L'apprentissage dans ma cour d'école : - Evergreen
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Retrouver la nature en ville<br />
L’apprentissage <strong>dans</strong> <strong>ma</strong> <strong>cour</strong> d’école :<br />
Récit et détails de six projets de<br />
naturalisation scolaire au Canada<br />
Document de la série Coffre à outils<br />
Toyota Canada appuie fièrement les classes en plein air <strong>dans</strong> les écoles canadiennes.
<strong>Evergreen</strong> et Toyota Canada travaillent de concert afin d’offrir aux élèves un environnement d’apprentissage enrichissant. Le programme de La<br />
classe verte Toyota <strong>Evergreen</strong> s’engage à contribuer de <strong>ma</strong>nière positive à la santé et au bien-être des générations futures en sensibilisant les<br />
élèves à l’importance de préserver et de restaurer le patrimoine naturel du Canada. Les enseignants, les élèves et les membres de la communauté<br />
sont invités à participer à l’effort national afin de revitaliser les <strong>cour</strong>s d’école canadiennes et de créer un milieu d’apprentissage sain.<br />
Charte de La classe verte Toyota <strong>Evergreen</strong><br />
L’association conclue entre <strong>Evergreen</strong> et Toyota Canada représente un engagement vers un objectif commun qui est de contribuer de <strong>ma</strong>nière constructive<br />
à l’amélioration des <strong>cour</strong>s des écoles canadiennes, de l’environnement naturel et du développement physique et affectif des enfants<br />
canadiens.<br />
Grâce aux ressources éducationnelles dont nous disposons et au soutien des citoyens bienveillants qui appuient l’initiative, nous croyons possible<br />
la transfor<strong>ma</strong>tion des <strong>cour</strong>s de récréation en des lieux d’apprentissage plus sains et interactifs.<br />
Grâce à l’engagement social de Toyota et aux initiatives environnementales d’<strong>Evergreen</strong>, nous croyons possible l’amélioration de notre visée commune<br />
de même qu’une augmentation de la qualité du travail, de la communauté et de l’apprentissage des enfants.<br />
Nous nous engageons fermement à donner l’exemple et à fournir le soutien et les ressources importantes et nécessaires aux écoles canadiennes<br />
et aux communautés <strong>dans</strong> lesquelles nous œuvrons pour réintégrer la nature <strong>dans</strong> nos villes.<br />
Notre motivation première est de forger un nouveau sens à l’engagement communautaire et à la préservation environnementale <strong>dans</strong> le cœur et<br />
l’esprit des enfants et des jeunes qui représentent l’avenir du Canada.<br />
Geoff Cape, Directeur général, <strong>Evergreen</strong> Yoshio Nakatani, Président, Toyota Canada<br />
www.evergreen.ca www.toyota.ca<br />
Publié par <strong>Evergreen</strong><br />
<strong>Evergreen</strong> est un organisme environnemental à but non lucratif dont l’objectif est de ramener la nature en ville par le biais de projets de naturalisation.<br />
Mentions : Concept du projet : Cam Collyer et Seana Irvine. Rédactrice : Anne Bell. Rédactrice en chef : Seana Irvine et Krista Long, Graphisme :<br />
Grace Goddard. Impression : MPH Graphics.<br />
Photographies : Joshua Berson – Grandview/?uuquinak’uuh Elementary School; Frank Gasparik – Belgravia Elementary School;<br />
Brian Hydesmith – Windsor School, sauf le photo au milieu et le photo au bas droite de la page 13 par Ted McLachlan; Cam Collyer – St.<br />
Monica’s Catholic School; Jane Churchill – Les Petits Castors, sauf le photo en haut de la page 23 et le photo au bas gauche de la page 24<br />
par Diane Joubert; John Hillis – Dartmouth High School.<br />
Photos de la page couverture : Cam Collyer<br />
Copyright © 2001 <strong>Evergreen</strong>. Tous droits réservés. Toute reproduction d’extraits de la présente publication est autorisée avec la permission<br />
écrite d’<strong>Evergreen</strong> seulement.<br />
Données de catalogage avant publication de la Bibliothèque nationale du Canada<br />
Bell, Anne, 1959–<br />
<strong>L'apprentissage</strong> <strong>dans</strong> <strong>ma</strong> <strong>cour</strong> <strong>d'école</strong> : recit et détails de six projets de naturalisation scolaire au Canada<br />
(Le coffre à outils d'<strong>Evergreen</strong>)<br />
Publ. aussi en anglais sous le titre: Grounds for Learning<br />
ISBN 0-9730102-1-5<br />
1. Terrains <strong>d'école</strong>—Canada—Cas, Études de. 2. Aménagement paysager naturel—Canada—Cas, Études de. 3. Environnement—Étude et<br />
enseignement—Canada—Cas, Études de. 4. Classes de nature—Canada—Cas, Études de. I. <strong>Evergreen</strong> (Association) II. Titre. III. Collection.<br />
SB56.C3B4514 2001 371.6'1'0971 C2001-904158-6<br />
Retrouver la nature <strong>dans</strong> les <strong>cour</strong>s d’école<br />
Ce livre est imprimé sur du papier non blanchi et non désencré qui a été recyclé à 100 % (comprenant 100 % de fibres recyclées après consom<strong>ma</strong>tion).
