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Détermination des fractions d'éjection et des débits cardiaques par ...

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<strong>Détermination</strong> <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> <strong>d'éjection</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> <strong>par</strong> tomoventriculographie isotopique<br />

<strong>Détermination</strong> <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> <strong>d'éjection</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong><br />

<strong>cardiaques</strong> <strong>par</strong> tomoventriculographie isotopique :<br />

méthodologie <strong>et</strong> validation clinique<br />

D. MARIANO-GOULART, V. BOUDOUSQ, M.C. EBERLE, H. COLLET, F. COMTE, M. ROSSI<br />

CHU Lapeyronie - Service de Médecine Nucléaire - Montpellier<br />

1. Introduction<br />

L’idée de profiter d’une acquisition tomographique en ventriculographie<br />

isotopique date de 1980. Elle est donc aussi<br />

vieille que l’avènement commercial de la tomographie d’émission<br />

(1). Dès c<strong>et</strong>te époque, l’intérêt de la tomo-ventriculographie<br />

avait été mis en évidence non seulement dans l'évaluation<br />

<strong>des</strong> <strong>fractions</strong> d’éjection, <strong>des</strong> volumes ventriculaires<br />

<strong>et</strong> <strong>des</strong> mouvements <strong>par</strong>iétaux, mais aussi dans la détection<br />

de faisceaux de Kent, à l’aide d’une analyse de phase (1-<br />

17,20). Ces résultats encourageants <strong>et</strong> les progrès constants<br />

de l’outil informatique conduisaient ainsi les auteurs d’un<br />

éditorial à prédire, en 1989, la généralisation imminente de la<br />

tomographie cavitaire en pratique clinique de routine (18).<br />

Cinq ans plus tard, un autre éditorial, moins optimiste, déplorait<br />

la faible diffusion <strong>des</strong> techniques de tomographie<br />

cavitaires en routine (19). Les causes de c<strong>et</strong>te situation étaient<br />

alors analysées : temps de calcul <strong>et</strong> d’acquisition excessifs,<br />

quantité importante de données <strong>et</strong> absence de logiciels spécifiques<br />

de traitement <strong>des</strong> images tomographiques. Même si<br />

ce dernier point avait pu être <strong>par</strong>tiellement contourné <strong>par</strong><br />

l’utilisation de "coupes épaisses", afin de se ramener à une<br />

analyse de phase planaire (21), les objections évoquées<br />

n’étaient pas négligeables.<br />

La décennie qui vient de s’écouler a été marquée <strong>par</strong> le développement,<br />

l’évaluation <strong>et</strong> la généralisation en routine clinique<br />

de logiciels perm<strong>et</strong>tant l’analyse de tomo-scintigraphies<br />

myocardiques synchronisées à l’électrocardiogramme.<br />

Ce succès démontre clairement que les temps de calcul ou<br />

d’acquisition, tout comme la quantité de données à traiter<br />

ne sont plus <strong>des</strong> obstacles à l’utilisation en routine de tomoscintigraphies<br />

myocardiques (ou cavitaires) synchronisées<br />

à l’électrocardiogramme. Les logiciels développés à <strong>des</strong> fins<br />

d’analyse de tomo-scintigraphies myocardiques synchronisées<br />

se sont révélés utiles du point de vue de l’étude de<br />

l’épaississement systolique myocardique. De même, les calculs<br />

de <strong>fractions</strong> d’éjection systolique gauche à l’équilibre<br />

ont été validés sur de larges populations <strong>et</strong> de nombreuses<br />

étu<strong>des</strong> (22-26). En revanche, ces métho<strong>des</strong> se sont montrées<br />

décevantes en matière d’évaluation du débit cardiaque<br />

à l’équilibre (27,28), même si les volumes télé-diastolique<br />

<strong>et</strong> télé-systolique sont mesurés avec une reproductibilité<br />

satisfaisante (29-30).<br />

Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°1<br />

69<br />

De plus, du fait <strong>des</strong> traceurs utilisés, les techniques scintigraphiques<br />

myocardiques ne perm<strong>et</strong>tent pas l’étude fonctionnelle<br />

du ventricule droit. En dépit d’un intérêt clinique<br />

bien établi, aucune méthode ne perm<strong>et</strong>tait en routine l’évaluation<br />

fonctionnelle du ventricule droit à l’équilibre. L’utilisation<br />

d’acquisitions tomographiques en ventriculographie<br />

isotopique constitue donc une alternative qui, sans nécessiter<br />

de modélisation, est susceptible de pallier les limitations<br />

<strong>des</strong> scintigraphies myocardiques en perm<strong>et</strong>tant une<br />

