L'AVENTURE « MONT BLANC », - Groupe Paprec
L'AVENTURE « MONT BLANC », - Groupe Paprec
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paprec<br />
le magazine de <strong>Paprec</strong> Group pour une planète verte<br />
DOSSIER : ><br />
Recyclage du papier :<br />
le groupe confi rme<br />
son leadership.<br />
L’AVENTURE<br />
<strong>«</strong> <strong>MONT</strong> <strong>BLANC</strong> <strong>»</strong>,<br />
HISTOIRE D’UNE VICTOIRE<br />
COLLECTIVE.<br />
mag<br />
n°25<br />
septembre 2012<br />
STRATÉGIE : ><br />
<strong>Paprec</strong> Group investit<br />
pour un outil de<br />
production de pointe.<br />
REPORTAGE : ><br />
Echalier, expert<br />
dans le traitement<br />
des véhicules<br />
hors d’usage.
sommaire<br />
Grand<br />
angle<br />
LUC GEFFRAULT<br />
DIRECTEUR DÉLÉGUÉ<br />
PAPREC GROUP<br />
06 08<br />
en direct<br />
Entretien avec<br />
Jean-Noël Thenault,<br />
Président de Volvo<br />
Trucks France.<br />
Repousser les limites<br />
L’aventure récente d’un groupe de collaborateurs ayant décidé de gravir le Mont Blanc<br />
possède une saveur incomparable. La plupart d’entre nous n’avait sans doute pas<br />
imaginé repousser ses limites et retrouver dans cette ascension les valeurs prônées et<br />
revendiquées par notre <strong>Groupe</strong>, à savoir le courage, la solidarité, l’abnégation et le refus<br />
de l’échec. Les images à jamais mémorisées au cours de ce périple donnent un sens<br />
renouvelé à notre métier qui vise à préserver notre environnement.<br />
Pour atteindre cet objectif, nous recyclons au quotidien toutes sortes de déchets en<br />
bénéfi ciant d’une technologie en évolution permanente. Nous repoussons sans cesse<br />
les limites technologiques en innovant. Ainsi équipons-nous nos usines avec des chaînes<br />
de tri de dernière génération (collecte sélective, déchets de chantiers, déchets<br />
industriels banals). Elles ont le double avantage de traiter à la fois plus de<br />
déchets tout en augmentant la qualité du tri.<br />
L’idéal sera sans doute atteint lorsque nous parviendrons à valoriser la quasi totalité<br />
des matières entrantes dans nos usines. En ce début de 21 e siècle, les défi s posés<br />
à l’homme sont immenses, comme la préservation des ressources ou l’effi cacité<br />
énergétique. En investissant dans les outils de demain, <strong>Paprec</strong> apporte sa pierre<br />
à l’édifi ce dans ces deux domaines.<br />
stratégie<br />
Le groupe investit et innove<br />
en permanence. Focus<br />
sur les innovations déjà<br />
en place ou à venir.<br />
12<br />
dossier<br />
<strong>Paprec</strong> confi rme<br />
son leadership.<br />
18<br />
reportage<br />
Gros plan sur Echalier,<br />
expert en VHU.<br />
22<br />
aventure<br />
Aux côtés de Christophe<br />
Dumarest, bilan d’une<br />
expédition baptisée<br />
<strong>«</strong> <strong>Paprec</strong> au sommet <strong>»</strong>.
paprec<br />
mag n°25<br />
PAPREC GROUP,<br />
N° 1 FRANÇAIS<br />
INDÉPENDANT<br />
DU RECYCLAGE<br />
Directeur de la publication : Jean-Luc Petithuguenin – Rédacteur en chef : Thibault Petithuguenin<br />
Rédaction : François Blet, Régis Faour – Éditeur : <strong>Paprec</strong> Group – Direction de la communication –<br />
7 rue du Docteur Lancereaux – 75008 Paris – Conception et réalisation : ANAKA –<br />
Responsable éditoriale : Karina Trujillo – Directeur artistique : Franck Ganter – Photographies : Service<br />
communication <strong>Paprec</strong> Group, Tarik Marecar, Camille Millerand, Bruno Peyronnet/realpiniste, Yann Bourdin/<br />
photopointcom, Shutterstock – Infographies : Studio V2/ Odile Regnault-Dionne – Imprimé sur du papier recyclé.<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 03<br />
en chiffres (pour 2012)<br />
54 usines / 5 millions de tonnes de déchets<br />
recyclés par an / 3 500 collaborateurs /<br />
650 millions d’euros de chiffre d’affaires /<br />
700 millions d’euros d’actifs industriels.<br />
nos métiers du recyclage<br />
Papiers - cartons / Déchets du tertiaire, désarchivage et destruction<br />
confi dentielle / Plastique / Verre / Textiles / Déchets verts /<br />
Déchets industriels banals / Déchets de chantier / Déchets industriels<br />
dangereux / Piles / Déchets d’équipements électriques et électroniques /<br />
Bois / Ferraille / Métaux / Véhicules hors d’usage / Pneus.<br />
offres aux industriels<br />
Gestion totale des déchets / Recyclage / Gestion des déchets<br />
toxiques / Biodéchet / Gestion des équipements techniques.<br />
offres aux collectivités<br />
Tri de la collecte sélective / Collecte des ordures<br />
ménagères / Collecte et tri des encombrants /<br />
Gestion de déchetteries / Gestion déléguée<br />
de centres de tri / Nettoiement et propreté<br />
urbaine / Aménagement des espaces verts.<br />
et aussi<br />
Ingénierie et maintenance /<br />
Centre d’enfouissement technique /<br />
Biodéchet / Méthanisation…
sélection<br />
À RETENIR<br />
CE TRIMESTRE<br />
Bravo !<br />
<strong>Paprec</strong> Bretagne 35<br />
relève le défi de<br />
Rennes Métropole<br />
<strong>Paprec</strong> Bretagne 35 a remporté en juin dernier le lot<br />
Nord du marché de Rennes Métropole. L’agence<br />
assurera pendant quatre ans l’exploitation de neuf<br />
déchetteries et le transport des matières vers les<br />
exutoires. <strong>«</strong> Ce contrat constituait un vrai défi . En<br />
moins de trois jours, il a fallu installer 90 bennes<br />
(10 à 35 m 3 ) et assurer les rotations immédiates <strong>»</strong>,<br />
souligne Laurence Oliero, Directrice d’agence<br />
<strong>Paprec</strong> Bretagne 35. <strong>«</strong> Pour remporter cet appel<br />
d’offres, nous avons proposé des solutions<br />
innovantes comme cette base de données<br />
collectant tous les renseignements inhérents aux<br />
activités des déchetteries. Ces données sont<br />
ensuite mises à disposition de Rennes Métropole<br />
à travers un espace collaboratif qui permet<br />
d’obtenir une vision actualisée de l’activité sur<br />
les différents sites par matière et par jour. <strong>»</strong><br />
Ce contrat prévoit également la pose de bennes<br />
à l’occasion d’événements culturels sur<br />
l’agglomération rennaise (manifestations<br />
musicales et culturelles).<br />
150<br />
MILLIONS D’EUROS<br />
C’est le chiffre d’affaires<br />
de la division plastiques<br />
<strong>Paprec</strong> Group en 2012.<br />
La famille s’agrandit<br />
intègre <strong>Paprec</strong><br />
Tri 72, une entreprise implantée dans la Sarthe et<br />
spécialiste du DIB, est devenue une fi liale à part<br />
entière de <strong>Paprec</strong> Group en juillet dernier. Capable de<br />
traiter 50 000 tonnes de déchets par an, l’entreprise va<br />
travailler en synergie avec l’agence NCI Environnement<br />
du Mans. <strong>«</strong> Tri 72 est un atout car c’est notre outil de<br />
tri mécanisé. Nous comptons dessus pour remporter<br />
des marchés différents et proposer des solutions plus<br />
modernes aux industriels de la région <strong>»</strong>, explique<br />
Johan Ozenne, Directeur d’agence à NCI Environnement<br />
Le Mans. Outre le DIB et le bois, l’agence a débuté<br />
des essais pour le tri des plastiques durs.