Introduction<br />
Le paysage naturel est continuellement en changement. Depuis quinze ans, les Canadiens<br />
adoptent une vision plus écologique face aux <strong>cour</strong>s d’école. Elles deviennent désor<strong>ma</strong>is des<br />
lieux privilégiés où il est possible de trouver des insectes et des araignées, de s’abriter du soleil<br />
et du vent, d’observer le cycle de vie des grenouilles <strong>dans</strong> un étang, d’identifier des espèces<br />
d’arbres et de fleurs sauvages indigènes et de célébrer la diversité culturelle des communautés.<br />
Les Canadiens envisagent <strong>ma</strong>intenant les <strong>cour</strong>s d’école comme des endroits sains qui sont prop-<br />
ices aux jeux et à l’apprentissage par expériences et qui favorisent le resserrement des liens<br />
entre l’école et la communauté.<br />
L’apprentissage <strong>dans</strong> <strong>ma</strong> <strong>cour</strong> d’école est un document qui regroupe l’histoire de six initiatives<br />
de naturalisation scolaire se déroulant au Canada. Les projets des écoles situées à Vancouver,<br />
à Edmonton, à Winnipeg, à Barrie, à Montréal et à Halifax ont été sélectionnés en raison de<br />
leur représentativité des différents projets de naturalisation présentement en <strong>cour</strong>s à travers le<br />
pays. Le récit des projets, accompagné de photos, de citations et de faits en bref, vise à<br />
informer et à inspirer les écoles qui débutent un projet et celles qui en poursuivent un. Vous y<br />
découvrirez des idées uniques, des conseils pratiques et des décisions importantes. Vous<br />
apprendrez également comment ces écoles ont trouvé les ressources nécessaires pour mettre sur<br />
pied et entretenir leur projet.<br />
<strong>Evergreen</strong> reconnaît l’incroyable travail investi <strong>dans</strong> chacun de ces projets et nous tenons à<br />
féliciter les six écoles qui servent de modèles <strong>dans</strong> le présent document. Nous désirons égale-<br />
ment souligner l’énorme travail de toutes les écoles canadiennes qui s’efforcent d’en<strong>cour</strong>ager<br />
l’apprentissage par le biais de projets de naturalisation.<br />
« Nous devons aménager des paysages<br />
apaisants qui nous en<strong>cour</strong>agent à prendre<br />
action en vue d’améliorer nos relations avec<br />
les autres et la nature environnante. »<br />
L’apprentissage <strong>dans</strong><br />
<strong>ma</strong> <strong>cour</strong> d’école est<br />
une ressource<br />
d’<strong>Evergreen</strong> qui fait<br />
partie du Coffre à<br />
outils de La classe<br />
verte Toyota<br />
<strong>Evergreen</strong>, une trousse<br />
documentaire<br />
contenant des idées<br />
d’aménagement, des<br />
activités en lien avec<br />
programme<br />
pédagogique et des<br />
études de cas<br />
motivants afin de vous<br />
aider à réaliser des<br />
transfor<strong>ma</strong>tions<br />
constructives <strong>dans</strong><br />
votre <strong>cour</strong> d’école.<br />
Alex Wilson, The Culture of Nature 3
Au coup d’œil<br />
Population scolaire +/- 200<br />
Niveaux Maternelle à la 7 e année<br />
Principales caractéristiques Classe en plein air selon les<br />
du projet traditions de la nation Salish,<br />
jardins scolaires, jardins<br />
communautaires, jardins-habitats,<br />
jardins ethnobotaniques, système<br />
de drainage écologique, éléments<br />
artistiques<br />
Taille du projet (mètres carrés) 1 acre (80m X 50m = 4 000m2 )<br />
Financement jusqu’à 165 000 $ en argent; environ<br />
<strong>ma</strong>intenant 150 000 $ de dons en nature<br />
Début du projet Automne 1998<br />
4<br />
Grandview/?uuqinak’uuh Elementary School,<br />
Vancouver (Colombie-Britannique) :<br />
Préparer le terrain pour une revitalisation culturelle<br />
Lorsque deux étudiantes graduées, Illène Pevec et Tracy Penner, ont proposé de revitaliser la <strong>cour</strong><br />
de récréation de l’école Grandview/?uuqinak’uuh, les administrateurs ont chaudement applaudi<br />
l’initiative. Ils ont vu l’occasion de donner à l’école du voisinage une nouvelle vocation.<br />
Afin de promouvoir une participation active et une bonne gestion de<br />
l’environnement, Illène et Tracy ont mis sur pied des ateliers de planification<br />
pour tous les élèves, les enseignants, les parents et les membres de<br />
la communauté. Les élèves ont <strong>ma</strong>nifesté le désir d’avoir un bassin d’eau,<br />
une colline pour grimper ainsi que des fleurs et des arbres qui donnent<br />
des baies. Les enseignants ont également proposé la construction d’un<br />
bassin d’eau en plus de suggérer l’aménagement d’une classe en plein air<br />
couverte afin d’être protégé des pluies abondantes de la côte ouest. Pour<br />
leur part, les parents et les membres de la communauté ont de<strong>ma</strong>ndé à<br />
ce qu’un jardin communautaire soit conçu pour planter des fleurs et faire pousser des fruits et<br />
des légumes. Puisque 53 % de la population scolaire est composée d’élèves des Premières<br />
nations, les participants ont également soulevé l’importance d’honorer les<br />
traditions culturelles significatives au sein de cette communauté.<br />
Toutes ces suggestions ont été prises en considération <strong>dans</strong> l’élaboration<br />
finale du projet. On a construit un étang (mesurant un mètre de profondeur<br />
par 15 mètres de longueur et par 10 mètres de largeur), dont les<br />
rebords sont couverts de coquilles d’huîtres et de palourdes afin de créer<br />
l’atmosphère du bord d’une plage. En dehors du moment où la pluie tombe,<br />
il y a peu d’accumulation d’eau stagnante. Par ailleurs, ce dernier a été<br />
construit selon les règles de sécurité et il permet de canaliser l’eau des précipitations vers le<br />
réseau d’assainissement.<br />
La terre enlevée lors du creusage de l’étang a servi<br />
pour la construction d’une colline (mesurant quatre<br />
mètres de hauteur par quinze mètres de largeur et<br />
vingt mètres de longueur) où les élèves <strong>cour</strong>ent,<br />
glissent, construisent des châteaux de sable et<br />
envoient la <strong>ma</strong>in aux gens qui voyagent <strong>dans</strong> le Sky<br />
Train de Vancouver. « Sur le dessus de la colline, les
élèves sont réellement en contact avec le paysage naturel qui<br />
les entoure », fait re<strong>ma</strong>rquer Tracy. « Ça leur donne une nouvelle<br />
perspective. Ils voient beaucoup plus loin et ils sont en mesure<br />
de se situer par rapport au monde environnant. »<br />
Honorer les Premières nations<br />
Pour la classe en plein air, les enseignants ont suggéré de construire<br />
une longue <strong>ma</strong>ison traditionnelle à l’i<strong>ma</strong>ge de celles qu’on retrouve <strong>dans</strong> les<br />
communautés des Premières nations sur la côte ouest. L’architecte Bruce Carscadden a effectuer<br />
gratuitement les plans<br />
de la longue <strong>ma</strong>ison en<br />
s’inspirant du style<br />
architectural de la<br />
nation Coast Salish. Il a<br />
utilisé des poutres transversales<br />
