novembre 2012 - L'Essentiel de l'Optique

8€ • ISSN 1287-3160 • n°146 - novembre 2012
Le Business Responsable pour l’Opticien
novembre
2012
Le Point du mois
Les nouveaux enjeux du visagisme
Cœur de CibLe
Commerce : des raisons d’espérer
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Tendances 2013 : écart à l’équilibre
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5 La tribune
extension du domaine des réseaux
8 Cœur de CibLe
Commerce : reste-t-il des raisons d’espérer ?
10 direCt
Cirillo marcolin, Président du mIDo
12 traCeur
Les news de la profession
18 Le Point du mois
Les nouveaux enjeux du visagisme
24 marChé
Solaires : croissance à deux chiffres
pour les montures à plus de 300 euros
29 ConTourS De La moDe
Tendances 2013 : écart à l’équilibre
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L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 3

la tribune
extension du domaine
des réseaux
un nouveau projet vise à favoriser la mise en place de réseaux
de soins par les mutuelles : le projet de loi déposé
par le député PS de Seine-Saint-Denis Bruno Le Roux
entend « permettre aux mutuelles de jouer pleinement leur rôle
de régulateur en leur donnant la possibilité d’être des acteurs de
la négociation entre l’offre et la demande de soins ». Comment ?
En complétant l’article L.112-1 du code de la mutualité par l’alinéa
suivant : « Les mutuelles ou unions peuvent toutefois instaurer
des différences dans le niveau des prestations lorsque l’assuré
choisit de recourir à un professionnel de santé, un établissement
de santé ou un service de santé membre d’un réseau de soins
ou avec lequel les mutuelles, unions ou fédérations ont conclu un
contrat comportant des obligations en matière d’offre de soins. »
Ce projet de loi marque donc l’extension du principe de remboursement
différencié, malgré la contestation dont il fait l’objet,
à l’univers mutualiste, dotant la mutualité des mêmes droits que
les assureurs privés et que les institutions de prévoyance.
« Pas illégitime », commente le SynOpE. « Le SynOpE, syndicat
responsable, est prêt à identifier un système qui permettrait
de répondre à cette préoccupation prioritaire d’accès aux soins.
Le SynOpE, bien au-delà des intérêts corporatistes, considère la
défense de notre système de santé publique et de protection sociale
comme une priorité. Le SynOpE considère qu’il convient
aujourd’hui, d’initier les réformes nécessaires afin de faciliter l’accès
aux soins : en développant de nouvelles délégations de compétences
entre les ophtalmologistes et les opticiens ; en ayant le
courage, avec les pouvoirs publics et les OCAM, de trouver une
solution efficiente pour notre système de protection sociale, afin
de permettre l’accès à la santé visuelle pour tous », explique Christian
Roméas (Président).
Un sentiment que ne partage pas, mais alors pas du tout, la
FNOF, qui monte au créneau en parlant d’une nouvelle preuve
de la progressive « privatisation de la Sécurité sociale », dans
un contexte de grandes manœuvres. Le versement de 150
millions d’euros par la FNMF dans l’Assurance maladie, pour
Alain Gerbel et ses troupes, serait en effet une façon d’acquérir
les clés du conventionnement des professionnels, et ouvrirait
la possibilité de tarifs opposables d’ici quelques années. Une
analyse qualifiée de « pas sérieuse » par Christian Py (Président
du Syndicat national de l’optique mutualiste). Quoi qu’il en soit, en
en généralisant le principe aux mutuelles, le projet de loi Le Roux
ne répond pas à la seule question qui vaille : le remboursement
différencié est-il licite ou non ?
L’idée du législateur part d’une bonne intention : il s’agit de réduire
la fracture sanitaire qui pousse plus de 15% de la population
adulte (et 34% des étudiants) à renoncer à des soins médicaux
pour des raisons financières. « Ces renoncements concernent en
premier lieu les soins dentaires et optiques pour lesquels la part
des dépenses remboursées par l’assurance-maladie obligatoire
est plus faible (4 % pour les dépenses d’optique, les complémentaires-santé
en prenant en charge 66 % et les ménages 29 % en
© Olly-Fotolia
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 5

moyenne) », explique le député, reprenant par là le cri d’alarme
lancé par la Mutualité Française. « Notre système de santé n’offre
plus une garantie suffisante pour permettre à tous de bénéficier
de soins de qualité », a notamment déclaré Etienne Caniard, Président
de la Mutualité Française, lors du récent Congrès de Nice.
Trois priorités : le financement de la Sécurité sociale, la réduction
des restes à charge de l’assuré et la maîtrise des dépassements
d’honoraire des médecins.
« L’objectif visé est double, poursuit le texte de Bruno Le Roux.
D’une part, il s’agit de favoriser une régulation des coûts de santé en
vue de maîtriser les restes à charge pour les ménages et le montant
des cotisations des complémentaires santé, évitant ainsi des démutualisations.
D’autre part, ce dispositif a pour objectif d’améliorer
la qualité de l’offre à travers les engagements pris par les professionnels
de santé au sein des réseaux ainsi constitués. »
Le monde de l’assurance santé reste tiraillé entre deux logiques :
la logique de la mutualisation solidaire où la cotisation de l’assuré
ne dépend pas du coût des risques qu’il représente, et la logique
financière où chacun paye selon ses dépenses, c’est-à-dire à partir
d’une double inégalité, entre ceux qui ont les moyens de se
soigner ou qui n’en ont pas besoin, et les
autres.
Lors de la passionnante table-ronde que
le groupe Zeiss a organisé à Paris le 25 octobre dernier, sur le
thème : « Les OCAM, parlons-en... », Jean-Luc Sélignan (PDG
du Club Optic Libre) a estimé inéluctable le renforcement et la
concentration des acteurs de l’assurance, ainsi que la nécessité
d’établir les conditions d’un véritable “vivre ensemble” : « Les
réseaux fermés se renouvellent tous les trois ans : l’opticien ne
contrôle plus ni son CA (s’il n’est pas repris dans le réseau il peut
perdre 50 000 euros du jour au lendemain), ni la valeur de son
fonds ; son patrimoine est dévalorisé par le poids des réseaux
dans son CA. De plus, pour consentir un effort tarifaire de 27%
comme exigé par certains contrats, il est nécessaire de compenser
par une augmentation minimale de 50% du CA. »
Jean-François Tripodi, directeur général du réseau Carte Blanche,
a reconnu pour sa part que c’est la concurrence entre assureurs, il
y a dix ans, qui est cause de l’envol des tarifs sur l’optique, le dentaire
et les honoraires. Mais, a-t-il expliqué, la donne a changé :
car l’assuré ne peut plus payer ces hausses exponentielles. C’est
pourquoi l’assureur se retourne pour encadrer les professionnels
de santé. « On agit là où l’on peut agir », conclut-il avant de convenir
du fait que si l’effet réseau fait baisser le contrat de 2,5%, il
est insuffisant pour juguler les hausses globales. Des pistes : dérembourser
la monture (« Nous ne sommes pas là pour rembourser
les logos ») ou en plafonner le remboursement (100 euros par
6 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
L’avenir ?
Ne se concentrer que sur le métier
exemple) et mieux rembourser les verres (c’est-à-dire la part réellement
médicale) ; privilégier les comportements vertueux d’un
équipement tous les trois ans, conformes aux besoins réels, au
détriment de ceux qui remplissent annuellement le “panier global”
auquel ils ont droit ou magouillent avec les factures. « La mutualisation,
a rappelé Jean-François Tripodi, ne marche que si tout le
monde ne consomme pas en même temps. »
Erwan le Fur, journaliste à 60 Millions de Consommateurs, a écarté
la menace de privatisation rampante de la sécurité sociale : « C’est
un procès d’intention. Les sommes engagées sont trop faibles
(150 millions d’euros sur 22 milliards) pour peser réellement. En
revanche les évolutions ne sont pas à l’avantage des professionnels
de santé. Les réseaux vont encore se développer, et la pression
va s’accroître, provoquant la disparition d’un certain nombre de
magasins d’optique et une restructuration du marché. »
« Dans quelques années, 80% à 90% des assurés auront accès
aux réseaux. C’est un mouvement inéluctable », renchérit Jean-
François Tripodi.
« C’est à nous de faire jouer la compétition entre les assureurs qui
tirent le marché vers le bas et ceux qui favorisent la qualité, estime
Jean-Luc Sélignan. Si l’on veut préserver
notre rentabilité dans un contexte qui revoit
nos prix de vente et nos marges à la
baisse, il faut une meilleure productivité.
Comment ? Soit en augmentant le rapport CA sur mètres carrés
pour amortir les frais fixes (développement du CA par le service),
soit accroître le CA par employé ; ce qui signifie dans ce cas redéfinir
les tâches de l’opticien en le déchargeant de la part administrative
(prise en charge, tiers payant, facturation, vérification de
remboursement, etc.) grâce à l’automatisation, pour ne se consacrer
qu’au métier. C’est le seul moyen de survivre. »
Marisol Touraine a récemment indiqué les orientations claires de
son ministère : diminuer le délai d’attente ophtalmo par la délégation
de tâche aux orthoptistes et aux opticiens ; réguler le prix
des lunettes. Faire baisser le reste à charge en optique peut être
un objectif louable, qui ne sera atteint que par l’invention de partenariats
innovants entre tous les acteurs de la chaîne. Qu’elle le
veuille ou non, l’optique fait partie de l’économie sociale, sanitaire
et solidaire. À ce titre, elle doit s’interroger, plus fortement qu’elle
ne le fait à l’heure actuelle, sur le rôle qu’elle peut jouer dans
l’émergence d’un nouveau système de soin, efficient, équitable et
pérenne. C’est à elle, parce qu’elle est au plus proche du consommateur
de soins optiques, d’être proactive dans l’élaboration de
nouveaux cadres partenariaux.
Gérard larnac
Directeur de la rédaction • g.larnac@clm-com.com