À vos livres<br />
Des manuels recyclés<br />
dans mon lycée<br />
Depuis 2010, le WWF France déploie, en collaboration avec Arjowiggins<br />
Graphic et <strong>Paprec</strong> Group, une campagne visant à généraliser une gestion<br />
responsable de la ressource papier en milieu scolaire. L’impression, chaque<br />
année, de plusieurs millions de livres scolaires sur du papier recyclé réduirait<br />
de 50 % les émissions de CO par tonne produite.<br />
2<br />
La fabrication de papier recyclé nécessite en effet<br />
trois à quatre fois moins d’énergie - et jusqu’à trois<br />
fois moins d’eau que celle faite à partir de pâtes<br />
vierges. Or à ce jour, moins de 2 % des<br />
34,5 millions de livres scolaires fabriqués chaque<br />
année sont imprimés sur du papier recyclé. Les<br />
régions PACA et Champagne-Ardenne ont d’ores<br />
et déjà adhéré à cette campagne, avec l’objectif<br />
d’atteindre 30 % d’ouvrages scolaires en papier<br />
recyclé à la rentrée 2013.<br />
<strong>Paprec</strong> élu<br />
Au service du ministère<br />
de l’Environnement<br />
Les déchets des deux cantines du ministère de<br />
l’Environnement seront désormais recyclés par <strong>Paprec</strong>.<br />
La cantine de la Grande Arche de la Défense représente<br />
500 couverts par jour et autant de déchets. Du côté de la<br />
cantine de la tour Pascal, 900 repas sont servis au quotidien.<br />
Côté prestations, l’agence <strong>Paprec</strong> IDF Nord assurera la<br />
collecte et le recyclage des déchets : DIB, PET, métal et verre.<br />
Le groupe Saria, partenaire de <strong>Paprec</strong> et spécialiste de la<br />
méthanisation, recyclera les déchets alimentaires.<br />
Déchets recyclés en 2011<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 05<br />
tableau de bord de <strong>Paprec</strong> Group<br />
Budget dédié à la protection<br />
environnementale en 2011<br />
4millions<br />
d’euros<br />
Nombre de sites certifiés ISO 14 001 29<br />
Déchets industriels<br />
spéciaux<br />
Déchets industriels banals<br />
Métaux<br />
2 %<br />
0,9 %<br />
22 %<br />
Déchets d’équipements<br />
électrique et électronique 3 %<br />
0,9 %<br />
Collecte sélective 7,5 %<br />
22 %<br />
Déchets industriels<br />
spéciaux<br />
Déchets industriels banals<br />
Papiers-cartons 42 %<br />
2 %<br />
Déchets d’équipements<br />
électrique et électronique 3 %<br />
Métaux<br />
Mis en centre<br />
Collecte sélective d’enfouissement 7,5 % 9 %<br />
Valorisation des déchets traités en 2011<br />
Papiers-cartons 42 %<br />
Mis en centre<br />
d’enfouissement 9 %<br />
Tonnages recyclés 88 %<br />
Tonnages recyclés 88 %<br />
2011<br />
2011<br />
Incinération 3 %<br />
2011<br />
Incinération 3 %<br />
2011<br />
Source : Rapport 2011 développement durable <strong>Paprec</strong> Group<br />
Autres déchets 2 %<br />
Déchets de chantier 5,5 %<br />
Bois 5 %<br />
Verre 1 %<br />
Plastique 9 %<br />
Ferraille 5 %<br />
Autres déchets 2 %<br />
Déchets de chantier 5,5 %<br />
Bois 5 %<br />
Verre 1 %<br />
Plastique 9 %<br />
Ferraille 5 %
en direct<br />
JEAN-NOËL THENAULT<br />
PRÉSIDENT DE VOLVO<br />
TRUCKS FRANCE<br />
Depuis 1994, Volvo Trucks est<br />
le premier fournisseur de<br />
camions de <strong>Paprec</strong> Group.<br />
Entre les deux groupes, une<br />
histoire commune s’est écrite<br />
fondée autour de valeurs<br />
partagées : recherche<br />
permanente de la qualité et<br />
respect de l’environnement.<br />
Entretien avec<br />
Jean-Noël Thenault, Président<br />
de Volvo Trucks France.<br />
<strong>«</strong> La nouvelle génération a très bien<br />
compris les enjeux du recyclage <strong>»</strong><br />
<strong>Paprec</strong> Mag : Pour quelles raisons <strong>Paprec</strong><br />
Group et Volvo sont-ils devenus partenaires ?<br />
Jean-Noël Thenault : <strong>Paprec</strong> et Volvo partagent<br />
des valeurs communes. En 1927 déjà, les fondateurs<br />
de Volvo voulaient une automobile <strong>«</strong> sûre et<br />
respectueuse de l’environnement <strong>»</strong>. Aujourd’hui,<br />
la prise en compte de l’environnement est devenue<br />
une absolue nécessité. Sans oublier une<br />
troisième valeur essentielle : la qualité, car les<br />
normes suédoises sont des plus strictes. Nous<br />
capitalisons sur une image qui repose sur ces trois<br />
fondamentaux, tout comme <strong>Paprec</strong> peut le faire.<br />
Comment se traduit concrètement ce souci du<br />
recyclage chez Volvo Trucks ?<br />
J.N. T. : Nous avons annoncé des camions recy-<br />
Volvo Trucks,<br />
une marque mondiale<br />
Volvo Trucks est une des plus grandes<br />
marques de véhicules industriels au<br />
monde, qui fournit des solutions<br />
complètes pour le transport dans plus<br />
de 140 pays. La qualité du service et la<br />
satisfaction client représentent les<br />
éléments fondamentaux de ses<br />
activités opérationnelles. La<br />
production de Volvo couvre le monde<br />
entier, avec une présence industrielle<br />
dans 16 pays. Les principaux centres<br />
de production se trouvent en Suède,<br />
Belgique, Brésil et aux États-Unis.<br />
Volvo Trucks propose des véhicules<br />
industriels de tonnage moyen à élevé.<br />
clables à 75 % dès les années 1 980. Depuis,<br />
nous avons progressé jusqu’à produire des camions<br />
recyclables à 90 %. En 2003-2004, nous<br />
avons construit deux usines de fabrication de<br />
véhicules sans émission de CO 2 neutre : l’usine<br />
de Gand en Belgique et celle d’Umeå dans le<br />
Grand Nord de la Suède.<br />
Nous avons aussi œuvré pour diminuer la pollution<br />
liée à notre technologie mécanique qui<br />
utilise les énergies fossiles. Volvo a rapidement<br />
cherché de nouvelles alternatives dès les<br />
années 1 990, avec des moteurs propulsés en<br />
hybride. Aujourd’hui, nous avons des camions<br />
qui utilisent un carburant réalisé à partir de<br />
liqueur noire – un produit dérivé de la pâte à<br />
papier.