en Douglas<br />
taxifolié et en genévrier<br />
rouge comme planches<br />
de côté décoratives.<br />
(Bien que la plupart des élèves des Premières nations qui fréquentent l’école proviennent de<br />
différentes régions du Canada, la nation Coast Salish habitait à l’origine à cet endroit.) La<br />
longue <strong>ma</strong>ison a été bâtie en suivant les points cardinaux : la porte du devant se trouve au<br />
nord et la porte de derrière se trouve au sud. De plus, elle a été construite près de l’étang afin<br />
de recréer l’atmosphère d’un village de pêcheurs de la nation Coast Salish.<br />
Les éléments Avant Après +/-<br />
Asphalte – 40m 2<br />
Gazon 4 000m 2 2 000m 2 – 2 000m 2<br />
Espace de plantation 6m 2 environ 950m 2 + 944m 2<br />
Espace couvert 0 70m 2 + 70m 2<br />
Arbres 6 37 + 31<br />
Arbustes 0 80 + 80<br />
Plantes couvre-sol et vivaces 0 centaines centaines<br />
Fleurs sauvages 0 40m 2 40m 2<br />
Bancs 4 100 96<br />
Sentiers + 300m 2<br />
Abris à l’ombre 0 1 + 1 (70m 2 )<br />
Les élèves et les membres de la communauté ont joué un rôle important <strong>dans</strong> le<br />
projet. Une classe d’élèves des Premières nations a dessiné et aménagé les terrasses<br />
en tenant compte des motifs tissés par les membres de la nation Coast<br />
Salish. Ils ont visité le musée d’anthropologie afin d’observer et de reproduire les<br />
motifs et ils ont de<strong>ma</strong>ndé à des tisseurs de leur parler de cet art et de sa signification<br />
pour les membres des Premières nations. Ils ont ensuite reproduit les<br />
motifs sur le carrelage en briques en transcrivant d’abord les motifs sur du papier<br />
spécial et ils ont finalement placé les briques en suivant le tracé.<br />
Les élèves de la 2e à la 7e année ont participé à la création des totems situés à<br />
l’entrée de la longue <strong>ma</strong>ison. Les totems ont été créés par Ramona Gus, un aîné<br />
de la communauté Nuu Cha Nulth Nation. Les élèves ont eu la chance d’observer<br />
5
6<br />
Réalisations<br />
Première subvention (Subvention du « Vancouver Parks Board » pour le voisinage) : novembre 1998<br />
Ateliers de planification communautaire : janvier 1999<br />
Première plantation (à l’intérieur) : février 1999<br />
Fin des plans, publication d’un article de Tracy Penner <strong>dans</strong> Landscape Architecture : avril 1999<br />
Construction des premiers bacs de jardinage : <strong>ma</strong>i 1999<br />
Première récolte du jardin scolaire (laitue et radis) : juin 1999<br />
Approbation des plans de construction par le Conseil scolaire de Vancouver (après plusieurs comités) : novembre 1999<br />
Subvention importante pour la construction de la classe en plein air « Real Estate Foundation » de la Colombie-Britannique : décembre 1999<br />
Mise sur pied officielle de l’association du jardin communautaire de Grandview : février 2000<br />
Début de la sculpture des totems : février 2000<br />
Approbation des plans de construction par la Ville de Vancouver : <strong>ma</strong>rs 2000<br />
Pose de la première pierre pour la modification du niveau du sol : (création de la colline, de l’étang, du système d’irrigation, du jardin-habitat) : <strong>ma</strong>rs 2000<br />
Création du jardin de papillons et d’oiseaux-mouches : avril 2000<br />
Création d’un habitat pour oiseaux : <strong>ma</strong>i 2000<br />
Création du jardin communautaire et première plantation : <strong>ma</strong>i 2000<br />
Réalisation finale des totems et célébrations en l’honneur des Premières nations lors du potlatch scolaire : <strong>ma</strong>i 2000<br />
Inauguration de la <strong>cour</strong> d’école lors d’une cérémonie de purification selon les rites des Premières nations : juin 2000<br />
Aménagement de la classe en plein air : juin 2000<br />
Célébrations d’inauguration de la classe en plein air : octobre 2000<br />
Jardins ethnobotaniques : novembre-décembre 2000<br />
Construction d’une terrasse à la <strong>ma</strong>nière de la nation Coast Salish : <strong>ma</strong>rs 2001<br />
Célébrations communautaires et 75e anniversaire de l’école Grandview/?uuqinak’uuh : avril 2001<br />
les apprentis sculpter les totems et, sous la supervision de Ramona, ils les ont aidé à les peinturer.<br />
Le processus de fabrication des totems sur le site s’est déroulé selon les traditions<br />
culturelles.<br />
Illène a été impressionnée du sentiment de sérénité se dégageant chez les élèves lors du projet.<br />
Elle a constaté avec étonnement qu’ils portaient une attention particulière aux détails,<br />
qu’ils suivaient les consignes à la lettre et qu’ils travaillaient en collaboration avec les autres<br />
élèves de <strong>ma</strong>nière naturelle. « Les<br />
élèves étaient littéralement captivés<br />
par l’étape de la peinture des totems.<br />
On aurait dit qu’ils étaient en train de<br />
méditer tranquillement et sagement.<br />
Ils ne trempaient ja<strong>ma</strong>is leurs pinceaux<br />
<strong>dans</strong> la <strong>ma</strong>uvaise couleur. En les regardant<br />
appliquer la peinture sur les<br />
totems avec autant de concentration,<br />
on avait l’impression d’assister à un processus sacré. »
Resserrer les liens entre la culture<br />
et la <strong>cour</strong> d’école<br />
La revitalisation écologique et la restauration communautaire sont allées de<br />
pair à l’école Grandview/?uuqinak’uuh. Les élèves ont créés un jardin de<br />
papillons et d’oiseaux-mouches ainsi qu’un habitat pour oiseaux en utilisant<br />
presque seulement des arbres, des arbustes et des herbes indigènes. Avec<br />
l’aide du « Environmental Youth Alliance » et de l’organisme Master<br />
Gardeners, ils ont également créé un jardin ethnobotanique composé de<br />
plantes utilisées traditionnellement comme aliments, <strong>ma</strong>tériaux et médicaments<br />
par les Premières nations. Les ethnobotanistes Brian Compton (University of British<br />
Columbia) et Nancy Turner (University of Victoria) ont donné un sérieux coup de <strong>ma</strong>in lors de la<br />
planification et des recherches<br />
préliminaires. Pour chaque<br />
plante, les élèves ont trouvé<br />
le nom commun, le nom latin<br />
et le nom en Coast Salish<br />
ainsi que l’utilisation à travers<br />
l’histoire.<br />
Les élèves ont cherché par<br />
eux-mêmes les sortes de<br />
fleurs, de graines, de papillons<br />
et d’oiseaux qu’ils<br />
souhaitaient avoir. À l’affût de chaque petit détail, ils savent désor<strong>ma</strong>is le moment de floraison<br />
et de pollinisation (tombée des graines). Les plantes comestibles et les baies sont leurs espèces<br />
favorites <strong>dans</strong> le jardin ethnobotanique. Au moment de la cueillette des bleuets, des ronces<br />
d’Amérique, des ronces élégantes et des petites poires, les élèves ont l’occasion de prendre conscience<br />
et d’apprécier le rôle de ces plantes au sein de la culture des Premières nations de la<br />
côte ouest.<br />
Tendre la <strong>ma</strong>in aux autres groupes culturels<br />
