Enjeux éthiques en santé mentale : repères éthiques - Institut ...
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<strong>Enjeux</strong> <strong>éthiques</strong> <strong>en</strong> <strong>santé</strong><br />
m<strong>en</strong>tale : <strong>repères</strong> <strong>éthiques</strong><br />
Par Jocelyne Saint-Arnaud Ph.D.<br />
Université de Montréal<br />
Colloque CH. Louis-H. Lafontaine et CH. Douglas<br />
Hôtel Sheraton, Laval<br />
23 octobre 2009<br />
Plan de la prés<strong>en</strong>tation<br />
La définition de l’éthique de la <strong>santé</strong><br />
La distinction <strong>en</strong>tre l’<strong>en</strong>jeu, le problème et le<br />
dilemme <strong>éthiques</strong><br />
La clarification des valeurs<br />
Les <strong>repères</strong> pour prév<strong>en</strong>ir, analyser et<br />
résoudre les problèmes <strong>éthiques</strong><br />
Un modèle de processus décisionnel<br />
intégrant la dim<strong>en</strong>sion éthique<br />
Un retour sur les situations problématiques<br />
J.Saint-Arnaud
Éthique de la <strong>santé</strong><br />
Id<strong>en</strong>tification, analyse et résolution des<br />
problèmes <strong>éthiques</strong> qui survi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t dans<br />
l’interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> <strong>santé</strong>, que ce soit dans le<br />
soin direct, la prév<strong>en</strong>tion ou la promotion, la<br />
recherche, l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t ou la gestion.<br />
(Saint-Arnaud, 2006)<br />
J. Saint-Arnaud 3<br />
L’<strong>en</strong>jeu éthique<br />
Enjeu éthique: objet de discussions<br />
théoriques suscitées par des développem<strong>en</strong>ts<br />
sci<strong>en</strong>tifiques ou des<br />
changem<strong>en</strong>ts dans les pratiques, qui<br />
suscit<strong>en</strong>t des conflits de valeurs dans le<br />
domaine de la <strong>santé</strong>. Ex.: <strong>en</strong>jeux<br />
<strong>éthiques</strong> suscités par la<br />
désinstitutionnalisation <strong>en</strong> <strong>santé</strong><br />
m<strong>en</strong>tale.<br />
J.Saint-Arnaud
<strong>Enjeux</strong> <strong>éthiques</strong> suscités par la mise <strong>en</strong> place<br />
d’unités mobiles <strong>en</strong> psycho-gériatrie dans la<br />
communauté<br />
Selon un programme d’évaluation et de traitem<strong>en</strong>t<br />
psycho-gériatrique, mis <strong>en</strong> place par des infirmières<br />
dans la communauté à Baltimore (Blass et al,<br />
2006), les nouveaux <strong>en</strong>jeux <strong>éthiques</strong> sont:<br />
L’établissem<strong>en</strong>t d’une alliance thépareutique vs le droit au<br />
refus de traitem<strong>en</strong>t<br />
La protection de la confid<strong>en</strong>tialité vs la protection du pati<strong>en</strong>t<br />
La protection de l’autonomie vs l’application de la bi<strong>en</strong>faisance<br />
L’arrêt de traitem<strong>en</strong>t vs les bénéfices apportés<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Le problème éthique<br />
Problème éthique: conflit de valeurs se<br />
manifeste quand le s<strong>en</strong>s de l'interv<strong>en</strong>tion<br />
qui vise au bi<strong>en</strong>-être de la personne ou du<br />
groupe est m<strong>en</strong>acé, voire nié. Ex.:<br />
cont<strong>en</strong>tions injustifiées<br />
J.Saint-Arnaud
Situation problématique<br />
Madame X est âgée de 88 ans et vit seule dans sa maison.<br />
Elle a une fille qui la visite et l’aide dans certaines tâches.<br />
Elle sort peu, mais conserve des contacts avec ses amies<br />
par téléphone.<br />
Diagnostics: trouble de délire de persécution, trouble<br />
neuro-cognitif léger, traits de personnalité paranoïde et<br />
histrionique; hypert<strong>en</strong>sion et hypothyroïdie.<br />
Elle est suivi par un omnipratici<strong>en</strong> du CLSC.<br />
Elle se s<strong>en</strong>t persécutée par son <strong>en</strong>tourage et par l’hôpital<br />
voisin qui lui <strong>en</strong>voie des ondes négatives et des bruits,<br />
causant des pertes de cheveux et autres changem<strong>en</strong>ts<br />
physiques. À cause de cela, elle téléphone à cet hôpital et<br />
à la police plusieurs fois par semaine pour se plaindre. Elle<br />
s’occupe à rédiger ses plaintes et à préparer une poursuite<br />
judiciaire contre l’hôpital.<br />
Situation problématique(suite)<br />