Cœur de Cible
Commerce : reste-t-il des raisons
d’espérer
Désespérer de l’avenir est un sport
national. Pourtant l’individu a rarement
concentré entre ses mains
autant d’opportunités productives et
créatives. Les outils sont là : la puissance
des ordinateurs, l’instantanéité du web,
la proximité de l’internet mobile (tablette,
smartphone). Tout se passe cependant
comme si notre cerveau ne s’était pas
encore tout à fait adapté à ces nouvelles
réalités. Comme si l’outil avait encore un
temps d’avance sur les stratégies d’usage.
On a pris l’habitude depuis quelques années
de stigmatiser le fameux “immobilisme
à la française”. Mais se faisant, de
quoi parle-t-on réellement ? Les deux
immobilismes dont souffre véritablement
notre pays ont pour nom l’investissement
productif et l’investissement créatif.
L’industrie française n’a pas, comme
s’égosillent encore à le dire quelques
idéologues égarés, de problème vital avec
le coût du travail. Sa faiblesse structurelle
vient plutôt de son manque chronique
8 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
Photo © X. Muyard / Générale d’Optique / magasin de Fresnes
en matière d’investissement productif.
Le constat est connu : les entreprises
françaises n’investissent pas assez en
Recherche & Développement. Leur parc
machines est deux fois plus ancien que
celui des pays comparables ; il est de
plus notoirement insuffisant. Ce manque
de prise de risque, tel est le cœur véritable
de l’immobilisme à la française.
L’avenir est dans la création
de valeur à travers des biens
immatériels exclusifs.
Collectivement, la logique du compte à
rebours (combien de temps avant l’épuisement
total des ressources, avenir hypothéqué
par la dette contractée par la
génération précédente, etc.) imprègne
très fortement l’air du temps et pèse lourd,
très lourd, dans la capacité à se projeter
dans l’avenir. De plus il y a dans l’idée de
la globalisation le sentiment de toucher
aux limites. Un monde globalisé est un
monde à l’étroit. Il devient alors néces-
Conjoncture de crise endémique, loi de
finance, morosité tous azimuts… reste-til
au commerce, en cette fin d’année 2012,
de réelles raisons d’espérer ? La réponse
est oui. et comme l’optimisme ne vaut que
lorsqu’il est partagé, on vous dit tout sur les
motifs de la confiance. en exclusivité.
saire de rouvrir le champ du possible, intellectuellement,
existentiellement, afin de
retrouver la marche avant de la civilisation.
La globalisation et la logique du compte à
rebours sont les deux grands inhibiteurs
qui nous empêchent aujourd’hui de nous
tourner avec enthousiasme vers les innovations
de rupture – au moment-même
où les appareils que nous avons conçus
nous en laissent précisément entrevoir
la possibilité à un rythme de plus en plus
soutenu.
Ce n’est pas en relocalisant les industries
à l’ancienne que l’on créera des opportunités
nouvelles, mais en inventant de
nouveaux modèles socio-économiques.
L’avenir n’est pas dans le coût de revient
toujours plus bas de la matière transformée
en vue de produire des biens, mais
dans la création de valeur à travers des
biens immatériels exclusifs, des services
globaux innovants, apporteurs de solutions
individualisées.
On parle aujourd’hui de cette révolution

productive que constitue le passage entre
“main d’œuvre” et “cerveau d’œuvre”. Depuis
l’invention de la machine à vapeur au
xviii e siècle jusqu’à l’arrivée de l’ordinateur
personnel en 1981, le champ des opportunités
s’est considérablement élargi.
Automatisation du geste dans un premier
temps, automatisation de l’intelligence
dans un second. La force musculaire aussi
bien que la raison et la mémoire ont été
encryptées dans les appareils que nous
utilisons tous les jours. Et un simple effleurement
du doigt passé sur un écran tactile
produit aujourd’hui plus d’effets qu’autrefois
toute une journée de dur labeur. L’instantanéité
et l’ubiquité en plus.
Le plus gros écueil dans la construction
de notre avenir n’est donc plus d’ordre
technologique ; il est organisationnel et
mental. Car hisser nos modèles de pensée
au niveau de sophistication de nos
machines impose des changements radicaux
dans les mentalités, et principalement
dans celles qui sont le plus imperméables
à la remise en question : celles
des dirigeants eux-mêmes. Alors on
traîne, on finasse. Non, il n’est pas facile
de passer d’une organisation pyramidale
fondée sur l’individualisme farouche et sur
le contrôle hiérarchique à une organisation
horizontale en réseau qui redistribue
globalement l’information en tout point
pour faire croître l’intelligence collective,
et donc l’efficience. Du commandement
d’un seul à la participation de tous. De la
compétition interne (qui confine parfois
plus au sabotage qu’à l’émulation) à la
collaboration sincère et impliquée. De la
valeur “travail” à la valeur “créativité”.
Ce basculement dans un monde radicalement
autre prendra du temps à cause
de l’ampleur de ce qu’il remet en question,
tant en termes de dogmes que de prérogatives.
C’est là notre seule limite actuelle.
Il nous revient donc de repenser l’humain
à l’aune de la puissance des machines
dont nous disposons désormais. Car l’on
ne passera pas dans ce nouveau monde
sans une refonte totale de notre vieille
culture managériale, issue des industries
du passé. C’est toute la finalité de nos
productions qui est à reconsidérer. Aujourd’hui
on ne produit plus des biens,
on produit du sens. La relation au client
est elle aussi radicalement nouvelle : le
consommateur est au cœur du système,
accueilli au sein d’une relation humaine de
proximité fondée sur la sincérité et le long
terme, devenu coproducteur du “pack
service personnalisé” qui lui est destiné
selon un rythme d’innovations soutenu.
La force d’inertie du passé masque encore
les contours de ce nouveau monde
qui est déjà en place. Pour autant ce
monde nouveau est déjà là. La puissance
cognitive de partage total et instantané
développée par le Web attend encore la
pensée qui fera d’elle un outil véritable
tourné vers l’avenir. Pour cela il nous faudra
faire exploser le cadre mental imposé
par l’idéologie du compte à rebours et de
la limitation globalitaire. Tel est le pas qu’il
nous reste, collectivement, à franchir.
GL.
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 9

direCt
Cirillo marcolin
Président du mIDo
1. dans cette ambiance de crise endémique,
comment se porte le secteur
italien de l’optique ?
Cirillo Marcollin : L’économie mondiale traverse
actuellement une crise économique
et financière sans précédent. Augmentation
de la pression fiscale, contraction de la
consommation, explosion des prix de certaines
matières premières et, pour couronner
le tout, redimensionnement draconien
des prêts concédés aux entreprises. C’est
une situation analogue que l’on retrouve
partout, y compris dans notre pays : et ce
sont avant tout les petites et moyennes
entreprises qui souffrent. Ce qui permet à
notre secteur de continuer à enregistrer de
bons résultats, c’est sa vocation à l’exportation
et à l’internationalisation.
Les données des six premiers mois de
l’année 2012 indiquent encore une fois que
les exportations restent le moteur de notre
secteur, confirmant la santé du Made in
10 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
Salons Internationaux :
ni trop grands, ni trop chers, mais complets
Dans un contexte de crise qui pèse sur la consommation des
ménages, et tandis qu’on assiste à une remise en question par
certains acteurs du modèle « grands salons internationaux »,
Cirillo marcollin, Président du mIDo, revient sur le succès de la
lunetterie italienne et sur l’indispensable panorama sectoriel
que seul offre un salon tel que le mIDo.
Italy à travers le monde. Au cours de cette
période, les exportations ont augmenté de
5,6% par rapport à 2011. Malheureusement,
le marché interne est en pleine stagnation.
Le secteur de la distribution souffre
tout particulièrement de la contraction de
la consommation, qui n’a jamais été aussi
forte que ces derniers mois. Les dépenses
ont chuté aux niveaux d’il y a 30 ans. Et la
sortie de crise semble encore loin.
Ainsi, les estimations de la Confesercenti
(association de commerçants) prévoient
pour 2013 un nouveau recul de la
consommation de 0,3% ; de son côté,
l’Observatoire nationale de la Federconsumatori
(association de consommateurs)
évalue la contraction de la consommation
en 2012 à près de 5%, avec une réduction
des dépenses d’environ 35,5 milliards (la
contraction de la consommation toucherait
également le secteur alimentaire, avec
une dépense moindre de 141 euros par
ménage).
2. Observez-vous des signes encourageants
?
Cirillo Marcollin : Le mot crise, d’ailleurs,
dérive du verbe grec Krinein, qui signifie
“séparer”, “juger”, ”choisir”. La crise est
donc le moment de la vérité, une période
appropriée pour choisir les stratégies les
plus adaptées à la relance. Bref, «celui qui
s’arrête est perdu», comme on dit chez
nous. Il faut continuer d’investir dans la recherche
et dans la promotion. C’est là que
les Salons constituent un investissement
indispensable en termes de business et de
communication.
3. dans ce contexte la formule des
grands Salons internationaux telle
qu’elle existe actuellement est-elle
toujours aussi pertinente ?
Cirillo Marcollin : Au cours des dernières
années, on assiste en effet à une fragmen-