évaluation fiable <strong>et</strong> reproductible de la fonction ventriculaire<br />

droite <strong>et</strong> gauche à l’équilibre (fraction d’éjection, <strong>débits</strong>,<br />

cinétique segmentaire...).<br />

L’article qui suit se propose de présenter de façon aussi<br />

simple <strong>et</strong> didactique que possible les concepts <strong>et</strong> les métho<strong>des</strong><br />

utilisés pour construire un logiciel de segmentation perm<strong>et</strong>tant<br />

d’accéder dans <strong>des</strong> conditions de routine clinique à<br />

une analyse quantitative de tomo-ventriculographies isotopiques<br />

synchronisées à l’électrocardiogramme. Les étu<strong>des</strong><br />

de validation réalisées en matière de calcul de <strong>fractions</strong> d’éjection<br />

systoliques droite <strong>et</strong> gauche à l’équilibre seront présentées,<br />

ainsi que nos premiers résultats concernant l’évaluation<br />

à l’équilibre <strong>des</strong> <strong>débits</strong> ventriculaires (à droite <strong>et</strong> à<br />

gauche).<br />

2. Matériel <strong>et</strong> métho<strong>des</strong><br />

2.1. Protocole d'acquisition <strong>et</strong> de validation<br />

Les acquisitions scintigraphiques ont été réalisées à l’aide<br />

d’une gamma-caméra double-tête (Sopha DST) <strong>et</strong> utilisant<br />

<strong>des</strong> collimateurs LEAP. Les ventriculographies planaires<br />

sont acquises sur une matrice 64x64 après agrandissement<br />

de 2. L’échantillonnage temporel est choisi à 16 images <strong>par</strong><br />

cycle cardiaque avec une fenêtre de 10 % R-R. La taille du<br />

pixel est de 3.4 mm.<br />

Les acquisitions au premier passage sont réalisées en incidence<br />

oblique antérieure droite 15°. Les ventriculographies<br />

planaires à l’équilibre sont acquises dans l’incidence oblique<br />

antérieure gauche qui perm<strong>et</strong> de dégager au mieux le<br />

septum. Pour chaque échantillon temporel, 250 kcoups sont<br />

acquis.


D. MARIANO-GOULART, V. BOUDOUSQ, M.C. EBERLE, H. COLLET, F. COMTE, M. ROSSI<br />

Les tomo-ventriculographies sont obtenues à l’aide de 32<br />

projections 64x64 sur 180° acquises pendant 1 minute (d’oblique<br />

antérieur droit à oblique postérieur gauche). Un agrandissement<br />

de 2 est appliqué. L’échantillonnage temporel est<br />

choisi à 8 images <strong>par</strong> cycle avec une fenêtre de 10 % R-R. La<br />

taille du voxel est de 0,09 mL. Les acquisitions sont réalisées<br />

en double fenêtre énergétique de manière à perm<strong>et</strong>tre une<br />

correction soustractive du rayonnement diffusé (31). Les<br />

fenêtres d’acquisition sont centrées sur 140 keV (+/- 10% )<br />

<strong>et</strong> 108 keV (+/- 15%). Un mouvement éventuel du patient est<br />

automatiquement détecté puis corrigé (32-34). Pour chaque<br />

échantillon temporel, 16 coupes horizontales sont enfin reconstruites<br />

à l’aide d’un algorithme de rétroprojection filtrée<br />

intégrant une correction de la réponse impulsionnelle<br />

de la γ-caméra (35). Les coupes horizontales reconstruites<br />

puis réorientées sont alors exploitées <strong>par</strong> le logiciel d’analyse<br />

que nous proposons <strong>et</strong> qui fait l’obj<strong>et</strong> de c<strong>et</strong> article (36).<br />

Pour les différentes étu<strong>des</strong> de validation, les protocoles utilisés<br />

sont précisés ci-<strong>des</strong>sous.<br />

2.1.1. Validation <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> d’éjection<br />

Les <strong>fractions</strong> d’éjection obtenues <strong>par</strong> tomo-ventriculographie<br />

isotopique seront com<strong>par</strong>ées à celles obtenues <strong>par</strong> ventriculographie<br />

isotopique planaire au premier passage (pour la<br />

fraction droite) ou en incidence oblique antérieure gauche à<br />

l’équilibre (pour la fraction gauche).<br />

Après marquage in-vitro, un bolus de 1 mL correspondant à<br />

407-518 MBq (11-14 mCi) d’hématies est injecté. L’injection<br />

du bolus est suivie d’une injection rapide de 20 mL de sérum<br />

physiologique. Dès la fin de l’acquisition au premier passage,<br />

333 à 407 MBq (9-11 mCi) d’hématies marquées sont<br />

injectées <strong>et</strong> l’acquisition ventriculographique planaire<br />

débutte. Elle est immédiatement suivie de l’acquisition<br />

tomographique.<br />

56 patients (81% d’hommes, 19% de femmes) d’âge moyen<br />

65 ans (11-84 ans) ont été inclus dans l’étude de façon prospective.<br />

Parmi ces patients, 9 étu<strong>des</strong> au premier passage<br />

n’ont pu être exploitées en raison d’une mauvaise voie<br />

d’abord veineux ou d’un bolus trop dilué. Tous les patients<br />

inclus étaient hospitalisés dans un service de cardiologie.<br />

Les pathologies étudiées étaient principalement <strong>des</strong> cardiopathies<br />

