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Doctorants du CERHIO - synthèse 21 janv 2013 - Université Rennes 2

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Centre de Recherches Historiques de l’Ouest<br />

(<strong>CERHIO</strong>- CNRS UMR 6258)<br />

****<br />

Activités des <strong>Doctorants</strong><br />

Janvier <strong>2013</strong>


Ce livret présente les résumés de thèse de l'ensemble des doctorants <strong>du</strong> <strong>CERHIO</strong>, qui<br />

dépendent de quatre universités (<strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine, <strong>Université</strong> de Bretagne Sud, <strong>Université</strong><br />

d'Angers, <strong>Université</strong> de <strong>Rennes</strong> II). A la fin <strong>du</strong> livret se trouve une liste des publications des<br />

doctorants <strong>du</strong> <strong>CERHIO</strong>, classée par ordre alphabétique. Seules les publications les plus<br />

significatives (articles dans des revues à comité de lecture, les ouvrages, les articles inclus dans un<br />

ouvrage collectif, les actes de colloques publiés) ont été mentionnées, dans une limite de 5 par<br />

doctorants. Les comptes-ren<strong>du</strong>s d'ouvrage, et les articles de vulgarisation publiés dans la presse ou<br />

dans des revues non sélectives, n'ont pas été inscrits dans cette liste.<br />

Table des matières<br />

*********************<br />

I. <strong>Doctorants</strong> de l'<strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans). ....................................................................... 3<br />

II. <strong>Doctorants</strong> de l'<strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient). ................................................................. 13<br />

III. <strong>Doctorants</strong> de l'<strong>Université</strong> d'Angers............................................................................................. 19<br />

IV. <strong>Doctorants</strong> de l'<strong>Université</strong> de <strong>Rennes</strong> II....................................................................................... 39<br />

V. Publications des <strong>Doctorants</strong> <strong>du</strong> <strong>CERHIO</strong>...................................................................................... 65


I. <strong>Doctorants</strong> de l'<strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Corentin MAUNOURY<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : corentin.maunoury@wanadoo.fr<br />

Directeur(s) : Frédérique PITOU, Benoît MUSSET<br />

Première inscription : 2012<br />

Titre de la thèse : Les magistrats de la France de l’Ouest (XVIIe – XVIII e siècles).<br />

L’hypothèse que ce travail cherchera à étayer est que les magistrats, en France, dans l’Ouest en<br />

particulier où l’on connaît l’importance de la notabilité, apparaissent comme des modèles de comportement,<br />

à la fois sur le plan politique (ce sont en général de fidèles défenseurs de la monarchie) et religieux (les<br />

manuels de droit qu’utilisent le magistrats sont, à cet égard, très déférents). Il nous semble que cette<br />

caractéristique est <strong>du</strong>e à un certain nombre de facteurs dont nous voudrions mesurer l’importance par une<br />

comparaison avec les mêmes gens de justice dans un autre contexte géographique.<br />

Le cadre étudié pour la France serait l’Ouest, c’est à dire, sous l’Ancien Régime, approximativement<br />

les intendances de Tours et de Poitiers (Le Maine, l’Anjou, la Touraine, le Saumurois, le Poitou). Ce sont des<br />

territoires qui se trouvent dans le ressort <strong>du</strong> Parlement de Paris, cela exclut donc la Bretagne (parlement de<br />

<strong>Rennes</strong>), la Normandie (parlement de Rouen), le Sud-Ouest (parlement de Bordeaux).<br />

Le cadre chronologique dans lequel ce travail sera réalisé est la fin <strong>du</strong> XVIIe et le XVIIIe siècle (les<br />

ordonnances de 1667 et 1670 sur les justices civile et criminelle fixant une borne commode). Il conviendrait,<br />

dans un premier temps, de mesurer l’importance numérique et la qualité des gens de justice. Mesurer le<br />

nombre de professionnels de la justice par rapport au nombre d’habitants, c’est déterminer l’importance de<br />

l’encadrement de la population. En faire une typologie suppose d’essayer de lister les tribunaux existant sur<br />

cet espace, en établissant une hiérarchie, depuis les petites justices seigneuriales ou royales jusqu’au<br />

parlement (en l’excluant), et en n’oubliant pas les tribunaux dits d’exception (siège des traites, des aides, <strong>du</strong><br />

grenier à sel, de l’élection…). Il s’agira également d’étudier les magistrats en tant que corps professionnel<br />

revendiquant une place centrale dans la société. L’unité de la culture, valeurs et modes de vie sera interrogée<br />

au regard de la grande diversité des activités et des positions sociales. Seront analysées les prétentions<br />

politiques, sociales et morales d’un groupe qui assimile sa fonction à un « sacerdoce laïque » (Benoît<br />

Garnot).<br />

L’étude s’intéressera à la vénalité des offices de judicature et à ce que cela implique d’indépendance<br />

mais aussi de fidélité au pouvoir. Le modèle là est évidemment le parlementaire (qui est exclu de l’étude) et<br />

l’ensemble <strong>du</strong> monde des hommes de loi se réfère à ses discours et à ses valeurs. Il serait intéressant<br />

d’essayer de voir jusqu’où s’étend cette influence parlementaire.<br />

A chaque étape de ce travail, la situation de l’Ouest français sera comparée à celle d’un pays voisin.<br />

Le regard pourrait être porté sur un comté anglais. Pourront également être réalisées, et ceci mettra en<br />

évidence les caractéristiques de l’Ouest français, la typologie des institutions et des gens de justice, le rapport<br />

entre ces derniers et la population ainsi que leur rapport au pouvoir central. Le rôle que jouent les magistrats<br />

en France pourrait être mieux compris en le comparant avec une situation dans laquelle se conjuguent<br />

pouvoir central modéré par une assemblée élue et absence de vénalité.<br />

Marie SINISCALCO<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : marie.siniscalco@hotmail.com<br />

Directrice : Nadine VIVIER<br />

Première inscription : 2008<br />

Titre de la thèse : Les bibliothèques militaires dans la formation académique des officiers français au<br />

XIXème siècle (1789 – 1914).<br />

La Révolution Française est une rupture majeure à l’origine de la naissance des bibliothèques<br />

militaires de l’époque contemporaine. Elles se construisent et se définissent par un patrimoine intellectuel,


artistique et éthique propre à la société française. Ce sujet envisage leur étude à travers la formation<br />

intellectuelle et technique des militaires au sein de cinq écoles militaires majeures entre 1789 et 1914 à<br />

savoir Polytechnique, Saint-Cyr, l’Ecole navale de Brest, l’école de médecine navale de Rochefort et l’école<br />

de cavalerie de Saumur. L’enseignement, l’armée et le monde des bibliothèques sont les trois champs<br />

d’études qui s’entremêlent. En effet, leur évolution est concomitante à l’émergence <strong>du</strong> nouveau visage de<br />

l’armée. Cette dernière est totalement régénérée et renouvelée, <strong>du</strong> citoyen en armes émerge le soldat, le bras<br />

armé de la nation. Elle a donc besoin d’hommes instruits, formés, de techniciens militaires. C'est une<br />

réflexion actualisée des outils de formation et des processus d'acculturation tant militaires, techniques,<br />

culturels et é<strong>du</strong>catifs. Par processus d'acculturation, il faut comprendre une étude entre savoir et engagement<br />

pour appréhender les mécanismes de cooptation des officiers. La question posée est de comprendre en quoi<br />

les bibliothèques militaires sont un outil pédagogique participatif à l’élaboration de l’armée de la nation<br />

française entre 1789 et 1914. Pour y répondre, il faut expliciter la fondation politique des bibliothèques, puis<br />

leurs implantations dans les écoles à travers leurs particularismes et leurs identités propres et synthétiser la<br />

constitution d’un modèle de « bibliothèque militaire française ».<br />

La richesse et la particularité des fonds témoignent de la naissance d’espaces spécialisées qui<br />

contribuent à la construction de l’armée en renforçant la formation scientifique et militaire des officiers. Plus<br />

précisément, les axes développés portent sur la culture dispensée aux militaires à travers des enseignements<br />

spécifiques, et surtout sur un aspect encore en friche dans la recherche, celui de la valeur patrimoniale de ces<br />

espaces. Les thèmes abordés relèvent alors de notions propres à la bibliothéconomie, c’est-à-dire la mise en<br />

place de pratiques particulières. Il s’agit de définir son statut, d’aborder les spécificités de l’organisation<br />

matérielle ou intellectuelle à travers les questions de stockage, conservation et communication <strong>du</strong> contenu<br />

des collections, des moyens de transmission <strong>du</strong> savoir et de l'importance d'une bibliothèque riche et érudite<br />

dans la formation des futurs officiers. Enfin, c’est la mise en lumière d’un acteur majeur, le bibliothécaire.<br />