tation des manifestations promotionnelles,
mais qui en fait ont bien peu de rapports
avec les vrais salons : manifestations locales,
road shows, rencontres dans de
grands hôtels, il s’agit là d’outils de promotion
et de business à plus petite échelle,
économiquement plus accessibles.
Cela ne signifie toutefois pas qu’ils soient
fonctionnels aux affaires dans les mêmes
proportions qu’un grand salon international.
Je suis tenté de citer un vieux dicton
témoignant de la sagesse populaire italienne
: “Chi più spende, meno spende”
(plus on dépense, moins on dépense). Il
ne fait guère de doute que la participation
à un salon international comme Mido requiert
un investissement économique plus
consistant qu’un road show, mais au bout
du compte, cela en vaut la peine. Au vu de
leur dimension et de leur organisation, des
lieux où ils sont organisés, la demande et
l’offre qui se rencontrent dans le cadre de
ces road show sont mineures, les potentialités
commerciales y sont inférieures et
le panorama sur la réalité du secteur y est
réduit. Les grands salons, au contraire, ont
le mérite – en quelques jours à peine, dans
un espace relativement circonscrit – de
présenter toute la filière. J’estime qu’ils ne
sont ni trop grands, ni trop distants, ni trop
chers : les grands salons comme Mido
sont, en un mot, complets. On obtient en
un seul coup seulement ce que la participation
à cinq ou six road shows pourrait
offrir.
4. Comment se présente l’édition
2013 du MidO ?
Cirillo Marcollin : Cette année encore
nous travaillons pour proposer, comme à
chaque édition, quelque chose d’étonnant,
à même de conférer un caractère absolument
incontournable au salon en termes
de capacité promotionnelle. L’équipe organisatrice
du salon s’est mise au travail
dès avant l’été pour préparer la prochaine
édition, prête à se représenter devant son
public avec une énergie créative toujours
renouvelée.
Le point de départ fondamental reste le
dialogue, continu et attentif, avec les interlocuteurs
de référence (entreprises,
opticiens, acheteurs, presse spécialisée
et généraliste) afin que les requêtes des
uns répondent aux exigences des autres.
Un encastrement parfait pour les pièces
du “puzzle” que constitue l’organisation de
ce Salon dont la forme est définie au fur et
à mesure pour saisir l’air du temps année
après année, mois après mois, jour après
jour.
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 11

nouvelle vision du e-commerce, nouvelle
image de marque : Optic 2000 joue la
carte de la solidarité (travailler sur le marché
de l’exclusion auditive et visuelle) et a
élaboré une nouvelle stratégie web selon
quatre principes : mode, proximité, innovation,
citoyenneté.
Lancé en mai dernier, le site marchand Optic
2000 www.optic2000.com innove. Le site est
conçu en drive-to-store permettant seulement, en
optique, la e-réservation du modèle choisi (pack
monture et verres). Hyper-choix (2000 modèles
renouvelés tous les trois mois, avec des marques
exclusives, à des prix étudiés), hyper-service (livraison
gratuite en 24h en magasin, retour gratuit,
satisfaction ou remboursé sous 30 jours, tiers
payant, pas d’engagement financier à la réservation,
traçabilité assurée,...).
Optic2000 entend ainsi rajeunir son image en introduisant
un aspect « cool et accessible » et surprendre
le client. Il s’agit de profiter de la position
leader d’Optic 2000 pour imposer un standard de
distribution respectueux des enjeux de santé publique,
tout en repositionnant l’image de la marque.
Pour aller plus loin encore, l’enseigne de Clamart
propose à l’internaute « My People’s Choice » :
une animation créée par la société Buzzman qui
12 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
traCeur Les brèves de La Profession • Les brèves de La Profession
LA NOuVELLE COM’ VIRALE D’OPTIC 2000
GROUPE ALL : RéAGIR à LA NOuVELLE DONNE
Stéphanie Dangre, Président du Groupe All
« Nous sommes convaincus que les prix
en optique vont encore baisser énormé-
allie réalité augmentée pour l’essayage virtuel et
la recommandation sociale pour l’aide à la décision
grâce à la force des réseaux. Des milliers de
personnes peuvent ainsi donner leur avis en votant
pour les trois choix finaux. à partir de 50 votes,
le client bénéficie de 25% de réduction sur son
achat. un formidable levier démultiplicateur pour
un marketing viral nouvelle génération.
Sur les bannières publicitaires Optic2000 des sites
grands publics, ce n’est plus une star la star, mais
le client lui-même. Chacun a ainsi droit à son moment
de célébrité. L’internaute peut ainsi voter et
essayer à son tour des lunettes. C’est ainsi que sur
le même principe, un bilboard géant a été disposé
ment, confie Stéphanie Dangre, Président
du Groupe All. Les OCAM encadrent les prix
et avec les remboursements différenciés
on assiste à de nouvelles baisses de prix à
chaque renouvellement de contrat. Le modèle
se construit sur une clientèle low-cost.
Si les réponses métier sont importantes, elles ne
paraissent pas suffisantes pour casser cette spirale
néfaste. Il faut donc trouver de nouveaux leviers
de croissance ; car le détournement de clientèle,
malgré tous nos efforts, va avoir lieu. C’est
pourquoi la dimension « qualité » doit être encore
plus distinctive qu’hier.
Pour réagir, le Groupe All s’est donné plusieurs
axes principaux : une nouvelle politique d’achat
visant à renforcer les partenariats sur des produits
de qualité avec un engagement fidélité de
notre part contre des prix nets hyper-performants
(pour faire baisser le prix de vente final jusqu’à
-20%) ; une modification totale du raisonnement
du 27 au 29 septembre dernier, avec le portrait
des clients (pris depuis une cabine de photomaton)
avec différentes lunettes afin de solliciter le vote
des passants.
à côté de la pub télé, une nouvelle communication
est en train de naître.
Optic 2000
• 12, 6% de parts de marché
• 1184 points de vente
• 1 er client de la lunetterie française
• 1 er enseigne de distribution non alimentaire
du pays
d’achat, passant de l’analyse par coefficient à
une approche en valeur, ce qui pousse l’opticien
à proposer systématiquement la meilleure qualité
en toute légitimité ; nous allons nouer de nouvelles
relations constructives avec certaines OCAM qui
sont intransigeantes, comme nous, sur la qualité,
et nous permettront de rester maître du référencement
produit.
Enfin le dispositif Coyote Version 2 permet de donner
le niveau d’information produit par OCAM. 807
opticiens sont inscrits au Coyote, avec 250 OCAM
déjà très renseignées. Coyote est un système pour
trouver le bon produit et préserver les marges. Il
faut savoir que hors contrat collectif, un assuré
sur deux change de contrat d’assurance tous les
ans. Nous sommes entrés dans une période intermédiaire
où opticiens et OCAM se cherchent.
Cela ne va pas sans poser de problèmes mais je
reste optimiste sur le long terme. Pour l’instant il
faut s’adapter à la conjoncture de crise et rendre
l’innovation accessible. »