ischémiques (41%) <strong>et</strong> hypertensives (4%) ou <strong>des</strong><br />

cardiomyopathies non obstructives (31%). Les autres motifs<br />

d’hospitalisation concernaient diverses cardiopathies<br />

(obstructive, lupique, alcoolique, post-anthracycline) <strong>et</strong> une<br />

dysplasie arythmogène du ventricule droit . La variabilité<br />

inter-opérateur <strong>des</strong> mesures a été évaluée sur les 30 premiers<br />

patients inclus dans l’étude.<br />

2.1.2. Valeurs normales de la fraction d’éjection droite à<br />

l’équilibre<br />

Le protocole d’acquisition est identique à celui décrit précédemment<br />

à deux différences près : pour c<strong>et</strong>te seconde étude,<br />

le marquage <strong>des</strong> hématies a été réalisé in-vivo <strong>et</strong> l’étude au<br />

premier passage n’était pas enregistrée. 30 patients ont été<br />

inclus de façon prospective. Il s’agissait de patients sans<br />

70<br />

antécédent cardio-vasculaire d’aucune sorte, adressés en<br />

médecine nucléaire pour une ventriculographie isotopique<br />

de référence avant de débuter une chimiothérapie cardiotoxique.<br />

2.1.3. Validation <strong>des</strong> <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> à l’équilibre<br />

C<strong>et</strong>te troisième étude est en cours <strong>et</strong> les résultats préliminaires<br />

présentés ne sont que <strong>par</strong>tiels. Elle consiste à com<strong>par</strong>er<br />

les mesures de <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> à l’équilibre, mesurés soit<br />

sur le ventricule gauche soit sur le ventricule droit, aux résultats<br />

obtenus au prix d’un cathétérisme droit. 13 patients<br />

ayant bénéficié d’un cathétérisme cardiaque droit avec dix<br />

mesures successives du débit cardiaque <strong>par</strong> thermodilution<br />

ont été inclus de façon prospective. Le jour du cathétérisme,<br />

ces patients issus d’un service de cardiologie ont été adressés<br />

en médecine nucléaire pour une tomo-ventriculographie<br />

isotopique, selon le protocole décrit précédemment. Le marquage<br />

<strong>des</strong> hématies a été réalisé in-vitro. L’étude au premier<br />

passage n’a pas été enregistrée.<br />

2.2. Segmentation de tomoventriculographies<br />

isotopiques<br />

Etape souvent indispensable à toute analyse d’image, la<br />

segmentation consiste à détecter les pixels qui marquent la<br />

frontière <strong>des</strong> obj<strong>et</strong>s individualisables au sein d’une image.<br />

Le choix de telle ou telle méthode de segmentation est généralement<br />

inspiré <strong>par</strong> la nature du problème à résoudre (37).<br />

En ce qui concerne l’analyse de coupes de ventriculo-graphies<br />

isotopiques, aucune information de texture ne perm<strong>et</strong><br />

de discriminer une cavité cardiaque. Les techniques de segmentation<br />

associées à une approche "région" sont donc a<br />

priori peu indiquées. La présence de bruit <strong>et</strong>/ou le lissage<br />

nécessaire <strong>des</strong> images ventriculographiques n’invite pas non<br />

plus à utiliser <strong>des</strong> techniques de seuillage, les gradients morphologiques<br />

ou les métho<strong>des</strong> dérivatives. Enfin, la quantité<br />

importante d’information à traiter exclut probablement les<br />

métho<strong>des</strong> surfaciques de segmentation, l’utilisation de contours<br />

actifs ou de champs de Markov. Ces considérations<br />

nous ont amené à rechercher, <strong>par</strong>mi les outils proposés <strong>par</strong><br />

la morphologie mathématique, une technique adaptée à la<br />

segmentation de tomo-ventriculographies isotopiques (38-<br />

41).<br />

2.2.1. Définitions <strong>et</strong> notions de morphologie mathématique<br />

- Squel<strong>et</strong>te : Le squel<strong>et</strong>te d’un ensemble X, de frontière δX,<br />

est l’ensemble <strong>des</strong> points s de X pour lesquels la distance<br />

euclidienne de s à la frontière δX est atteinte au moins en<br />

deux points distincts, x <strong>et</strong> x’, de c<strong>et</strong>te frontière :<br />

Sq(X)<br />

δ X<br />

X<br />

x<br />

s<br />

x'<br />

- FIGURE 1 -<br />

Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°1


<strong>Détermination</strong> <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> <strong>d'éjection</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> <strong>par</strong> tomoventriculographie isotopique<br />