Statut qui se professionnalise progressivement, il est la clef de voute de la structure. Il facilite l’unification<br />

des procédés et veille à leur application.<br />

Finalement, l’arrivée de nouveaux supports fait évoluer les bibliothèques militaires mais quel<br />

héritage laissent-elles à la veille de la première guerre mondiale ?<br />

Frédéric LUNEL<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : frederic.lunel@orange.fr<br />

Directeur : Dominique AVON<br />

Première inscription : 2010<br />

Titre de la thèse : Roger Braun (1910-1981). Engagement philosémite et secours aux étrangers.<br />

Le RP Roger Braun (1910-1981) est un prêtre jésuite français qui s’est très tôt intéressé au judaïsme.<br />

Lorsqu’il entame sa formation jésuite, il entend diriger son action vers les juifs de Palestine. La guerre<br />

précipite le destin de Roger Braun vers une autre direction : Aumônier général adjoint des camps de zone<br />

Sud, il tente de soustraire les internés juifs à l’occupant fait son possible pour réunir les familles dispersées,<br />

extraire les vieillards des camps, etc. Il participe au changement de politique de l’Aumônerie en lui<br />

permettant d’apporter, en plus d’un secours spirituel, une aide matérielle sans distinction de race, de religion,<br />

de nationalité : il jette les bases d’un Secours catholique international (SCI). En 1946, le SCI, fusionnant<br />

avec le Comité catholique de secours de l’Aumônerie des prisonniers de guerre <strong>du</strong> chanoine Rodhain,<br />

devient le Secours catholique. À l’issue de cette période au service <strong>du</strong> Secours catholique, il reprend son<br />

apostolat en direction des juifs et d’Israël, aux Cahiers sionniens d’abord, puis en créant sa propre revue :<br />

Rencontre chrétiens et juifs. Cette revue a pour but de favoriser la compréhension et le rapprochement entre<br />

les fidèles des deux religions. Parallèlement, il intègre la LICA, en devient Président de la Fédération de<br />

Paris et membre <strong>du</strong> Comité directeur. L’objectif de ce travail est d’établir une biographie complète <strong>du</strong> Père<br />

Roger Braun et de l’inscrire dans le courant plus large <strong>du</strong> philosémitisme catholique et de la redécouverte des<br />

origines juives <strong>du</strong> christianisme. Il convient également de comprendre la naissance de l’oeuvre de charité<br />

catholique et d’établir ce que fut son action en faveur des étrangers et réfugiés.


Hocine KERZAZI<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : hocine.kerzazi@gmail.com<br />

Directeur : Dominique AVON<br />

Première inscription : 2011<br />

Titre de la thèse : Le discours religieux dans les manuels d’arabe pour francophones.<br />

La thèse constitue une étude de survey dont l’épicentre est le discours religieux dans les manuels<br />

d’arabe présents à l'édition/distribution sur le marché français et en usage dans les sphères privées<br />

d’enseignement islamique (instituts islamiques ; groupements scolaires privés musulmans ; associations ;<br />

etc). En dehors de l'aspect quantitatif <strong>du</strong> survey, je pense qu'il est intéressant d'interroger l'aspect idéologique<br />

à travers une typologie à trois volets:<br />

1. Une didactique de l'arabe langue étrangère représentée par les efforts <strong>du</strong> service public de l’É<strong>du</strong>cation<br />

Nationale française ;<br />

2. L'utilisation de la langue arabe à coloration musulmane à travers des méthodes conçues en France et des<br />

manuels importés des pays arabo-musulmans : Son apprentissage est de deux types : il existe en premier lieu<br />

des cursus d’arabe couvrant le niveau maternel et primaire, et importés sans adaptation préalable <strong>du</strong> monde<br />

arabe. En second lieu, nous avons été frappés par l’émergence récente et massive d’un nouveau type de<br />

pro<strong>du</strong>it. Nous pourrions dire qu’il s’agit en termes éditoriaux (et nécessairement approximatifs) de « manuels<br />

d’enseignement assisté » ou encore « parascolaires »… toute chose appelant à terme une analyse et une<br />

typologie plus précises. Il s’agit de méthodes visant un lectorat familial musulman et francophone, associant<br />

parents et enfants à l’apprentissage d’un registre d’arabe fortement confessionnel, soit dans leurs termes<br />

d’origine : approche <strong>du</strong> tajwîd, premier viatique de hadith, khuluq, qisas al-anbiyâ’, etc.<br />

3. Un phénomène hybride qui se manifeste à travers l’émergence d'un troisième axe : l’enseignement de<br />

l’arabe sur plateforme web, constituant une sphère aussi nouvelle qu’effervescente, qui se décline en trois<br />

types de supports:<br />

- Le e-learning : il s’agit de services et de prestations d’instituts privés fonctionnant grâce aux Technologies<br />

de l'Information et de la Communication pour l’Enseignement (TICE) et au Traitement Automatique des<br />

Langues (TAL) ;<br />

- Les sites de partage (blogs ; forums ; réseaux sociaux ; partage vidéo) : la plupart de ces sites portent<br />

essentiellement sur la prédication islamique et intègrent une dose variable d’enseignement de l’arabe ;<br />

- Les ressources en ligne qui mettent à disposition des contenus didactiques (textes, documentation, liens,<br />

etc.) et parfois des cours plus ou moins élaborés ;<br />

Cette typologie laisse en outre observer que chaque méthode semble avoir son public. Si le premier<br />

volet s’adresse à des apprenants scolarisés ou autodidactes en situation d’enseignement extensif dispensé<br />

dans le cadre scolaire ou universitaire, les deuxième et troisième volets répondent surtout à des attentes<br />

confessionnelles d’une partie de la population musulmane pouvant se résumer à une « recherche identitaire à<br />

base « ethnique » ou religieuse ».<br />

Ces trois catégories présentent non seulement une montée des ventes (ou de fréquentations) mais en<br />

plus elles ont une application réelle dans un cadre d'enseignement qui se décline sur un panel très large<br />

depuis l'enseignement laïque jusqu'à l'enseignement privé et associatif.<br />

La problématique ultime que nous espérons faire accoucher de ce travail est donc de mesurer les<br />

rapports entre arabité et islamité à travers ces manuels; de donner une vision pondérable de la genèse de<br />

l'arabe à notre époque en France et la part de tensions couvées dans la coexistence de pratiques pédagogiques<br />

religieuses et de pratiques affranchies sur ce terrain-là.<br />

Nicolas BRETON<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : breton.nicolas@hotmail.fr<br />

Directeur : Laurent BOURQUIN et Hugues DAUSSY<br />

Première inscription : 2011<br />

Titre de la thèse : Foi et fidélité au cœur des guerres civiles : les seigneurs de Châtillon au XVIe siècle.


Le projet de thèse envisage l’étude des seigneurs de Châtillon, l’un des principaux lignages<br />

aristocratiques de la France <strong>du</strong> XVI e siècle. Apparentés avec les Montmorency par le mariage de Gaspard I er<br />

de Coligny, maréchal de France, avec la sœur <strong>du</strong> connétable, les membres de cette prestigieuse lignée<br />

acquièrent rapidement une place éminente au cœur de l’État royal. Les trois fils <strong>du</strong> maréchal sont au centre<br />

de ce projet. Odet, cardinal de Châtillon, Gaspard de Coligny, amiral de France, et François d’Andelot,<br />

colonel général de l’infanterie française jouent un rôle de premier plan dans le déclenchement et le<br />

déroulement des premières guerres de religion qui déchirent le royaume. Convertis au protestantisme, ils<br />

prennent la tête de la noblesse huguenote aux côtés <strong>du</strong> prince de Condé. Les descendants de l’Amiral<br />

forment la troisième génération. Louise, qui épouse le prince d’Orange, et François, éminent capitaine<br />

huguenot, poursuivent l’œuvre de leur père, alors que Charles se convertit au catholicisme.<br />

L’importance décisive de cette lignée pour le destin politique et religieux <strong>du</strong> royaume de France n’a<br />

cependant plus attiré la moindre étude depuis les années 1970. Seule la mort tragique de l’Amiral de Coligny,<br />

assassiné le 24 août 1572 lors <strong>du</strong> massacre de la Saint-Barthélemy, suscite régulièrement l’intérêt. Le destin<br />

des autres membres de la maison de Châtillon demeure parsemé de zones d’ombres.<br />

Ce projet de thèse n’est toutefois pas une simple biographie appliquée aux différents membres <strong>du</strong><br />

lignage, car il s’articule à deux concept : la fidélité et l’engagement religieux. Il s’agira ainsi d’étudier le<br />

réseau de clientèles <strong>du</strong> lignage et d’en comprendre les mutations à l’épreuve des guerres de religion. Cette<br />

toile sociale, composée de dizaines d’indivi<strong>du</strong>s, voire de familles entières, demeure presque totalement<br />

méconnue. Ensuite, on évaluera dans quelle mesure ce réseau a pu influencer l’action des Châtillon, et si ces<br />

liens de fidélité ont réagi aux mutations religieuses. Ainsi, comment les frères Châtillon, convertis au<br />

protestantisme, ont-ils réussi (ou pas) à entraîner leur clientèle dans le combat huguenot ? L’action politique<br />

et militaire con<strong>du</strong>ite par les membres de cette lignée, le maintien de leur puissance au cœur de l’État royal<br />

malgré leur abandon de la religion <strong>du</strong> roi, puis leur disgrâce offriront donc un dernier angle d’observation.<br />

