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PSYCHOPATHOLOGIE Les Psychoses

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Psychopathologie <strong>Les</strong> psychoses<br />

des psychanalystes du moi qui privilégient la faiblesse du moi contre la dynamique de l'inconscient.<br />

Selon De Clérambault, c'est sur le socle de phénomènes élémentaires, constitués pour<br />

l'essentiel par la dérive de certain éléments de la chaîne signifiante que le délire prend naissance.<br />

(Exemples de phénomènes élémentaires: énonciation des actes, écho de la pensée, intuition,<br />

dialogues des voix = autonomisation de phénomènes du langage)<br />

Exemple de phénomènes à l'orée de la psychose clinique :<br />

Jeune homme souffre de céphalées et fatigue générale qui l'obligèrent à interrompre ses<br />

études. Dans le même temps, il devient triste, s'isola, passa des journées à rêvasser. Puis apparurent<br />

une série de phobies, scrupules, une sorte de cérémonial obsessionnel, troubles cénesthésiques de<br />

caractère absurde, des troubles du cours de la pensée.<br />

"Je ne suis jamais sûr de moi, ni de mes pensées, j'ai peur de penser tout haut, je ne vais plus<br />

à l'église de peur de parler tout haut sans m'en rendre compte..."<br />

Pour faire la différence entre névrose et psychose : qu'est-ce que vous diriez si vous parliez tout<br />

haut? L'obsessionnel le sait, il dirait des cochonneries, le psychotique ne sait pas spécialement.<br />

"...Je pense toujours, ça défile, je ne peux arriver à penser à rien, toujours ma tête pense, je<br />

suis étourdi." (ici, c'est la tête qui pense, l'obsessionnel sait que c'est lui qui pense)<br />

A un degré plus accentué d'émancipation du signifiant, on arriverait aux "serinages" ou<br />

ritournelles, aux phrases interrompues, à ce que Schreber nomme "les pensées de ne penser à rien".<br />

A partir desquels par association métonymique (assonances) le délire peut commencer à se<br />

construire.<br />

b. L'intrusion psychologique du signifiant<br />

Dans la psychose, il se produit un envahissement du signifiant qui va se vider du signifié à<br />

mesure qu'il occupe plus de place dans la relation libidinale et investit tous les moments, tous les<br />

désirs du sujet.<br />

Ce processus d'envahissement de la relation libidinale trouve sa forme la plus développée<br />

dans la psychose de Louis Brisset ou de Wolfson.<br />

Brisset: travaux linguistiques, car il a l'intuition d'avoir trouvé la langue originale. Sa thèse<br />

délirante tient dans l'affirmation: "le calembour est le jeu de l'esprit, cette chose méprisée que Dieu a<br />

choisi pour confondre les sages de la terre". Avec les calembours, on peut avoir accès à la langue<br />

originelle. Il découvre les origines dans les signifiants français.<br />

Ex: cétacés = "c'est assez", épouvantable = "l'époux vend la table"<br />

Ceci mobilise son investissement libidinal pendant des années.<br />

Wolfson: ne supporte pas d'entendre les signifiants anglais. Il se bouche les oreilles ou<br />

traduit ces signifiants dans une langue qui n'existe pas.<br />

Ex: early = urlich (évoque l'allemand, mais ce n'est pas de l'allemand)<br />

Wolfson se dit étudiant en langue schizophrénique, tente de se protéger de l'anglais et<br />

s'attache plus aux formes et sons (signifiants) des mots. (Il écrit "le schizo et les langues" en<br />

français) Après la mort de sa mère, il part au Québec pour moins entendre l'anglais.<br />

L'intrusion psychologique du signifiant, la prise du mot à la lettre se manifeste en général de<br />

façon plus discrète, subtile.<br />

Exemples de prise du mot à la lettre (indice diagnostic) :<br />

-Un sujet voit un marteau oublié sur le bureau de son analyste, il se fâche, car il croit<br />

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