Pour notre propos, l’ensemble X représentera <strong>par</strong> exemple,<br />

sur une coupe de ventriculographie isotopique, les pixels<br />

ap<strong>par</strong>tenant aux différentes structures <strong>cardiaques</strong>.<br />

- Squel<strong>et</strong>te <strong>par</strong> zones d’influences (SKIZ) :Une zone d’influence<br />

est l’ensemble <strong>des</strong> points plus proches d’un obj<strong>et</strong><br />

(<strong>des</strong> frontières d’un ensemble) que de tous les autres obj<strong>et</strong>s.<br />

Un squel<strong>et</strong>te <strong>par</strong> zones d’influences est l’ensemble <strong>des</strong><br />

pixels d’une image qui n’ap<strong>par</strong>tiennent à aucune zone d’influence.<br />

SKIZ<br />

Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°1<br />

X<br />

- FIGURE 2 -<br />

On peut montrer que le squel<strong>et</strong>te <strong>par</strong> zone d’influence d’une<br />

image est contenu dans le squel<strong>et</strong>te du complémentaire de<br />

c<strong>et</strong>te image : SKIZ (X) ⊂ Sq(x c ), (on rappelle que l’image<br />

complémentaire est construite en remplaçant chaque valeur<br />

de pixel f(i,j) <strong>par</strong> la valeur maximale <strong>des</strong> pixels dans l’image<br />

moins f(i,j)).<br />

Sq X<br />

c<br />

- FIGURE 3 -<br />

Sq X c<br />

- Ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux : D’un point de vue intuitif, il<br />

est possible de concevoir une ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux<br />

comme une "ligne de crêtes", c’est-à-dire comme le lieu <strong>des</strong><br />

points d’où une goutte d’eau peut ruisseler vers au moins<br />

deux minima locaux différents. Ce type de ligne peut en <strong>par</strong>ticulier<br />

être construit sur une image, sur son complémentaire,<br />

sur une image de gradient...<br />

Minima<br />

LPE<br />

- FIGURE 4 -<br />

Une ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux appliquée au complémentaire<br />

d’une image scintigraphique est un outil perm<strong>et</strong>tant de tra-<br />

71<br />

cer <strong>des</strong> "régions d’intérêt" regroupant au mieux tous les<br />

pixels dont l’activité provient d’une cavité cardiaque donnée.<br />

C<strong>et</strong>te segmentation "fonctionnelle" ne prétend pas se<br />

superposer exactement aux structures anatomiques (<strong>par</strong><br />

exemple, la ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux qui sé<strong>par</strong>era deux ventricules<br />

passera quelque <strong>par</strong>t au sein du septum). L’outil que<br />

nous utiliserons perm<strong>et</strong>tra donc d’analyser au mieux <strong>des</strong><br />

comptages de radioactivité provenant d’une cavité cardiaque<br />

donnée, sans que le nombre de pixels (ou de voxels)<br />

inclus dans une région segmentée soit lié de façon précise à<br />

la surface ou au volume de c<strong>et</strong>te région.<br />

- FIGURE 5 -<br />

Les algorithmes de construction d’une ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong><br />

eaux sont nombreux : algorithme d’immersion, algorithme de<br />

Lantuéjoul, algorithmes basés sur <strong>des</strong> files d’attente, amincissements<br />

homotopiques... Le premier algorithme cité à été<br />

utilisé pour définir une région d’intérêt ventriculaire gauche<br />

<strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre ainsi une analyse automatique de ventriculographies<br />

isotopiques planaires (42). Pour <strong>des</strong> raisons de<br />

temps de calcul, c<strong>et</strong>te technique n’est pas utilisable en tomoventriculographie<br />

isotopique, surtout si une utilisation en<br />

routine clinique est recherchée. Des critères de simplicité,<br />

de vitesse d’exécution <strong>et</strong> de précision, nous ont conduit à<br />

préférer l’utilisation d’amincissements homotopiques pour<br />

construire une ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux.<br />

2.2.2. Algorithme de construction d’une ligne de <strong>par</strong>tage<br />

<strong>des</strong> eaux<br />

C<strong>et</strong>te construction procède en deux étapes : le squel<strong>et</strong>te du<br />

complémentaire de l’image à traiter est crée à l’aide d’amincissements<br />

homotopiques successifs. La ligne de <strong>par</strong>tage<br />

<strong>des</strong> eaux est ensuite déduite de ce squel<strong>et</strong>te à l’aide d’une<br />

procédure d’ébarbulage (43).<br />

- Construction d’un squel<strong>et</strong>te <strong>par</strong> amincissements homotopiques.<br />

