histoire de Binche - Mémoires du Hainaut

INSTRUCTION PUBLIQUE. ·543
religieuse qui fut fort en vogue dans quelques villes des Pays­
Bas jusqu'à l'époque de la suppression des établissements monastiques.
Gilles de Binche, cet artiste éminent qui occupa un
rang très distingué parmi les musiciens du Xv e siècle, fut peutêtre
l'un des premiers élèves de la maîtrise annexée à la collégiale
de Saint-U rsmer et ce serait là qu'il aurait puisé les
premiers éléments de l'art qu'il exerça avec tant de distinction
à la cour de Philippe-le-Bon, duc de Bourgogne. Plus tard,
la dotation affectée à l'entretien des choraux fut notablement
augmentée et ceux-ci jouirent de grands avantages 1.
L'emploi de chantres ou de musiciens gagistes était fort
recherché et les jeunes Binchois, pour s'y faire admettre, se
livraient à l'étude avec un zèle ardent. On y trouva dans la
suite les éléments qui servirent à constituer, sous la dénomination
de Sainte-Cécile, une société de musique dont l'existence
nous est révélée par des documents de la seconde moitié
du XVIIIe siècle.
En 1760, cette association résolut de travailler avec ardeur
à l'amélioration tant de la musique profane que de la musique
religieuse, par l'exécution, faite en commun, de morceaux de
concert, de motets et de messes. A cet effet, elle formula un
règlement spécial qui fut adopté le 7 décembre. Il est revêtu
de la signature de six membres de la société de Sainte-Cécile.
Les 4 premiers articles avaient été arrêtés par ceux-ci, le 23
novembre précédent, de concert avec Jacques Soileux, P .-S.-G.
Durieux, F. Stevens, A.-J. Soileux et Ursmer Delmotte, lesquels
supplièrent" Monsieur le doïen du chapitre de se déclarer
le protecteur de leur confiance, et de leur tracer quelques
règles pour aller au but proposé. "
A la suite des statuts dont nous venons de parler, on fait connaître
que les grands vicaires de la collégiale ont été choisis et
nommés, en qualité de receveur et de trésorier de la société.
François Stevens, organiste, et Antoine-Joseph Soileux, clo-
1 ARCHIVES DU ROYAUME. Chambre des comptes, nO 46,628.