Quels progrès avez-vous réalisés pour réduire<br />
la consommation de carburant de vos camions ?<br />
J.N. T. : En 1980, un 38 tonnes consommait<br />
45 litres en moyenne pour 100 km. En 2012, nous<br />
sommes descendus à une consommation de 30 litres.<br />
Dans le même temps, la vitesse kilométrique a<br />
augmenté de 10 %. C’est une prouesse extraordinaire<br />
! Songez que le poids d’une voiture moyenne<br />
est d’environ une tonne avec une consommation<br />
de six litres au 100 km. Sur un 30 tonnes, le niveau<br />
de consommation est de 30 litres pour 100 km. Si<br />
on compare, un camion consomme donc six fois<br />
moins de carburant qu’une voiture ordinaire.<br />
Quel sera le carburant de demain pour les<br />
moteurs de vos camions ?<br />
J.N. T. : Selon moi, il existe des outils et des énergies<br />
complémentaires au pétrole. Nous sommes<br />
convaincus qu’en dessous de 30 km/h, les<br />
camions utiliseront l’électricité. Pour la collecte<br />
et la distribution plus lourde, le moteur hybride<br />
se révèle être une voie intéressante. Pour des<br />
destinations de <strong>«</strong> moyen courrier <strong>»</strong>, le biogaz<br />
pourra être une alternative. Cette technologie<br />
va être amenée à se développer rapidement.<br />
Chez Volvo, vous parlez beaucoup<br />
d’éco-conception. Qu’entendez-vous<br />
exactement par ce terme ?<br />
J.N. T. : Cela signifie simplement que nos véhicules<br />
sont conçus et construits de telle façon<br />
qu’ils sont recyclables à 95 %. Il appartient aux<br />
filières de s’organiser pour les traiter. Par ailleurs,<br />
nous utilisons 30 % de matériaux recyclés<br />
pour produire nos camions neufs.<br />
Chaque année, Volvo investit entre 3 et 5 %<br />
de son chiffre d’affaires en recherche et<br />
développement. Pour quelles raisons ?<br />
J.N. T. : Il s’agit d’abord de défendre notre<br />
image de marque. C’est elle qui nous permet<br />
de positionner nos camions à un certain prix.<br />
Même sur les marchés de deuxième main, les<br />
camions Volvo conservent un prix plus élevé en<br />
raison de cette qualité.<br />
Même si l’investissement de base et l’achat de<br />
matières premières restent plus coûteux, vous ne<br />
<strong>«</strong> Vous ne pouvez plus<br />
vous revendiquer comme<br />
un leader mondial du<br />
secteur si vous n’apportez<br />
pas la démonstration que<br />
vous utilisez des produits<br />
recyclables. <strong>»</strong><br />
pouvez plus vous revendiquer comme un leader<br />
mondial du secteur si vous n’apportez pas la<br />
démonstration que vous utilisez des produits recyclables.<br />
Peu importe l’investissement initial,<br />
l’amortissement ne peut être que bénéfique.<br />
Êtes-vous optimiste quant à l’avenir<br />
du recyclage ?<br />
J.N. T. : La nouvelle génération a très bien compris<br />
les enjeux du recyclage. C’est devenu un<br />
gisement économique avec l’émergence de<br />
nouvelles filières dynamiques comme en<br />
témoigne l’activité de <strong>Paprec</strong> Group. L’autre<br />
aspect non négligeable réside dans le fait que<br />
nos clients exigent aujourd’hui une performance<br />
environnementale élevée.<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012<br />
Enfin, l’évolution des normes y est pour beaucoup,<br />
car elle accélère la tendance et entraîne ces<br />
nouveaux comportements. À titre d’exemples,<br />
McDonald’s et Total exigent de leurs transporteurs<br />
le respect de normes très pointues.<br />
Que pensez-vous de l’initiative d’achats de<br />
camions FH 750 CV développée par <strong>Paprec</strong> ?<br />
J.N. T. : C’est exceptionnel ! Rares sont les<br />
entreprises qui achètent des 750 chevaux pour<br />
récompenser les talents en interne. C’est une<br />
grande réussite de management ! On pourrait<br />
objecter que plus de puissance équivaut à plus<br />
de pollution. Mais sur ce point, <strong>Paprec</strong> reste<br />
cohérent car les 750 chevaux ne consomment<br />
pas plus que les 460 chevaux. L’entreprise fait<br />
donc rimer performance sociale, technique et<br />
environnementale. <strong>Paprec</strong> se rapproche d’ailleurs<br />
du modèle suédois. Qui que vous soyez<br />
au sein du <strong>Groupe</strong>, on valorise surtout la qualité<br />
humaine. La règle, c’est la reconnaissance<br />
de la valeur de l’individu en tant que tel.<br />
LES CASTORS<br />
D’OR ROULENT<br />
EN 750 CHEVAUX.<br />
Les quatre<br />
collaborateurs, élus<br />
Castors d’Or du<br />
meilleur chauffeur en<br />
2012, conduiront tout<br />
prochainement un<br />
Volvo FH16 de 750<br />
chevaux, le véhicule<br />
le plus puissant jamais<br />
construit en série chez<br />
Volvo Trucks, mais<br />
aussi l’un des plus<br />
sobres et des plus<br />
propres du marché.<br />
07
stratégie<br />
UNE POLITIQUE<br />
D’INNOVATION OFFENSIVE<br />
Investissement et innovation :<br />
Clés de la compétitivité<br />
Chaque année, <strong>Paprec</strong> Group<br />
investit 60 millions d’euros<br />
dans ses usines. Face à<br />
une accélération des volumes<br />
de déchets à recycler (DIB,<br />
plastiques, D3E, bois, verre…),<br />
le groupe doit investir<br />
et innover en permanence<br />
pour rester compétitif.<br />
Focus sur ces innovations déjà<br />
en place ou à venir.<br />
L<br />
e chiffre est éloquent. En cinq ans, <strong>Paprec</strong><br />
Group a multiplié par deux le volume des<br />
déchets qu’il recycle. Cette année, près de<br />
5 millions de tonnes vont être ainsi traitées.<br />
Face à une accélération de ses ventes liées aux<br />
tonnes collectées, <strong>Paprec</strong> a choisi d’investir tous<br />
azimuts. <strong>«</strong> C’est la politique constante de <strong>Paprec</strong>,<br />
rappelle Denis Tranzer, Directeur industriel de <strong>Paprec</strong><br />
Group. Dans le futur, il y aura de plus en plus de<br />
déchets à recycler. Des outils adaptés à la taille de<br />
cet enjeu sont indispensables. <strong>»</strong> En parallèle, <strong>Paprec</strong><br />
est également embarqué dans une course à l’innovation,<br />
<strong>«</strong> déterminante sur la compétitivité future du<br />
Chaîne de tri de collecte sélective<br />
de <strong>Paprec</strong> Trivalorisation installée<br />
au Blanc-Mesnil.<br />
groupe <strong>»</strong>, souligne Jean-Luc Petithuguenin,<br />
Président-fondateur de <strong>Paprec</strong> Group.<br />
Pour rester à la pointe de son secteur, il faut s’offrir<br />
des équipements de haute technologie à l’image<br />
des machines de tri optique qui équipent les<br />
chaînes de tri de collecte sélective du groupe.<br />
Sans elles, il s’avère très diffi cile, voire impossible,<br />
de répondre aux appels d’offres des collectivités.<br />
Exemple concret avec l’agence de <strong>Paprec</strong> Ouest à<br />
Seiches-sur-le-Loir. Elle vient de gagner l’appel<br />
d’offres de la communauté de communes<br />
Loir - et - Sarthe. Il faut donc augmenter de 30 % la<br />
capacité de traitement de sa chaîne de tri de col-
UN OUTIL DE POINTE<br />
Le tri optique équipera dans<br />
un futur proche certaines<br />
chaînes de tri de déchets<br />