Les amincissements homotopiques sont réalisés<br />

successivement dans les 8 directions disponibles au voisinage<br />

d’un pixel de l’image complémentaire de la coupe à<br />

segmenter.<br />

Dans une direction horizontale, il s’agit de vérifier que la<br />

valeur du pixel en cours de traitement est plus grande que<br />

celle de chacun <strong>des</strong> 3 pixels voisins sur la colonne précédente,<br />

puis de vérifier que c<strong>et</strong>te valeur est plus p<strong>et</strong>ite que<br />

celle de chacun <strong>des</strong> 3 pixels voisins sur la colonne suivante.<br />

Dans ces conditions, la valeur du pixel en cours de traitement<br />

est remplacée <strong>par</strong> la plus grande <strong>des</strong> valeurs <strong>des</strong> 3<br />

pixels voisins sur la colonne précédente (Figure 6). Intuitivement,<br />

si l’on considère une image comme une surface to-


D. MARIANO-GOULART, V. BOUDOUSQ, M.C. EBERLE, H. COLLET, F. COMTE, M. ROSSI<br />

pographique où les niveaux de gris sont assimilés à <strong>des</strong><br />

altitu<strong>des</strong>, c<strong>et</strong>te opération aura pour eff<strong>et</strong> de "raboter" les<br />

falaises. Réalisée successivement dans toutes les directions<br />

<strong>et</strong> poursuivie jusqu’à stabilisation (idempotence), les amincissements<br />

laisseront inchangés les pixels ap<strong>par</strong>tenant aux<br />

lignes de crêtes. La valeur de pixel minimale dans une région<br />

isolée <strong>par</strong> une ligne de crête sera affectée aux autres pixels<br />

de c<strong>et</strong>te région. Formellement, on a donc :<br />

f max = Max [f(i-1,j-1) ; f(i-1,j) ; f(i-1,j+1)]<br />

f min = Min [f(i+1,j-1) ; f(i+1,j) ; f(i+1,j+1)]<br />

(f o L )(i,j) = f 1 max<br />

(f o L )(i,j) = f(i,j)<br />

1<br />

sinon en notant symboliquement :<br />

j-1<br />

j<br />

j+1<br />

i-1<br />

si f max < f(i,j) ≤ f min<br />

i<br />

L1<br />

⎛1<br />

⎜<br />

= ⎜1<br />

⎜<br />

⎝1<br />

i+1<br />

.<br />

−1<br />

.<br />

−1⎞<br />

⎟<br />

−1⎟<br />

−1⎟<br />

⎠<br />

- FIGURE 6 -<br />

- Construction de la ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux <strong>par</strong> ébarbulage.<br />

La suppression <strong>des</strong> lignes de crêtes non fermées<br />

perm<strong>et</strong> de passer du squel<strong>et</strong>te de l’image complémentaire à<br />

une ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux. C<strong>et</strong>te opération est réalisée à<br />

l’aide d’une nouvelle série d’amincissements homotopiques<br />

réalisés dans les 8 directions de la trame <strong>et</strong> poursuivis jusqu’à<br />

stabilisation. Ces amincissements sont effectués à l’aide<br />

de la configuration de voisinage suivante :<br />

E1<br />

⎛ .<br />

⎜<br />

= ⎜1<br />

⎜<br />

⎝ .<br />

1<br />

−1<br />

.<br />

. ⎞<br />

⎟<br />

1⎟<br />

. ⎟<br />

⎠<br />

c'est à dire :<br />

(f o E 1 )(i,j) = f max si f max = Max (f(i-1,j) ; f(i,j-1) ; f(i+1,j)) < f(i,j)<br />

(f o E 1 )(i,j) = f(i,j)<br />

2.2.3. Calcul <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> d’éjection <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> à l’équilibre<br />

Les outils que nous venons de m<strong>et</strong>tre en place nous perm<strong>et</strong>tent<br />

désormais de détailler le logiciel développé afin d’analyser<br />

<strong>des</strong> tomo-ventriculographies isotopiques synchronisées<br />

à l’électrocardiogramme. Ce dernier a été programmé<br />

sous UNIX en langage C à l’aide <strong>des</strong> bibliothèques X11 <strong>et</strong><br />

MOTIF. Il est donc directement utilisable sur toute station<br />

72<br />

de travail <strong>et</strong> adaptable simplement sur tout ordinateur disposant<br />

d’un compilateur C.<br />

Un seuil (fixé à 30% de la valeur maximale <strong>des</strong> pixels constituant<br />

le troisième échantillon temporel) est appliqué de manière<br />

à exclure du traitement les structures non vasculaires<br />

<strong>et</strong> à limiter les structures vasculaires à l’extérieur. Le complément<br />

de chaque coupe est calculé, puis les amincissements<br />

décrits ci-<strong>des</strong>sus sont appliqués jusqu’à stabilisation. Une<br />

fois la ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux calculée, un contrôle de<br />

qualité automatique perm<strong>et</strong> de corriger d’éventuelles sur ou<br />

sous segmentations <strong>des</strong> cavités <strong>cardiaques</strong>. C<strong>et</strong>te correction<br />

repose sur un principe de cohérence du nombre d’obj<strong>et</strong>s<br />

segmentés sur une coupe <strong>et</strong> sur ses deux coupes adjacentes.<br />