Aux deux semaines, elle reçoit la visite d’un infirmier de l’équipe de<br />
psycho-gériatrie avec qui un li<strong>en</strong> de confiance a été tissé. Celui-ci a<br />
pu l’am<strong>en</strong>er à l’hôpital pour r<strong>en</strong>contrer un psychiatre de l’équipe.<br />
La pati<strong>en</strong>te refuse tout traitem<strong>en</strong>t antipsychotique prét<strong>en</strong>dant qu’elle<br />
n’est pas folle. Tout ce qu’elle souhaite, c’est que d’autres personnes<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>d<strong>en</strong>t les mêmes bruits et qu’elles <strong>en</strong> témoign<strong>en</strong>t devant le<br />
tribunal.<br />
Elle refuse toute aide, notamm<strong>en</strong>t les services offerts par l’unité de<br />
mainti<strong>en</strong> à domicile du CLSC; elle veut de l’aide pour faire le ménage<br />
mais ne fait confiance à personne.<br />
Elle veut déménager mais ne s’<strong>en</strong> s<strong>en</strong>t pas le courage. Elle ne veut<br />
ri<strong>en</strong> donner. Elle se s<strong>en</strong>t dépassée et découragée, disant qu’elle n’a<br />
personne pour l’aider.<br />
Les membres de l’équipe se s<strong>en</strong>t<strong>en</strong>t dépourvus au regard des<br />
multiples refus et de l’ambival<strong>en</strong>ce manifestée par cette dame. Ils<br />
jug<strong>en</strong>t qu’un milieu de vie protégé serait plus approprié pour elle.
Le dilemme éthique<br />
Dilemme éthique: problème éthique qui implique un<br />
choix <strong>en</strong>tre deux cours d’actions qui sont<br />
éthiquem<strong>en</strong>t justifiés et qui s’exclu<strong>en</strong>t mutuellem<strong>en</strong>t,<br />
ce qui implique que de choisir l’un, c’est aller à<br />
l’<strong>en</strong>contre des valeurs et des normes qui appui<strong>en</strong>t<br />
l’autre cours d’action (Reigle & Boyle, 2000;<br />
Beauchamp et Childress, 2001). Ex.: transmette ou<br />
non des données confid<strong>en</strong>tielles.<br />
Situation impliquant un dilemme<br />
éthique<br />
Jérémie B., jeune homme de 19 ans<br />
Atteint d’un trouble dépressif majeur<br />
A été hospitalisé à la suite d’une t<strong>en</strong>tative de<br />
suicide<br />
Son état s’est amélioré grâce à une médication<br />
appropriée et des séances de psychothérapie<br />
Le psychiatre qui le suit est prêt à signer son<br />
congé, mais lors d’une <strong>en</strong>trevue pour <strong>en</strong><br />
discuter avec son pati<strong>en</strong>t, il demande à celui-ci<br />
s’il peut transmettre des données inscrites à son<br />
dossier à un médecin du CLSC qui assurera le<br />
suivi après sa sortie de l’hôpital.
Situation impliquant un dilemme<br />
éthique (suite)<br />
Jérémie refuse catégoriquem<strong>en</strong>t que quoi que ce<br />
soit prov<strong>en</strong>ant de son dossier soit transmis, de peur<br />
d’<strong>en</strong> subir des préjudices par la suite.<br />
Le psychiatre se demande s’il doit transmettre les<br />
informations pertin<strong>en</strong>tes au médecin qui pr<strong>en</strong>dra la<br />
relève ou s’il doit plutôt respecter la volonté du<br />
pati<strong>en</strong>t. Il p<strong>en</strong>se que pour son bi<strong>en</strong>-être futur, il<br />
devrait s’assurer que le garçon puisse bénéficier<br />
d’une continuité dans les soins. Il p<strong>en</strong>se aussi que<br />
de respecter sa volonté mettra grandem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> péril<br />
la qualité des soins futurs. Par ailleurs, transgresser<br />
ses volontés peut miner la relation de confiance<br />
établie et décourager le jeune homme de chercher<br />
des soins si nécessaire.<br />
La clarification des valeurs :un préalable à<br />
l’analyse des problèmes <strong>éthiques</strong><br />
Valeur: tout ce qui fait l’objet d’une attitude<br />
d’adhésion, de refus ou de jugem<strong>en</strong>t critique<br />
(Jacques, 1989)<br />
Clarification des systèmes de valeurs personnels,<br />
professionnels et institutionnels<br />
Conflits pot<strong>en</strong>tiels <strong>en</strong>tre les différ<strong>en</strong>ts systèmes de<br />
valeurs<br />
Démarche de clarification des valeurs permet<br />
d’évaluer et dans une certaine mesure de prév<strong>en</strong>ir<br />
les conflits qui devi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des barrières à<br />
l’interv<strong>en</strong>tion de <strong>santé</strong><br />
