Programme - Orchestre Sostenuto

l es préludes
Esquissée en 1845, la partition de ce troisième poème symphonique ne fut
terminée qu’en 1853, et créée au Théâtre de la Cour de Weimar le 23 février
1854 sous la direction du compositeur.
Primitivement, l’œuvre devait servir d’introduction à des pièces chorales basées
sur des poèmes du marseillais Joseph Autran, les Quatre Éléments. Cependant,
Liszt devait trouver une inspiration plus glorieuse dans les Nouvelles Méditations
poétiques de Lamartine, qui avait lui-même déclaré que son poème était une
« sonate de poésie ». De ce texte, il est vrai, le musicien ne retint que le sens
général, condensé en une phrase qu’il plaça en exergue de sa partition :
Notre vie est-elle autre chose qu’une série de Préludes à ce chant
inconnu dont la mort entonne la première et solennelle note ?...
1854
La phrase est donc bien vague, et le poème symphonique en forme une sorte
de commentaire musical dont la « philosophie » n’a pas grand rapport avec la
méditation lamartinienne.
Comme dans les autres poèmes symphoniques, c’est un motif générateur qu’on
entend dès les premières mesures de la lente et mystérieuse ouverture. Puis
se succèdent les « Préludes », autant de climats de vie contrastés, bien qu’il ne
soit pas interdit d’y trouver l’évocation des « Éléments » prévus à l’origine : les
Astres, la Terre, les Flots et les Aquilins. On peut donc entendre le Bonheur, puis
les Inquiétudes, la Sérénité, et enfin les Combats de la Vie.
Liszt fait pleinement démonstration des capacités de l’orchestre, dont les
sonorités, amples et somptueuses, sont accompagnées par une variété de couleurs
et de mouvements comme il en existait peu d’exemples depuis Beethoven.
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