Illène est optimiste quant à l’avenir du projet. Selon elle, un des objectifs est de mettre en<br />
place des programmes qui en<strong>cour</strong>ageront le plus de gens possible à participer. Toutefois, la viabilité<br />
des programmes dépend en grande partie du financement. L’école a reçu, par exemple, une<br />
subvention pour l’alphabétisation des adultes ayant permis la mise sur pied d’un programme de<br />
rédaction d’un journal de bord au sujet du jardin scolaire. Le programme a intéressé tout<br />
« Durant les récréations,<br />
j’accomplis plusieurs tâches<br />
reliées à l’entretien de nos<br />
jardins, et les élèves qui le<br />
désirent peuvent me donner<br />
un coup de <strong>ma</strong>in. C’est un des<br />
moments les plus précieux<br />
pour interagir avec eux alors<br />
qu’ils choisissent<br />
volontairement de travailler. À<br />
chaque jour, il y a entre trois<br />
et huit élèves qui se joignent<br />
à moi. Pas une journée ne<br />
passe sans que personne ne<br />
m’aide. C’est tellement<br />
extraordinaire de voir les<br />
élèves participer au projet et<br />
développer un sentiment de<br />
fierté face à leur travail, y<br />
compris ceux qui éprouvent<br />
des difficultés de<br />
concentration en classe. »<br />
Illène Pevec,<br />
coordonnatrice du programme<br />
7
8<br />
d’abord les gens du troisième âge et les immigrants du voisinage qui étaient prêts à combler<br />
leurs lacunes langagières, <strong>ma</strong>is qui avaient beaucoup de connaissances en jardinage à partager<br />
avec les autres en retour.<br />
La création des parcelles de jardin est un des moyens les plus<br />
populaires afin de susciter la participation communautaire.<br />
Désor<strong>ma</strong>is, le jardin est composé de 24 parcelles où on y cultive<br />
des légumes qui se trouvent difficilement <strong>dans</strong> les<br />
super<strong>ma</strong>rchés. Les membres des Premières nations, les<br />
Vietnamiens, les Chinois, les Japonais, les gens du Moyen-<br />
Orient et ceux de descendance européenne ensemencent,<br />
entretiennent et récoltent leurs plantes cultivées biologiques<br />
en un seul endroit. Les parents ont mis sur pied une association<br />
de jardin communautaire et, en collaboration avec Illène,<br />
ils enseignent la cuisine, les principes de nutrition, la composition<br />
des remèdes à base de plantes médicinales et les<br />
exercices physiques en lien avec le jardinage.<br />
La clé de la réussite pour <strong>ma</strong>intenir l’intérêt des gens pour la <strong>cour</strong> d’école naturalisée est de les<br />
aider à interagir de différentes façons. « L’élément essentiel, ajoute Illène, est la collaboration<br />
des gens à tous les niveaux de la communauté. La collaboration des élèves, des enseignants,<br />
des voisins, des organismes écologiques et des organismes de subvention nous permet de réaliser<br />
un tel projet. »
Belgravia Elementary School,<br />
Edmonton (Alberta) :<br />
L’alphabétisme écologique par le biais de projets d’apprentissage<br />
Le Centre d’apprentissage en plein air de l’école Belgravia est le résultat d’une concertation,<br />
d’une planification et d’une participation active des élèves. Avec l’aide du directeur, des<br />
enseignants, des parents et des experts de la région, les élèves ont formé un comité responsable<br />
d’effectuer un sondage au sein de la population scolaire. À la lumière des<br />
résultats, ils ont retenu les idées qui leur convenaient. Ainsi, ils ont aménagé un<br />
étang, des jardins, des aires de repos et des habitats pour oiseaux et pour chauvesouris.<br />
Les élèves ont travaillé en équipes afin de raffiner les plans. Les élèves d’une<br />
classe de 3e année ont créé une <strong>ma</strong>quette du site en trois dimensions, ce qui leur a<br />
permis d’obtenir les commentaires et les suggestions des membres de la population<br />
scolaire et des gens du voisinage entourant l’école.<br />
En<strong>cour</strong>ager l’alphabétisme écologique<br />
Les élèves de l’école Belgravia développent à la fois une compréhension de l’alphabétisme<br />
écologique et un sentiment d’appartenance qui s’est forgé par le biais<br />
de la création de quatre bermes contenant, une fois complétées, des espèces de<br />
plantes typiques de l’Alberta. Les élèves ont aménagé une première berme avec des<br />
plantes couvre-sol et des arbustes alpins pour représenter la région des montagnes.<br />
Une seconde berme a été aménagée avec des espèces d’arbres et d’arbustes qui proviennent<br />
de la forêt boréale. Lorsque les élèves étudient ou jouent sur les bermes, ils ont<br />
l’occasion d’observer des espèces végétales qu’on retrouve ailleurs <strong>dans</strong> la province. Cette<br />
expérience leur permet d’en apprendre davantage sur leur biodiversité régionale.<br />
Le développement de l’alphabétisme écologique touche également à l’apprentissage et à la compréhension<br />
des cycles de vie naturels et de l’interdépendance de tous les êtres vivants<br />
comprenant, entre autres, le rôle et l’influence<br />
des populations hu<strong>ma</strong>ines sur<br />
l’environnement. Afin d’aider à la compréhension<br />
de ce phénomène, une berme<br />
a été aménagée pour faire pousser du blé<br />
en utilisant des graines (fournies par l’organisme<br />
à but non lucratif Semencier du<br />
patrimoine) de trois différentes sortes de<br />
souches datant du XIXe siècle et du début<br />
du XXe siècle. Ainsi, les élèves apprennent<br />
9
10<br />
Au coup d’œil<br />
Population scolaire 100<br />
Niveaux Maternelle à 6e année<br />
Principales caractéristiques Étang, jardin de papillons,<br />
du projet plates-bandes surélevées, jardin<br />
de tournesols, plantations de la<br />
région des montagnes, plantations<br />
de la forêt boréale, cadran solaire,<br />
billots de bois pour s’asseoir, pont,<br />
habitats pour oiseaux et pour<br />
chauve-souris<br />
Taille du projet (mètres carrés) 1 acre (80m X 50m = 4 000m2 )<br />
Financement jusqu’à<br />
<strong>ma</strong>intenant<br />
10 000 $<br />
Début du projet Septembre 1996<br />
Réalisations<br />
le déroulement de la croissance des<br />
cultures, tel qu’il était pratiqué par<br />
les colons européens à l’époque. De<br />
plus, ils prennent conscience de l’importance<br />
de la préservation de la<br />
diversité génétique à l’intérieur des<br />
aliments.<br />
Les élèves expérimentent le cycle complet de la transfor<strong>ma</strong>tion du blé, comme le faisaient les<br />
pionniers; ils plantent les graines, ils coupent le blé, ils mettent le blé en douzeau, ils écôtent<br />
le blé, ils moulent le blé et, finalement, ils font du pain.<br />
Selon un élève de 8e année, « les élèves ne réalisent pas à<br />
quel point un jardin nécessite de l’entretien et à quel point<br />
les aliments doivent être transformés avant d’arriver <strong>dans</strong><br />
notre assiette. Pour mieux comprendre, ils doivent effectuer<br />
toutes les étapes entre la plantation et la récolte. »<br />
