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PSYCHOPATHOLOGIE Les Psychoses

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Psychopathologie <strong>Les</strong> psychoses<br />

"<strong>Les</strong> significations sont toujours phalliques, ce qui n'est pas le cas du sens" (Lacan).<br />

Des éléments linguistiques peuvent être organisé de façon correcte dans une langue<br />

compréhensible sans qu'une signification ne s'en dépose nécessairement. Ex: une langue étrangère,<br />

on peut parler un langue étrangère sans comprendre ce qu'on dit. Réciter des choses qu'on ne<br />

comprend pas. Capacités mnémoniques étonnantes chez certains autistes. Tout cela sans que le sujet<br />

n'y mette du sien, que sa jouissance fonctionne.<br />

Pour qu'advienne la signification, il ne suffit pas de l'émission ou de l'enregistrement d'un<br />

matériel signifiant, il faut encore que le sujet y mette du sien (celui qui parle ou celui qui écoute). Si<br />

ce n'est pas le cas, le sens reste incertain. Ce qui autorise Lacan à considérer l'énigme comme le<br />

comble du sens.<br />

La signification d'un terme renvoie toujours à d'autres significations. <strong>Les</strong> mots du<br />

dictionnaire ne se définissent que par d'autres mots du dictionnaire. (C'est une difficulté pour le<br />

psychotique, recours au néologisme où le mot = la chose) Il faut trancher dans ce matériel plus ou<br />

moins ambigu, il faut arrêter le renvoi infini d'un terme à un autre. C'est ce que permet un élément<br />

qui porte la présence du sujet, grace auquel l'énoncé prend vie, le phallus.<br />

L'articulation de cette présence du sujet au langage, Lacan la saisit par l'entremise du<br />

signifiant phallique (fonction de l'inconscient) de sorte que toute signification ne saurait être que<br />

phallique. (Sinon, on est dans le sens, et donc dans l'ambigu)<br />

Dans la déroulement d'un énoncé dans lequel un auditeur ou un locuteur sont attentifs, le<br />

sens renvoie toujours à un élément qui se trouve en avant ou qui revient sur lui même. Il est en<br />

permanence anticipé, mais pour qu'un signifiant se dépose, l'advenu d'un processus de bouclage<br />

s'avère nécessaire. La valeur donnée au premier terme de la phrase ne se décide que rétroactivement<br />

avec l'arrivée du dernier terme. Ex: con...cu...pis...cence.<br />

De surcroît ce phénomène intervient à tous les niveaux du discours, à celui du mot, de la<br />

phrase, jusqu'à un ensemble d'énoncés. Le même texte peut prendre une signification différente<br />

quand l'auteur se révèle autre que le signataire anticipé.<br />

Le point d'arrêt qui permet de décider de la signification est mis en jeu par le signifiant<br />

phallique qui représente le sujet et sa jouissance.<br />

Quand sa fonction n'intervient pas en raison de la forclusion du Nom-du-Père, on assiste à<br />

une carence de la rétroaction, de sorte que le sens peut rester indécis (schizophrénie), ou bien au<br />

contraire il se fige (paranoïa), le sens devient signification de signification.<br />

Le phallus intervient pour normativer le langage du sujet, il fait barrage à un investissement<br />

trop intense d'inventions hors discours (néologismes). (Pour Lacan 4 grands discours, lien social)<br />

(Névrose: langage dialectique, psychose: langage privé)<br />

La description de l'émergence de la carence de la signification phallique faite par A. Artaud<br />

quelques année avant que sa psychose ne devienne avérée est remarquable de précision. Elle montre<br />

que l'anticipation du sens persiste sans que l'effet de signification en tant que produit fini parvienne<br />

à se déposer.<br />

"Cet état, écrit-il en 1932, où tout effort d'esprit étant dépouillé de son automatisme<br />

spontané, est pénible, aucune phrase ne naît complète et toute armée, toujours vers la fin, un mot, le<br />

mot essentiel, manque (ça reste ouvert, suspendu), alors que, commençant à prononcer j'avais la<br />

sensation qu'elle était parfaite et aboutie. Dès lors que le mot précis ne vient pas, qui pourtant avait<br />

été pensé, au bout de la phrase commencée, c'est ainsi que ma durée interne se vide et fléchit par un<br />

mécanisme analogue pour le mot manquant à celui qui a commandé le vide général et central de<br />

toute ma personnalité (lié à la carence paternelle). Je ne peux rien approfondir car la notion efficace<br />

de ce que je vise m'est retirée dans son acception et dans ses développements internes (jusqu'à son<br />

être) au moment où je veux la saisir."<br />

Il rapporte à juste titre la fragmentation de sa pensée à la carence de l'aptitude à produire une<br />

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