, Paris / Artupdeco Gallery, Paris
Galerie Artupdeco, Lyon / Artupdeco Gallery, Lyon,
France
Galeries Printemps Lyon / Printemps Gallery, Lyon,
France
2003
Meribel, Festival Européen du Film Publicitaire, Meribel /
Meribel, European Film Festival, Meribel, France
Galerie Artupdeco, Paris / Artupdeco Gallery, Paris
2001
Fabuloso!, Mansion De Brigard, Bogota, Colombie / Fabuloso!,
Mansion De Brigard, Bogota, Colombia
2000
Arkham Festival de B.D., Galerie Arkham, Bogota /
Arkham Comic Festival, Arkham Gallery, Bogota, Colombia
El convite, Salon Comunal 72, Bogota, Colombie / El
convite, Salon Comunal 72, Bogota, Colombia
1999
Re-inserciones, Université de Bogota Jorge Tadeo
Lozano, Colombie / Re-inserciones, University of Bogota
Jorge Tadeo Lozano, Colombia
Exposition de peinture regionale de semana Santa,
Eglise de San Francisco, Popayan, Colombie / Easter
Regional Painting Exhibition, San Francisco Church,
Popayan, Colombia
104
1999
El colegiado, Atelier Rafael Ortiz, Bogota, Colombie / El
colegiado, Rafael Ortiz Workshop, Bogota, Colombia
Publications / Publications
Foro Magazine, Illustrations, Contraloria de Bogota,
Bogota. 1998
Warsila Magazine, Photographies, Helsinki. 2000
Jose Roca, Columna de arena, web-magazine, No.29,
Juin 2000
Alfalfa Magazine, Dessins, Université de Bogota Jorge
Tadeo Lozano, Bogota. 2000
Eriko Barthes, “Eriko Royale”, Nokamura Eriko Magazine
Vol.25, Japon. 2001
Zeta, Elizabeth Constain, Livre de Poésie, Illustrations,
Ed. Apidama. Bogota. 2003
Tramo en Observacion, Elizabeth Constain, Livre de
Poésie, Illustrations, Ed. Apidama. 2004
Jean-Luc Delblat, “Toiles de jeunes maîtres”, Courrier
Cadres magazine, avril 2004
Isabelle Vodjani, MediaTIC blog-magazine, juin 2004
Caroll Betty, Artexpress, Portrait vidéo, juin 2007
AMELIE WEIRICH & FEDERICO FIERRO
© 2008

W E I -
RICH
F I -
ERRO
Travaux récents / Latest works