Mathilde CHOLLET<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : mathildechollet@operamail.com<br />

Directeurs : Sylvie GRANGER et Frédérique PITOU<br />

Première inscription : 2010<br />

Titre de la thèse : L'accès à la culture des Lumières des femmes de la noblesse en milieu rural d'après les<br />

écrits de Mme de Marans.<br />

A partir des journaux intimes et autres écrits manuscrits ou publiés d'une femme de la petite noblesse<br />

<strong>du</strong> Perche Vendômois -Mme de Marans (1719-1784), le but est de dégager les thèmes principaux évoqués<br />

dans ses journaux et de s'interroger sur ses choix de sujets traités. Seront aussi abordées les questions des<br />

buts qu'elle attribue à ces écrits, des raisons <strong>du</strong> passage à l'écriture.<br />

Pour cela, un retour sur la vie de Mme de Marans permettra de mettre en évidence quelle a été son<br />

é<strong>du</strong>cation, puis l'usage qu'elle en a fait au cours de son existence : le contenu de ses journaux est assez varié<br />

pour évoquer la vie quotidienne d'une femme noble en son château, le réseau de sociabilité dans lequel elle<br />

joue un rôle actif, ou encore son point de vue sur des sujets moraux et philosophiques classiques ou<br />

d'actualité (amitié, passions, vertu, vérité, nature, solitude et mélancolie, nature de l'homme...).<br />

Les apports de différentes écoles historiques (microhistoire, histoire culturelle, histoire des<br />

sensibilités etc) mais aussi ceux d'autres disciplines (littérature, philosophie, psychologie) permettront de<br />

dresser un portrait de femme cultivée de l'élite rurale, mais aussi d'avoir un aperçu des moyens de la<br />

diffusion de la culture des Lumières en milieu rural.<br />

Anaïs-Trissa KHATCHADOURIAN<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : trastrouss@hotmail.com<br />

Directeur : Dominique AVON<br />

Première inscription : 2009<br />

Titre de la thèse : Moussa Sadr. Biographie intellectuelle d’un clerc chiite.


Mon travail de recherche porte sur la figure de sayyed Moussa Sadr, homme religieux libano-iranien<br />

dont le parcours, à cheval sur trois pays, l'Iran, l'Irak et le Liban est emblématique d'un certain<br />

"transnationalisme chiite". L'intérêt de mon étude réside dans l'analyse <strong>du</strong> contexte historique dans lequel<br />

s'élabore sa pensée (né en 1928 en Iran, Moussa Sadr poursuit à la fois dans les années 1940 des études<br />

religieuses à Qom et des études de droit à Téhéran puis s'installe à Nadjaf où il parfait sa connaissance de la<br />

religion) et l'influence de celle-ci sur les actions qu'il initie au Liban à partir de 1958. Son cercle de<br />

connaissances, qui regroupe tant d’éminents enseignants des différentes hawza-s qu'il fréquente, ses<br />

compagnons d'étude ainsi que ses relations familiales constitue un vaste réseau qu'il utilise et sur lequel il<br />

peut s’appuyer. Etant donné son parcours, de quelle façon Moussa Sadr parvient-il à s'inscrire dans l'espace<br />

politique, social et religieux libanais? Comment parvient-il à être une référence à la fois dans les domaines<br />

<strong>du</strong> religieux et <strong>du</strong> séculaire, entre "tradition" et "modernité"?<br />

Amin ELIAS<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : aminelias11@hotmail.com<br />

Directeur : Dominique AVON<br />

Première inscription : 2009<br />

Titre de la thèse : Michel Asmar et le Cénacle Libanais. Contribution historique à l’étude d’un phénomène<br />

de convergence culturelle dans l’espace méditerranéen (XX e siècle).<br />

Fondé par Michel Asmar en octobre 1946, le Cénacle Libanais représente, pendant un quart de<br />

siècle, un espace où se croisent deux phénomènes politico-culturels. Le premier est représenté par l’élite<br />

intellectuelle libanaise ayant pour ambition l’incarnation d’une sorte de « Force des intellectuelles »<br />

libanaise, apte à jouer un rôle décisif dans la vie politique, sociale et intellectuelle <strong>du</strong> Liban indépendant<br />

depuis 1943. Le second phénomène s’est manifesté par l’« Engagement Libanais », dont le but est de<br />

renforcer les fondements <strong>du</strong> Liban.<br />

Le « Cénacle Libanais » est le fruit <strong>du</strong> croisement de trois facteurs : le désir d’accomplir le travail<br />

des penseurs de la Nahda afin d’établir un siècle des Lumières libanais et arabe ; la grande influence de<br />

l’élite française sur l’élite libanaise ; et le besoin de l’élite libanaise de devenir une force efficace exerçant<br />

son influence sur la vie politique, sociale et intellectuelle au Liban. Indépendant de tout courant politique, de<br />

droite ou de gauche, son seul engagement est pour le Liban dont les piliers sont : « le pacte national, la<br />

construction de l’Etat, le dialogue islamo-chrétien, et la Méditerranéité ».<br />

Dès sa fondation en 1946, et jusqu’à l’éclatement des incidents de 1958, la préoccupation <strong>du</strong><br />

« Cénacle Libanais » est l’affirmation de l’indépendance de l’entité libanaise et la culture <strong>du</strong> pacte national.<br />

Des penseurs libanais comme Michel Chiha, Jawad Boulos, Kamal Djoumblat, Kamal al-Hage, Fouad<br />

Ephram al-Boustani, Charles Corm, Maurice Gemayel, Mouhyi Eddine Nsouli, Charles Malek, Edward<br />

Hnein, et beaucoup d’autres, déclarent l’ancienneté de cette entité et son enracinement, et insistent sur la<br />

culture <strong>du</strong> pacte qui rassemble tous les Libanais, chrétiens et musulmans.<br />

Pendant l’époque chéhabite (1958 – 1970), le « Cénacle Libanais » et son fondateur soutiennent le<br />

projet <strong>du</strong> nouveau président de la République Fouad Chéhab visant la construction des institutions étatiques,<br />

et le développement équilibré entre toutes les régions. La tribune <strong>du</strong> Cénacle accueille le théoricien <strong>du</strong><br />

« Chéhabisme » Georges Naccache en 1960, et le père Louis Joseph Lebret chef de la mission IRFED que le<br />

président Chéhab avait chargé de préparer une étude sur la situation socio-économique au Liban dans le but<br />

d’établir une nouvelle politique socio-économique. Pour autant, on peut souligner, à cette époque, la<br />

concentration <strong>du</strong> « Cénacle » sur les séries de conférences liées à la construction des institutions libanaises,<br />

et cela conformément à la politique chéhabite. Ainsi, le « Cénacle Libanais » représente le levier intellectuel<br />

<strong>du</strong> projet de la construction de l’Etat libanais.<br />

Le mouvement <strong>du</strong> « Cénacle Libanais » ne se limite pas à la politique libanaise intérieure, il le<br />

dépasse pour la cristallisation d’une pensée méditerranéenne. Ce Liban, mondial selon Chiha, et humain<br />

selon Asmar, est plus que libanais ou arabe ; il a une identité plus large : c’est la « Méditerranéité ». Ce<br />

faisant, il ouvre ses portes au philosophe René Habachi théoricien principal de cette notion. Ce dernier part<br />

de l’état de choc qui caractérise la relation entre Orient et Occident, et essaye d’y trouver une formule qui<br />

permette de sortir de cet impasse : Ni Est, Ni Ouest, mais une autre civilisation qui prend leur place : La<br />

« Méditerranéité » dont la vocation est universaliste et dont le Liban est sa meilleur illustration.