Barry Edgar, enseignant et parent, croit également aux avantages de cette expérience d’apprentissage.<br />
« Il est préférable d’amener les élèves sur le terrain afin de leur enseigner les choses<br />
qu’on retrouve habituellement <strong>dans</strong> les livres. En participant activement, les élèves retiennent<br />
davantage qu’en lisant. Leur mémoire travaille différemment, et toutes les parties de leur corps<br />
profitent de l’expérience. Ils réalisent également que l’environnement ne se compose pas<br />
uniquement de gazon et de béton. »<br />
Les adultes bénéficient de l’expérience de <strong>ma</strong>nière similaire. Comme l’explique un parent, Kim<br />
Sanderson, le système scolaire s’intéresse bien souvent à l’apprentissage plutôt abstrait. « Les<br />
enseignants apprennent cela à l’université, et on s’attend à ce qu’ils le mettent en pratique. La<br />
plupart d’entre eux ne peuvent pas transmettre l’alphabétisme écologique. » Toutefois, grâce<br />
aux projets de naturalisation, les enseignants ont l’occasion de faire de petits pas et d’être de<br />
plus en plus habiles à travailler <strong>dans</strong> les classes en plein air. « L’apprentissage par le biais de<br />
projets précis est un moyen très stimulant. Malheureusement, le système scolaire n’en<strong>cour</strong>age<br />
pas beaucoup cette méthode. Voilà pourquoi les classes en plein air sont si importantes. »<br />
Planification du projet : octobre 1996 - <strong>ma</strong>rs 1997<br />
Première plantation : <strong>ma</strong>i 1998<br />
Les éléments Avant Après +/-<br />
Gazon + 637,5m 2<br />
Espace de plantation 5,25m 2 420m 2 + 414,75m 2<br />
Arbres 6 16 + 10<br />
Arbustes 6 45 + 39<br />
Bancs 0 5 + 5
Avec l’aide d’une naturaliste résidente<br />
Afin d’en<strong>cour</strong>ager et d’aider les enseignants du Centre d’apprentissage en plein air, l’école a<br />
embauché Sarah Cashmore, une naturaliste résidente. Une fois par se<strong>ma</strong>ine, elle travaille avec<br />
les élèves du club de la nature et elle donne un coup de pouce aux enseignants qui le désirent.<br />
Elle souhaite permettre aux élèves d’apprécier la nature qui les entoure. « J’essaie de leur faire<br />
observer les invertébrés directement <strong>dans</strong> l’étang. Ensemble, nous avons établi une classification<br />
des plantes et nous sommes à préparer un guide de poche au sujet des plantes. De cette<br />
façon, ils comprennent beaucoup mieux ce qu’ils observent et ils se sentent en relation avec<br />
l’environnement. C’est très sain pour les élèves, particulièrement pour ceux qui vivent <strong>dans</strong> les<br />
grands centres urbains. »<br />
Le club de la nature, qui regroupe principalement des élèves de la 4e à la 6e année, fait<br />
son propre calendrier pour la classe en plein air. Jusqu’à <strong>ma</strong>intenant, les élèves ont réalisé<br />
des habitats pour oiseaux et pour chauve-souris; ils ont mis sur pied des projets de nettoyage;<br />
ils ont nourri les oiseaux durant la saison hivernale; ils ont planté des espèces de<br />
végétaux et ils ont de<strong>ma</strong>ndé à un conférencier invité de parler des moyens d’attirer les<br />
oiseaux. Désireux de partager leurs connaissances avec les autres élèves, ils ont décidé de<br />
faire une recherche et de présenter certaines caractéristiques de la nature aux autres<br />
élèves au <strong>cour</strong>s d’une se<strong>ma</strong>ine prévue à cet effet. Afin de faire participer les plus jeunes<br />
élèves, ils ont organisé des activités d’observation de l’étang et des jeux auxquels plus de<br />
la moitié des élèves ont participé.<br />
Sarah est certaine que les élèves développent une compréhension plus approfondie de l’écologie<br />
en général. Ils apprennent le mode de vie des ani<strong>ma</strong>ux, et ce que ces derniers leur apportent.<br />
Par une belle journée d’automne, les élèves ont re<strong>ma</strong>rqué que les tournesols qu’ils avaient plantés<br />
étaient recouverts de<br />
mésanges et de moineaux.<br />
Sarah se souvient que « les<br />
élèves étaient impressionnés<br />
et qu’ils ont récolté des<br />
graines pour les donner aux<br />
oiseaux. »<br />
« J’aime me promener <strong>dans</strong> le<br />
jardin, car j’observe les<br />
plantes pousser et je les<br />
trouve belles. Je peux<br />
m’installer <strong>dans</strong> le jardin pour<br />
lire ou pour faire du dessin. Il<br />
n’y a rien comme la sensation<br />
d’être entouré de fleurs. J’ai<br />
l’impression de me retrouver<br />
<strong>dans</strong> un grand champ et non<br />
<strong>dans</strong> une classe fermée. »<br />
Élève de 6 e année<br />
« Je suis content de dire à mon<br />
entourage ce que j’ai<br />
accompli et ce que j’ai appris<br />
sur le jardinage. Grâce à<br />
toutes mes nouvelles<br />
connaissances, peut-être<br />
qu’un jour j’aurai le goût de<br />
mettre sur pied et de faire<br />
fonctionner un projet<br />
similaire. »<br />
Ancien élève<br />
11
« Même si les gens autour de<br />
nous n’y croient pas, on doit<br />
quand même croire que c’est<br />
possible. C’est ce qui est<br />
arrivé avec l’étang. On a eu<br />
beaucoup de problèmes, <strong>ma</strong>is<br />
aujourd’hui, il est <strong>dans</strong> la<br />
<strong>cour</strong>. Il ne faut pas s’en faire<br />
avec ça. On doit juste y croire<br />
très fort. »<br />
12<br />
Ancien élève<br />
Le sentiment d’appartenance communautaire<br />
Kim Sanderson est certain que les enseignants et les élèves deviendront plus familiers avec l’enseignement<br />
et l’apprentissage en plein air grâce aux en<strong>cour</strong>agements de la naturaliste. De cette<br />
<strong>ma</strong>nière, l’alphabétisme écologique sera approfondi et il franchira les limites du voisinage aux<br />
dires de Kim. « Lorsqu’on travaille dehors à désherber et à planter, ajoute-t-il, les gens offrent<br />
leur aide. Les voisins veulent participer au projet. Certains possèdent même des espaces à<br />
entretenir qui leur sont réservés <strong>dans</strong> le jardin. » Ainsi, les membres de la communauté partagent<br />
leurs connaissances en horticulture tout en apprenant le fonctionnement des espèces de<br />
l’Alberta avec les élèves et les enseignants.<br />
À l’origine, certains voisins ont <strong>ma</strong>nifesté leurs inquiétudes en lien avec la surveillance et la<br />
sécurité <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école, particulièrement par rapport à la présence de l’étang. Le fait de<br />
parler longuement du projet a permis de dissiper les inquiétudes et d’en<strong>cour</strong>ager les membres<br />
de la communauté à participer. Un des événements les plus <strong>ma</strong>rquants fut une soirée autour<br />
d’un feu de camp à la mi-octobre. Les enseignants ont aménagé le site, les parents ont préparé<br />
le feu et les élèves ont fait cuire des gui<strong>ma</strong>uves alors qu’un conteur racontait des histoires.<br />
Enseignants, parents et élèves ont eu la chance d’expérimenter directement une classe en plein<br />
air et d’y voir tout le potentiel possible.