J.Saint-Arnaud
Valeurs sous-jac<strong>en</strong>tes<br />
Dilemme sur la confid<strong>en</strong>tialité<br />
Transmettre les données<br />
Bi<strong>en</strong>-être de la personne<br />
visé<br />
Torts pot<strong>en</strong>tiels évités<br />
<strong>en</strong> termes de suivi et de<br />
continuité des soins<br />
Réponse à son besoin<br />
de manière adéquate<br />
Ne pas les transmettre<br />
Respect des volontés<br />
de la personne<br />
Mainti<strong>en</strong> de la relation<br />
de confiance<br />
Torts pot<strong>en</strong>tiels évités<br />
<strong>en</strong> termes de<br />
stigmatisation et de<br />
discrimination<br />
Origine des <strong>repères</strong> <strong>en</strong> éthique de la <strong>santé</strong><br />
Trois axes ont permis de développer des<br />
<strong>repères</strong> pour guider les décisions et les<br />
comportem<strong>en</strong>ts <strong>en</strong> <strong>santé</strong><br />
Serm<strong>en</strong>ts et codes de déontologie<br />
Bioéthique (casuistique et approche par principes)<br />
Éthique du caring<br />
J. Saint-Arnaud 14
Repères <strong>éthiques</strong> dans les processus<br />
décisionnels <strong>en</strong> éthique de la <strong>santé</strong><br />
J.Saint-Arnaud, 2 009<br />
Les normes légales<br />
Chartes canadi<strong>en</strong>ne et québécoise<br />
Le Code civil<br />
La Loi sur la Santé et services sociaux<br />
Les Codes de déontologie<br />
Le respect des normes légales est souv<strong>en</strong>t<br />
considéré comme la base du comportem<strong>en</strong>t<br />
éthique<br />
J.Saint-Arnaud
Les lignes directrices<br />
Offr<strong>en</strong>t des cadres de référ<strong>en</strong>ce pour des processus<br />
décisionnels interdisciplinaires t<strong>en</strong>ant compte des<br />
pratiques exemplaires dans un domaine de la <strong>santé</strong> (y<br />
inclus la pratique basée sur des résultats probants), des<br />
lois, des normes déontologiques et des principes<br />
<strong>éthiques</strong>.<br />
Ex: Déclaration conjointe sur la prév<strong>en</strong>tion des conflits<br />
<strong>éthiques</strong> <strong>en</strong>tre les prestataires de soins de <strong>santé</strong> et les<br />
personnes recevant les soins (1999) par l'Association<br />
canadi<strong>en</strong>ne des soins de <strong>santé</strong>, l'Association médicale<br />
canadi<strong>en</strong>ne, l'Association des infirmières et infirmiers du<br />
Canada et l'Association catholique canadi<strong>en</strong>ne de la<br />
<strong>santé</strong><br />
J. Saint-Arnaud 17<br />
Les théories <strong>éthiques</strong><br />
Les théories <strong>éthiques</strong> justifi<strong>en</strong>t rationnellem<strong>en</strong>t le choix<br />
des principes qui serviront de <strong>repères</strong> dans les décisions<br />
qui concern<strong>en</strong>t des problèmes <strong>éthiques</strong>.<br />
C’est l’interv<strong>en</strong>tion de soin qui guide le choix des théories<br />
<strong>éthiques</strong> pertin<strong>en</strong>tes dans le domaine de la <strong>santé</strong>.<br />
L’interv<strong>en</strong>tion de soin n’est pas éthiquem<strong>en</strong>t neutre. Elle<br />
«vise à rétablir ou à maint<strong>en</strong>ir un niveau d’intégrité,<br />
d’équilibre ou de <strong>santé</strong>, affecté ou m<strong>en</strong>acé par des<br />
facteurs internes ou externes, au moy<strong>en</strong> des<br />
connaissances, de l’expéri<strong>en</strong>ce et des approches<br />
développées dans chacune des disciplines de la <strong>santé</strong>»<br />
(Boitte et Saint-Arnaud, 2001).<br />
J. Saint-Arnaud 18
Soignant<br />
ou<br />
Interv<strong>en</strong>ant<br />
Saint-Arnaud, Marrakesh, 2009<br />
Qualités du<br />
soignant ou<br />
de<br />
l’interv<strong>en</strong>ant<br />
Théories<br />
de la vertu<br />
Devoirs du<br />
soignant ou de<br />
l’interv<strong>en</strong>ant<br />
Normes et<br />
théories<br />
déontologiques<br />
Part<strong>en</strong>ariat<br />
Éthique du caring<br />
Acte de soin<br />
ou<br />
Interv<strong>en</strong>tion de <strong>santé</strong><br />
Équité<br />
Théories de la justice<br />
Théories et <strong>repères</strong> <strong>éthiques</strong><br />
J.Saint-Arnaud<br />
Buts et<br />
finalités de<br />
l’interv<strong>en</strong>tion<br />
Théories<br />
téléologiques<br />
Soigné<br />
ou<br />
Bénéficiaire<br />
Conséqu<strong>en</strong>ces sur<br />