Sachant l’importance <strong>du</strong> « spirituel » dans un pays comme le Liban, le « Cénacle libanais » invite en<br />

1965 des penseurs chrétiens et musulmans : Youakim Moubarac, Subhi As-Saleh, Mussa Sadr, Georges<br />

Khodr, Nasri Salhab, Yusef Abu Halqa, François Dupré la Tour, Hassan Saab, pour dialoguer ouvertement.<br />

Un manifeste historique apparaît de cette rencontre dans lequel les orateurs affirment l’importance <strong>du</strong><br />

dialogue comme méthode de renforcement de la concorde nationale, et le fait que le Liban est le pays <strong>du</strong><br />

dialogue islamo-chrétien.<br />

Six cent conférences se sont prononcées sous les auspices <strong>du</strong> Cénacle dont cinq cent sont publiées<br />

dans son organe Les Conférences <strong>du</strong> Cénacle. Ainsi, le « Cénacle Libanais » réussit à devenir la tribune<br />

culturelle et intellectuelle la plus importante en République libanaise, voire le phare de la pensée libanaise et<br />

le reflet de son évolution.<br />

Xavier BRILLAND<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : xavier.brilland@orange.fr<br />

Directeurs : Brigitte WACHE et Frédérique PITOU<br />

Première inscription : 2005<br />

Titre de la thèse : Mgr François-Gaspard de Jouffroy-Gonsans, évêque zélé des Lumières face à la<br />

Révolution (17<strong>21</strong>-1799).<br />

François-Gaspard de Jouffroy-Gonsans est souvent présenté comme le « vertueux et zélé évêque » <strong>du</strong><br />

siècle des Lumières. La persistance et l’utilisation de cette image peuvent être mises en parallèle avec<br />

l’évolution <strong>du</strong> discours sur la Révolution proposé par les historiens depuis le XIXème siècle. Afin de mieux<br />

connaître ce prélat, l’indivi<strong>du</strong> sera appréhendé dans son rapport à la société, à la politique et à la culture, à<br />

cette époque de transition que constitue la seconde moitié <strong>du</strong> XVIIIème siècle. Sa carrière, son vécu, ses<br />

idées, ses engagements, ses choix seront appréhendés à partir de ses propres écrits mais aussi à partir de<br />

descriptions émanant de ses contemporains. Le parcours de ce cadet de noblesse provinciale sera retracé en<br />

étudiant les liens entre ses réseaux et sa carrière. Peut-on, en retraçant son action épiscopale, faire de lui un<br />

exemple d’évêque réformateur des Lumières ? Les relations qui semblent se dégrader entre l’évêque et son<br />

clergé diocésain sont-elles le reflet d’une perte de pouvoir ou d’une prise de distance idéologique ? En quoi<br />

son choix de s’exiler s’inscrit-il comme la suite logique de son vécu de député de l’Assemblée constituante et<br />

de son engagement dans la première Contre-révolution ? De quelle manière, l’évêque poursuivra-t-il son<br />

administration diocésaine à distance pendant toute la <strong>du</strong>rée de son exil ? En quoi les liens que Mgr de<br />

Jouffroy-Gonsans entretient avec le clergé réfractaire et constitutionnel <strong>du</strong> Maine, mais aussi avec<br />

l’épiscopat en exil, permettent-ils de mieux comprendre le maintien <strong>du</strong> culte dans ce diocèse <strong>du</strong>rant la<br />

période révolutionnaire ?<br />

Philippe ROCHER<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : philippe.rocher@univ-bpclermont.fr<br />

Directeur : Dominique AVON<br />

Première inscription : 2011<br />

Titre de la thèse : Un collège de la Compagnie de Jésus au XIXe – XXe siècle : Notre-Dame de Mongré à<br />

Villefranche-sur-Saône (1851-1951).<br />

L’histoire d’un collège jésuite en France à l’époque contemporaine s’inscrit pleinement dans<br />

l’histoire de la Compagnie de Jésus. Une telle recherche nécessite l’étude de l’apostolat é<strong>du</strong>catif des jésuites<br />

dans une perspective d’histoire <strong>du</strong> fait religieux, depuis leur « restauration » en 1814 avec la volonté d’un<br />

retour aux « sources » de traditions é<strong>du</strong>catives et pédagogiques établies <strong>du</strong> XVIe au XVIIIe siècles. Au delà<br />

de l’histoire de l’é<strong>du</strong>cation et de l’enseignement auquel participe un établissement scolaire, c’est sa place<br />

dans l’organisation de l’Ordre religieux qu’il convient de fixer. Quel est le but fixé à un collège ? Quel<br />

homme chrétien entend-t-il former ? Comment fonctionne-t-il ? Avec quels personnels, particulièrement<br />

religieux mais aussi laïcs ? Quelle est sa place en regard des autres activités des jésuites ? L’étude des


effectifs et de l’origine géographique et sociale des élèves, de l’organisation et <strong>du</strong> contenu des enseignements<br />

(lettres, histoire, sciences, sport, musique, …), des différents aspects de l’é<strong>du</strong>cation à une certaine civilité,<br />

doit être complétée par celle de la formation religieuse des élèves.<br />

L’histoire <strong>du</strong> collège Notre-Dame de Mongré à Villefranche-sur-Saône, au Nord de Lyon, permet de<br />

mesurer l’évolution de l’apostolat scolaire jésuite <strong>du</strong>rant un siècle, depuis la loi Falloux, en 1850, jusqu’aux<br />

années qui précèdent la loi Debré de 1959. Cette période a été traversée par les épisodes de la guerre de<br />

1870, les décrets de 1880 et la loi de 1904 contre les jésuites, les guerres de 1914-1918 et 1939-1945 ce qui<br />

n’a pu manquer d’affecter l’établissement. Comme un élément utile à la « micro-histoire », cette recherche<br />

autorise, par l’insertion d’une histoire locale, caladoise et lyonnaise, dans la « macro-histoire » française,<br />

l’appréhension de l’histoire de l’é<strong>du</strong>cation et de l’enseignement jésuites à l’époque contemporaine. Une telle<br />

histoire, réalisée pour l’époque moderne, reste à retracer pour les XIXe et XXe siècles. Dans une perspective<br />

d’ « histoire comparée », le « cas » de la France est à analyser en regard de ceux de la Belgique et <strong>du</strong> Québec<br />

avec lesquels les jésuites français ont eu de nombreux contacts. Grand collège, dans lesquels les élèves sont<br />

majoritairement des internes, Notre-Dame de Mongré a formé des personnalités prestigieuses : Pierre<br />

Teilhard de Chardin et Henri de Lubac. L’établissement a compté des é<strong>du</strong>cateurs et des enseignants<br />

renommés : Henri Bremond, Albert Valensin, François Charmot, Victor Fontoynont.<br />

Thierry GOUAULT<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : tgouault@wanadoo.fr<br />

Directeur : Laurent BOURQUIN<br />

Première inscription : 2009<br />

Titre de la thèse : Les professeurs <strong>du</strong> collège de l'Oratoire <strong>du</strong> Mans (1624-1804).<br />

Sous l'Ancien Régime, le Mans a possédé un des collèges de l'Oratoire les plus importants<br />

«après Juilly» selon quelques érudits <strong>du</strong> XIXème siècle. Les Oratoriens ont vécu au Mans à partir<br />

de 1624 lorsqu'ils signèrent avec l'évêque <strong>du</strong> Mans, Charles de Beaumanoir de Lavardin (1610-<br />

1637), un contrat dans lequel ils promirent, dans leur enseignement et dans le fonctionnement de<br />

leur établissement scolaire, de se soumettre à l'autorité épiscopale <strong>du</strong> diocèse. Gaëlle Saulin, dans<br />

son Master d'Histoire dirigé par Monsieur Didier Boisson, a axé ses recherches sur les élèves en<br />

s'appuyant sur le «Catalogue des élèves», assez riche. Dans cette cette thèse, je me propose d'essayer<br />

d'élaborer une prosoprographie des professeurs et des régents de l'Oratoire <strong>du</strong> Mans afin de<br />

comprendre leur influence sociale et politique dans la ville, leur rôle dans la vie de l'Eglise <strong>du</strong><br />

Mans. Ma réflexion portera également sur leurs enseignements, sur leur(s) pédagogie(s), mais<br />

également sur leurs relations, au XVIIème siècle, avec le jansénisme; l'Oratoire <strong>du</strong> Mans ayant été<br />

l'un des principaux foyers jansénistes en France presqu'à l'égal de Port-Royal. Parmi les 7000<br />

ouvrages environ que comptait la bibliothèque <strong>du</strong> Mans, de nombreux furent offerts par le Père<br />

Bernard Lamy, janséniste, ancien élève <strong>du</strong> collège-séminaire de Saint Ouen, puis préfet à l'Oratoire<br />

<strong>du</strong> Mans (1668-1669). Un regard tout particulier sera porté sur l'Oratoire <strong>du</strong>rant les années qui ont<br />

précédé et suivi la Révolution française. Le collège fut dirigé par François Moissenet, dernier régent<br />

de l'Oratoire <strong>du</strong> Mans (1787-1791), principal <strong>du</strong> Collège <strong>du</strong> Mans (1791-1792) et premier principal<br />

de l'Ecole Secondaire <strong>du</strong> Mans (1804 – 1818).Les derniers professeurs de l'Oratoire ont traversé<br />

cette période, non sans quelques cas opposés de conscience que la Constitution civile <strong>du</strong> Clergé a<br />

imposés. Mais presque tous furent au rendez-vous de la fondation <strong>du</strong> premier établissement public<br />

de la Sarthe. Le dernier enseignant oratorien, Thomas Cauvin, professeur à l'Oratoire et à l'Ecole<br />

centrale s'est éteint en 1846 non sans avoir renoncé aux principes de l'Oratoire; ceux d'un homme<br />

libre et exigeant !