VERRE PROGRESSIF FREE FORM
STABILITE OPTIMISÉE DES CHAMPS VISUELS
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Les brèves de La Profession • Les brèves de La Profession • Les brèves de La Profession
KRyS : « L’OPTIquE éTAIT PEu MARKETéE, MAIS çA, C’éTAIT AVANT ! »
avec la récente création d’une direction
marketing groupe, confiée à Marie-Frédérique
Germain (transfuge du monde des
télécoms) et le lancement de ses nouveaux
spots télévisés, Krys (12% de parts de marché)
entend inventer de nouvelles raisons de
se faire aimer du public autour de trois idées
force : bien-être, prix juste et beauté vraie.
Un attachement à la marque qui semble
grandissant, puisque Krys a été distingué
en 2012 « enseigne optique la plus attractive
pour les Français » par OC&C Strategy
Consultants.
Côté pub, pour un budget de 10 millions d’euros
(soit 50% de moins que les enseignes les plus en
vue en spot télé), Krys repart une nouvelle fois sur
les écrans avec Patrice Leconte : en six vagues
jusqu’en octobre prochain. Humour, complicité (le
slogan « mais ça c’était avant » est quasiment passé
dans le langage courant !) proximité, peoples
“cool” (Clotilde Coureau, Emma de Caunes, Lambert
Wilson, Antoine de Caunes, Camille Lacourt)
incarnent les différentes Collections exclusives
signées Krys : respectivement Mademoiselle Lunettes,
Kiss, HDesign, Solaires SNK, You-K (nouvelle
collection “Jeune Homme” dont le lancement
est prévu en février prochain).
Avec l’offre Like Me, le client construit sa lunette
personnalisée, avec son prénom gravé à l’intérieur
de la branche. 2000 possibilités, à partir de 149
euros. Depuis la fin octobre, et pour une durée de
trois mois, une collection exclusive Mikli par Mikli
en série limitée offrira pour moins de 150 euros le
style inimitable du plus célèbre créateur lunetier.
« S’il est devenu sur-communiquant, le marché
de l’optique paraît peu marketé », explique Franck
Deschamps, Directeur de l’enseigne Krys. Fort
de notre titre d’enseigne optique préférée des
Français, nous trouvons cela encourageant mais
nullement suffisant. Il faut désormais être perçu
comme différent, car la promesse optique en général
n’est pas suffisamment perceptible pour le
consommateur. L’expertise aujourd’hui ne justifie
plus l’écart de prix. Nous voulons proposer une
nouvelle expérience de vente, dans une logique
multi-canal. Le e-commerce explose là où l’expérience
magasin est décevante. Nous voulons
utiliser le site krys.com pour préparer la vente et
générer du trafic en magasin. »
• 850 points de vente
• 100% du réseau à la nouvelle identité
Krys (façade) et plus de la moitié au
nouveau concept
• Surface moyenne 110 m 2
• Les verres Kalysté (MDD) représentent un
tiers des ventes. Fabriqués à Bazainville à
95%, ce qui a permis au groupe d’obtenir
le label Origine France Garantie.
• CA 2011 : 687 millions d’euros TTC
• CA moyen par point de vente : 791 000
euros TTC.
+ www.krys.com
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 15

Les brèves de La Profession • Les brèves de La Profession • Les brèves de La Profession
OPhTALMIC : NE PAS LAISSER L’INITIATIVE INTERNET
à D’AuTRES COMMERCES quE L’OPTIquE
ophtalmic a 25 ans. La société familiale
créée en 1986 par Charli Tamsot, avec un
chiffre d’affaires de 45 millions d’euros et 168
salariés, est devenue le premier laboratoire
indépendant en contactologie : il représente
une lentille sur cinq vendues en France.
Le verre compte désormais pour 10% de son
chiffre. C’est aussi la première plateforme indé-
16 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
pendante de distribution de lentilles avec plus de
4000 commandes par jours (90% livrées le lendemain
matin), 2 500 appels quotidiens, 8000
factures émises par mois. Et pas moins de 12% du
CA réinvesti en R&D.
Avec 8 à 10% de parts de marché, Ophtalmic s’est
rapidement rendu incontournable. Si 2011 a été
une année de réorganisation (Verre, Contactologie,
Santé Compléments Alimentaires, Web), le labo a
été capable de lancer six lentilles nouvelles sur le
marché. 2012 marque une année de forte croissance
(8% au global, 10% sur la contacto) sur un
marché atone. une volonté : que ce métier reste un
métier de santé.
Fort d’une capacité logistique bien supérieure aux
sites internet, Ophtalmic entend être, sur le web
aussi, le partenaire de référence, avec le lancement
d’un site B to B to C, dans le respect de la
filière. 19% des consommateurs lentilles vont sur
KONNECT EYEWEAR, L’EXCLuSIVITé AOyAMA
une monture sans vis en acier chirurgical analergique
: 21 grammes d’innovation brevetée, pour elle
comme pour lui.
Le concept : différentes faces, différentes branches aux couleurs
et décors évolutifs que l’on peut mixer et personnaliser
à partir de six faces différentes, chacune avec trois couleurs
de branches. On peut ainsi changer les verres et les branches
en un clin d’œil grâce à une clef spéciale fournie à l’opticien ;
car c’est lui seul, l’homme de l’art, qui procède au montage
personnalisé. une nouvelle approche de la customisation des
lunettes, fondée sur le geste technique de l’opticien, qui devient
ainsi complice de la personnalisation de la monture choisie.
+ www.aoyamagroup.com
Internet pour comparer les prix. Il fallait donc réagir.
Le patient d’Ophtalmic se rend sur le site où il
peut commander lentilles et solutions ; il reçoit sa
commande chez l’opticien, où celui-ci perçoit 10%
du prix de vente en commission. une ordonnance
est nécessaire. « un client sur Internet c’est un
client de perdu », explique Michel Zennou, directeur
général d’Ophtalmic. Il est donc nécessaire de
capter ce client pour le renvoyer sur l’opticien. Cela
permet en outre d’éviter les problèmes de sourcings
et de traçabilité qui décrédibilisent et déstabilisent
le marché. »
« Pour l’heure seuls 2% des visiteurs vont
jusqu’à la page commande, et seuls 50% de
ceux-ci passent véritablement à l’acte, poursuit
Michel Zennou. Le coût d’acquisition d’un client
sur Internet est considérable. Il faut éviter que
la contactologie ne devienne un produit d’appel
pour d’autres commerces. »
+ www.ophtalmic-compagnie.fr

le pOint du MOiS
Cela fait une bonne vingtaine d’années qu’on
entend parler de visagisme en optiquelunetterie.
Le phénomène a naturellement
accompagné l’éclosion du secteur dans le
domaine de l’accessoire de mode. Le terme
est-il toujours mérité ? Sait-on toujours
quels en sont les enjeux véritables ? Détails.
« La forme, c’est le fond qui remonte à la surface », disait Victor
Hugo. L’auteur des Misérables exprimait d’un coup tout ce qu’il
y a à savoir sur la question : il n’y a pas d’opposition entre être
et apparence. Celle-ci n’est pas le masque de celui-là, mais son
révélateur. Mais alors paraît une responsabilité extrême : le visagisme,
de même que l’ensemble du commerce de l’apparence,
18 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
Les nouveaux enjeux
du visagisme
Tous les visuels de cet article sont publiés avec l’aimable autorisation de Silhouette France © Silhouette International Schmied AG
n’est pas une simple cosmétique de surface, mais bel et bien un
révélateur d’intériorité, de profondeur. Rien de ce qui est humain
ne doit lui être étranger. Tordons le coup sans plus attendre à
l’idée simpliste du “ravalement de façade”. Le visagisme, s’il a un
quelconque intérêt, consistera avant tout à révéler l’être profond
de l’individu.
Depuis que l’optique est entrée dans le territoire de la mode, les
professionnels se sont mis eux aussi à parler “visagisme”. Certains
se formant à des techniques précises plus ou moins dignes
d’intérêt, d’autres misant sur des approches plus intuitives. C’est
dire que lorsqu’on parle “visagisme” en optique, on parle en fait
d’un domaine extrêmement hétérogène, associant de vraies compétences
à des réalités plus déclaratives qu’effectives. Là encore
un véritable label serait le bienvenu pour donner du crédit et de la
visibilité à ce mot “attrape tout”.
Car le concept de visagisme résonne dans l’esprit du client à partir
d’une contradiction : généralement le public n’attend pas que
l’opticien soit visagiste. Cette bonne surprise peut énormément

jouer en faveur de l’opticien, le dotant d’une expertise de conseil
en relooking, fort appréciée pour faire baisser le stress d’un achat
qui implique la re-figuration de la personne.
Mais une fois la promesse engagée, pas question pour le professionnel
de ne pas être à la hauteur. Le consommateur a l’impression
qu’il joue gros. Il en va des différents enjeux de son apparence
: séduction, sérieux, communication interpersonnelle,
position sociale, rajeunissement, affirmation de soi, etc. Il ne faut
donc pas décevoir.
On ne saurait donc trop s’aventurer sur le terrain du visagisme
sans avoir au préalable donné un contenu fort à cette promesse.
En l’absence de réelles compétences, mieux vaut s’abstenir.
Une réelle mise en beauté par le port de lunettes a longtemps été
impossible pour une raison simple : les verres déformaient l’image
des yeux et brouillaient la perception du regard. Grâce aux avancées
technologiques dues aux verriers, le tournant des années 80
a marqué la fin de cette perception dégradée du regard de l’autre.
Tout est alors devenu possible, et la monture s’est faite parure.
Ainsi faut-il garder ce paradoxe en tête : la mode vint aux lunettes
non pas par les montures mais par les considérables progrès du
verre. On réalisa alors, pas toujours avec l’ampleur nécessaire,
qu’on pouvait embellir un visage avec des lunettes, en renforcer
l’expressivité, le charisme, le magnétisme. La lunette devint une
signature, un trait de distinction, une touche finale.
Toucher au visage, c’est toucher au siège même de l’identité. Voir
un visage, c’est connaître l’individu. Les séries policières nous ont
familiarisées avec les fiches anthropométriques. Et la carte d’identité,
célèbre invention du IIIe Reich, ne quitte plus nos portefeuilles.
Dans la société qui est la nôtre le visage, plus que simple représentation,
vaut définition de l’individu.
Pas de visagisme sans une approche
psycho-sociologique du client.”
Le terme de visagisme fut inventé, sur le modèle de “paysagisme”,
par le célèbre coiffeur parisien Fernand Aubry, un beau jour de
1936. Sa devise : « Il n’existe pas de femme dépourvue de beauté,
il n’y a que des beautés qui ne se sont pas encore révélées. » Plaçant
résolument la beauté du côté de l’artifice, du travail de correction
et de retouche, de l’élaboration patiente, savante, il s’agit
alors d’équilibrer et de valoriser les différents éléments physiques.
Rectifier la nature, en quelque sorte, mais à partir de ce qu’elle
possède déjà.
En 1971 Albert Méhrabian faisait paraître une étude où il démontrait,
preuves à l’appui, que dans une situation de communication
interpersonnelle, le visage compte pour 55% de l’attention portée,
la voix pour 38% et le sens des mots prononcés pour seulement...
7%. Ce qui déplace notre sujet : le visagisme n’est pas seulement
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 19