le soigné ou le<br />
bénéficiaire<br />
Théories<br />
conséqu<strong>en</strong>cialistes<br />
et utilitaristes<br />
Théories Repères<br />
Théories de la vertu Caractéristiques personnelles (ouverture à<br />
l’autre, empathie, etc) et principalem<strong>en</strong>t<br />
l’int<strong>en</strong>tion droite de l’ag<strong>en</strong>t<br />
Théories déontologiques Devoirs reliés aux buts professionnels<br />
visés<br />
Théories téléologiques Finalité de l’acte de soin: bi<strong>en</strong>-être du<br />
bénéficiaire<br />
Théories conséqu<strong>en</strong>cialistes Conséqu<strong>en</strong>ces sur l’individu, la famille, le<br />
et utilitaristes<br />
groupe, la communauté, la population.<br />
Théories de la justice Équité dans la réponse aux besoins et dans<br />
l’allocation des services <strong>en</strong> <strong>santé</strong><br />
Théories <strong>en</strong> éthique<br />
Relations humaines, responsabilité,<br />
du caring<br />
réponse adéquate aux besoins
Principes <strong>éthiques</strong> et devoirs générés<br />
Respect de<br />
l’autonomie de la<br />
personne<br />
Bi<strong>en</strong>faisance/<br />
non-malfaisance<br />
Mettre <strong>en</strong> place les conditions d’un processus<br />
décisionnel cons<strong>en</strong>suel<br />
Cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t libre et éclairé<br />
Confid<strong>en</strong>tialité des données personnelles<br />
Respect de la vie privée<br />
Minimiser les torts et maximiser les bénéfices<br />
Les bénéfices doiv<strong>en</strong>t être supérieurs aux torts <strong>en</strong><br />
considérant le court, moy<strong>en</strong> et long terme<br />
Justice Favoriser une égalité d’accès aux soins quels que<br />
soi<strong>en</strong>t le rev<strong>en</strong>u, le rang social, la culture…<br />
Répondre aux besoins sanitaires de manière adéquate<br />
et <strong>en</strong> temps opportun<br />
Caring Mettre <strong>en</strong> place les conditions de relations de soin<br />
harmonieuses et efficaces<br />
Répondre aux besoins selon une approche globale<br />
Assumer ses responsabilités<br />
J. Saint-Arnaud 21<br />
Le processus décisionnel<br />
Cadre procédural pour la résolution d’un<br />
problème ou d’un dilemme éthique<br />
Favorise la considération des élém<strong>en</strong>ts<br />
ess<strong>en</strong>tiels à l’analyse selon une approche<br />
constructiviste et dialectique<br />
Encadre la démarche réflexive d’analyse de la<br />
situation problématique<br />
Ne constitue pas une garantie de résultats<br />
éthiquem<strong>en</strong>t bons<br />
J.Saint-Arnaud
Processus décisionnel intégrant la dim<strong>en</strong>sion éthique<br />
J.Saint-Arnaud<br />
9.Choisir une<br />
option<br />
8. Prés<strong>en</strong>ter et<br />
discuter les options<br />
proposées<br />
7.Procéder à<br />
L’analyse<br />
10.Évaluer<br />
l’interv<strong>en</strong>tion<br />
6.Id<strong>en</strong>tifier<br />
les <strong>repères</strong><br />
<strong>éthiques</strong><br />
1.Id<strong>en</strong>tifier<br />
Le problème<br />
Modèle de<br />
Saint-Arnaud (2009)<br />
1-Id<strong>en</strong>tifier le problème<br />
5. Id<strong>en</strong>tifier les<br />
normes et<br />
contraintes<br />
2.Id<strong>en</strong>tifier les<br />
faits pertin<strong>en</strong>ts<br />
3. Id<strong>en</strong>tifier les<br />
personnes, rôles<br />
et valeurs<br />
4.Id<strong>en</strong>tifier les<br />
options possibles<br />
Le problème éthique liée aux soins de Josianne<br />
est de nature macro-éthique. Il implique<br />
plusieurs institutions. Idéalem<strong>en</strong>t, elle devrait<br />
pouvoir recevoir des soins <strong>en</strong> <strong>santé</strong> m<strong>en</strong>tale<br />
quand elle est <strong>en</strong> prison et quand elle <strong>en</strong> sort.<br />
C’est un problème d’allocation des ressources et<br />
de volonté politique. Il concerne aussi un<br />
problème de micro-éthique: comm<strong>en</strong>t éviter<br />
qu’elle ne se blesse?<br />
J.Saint-Arnaud
1-Id<strong>en</strong>tifier le problème<br />
Le problème de Madame X se prés<strong>en</strong>te dans le cadre<br />
des services à la communauté. Il est lié à la négation<br />
par cette personne de ses problèmes de <strong>santé</strong><br />
m<strong>en</strong>tale, au refus de soin, aux conséqu<strong>en</strong>ces néfastes<br />
prévisibles pour elle et ses proches. Problème<br />