Ainsi, <strong>par</strong> exemple, lorsque N obj<strong>et</strong>s sont segmentés<br />

sur les coupes k-1 <strong>et</strong> k+1 alors que N+1 le sont sur la coupe<br />

k, le programme considère qu’une sur-segmentation a été<br />

réalisée sur c<strong>et</strong>te coupe. A l’aide <strong>des</strong> centres de gravité <strong>des</strong><br />

divers obj<strong>et</strong>s segmentés sur la coupe k, les deux obj<strong>et</strong>s sursegmentés<br />

sont localisés puis fusionnés. Pour chaque<br />

échantillon temporel, le résultat final de la segmentation automatique<br />

est alors présenté à un médecin nucléaire qui procède<br />

à un contrôle de qualité <strong>et</strong> dispose de la possibilité de<br />

corriger d’éventuelles erreurs de segmentation de façon semiautomatique,<br />

à l’aide <strong>des</strong> frontières issues d’une coupe adjacente.<br />

Ce médecin choisit enfin les coupes horizontales<br />

limites entre lesquelles il souhaite évaluer le nombre de coups<br />

présents dans chaque ventricule. En pratique, c<strong>et</strong>te intervention<br />

du médecin nucléaire est généralement limitée aux<br />

instants 3,4,8 <strong>et</strong> 1 <strong>par</strong>mi lesquels on recherche respectivement<br />

les temps télé-systolique <strong>et</strong> télé-diastolique. Le logiciel<br />

détermine alors automatiquement les <strong>fractions</strong> d’éjection<br />

systoliques à l’équilibre, les volumes d’éjection systoliques<br />

<strong>et</strong> les <strong>débits</strong> (en litre/minute). Toutes ces mesures<br />

sont évaluées à <strong>par</strong>tir du nombre total de coups comptés<br />

dans chaque ventricule en télé-diastole <strong>et</strong> en télé-systole.<br />

Ce calcul n’est en aucune façon fondé sur le nombre de<br />

pixels inclus dans chaque ventricule (ce qui n’aurait aucun<br />

sens compte tenu du fait que la segmentation utilisée n’est<br />

pas de nature anatomique au sens strict). Les mesures obtenues<br />

ne sont donc pas significativement sensibles au seuil<br />

utilisé en début de traitement.<br />

Un exemple présentant les différentes étapes du processus<br />

de segmentation utilisé est présenté en Figure 7.<br />

3. Résultats<br />

Pour <strong>des</strong> patients dont le rythme cardiaque est régulier, les<br />

temps d’acquisition <strong>des</strong> projections sont de l’ordre de 20<br />

minutes. Le temps nécessaire à la reconstruction <strong>des</strong> coupes<br />

<strong>et</strong> à l’analyse <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> d’éjection <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> est<br />

de l’ordre de 10 minutes.<br />

En pratique, le nombre de coupes nécessitant une correction<br />

semi-automatique décidée <strong>par</strong> le médecin nucléaire est<br />

Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°1


<strong>Détermination</strong> <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> <strong>d'éjection</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> <strong>par</strong> tomoventriculographie isotopique<br />

de l’ordre de 8% (ce qui correspond à 5 coupes <strong>par</strong> patient si<br />

l’on se contente d’effectuer le contrôle sur 4 échantillons<br />

temporels).<br />

La variabilité inter-opérateur a été mesurée sur 30 cas dans<br />

le cadre de la détermination <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> d’éjection systoli-<br />

Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°1<br />

73<br />

que. Exprimée sous la forme d’un coefficient de variation,<br />

elle s’élève à 4,6 % pour le ventricule gauche <strong>et</strong> 6,7 % pour le<br />

ventricule droit.<br />

Un exemple de coupes horizontales segmentées est présenté<br />

en Figure 8.<br />

- FIGURE 7 -<br />

Etapes du processus de segmentation présentant de gauche à droite <strong>et</strong> de haut en bas l’image initiale, son complément,<br />

le squel<strong>et</strong>te du complément, la ligne de <strong>par</strong>tage <strong>des</strong> eaux, sa complémentation <strong>et</strong> le résultat final<br />

- FIGURE 8 -<br />

Coupes horizontales segmentées en télé-diastole (gauche) <strong>et</strong> télé-systole (droite).<br />

Les coupes sont présentées de haut en bas, en "vue de <strong>des</strong>sous".