un révélateur de beauté, c’est aussi un agent d’aisance sociale et
de communication.
Cette dimension sociale de l’apparence est désormais bien
connue. Toutes les études montrent qu’un individu considéré
comme “beau” a plus de chance de séduire, sur le plan sexuel
comme sur le plan professionnel. On le considérera d’emblée
comme plus intelligent, plus aimable, plus compétent. Un être
“beau” selon les normes en vigueur a moins besoin que d’autre
de faire ses preuves : on lui accorde une confiance instinctive. La
beauté d’un visage est un puissant intégrateur social.
Le visage, siège de l’identité, de l’identification, de la séduction, de
la compétence, de l’estime de soi, de la santé, du prestige... Paysage
des émotions, le visage expose l’individu, voire le surexpose
aux regards d’autrui. Qui ne joue pas le jeu de l’apparence, aussi
subtil soit-il, sera toujours du côté des perdants. Le visage est
devenu au fil du temps l’expression de la valeur individuelle, de la
compétence sociale : “victime” ou “populaire”, comme disent les
jeunes. Pas d’entre-deux. Parfois un seul regard suffit, et le verdict
est sans appel. Le visage est le lieu principal de l’affirmation de soi.
C’est la Renaissance qui redécouvre la beauté du corps antique,
le délivre de l’effacement médiéval où le tenait le clergé. La liberté
moderne qu’invente par la suite le xviii e se manifeste par la capacité
à construire soi-même sa propre liberté, sa propre individualité.
De sorte que le visage est aussi, et surtout, le théâtre de la volonté.
Aujourd’hui, on juge moins un individu sur son apparence
proprement dite que sur sa volonté d’apparence. Ce triomphe de
la volonté est la marque distinctive du corps moderne, remodelé,
arrangé. Son contraire est perçu comme un aveu de faiblesse ou
de marginalisation.
Le corps dont nous faisons chaque jour l’expérience n’est jamais
tout à fait le nôtre. Même s’il n’est pas que cela, qu’une certaine
marge de liberté reste toujours possible, c’est avant tout un objet
social. Il est fait de tous les regards qui le contraignent de loin,
via ce violent rouleau compresseur
médiatique et publicitaire
qui impose à tous les normes
en vigueur dans notre société.
Lorsqu’un visage vous renvoie
une image positive, c’est qu’il
présente avec la société qui est
la sienne un rapport de stricte conformité aux normes de celle-ci.
De sorte qu’on évitera de cantonner exclusivement le visagisme
à son aspect esthétique, si on ne veut pas en réduire considérablement
la portée et l’enjeu. L’opticien visagiste se doit d’être à
même d’accompagner l’individu dans ce combat quotidien où il se
construit lui-même son image sous le regard d’autrui. Devront être
pris en compte sa stratégie d’apparence et de construction de
soi, les aspects de psychologie, de comportement, de contraintes
sociales, etc. La question ne se résume pas à dire « le bleu vous
va bien au teint », ni « les lunettes rondes ne vont pas sur un visage
rond ». Il n’existe pas de visagisme sans le préalable d’une
approche socio-psychologique sérieuse de l’individu. La morpho-
20 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
psychologie est un outil possible, quoi qu’à manier avec précaution.
Déduire un comportement d’une forme humaine est sujet
à caution. On ne fait en général que déceler des potentiels, en
aucun cas des certitudes. La morphopsychologie définit le visage
par son cadre, son modelé, ses récepteurs (yeux, nez, bouche,
oreilles). Elle distingue dans le visage trois zones principales, une
zone cérébrale, une zone affective et une zone instinctive. Enfin
elle suit quatre lois : la loi de dilatation/rétractation, la loi de tonicité,
la loi de l’équilibre et de l’harmonie, la loi du mouvement et de
l’évolution. Il s’agit d’induire certains traits de caractère à partir de
données physiques observables.
Le résultat attendu par le consommateur en quête de lunettes
chez son opticien n’est pas une image, mais la correspondance
d’une image et d’une volonté. Il est donc nécessaire de permettre
à l’individu de verbaliser clairement cette volonté. Choisir une
monture épaisse n’est pas la
même chose que choisir une
Aujourd’hui, on juge moins un individu
sur son apparence proprement dite
que sur sa volonté d’apparence.”
monture percée : le message
n’est pas le même. En revanche
les deux choix ne sont aucunement
incompatibles, il faut se
garder d’approcher l’humain
avec des vues restrictives. Les signes envoyés ne sont pas les
mêmes : douceur franche d’une nature restituée dans le cas des
lunettes percées, volontarisme et construction de soi dans le cas
de lunettes de caractère.
L’opticien a la chance, durant l’anamnèse, d’avoir l’habitude d’établir
avec son client un réel dialogue et un réel diagnostic des
besoins par l’étude des habitudes de vie. De là découle sa préconisation
“verres”. Ce qui prédispose tout naturellement le professionnel
à comprendre aussi le niveau et le sens de la stratégie
d’apparence du client vis-à-vis de ses lunettes. C’est sur cette
analyse préalable que repose tout l’art du visagisme, loin de la
simple cosmétique à laquelle on le réduit souvent.

Lunettes et visagisme
Le visagisme consiste à faire
apparaître l’individu profond
sous le porteur de lunette.
La forme des yeux est propre à chacun,
comme l’arc des sourcils. Ce qu’il faut
prendre en compte, c’est la proportion
de l’œil par rapport au visage. Les spécialistes
en esthétisme différencient trois
types d’yeux : l’œil rond, l’œil en amande
et l’œil étroit. L’emplacement du globe
oculaire dans l’orbite revêt également de
l’importance.
Les yeux enfoncés sont généralement
plus petits que les yeux proéminents, mais
ils semblent plus secrets, voire mystérieux.
Quant aux yeux proéminents, il convient
de veiller à la distance entre les cils et les
verres. Des supports de plaquette tiendront
alors les verres à distance.
Il ne faut jamais réduire le client à son
seul visage ni simplement à la zone de
ses yeux, mais le considérer au contraire
dans son ensemble. Ses préférences, ses
goûts et sa prestance le rendent unique.
La forme de la lunette souligne les traits du
caractère de chacun et met l’accent sur
ses points forts.
Les verres sont assez grands, le porteur
paraîtra rajeuni et avenant. Les grands
verres sont d’ailleurs avantageux pour la
plupart des formes d’yeux. Le professionnel
veillera à ce que l’œil entier soit visible
à travers le verre et que la monture n’interfère
pas avec le champ de vision. Le
bord supérieur sera toujours parallèle à la
ligne des sourcils et la paupière sera bien
visible.
Un arc des sourcils légèrement courbé
ou très prononcé, formes les plus répandues,
demandent des formes arrondis ou
ovales. Les verres rectangulaires, sans
arrondi, donnent un air plus masculin et
conviennent plutôt à un visage rond.
Les grands verres ne sont pas seulement
les plus séduisants, ils apportent également
un confort de la vision, en particulier
quand il s’agit de verres progressifs. Un visage
délicat aux traits fins sera par contre
écrasé par des grands verres. Dans ce
cas précis, un modèle moins envahissant
conviendra mieux.
La couleur des yeux doit être magnifiée
par la lunette. Les yeux foncés s’harmonisent
avec une multitude de nuances et le
noir, couleur classique par excellence, fait
briller pratiquement tous les yeux. On peut
jouer sur l’effet de contraste entre couleur
des yeux et couleur de la monture.
Les yeux bleus seront plus lumineux avec
une monture en noir profond tandis que
les yeux verts seront encadrés de préférence
par une monture aux nuances
de marron, bronze, cuivre ou or. Un iris
moucheté se suffira à lui-même et des fioritures
ou détails fantaisistes risqueraient
de faire diversion.
Les yeux et les montures «ton sur ton»
sont à proscrire d’autant plus qu’il y aura
toujours une légère différence dans les
nuances. En associant deux couleurs
proches, elles risquent de s’annuler mutuellement.
Une monture aux tons rouge
clair pour les yeux marron clair est aussi
peu seyante que le vert sur vert ou le bleu
sur bleu. Exception faite des yeux marron
où des tons marron auront un effet positif.
Les yeux clairs changent de nuances de
couleur en fonction de la luminosité et
des couleurs environnantes. Il faut tenir
compte de ce phénomène lors du choix
de ses lunettes.
Le type de peau est également à prendre
en compte. La peau plutôt foncée sera
rehaussée par des couleurs chaudes, lumineuses
ainsi que par des couleurs de la
terre, les dorés et les marrons.
La peau de type européen, claire, légèrement
rosée, s’harmonise avec des montures
aux tons argentés, vives, bleutés,
nuances estompés de gris ou métalliques.
La chevelure et la coiffure sont des moyens
d’expression importants qui jouent leur
rôle lors du choix des lunettes. La couleur
des cheveux suit le même principe des
couleurs chaudes et froides. Une couleur
de cheveux appartenant au champ chromatique
bleu, soit cendrée soit bleutée, se
mariera bien avec des couleurs froides. Le
blond cendré fera par exemple appel à un
modèle aux branches bleu métallisé.
À l’instar de la couleur des yeux, l’éventail
des couleurs à adopter sera d’autant plus
large que la couleur des cheveux sera
foncée. Les couleurs vives ainsi que des
contrastes blanc/noir mettront le visage
en scène. Les couleurs chaudes mettront
en valeur une chevelure aux reflets dorés
ou de bronze. Des branches vert ardoise,
en contraste avec une chevelure rousse,
ne passeront pas inaperçues.
D’après le document « Lunettes et Visagisme »,
avec l’aimable autorisation de la société Silhouette
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 21