Windsor School, Winnipeg (Manitoba) :<br />
Vers une participation et une liberté<br />
d’action communautaires<br />
Lorsque le fils de Ted McLachlan s’est mis à étudier les araignées avec sa classe en <strong>ma</strong>ternelle,<br />
tous les élèves sont sortis dehors pour en trouver. Ils ont cherché et cherché, <strong>ma</strong>is n’ont rien<br />
trouvé. Il n’y avait aucune araignée <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> de l’école Windsor. À partir de ce jour, l’école a<br />
mis en branle un projet de naturalisation<br />
qui dure encore. Selon les<br />
enseignants et les parents, le coup<br />
d’envoi a été de transposer tous les<br />
aspects du programme pédagogique à<br />
l’extérieur de l’école.<br />
Par le biais d’une l’association, Home<br />
and School Association, un groupe<br />
d’enseignants et de parents intéressés à<br />
apporter des changements se sont réunis<br />
afin de discuter d’un plan d’action.<br />
Les outils du programme britannique «<br />
Learning through<br />
Landscapes » ont permis<br />
de démontrer<br />
comment transformer<br />
une <strong>cour</strong> d’école en<br />
classe en plein air. Ensuite, les membres du comité ont dessiné un plan de la<br />
<strong>cour</strong> d’école existante et ils l’ont distribué aux élèves afin de recueillir leurs<br />
commentaires et leurs suggestions. On leur a posé la question suivante : «<br />
Quels changements souhaitez-vous voir <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école? » L’objectif était<br />
de les faire participer dès le début du projet afin que ce dernier réponde à<br />
leurs besoins et qu’il reflète leurs idées pour les en<strong>cour</strong>ager à participer et à<br />
vouloir apporter des changements.<br />
La réponse des élèves a été unanime. Ils voulaient une <strong>cour</strong> plus silencieuse et<br />
moins exposée au soleil et ils souhaitaient faire pousser des légumes et des<br />
petits fruits <strong>dans</strong> des jardins.<br />
13
14<br />
Les membres du comité composé<br />
de parents et d’enseignants ont<br />
choisi de diviser l’aire couverte<br />
d’asphalte à l’aide de gros bacs<br />
de jardinage pour chaque classe<br />
de la <strong>ma</strong>ternelle à la 6e Gazon 3 900m<br />
année.<br />
Dans les bacs de jardinage, il est<br />
possible de tout faire pousser,<br />
des haricots aux arbres d’ombrage. Les membres ont également décidé d’aménager des aires de<br />
repos pour les élèves. On a de<strong>ma</strong>ndé aux élèves où placer les jardinières et on a ajouté leurs<br />
idées <strong>dans</strong> un nouveau plan.<br />
2 3 900m2 —<br />
Espace de plantation 0m2 1 700m2 + 1 700m2 Arbres 7 38 + 30 <strong>dans</strong> le parc adjacent + 61<br />
Arbustes 0 25 + 25<br />
Fleurs sauvages 0 1 650m2 + 1 650m2 Jardin de légumes 0 50m2 + 50m2 Pré 0 1 600m2 + 1 600m2 Peinture d’asphalte 0 150m2 + 150m2 La communauté contribue<br />
au projet et tire profit<br />
des avantages<br />
Les éléments Avant Après +/-<br />
Asphalte 1 800m 2 1 700m 2 – 100m 2<br />
Bancs 0 76m linéaires + 76m linéaires<br />
Au coup d’œil<br />
Population scolaire 380<br />
Niveaux Maternelle à 9e année<br />
Principales caractéristiques Bacs de jardinage pour les classes<br />
du projet en plein air, pour s’asseoir et pour<br />
jardiner (1/2 plantation végétale<br />
annuelle et 1/2 fleurs sauvages et<br />
graminées), cadran solaire (avec<br />
un <strong>ma</strong>t), carte murale du<br />
voisinage, pré, plantation d’arbres,<br />
plantation d’arbustes indigènes et<br />
d’arbres <strong>dans</strong> le parc adjacent<br />
Les parents, les enseignants et les élèves ont<br />
mis deux soirées pour fabriquer les bacs de<br />
jardinage. La première soirée, environ 40<br />
bénévoles se sont présentés et, le lende<strong>ma</strong>in,<br />
Taille du projet (mètres carrés) 7 400m<br />
plus du double. L’aspect social et interactif de<br />
ces activités a attiré des gens qui, à première<br />
vue, n’étaient pas intéressés à participer aux réunions du comité. Depuis, la participation active<br />
de la communauté demeure un soutien vital pour la réalisation du projet.<br />
2<br />
Financement jusqu’à 20 000 $<br />
<strong>ma</strong>intenant<br />
Début du projet 1994<br />
En retour, la communauté bénéficie du projet également. En lien<br />
avec l’initiative « Grow a Row » des chargements de betteraves<br />
et de carottes provenant du jardin scolaire ont été donnés à<br />
une banque d’alimentation locale. Les parents se rassemblent<br />
désor<strong>ma</strong>is spontanément près d’un bac de jardinage situé à l’entrée<br />
des élèves du pri<strong>ma</strong>ire afin d’attendre leurs enfants tout en<br />
discutant avec les autres parents. Au fur et à mesure que le projet<br />
grandissait, les élèves ont commencé à planter des chênes à<br />
gros fruits, des ormes et des frênes <strong>dans</strong> un endroit partagé<br />
avec le club communautaire local. Grâce à tous ces efforts, les<br />
liens entre l’école et la communauté se sont resserrés.
Recenser les points d’intérêt <strong>dans</strong> la communauté<br />
La dernière étape du projet à avoir été réalisée, le décompte écologique communautaire, a<br />
exprimé avec force l’engagement accru de tous. Avec l’aide d’un parent, Paul Fieldhouse, les<br />
élèves ont recensé les éléments présentant des points d’intérêt au sein de la communauté. Ils<br />
ont choisi les éléments (bruits, voitures, ani<strong>ma</strong>ux,<br />
arbres, pistes cyclables, pollution) qu’ils ont reproduits<br />
sur des cartes après que des parents<br />
bénévoles aient ratissé le voisinage à la recherche<br />
de ces éléments.<br />
Selon l’enseignante Lisa Bunkowsky, cet exercice<br />
avait pour but « d’en<strong>cour</strong>ager les élèves à s’arrêter<br />
et à observer leur communauté avec un sentiment<br />
de fierté. Par exemple, on a débuté nos recherches<br />
le <strong>ma</strong>tin du recyclage et on ne voyait que des bacs<br />
bleus à l’extrémité des entrées de garage. La plupart<br />
des familles recyclaient, et c’était amusant de voir les élèves observer le voisinage avec un<br />
autre œil. Ce qu’ils voyaient leur permettait de faire de nouveaux liens. »<br />
À partir de cette étape d’observation, les élèves ont <strong>ma</strong>nifesté le désir de peinturer une murale<br />
et de créer un jeu ayant pour thème le voisinage. Chaque groupe a travaillé avec l’artiste<br />
Cameron Cross pour effectuer une section de la murale. Ensuite, avec l’aide des parents, les<br />
élèves ont reproduit le dessin sur l’asphalte au milieu des bacs de jardinage : une carte de leur<br />
communauté (mesurant treize mètres par vingt mètres)<br />
comprenant des lapins, des balançoires, des glissades,<br />
des autobus et des arbres. Les routes représentaient<br />