D. MARIANO-GOULART, V. BOUDOUSQ, M.C. EBERLE, H. COLLET, F. COMTE, M. ROSSI<br />

3.1. Fraction <strong>d'éjection</strong> systolique à l'équilibre<br />

Une régression linéaire simple est calculée entre les mesures<br />

de <strong>fractions</strong> d’éjection obtenues <strong>par</strong> tomo-ventriculographie<br />

isotopique <strong>et</strong> celles obtenues soit <strong>par</strong> ventriculographie planaire<br />

en incidence oblique antérieure gauche (pour la fraction<br />

gauche) soit <strong>par</strong> mesure isotopique au premier passage<br />

(pour la fraction droite).<br />

Pour le ventricule gauche, la régression obtenue sur 56 patients<br />

m<strong>et</strong> en évidence un coefficient de corrélation de 0,97<br />

(p


Effectif<br />

8<br />

7<br />

6<br />

5<br />

4<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

<strong>Détermination</strong> <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> <strong>d'éjection</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> <strong>par</strong> tomoventriculographie isotopique<br />

F.E.S Droites : Valeurs normales en tomographie<br />

Moyenne = 63,5 % ; écart-type = 5,1 % ; ES = 0,9 %<br />

55 57 59 61 63 65 67 69 71 73<br />

Fraction <strong>d'éjection</strong> systolique droite (%, +/-1%)<br />

- FIGURE 13 -<br />

3.2. Débit ventriculaire à l’équilibre<br />

Une régression linéaire simple est calculée entre les mesures<br />

de débit obtenues <strong>par</strong> tomo-ventriculographie isotopique <strong>et</strong><br />

les <strong>débits</strong> moyens obtenus sur dix thermodilutions à l’aide<br />

d’un cathétérisme droit.<br />

Lorsque les mesures isotopiques sont effectuées sur le ventricule<br />

gauche, les résultats obtenus concernent 11 patients<br />

sur les 13 initialement inclus. Les deux patients exclus de<br />

l’analyse l’ont été en raison d’une insuffisance mitrale de<br />

grade III ou IV. Dans ces deux cas, les mesures de débit<br />

obtenues <strong>par</strong> tomo-ventriculographie isotopique sur le ventricule<br />

gauche se sont révélées n<strong>et</strong>tement supérieures à celles<br />

obtenues <strong>par</strong> c<strong>et</strong>te technique sur le ventricule droit ou à<br />

celles mesurées <strong>par</strong> thermodilution. La régression obtenue<br />

sur ces 11 patients m<strong>et</strong> en évidence un coefficient de corrélation<br />

de 0,95 (p


D. MARIANO-GOULART, V. BOUDOUSQ, M.C. EBERLE, H. COLLET, F. COMTE, M. ROSSI<br />

DÉBIT DROIT EN TMUGA (L/MIN)<br />

Différence (l/min)<br />

MESURES ISOTOPIQUES DE DÉBIT SUR LE VENTRICULE DROIT<br />

6,5<br />

6,0<br />

5,5<br />

5,0<br />

4,5<br />

4,0<br />

3,5<br />

3,0<br />

2,5<br />

2,0<br />

2,0<br />

1,00<br />

0,75<br />

0,50<br />

0,25<br />

0,00<br />

-0,25<br />

-0,50<br />

-0,75<br />

-1,00<br />

2,5<br />

2,5<br />

4. Discussion<br />

D(TMUGA)= 0,87 D(Kt) + 0,54<br />

R=0,91 SE=0,38 p < 0,001<br />

3,0<br />

3,5<br />

Les résultats présentés ont été obtenus tantôt à <strong>par</strong>tir de<br />

marquages in-vitro <strong>des</strong> hématies (validation <strong>des</strong> <strong>fractions</strong><br />

d’éjection <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong>), tantôt à l’aide de marquages invivo<br />

(normalité de la fraction d’éjection droite). La mise en<br />

place d’une technique de marquage in-vitro nous <strong>par</strong>aît préférable<br />

mais en aucune façon indispensable à l’utilisation<br />

du logiciel de segmentation présenté dans c<strong>et</strong> article.<br />

La forte corrélation mise en évidence entre les <strong>fractions</strong><br />

d’éjection isotopiques calculées <strong>par</strong> technique tomographique<br />

<strong>et</strong> celles évaluées <strong>par</strong> méthode planaire confirme, sur<br />

une plus vaste population, les résultats publiés dans une<br />

étude récente <strong>par</strong> Chin (47), à <strong>par</strong>tir de régions d’intérêt ventriculaires<br />

droite <strong>et</strong> gauche tracées manuellement <strong>par</strong> un<br />

médecin nucléaire. L’absence de différence significative sur<br />

les <strong>fractions</strong> mesurées à droite <strong>et</strong> l’existence au contraire<br />