industriels banals du groupe,<br />
comme celle de <strong>Paprec</strong> IDF<br />
Nord, sur le site du Blanc-<br />
Mesnil. <strong>«</strong> Cette chaîne très<br />
lecte sélective. Pour répondre à cette demande,<br />
deux machines de tri optique ont été ajoutées<br />
ainsi qu’un nouveau crible balistique. Coût de<br />
l’investissement : 750 000 euros, pour un démarrage<br />
prévu le 1 er janvier 2013.<br />
Au total, en 2012, près de 15 millions d’euros<br />
vont être consacrés à des investissements dans<br />
des chaînes de tri de déchets industriels banals,<br />
collecte sélective et déchets de chantier.<br />
REPOUSSER LES LIMITES<br />
Autre chaîne en cours d’installation, celle de<br />
<strong>Paprec</strong> IDF Sud, sur le site de Villeneuve - le - Roi,<br />
innovante devrait être<br />
opérationnelle fi n 2013 -<br />
début 2014, explique Denis<br />
Tranzer. Nous allons traiter<br />
du DIB avec des machines<br />
de tri optique : une vraie<br />
nouveauté dans l’histoire de<br />
nos métiers ! <strong>»</strong> Objectif :<br />
dépasser les 5 000 tonnes de<br />
DIB traités par mois sur une<br />
seule chaîne de tri.<br />
La chaîne actuelle qui passe<br />
aujourd’hui 3 000 tonnes par<br />
mois en deux postes sera<br />
où sont traitées chaque mois 3 000 tonnes<br />
de DIB. Cette nouvelle installation permettra<br />
prochainement de passer la barre des<br />
13 tonnes/heure de déchets triés. L’investissement<br />
se situe autour d’1,5 million d’euros et<br />
l’installation sera active pour la fi n d’année.<br />
Dans le domaine des D3E et du plastique, <strong>Paprec</strong><br />
repousse également les limites de l’innovation.<br />
Sur le site de <strong>Paprec</strong> D3E 33 à Cestas, 400 tonnes<br />
de piles sont collectées, triées et traitées chaque<br />
mois. L’arrivée fi n juin d’une nouvelle ligne de<br />
recyclage s’est traduite par une capacité de tri<br />
doublée. <strong>Paprec</strong> travaille également<br />
remplacée par une chaîne<br />
innovante, alimentée par<br />
deux trémies.<br />
L’investissement devrait se<br />
situer autour de 5 millions<br />
d’euros.<br />
<strong>«</strong> Dans le futur,<br />
il y aura de plus<br />
en plus de<br />
déchets à<br />
recycler. Des<br />
outils adaptés<br />
à la taille de<br />
cet enjeu sont<br />
indispensables. <strong>»</strong><br />
DENIS TRANZER<br />
DIRECTEUR<br />
INDUSTRIEL<br />
DE PAPREC GROUP<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 09
stratégie<br />
avec les laboratoires du CEA (Commissariat<br />
à l’énergie atomique) pour améliorer<br />
davantage le traitement de la black mass, une<br />
poudre noire obtenue à l’issue du broyage des<br />
piles. Quant au recyclage des cartes électroniques,<br />
il pourrait bien passer demain par la foudre. Plongées<br />
dans l’eau, un arc électrique de la puissance<br />
de la foudre s’abat sur elles pendant quelques<br />
nanosecondes. Une onde de choc supersonique<br />
sépare les éléments sans les abîmer. La plaque et<br />
les composants se trouvent ensuite dissociés, prêts<br />
à être recyclés. Il s’agit là d’une recherche plus fondamentale<br />
menée en collaboration avec l’université<br />
de Toulouse. <strong>Paprec</strong> bénéfi ciera de cette technologie<br />
si elle devient opérationnelle.<br />
L’INNOVATION NÉCESSAIRE<br />
Dans le recyclage des plastiques, l’avenir<br />
s’oriente vers le traitement des gisements de<br />
plastique plus sales. Avantage : ils sont abondants<br />
et accessibles comme les déchets postconsommation.<br />
Pour les traiter, une station de<br />
lavage est nécessaire pour un nettoyage en<br />
amont. L’implantation d’une station test a été<br />
implantée chez <strong>Paprec</strong> Plastiques 27 en 2012.<br />
<strong>«</strong> L’apprentissage et la connaissance de cette<br />
ligne vont être vecteurs de progrès pour les<br />
autres sites, explique Sébastien Petithuguenin,<br />
Directeur général de la division plastiques.<br />
Pour affi ner le tri, les usines de <strong>Paprec</strong> Group ont recours à des équipements de tri optique automatisé.<br />
À terme, ces stations de lavage pourraient être<br />
installées à Verdun et Trémentines. <strong>»</strong><br />
Le recyclage des PVC du bâtiment en fi n de vie<br />
comme les portes - fenêtres est le deuxième<br />
grand chantier pour <strong>Paprec</strong> Plastiques. Un<br />
partenariat a été établi avec le spécialiste de<br />
profilés en PVC, le groupe Deceuninck.<br />
Concrètement, il s’agira de démanteler les<br />
huisseries et de les envoyer par gros containers<br />
sur le site de <strong>Paprec</strong> Plastiques 49 à<br />
Trémentines pour traitement.<br />
Pour cela, il va falloir investir dans de nouveaux<br />
matériels, en amont de la ligne de recyclage<br />
existante, pour séparer le verre, le fer et<br />
le bois. Coût de l’investissement estimé :<br />
2 millions d’euros. L’innovation consisterait<br />
en une division des éléments dans l’eau.<br />
Les matières, chargées différemment en ions,<br />
seraient séparées grâce à un champ magnétique<br />
présent dans l’eau.<br />
<strong>«</strong> Nous sommes dans un métier très nouveau<br />
où l’innovation continuelle des savoirs et des<br />
techniques dicte la cadence, on peut rapidement<br />
rester sur le bord de la route si on ne suit<br />
pas le mouvement. Pour faire une comparaison<br />
osée, le chemin de fer a tué la diligence au<br />
XIX e siècle et le TGV tue aujourd’hui le train à<br />
petite vitesse. On a besoin d’une constante<br />
adaptation <strong>»</strong>, conclut Jean-Luc Petithuguenin.<br />
<strong>«</strong> Les innovations<br />
mises en place<br />
sont autant de<br />
vecteurs de<br />
progrès pour les<br />
autres sites. <strong>»</strong><br />
SÉBASTIEN<br />
PETITHUGUENIN<br />
DIRECTEUR GÉNÉRAL<br />
DE LA DIVISION<br />
PLASTIQUES
dossier<br />
ENJEUX ET DÉCRYPTAGE<br />
RECYCLAGE DES PAPIERS-CARTONS<br />
<strong>Paprec</strong> confirme<br />
son leadership<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 11
dossier<br />
<strong>Paprec</strong> a recyclé deux<br />
millions de tonnes de<br />
FCR en 2012.<br />
En 2000, le recyclage des vieux papiers et<br />
cartons représentait encore 80 % des déchets<br />
recyclés chez <strong>Paprec</strong>. Si la proportion a baissé<br />
aujourd’hui, eu égard à l’élargissement des<br />
activités du <strong>Groupe</strong> qui traite plus de<br />
5 millions de tonnes de déchets en 2012, les<br />
volumes revalorisés n’ont pas décliné, bien au<br />
contraire. Plus de 2 millions de tonnes de fibres<br />
cellulosiques de recyclage (FCR) sortent<br />
annuellement de ses usines. Ce qui fait de<br />
<strong>Paprec</strong> un des plus gros recycleurs d’Europe.<br />
À travers son leadership français, deux enjeux<br />
dominent : garantir une qualité irréprochable à la<br />
fois aux producteurs de déchets papiers-cartons,<br />
mais aussi à ses clients papetiers sur<br />
un échiquier à dimension très internationale.<br />
Avant toute chose, petit coup d’œil dans<br />
le rétroviseur : le recyclage du papier<br />
