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Tango<br />
Des chansons interprétées<br />
par un duo sublime<br />
d’Argentines, Sandra<br />
Guida et Alejandra<br />
Radano – les Hermanas,<br />
ce sont elles. Deux<br />
fausses jumelles aux<br />
jambes puissantes et<br />
aux bouches dévorantes,<br />
leurres carnivores, statues<br />
vivantes dont les serretête<br />
sont des mains noires<br />
aux ongles vernis de<br />
rouge.Blondes, blafardes<br />
de maquillage, agressives<br />
et vêtues de capes<br />
blanches, de combinaisons<br />
rouges, de robes sombres<br />
de crépon à dominante<br />
orange ou bleue, ce sont<br />
des sœurs à la sensualité<br />
fouettarde, comme le<br />
théâtre d’Arias en impose<br />
tant. Elles chantent<br />
comme elles jouent et<br />
comme elles font rire,<br />
violemment.<br />
Libération<br />
_<br />
Quelles voix ! Quelle<br />
présence scénique ! Des<br />
vedettes de music-hall<br />
comme on n’en voit plus<br />
beaucoup.<br />
Pariscope<br />
HERmANAS<br />
AlFREdO ARIAS (buENOS AIRES / PARIS)<br />
SANdRA guIdA / AlEJANdRA RAdANO<br />
Arias, le metteur en scène argentin de toutes<br />
les distances, depuis l’Histoire du théâtre, Peines<br />
de cœur d’une chatte anglaise, Luxe et Comédie<br />
policière au Trocadéro.<br />
Alfredo Arias créa Luxe au Palace, rue<br />
Montmartre, une espèce d’hommage à l’envers<br />
des Folies Bergères et son corps de ballet aux<br />
seins étoilés. Les stars d’un jour descendaient<br />
en fanfare le grand escalier. Le regard acidulé<br />
d’un demi siècle sur le précédent. Et puis à<br />
la surprise générale, il assuma le temps d’un<br />
spectacle la direction artistique de ces mêmes<br />
Folies Bergères tant l’obsédait le surréalisme kitch<br />
de cette tradition de la revue. Un peu comme<br />
Philippe Decouflé le fait au Crazy Horse. L’ère<br />
du strass et des tableaux vivants. C’était les nuits<br />
tango de Buenos Aires et celles des chanteurs<br />
et danseurs argentins, de ce caf’conc magique<br />
qui va de Carlos Gardel à la môme Piaf,<br />
Mistinguett et Joséphine Baker.<br />
Arias a déniché pour ce faire deux chanteuses<br />
inouïes. Arpentant la scène de leurs grandes<br />
guibolles, mais quelle classe, quelles voix !<br />
On se croirait à l’Olympia des grands jours.<br />
Et le tango l’emporte de justesse sur le répertoire<br />
parisien.<br />
Alfredo Arias est également au rendez-vous,<br />
nous donnant le borsalino sur l’oreille, une sorte<br />
de mini-conférence illustrée sur ce music-hall<br />
dont il a l’instinct et la science. Une présence<br />
amusée à la Woody Allen.<br />
Jo Dekmine<br />
Conception et mise en scène : Alfredo Arias Texte : Alfredo Arias et René De Ceccatty Avec : Sandra<br />
Guida, Alejandra Radano & Alfredo Arias Chorégraphie : Gustavo Wons Maître de chant : Ana Carfi<br />
_<br />
www.alfredo-arias.com<br />
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