d’éthique clinique (micro-éthique).<br />
Le dilemme du psychiatre de Jérémie réside dans la<br />
difficulté à faire un choix qui aura des conséqu<strong>en</strong>ces<br />
positives et négatives sur ses traitem<strong>en</strong>ts futurs. Ce<br />
problème est méso-éthique, il concerne la continuité<br />
des soins assurés par plusieurs établissem<strong>en</strong>ts.<br />
J.Saint-Arnaud<br />
2-Id<strong>en</strong>tifier les faits pertin<strong>en</strong>ts<br />
Pour ce faire, la casuistique offre un modèle<br />
selon quatre grands thèmes:<br />
Indications de <strong>santé</strong><br />
Volontés du pati<strong>en</strong>t<br />
Qualité de vie<br />
Contexte<br />
(Voir détails <strong>en</strong> annexe 1)<br />
J.Saint-Arnaud
Exemples de <strong>repères</strong>: le cas de Mme X<br />
Madame X: une évaluation de son aptitude à cons<strong>en</strong>tir<br />
ou refuser des soins de <strong>santé</strong> indique qu’elle ne satisfait<br />
pas au premier critère du Hastings C<strong>en</strong>ter (1987) <strong>en</strong><br />
fonction de quoi une personne est apte :<br />
si elle peut compr<strong>en</strong>dre les informations qui sont pertin<strong>en</strong>tes <strong>en</strong><br />
regard de la décision à pr<strong>en</strong>dre<br />
si elle peut délibérer <strong>en</strong> fonction des buts et valeurs qu’elle<br />
poursuit<br />
si elle peut communiquer ses décisions<br />
Hastings C<strong>en</strong>ter (1987)<br />
Voir Annexe 1 pour autres grilles d’évaluation de l’aptitude<br />
Le fait que Madame X soit inapte autorise l’équipe à<br />
intégrer un proche dans les processus décisionnels.<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Exemples de <strong>repères</strong>: Mme X<br />
Le Code civil donne des indications sur la manière dont<br />
un tiers doit participer aux décisions de soins:<br />
Celui qui cons<strong>en</strong>t à des soins pour autrui ou qui les refuse est<br />
t<strong>en</strong>u d’agir dans le seul intérêt de cette personne <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ant<br />
compte, dans la mesure du possible, des volontés que cette<br />
dernière a pu manifester.<br />
S’il exprime un cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t, il doit s’assurer que les soins<br />
seront bénéfiques, malgré la gravité et la perman<strong>en</strong>ce de certains<br />
de leurs effets, qu’ils sont opportuns dans les circonstances et<br />
que les risques prés<strong>en</strong>tés ne sont pas hors de proportion avec le<br />
bi<strong>en</strong>fait qu’on <strong>en</strong> espère<br />
Si un tiers participe aux décisions de soin, il doit donc<br />
pr<strong>en</strong>dre une décision dans l’intérêt de la personne <strong>en</strong><br />
cause.<br />
J.Saint-Arnaud
Exemples de <strong>repères</strong>: le cas de Jérémie<br />
Le Code civil confère à Jérémie le droit au refus de<br />
traitem<strong>en</strong>t. Cep<strong>en</strong>dant, le code de déontologie médicale<br />
indique qu’il existe des exceptions au respect de la<br />
confid<strong>en</strong>tialité : lorsque le pati<strong>en</strong>t ou la loi l’y autorise ou<br />
lorsqu’il y a une raison impérative et juste ayant trait à la<br />
<strong>santé</strong> ou à la sécurité du pati<strong>en</strong>t ou de son <strong>en</strong>tourage<br />
(art.20,par 5)<br />
Les conditions d’un refus libre et éclairé sont-elles<br />
remplies? Le psy. a-t-il expliqué à son pati<strong>en</strong>t les<br />
conséqu<strong>en</strong>ces possibles de son refus <strong>en</strong> termes de suivi<br />
adéquat et ses rétic<strong>en</strong>ces à donner suite à ses volontés.<br />
Lui a-t-il expliqué aussi à qui il transmettrait les données<br />
et dans quel but?<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Exemple de <strong>repères</strong> : le cas de Jérémie<br />
Par ailleurs, le principe de bi<strong>en</strong>faisance impose de<br />
choisir la meilleure décision <strong>en</strong> vue de promouvoir le<br />
bi<strong>en</strong>-être de son pati<strong>en</strong>t. De plus une répartition<br />
équitable des ressources indiquerait aussi de pr<strong>en</strong>dre<br />
une décision <strong>en</strong> fonction de son bi<strong>en</strong>-être.<br />
Des normes <strong>éthiques</strong> s’oppos<strong>en</strong>t ici à des normes<br />