d’une différence significative à gauche est également confirmée.<br />

Celle-ci trouve très vraisemblablement son origine<br />

dans le fait qu’en ventriculographie gauche planaire, les<br />

4,0<br />

4,5<br />

5,0<br />

DÉBIT PAR CATHÉTÉRISME DROIT (L/MIN)<br />

(moyenne <strong>et</strong> 2 écarts-types)<br />

3,0<br />

- FIGURE 16 -<br />

Bland-Altman : Débit isotopique droit <strong>et</strong> cathétérisme<br />

3,5<br />

4,0<br />

4,5<br />

Moyenne (l/min)<br />

- FIGURE 17 -<br />

5,0<br />

5,5<br />

6,0<br />

5,5<br />

6,5<br />

6,0<br />

76<br />

activités télé-systoliques sont surestimées du fait d’une prise<br />

en compte dans la région d’intérêt ventriculaire d’une certaine<br />

activité provenant de l’oreill<strong>et</strong>te gauche. Enfin, les corrélations<br />

obtenues justifient, en tomo-ventriculographie isotopique,<br />

l’utilisation de 8 échantillons temporels seulement.<br />

Une étude complémentaire pourrait être utile pour quantifier<br />

précisément le gain en précision que l’on pourrait attendre<br />

d’un échantillonnage deux fois plus important. Cependant,<br />

un tel choix présentera l’inconvénient, à statistique de comptage<br />

égale, de doubler le temps d’acquisition sous la γ-caméra,<br />

<strong>et</strong> donc de compliquer significativement les conditions<br />

de réalisation pratique de c<strong>et</strong> examen.<br />

La variabilité inter-opérateur n’avait pas été estimée dans<br />

l’étude de Chin. Cependant, comme le note c<strong>et</strong> auteur, le<br />

nombre important d’informations utilisées qualitativement<br />

<strong>par</strong> le médecin pour tracer de nombreuses régions d’intérêt<br />

est susceptible d’aboutir à une reproductibilité médiocre<br />

<strong>des</strong> mesures de fraction d’éjection. En ventriculographie<br />

planaire gauche, la littérature rapporte une variabilité interopérateur<br />

variant entre 2 <strong>et</strong> 3,2 % (48-51). Ces valeurs restent<br />

proches de celles obtenues à l’aide de l’algorithme de<br />

segmentation présenté dans c<strong>et</strong> article (4,7%). En ce qui<br />

concerne la mesure de la fraction d’éjection systolique droite<br />

au premier passage, c<strong>et</strong>te variabilité est certainement plus<br />

importante mais, à notre connaissance, aucune donnée de la<br />

littérature ne l’a quantifiée de façon précise. L’algorithme<br />

utilisé dans c<strong>et</strong> article conduit à une variabilité inter-opérateur<br />

de 6,7 % pour la mesure de la fraction d’éjection systolique<br />

droite à l’équilibre. C<strong>et</strong>te valeur n’est que légèrement<br />

supérieure à celle obtenue à gauche du fait de l’incertitude<br />

(de l’ordre d’une coupe) introduite lorsque le médecin utilisant<br />

le logiciel est amené à choisir la coupe horizontale qui<br />

limite en haut l’infundibulum de l’artère pulmonaire. Contrairement<br />

à ce qui avait été fait dans l‘étude de Chin (47),<br />

nous ne nous sommes pas imposé de définir c<strong>et</strong>te coupe<br />

comme étant celle située une coupe au-<strong>des</strong>sus de la dernière<br />

image perm<strong>et</strong>tant de distinguer le ventricule gauche. C<strong>et</strong>te<br />

attitude qui perm<strong>et</strong> certes de diminuer la variabilité interopérateur,<br />

est inacceptable en présence d’une dilatation<br />

ventriculaire gauche <strong>par</strong> exemple. Les mesures de <strong>débits</strong><br />

ventriculaires que nous obtenons <strong>par</strong> tomo-ventriculographie<br />

isotopique semblent tout à fait prom<strong>et</strong>teuses. Avant de<br />

confirmer ces résultats, une population un peu plus étoffée<br />

<strong>et</strong> une mesure exacte de la reproductibilité de ces mesures<br />

sont nécessaires. Ces étu<strong>des</strong> sont en cours. En ce qui concerne<br />

l’évaluation de la fraction d’éjection systolique droite<br />

à l’équilibre, les auteurs de c<strong>et</strong> article ont adopté la méthode<br />

tomographique en routine clinique depuis 18 mois. Plus de<br />

230 examens de ce type ont été réalisés dans <strong>des</strong> indications<br />

variées (évaluation pronostique d’une insuffisance cardiaque<br />

gauche, embolies <strong>et</strong> maladies pulmonaires, infarctus <strong>et</strong><br />

dysplasie du ventricule droit...). Ce recul semble aujourd’hui<br />

suffisant pour justifier une diffusion clinique élargie de ces<br />

métho<strong>des</strong> d’évaluation à l’équilibre de la fraction d’éjection<br />

systolique droite.<br />

Revue de l'ACOMEN, 2000, vol.6, n°1


<strong>Détermination</strong> <strong>des</strong> <strong>fractions</strong> <strong>d'éjection</strong> <strong>et</strong> <strong>des</strong> <strong>débits</strong> <strong>cardiaques</strong> <strong>par</strong> tomoventriculographie isotopique<br />

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