Bulletin municipal n°43 - Lutterbach
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RETOUR VERS LE PASSE<br />
A la recherche des barrières<br />
A la recherche des barrières<br />
disparues (Première partie)<br />
Pour des raisons de sécurité, les passages à niveau disparaissent de plus en plus de l’infrastructure ferroviaire et de<br />
nos paysages, au point qu’il est parfois diffi cile d’en retrouver les traces. Partons donc en exploration !<br />
Notre quête commence en pleine forêt, le long de la voie ferrée Mulhouse-Thann en direction de Wittelsheim. Peu<br />
après la limite communale, nous rencontrons un reste de clairière. Un poirier et de magnifi ques iris blancs y poussent,<br />
bien incongrus en pleine forêt. Avec quelques restes de fondations, c’est tout ce qui subsiste d’une ancienne maison<br />
de garde barrière dont les habitants ont fait partie de la communauté de <strong>Lutterbach</strong>, bien que vivant sur le ban de Wittelsheim.<br />
La porte d’entrée de la maison donnait sur la voie ferrée dont elle n’était séparée que par une mince bande<br />
de terrain. Il fallait donc y entrer… en évitant de frôler les trains.<br />
Lorsque l’évolution des techniques permit progressivement de supprimer les nombreux garde-voies de la ligne (un par<br />
kilomètre à l’origine !) et certains gardes-barrière, les maisons de garde deviennent de simples logements de fonction<br />
pour le personnel de la SNCF. Cette maison « forestière » abrita donc avant-guerre la famille Schmidlin puis la famille<br />
Payant jusqu’à son départ suivi de démolition vers 1950. Les montants de la barrière ont disparu il y a une dizaine<br />
d’années. Ils restaient les dernières balises d’un passage aujourd’hui refermé par la forêt.<br />
En retournant vers <strong>Lutterbach</strong>, on croisera encore un passage condamné depuis plusieurs années et qui portait le<br />
surnom de « barrière noire » (s’Schwàrza Bàrrier) puis un troisième passage à niveau, autrefois non gardé et équipé<br />
depuis peu d’une nouvelle barrière automatique : la seule du village.<br />
Notre dernière pause (avant un second épisode à venir) se fait au terrain des gens du voyage. Là se dressait une première<br />
maison de garde-barrière, habitée par les familles Richert et Krust, dont la fi lle Odile Krust, épouse Mangeney,<br />
a été la dernière préposée à cette barrière supprimée dans les années 1950.<br />
Plus en arrière, entre les deux lignes de chemin de fer, se dressait une seconde maison à deux logements, construite<br />
en 1862 par la Compagnie des Chemins de Fer de l’Est. Sa barrière une fois supprimée, elle servit également de<br />
logement de fonction aux familles Hoffmann, Bouhouche et Wilhelm jusqu’en 2004. Les archives nous apprennent<br />
que pour la construction de cette maison, trop proche de la forêt, une dérogation a du être demandée au Conservateur<br />
des forêts du Haut-Rhin. Ce dernier l’autorisa, avec pour motif le fait que la maison reviendra à l’Etat à la fi n de la<br />
concession de la Compagnie de l’Est. Mais c’est bien la prévision du TGV (et non pas la disparition de la SNCF !) qui<br />
a fait totalement démolir la maison en 2006.<br />
Damien Kuntz – AHL, avec le témoignage d’Alice Brunner née Schillinger<br />
La maison de 1862 était visible depuis le stade Odile Mangeney, née Krust<br />
www.mairie-lutterbach.fr<br />
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