légales, si les conditions d’un refus libre et éclairé sont<br />
remplies.<br />
J.Saint-Arnaud
Analyse<br />
Ayant <strong>en</strong> main les faits pertin<strong>en</strong>ts et les <strong>repères</strong> appropriés,<br />
l’analyse s’effectue <strong>en</strong> approfondissant la signification des<br />
principes dans un contexte donné.<br />
Cette démarche s’inscrit dans une pratique réflexive visant à<br />
prév<strong>en</strong>ir ou solutionner un problème éthique. Elle s’oppose à<br />
la solution facile du laisser faire. Elle demande un certain<br />
courage.<br />
L’interprétation des principes à partir des faits propres à<br />
chaque cas soulèv<strong>en</strong>t souv<strong>en</strong>t des t<strong>en</strong>sions, conflits de<br />
valeurs, des conflits <strong>en</strong>tre les exig<strong>en</strong>ces morales des<br />
principes, voire <strong>en</strong>tre les exig<strong>en</strong>ces des principes et les<br />
normes légales. Les résultats de l’étude de Blass et al (2006)<br />
nous le montr<strong>en</strong>t (diapo 5).<br />
Analyse<br />
J.Saint-Arnaud<br />
En cas de conflits, la pratique nous oblige à faire des choix<br />
qui demeur<strong>en</strong>t la responsabilité de l’individu et de son<br />
équipe.<br />
Il faut alors hiérarchiser les valeurs, notamm<strong>en</strong>t celles des<br />
principes <strong>en</strong> conflit, pour arriver à solutionner chaque cas<br />
concret à la lumière des caractéristiques qui lui sont<br />
propres.<br />
Devant des conflits <strong>en</strong>tre le respect de l’autonomie (refus de<br />
traitem<strong>en</strong>t) et le bi<strong>en</strong>-être du pati<strong>en</strong>t, l’équipe de Baltimore a<br />
choisi de favoriser le bi<strong>en</strong>-être du pati<strong>en</strong>t (sécurité, besoins<br />
de traitem<strong>en</strong>ts, obligation de traiter et d’hospitaliser) <strong>en</strong><br />
considérant l’urg<strong>en</strong>ce de l’interv<strong>en</strong>tion, la vulnérabilité de la<br />
cli<strong>en</strong>tèle, la gravité de ses atteintes (malnutrition,<br />
déshydratation, troubles psychiatriques sévères) son<br />
inaptitude présumée ou confirmée.<br />
J.Saint-Arnaud
Analyse<br />
Les facteurs considérés justifi<strong>en</strong>t la coercition opérée <strong>en</strong><br />
cas d’urg<strong>en</strong>ce. Par ailleurs, des brèches à la confid<strong>en</strong>tialité<br />
sont effectuées pour favoriser le bi<strong>en</strong>-être de la personne.<br />
Les relations humaines sont jugées importantes dans<br />
l’amélioration de l’état de <strong>santé</strong>. L’éthique du caring est à<br />
l’œuvre, notamm<strong>en</strong>t <strong>en</strong> favorisant des relations humaines<br />
harmonieuses quand le danger pour la personne <strong>en</strong> cause<br />
et les autres n’est pas immédiat. Du point de vue de<br />
l’équité, ces personnes ne sont plus abandonnées à ellemême.<br />
Leur droit aux services de <strong>santé</strong> est reconnu.<br />
En un mot, les exig<strong>en</strong>ces des principes de<br />
bi<strong>en</strong>faisance/non-malfaisance, d’équité et de caring sont<br />
remplies, à l’<strong>en</strong>contre de la doctrine du cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t libre<br />
et éclairé, chère au droit et à la bioéthique.<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Retour sur la situation impliquant Mme X<br />
La politique adopté par l’équipe de Baltimore pourrait<br />
servir de modèle au problème posé par le cas de Mme<br />
X. Une alliance thérapeutique pourrait être t<strong>en</strong>tée par<br />
l’infirmier du service de psycho-gériatrie.<br />
Du fait que la dame ne répond pas aux critères<br />
d’aptitude selon trois modèles différ<strong>en</strong>ts, l’alliance<br />
thérapeutique pourrait inclure la fille de la dame pour<br />
arriver à ce qu’elle décide par elle-même d’aller vivre<br />
dans un <strong>en</strong>droit supervisé qu’elle choisirait elle-même.<br />
Cette recommandation devrait être réitérée aussi<br />
souv<strong>en</strong>t que nécessaire, sans att<strong>en</strong>dre qu’une situation<br />
mal<strong>en</strong>contreuse résulte de son refus de toute aide<br />
extérieure.<br />
J.Saint-Arnaud
Retour sur la situation de Jérémie<br />
Deux options s’offr<strong>en</strong>t au clinici<strong>en</strong>: respecter le refus de<br />