est l’activité historique de <strong>Paprec</strong>, un<br />
métier qu’elle porte dans les gènes,<br />
dans le nom, et qu’elle a su faire rapidement évoluer.<br />
Antonio Monteiro, Directeur général de FCR,<br />
témoigne : <strong>«</strong> Au moment du rachat de <strong>Paprec</strong> par<br />
Jean-Luc Petithuguenin, fin 1 994, nous produisions<br />
40 000 tonnes de papier par an. Depuis<br />
dix - huit ans, nous avons fait progresser ces<br />
volumes de 29 % par an ! <strong>»</strong>. Aujourd’hui, <strong>Paprec</strong><br />
continue de recycler les déchets papiers auprès<br />
des imprimeurs de presse et de labeur, des cartonniers,<br />
de la grande distribution, des industries,<br />
des collectivités, mais aussi des entreprises (surtout<br />
les milieux bancaires et administratifs). Deux<br />
millions de tonnes ont ainsi été recyclées en 2012.<br />
Par ailleurs, en rachetant il y a dix ans son principal<br />
fournisseur de matériel (devenu <strong>Paprec</strong><br />
Techniques), le <strong>Groupe</strong> a su intégrer des<br />
systèmes de collecte et de tri à la source parmi les<br />
plus performants actuels : <strong>«</strong> D’un point
2<br />
Distribution<br />
Imprimés, vos revues et<br />
magazines sont prêts à<br />
être distribués dans les<br />
différents points de vente.<br />
1 Impression,<br />
façonnage et routage<br />
Une fois mis en page, vos revues et<br />
magazines passent à l’épreuve des<br />
rotatives pour être imprimés. On procède<br />
d’abord à l’encrage du papier et au<br />
calage des plaques. Ensuite, ils sont<br />
façonnés et massicotés : les feuilles sont<br />
découpées puis pliées.<br />
3 Collecte<br />
Après avoir lu vos revues et magazines, pensez<br />
au recyclage ! Pour cela, il suffit de les déposer<br />
dans le bac bleu, réservé aux papiers, ou<br />
le bac jaune qui accueille les emballages<br />
et les papiers (couleur majoritairement),<br />
dans votre commune ou à votre bureau.<br />
Bobines<br />
de papier<br />
Revues et<br />
magazines usagés<br />
4<br />
Tri et recyclage<br />
<strong>Paprec</strong> Group<br />
optimise ses flux<br />
de marchandises<br />
par la route,<br />
la mer et le train.<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 13<br />
<strong>«</strong> Au moment du rachat de <strong>Paprec</strong>, fi n 1 994, nous produisions<br />
40 000 tonnes de papier par an. Depuis dix - huit ans, les<br />
volumes enregistrent une progression de 29 % par an ! <strong>»</strong><br />
LE CYCLE DE VIE DU PAPIER ÉCRITURE<br />
5 Fabrication du papier<br />
Après une première opération de<br />
pulpage, au cours de laquelle les fibres<br />
cellulosiques qui composent le papier<br />
sont déliées, la pâte est nettoyée<br />
pour éliminer les impuretés. Elle est<br />
ensuite désencrée puis blanchie.<br />
Étalée et séchée, la pâte est<br />
transformée en feuilles, mises en<br />
bobines pour repartir à l’imprimerie.<br />
Après la collecte, vos revues et magazines<br />
vont redevenir matière première. Les bacs<br />
sont ramassés puis envoyés en centre de tri.<br />
Ils subissent plusieurs étapes successives de tri<br />
à l’issue desquelles est récupérée la matière<br />
qui partira ensuite par péniche ou camion<br />
vers l’usine consommatrice de FCR.<br />
Balles de papier
dossier<br />
de vue technique, explique Wiliam Lebec,<br />
Directeur général adjoint en charge du commerce,<br />
nous n’avons plus de concurrence à notre niveau<br />
technologique. Nous sommes partis d’un<br />
constat : l’effi cacité d’aspiration conditionne la<br />
performance de l’imprimeur. <strong>Paprec</strong>, à la pointe<br />
des systèmes d’aspiration, gagne 80 % des projets<br />
d’équipement et bien souvent le recyclage<br />
des papiers qui vont avec. Dans les faits, il s’agit<br />
souvent de capter des rognures (issues de la<br />
coupe et du formatage). <strong>»</strong><br />
Mais le recyclage des déchets de papiers<br />
concerne aussi les emballages des bobines ou<br />
encore la gâche (papier jeté pendant la phase de<br />
réglage du matériel d’imprimerie). D’où la nécessité<br />
d’employer des outils souples, fi ables, optimisés<br />
selon le type de déchets récupérables, les<br />
besoins du client et la nature de ses installations.<br />
Ainsi, les caisses palettes empilables et peu<br />
encombrantes, permettent de récupérer les<br />
matières au fl anc des machines (et à dos de chariot<br />
élévateur) lorsque les bennes se révèlent trop<br />
volumineuses pour certains sites. De la même<br />
L’INNOVATION À GRANDE VITESSE<br />
— Si les structures <strong>Paprec</strong><br />
Techniques et <strong>Paprec</strong><br />
Aspiration ont vu le jour il y<br />
a une dizaine d’années,<br />
elles sont toutefois les<br />
premières bénéfi ciaires de<br />
l’expérience de leur bureau<br />
d’études ( vingt - cinq ans<br />
d’existence), dont le<br />
savoir-faire profi te<br />
aujourd’hui à leurs clients.<br />
Décryptage d’une partie de<br />
leur travail, avec Vincent<br />
Groult, Directeur technique<br />
de <strong>Paprec</strong> Techniques.<br />
<strong>«</strong> Nous avons notamment<br />
mis au point, directement sur<br />
les machines de production<br />
à grande vitesse, des<br />
systèmes d’aspiration des<br />
chutes de papier, qui sont<br />
donc acheminées par tuyaux<br />
à des stations de déchets,<br />
lesquelles renvoient le tout<br />
vers le compacteur. Une fois<br />
le processus achevé, les<br />
camions <strong>Paprec</strong> viennent<br />
enlever les caissons de<br />
compaction. Nous avons<br />
développé notre technologie<br />
spécifi que avec des écluses<br />
rotatives que <strong>Paprec</strong> a fait<br />
breveter. <strong>»</strong> Autre procédé,<br />
le dépoussiérage : <strong>«</strong> Pour<br />
nettoyer les matières<br />
récupérées, nous sommes<br />
capables de séparer l’air du<br />
papier, puis de fi ltrer la<br />
poussière restante, générée<br />
par la coupe. Ensuite, nous<br />
envoyons cette poussière<br />
dans des caisses à<br />
briquettes, qui la densifi ent,<br />
et la transforment en petits<br />
Espagne<br />
Royaume-Uni<br />
galets très compacts et<br />
ininfl ammables. Cela limite<br />
aussi le risque d’incendie.<br />
Un risque que mesure la<br />
norme Atex obligatoire pour<br />
de nombreux clients. <strong>»</strong><br />
À l’instar des systèmes<br />
de télégestion (à distance,<br />
donc) installés sur les<br />
compacteurs, ces outils<br />
déjà éprouvés évoluent<br />
constamment, notamment<br />
sous l’angle de l’adaptabilité<br />
au parc machine des clients<br />
(la plupart des imprimeurs<br />
partenaires de <strong>Paprec</strong>,<br />
c’est-à-dire 70 % du total<br />
français, en sont équipés).<br />
Là encore, souplesse<br />
et fi abilité demeurent<br />
les maîtres-mots.<br />
800 000<br />
tonnes de papier<br />
destinées à la France<br />
800 000<br />
tonnes de papier<br />
exportées vers l’Europe<br />
Benelux<br />
Italie<br />
Scandinavie<br />
Allemagne<br />
Slovénie<br />
Le système d’aspiration<br />
développé par <strong>Paprec</strong> Techniques.
