histoire de Binche - Mémoires du Hainaut

114 HISTOIRE DE LA. VILLE DE BINCHE.
un magnifique palais d'où il tira les prisonniers; ensuite il
revint en triomphe avec les autres chevaliers auprès de l'empereur.
On se reposa le mardi, car il y avait beaucoup de personnes
blessées parmi les seigneurs qui avaient pris part au tournoi de
la veille. Le mercredi, la régente et le prince d'Espagne, son
neveu, visitèrent le château de Mariemont, récemment construit
sur les plans de Jacques du Brœucq. Le soir de ce même jour,
ils revinrent à Binche. Dans la nuit, on vit arriver au palais
quatre dames masquées savoir: la comtesse de Boussu, la comtesse
du Rœulx, la princesse d'Épinoy et la comtesse de Mansfeld.
Elles étaient accompagnées par le prince de Piémont et
trois autres chevaliers en costume vénitien et portant des armes
cachées sous leurs vêtements. Il8 formèrent ensemble un quadrille
dans la grande salle, et pendant qu'ils prenaient· leurs
ébats survinrent quatre autres chevaliers également armés et
qui attaquèrent vigoureusement les premiers. Bientôt après
huit nouveaux chevaliers s'élancèrent aussi dans la salle, prirent
les armes contre ceux qui étaient en lutte et leur enlevèrent les
quatre dames masquées. Les vainqueurs conduisirent sur des
chariots leurs belles prisonnières à Mariemont et ils s'établirent
dans un "bastillon" que la rfgente avait fait élever à proximité
de sa maison de plaisance. Alorslesgentishommes qui n'avaient
pu empêcher ce rapt sollicitèrent de l'empereur l'autorisation de
reprendre par la force les quatre dames qu'on leur avait ravies:
ce qui leur fut accordé de bonne grâce. Dès le lendemain matin,
on prit les dispositions nécessaires pour faire le siège de la forteresse
où s'étaient retirés les ennemis. Elle affectait la forme
d'un château flanqué de quatre tours; l'intérieur était" remparé
de vingt-cinq pieds épais de terre t " et l'extérieur emmuraillé
de planches peintes en pierres taillées sur trois côtés et de
briques sur le quatrième en face de la maison de plaisance de
Mariemont. Cette place improvisée était défendue par Philippe
de Lalaing comte d'HoogstraBten, qui avait sous ses ordres
trente gentilshommes de haut lignage et soixante fantassins de