Augustin JOMIER<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail : augustinjomier@gmail.com<br />

Directeurs : Dominique Avon et Sabrina Mervin (IISMM, EHESS/CNRS).<br />

Première inscription : 2009<br />

Titre de la thèse : Intégration nationale et réforme religieuse en Algérie : le mouvement réformiste ibadite<br />

(1920-1967).<br />

Mon doctorat porte sur le réformisme ibadite dans le Mzab colonial, confédération de cités <strong>du</strong> nord<br />

<strong>du</strong> Sahara, fief berbérophone des ibadites d’Algérie. A l’issue d’un travail de terrain approfondi, il est fondé<br />

sur l’exploitation d’un corpus de langues française et arabe, et vise à renouveler les sources sur l’Algérie<br />

colonisée, dont l’histoire est jusqu’ici écrite à partir de sources pro<strong>du</strong>ites par l’administration coloniale<br />

française. Des analyses politiques, sociales et culturelles, d’échelles variées, révèlent comment les oulémas<br />

réformistes ont trouvé dans l’élaboration d’un réformisme ibadite des réponses aux bouleversements<br />

provoqués par l’intégration <strong>du</strong> Mzab à l’ensemble colonial et national algérien, et par l’hégémonie culturelle<br />

<strong>du</strong> réformisme sunnite.<br />

Les archives coloniales et la mémoire mozabite permettent d’envisager la vie politique au Mzab, ses<br />

acteurs, et sa chronologie, éloignée des rythmes de l’ensemble algérien. Après une période de formation à<br />

Tunis, les oulémas reviennent au Mzab vers 1920. Contournant les institutions locales sur lesquelles s’appuie<br />

le colonisateur, ils fondent des structures associatives à partir desquelles ils affirment, au nom de la réforme,<br />

leur ascendant sur la société locale. Après deux décennies de luttes, ils s’emparent des institutions religieuses<br />

et politiques <strong>du</strong> Mzab, au tournant des années 1940 et 1950. Au même moment, ils s’engagent dans le jeu<br />

institutionnel et politique de la colonie, et deviennent à Alger les représentant des ibadites, constitués ainsi en<br />

communauté politique.<br />

Les observations des ethnographes, des diaires des Pères blancs et enfin les sources arabes donnent<br />

accès à l’action de transformation de la société mozabite que mènent les oulémas. Elle s’exerce dans le<br />

domaine social et dans celui des pratiques religieuses. La dimension séculière de la réforme peut se résumer<br />

à l’adoption d’une modernité filtrée et concerne l’é<strong>du</strong>cation de la jeunesse et des a<strong>du</strong>ltes, une réflexion sur la<br />

place des femmes, les innovations scientifiques et commerciales. Appliquée au champ religieux, la réforme<br />

appelle à un retour à la pureté originelle de l’islam, dans laquelle les croyants trouveront les moyens de leur<br />

redressement. Cette action de réforme répond au choc de l’assujettissement à la France, mais aussi aux<br />

bouleversements socio-économiques <strong>du</strong>s à l’insertion dans l’ensemble algérien. Les conceptions des oulémas<br />

rencontrent ainsi, par exemple, les aspirations d’une classe de commerçants nouvellement enrichis qui<br />

trouvent une légitimation à leurs comportements et soutiennent en retour l’action des oulémas.<br />

Cette action s’accompagne enfin d’une réflexion culturelle, à la fois religieuse et historiographique,<br />

que l’on peut appréhender à partir des écrits des oulémas. Ces réflexions sont élaborées à une vaste échelle,<br />

en interaction avec des oulémas sunnites et ibadites d’Algérie et d’autres espaces. Ces échanges sont<br />

structurés autour d’enjeux qui contribuent à redéfinir l’identité mozabite et l’orthodoxie ibadite : la question<br />

de la place des Berbères mozabites dans la nation algérienne, l’intégration ou l’exclusion des ibadites <strong>du</strong><br />

groupe autoproclamé sunnite. Tous témoignent de la nécessité pour les ibadites, à l’ère <strong>du</strong> panislamisme et de<br />

l’élaboration intellectuelle de la nation algérienne, de redéfinir leur place dans l’ensemble algérien et dans le<br />

monde musulman.<br />

Elodie BLONDIN<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> <strong>du</strong> Maine (Le Mans).<br />

Adresse mail :<br />

Directeur : Hugues DAUSSY<br />

Première inscription : 2012<br />

Titre de la thèse : Devoir d’obéissance au roi et engagement religieux : édition et étude de la<br />

correspondance de Jacques Nompar de Caumont, <strong>du</strong>c de La Force (1558-1652).<br />

Jacques Nompar de Caumont est né vers 1558 dans une famille protestante. D’abord baron


puis marquis de La Force à partir de 1609, il devient maréchal de France en 1622 et <strong>du</strong>c et pair en<br />

1637. Protestant convaincu, il s’engage très tôt aux côtés d’Henri de Navarre. Il fait ses premières<br />

armes en 1576, lors de la sixième guerre de religion, et commence à montrer ses qualités militaires<br />

pendant les guerres civiles. Il reçoit beaucoup de charges, dont celles de gouverneur de Guyenne, de<br />

Béarn et de vice-roi de Navarre en mars 1593. Défenseur de la cause protestante, il s’engage<br />

notamment dans les guerres de Rohan en 16<strong>21</strong>. Après sa reddition en 1622, en échange de la dignité<br />

de maréchal de France, La Force est employé aux négociations avec Rohan et Soubise en 1625. Il<br />

participe ensuite à la guerre de Trente Ans et ne quitte le service <strong>du</strong> roi qu’en 1639, avant de mourir<br />

à Bergerac en 1652, au terme d’une longue existence qui l’a fait vivre sous les règnes de sept rois de<br />

France. Toute son action passée au service de trois d’entre eux est marquée par un tiraillement<br />

permanent entre deux devoirs d’obéissance, celui qu’il doit au roi et celui qu’il doit à Dieu, car sa<br />

conscience et ses convictions religieuses se heurtent parfois à la fidélité qu’il doit à son souverain.<br />

Mes recherches sur La Force ont débuté dans le cadre de mes mémoires de Master 1 et 2. Pour<br />

étudier ce personnage, je me suis d’abord appuyée sur ses mémoires, publiés en 1843 par le marquis<br />

de La Grange, puis sur sa correspondance conservée aux Archives Nationales. Lors de mes<br />

recherches, je me suis ren<strong>du</strong>e compte que les documents publiés par le marquis de La Grange, sur<br />

lesquels les rares études sur La Force se sont toujours appuyées, sont souvent tronqués, voire même<br />

réécrits, par rapport aux originaux. Par ailleurs, je me suis également aperçue qu’une grande partie<br />

de sa correspondance n’a jamais été publiée, puisque mes recherches m’ont permis de retrouver<br />

environ 600 lettres inédites. Cet immense corpus, que de nouvelles investigations élargies à d’autres<br />

fonds d’archives situés en France et à l’étranger devraient permettre de nourrir encore davantage,<br />

sera la base <strong>du</strong> travail que je me propose d’entreprendre dans le cadre d’une thèse de doctorat dont<br />

l’objet sera double. Il s’agira en premier lieu de donner une transcription et une édition critique et<br />

annotée de la correspondance active <strong>du</strong> <strong>du</strong>c de La Force, puis de mettre en lumière les ressorts de<br />

son action politique, militaire et religieuse qui demeure très mal connue. L’axe central de ce projet<br />

de thèse n’est ainsi pas celui d’une reconstitution biographique, mais il s’articule autour de la notion<br />

de fidélité étroitement associée à la prise en compte des devoirs qu’implique l’engagement religieux<br />

sur la longue <strong>du</strong>rée d’une existence traversée par de nombreuses mutations politiques et marquée<br />

par un engagement qui comporte une dimension internationale. L’important travail préparatoire<br />

accompli à l’occasion de mes recherches en Master me permet d’envisager l’achèvement de cette<br />

thèse dans un délai raisonnable.