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MarChé
solaires :
Selon les observations du cabinet
d’études de marché GfK, mode et
esthétique ont boosté en 2011 le
marché du solaire. Elément clé de notre
apparence, les montures optiques et solaires
répondent à un besoin d’affinité avec
soi-même.
C’est pourquoi les fabricants des grandes
marques de l’optique ont mis sur le marché
des produits inspirés des dernières tendances
de l’art de vivre, avec des matières
nobles telles que le bois, la corne ou le cuir.
L’acétate et les matériaux composites restent
encore bien présents dans la composition
des gammes de produits.
24 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
croissance à deux chiffres
pour les montures à plus de 300 €
elles représentent en 2011 la plus forte croissance des ventes
de bien de luxe : les lunettes solaires. Pour le cabinet d’études
de marché GfK, on assiste à une valorisation du marché,
tant en termes de vente qu’en termes de montée en gamme.
Solaires : connaît pas la crise !
Le vintage s’est invité dans les bureaux de
style des fabricants et a fait la renommée
de nouveaux créateurs, plus confidentiels.
Les consommateurs d’aujourd’hui se plaisent
à arborer des produits élégants et
authentiques, inspirés des modèles emblématiques
des années 50. Le mythe des
icones hollywoodiennes tient toujours !
Un nouvel indicateur du comportement de
ce marché repose sur l’engouement des
consommateurs pour les modèles haut de
gamme à plus de 300€, alors que le prix
moyen d’une monture se situe environ à
109€. Pour Marion Starkman, analyste
marketing chez GfK Consumer Choices
France : « Nos statistiques ont révélé une
croissance de +10% en quantité et +15%
en chiffre d’affaires sur ce segment. C’est
le positionnement prix qui signe les plus
fortes évolutions de notre panorama des
ventes des biens de Luxe. »
+ J.F. reY
Mod. JF BLOODY LYS
Le marché de l’optique dans son ensemble
bénéficie d’un fort dynamisme de par la
multiplication des points de vente d’année
en année. Par ailleurs, le secteur se
caractérise par une montée en gamme de
la consommation, notamment en monture
solaires où le nombre de références audelà
de 300€ TTC progresse.
Les tendances dynamiques accompagnent
les acteurs de l’horlogerie et de l’optiquelunetterie
haut de gamme. Après un premier
trimestre 2012 confortable (+14% CA
Montres / +4% CA Montures Solaires) les
perspectives encourageantes sur chacun
de ces marchés laissent entrevoir un atterrissage
du chiffre d’affaires d’ici la fin d’année
tout aussi exceptionnel qu’en 2011.
+ GfK sur Twitter : www.twitter.com/GfKFrance

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publi-inFOrMatiOn
SeeCOat blue, LE NOUVEAU CONCEPT
D’ANTIREFLET SIGNé nikOn
Dans la société d’aujourd’hui, nous
baignons de plus en plus dans un
environnement de lumières artificielles,
que ce soit sous les enseignes des rues
ou les éclairages intérieurs. Or le développement
exponentiel de nouvelles sources
la SOlutiOn nikOn : SeeCOat blue
u + v = BLUE LIGHT CONTROL TECHNOLOGY
de lumière, dommageables pour notre capital
visuel, nous incite à prendre des précautions.
Les LED sont en passe de s’imposer
à tout autre système d’éclairage : ils
comptent déjà pour 50% des dispositifs.
Contrairement à la lumière naturelle, ces
u REFLéTER LA LUMIÈRE hEV
Le pic de lumière HEV est clairement identifié
dans la zone des 450 nm.
SeeCoat Blue repousse la lumière dans cette
zone et donc reflète 10% de la lumière HEV.
Ainsi, SeeCoat Blue reflète jusqu’à cinq fois plus
de lumière HEV qu’un traitement conventionnel.
Vous remarquerez un reflet bleu à la surface
du verre.
v FILTRER LA LUMIÈRE hEV
Sur la base d’études cliniques et en complément
du principe de réflexion, SeeCoat Blue filtre la
lumière HEV mais transmet autant de lumière
qu’un traitement de dernière génération.
SeeCoat Blue transmet 97,5% de la lumière.
Vous observerez un léger filtre jaune lorsque le
verre est déposé sur une surface blanche.
sources présentent des pics très élevés
en lumière haute énergie visible (HEV),
aussi appelée lumière bleue (380-500
nm). Les impacts de la lumière HEV sur
la vision sont multiples. Les courtes longueurs
d’ondes induisent une dispersion
de la lumière. Ainsi la lumière bleue ne
se focalise pas sur la rétine, provoquant
des aberrations chromatiques, une image
floue, une perte de contraste. Le stress
visuel qui en résulte se manifeste par des
maux de tête, une sécheresse ou une irritation
oculaires, une plus grande difficulté
à soutenir son attention.
Quinze fois plus nocive pour la rétine que
les autres radiations, la lumière HEV peut
causer des lésions photochimiques sur
l’épithélium pigmentaire ainsi que sur les
photorécepteurs. Elle peut également
s’avérer dangereuse pour le cristallin (maculopathie,
cataracte). Ces détériorations
sont semblables à celles que l’on observe
dans les cas de DMLA.
Les solutions existantes jusqu’à présent
étaient d’usage restreint : verres solaires
pour l’extérieur, filtres médicaux… Principalement
conçus pour une situation de
lumière naturelle.
Avec le SeeCoat Blue, Nikon (Novisia) apporte
au marché un verre clair, capable de
filtrer et de repousser la lumière HEV, tout
en conservant un taux de transmission de
97,5%. Le contraste est optimal, le capital
visuel est préservé et le stress visuel…
oublié !
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Vendredi 14 et Samedi 15 décembre 2012 / Transport non inclus
+ 2 jours de forfaits La Plagne
Samedi 15 et Dimanche 16 décembre 2012
+ 2 jours de location de matériel
en gamme bronze (skis + bâtons+ chaussures) Samedi 15 et Dimanche 16 décembre 2012
Bulletin de participation : à renvoyer accompagné de votre règlement avant le 7 décembre 2012 à L’Essentiel de l’Optique 69A, rue de Paris 91400 Orsay
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Tirage au sort ouvert jusqu’au 7 décembre 2012 pour tout nouvel abonné.
Règlement déposé chez huissier de justice, consultable en ligne sur : www.essentiel-optique.com
Nouveau : abonnez-vous par CB sur simple appel au 01 60 92 53 26

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A C C E S S O I R E M E N T E S S E N T I E L L E
CCO - VILLA NINO - 247 Avenue BOULOUMIÉ - BP 31 - 88801 VITTEL
Tél. 03 29 08 85 85 - www.lunettes-elnino.com
www.lunettes-elnino.com

Les collections 2013 présentent moins d’excentricité que par
le passé, équilibrant leur source d’inspiration entre passé
et futur proche. Elles sont plus faciles à porter, plus accessibles
à un public élargi. Leur foyer créatif, s’il est moins ostentatoire
que naguère, n’en est pas moins profond en recherche
et émotion. Les possibilités chromatiques sont décuplées par
+ Lunettes paul Frank
Baumvision Europe
les jeux de transparence d’acétates particulièrement inspirés,
de mat ou de brillance, de contrastes de couleur, de variations
selon l’intensité de la lumière. Le métal lui aussi découvre de
nouvelles libertés architecturales et chromatiques. Une bonne
humeur communicative, et les premiers signes avant-coureurs
d’une rupture forte avec le tout-vintage.
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 29