les sentiers du jeu et des questions à choix multiples<br />
au sujet de la fondation et de l’histoire de la communauté<br />
étaient inscrites sur des cartes de jeu.<br />
« La murale est un point de départ », ajoute Ted.<br />
« Grâce à ce jeu, les élèves observent leur communauté<br />
et réfléchissent. Ils l’ont fait par eux-mêmes et ils l’entretiennent. Ils sentent <strong>ma</strong>intenant qu’ils<br />
font partie de la communauté et ils en sont fiers. Ils sont emballés des petits détails et des<br />
éléments que seuls eux re<strong>ma</strong>rquent. »<br />
15
16<br />
« Ce que les élèves aiment,<br />
ce sont les petites choses<br />
comme les graines de<br />
tournesol et les millepattes.<br />
Ils sont aussi très<br />
fiers de leurs bacs de<br />
jardinage. Si quelqu’un<br />
lance une pierre ou un<br />
débris de<strong>dans</strong>, ils ne sont<br />
pas contents. »<br />
Lisa Bunkowsky, enseignante<br />
La liberté d’action pour assurer la continuité du projet<br />
Avec les années, les élèves participent de plus en plus activement au projet et ils ne le font pas<br />
simplement à la de<strong>ma</strong>nde des enseignants. C’est réellement quelque chose qu’ils souhaitent faire<br />
par eux-mêmes. Le plus gros obstacle a été de réaliser que la <strong>cour</strong> d’école leur appartient.<br />
Maintenant qu’ils prennent les devants, le projet croît de jour en jour. Les élèves ont même pris<br />
l’initiative de mettre sur pied un programme de compostage et de recyclage.<br />
Les enseignants et les parents ont également été<br />
inspirés. Ted ajoute qu’ « en terme de participation<br />
communautaire, ils réalisent que les parcs et les<br />
<strong>cour</strong>s d’école leur appartiennent et que s’ils attendent<br />
après quelqu’un pour faire des changements, ils<br />
peuvent attendre très longtemps. Par contre, s’ils<br />
participent de façon active, ils ont la chance<br />
d’améliorer l’environnement d’apprentissage de leurs<br />
enfants. Pour nous, une des belles réussites a été la<br />
construction des bacs à jardinage. Les gens ont vu<br />
qu’on pouvait faire de grands changements. »<br />
Ted considère que la liberté d’action est la clé de la réussite pour un projet durable : « Si on ne<br />
donne pas la liberté aux élèves et aux parents de faire des changements, il n’y a pas de continuité<br />
<strong>dans</strong> le projet. La continuité vient avec la liberté<br />
d’action communautaire alors que tous les gens participent<br />
dès le début. Tout le monde se de<strong>ma</strong>nde alors<br />
ce qui suivra. » L’école Windsor envisage <strong>ma</strong>intenant<br />
d’aménager un belvédère, un étang, un site isolé pour<br />
les expériences à long terme, une aire de rassemblement<br />
pour les élèves les plus vieux et un éclairage en<br />
spectre continu sur l’édifice scolaire. Comme les élèves<br />
participent à la planification du projet, à l’établissement<br />
des priorités et au choix des idées, <strong>dans</strong> une<br />
grande mesure, ils donnent le coup d’envoi au projet.
St. Monica’s Catholic School,<br />
Barrie (Ontario) :<br />
Sensibiliser à l’écologie par le biais d’une<br />
approche éducationnelle holistique et jumelée<br />
Le projet de naturalisation de l’école St.Monica’s grandit de jour en jour. Au<br />
départ, le projet a été conçu pour aménager un jardin d’apprentissage en<br />
arrière de l’école. Les participants ont planté des plantes, des arbustes et<br />
des arbres indigènes pour créer un <strong>ma</strong>récage, un pré et une haie de cèdres<br />
afin d’attirer les ani<strong>ma</strong>ux. Aujourd’hui, le projet comprend également un<br />
jardin de papillons, un étang et une terrasse et il se trouve entre deux aires<br />
naturelles <strong>dans</strong> un site qu’on surnomme « Shadow Lane ». Avec les années,<br />
la communauté scolaire a ajouté <strong>dans</strong> le jardin des plantes décoratives,<br />
comme des jonquilles, des hyacinthes, des tulipes et des crocus.<br />
L’enseignante Rita D’Antonio explique ce qui a provoqué le changement :<br />
« Lorsqu’on a débuté le projet, on a jugé important d’attirer les ani<strong>ma</strong>ux qui<br />
se nourrissent d’espèces indigènes. Une fois le projet terminé, les élèves<br />
avaient besoin de faire autre chose que de seulement entretenir le site. On<br />
voulait qu’ils expérimentent le processus de plantation et de floraison. C’est<br />
ce que nous avons essayé de faire avec « Shadow Lane », un endroit stérile<br />
entre deux aires naturelles. C’est désor<strong>ma</strong>is un lieu tellement apaisant. »<br />
Kendra Merrick, une architecte-paysager, a été la mère bénévole qui a chapeauté le projet de «<br />
Shadow Lane ». En travaillant étroitement avec le groupe de 3e année de sa fille, elle a supervisé<br />
la planification et l’aménagement. À la de<strong>ma</strong>nde des élèves, « Shadow Lane » devait être<br />
un lieu pour jouer lors des récréations. Situé au cœur de la <strong>cour</strong>, l’endroit comporte des bancs<br />
de parc et des plantes indigènes<br />
rustiques qui survivent au passage<br />
des piétons. D’autres<br />
variétés de plantes, données par<br />
les parents, sont ajoutées à<br />
chaque année de sorte que<br />
toutes les nouvelles classes de<br />
3e année vivent une journée de<br />
plantation.<br />
17
18<br />
Les éléments Avant Après +/-<br />
Gravier – 120m 2<br />
Espace de plantation — + 4 820m 2<br />
Arbres 8 205 + 197<br />
Arbustes 1 101 + 100<br />
Fleurs sauvages 0 203 + 203<br />
Bancs 0 20 + 20<br />
Billots de bois 0 20 + 20<br />
Abris à l’ombre 0 2 + 2<br />
Grosses roches 0 9 + 9<br />
« On est en mesure de<br />
rejoindre les élèves qui ne<br />
jouent pas au soccer ou au<br />
baseball et ceux qui ne se<br />
sentent pas attirés par ce<br />
genre d’activités de<br />
groupe. Ça leur donne<br />
quelque chose d’autre à<br />
faire. Grâce au projet de<br />
naturalisation, les élèves<br />
ont l’occasion de faire des<br />
activités différentes <strong>dans</strong><br />
la <strong>cour</strong> d’école. »<br />
Rita D’Antonio,<br />
enseignante<br />
L’enseignante suppléante d’éducation<br />
environnementale<br />
« Shadow Lane » est un endroit naturalisé où les élèves jouent durant les<br />
récréations et leurs temps libres. Trois ans après la mise sur pied du projet,<br />
par contre, peu d’enseignants utilisaient la <strong>cour</strong> d’école comme classe<br />
en plein air : le potentiel d’apprentissage de la <strong>cour</strong> devait être pensé.<br />
Enseignante en 5e Au coup d’œil<br />
année, Rita décide d’abandonner son Population scolaire 770<br />
emploi pour devenir la première<br />
enseignante suppléante d’éducation<br />
environnementale. (Les enseignants suppléants<br />