II. <strong>Doctorants</strong> de l'<strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Olivier VENTROUX<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Directeur : Eric GUERBER<br />

Première inscription :<br />

Titre de la thèse : Les notables pergaméniens. Recherches sur les stratifications sociales (133 avant J.-C. /<br />

284 après J.- C.)<br />

Ma thèse est intitulée Les notables pergaméniens. Recherches sur les stratifications sociales (133<br />

a.C.-284 p.C.) ; elle est principalement axée sur l’étude des sources épigraphiques grecques, mais aussi des<br />

sources littéraires. Je dispose, pour les inscriptions, de deux grands corpus, établis par les historiens<br />

allemands : celui de M. Fränkel (1895) et celui de Chr. Habicht (1969, inscriptions de l’Asklépieion de<br />

Pergame). Un grand nombre d’autres inscriptions existe par ailleurs, mais de façon plus dispersée. J’ai, pour<br />

l’heure, réuni environ deux mille textes. Après les thèses importantes de Henri-Louis Fernoux (sur le Pont-<br />

Bithynie) et de François Kirbihler (sur Ephèse) en ce qui concerne l’Asie Mineure, mon étude a pour objectif<br />

de faire le point sur l’histoire sociale de Pergame sous la domination romaine (après le legs d’Attale III en<br />

133 avant J.-C.), et tout particulièrement sur les élites.<br />

Dans le cadre de ce vaste sujet, il sera d’abord essentiel de se concentrer sur les activités des notables<br />

au sein de la cité pergaménienne : cette étape sera effectuée à travers l’étude des magistratures (archai) et des<br />

liturgies (leitourgeiai) attestées dans la cité (définition de chaque institution, occurrences, prestige…), les<br />

différents concours, les cultes religieux, mais aussi le comportement des notables face aux Romains. Il est<br />

clair que leur but fut d’entrer dans le cursus honorum romain, et d’accéder, pour les plus influents d’entre<br />

eux, au Sénat.<br />

Seconde grande étape de mon travail : j’aborderai la question <strong>du</strong> conservatisme des notables<br />

pergaméniens, très travaillée par l’historien allemand Helmut Halfmann depuis 2001, qui a développé la<br />

thèse d’une fermeture, d’un traditionalisme des élites de Pergame, descendantes des élites qui formaient la<br />

cour des rois attalides de l’époque hellénistique. Selon lui, la cité de Pergame n’aurait accepté qu’une forme<br />

particulière de l’ostentation personnelle : celle-ci n’aurait été accordée qu’à un petit groupe d’indivi<strong>du</strong>s, à<br />

savoir les Pergaméniens de naissance. De même, l’existence de certains sacerdoces (comme le culte de<br />

Dionysos<br />

Kathegemôn, transmis de façon héréditaire depuis les Attalides) prouverait la fermeture de ces élites. Il<br />

s’agira de critiquer ce point de vue, qui est strictement opposé à la description établie par F. Kirbihler au<br />

sujet des notables éphésiens, apparement plus ouverts d’un point de vue social et politique.<br />

Dans une troisième étape de ma thèse, il sera question de l’image publique et privée des notables, et<br />

de leur niveau de richesse (selon H. Halfmann, il serait un multiple de celui des notables éphésiens), à travers<br />

l’étude de quelques grandes familles, de la place des femmes (prêtrises, évergétisme), de la puissance<br />

financière des élites (évergétisme, revenus). Ces éléments devront me permettre d’élaborer une comparaison<br />

avec les élites des cités déjà étudiés (Pont-Bithynie, Ephèse, et la Carie, étudiée, elle, par Damien Aubriet).<br />

en Asie.<br />

Katherine DANA<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail :<br />

Directeur : Gérard LE BOUEDEC<br />

Première inscription : 2011.<br />

Titre de la thèse : Entre <strong>Rennes</strong> et la mer, la navigation sur la Vilaine (fin XV e -début XVIII e s.)<br />

Les objectifs de ce projet de recherche peuvent être synthétisés en trois principaux axes. Tout<br />

d’abord, il s’agit de s’intéresser à la navigation proprement dite c’est-à-dire aux modalités de celle-ci. Ce<br />

thème inclut notamment l’étude <strong>du</strong> bassin hydrographique de la Vilaine, des travaux de canalisation, de


l’entretien des écluses, des embarcations utilisées et des différents obstacles qu’elles rencontrent.<br />

De cela, découlent les questions de gestion des infrastructures fluviales, telles que les écluses et les<br />

ports, de prise en charge des travaux d’entretien, notamment de dragage de la rivière, voire de l’encadrement<br />

de la navigation. Il s’agit donc de s’intéresser aux acteurs de la navigation, particulièrement aux différents<br />

pouvoirs impliqués. En effet, les cours d’eau, qui matérialisent souvent des limites territoriales, cristallisent<br />

des intérêts qui sont rarement en adéquation. Les autorités concernées par la navigation sur la Vilaine sont<br />

très variées ; l’on peut citer, par exemple, la municipalité rennaise, les abbayes de Saint-Sauveur de Redon<br />

et de Prières, les seigneurs de Rieux ou encore l’amirauté de Vannes à partir de la fin <strong>du</strong> XVII e siècle.<br />

D’autres acteurs sont également à prendre en considération tels que les bateliers, les pêcheurs, les meuniers.<br />

Enfin, l’axe de communication et de commerce que constitue la Vilaine est la troisième thématique<br />

générale qui pourrait être étudiée. Il s’agit notamment de définir les types de marchandises qui sont<br />

transportées par cette voie fluviale, le rôle des différents ports, tels que celui de Messac et surtout celui de<br />

Redon, l’importance marchande <strong>du</strong> fleuve pour la ville de <strong>Rennes</strong> et les évolutions de ce commerce fluvial.<br />

Plus largement, on peut alors s’interroger sur l’impact <strong>du</strong> développement de la navigation commerciale par<br />

la Vilaine sur l’économie rennaise d’Ancien Régime.<br />

Benjamin EGASSE<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : benjamin.egasse@orange.fr<br />

Directrice : Sylviane LLINARES<br />

Première inscription : 2011.<br />

Titre de la thèse : L’impact économique, social et environnemental <strong>du</strong> système défensif fortifié de l’espace<br />

maritime lorientais au XVIII e siècle.<br />

L’objectif de la thèse est de proposer une nouvelle approche de l’étude des ouvrages de fortifications<br />

<strong>du</strong> littoral à la croisée de plusieurs champs de recherche (Histoire des techniques, Histoire de la construction,<br />

histoire économique, sociale, maritime et militaire).<br />

Très souvent, l’aménagement défensif <strong>du</strong> littoral aux XVII e et XVIII e siècles a été abordé dans des<br />

perspectives architecturales et esthétiques ou géostratégiques ; peu d’études ont été consacrées aux travaux<br />

préparatoires à la mise en défense d’un espace, à la question <strong>du</strong> chantier, au déroulement et à l’organisation<br />

de ce dernier.<br />

La problématique de la thèse est de comprendre comment se met en place un système défensif, dans<br />

quelles conditions s’effectue la construction de l’ensemble de ce dispositif et quels sont les effets de<br />

l’implantation et de l’exploitation de ce dernier, en analysant les données politiques, techniques,<br />

économiques, militaires, sociales et environnementales de l’aménagement <strong>du</strong> littoral dans le passé. La<br />

recherche s’appuie notamment sur un ensemble de documents comptables et juridiques, ainsi que sur la<br />

correspondance entre les acteurs, mais aussi sur un corpus iconographique et une recension des expertises<br />

existantes.<br />

Hiroyasu KIMIZUKA<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : hkimizuka0417@hotmail.fr<br />

Directeur : Gérard LE BOUEDEC<br />

Première inscription : 2008.<br />

Titre de la thèse : Le commerce <strong>du</strong> vin d’Aquitaine en Bretagne dans la seconde moitié <strong>du</strong> XVIIIe siècle.<br />

Trois grandes thématiques émergent dans ma thèse : L’organisation <strong>du</strong> marché <strong>du</strong> vin en Bretagne au<br />

XVIIIe siècle ; L’organisation <strong>du</strong> trafic maritime relatif au transport <strong>du</strong> vin et le coût <strong>du</strong> transport ; Les<br />

réseaux commerciaux des marchands et négociants <strong>du</strong> vin.<br />

Dans la première partie, nous mettons en cause la géographie <strong>du</strong> marché des boissons alcoolisées en<br />

Bretagne et les circuits commerciaux <strong>du</strong> vin en Bretagne. À la suite, nous abordons sur l’étude de mode de<br />

consommation <strong>du</strong> vin en fonction des catégories des consommateurs et le prix à la vente en détail, sans<br />

oublier le système de l’imposition sur les boissons. Enfin, nous mettons en valeur de l’importance <strong>du</strong> marché<br />

breton dans le marché de l’exportation bordelaise.


