Prema - La revue de l'Organisation Sathya Sai France
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LE MONDE EST CE QU’IL EST,<br />
CAR NOUS SOMMES CE QUE NOUS SOMMES<br />
Par le Dr Rajeshwari Patel<br />
(Tiré <strong>de</strong> Heart2Heart – le journal sur Internet <strong>de</strong>s auditeurs <strong>de</strong> Radio <strong>Sai</strong> -<br />
<strong>Sai</strong> Inspires du dimanche 16 septembre 2007)<br />
<strong>Sai</strong> Ram et salutations pleines d’amour <strong>de</strong> Prashānti Nilayam. Nous publions ce dimanche un article<br />
du Dr Rajeshwari Patel, ancienne étudiante <strong>de</strong> l’Université <strong>de</strong> Bhagavān, et actuellement chargée<br />
d’enseignement au Département d’Anglais <strong>de</strong> l’Université Śrī <strong>Sathya</strong> <strong>Sai</strong>, au campus d’Anantapur.<br />
S<br />
i vous regar<strong>de</strong>z attentivement, très loin à l’horizon, vous pourrez voir se former lentement le temple<br />
d’une gloire et d’une prospérité futures. Mais êtes-vous conscients que c’est par l’empilement <strong>de</strong> chaque<br />
brique sur une autre que le temple se construit ? Brique après brique, le futur prend forme, ou est amené<br />
à prendre forme, et il faut que vous sachiez que « votre brique », « ma brique », « chaque brique » comptera<br />
dans la construction d’une In<strong>de</strong> meilleure et d’un mon<strong>de</strong> plus heureux.<br />
Il est connu que dans tous les pays qui ont une page <strong>de</strong> gloire à raconter, celle-ci est associée aux quelques<br />
grands hommes qui se sont élevés au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong>s multitu<strong>de</strong>s béotiennes et qui ont marqué <strong>de</strong> leur empreinte<br />
l’histoire du mon<strong>de</strong>. C’est d’eux dont nous avons désespérément besoin aujourd’hui, dans notre pays.<br />
Quel dommage qu’une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> la fierté que nous avons d’appartenir à une gran<strong>de</strong> nation telle que la<br />
nôtre provienne <strong>de</strong>s nobles réalisations <strong>de</strong> nos ancêtres. Il ne mérite pas son nom ce pays dont les gens<br />
chantent la gloire <strong>de</strong> leurs ancêtres, tout en ayant cessé <strong>de</strong> faire toute chose pour laquelle on se souviendrait<br />
d’eux avec révérence, après leur mort.<br />
Le simple fait qu’une nation possè<strong>de</strong> <strong>de</strong>s minerais précieux dans les entrailles <strong>de</strong> son sol ne la rend pas<br />
prospère. Ils doivent être extraits, puis affinés et, enfin, placés entre les mains <strong>de</strong>s « valeureux ».<br />
Nombre <strong>de</strong> nos jeunes gens reconnaissent à peine la valeur <strong>de</strong> la riche culture dont nous avons hérité. Je me<br />
souviens d’une chose que j’ai lue il y a quelques années, concernant l’insistance avec laquelle les étudiants<br />
étrangers du Oak Ridge Institute of Nuclear Studies d’Amérique étaient sollicités pour <strong>de</strong>s discours dans les<br />
cercles <strong>de</strong> la région. Après que l’un <strong>de</strong>s étudiants indiens eut fait un exposé particulièrement brillant sur la<br />
culture indienne, il fut félicité. Celui-ci répondit : « Honnêtement, c’est ici, aux USA, que j’en ai appris le plus<br />
sur le sujet. On m’a posé tellement <strong>de</strong> questions sur l’In<strong>de</strong> auxquelles je ne pouvais répondre que j’ai décidé <strong>de</strong><br />
me cultiver sur mon pays, dans votre bibliothèque municipale. »<br />
Nous <strong>de</strong>vrions être comme cet Indien qui, lorsqu’un Anglais lui <strong>de</strong>manda un jour pourquoi il consacrait tant <strong>de</strong><br />
temps à la philosophie dvaita (dualisme), advaita (non-dualisme) et visishtadvaita (non-dualisme qualifié),<br />
répondit : « Pourquoi dépensez-vous tant <strong>de</strong> temps et d’énergie à essayer <strong>de</strong> gravir <strong>de</strong>s sommets montagneux ?<br />
Comment cela va-t-il ai<strong>de</strong>r l’humanité ? » Lorsque l’Anglais insista en disant que ses efforts étaient une preuve<br />
<strong>de</strong> la conquête <strong>de</strong> la Nature par l’homme, l’Indien répliqua promptement : « Vous<br />
faites la conquête <strong>de</strong>s sommets, nous faisons la conquête <strong>de</strong>s idées ! »<br />
Swāmi Vivekānanda définit l’éducation comme la manifestation <strong>de</strong>s facultés qui<br />
sont déjà latentes en l’homme. Mais le processus <strong>de</strong> manifestation n’est pas simple.<br />
Il nécessite souvent un « guru » véritable. Si nous disons que, <strong>de</strong> nos jours, nous ne<br />
trouvons pas <strong>de</strong> guru qui soit prêt à enseigner à ses élèves <strong>de</strong> manière désintéressée,<br />
nous <strong>de</strong>vons aussi admettre que nous ne trouvons pas non plus, <strong>de</strong> nos jours,<br />
d’élèves qui aient l’humilité et l’empressement <strong>de</strong> s’asseoir aux Pieds du Guru et <strong>de</strong><br />
l’écouter avec une dévotion empreinte <strong>de</strong> révérence, en quête <strong>de</strong> connaissance. Au<br />
contraire, comme l’archange Satan, nous considérons que nous sommes auto-créés,<br />
que nous apprenons seuls et que nous ne dépendons <strong>de</strong> personne ni <strong>de</strong> rien pour<br />
l’éducation <strong>de</strong> nos âmes.<br />
Swāmi Vivekananda<br />
<strong>Prema</strong> n°78 – 3 e trimestre 2009