Inde<br />
Chine<br />
Hong Kong<br />
Corée<br />
façon, pour mieux gérer les fl ux de papiers-cartons<br />
importants, des compacteurs sont installés<br />
directement chez les clients ou, si la situation<br />
l’exige, verront leurs machines (presses, encarteuses,<br />
brocheuses) propulser automatiquement<br />
les papiers vers les matériels précités, via des<br />
systèmes d’aspiration et de convoyage de plus en<br />
plus perfectionnés (voir encadré). L’enjeu est<br />
simple : en favorisant l’adaptabilité et l’évolution<br />
de ses outils, <strong>Paprec</strong> cherche à gagner en réactivité,<br />
mais aussi à tranquilliser et fidéliser des<br />
clients capables de se concentrer uniquement sur<br />
leur métier. <strong>«</strong> Chez les plus importants ou les plus<br />
équipés d’entre eux (comme le groupe Amaury,<br />
éditeur et imprimeur du Parisien), une qualité de<br />
service irréprochable est impérative car les quotidiens<br />
sont imprimés 7 jours sur 7 et de nuit, précise<br />
William Lebec. Les équipements de captation<br />
des déchets ne peuvent pas connaître la moindre<br />
défaillance. Partant de ce constat, <strong>Paprec</strong> a<br />
inventé le service 7 j/7, 24 h/24 avec un technicien<br />
d’astreinte capable de répondre à toutes les<br />
SUR LES ROUTES DU PAPIER<br />
Indonésie<br />
400 000<br />
tonnes de papier<br />
exportées vers l’Asie<br />
questions des clients. <strong>»</strong> Les ouvriers de <strong>Paprec</strong><br />
inspectent eux-mêmes les déchets papiers-cartons<br />
rapatriés, cherchant les traces de papier à pâte<br />
mécanique au milieu des papiers à pâte chimique<br />
en débusquant les matières goudronnées capables<br />
d’invalider un process de recyclage : <strong>«</strong> À ce stade, il<br />
n’y a pas de systèmes automatisés et il existe 80<br />
qualités de produits différentes. Nous sommes<br />
des spécialistes du papier, nous expertisons et<br />
classons les différentes matières en fonction du<br />
cahier des charges établi avec notre acheteur.<br />
Une intervention humaine qualifi ée, expérimentée,<br />
est essentielle <strong>»</strong>, souligne Stéphane Heusdens,<br />
Directeur régional des agences <strong>Paprec</strong> IDF Nord.<br />
Un second souffl e<br />
Comme l’explique Antonio Monteiro : <strong>«</strong> Lorsqu’en<br />
France, nous recyclons 7,5 millions de tonnes<br />
de vieux papiers, les papetiers implantés dans<br />
l’Hexagone ne savent en consommer que cinq.<br />
Alors, que fait-on ? <strong>»</strong>. La réponse va de soi :<br />
on exporte une partie de son talent,<br />
CPI et <strong>Paprec</strong>,<br />
un partenariat<br />
de confi ance.<br />
M.Cohidon, pouvez-vous nous parler de CPI ?<br />
Originellement formé par le rachat successif<br />
d’entreprises locales et familiales, CPI compte<br />
4 000 collaborateurs et 17 usines implantées dans<br />
de nombreux pays européens 1 . En France, le groupe<br />
emploie 700 personnes et réunit quatre imprimeries<br />
(Brodard et Taupin, Aubin imprimeur, Bussière<br />
et Firmin-Didot), dont les déchets papiers sont pris<br />
en charge par <strong>Paprec</strong> ou CDI Recyclage, sa fi liale.<br />
Quand le partenariat avec <strong>Paprec</strong> a-t-il débuté ?<br />
Et comment a-t-il évolué ?<br />
La collaboration avec <strong>Paprec</strong> a commencé, en ce<br />
qui nous concerne, aux alentours de l’an 2000,<br />
avant même que nous soyons intégrés au groupe<br />
CPI (en 2007). Il s’agit d’une véritable relation de<br />
confi ance, basée sur une écoute de nos besoins<br />
et une entente de qualité qui lie les interlocuteurs.<br />
<strong>Paprec</strong> a su nous proposer – au niveau de la captation<br />
et de la filtration des déchets – des<br />
machines parfaitement adaptées, et propres à<br />
être modifiées. La qualité du fonctionnement<br />
quotidien est ainsi garantie. De fait, notre partenariat<br />
n’est jamais fi gé, et c’est aussi sur ce point<br />
que repose sa durabilité.<br />
Comment percevez-vous les évolutions du recyclage<br />
papier ? Et la contribution de <strong>Paprec</strong> ?<br />
À l’instar du groupe CPI, <strong>Paprec</strong> s’est formé en<br />
assimilant des petites entreprises locales. Cette<br />
concentration lui a aussi permis d’accélérer la professionnalisation<br />
du secteur, et d’améliorer son<br />
image de marque. Au niveau global, de pareils<br />
mouvements ont changé le visage de la profession.<br />
Aujourd’hui, nous aspirons évidemment à<br />
valoriser et à recycler toujours plus nos déchets.<br />
1 Angleterre, Allemagne, Hollande,<br />
Espagne, Suisse<br />
et République tchèque.<br />
ALAIN COHIDON<br />
DIRIGEANT DU<br />
SITE CPI D’AUBIN<br />
IMPRIMEUR,<br />
premier imprimeur<br />
de livres européen basé<br />
dans la Vienne.<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 15
dossier<br />
Paul Moolenkamp, directeur des achats pour<br />
Nine Dragons, principal importateur<br />
de Fibres Cellulosiques de Recyclage européennes.<br />
M. Moonlenkamp, en quoi consiste votre<br />
travail travail au sein d’ACN ? Et quels sont les liens<br />
qui vous unissent au au papetier chinois chinois Nine<br />
Dragons ?<br />
Je suis spécifiquement chargé d’acheter, en<br />
France et au au Benelux, les les différentes sortes de<br />
papier papier recyclé recyclé qui seront seront acheminées vers les les<br />
usines de Nine Dragons, leader chinois dont<br />
nous sommes le le fournisseur exclusif. Cheung<br />
Yan, présidente de de Nine Dragons, est également<br />
la co-fondatrice d’ACN, ce qui explique la la<br />
solidité de notre partenariat.<br />
Vous travaillez avec <strong>Paprec</strong> depuis depuis 2007,<br />
pouvez - vous nous parler de cette collaboration,<br />
mais aussi de votre perception de l’évolution<br />
du groupe sur le plan international ?<br />
La relation entre ACN et <strong>Paprec</strong> est excellente,<br />
nous partageons les mêmes exigences qualitatives,<br />
et savons être attentifs aux innovations<br />
d’un secteur dont l’importance n’est plus<br />
à démontrer, même s’il nous faut également<br />
saluer les nombreuses initiatives prises par<br />
<strong>Paprec</strong> pour promouvoir le recyclage en<br />
France. D’ailleurs, et notamment en centrali-<br />
PAUL MOOLENKAMP<br />
DIRECTEUR DE COMPTE<br />
POUR AMERICAN<br />
CHUNG NAM<br />
sant ses ventes, le groupe a su s’appuyer sur<br />
son leadership national pour mieux grandir<br />
hors de ses frontières. Nous espérons pouvoir<br />
contribuer activement à cette croissance, en<br />
accompagnant l’augmentation des exportations<br />
asiatiques que votre pays connaît depuis<br />
quelques années.<br />
Comment percevez - vous l’évolution globale<br />
du marché asiatique et les particularités de<br />
sa demande ?<br />
Au niveau de l’industrie papetière, les entreprises<br />
asiatiques devraient continuer à se développer,<br />
au même rythme que les différentes économies<br />
du continent. La Chine, par exemple,<br />
importera toujours plus de matières européennes,<br />
mais sera proportionnellement très<br />
regardante sur la qualité de leur composition,<br />
ainsi que sur leur contamination éventuelle. Nine<br />
Dragons, travaillant elle-même selon les plus<br />
hauts standards environnementaux (comme la<br />
norme ISO 14 001), exige logiquement que les<br />
fibres qu’elle achète soient conformes à sa<br />
demande, c’est-à-dire irréprochables et certifi<br />
ées. Nous savons que nous pouvons compter<br />
sur <strong>Paprec</strong> pour assurer ce niveau de qualité.<br />
<strong>«</strong> Nous espérons pouvoir<br />
contribuer activement à<br />
cette croissance, en accompagnant<br />
