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Nicolas Messyasz<br />
That Summer<br />
“CET ÉTÉ” N’A PAS FINI DE SE FAIRE ENTENDRE. IL RAMÈNE LE MEILLEUR<br />
DU ROCK ATMOSPHÉRIQUE ET DE LA FOLK MATINÉE DE NEW WAVE, SANS<br />
SOMBRER DANS LES DANGEREUX ROULEAUX GOTHIQUES.<br />
Année d’évolution voire de révolution<br />
pour David Sanson. Il cesse<br />
son activité de journaliste culturel<br />
connue chez Octopus et Mouvement pour<br />
se consacrer à That Summer, devenu en<br />
outre un vrai groupe ! Constitué en vue des<br />
tournées de C<strong>le</strong>ar, précédent disque déjà<br />
sorti chez Talitres, cet équipage a matérialisé<br />
l’appétit de David Sanson pour la composition<br />
en commun : “La forme des<br />
chansons s’est nourrie du jeu col<strong>le</strong>ctif, du<br />
magnétisme de l’instant. Il est tout de<br />
même plus amusant de jouer ensemb<strong>le</strong> que<br />
de rester scotché devant un ordinateur !”<br />
Sa crise de la quarantaine accouche ainsi<br />
d’un album aux multip<strong>le</strong>s réminiscences<br />
80’s et 90’s. En ouverture, April skies, dans<br />
<strong>le</strong> brouillard folk des Américains de Swell,<br />
emprunte ensuite une new wave aérée. De<br />
quoi évoquer la touching pop française de<br />
la fin des année 80, tentative réussie d’alléger<br />
la charge gothique tout en gardant <strong>le</strong>s<br />
mélodies sombres. Ce courant avait comme<br />
fers de lance Litt<strong>le</strong> Némo, Mary Goes Round<br />
et Asylum Party. “The hues of you se rapproche<br />
un peu de ces derniers, en plus<br />
maximaliste : une intrication de lignes mélodiques<br />
simp<strong>le</strong>s qui provoquent une sorte<br />
d’effet hypnotique…” Ensuite Sylvain Chauveau<br />
s’invite au chant, pour un Obviously<br />
proche de ses reprises acoustiques de Depeche<br />
Mode pour l’album Down to the bone<br />
sorti en 2005. David Sanson a apprécié la<br />
présence évidente du “crooner” sur ce morceau<br />
: “Faire de la musique aujourd’hui,<br />
c’est plus que jamais une histoire d’entraide,<br />
d’échanges. C’est très sain et beau,<br />
même si c’est parfois épuisant.” Plus loin,<br />
The angelhood évoque Joy Division par son<br />
riff de guitare. De fait, depuis <strong>le</strong> précédent<br />
disque, <strong>le</strong> tempo s’est accéléré et œuvre<br />
moins dans <strong>le</strong> sp<strong>le</strong>en : “J’ai toujours adoré<br />
<strong>le</strong>s morceaux rapides, mais il est vrai que<br />
l’on n’en trouvait pas beaucoup sur <strong>le</strong>s albums<br />
de That Summer. Il est plus faci<strong>le</strong> de<br />
composer des morceaux rapides avec un<br />
vrai groupe, de l’é<strong>le</strong>ctricité et du groove.”<br />
Enregistré dans <strong>le</strong> studio berlinois de Bernd<br />
Jestram de Tarwater, Near miss charrie nombre<br />
de références et sty<strong>le</strong>s, mais a réussi<br />
l’osmose par l’ouvrage col<strong>le</strong>ctif : “A plusieurs,<br />
il est plus faci<strong>le</strong> d’aboutir à quelque<br />
chose de singulier. Nous écoutons beaucoup<br />
de choses différentes… pour ma part<br />
du classique à la musique malienne, du jazz<br />
à l’é<strong>le</strong>ctro ; la conjonction de cette variété<br />
d’univers donne paradoxa<strong>le</strong>ment à la musique<br />
de That Summer une personnalité<br />
plus affirmée.” Leur re<strong>le</strong>cture vivace n’a<br />
ainsi rien de la carte posta<strong>le</strong> qu’évoque <strong>le</strong><br />
15<br />
nom du groupe : “Je l’ai souvent regretté,<br />
mais en fin de compte, je trouve qu’il va bien<br />
avec notre musique. On y trouve associés la<br />
joie de vivre, la simplicité et l’hédonisme de<br />
l’été, ainsi que la mélancolie contenue dans<br />
ce “That” qui renvoie au passé…”<br />
Désormais de plain-pied dans la musique,<br />
David Sanson ne s’est jamais perçu “journaliste<br />
musicien” : “En France, où l’on aime<br />
rien tant que mettre <strong>le</strong>s gens dans des<br />
cases, cela porte une nuance péjorative et<br />
dans mon cas, impropre : j’ai été musicien<br />
bien avant d’être journaliste. J’ai appris <strong>le</strong><br />
piano dès 6 ans, composé mes premières<br />
chansons vers 19, à un âge où j’ignorais tota<strong>le</strong>ment<br />
que j’allais faire ce métier. Etre<br />
journaliste musical implique de connaître<br />
tout ce qui se fait : on n’a pas forcément<br />
envie de ça quand on est musicien.” Ce chapitre<br />
clos, il va pouvoir “progresser davantage”<br />
: “Pendant longtemps, je n’ai pas eu<br />
d’ambition musica<strong>le</strong> précise, il m’a fallu du<br />
temps avant de prendre confiance en moi et<br />
d’accepter que mes limites pouvaient aussi<br />
être des atouts.”<br />
Vincent Michaud<br />
“Near miss” - Talitres / Differ-Ant<br />
myspace.com/thatsummermusic<br />
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