transmettre les données ou revoir le pati<strong>en</strong>t pour<br />
compr<strong>en</strong>dre la nature de son objection, pr<strong>en</strong>dre du temps<br />
avec lui pour lui expliquer quelles sont les données qui<br />
seront transmises, à qui elles seront transmises et les<br />
mesures prises pour protéger ces données dans le milieu<br />
qui assurera le suivi. En faisant cette démarche, il ne perd<br />
pas la confiance du pati<strong>en</strong>t, il respecte son autonomie, il<br />
s’assure d’un suivi plus efficace et plus équitable, il adopte<br />
une attitude de caring.<br />
S’il refuse toujours, le clinici<strong>en</strong> lui expliquera qu’il doit le<br />
faire pour son propre bi<strong>en</strong>-être.<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Retour sur la situation de Jérémie (suite)<br />
Les risques de la première option concerne la vie de<br />
Jérémie, si les désirs suicidaires revi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t, et que les<br />
par<strong>en</strong>ts et les interv<strong>en</strong>ants du CLSC ne peuv<strong>en</strong>t pas agir<br />
rapidem<strong>en</strong>t et de manière efficace.<br />
Si le clinici<strong>en</strong> choisit la première option, il satisfera au<br />
principe du respect de l’autonomie de la personne, mais<br />
n’aura pas respecté les exig<strong>en</strong>ces des autres principes.<br />
J.Saint-Arnaud
Conclusion<br />
Il arrive heureusem<strong>en</strong>t que plusieurs théories ou<br />
principes indiqu<strong>en</strong>t la même solution, à partir de points<br />
de départ différ<strong>en</strong>ts. C’est alors une garantie <strong>en</strong>core plus<br />
grande de la moralité de la décision ou de l’interv<strong>en</strong>tion.<br />
Dans une telle démarche, la compét<strong>en</strong>ce professionnelle<br />
est ess<strong>en</strong>tielle, puisque sans une bonne connaissance<br />
des caractéristiques bio-psycho-sociales de ces cas, les<br />
solutions apportées pourrai<strong>en</strong>t être totalem<strong>en</strong>t<br />
inadéquates ou tout à fait inapplicables.<br />
L’éthique de la <strong>santé</strong> n’est pas qu’une affaire de comité<br />
d’éthique. Chacun devrait pouvoir utiliser les <strong>repères</strong><br />
apportés par les théories et les principes <strong>éthiques</strong> <strong>en</strong><br />
visant au bi<strong>en</strong>-être du bénéficiaire.<br />
J.Saint-Arnaud<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Annexe 1.1: Collecte de données sur les faits pertin<strong>en</strong>ts:<br />
les indications de <strong>santé</strong><br />
Quels sont les problèmes de <strong>santé</strong> du pati<strong>en</strong>t, ses diagnostics et<br />
pronostic?<br />
Quelle est la nature des problèmes? Aigus, chroniques, émerg<strong>en</strong>ts,<br />
réversibles<br />
Quels sont les buts des traitem<strong>en</strong>ts et des soins? Quelles sont les<br />
probabilités de succès des interv<strong>en</strong>tions?<br />
Quels sont les plans de soins?<br />
Quels sont les plans de soins <strong>en</strong> cas d’insuccès des thérapies?<br />
Comm<strong>en</strong>t ce pati<strong>en</strong>t peut-il bénéficier des soins médicaux et<br />
infirmiers et comm<strong>en</strong>t des torts peuv<strong>en</strong>t-ils être évités?<br />
Adaptation par J. Saint-Arnaud d’un tableau de Jons<strong>en</strong>, Siegler et Winslade<br />
(2002), Clinical Ethics, p. 11
Annexe 1.2: Collecte de données sur les faits pertin<strong>en</strong>ts:<br />
les volontés du pati<strong>en</strong>t<br />
Quelles sont les préfér<strong>en</strong>ces du pati<strong>en</strong>t au regard de ses<br />
traitem<strong>en</strong>ts et de ses soins?<br />
Le pati<strong>en</strong>t est-il apte à cons<strong>en</strong>tir m<strong>en</strong>talem<strong>en</strong>t et légalem<strong>en</strong>t?<br />
Qu’est-ce qui constitue une évid<strong>en</strong>ce d’inaptitude dans son<br />
cas?<br />
A-t-il antérieurem<strong>en</strong>t exprimé des préfér<strong>en</strong>ces? Directives<br />
anticipées, testam<strong>en</strong>t biologique, mandat?<br />
S’il est inapte, est-il représ<strong>en</strong>té légalem<strong>en</strong>t? Qui est son<br />
représ<strong>en</strong>tant? Fait-il les choix appropriés <strong>en</strong> utilisant les<br />
standards admis?<br />
Le pati<strong>en</strong>t a-t-il été informé des bénéfices et des risques? A-t-il<br />
