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Lila Downs<br />
Rio Loco<br />
Édition Spéciale<br />
texte ¬ Nicolas Mathé - photos ¬ © DR<br />
Face à l’adversité, on peut dire que les organisateurs<br />
de Rio loco ont tenu la barre.<br />
Contraints de renoncer, presque au dernier<br />
moment, à ce qui fait l’authenticité du festival,<br />
la thématique géographique, ils ont<br />
réussi à concocter une programmation<br />
brillante et originale tout en gardant une<br />
identité d’ouverture sur le monde et de découverte.<br />
bienvenue dans le village global<br />
de la musique.<br />
Tous les festivals du monde se contenteraient<br />
largement d’une telle affiche<br />
au vu de la qualité et de l’originalité<br />
des artistes programmés. Mais Rio<br />
loco n’est pas comme les autres. et si<br />
cette édition 2011 s’annonce particulièrement<br />
spectaculaire, du côté des<br />
organisateurs, il reste un léger goût<br />
d’inachevé. Car ce fleuve fou ne se tient<br />
décidément pas tranquille et après les<br />
polémiques de 2009 qui ont un temps<br />
assombri l’avenir de l’événement, cette<br />
année c’est la thématique du Mexique<br />
qui a été torpillée pour raisons diplomatiques.<br />
pierre jaouen et Santiago<br />
Diaz, les programmateurs musicaux du<br />
festival, qui avaient quasiment bouclé<br />
leur sélection au moment de l’incident,<br />
n’ont pu que constater les dégâts. « On<br />
était forcément déçus, on avait réussi à<br />
monter des projets super intéressants et<br />
puis le Mexique est un pays qui n’a pas<br />
Bombino<br />
Bonga<br />
la médiatisation qu’il mérite par rapport<br />
à sa richesse musicale », regrette Santiago.<br />
et au-delà du sentiment pénible<br />
pour des acteurs culturels de se sentir<br />
dépassés par des intérêts supérieurs, il<br />
y a la crainte que l’âme du festival en pâtisse,<br />
comme l’explique pierre ; « quand<br />
les artistes viennent d’un même pays,<br />
cela crée une certaine ambiance, une<br />
émulation, ils se connaissent et s’invitent<br />
à jouer les uns avec les autres ».<br />
une fois la pilule avalée, il a donc fallu<br />
se remobiliser et les deux compères ont<br />
vite récolté les fruits du réseau entretenu<br />
depuis des années et ont ainsi pu mesurer<br />
l’aura du festival. « En quinze jours,<br />
on était inondé de propositions, tout le<br />
monde s’est tourné vers nous et en très<br />
peu de temps, on a refait un listing de<br />
projets possibles », raconte Santiago.<br />
libérés des contraintes géographiques,<br />
de nouveaux critères ont dû être établis ><br />
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