Dans la seconde partie, notre étude se destine à l’organisation des transports maritimes sur la façade<br />

atlantique. Avant tout, nous nous intéressons aux ports de déchargement et de service, qui fournissent la<br />

flotte <strong>du</strong> vin. Pour faire suite à l’étude des navires qui transportent le vin, nous essayons de tracer les voyages<br />

effectués par les caboteurs français, sans oublier de rendre compte de coût de transport.<br />

Dans la troisième partie, nous commençons par esquisser le profil <strong>du</strong> commerçant qui marchande le<br />

vin en Bretagne. À la suite, nous nous consacrons sur la constatation des réseaux commerciaux et son rôle<br />

dans leurs activités commerciales. Enfin, il s’agit de commerce fait par la Ferme générale des Devoirs pour<br />

le compte des États de Bretagne.<br />

Catherine SOUBEIROUX<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : catherine.soubeiroux@univ-ubs.fr<br />

Directeur : Gérard LE BOUEDEC<br />

Première inscription : 2009.<br />

Titre de la thèse : Les sociétés littorales face au fait maritime : réagir, s’adapter, aménager – entre prise de<br />

risque et souci de protection sur le littoral atlantique breton (1789-1900).<br />

Réchauffement climatique, élévation <strong>du</strong> niveau de la mer, catastrophes climatiques et leurs<br />

conséquences représentent des problématiques sensibles. Ce domaine est largement exploité par les autres<br />

disciplines. En conséquence, il est intéressant de consulter le passé pour prendre la mesure de ces<br />

phénomènes sur la longue <strong>du</strong>rée, en particulier sur la zone côtière afin d’étudier la manière dont « l’homme<br />

<strong>du</strong> littoral » a pu réagir. Il s’agit donc de donner de la profondeur historique à ce champ de recherche. En<br />

prenant contact avec le sujet de notre recherche sur les sociétés littorales face à l’agression de l’océan, il est<br />

apparu évident qu’il ne pouvait se traiter en dehors de l’interdisciplinarité. L’enjeu majeur est la<br />

mutualisation des connaissances et leur transfert vers les acteurs et décideurs. Il s’avère que l’accident<br />

météorologique, qui fait courir un risque aux sociétés se trouvant sur l’estran, est un angle d’attaque<br />

intéressant pour cette étude. Cependant, s’intéresser aux accidents météorologiques pour l’analyse des<br />

rapports entre l’homme et son environnement entraîne l’historien aux marges de sa discipline et l’oblige à<br />

s’intéresser à des savoirs qui ne font pas partie de son quotidien.<br />

Dans un premier temps, il convient d’estimer l’éten<strong>du</strong>e de la bibliographie et d’en faire la <strong>synthèse</strong><br />

d’autant qu’elle n’a pas encore fait l’objet d’un recensement puisque les historiens investissent à peine le<br />

domaine de l’environnement.<br />

S’intéresser à l’histoire de l’environnement, c’est aborder un sujet qui nécessite de s’emparer des<br />

méthodes de ceux qui travaillent déjà sur ce domaine et de les adapter à notre discipline, puis de croiser nos<br />

approches et nos acquis. Dans le cas de la protection et de l’aménagement <strong>du</strong> littoral, le regard sur les<br />

populations riveraines de l’océan doit évoluer encore, cela passe par une étude des discours et des<br />

observations faites par ces dernières face aux événements catastrophiques subis. Dès lors, à partir d’espaces<br />

témoins déterminés par un accident météorologique remarquable, notion qu’il faudra définir, il s’agit de faire<br />

une étude comparée sur le ressenti des populations, d’analyser de manière scientifique le jeu des acteurs<br />

surtout lorsque les mesures de protection ont été contrariées par les éléments naturels : surenchère ou<br />

abandon et qui finance ?<br />

En outre, la recherche de sources marquera un autre temps fort de cette étude, <strong>du</strong> fait de leur<br />

dispersion sur le territoire national, mais aussi par l’importance <strong>du</strong> champ d’investigation. Dans la recherche<br />

des sources, se positionner au carrefour des différentes disciplines intervenant sur une même problématique<br />

augmente les possibilités de créer la source pour renouveler le questionnement.<br />

Sébastien NOFFICIAL<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : sebastiennofficial@hotmail.fr<br />

Directeur : Gérard LE BOUEDEC<br />

Première inscription : 2009.<br />

Titre de la thèse : Les commissions parlementaires de la Marine (1870-1914).


Entre 1870 en 1914, la marine militaire française doit s’adapter aux mutations technologiques qui<br />

transforment la guerre sur mer. Au même moment, le régime parlementaire de la IIIe République s’affirme,<br />

avec comme conséquence la volonté des Chambres législatives d’imposer leur contrôle sur les<br />

administrations de l’Etat, dont celle de la Marine. Ce contrôle se réalise principalement au sein des<br />

commissions parlementaires. Les commissions <strong>du</strong> budget (à la Chambre des députés) et des finances (au<br />

Sénat) participent à l’élaboration <strong>du</strong> budget de la Marine et donc, à certains choix engageant l’outil naval.<br />

Les commissions permanentes de la Marine, mises en place en 1890-1891 dans les deux chambres,<br />

participent à la gestion de la force navale et en particulier de son capital humain.<br />

Les parlementaires qui s’intéressent à la marine sont d’autant plus nombreux que les débats autour de<br />

la Jeune Ecole attirent l’attention de l’opinion publique. Cette Jeune Ecole voit dans les progrès techniques<br />

de l’époque les moyens pour la France de se doter d’une marine de guerre efficace constituée de petits<br />

bâtiments rapides. Une grande partie des parlementaires se montre sensible aux arguments financiers des<br />

partisans de la Jeune Ecole qui dénoncent les coûts des gros cuirassés. Mais l’évolution technique de la<br />

Marine entraîne aussi la redéfinition de certaines de ses infrastructures. L’évolution des navires nécessite<br />

l’aménagement des ports de guerre et la réorganisation des personnels de la Marine parmi lesquels les<br />

mécaniciens s’affirment. Tous ces changements ont des conséquences sur l’ensemble de la Marine et de ses<br />

partenaires. Les intérêts en jeux concernent des capitaux financiers, humains et matériels.<br />

Mais les intérêts liés à la Marine sont aussi ceux de la Nation toute entière. Les rivalités entre les<br />

pays européens sur l’ensemble de la planète favorisent le développement des marines de guerre italienne puis<br />

allemande et le renforcement de la marine britannique. Dans ce contexte, la marine française doit tenter de<br />

garder une flotte militaire capable de peser dans les relations internationales.<br />

L’étude des commissions parlementaires liées à la Marine a donc pour objectif d’identifier ces<br />

différents intérêts et les jeux d’influence s’exerçant au sein <strong>du</strong> Parlement autour de la marine militaire. Les<br />

parlementaires actifs dans ce domaine agissent-ils en tant que représentant de la Nation et de l’intérêt général<br />

ou bien en tant que défenseurs d’intérêts particuliers et locaux ? Quelle est leur marge d’influence au sein des<br />

institutions démocratiques de la IIIe République et quels moyens mettent-ils en œuvre pour défendre la mise<br />

en place d’une flotte de guerre efficace, défendre des arsenaux particuliers, des in<strong>du</strong>stries privées ou des<br />

personnels de la Marine ? Enfin, dans quelle mesure la défense de ces différents intérêts est-elle<br />

contradictoire ?<br />

Charlotte CHOISY-GUILLOU<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : cguillou.charlotte@gmail.com<br />

Directeur : Dominique FRERE<br />

Première inscription : 2010<br />

Titre de la thèse : Céramiques et contenus. Pratiques alimentaires dans l’ouest de la Gaule d’après les<br />

données archéologiques et archéométriques.<br />

L'objectif principal de cette thèse est de cerner la relation entre l'Homme et son alimentation dans le<br />

cadre chrono-culturel de l'Armorique à l'Âge <strong>du</strong> Fer, cette alimentation pouvant être considérée comme un<br />

fait à la fois social et culturel, une sorte de culture matérielle "dématérialisée" puisque l'objet lui-même n'est<br />

presque jamais concerné. En effet, cette alimentation résulte de l'exploitation de ressources diverses<br />

(marines, terrestres) et d'origines variées (agriculture, chasse-pêche-cueillette) mais aussi de choix (comme<br />

les aliments disponibles mais non consommés) ; mais elle fera aussi l'objet de pratiques culinaires issues<br />

aussi bien d'héritages traditionnels que d'innovations locales ou encore d'éventuels processus d'acculturations<br />

(effet de la romanisation sur les pratiques ?) C'est donc sur cet ensemble complexe de processus, touchant à<br />

la fois à l'histoire intime de l'indivi<strong>du</strong> et à l'anthropologie sociale, que nous souhaitons apporter un éclairage<br />

inédit par son caractère transdisciplinaire et l'élaboration d'une méthodologie originale.<br />

En effet, nous aborderons principalement, à travers l’étude de mobilier céramique, ces questions :<br />

« Existe-il, une batterie de cuisine spécifique de ce mobilier évoluant au cours <strong>du</strong> temps ? Peut-on élaborer<br />

une / des typologie(s) fonctionnelle(s) de ces objets ? Et enfin, une / des culture(s) culinaire(s) quotidienne(s)<br />

de ces populations peuvent-elles être dégagées (notamment une éventuelle romanisation culinaire) ? » Afin<br />

de répondre à ces questions, nous allons utiliser une méthodologie permettant d’analyser les possibilités<br />

fonctionnelles de ce mobilier, en sachant que les recherches concernant la fonction des céramiques ne sont


pas une innovation. En effet, plusieurs chercheurs se sont penchés sur ces questions depuis les années 1960,<br />

tout d’abord en étudiant leur forme, puis les rési<strong>du</strong>s organiques (dès les années 1970), les propriétés<br />

thermiques et mécaniques (1980) ou encore les traces d’utilisation (1990). Récemment, la tendance est de<br />

combiner différents protocoles d’analyse. C’est dans cette dynamique que s’inscrit notre travail.<br />