bi<strong>en</strong> compris l’information? A-t-il cons<strong>en</strong>ti sans coercition?<br />
Le pati<strong>en</strong>t refuse-t-il de coopérer? Si oui, Pourquoi?<br />
Le droit éthique et légal du pati<strong>en</strong>t à participer aux processus<br />
décisionnels est-il respecté?<br />
Adaptation par J. Saint-Arnaud d’un tableau de Jons<strong>en</strong>, Siegler et<br />
Winslade (2002), Clinical Ethics, p. 11<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Annexe 1.3: Collecte de données sur les faits pertin<strong>en</strong>ts:<br />
la qualité de vie<br />
Quelles sont les chances pour le pati<strong>en</strong>t d’un retour à une vie<br />
normale, avec ou sans traitem<strong>en</strong>t?<br />
Y a-t-il des distorsions (bias) dans l’évaluation que fait l’équipe<br />
de soin de la qualité de vie du pati<strong>en</strong>t?<br />
Quelles sont les séquelles physiques, m<strong>en</strong>tales et sociales<br />
probables si le traitem<strong>en</strong>t réussit?<br />
La condition de <strong>santé</strong> prés<strong>en</strong>te ou future du pati<strong>en</strong>t peut-elle<br />
inciter à juger la vie indésirable?<br />
Y a-t-il une raison de cesser le traitem<strong>en</strong>t?<br />
A-t-on prévu des soins palliatifs et de confort?<br />
Adaptation par J. Saint-Arnaud d’un tableau de Jons<strong>en</strong>, Siegler et<br />
Winslade (2002), Clinical Ethics, p. 11<br />
J.Saint-Arnaud
Annexe 1.4: Collecte de données sur les faits pertin<strong>en</strong>ts: le<br />
contexte<br />
Y a-t-il des problèmes familiaux qui peuv<strong>en</strong>t influ<strong>en</strong>cer les<br />
décisions de soins et de traitem<strong>en</strong>ts?<br />
Y a-t-il des problèmes dans l’équipe de soin qui peuv<strong>en</strong>t<br />
influ<strong>en</strong>cer les décisions de soins et de traitem<strong>en</strong>ts?<br />
Y a-t-il des facteurs financiers et économiques <strong>en</strong> cause?<br />
Y a-t-il des facteurs religieux et culturels <strong>en</strong> cause?<br />
Y a-t-il des raisons de briser la confid<strong>en</strong>tialité?<br />
Y a-t-il un problème d’attribution des ressources?<br />
Quels sont les implications légales des décisions de soins et<br />
de traitem<strong>en</strong>ts?<br />
La recherche clinique ou l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t sont-ils <strong>en</strong> cause?<br />
Y a-t-il des conflits d’intérêts <strong>en</strong>tre les membres de l’équipe de<br />
soin ou des conflits d’intérêts institutionnels <strong>en</strong> cause?<br />
Adaptation par J. Saint-Arnaud d’un tableau de Jons<strong>en</strong>, Siegler et<br />
Winslade (2002), Clinical Ethics, p. 11<br />
J.Saint-Arnaud<br />
Annexe 2.1 : Grille d’évaluation de l’aptitude<br />
selon une perspective clinique<br />
1-capacité de recevoir, compr<strong>en</strong>dre, ret<strong>en</strong>ir et répéter<br />
l'information;<br />
2- capacité de percevoir les relations <strong>en</strong>tre l'information<br />
reçue et la situation clinique;<br />
3- capacité d'intégrer et d'ordonner l'information reçue<br />
selon une perception réaliste;<br />
4- capacité de choisir une option, de donner des raisons<br />
convaincantes et d'une certaine façon de persévérer<br />
dans ce choix;<br />
5- capacité de communiquer son choix aux autres de<br />
manière non équivoque.<br />
Pellegrino & D.C. Thomasma (1988)<br />
J.Saint-Arnaud
Annexe 2.2 : Les critères de Nouvelle-Écosse<br />
(jurisprud<strong>en</strong>ce)<br />
«1) Est-ce que le pati<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>d la nature de la<br />
maladie pour laquelle on lui propose un traitem<strong>en</strong>t?<br />
2) Est-ce que le pati<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>d la nature et le but du<br />
traitem<strong>en</strong>t?<br />
3) Est-ce que le pati<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>d les risques associés à<br />
ce traitem<strong>en</strong>t?<br />
4) Est-ce que le pati<strong>en</strong>t compr<strong>en</strong>d les risques à <strong>en</strong>courir<br />
s'il ne subit pas le traitem<strong>en</strong>t?<br />
5) Est-ce que la maladie du pati<strong>en</strong>t affecte sa capacité à<br />
cons<strong>en</strong>tir?» (Le mot de la Curatrice publique, 1, 1995, p. 1)<br />
<br />
J.Saint-Arnaud<br />
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