ALLISON
La Martina est la marque culte de l’univers « country chic »
du polo international. De belles inspirations rectangulaires à
la Jackie O des années 50. Vivienne Westwood captive avec
son habituel mystère et son « british style ». Remarquées :
des élégances 80’s avec face très plates et grandes montures
aux couleurs contrastées. Moshino sort son impeccable
ironie au-dessus de la mêlée, festive et chic. Missoni, entre
ovales et « cat eyes », joue la fraîcheur et la gaité. Enfin la
touche de distinction raffinée, dans un esprit joaillerie que
sert un design minimaliste, chez Gianfranco Ferrè.
+ Gianfranco Ferrè / Allison
Mod. FG04101 & FG04404
30 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
+ la Martina / Allison
Mod. LM51503
+ Missoni / Allison
Mod. MI75403
+ Vivienne Westwood / Allison
Mod. VW76908
+ Moschino / Allison
Mod. MO18701 & MO18703

+ rye&lye / Immagine 98
/// LOOK VISION
Look Vision c’est l’assurance de collections bien équilibrées,
pour tous les goûts, diversifiées, harmonieuses, qui
sont au fil des ans devenues essentielles au marché. Avec
toujours cette créativité qui ne s’impose pas sur le visage
mais au contraire accompagne la personnalité. Juste une
touche de charismatique douceur dans un monde de brutes.
+ new Man / Look Vision
Mod. NM442 1A
/// RyE&LyE
Tressage cuir, touche de velours, insert en bois : le vrai luxe,
c’est avant tout le sentiment intime de l’authentique. Rye
& Lye joue les valeurs artisanales et ethniques pour une
rencontre au sommet avec le high-tech.
+ rye&lye / Immagine 98
Mod. Nabucco c3
+ le tanneur / Look Vision
Mod. LE302 1A
+ Xenith / Look Vision
+ rye&lye / Immagine 98
Mod. Swala c4
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 31

MOSCOT
32 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
+ polaroid / ADCL-APLUS
Moscot, une institution typiquement newyorkaise, née
dans le Lower East Side des années 30. Participant de
l’effervescence culturelle du quartier, l’entreprise familiale
a su allier artisanat et haut standard de qualité. Authenticité,
« good looking » et design intemporel sont les valeurs de
ses collections qui, inspirées des archives de la maison,
racontent une histoire faite de tradition et de modernité.
+ Moscot / Baumvision Europe
Mod. Sechel
/// POLAROID ADCL
Pour ses 70 ans de succès, toujours accompagné par ADCL,
Polaroïd remet en avant ses modèles phares, notamment
son fameux modèle « Aviateur », avec ses verres polarisants
miroirs. Cette année, pour chaque paire de lunettes de soleil
de la collection « Best Under the Sun », Polaroïd fait un don en
faveur de la lutte contre la cécité dans les pays émergents.
+ polaroid / ADCL-APLUS
Mod. 70’s Seventy Five Silver S4275B

hARDy AMIES
Tout le chic londonien de Savile Row chez Hardy Amies,
icône du prêt-à-porter masculin dans les années 60, qui
passa 40 ans au service de sa Très Gracieuse Majesté,
fut par elle ennobli et dessina les vêtements futuristes
pour « 2001 Odyssée de l’Espace » de Stanley Kubrick…
Aujourd’hui encore, une marque qui porte toute la
modernité intemporelle du gentleman anglais !
+ hardy amies
Mod. Adelia
+ hardy amies
Mod. Widley-tort
+ hardy amies
Mod. Alma-lighthorn
+ hardy amies
Mod. Cambridge-Brandy
+ hardy amies
Mod. Sutherland-BlackSilver

+ dita
Mod. Magnifique
+ dita / Gwen Stefani + dita / Lady Gaga
/// ALAIN MIKLI
/// DITA
Avec « Portofino », Mikli nous offre sa version 2013 de la belle lunette. Il la voit donc toute
de couleurs et de transparence, avec de faux damiers revisités, ou décalés, des montures
fortes en opaline perlé, un mariage de la nacre et de la couleur, dans des tons pleins de
turquoise, de rose, de pourpre…
34 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
+ Collection portofino / alain mikli international
Mod. AL0929-3053 15 Q
+ Collection portofino / alain mikli international
Mod. AL1211-3054 14 Q
Elles ont pour nez favoris celui de Brad Pitt, Jay Z., Jennifer
Lopez, Lady Gaga, Kanye West, Halle Berry… Un festival
signé Dita, la marque branché de L.A qui a su se rendre
indispensable depuis sa création en 1995. Chaque lunette
est fabriquée à la main au Japon, selon des méthodes
artisanales ancestrales. Huit à douze mois sont nécessaires
pour confectionner une lunette ! Dita, c’est le design
d’influence fabriqué main.
+ dita
Mod. Lexington

CCO
CCO (lire : Création Concept Optique) présente depuis
1997 des collections bien équilibrées, faciles à porter.
Aux fondements de son territoire de marque, qualité des
produits, service irréprochable et valeurs humaines. Le
piment de la créativité adouci par le souci constant du
confort et de l’élégance non ostentatoire. Piquantes sans
excès, les collections CCO ont apporté une imagination
bienvenue et de l’audace rafraîchissante aux produits
généralistes.
+ lapö / Opal
Mod. LAMA029C01
36 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
+ bleu Ciel / CCO
Mod. Strenght
+ lapö / Opal
Mod. LAAA016C01
+ tartine et Chocolat / Opal
Mod. TCAM001C76
+ el nino / CCO
Mod. Pouch
+ paprika / CCO
Mod. Brownie
/// OPAL
+ nino / CCO
Mod. Broker
Ventes records pour Hello Kitty, dont Opal depuis six ans
assure la distribution optique et solaire ; un contrat qui
vient juste d’être renouvelé. Hello Kitty, c’est la marque N°1
de l’opticien pour les petites filles, avec plus de 150 000
montures vendues en 2012 ! Autre tour de force signé Opal :
Lapö, la collection design signée du suédois Nils Giesecker
à prix hyper attractif : sobre, épurée, facile à porter.
+ hello kitty / Opal
Mod. HKDSC4765
+ new York Yankees / Opal
Mod. NYAS009C14

+ tim Van Steenbergen by theo / Theo
Mod. Limited Edition René 8
/// ThEO
Petit-fils de l’architecte René Van Steenbergen, Tim, pour
Théo, s’est inspiré des mondes expressionnistes et art déco
de son grand-père. Entre géométrie et formes organiques,
naît alors une somptueuse collection qui porte en elle,
comme les années 30, l’essence encore inexplorée de la
modernité.
+ theo
Mod. Eye-witness TA-TE
w w w. a n n e e t v a l e n t i n . c o m w w w. a n n e e t v a l e n t i n . c o m

+ davidoff / Menrad France
Mod. 97333
/// VISIOPTIS
+ banana Moon / Visioptis
Mod. BMS17P
38 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
+ Superdry / Menrad France
Mod. Jetstar
+ JOOp! / Menrad France
Mod. 83171
Enrico Cecchi Madame fait une entrée remarquée dans
l’univers de la mode optique, sous le trait du designer
Walter Pirinoli. Des lignes fluides et épurées, non
conformistes ; rondeurs et formes très architecturées,
et toujours les branches interchangeables qui font de la
lunette l’objet complice par excellence. Côté Banana
Moon, c’est toujours l’été : la célèbre marque de maillots
de bain nous réjouit aussi fort que la marée qui revient,
avec des solaires polarisantes très nanas. On plonge !
/// MENRAD
Lumineux et trendy, chez Joop! Les nuances de couleurs
changent selon l’intensité de la lumière. Des lignes au
nom évocateur : Light, Modern Metallic, Surface Texture.
Davidoff c’est le plaisir et le savoir-vivre, le statutaire chic et
cosmopolite. Enfin Superdry, la nouvelle marque anglaise
qui arrive en France, urbaine, jeune et branchée.
+ Superdry / Menrad France
Mod. Officer
+ banana Moon / Visioptis
Mod. BMS30P
+ enrico Cecchi Madame / Visioptis
Mod. Face ECM01 C02 et Branches P29
+ enrico Cecchi Madame / Visioptis
Mod. Face ECM03 C04 et Branches P04

1
reMarque
etnia barcelona
la révolte chromatique
40 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
Lorsqu’il fonde en 2001
la société Etnia Barcelona, David
Pellicer, 23 ans, n’a qu’une idée en tête : en
finir avec la domination du noir et du marron qui
uniformise les lunettes. Il entend créer une rupture avec un
produit de niche, fondée sur une véritable révolte chromatique.
Pour lui les lunettes sont avant tout un instrument d’expression de
soi qui reflète l’extrême variété des individus et des personnalités
partout sur la planète. Avec un total désintérêt pour tout ce qui se fait déjà,
Etnia Barcelona va alors construire son territoire de marque, dans cette
zone singulière et subtile où se rencontrent la mode, l’art et le design. Très
vite la marque devient incontournable, de New York à Milan en passant par
Paris et Tokyo. Les lunettes sont un objet du quotidien, ce sont aussi une façon
de comprendre le monde et d’affirmer le regard que l’on porte sur lui. Avec une
croissance de 25% par an et 500 000 lunettes vendues à travers le monde, Etnia
Barcelona poursuit sa saga avec « Paris-Tokyo » : née au cours d’un vol entre les deux
villes, cette collection se veut l’essence même de la marque. Il est temps de choisir
entre vivre dans le passé et vivre déjà dans le futur. Dotés des meilleurs verres
(signés Barberini), les modèles s’inspirent de la scène Rock, du style Yoko Ono
ou des écrans des années 80 revus et corrigés pour des montures futuristes.
L’image globale a été confiée au célèbre photographe japonais Nobuyoshi
Araki, connu aussi pour customiser et repeindre ses vêtements et ses
chaussures. L’exposition organisée au très branché Palais de Tokyo
à Paris, durant le Silmo, a donné une idée de son talent. Plus
que par le passé, l’art est en passe de devenir une très
importante source d’inspiration pour les créatifs
du secteur ; grâce à lui Etnia Barcelona
fait vibrer le secteur d’intensités
nouvelles.

