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Enseignement Obligatoire de T erm S - Dossier 2 : Convergence lithosphérique et ses effets -<br />
Dans le massif alpin, massif montagneux le plus élevé d’Europe, on retrouve de nombreux<br />
témoignages de l’histoire passée de la mise en place de cette chaîne de montagne de collision.<br />
IV-1 Des traces de l’ouverture de l’océan alpin<br />
Dans la partie ouest de l’arc alpin, dans le massif de Belledonne, on retrouve des blocs basculés<br />
(Doc. 17) et des failles normales, témoins d’une phase en distension lointaine, datée de – 190 Ma. Ces<br />
structures correspondent à une marge continentale passive. A cette époque la croûte continentale en s’étirant,<br />
s’était alors peu à peu amincie pour finalement se fracturer et donner naissance à un rift continental (l’équivalent<br />
du rift est-africain) dans lequel s’engouffre la mer avant de former un véritable océan.<br />
Des sédiments anté-rift (datés de -245 à -200 Ma), syn-rift (-200 à -155 Ma), et post-rift (-155 à -<br />
135 Ma), caractéristiques des marges passives apparaissent à travers toutes les Alpes, dans les zones<br />
dauphinoise, briançonnaise et liguro-piémontaise (Doc. 18). On retrouve aussi bien des sédiments de plaine<br />
côtière, de plate-forme continentale, de talus continental que des sédiments de plancher océanique retraçant<br />
le processus d’océanisation et l’approfondissement progressif de l’océan.<br />
Dans la zone interne de l’arc alpin, dans le massif du Chenaillet, des roches à l’aspect de « peau de<br />
serpent », des ophiolites (ophio = serpent, lithos = pierre), ont été décrites (Doc. 19). Elles sont constituées de la<br />
succession de coussins basaltiques, gabbro et péridotites serpentinisées. Les ophiolites sont âgées de – 150 à –<br />
80 Ma. Ces roches sont les vestiges de l’ancien plancher de l’océan alpin, écaillées, raclées puis obductées<br />
c’est-à-dire charriées sur le continent lors de la collision continentale.<br />
IV-2 Des traces de la fermeture de l’océan alpin<br />
La subduction se caractérise notamment par l’apparition de roches métamorphiques de haute<br />
pression (1 GPA) -basse température (500°C) : schistes bleus à glaucophane et éclogites à jadéite et grenat.<br />
A la faveur d’une remontée rapide de matériel profond, la présence de schistes bleus et d’éclogites<br />
(plus ou moins altérés car ramenés en surface et donc hors de leurs conditions de stabilité) témoignent d’une<br />
ancienne zone de subduction et donc de la fermeture d’un océan (Doc. 20).<br />
IV-3 Des preuves de la collision continentale<br />
La présence de plis et de failles inverses caractérisent les zones de <strong>com</strong>pression et prouvent la<br />
convergence (Doc. 21).<br />
Les chevauchements et nappes de charriage (Massifs de la Dent Blanche et du Cervin, Doc. 22)<br />
correspondent au déplacement de lambeaux de croûte ou de lithosphère de grande taille sur plusieurs km<br />
ou dizaines de km. Sous l’effet de la convergence, les roches se fracturent et glissent sur des couches plus<br />
plastiques (généralement du gypse ou des argiles du Trias –200 Ma). Ces structures sont d’excellents témoins<br />
de la collision continentale et du raccourcissement des croûtes continentales en présence.<br />
L’analyse sismique (Doc. 22) montre que le Moho atteint 50 km sous les Alpes (contre 30 km dans<br />
les bassins sédimentaires ou 10 sous le plancher océanique). Ce sur-épaississement crustal, nommé racine<br />
crustale, s’explique par le raccourcissement de la croûte continentale et les chevauchements qui ont pour<br />
effet immédiat d’épaissir la lithosphère continentale dans la zone de collision et ainsi de générer les reliefs.<br />
A la manière d’un iceberg, la partie immergée de la montagne est beaucoup plus importante que la partie visible,<br />
d’où la racine crustale profonde. Raccourcissement et chevauchements génèrent des frottements à l’origine des<br />
séismes enregistrés, encore de nos jours dans les Alpes par exemple.<br />
IV-4 Le devenir de la chaîne alpine<br />
Toutes les roches de surface sont soumises en permanence à l’altération et à l’érosion, c’est-àdire<br />
à leur destruction mécanique et chimique. Les produits de démantèlement sont transportés et déposés dans<br />
les bassins sédimentaires et au fond des océans. Cette érosion est d’autant plus intense que les reliefs sont<br />
marqués. Les montagnes sont donc le siège d’une intense érosion.<br />
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Samuel Remérand 2007-2008