(1957) n°7

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freine indirectement leur ardeur à se dégager trop tôt
de notre tutelle.
Si généralement les Noirs nous accordent encore largement
leur confiance, ceux qui mènent le jeu manifestent
pourtant une certaine inquiétude quant à l’avenir,
parce qu’ils attendent depuis trop longtemps déjà un
programme de participation active et progressive aux
affaires publiques. Nous croyons en la nécessité, non pas
d’élaborer un plan détaillé, mais de tracer une direction
et, en posant des jalons, de définir le but qu’on se propose.
C’est à la Belgique qu’il appartient d’élaborer un tel
programme. C’est possible, sans aucun doute, quand on
sait qu’il n ’existe pas de profondes divergences de vues
entre ceux qui, le connaissant, se penchent avec conscience
sur le problème congolais, quel que soit le parti politique
auquel ils appartiennent ou leurs convictions philosophiques.
Le Congo exige que l’on se place « au dessus
de la mêlée ». Mais si la Belgique doit définir sa politique
et en contrôler l’exécution, c’est par contre au Gouvernement
local à l’appliquer avec une autorité entière,
sans interférence des pouvoirs métropolitains. Ce n ’est
là que méthode de travail ; l’autorité peut être déléguée ;
elle ne peut pas être partagée. Il faut éviter que les
Noirs, jouant sur plusieurs tableaux, nous conduisent
où nous n ’avons pas l’intention d’aller. Ce serait à leur
détriment.
Les problèmes du jour, ceux dont parle chaque Congolais,
chacun les connaît. C’est le régime foncier, c’est
la question des salaires, c’est le syndicalisme, encore
que l’idée syndicale ne fasse que bien lentement son
chemin et que le Noir semble peu disposé à un syndicalisme
mixte.
Mais la question cruciale qui efface toutes les autres
et qui nous a paru rendre les gens nerveux, est celle des
relations humaines. Les évolués réclament de la part
des Blancs de la considération. Ce n’est pas nouveau.