Eugénie MARGOLINE-PLOT<br />

Doctorante – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : eug_mp@hotmail.com<br />

Directeur : Gérard LE BOUEDEC<br />

Première inscription : 2006<br />

Titre de la thèse : Les circuits parallèles de diffusion des toiles de l’Océan Indien en Bretagne au XVIII e<br />

siècle. (Titre provisoire).<br />

L’impact des importations de l’Océan indien sur les modes vestimentaires et mobilières ainsi que sur<br />

les habitudes alimentaires des Bretons est aujourd’hui relativement bien connu. Les cotonnades et soieries<br />

importées par la Compagnie française des Indes aux XVII e et XVIII e siècles sont l’objet d’une véritable<br />

fascination en France. L’histoire <strong>du</strong> grand commerce de la Compagnie des Indes nous a permis de<br />

comprendre les modes de circulation des marchandises entre les comptoirs des Indes et la métropole. La<br />

question « furieusement historique » des toiles peintes a également été mise à jour ; et de leur entrée sur le<br />

territoire au développement de l’indiennage, de l’épisode prohibitif à la multiplication de la fraude, un large<br />

tour <strong>du</strong> grand commerce des « indiennes » a déjà été réalisé. Pourtant, le trafic interne de ces étoffes reste<br />

encore mal connu par l’historien. Si nous connaissons bien les ventes de la Compagnie des Indes faites à<br />

Lorient dès 1734, la question des circuits de distribution reste encore sous sa forme hypothétique, bien que<br />

plusieurs dispositifs parallèles aient été identifiés. En partant de la présentation de l’état de la connaissance<br />

<strong>du</strong> commerce des indiennes en France et en Bretagne, notre étude s’attache surtout à identifier les différents<br />

circuits parallèles aux grandes ventes officielles de la Compagnie, qui ont permis même en période de<br />

prohibition (1686 – 1759) cette large diffusion des toiles indiennes attestée dans les inventaires après décès.<br />

L’objectif de cette thèse est double : il faut étudier l’éten<strong>du</strong>e de la diffusion sociale et géographique<br />

des toiles des Indes. Mais surtout il faut sortir de l’histoire <strong>du</strong> grand commerce, des grandes routes<br />

commerciales, de l’organisation des ventes de la Compagnie, pour s’intéresser davantage au problème de la<br />

circulation interne des cotonnades en Bretagne et les moyens (techniques, humains et financiers) mis en<br />

œuvre pour déjouer la lourde réglementation existante. A côté de l’économie d’échanges traditionnelle et<br />

légale, il existe une économie informelle, à l’articulation entre le légal et l’illégal, qui fait intervenir marins,<br />

courtiers, négociants, boutiquiers et particuliers au gré des relations familiales, professionnelles et/ou<br />

périphériques. Les concepts d’exotisme, de luxe, d’occasion, de cosmopolitisme se mêlent aux modélisations<br />

des stratégiques commerciales. Les témoins de ces faits sont les inventaires après décès, les hardes des<br />

marins, les faillites de marchands, les actes des notaires, les archives criminelles et civiles, etc. ; autant de<br />

sources qui permettent de comprendre comment ces circuits parallèles participent pleinement à la diffusion<br />

de l’innovation exotique en Bretagne à l’époque moderne.<br />

Kevin LE DOUDIC<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud (Lorient).<br />

Adresse mail : kevin.le-doudic@univ-ubs.fr<br />

Directeur : Gérard LE BOUEDEC<br />

Première inscription : 2005<br />

Titre de la thèse : Les Français dans l’océan Indien au temps de la Compagnie des Indes : culture(s) et<br />

cadre de vie social et matériel.<br />

Nous proposons de traiter dans notre thèse la question de la vie quotidienne des Français partis<br />

s’installer dans l’océan Indien au XVIII e siècle, sous l’angle de leur cadre de vie matériel, mais aussi socioculturel.<br />

La notion de culture matérielle est indissociable d’une telle étude.<br />

Nous nous basons principalement sur l’exploitation des inventaires après décès des Français morts<br />

dans les cinq comptoirs de l’Inde Française (Pondichéry, Chandernagor, Mahé, Yanaon et Karikal) et dans


les Mascareignes (Île Maurice et Île de la Réunion). Nous pouvons ainsi dresser un tableau descriptif de<br />

leurs habitations, de l’aménagement et de la composition des pièces composant leurs demeures, et établir<br />

ainsi un panorama bien précis de leur environnement matériel.<br />

Notre étude tend à montrer que les Français installés dans l’océan Indien au XVIII e siècle ont adopté<br />

une culture très caractéristique : les modèles européens se mêlent aux influences et aux techniques<br />

asiatiques, pour voir émerger un style composite que l’on retrouve dans leur environnement quotidien aussi<br />

bien dans l’architecture, l’habillement, l’ameublement, etc. Notre thèse ne se contente pas d’être une analyse<br />

purement matérielle. Il est indispensable de se centrer aussi sur l’aspect social, par une excellente<br />

connaissance de notre corpus de Français. Cela nous permet de comprendre comment se structure une<br />

société de comptoir à l’époque, et quels sont les mécanismes, conscients ou non, qui permettent de réguler<br />

les rapports de force et de « tenir » ce modèle social.<br />

Emmanuel COUANAULT<br />

Doctorant – <strong>Université</strong> de Bretagne Sud - Lorient.<br />

Adresse mail : ecouanault@gmail.com<br />

Directeur(s) de thèse : François PLOUX – Gérard LE BOUËDEC<br />

Première inscription : 2012<br />

Titre de la thèse : Trajectoire d’un entrepreneur breton <strong>du</strong> commerce maritime entre l’Algérie et la<br />

Bretagne : Hervé Nader (années 1950-1970).<br />

Né en 1897, Hervé Nader a d’abord exploité un hôtel à Concarneau avant de créer, en 1950,<br />

une entreprise d’importation et de distribution de vins d’Algérie implantée au port <strong>du</strong> Corniguel<br />

(Quimper). Armateur, transporteur et négociant, Hervé Nader fut aussi un acteur politique <strong>du</strong><br />

Finistère : député (de 1936 à 1942, et de 1958 à 1962), maire de Concarneau sous le régime de<br />

Vichy, conseiller municipal à Penhars (1958) et de nouveau candidat aux élections législatives<br />

(1962, 1967, 1973). Engagé dans la Résistance finistérienne (réseau Johnny), il fut arrêté en 1942,<br />

et déporté à Mauthausen de 1943 à 1945.<br />

La recherche est fondée sur l’exploitation des archives de son entreprise les Chais <strong>du</strong><br />

Corniguel, un fonds d’un type original. En 2004, les archives municipales de Quimper ont récupéré<br />

et classé ces documents oubliées depuis plus de vingt ans dans les entrepôts abandonnés, sur le site<br />

portuaire <strong>du</strong> Corniguel. Cette sauvegarde a permis la création d’un fonds important (19 mètres<br />

linéaires) qui constitue un exemple rare d’archives, tant par le type d’entreprise concernée (une<br />

PME d’une centaine d’employés), que par l’abondance des pièces qui le constituent, leur diversité,<br />

et leur relative continuité de l’après-guerre jusqu’au milieu des années 1960. Il comprend aussi une<br />

abondante correspondance professionnelle, politique et privée.<br />

Ces archives permettent l’étude et la description d’une forme originale de capitalisme local ;<br />

exportateur de pro<strong>du</strong>its de l’agriculture et de la pêche finistériennes (pommes de terre, cidre,<br />

conserves de poissons), importateur de vins d’Afrique <strong>du</strong> Nord, Nader a bâti un circuit et un espace<br />

d’échanges originaux, dans un contexte historique et économique spécifique. Il a, pour cela,<br />

mobilisé et exploité les réseaux les plus variés, incluant ceux de la famille ou de sa captivité.<br />

Nader s’inscrit dans un type patronal spécifique, qui le rattache au monde des négociants<br />

armateurs. Sa position d’entrepreneur et d’élu en fait une figure particulière, dont l’analyse participe<br />

à l’étude des notabilités, de leur constitution, et des modalités d’exercice de leurs activités. La<br />

recherche porte sur l’histoire de l’entreprise, son évolution avant et après l’indépendance de<br />

l’Algérie et sur sa place dans les courants d’échanges maritimes à différentes échelles (Finistère,<br />

Bretagne, façade Atlantique). Les années 1950 – 1970 seront privilégiées (mise en place des circuits<br />

commerciaux, puis tentatives de mutations et de reconversions après l’indépendance de l’Algérie).<br />

Il apparaît cependant nécessaire de les resituer dans un champ chronologique élargi, en particulier<br />

aux décennies antérieures.<br />

La dimension biographique <strong>du</strong> matériau de départ implique aussi une réflexion sur la<br />

construction et la trajectoire de l’indivi<strong>du</strong>, ainsi que sur les espaces culturels et sociaux dans<br />

lesquels il s’inscrit.

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