4
2
3
6
7
5
Toutes photos © Etnia Barcelona :
1. (page ci-contre)
Collection PARIS-TOKYO, modèle AF206
2. Alysson Paradis (sœur de Vanessa Paradis)
avec David Pellicer (Président d’Etnia)
3. Isabel Coixet (film director)
4. Ludivine Hennessy
(de la famille Louis Vuitton Moët Hennessy )
5. Collection PARIS-TOKYO, modèle NH206
6. Alice Taglioni (actrice dans “Paris Manhattan”
de Woody Allen)
7. Collection PARIS-TOKYO, modèle JL406
8. Collection PARIS-TOKYO, modèle AF280
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 41
8

eMarque
OKO EyEWEAR
+ OkO by OkO / Oko Eyewear Group
Mod. CAC8
+ OkO by OkO / Oko Eyewear Group
Mod. KA05
42 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
+ OkO by OkO / Oko Eyewear Group
Mod. BEN17
La marque à la tortue poursuit son petit bonhomme
de chemin et imprime au marché,
collection après collection, l’expression durable
de son indéfectible bonne humeur. Exemple type
de cette récente catégorie de produits, mise en
lumière par L’Essentiel de l’Optique sous le nom
d’Access créateur : une explosion créative, un clin d’œil décalé, le
tout dans une lunette aussi accessible en prix que facile à porter. Tout
l’esprit de son designer David Beddok qui allie volontiers le ludique et
le technique, le bouillonnement de l’imagination et le souci du détail.
OKO by OKO
Une première cette année, la collaboration avec des mannequins pour donner
vie à la collection et renforcer l’image. Oko by Oko associe une large gamme
chromatique et son petit côté décalé chic. Au final un style reconnaissable entre
tous, toujours bien valorisé par un environnement à la hauteur de l’esprit OKO.
Fortement identifiants, différenciants sans outrance, les produits OKO font
partie des histoires à suivre. De près !
+ OkO by OkO / Oko Eyewear Group
Mod. FK10

+ MyMuse / Oko Eyewear Group
Mod. Béné
+ MyMuse / Oko Eyewear Group
Mod. Philippe
MOKO Besicles
Un concentré technologique 100% Tortue
et 100% made in Jura ! Des montures en
acier inox, sans vis, tout en épure et lignes
claires, aux matériaux nobles et au style
exclusif. Un bel équilibre entre mesure et
imagination, des produits lookés, affirmés
sans en rajouter.
+ MOkO besicles / Oko Eyewear Group
Mod. SATURNE
KIDOKO
Et pourquoi pas la magie ? Pour les 4-12 ans
qui ne se rêvent ni en princesse ni en superhéros,
KidOko propose ses design chics et
délurés où avant tout l’enfant est soi. À partir
de soi, l’imagination enfantine est bien
plus féconde que devant les personnages
imposés par les sous-produits dérivés plus
ou moins légitimes des blockbusters ! Avec
des verres tout spécialement rehaussés pour
s’adapter parfaitement à la morphologie des
jeunes porteurs, une gamme remuante avec
laquelle on ne s’ennuie pas.
MyMuse
My Muse, c’est le glam luxuriant et savoureux.
Une patte unique, avec des plaques acétates
exclusives, un style actuel ou rétro-vintage.
« Il n’y a pas d’autre limite à nos rêves que
notre imagination », estime David Beddok.
Des modèles qui savent créer des différences
sans rien sacrifier de l’élégance. Nouveau
cette année, My Muse ouvre son univers
coloré aux messieurs.
+ MOkO besicles / Oko Eyewear Group
Mod. MARS
+ kidOkO / Oko Eyewear Group
Mod. KIDMASTER
L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012 43

44 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012

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de prix. Pour tout renseignement, veuillez contacter Martine Cabirol : tél. 01 60 92 53 26
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o Format 55 x 55 mm : 93 euros ttC une parution, dégressif de 15 % pour la 3e parution. Logo + couleur inclus.
o Format 55 x 110 mm : 184 euros ttC une parution, dégressif de 15 % pour la 3e parution. Logo + couleur inclus.
L’Essentiel de L’Optique - 69A, rue de Paris 91400 OrsAY • Tél. 01 60 92 53 26 • Fax : 01 60 92 53 52 • m.cabirol@clm-com.com
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des vieilles montures,
lunettes de soleil
et autres articles.
Etat et distance indifférents
(possibilité de venir les récupérer
ou de rembourser les frais d’envoi).
Compte tenu de la distance
(Londres), merci d’envoyer des
informations et des photos à :
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LES LENTILLES DE CONTACT
Optimisation de l’adaptation, utilisation et entretien.
par L. Michaud, L. Breton, F. Gagnon, P. Simard
240 pages • Prix : 67 € (port inclus)
Après une présentation de l’évolution des matériaux composant les lentilles,
l’auteur présente les solutions d’entretien et de conservation des lentilles de
contact avec leurs différents agents, et leur mode d’utilisation. La présence
de lentilles de contact sur l’œil n’est pas anodine et tous les professionnels
ou prescripteurs délivrant des produits et des lentilles de contact doivent
veiller à réduire les risques d’infection au maximum. Si toutefois des complications
surviennent, l’auteur propose une conduite à suivre.
Ce livre expose les recommandations et les gestes au quotidien que le porteur
de lentilles doit respecter : de la pose de la lentille à son retrait, son
entretien, sa conservation pour la nuit. Les lentilles de contact. Optimisation
de l’adaptation, utilisation et entretien s’adresse à tous les professionnels de
la vision (ophtalmologistes, opticiens, étudiants en optométrie, orthoptistes,
enseignants…) ainsi qu’aux porteurs de lentilles désireux de conseils pratiques
dans le choix et l’entretien des lentilles de contact.
CONTACTOLOGIE 2e édition
par T. Thiébaut et B. Barthélémy • 1056 pages • Prix : 279 € (port inclus)
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leurs connaissances par une approche pluridisciplinaire, pour le
plus grand bénéfice du consommateur. En 27 sections, ce traité passe
en revue l’ensemble des connaissances nécessaires à la pratique de la
contactologie : des notions d’anatomie, de microbiologie ou de pharmacologie,
jusqu’à l’adaptation au cas des lentilles sphériques, des patients
astigmates ou presbytes, en passant par la présentation des produits d’entretien
et des complications éventuelles. Cette nouvelle édition revue et
augmentée de Contactologie s’adresse à tous les professionnels de la vision
(opticiens-lunetiers, ophtalmologistes, optométristes, ortho-ptistes…)
auxquels elle offrira de multiples lectures propres à enrichir leur pratique et
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Les PrinCiPaux évènements nationaux et internationaux du seCteur de L’oPtique
48 L’Essentiel de l’Optique | n°146 | novembre 2012
novembre 2012
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du 5 au 7 novembre
Au Hong Kong Convention & Exhibition Centre
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janvier 2013
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du 25 au 27 janvier
Au New Munich Trade Fair Centre - Munich - Allemagne
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février 2013
SIoF - CHIna InTernaTIonaL oPTICS FaIr
du 26 au 28 février
Au Shanghai Everbright Convention & Exhibition Center - Chine
+ www.secec.com/en/index.php
mars 2013
mIDo
du 2 au 4 mars
Au Fiera Milano Nuovo Polo - Italie
+ www.mido.it
mars 2013
InTernaTIonaL vISIon eXPo - neW YorK
du 14 au 17 mars
Au Jacob K. Javits Convention Center - New York - USA
+ www.visionexpoeast.com
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du 10 au 12 avril
Au Dubai International Exhibition Centre - émirats Arabes Unis
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juiLLet 2013
WenZHou oPTICS FaIr 2013
du 10 au 12 juillet
Wenzhou International Convention and Exhibition Center - Chine
+ www.donnor.com/wof/en