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PSYCHOPATHOLOGIE Les Psychoses

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Psychopathologie <strong>Les</strong> psychoses<br />

d'une fonction qui se dissout. En revanche, chez les paranoïaques, les néologismes témoignent d'une<br />

exubérance fonctionnelle, d'une surproductivité de la pensée. "<br />

Selon lui, " Le délirant chronique a une espèce de culte pour le verbe. Le néologisme<br />

paranoïaque n'est que le rite de ce culte. Inventer un mot pour ces sujets, c'est poser et peut-être<br />

résoudre un problème. Même la parole la plus dépourvue de signification apparente à donc une<br />

haute valeur paranoïaque car, pour celui qui la forge, elle équivaut à une formule magique. "<br />

Il considère que le repérage d'un néologisme dans les propos d'un patient possède une valeur<br />

diagnostique. Un tel mot est comme la sentinelle perdue d'un délire qui se cache et qui fuit. Ex:<br />

Lacan Séminaire III: <strong>Les</strong> psychose, "galopiner" indice d'un délire plus ou moins caché.<br />

1892, Séglas → livre sur les troubles du langage des aliénés. Il fait des constatations<br />

semblables:<br />

"Une fois le délire organisé, après avoir longtemps réfléchi, cherché, médité ses arguments,<br />

le malade les concentre en quelque sorte dans des mots nouveaux, lui paraissant mieux faits que les<br />

termes ordinaires pour exprimer d'une façon précise ses convictions erronées. Mais ce qu'il est bon<br />

de noter, c'est qu'une fois le mot trouvé, il s'en contentera désormais. Ce mot se fixe dans sa pensée<br />

et dès lors, il oublie presque les synthèses successives qui l'ont amené à sa création. Il n'y a plus rien<br />

à expliquer, rien à chercher, le mot dit tout."<br />

Quand on demande à un psychotique la signification d'un néologisme, sa réponse est : "vous<br />

le savez bien", il porte avec lui l'évidence.<br />

Ex : Modju - mo : première syllabe du prénom de Staline<br />

- dju : Inquisition religieuse<br />

Reich : défense devant la cour avec plein de néologismes, il a l'idée que la cour va comprendre mais<br />

elle ne comprend rien.<br />

1915 : Freud observe que dans les propos des psychotiques, les mots se trouvent soumis aux<br />

processus primaires, de sorte qu'ils se condensent et transfèrent sans reste les uns aux autres leur<br />

investissement par déplacement. Le processus peut aller si loin qu'un seul mot apte à cela, du fait de<br />

multiples relations, assume la fonction de toute une chaîne de pensées (ex : ensemble de<br />

significations dans modju).<br />

Ex : une femme se plaint du "reluquet" = il me reluque le freluquet. Ce mot là illustre plus<br />

que tout autre l'effort de guérison développé par le délire, visant dit Freud à récupérer les objets<br />

perdus. Il témoigne de la tentative psychotique de reprendre le chemin vers l'objet en passant par le<br />

mot qui le désigne (avec nouvelle acceptation du mot parfois). Freud : "ce qui incite le sujet à se<br />

satisfaire des mots à la place des choses".<br />

Ex : un psychotique qui tout les matins met un peu d'excrément dans un verre d'eau, mélange<br />

et boit = il fait du cacao.<br />

<strong>Les</strong> néologismes du paranoïaque sont sensés exprimer la chose désignée avec une totale<br />

adéquation. Certains mettent en image la particularité de ces mots exceptionnels fichés comme des<br />

corps étrangers, comme un cancer verbal dans la langue ordinaire. Ainsi l'un parle de mots de force,<br />

un autre de mots d'or, beaucoup disent que se sont des mots qui touchent au contenant, à l'essentiel,<br />

mots principiels, (langue fondamentale pour Schreber)...<br />

Par le truchement du néologisme, le paranoïaque éprouve le sentiment de parvenir à une<br />

congruence du mot et de la chose, de sorte que le néologisme constitue une porte d'entrée dans le<br />

royaume du savoir absolu.<br />

Un tel signifiant ne se nourrit plus d'une circulation dialectique (ne se modifie plus dans<br />

l'échange), il se fige, se chosifie, il devient une lettre inerte (plus connecté à d'autre signifiants).<br />

C'est un élément où se condense la jouissance du psychosé.<br />

Du fait de cette incapacité dialectique, on dit que le psychotique est hors discours, mais il<br />

n'est pas hors langage. (Il est dans le symbolique aussi mais part à la dérive, ou figé, manque de ce<br />

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