l’augmentation des<br />
exportations asiatiques que<br />
votre pays connaît depuis<br />
quelques années. <strong>»</strong>
et la réputation qui va avec. En matière<br />
de ventes, afin de préserver l’industrie de proximité<br />
tout en restant compétitif, le groupe tient à<br />
maintenir l’équilibre suivant : 40 % en France,<br />
40 % en Europe, et 20 % en Asie. Sur le vieux<br />
continent, en l’occurrence, le commerce avec<br />
l’Espagne et l’Allemagne – entre autres – ne date<br />
pas d’hier, d’autant plus les industries papetières<br />
d’Outre-Rhin et d’Espagne sont <strong>«</strong> des références<br />
en la matière <strong>»</strong>, selon Stéphane Armange, Directeur<br />
commercial FCR. <strong>«</strong> L’Allemagne est un très<br />
gros marché, un de nos marchés principaux.<br />
L’industrie allemande a cru avant les autres au<br />
recyclage et produit aujourd’hui à des cadences<br />
incroyables. Quant à l’industrie espagnole, elle a<br />
été actionnaire de <strong>Paprec</strong>, il y a plus de trente ans,<br />
à travers Kimberly-Clark, et se classe aujourd’hui<br />
parmi les plus performantes d’Europe. <strong>»</strong> Un partenariat<br />
durable, donc, mais certainement pas<br />
exclusif, puisque l’Asie, troisième force en présence,<br />
est tout sauf une destination par défaut :<br />
<strong>«</strong> L’Asie, principalement à travers la Chine, est une<br />
chance pour le recyclage français, c’est un poumon<br />
additionnel et un régulateur de marché. On<br />
ne pourrait pas s’en passer, constate Antonio<br />
Monteiro, conscient de l’importance du maintien<br />
des échanges commerciaux amorcés en 1998 par<br />
<strong>Paprec</strong> avec l’Asie. On y trouve les machines les<br />
plus modernes au monde. Nine Dragons, un de<br />
nos principaux clients, est en passe de devenir<br />
le numéro un mondial en détrônant International<br />
Paper (IP). C’est un symbole du bouleversement<br />
de l’ordre économique mondial avec la Chine qui<br />
passe devant les États-Unis. <strong>»</strong><br />
Une exigence de qualité<br />
Pour mieux comprendre la demande chinoise, par<br />
exemple, il est important de garder à l’esprit que les<br />
papiers et cartons se divisent en trois grandes catégories<br />
: les basses sortes (fibres brunes, cartons),<br />
les moyennes sortes (prospectus, papiers journaux)<br />
et les hautes sortes (papiers blancs). <strong>«</strong> L’Inde<br />
et la Corée nous achètent régulièrement des<br />
moyennes sortes. Les Chinois et les Indonésiens<br />
ont de gros besoins en basses sortes, détaille<br />
Stéphane Armange. Ils récupèrent ainsi les emballages<br />
et les cartons des produits manufacturés<br />
qu’ils envoient chez nous. Et les frais de transport<br />
coûtent moins cher qu’à l’aller. Malgré la crise, ils<br />
restent l’usine du monde. <strong>»</strong> Une usine exigeante sur<br />
la qualité, par ailleurs, qui négocie via des cellules<br />
d’achats basées à Rotterdam des contrats sur des<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 17<br />
<strong>Paprec</strong> mise sur la qualité des produits<br />
expédiés et propose un standard international<br />
de haute facture. C’est une ligne de conduite<br />
essentielle à l’image de marque du <strong>Groupe</strong>.<br />
qualités définies internationalement. En cas de<br />
non-conformité, les douanes chinoises devenues<br />
intransigeantes retourneront les marchandises<br />
à l’expéditeur. Et quand on parle de plusieurs<br />
milliers de tonnes par convoi maritime, les<br />
conséquences d’un litige sont désastreuses : <strong>«</strong> Si<br />
certains pays d’Europe ont parfois envoyé des<br />
matières douteuses en Asie, ce n’est plus le cas<br />
aujourd’hui. Les Chinois notamment, s’alignent<br />
sur le cahier des charges des papeteries occidentales<br />
et ne tolèrent ni les moisissures dues à<br />
l’humidité (les containers voyagent en bateau),<br />
ni la moindre trace de matière putrescible. Il faut<br />
être irréprochable, et c’est normal <strong>»</strong>. Pour éviter<br />
de ternir sa réputation et de perdre ce précieux<br />
sésame qu’est une licence d’export, <strong>Paprec</strong> doit<br />
donc impérativement miser sur la qualité des<br />
produits expédiés hors les murs : <strong>«</strong> Aujourd’hui,<br />
nous proposons un standard international de<br />
haute facture. Notre contrôle de qualité interne<br />
est tel que nous n’avons encore jamais vu un<br />
container revenir. C’est une ligne de conduite<br />
que nous devons maintenir vis-à-vis de notre<br />
image de marque. Nous visons l’excellence,<br />
dans ce domaine et à tous les étages de l’entreprise<br />
<strong>»</strong>, conclut Stéphane Armange.
eportage<br />
au cœur<br />
de nos métiers
1,5<br />
En France, environ<br />
million de<br />
véhicules<br />
deviennent hors d’usage chaque<br />
année. Ils génèrent près de<br />
1,5 million<br />
de tonnes de déchets.<br />
Environ<br />
50 broyeurs,<br />
démolisseurs<br />
1 400 démolisseurs<br />
sont désormais agréés,<br />
représentant une capacité<br />
suffi sante pour traiter<br />
l’ensemble des VHU au sein<br />
de la fi lière agréée.<br />
Selon une campagne<br />
de démontage et de broyage<br />
des VHU pilotée par l’ADEME<br />
en 2008, le taux de réutilisation<br />
et de recyclage actuel<br />
est d’environ<br />
79,5 %<br />
et le taux de réutilisation<br />
et de valorisation de<br />
81 %.<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 19<br />
en France, 1,5 million de<br />
véhicules deviennent hors<br />
d’usage chaque année.<br />
Le traitement de ces<br />
véhicules (véhicules hors<br />
d’usage, VHu) est l’activité<br />
historique d’echalier.<br />
L’entreprise a développé<br />
une véritable expertise<br />
dans la dépollution,<br />
le démontage et la revente<br />
de pièces détachées.<br />
Echalier,<br />
expert en<br />
VHU
eportage<br />
<strong>«</strong> Une grande rigueur est nécessaire pour assurer un suivi effi cace et<br />
Sur le parc Echalier de Saint-Ours-les Roches, 800 VHU<br />
(véhicules hors d’usage) attendent d’être recyclés. <strong>«</strong> Nos<br />
VHU proviennent de deux sources différentes : les véhicules<br />
de concessionnaires dont les particuliers ne<br />
veulent plus d’une part, et d’autre part des conventions avec des<br />
compagnies d’assurances qui déposent des véhicules accidentés<br />
sur notre site <strong>»</strong>, témoigne Bernard Echalier, PDG d’Echalier.<br />
Première étape indispensable : la dépollution pour transformer<br />
le VHU en déchet non dangereux. Les déchets liquides et<br />
solides (huiles de vidange, batteries au plomb, etc.) sont<br />
extraits et expédiés dans des fi lières spécialisées de recyclage.<br />
Une fois cette opération réalisée, deux possibilités se pré-<br />
Bernard Echalier<br />
sentent. Si le VHU n’a plus de valeur marchande, il part dans la<br />
presse cisaille pour se transformer en un paquet de ferraille.<br />
Autre possibilité beaucoup plus fréquente : les pièces détachées<br />
sont récupérées par des professionnels, tous issus de la<br />
fi lière mécanique automobile.<br />
Elles sont entreposées dans un magasin de pièces détachées.<br />
Crémaillères, phares, clignotants, radiateurs, capots, ailes ou<br />
portes. C’est une véritable caverne d’Ali Baba. <strong>«</strong> Une grande<br />
rigueur est nécessaire pour assurer un suivi efficace et s’y<br />
retrouver. Une traçabilité parfaite est exigée pour chaque pièce <strong>»</strong>,<br />
souligne Bernard Echalier.<br />
Ces pièces sont ensuite vendues aux professionnels garagistes ou
aux particuliers. Ces derniers disposent d’un accueil magasin leur<br />
offrant la possibilité de venir chercher sur site un alternateur, une<br />
aile ou un pare - chocs. Ici, des magasiniers vendeurs, assistés<br />
d’un logiciel informatique, accueillent et conseillent les clients.<br />
Pour chaque pièce, ce sont le kilométrage, l’ancienneté du véhicule<br />
et le prix du neuf qui permettent de défi nir le prix de la pièce.<br />
Comptez ainsi 650 euros pour un moteur Clio DCI datant de 1994.<br />
Mais les pièces ne sont pas toutes destinées aux particuliers auvergnats.<br />
<strong>«</strong> Ici, nous avons des moteurs qui sont voués à la grande<br />
exportation. Notamment dans les pays du Maghreb pour les<br />
moteurs essence et les moteurs gazoil, ajoute Bernard Echalier.<br />
Certains clients nous achètent des containers entiers. Le moteur,<br />
c’est l’organe le plus important et le plus cher. En Algérie et au<br />
Maroc, par exemple, ces moteurs seront réemployés et réutilisés<br />
sur des véhicules. Mais nous travaillons aussi avec la République<br />
tchèque et la Pologne. Ces deux pays nous achètent des véhicules<br />
entiers accidentés. Chaque année, entre 100 et 200 véhicules par<br />
an sont exportés. <strong>»</strong><br />
Pour Echalier, l’activité des VHU est un secteur porteur qui permet<br />
d’employer dix personnes pour un chiffre d’affaires d’un million<br />
d’euros par an. <strong>«</strong> Depuis quatre ans, le volume des VHU est en<br />
constante augmentation. De 1 000 à 1 500 véhicules par an, nous<br />
sommes passés à 6 000 véhicules et nous allons devoir recycler<br />
95 % des VHU d’ici à 2015 <strong>»</strong>, conclut confi ant Bernard Echalier. .<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012<br />
s’y retrouver. Une traçabilité parfaite est exigée pour chaque pièce. <strong>»</strong><br />
21<br />
REPÈRES<br />
La directive européenne<br />
fixe des objectifs chiffrés<br />
à atteindre au plus tard<br />
le 1 er janvier 2015 :<br />
• un taux minimum de<br />
réutilisation et de<br />
recyclage de 85 % en<br />
masse du VHU ;<br />
• un taux minimum de<br />
réutilisation et de<br />
valorisation de 95 %<br />
en masse du VHU.<br />
Saint-Ours-les Roches
aventure<br />
CONFIANCE ET<br />
PERFORMANCE<br />
<strong>«</strong> Gagner collectivement<br />
décuple les émotions <strong>»</strong><br />
À 31 ans, Christophe Dumarest<br />
est considéré selon le quotidien<br />
l’Équipe comme un des<br />
<strong>«</strong> meilleurs alpinistes français <strong>»</strong>.<br />
Accompagné de Vincent<br />
Vachette, responsable grands<br />
comptes et de 12 collaborateurs<br />
<strong>Paprec</strong> Group, il a atteint le<br />
sommet du Mont Blanc du Tacul<br />
(4 248 m) en juin dernier. Cet<br />
athlète de haut niveau tire le<br />
bilan de cette aventure unique,<br />
baptisée <strong>«</strong> <strong>Paprec</strong> au sommet <strong>»</strong>.<br />
Vous avez organisé et collaboré à cette aventure<br />
<strong>Paprec</strong> en haute montagne aux côtés<br />
de Vincent Vachette, responsable grands<br />
comptes au sein de <strong>Paprec</strong> Group. Quel a<br />
été votre principal moteur ?<br />
C’est d’abord une histoire d’amitié<br />
puisque le frère de Vincent Vachette<br />
est un très bon ami. Avant de faire cette<br />
ascension du Mont Blanc, nous avons<br />
partagé avec Vincent notre corde dans<br />
la face nord du Cervin dans un premier<br />
projet <strong>Paprec</strong> en octobre 2011 (voir<br />
encadré). Cela nous a donné l’occasion<br />
d’échanger autour d’actions de<br />
protection de l’environnement que mon<br />
sponsor principal organise et auxquelles j’ai<br />
participé, comme le nettoyage de la Mer de<br />
Glace. Sportivement et philosophiquement,<br />
j’étais en phase avec le projet <strong>Paprec</strong>.<br />
Que connaissiez-vous du recyclage avant de<br />
découvrir l’univers <strong>Paprec</strong> ?<br />
Pas grand-chose à vrai dire. J’étais curieux de<br />
découvrir cet univers. Je fais partie de ceux qui<br />
pensent que la sauvegarde de la planète peut passer<br />
par le monde des affaires. Je ne suis pas sûr que<br />
se restreindre ou se contraindre soit la panacée.
C’est intéressant de travailler avec des entreprises<br />
qui font avancer la planète dans le bon sens.<br />
Quel bilan tirez-vous de cette ascension ?<br />
Ce fut une belle aventure humaine. J’ai trouvé<br />
un groupe courageux, avec une vraie capacité<br />
d’adaptation et une belle cohésion d’équipe. Je<br />
suis toujours admiratif de voir des pratiquants<br />
profanes, hommes et femmes, s’adapter au<br />
milieu de la haute montagne. Tous étaient vraiment<br />
motivés. Un certain nombre ont puisé au<br />
plus profond d’eux-mêmes émotionnellement<br />
et physiquement pour atteindre le sommet.<br />
Retenez-vous des souvenirs forts à certains<br />
moments de l’ascension ?<br />
Dans la montée, certains passages sont assez<br />
PAPREC<br />
AU SOMMET<br />
DU CERVIN<br />
Samedi 1 er octobre,<br />
15 heures. Christophe<br />
Dumarest et Vincent<br />
Vachette, responsable<br />
Grands Comptes,<br />
atteignent par la face<br />
nord, le sommet suisse<br />
du Cervin, perché à<br />
4 478 m d’altitude.<br />
16 heures d’efforts pour<br />
un sommet mythique.<br />
Réussite personnelle<br />
mais aussi symbole de<br />
raides. J’ai senti de l’intensité dans les regards<br />
et de la concentration. L’autre souvenir me<br />
ramène à quelques mètres du sommet avec<br />
des rafales de vent puissantes. Mais les participants<br />
ne se sont pas découragés et sont<br />
arrivés au sommet. C’était beau !<br />
En haute montagne, vous défendez certaines<br />
valeurs comme l’humilité. Pourquoi ?<br />
En haute montagne, vous vous trouvez dans<br />
un environnement hostile avec des dangers sur<br />
lesquels vous avez du mal à avoir un contrôle<br />
(avalanche, chute de pierres, crevasse). C’est un<br />
premier élément qui rend plus humble. Lorsque<br />
vous évoluez entouré par ces millions de tonnes<br />
de granit et cette immensité, ça engendre un<br />
sentiment d’humilité car vous sentez qu’il y a<br />
l’union nouvelle entre<br />
l’entreprise Lottner en<br />
Suisse et le groupe<br />
<strong>Paprec</strong>.<br />
À l’avenir, les deux<br />
hommes pourraient<br />
entreprendre<br />
l’ascension des Grandes<br />
Jorasses et de l’Eiger.<br />
<strong>Paprec</strong> mag<br />
septembre 2012 23<br />
LE CV SPORTIF<br />
DE CHRISTOPHE<br />
DUMAREST<br />
Les grandes faces nord<br />
des Alpes et les sommets<br />
mythiques du massif du<br />
Mont-Blanc sont aujourd’hui<br />
ses terrains de jeu : répétition<br />
de la voie Lafaille dans la face<br />
ouest des Drus (8 jours),<br />
ouverture en hiver dans la face<br />
nord des Grandes Jorasses<br />
(6 jours) et ouverture d’une<br />
nouvelle voie en face sud<br />
du Mont Blanc.<br />
Il participe aussi à des<br />
expéditions lointaines sur<br />
des sommets mythiques au<br />
Pérou, au Pakistan,<br />
en Patagonie, en Norvège<br />
et en Alaska.<br />
quelque chose qui vous dépasse. Pour des personnes<br />
habituées à la vitesse et au virtuel, c’est<br />
un retour aux sources.<br />
Pour vous, alpiniste professionnel, habitué<br />
aux ascensions en solitaire, que recherchezvous<br />
dans ces expériences collectives ?<br />
Le métier de guide, je l’exerce mais davantage<br />
dans un cercle fermé. Je crois que<br />
cela permet de garder une fraîcheur dans<br />
le regard. J’ai déjà travaillé en encadrant<br />
par exemple les Orphelins d’Auteuil. Les<br />
bénéfices sont proportionnels au nombre<br />
de participants. Quand on gagne collectivement,<br />
après avoir partagé les joies et<br />
les peines, les émotions sont décuplées et le<br />
bonheur multiplié.