remplacent les enseignants<br />
durant une période de 40 minutes à<br />
chaque se<strong>ma</strong>ine pour préparer les <strong>cour</strong>s.<br />
Les enseignants suppléants donnent<br />
Niveaux Pré-<strong>ma</strong>ternelle à 8<br />
habituellement des <strong>cour</strong>s de musique,<br />
d’éducation physique et d’infor<strong>ma</strong>tique.)<br />
e année<br />
Financement jusqu’à 25 000 $<br />
<strong>ma</strong>intenant<br />
Maintenant, à l’école St.Monica’s, tous les élèves, de la <strong>ma</strong>ternelle à la 6e année, passent 40<br />
minutes par se<strong>ma</strong>ine à l’extérieur en compagnie de enseignante suppléante. La <strong>cour</strong> d’école est<br />
l’endroit idéal pour en apprendre davantage sur la dispersion des graines, les conditions<br />
météorologiques, les insectes, les fleurs, les habitats de la faune, les propriétés médicinales des<br />
plantes et plus encore. Les élèves de <strong>ma</strong>ternelle<br />
font surtout des activités tactiles et exploratoires.<br />
Les élèves de 1ère et 2e année ont des « lieux <strong>ma</strong>giques<br />
» où ils observent les changements<br />
saisonniers à chaque se<strong>ma</strong>ine.<br />
De telles expériences vécues directement sur le terrain<br />
en<strong>cour</strong>agent les élèves à poser des questions<br />
au lieu de se contenter de répondre aux questions<br />
formulées par les enseignants. Leur curiosité est<br />
piquée. Les élèves qui s’occupent des arbres <strong>dans</strong> la<br />
<strong>cour</strong> d’école veulent en savoir davantage sur les<br />
arbres qu’ils ont à la <strong>ma</strong>ison. Quelques fois, les<br />
questions des élèves forment la base d’un autre projet<br />
et ils tentent d’y répondre par eux-mêmes.<br />
Principales caractéristiques Jardin de papillons, <strong>ma</strong>récage, étang, grosses<br />
du projet roches, arbres d’ombrage, tournesols, bulbes<br />
printaniers, aire de repos, deux abris, entretien<br />
estival par des familles, pépinière, <strong>ma</strong>ngeoires,<br />
habitats pour oiseaux et pour chauve-souris<br />
Taille du projet (mètres carrés) 4 820m 2 pour tous les jardins :<br />
Jardin écologique : 40m X 50m = 2 000m 2<br />
« Shadow Lane » : 12m X 10m = 120m 2<br />
« Whispering Wetlands » : 30m x 20m = 600m 2<br />
Terrasse : 20m X 10m = 200m 2<br />
Jardin en avant : 2m X 100m = 200m 2<br />
« Magic Wildlife Mansion » : 1 500m 2<br />
« First Holy Communion Place » : 200m 2<br />
Début du projet Octobre 1994
Rita explique sa philosophie : « Il est très<br />
important de forger une bonne gestion de<br />
l’environnement pour le bien-être de notre<br />
planète. Nous devons être des citoyens de<br />
la terre plus sensibilisés. Tant que les<br />
élèves expérimentent les beautés de la<br />
nature, ils souhaitent apprendre et comprendre.<br />
Et ils veulent passer à l’action. La<br />
terre fait partie de leur vie, et plus tard ils<br />
devront faire des choix pour la préserver. »<br />
Réalisations<br />
Les élèves les plus âgés réfléchissent sur des questions plus controversées au sujet, par exemple,<br />
la chasse et de l’utilisation de l’eau et des pesticides. L’expérience qu’ils gagnent sur le<br />
terrain leur permet de tirer l’infor<strong>ma</strong>tion de façon plus concrète. Au moment où les élèves de 6e année ont étudié l’utilisation des pesticides, ils ont eu la chance de découvrir, d’observer et de<br />
classifier différentes odeurs d’ani<strong>ma</strong>ux nuisibles. Par le biais de jeux,<br />
d’expériences et de différentes activités, ils ont approfondi leurs connaissances<br />
au sujet des impacts potentiels des pesticides sur la<br />
communauté naturelle. Ils ont également communiqué avec des<br />
entreprises d’entretien de pelouses afin de recueillir les points de vue<br />
des employés. Selon Rita, il était important pour eux d’entendre parler<br />
de toutes les facettes de la question avant de se faire une opinion<br />
valable.<br />
Une approche éducationnelle holistique<br />
et jumelée pour la classe en plein air<br />
La classe en plein air se prête bien aux approches éducationnelles<br />
holistiques et jumelées. Les élèves de 1ère et 2e année ont observé les<br />
changements saisonniers <strong>dans</strong> les <strong>cour</strong>s de sciences naturelles, d’art<br />
visuel (dessin, pastel) et <strong>dans</strong> les activités basées sur le langage<br />
(rédaction d’un journal de bord). Les élèves plus âgés ont concentré<br />
leurs efforts sur des habiletés reliées aux <strong>ma</strong>thé<strong>ma</strong>tiques et aux sciences,<br />
comme la prise de mesures, l’observation et la prise de notes.<br />
Jardin écologique : octobre 1994<br />
« Magic Wildlife Mansion » (abris avec des arbres d’ombrage <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école) : 1996<br />
Devant de l’école : 1997<br />
Mise sur pied du programme d’apprentissage environnemental en plein air : 1997<br />
« Shadow Lane » : 1998<br />
« First Holy Communion Trees » :<br />
Participation à la compétition nationale Communities in Bloom pour récompenser<br />
1999<br />
l’embellissement et les efforts environnementaux des municipalités afin d’en<strong>cour</strong>ager la<br />
participation communautaire : 1999<br />
« Whispering Wetlands » : 2000<br />
Terrasse : 2000<br />
Implémentation du programme d’apprentissage environnemental en plein air <strong>dans</strong><br />
la nouvelle école : 2001<br />
Afin de se préparer pour la foire annuelle des sciences, Rita a utilisé la classe en plein air pour<br />
familiariser les élèves avec les méthodes scientifiques. Au mois de janvier, elle a créé des<br />
expériences <strong>dans</strong> la neige qui ont servi de modèles pour les expériences des élèves. En prenant<br />
19
20<br />
prentissage et le jeu vont de<br />
pair. Pour Rita, ce qui est le<br />
plus précieux c’est d’être témoin<br />
du plaisir qu’ils éprouvent à être<br />
dehors. « Lorsque je me<br />
promène <strong>dans</strong> les corridors, les<br />
élèves m’arrêtent toujours pour<br />
me raconter une de leurs expéri-<br />
des mesures, en faisant des essais et en observant les propriétés<br />
de la neige, les élèves ont ensuite été en mesure d’établir des<br />
procédures scientifiques. Les parents ont re<strong>ma</strong>rqué que les expériences<br />
<strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école ont aidé les élèves à mettre sur pied<br />
leurs propres projets.<br />
Les approches éducationnelles holistiques et jumelées peuvent<br />
être un défi à intégrer au programme, particulièrement si ce<br />
dernier est bâti de façon à répondre à des objectifs très précis en<br />
lien avec un sujet, comme c’est le cas en Ontario. Pour Rita, la<br />
possibilité s’est présentée grâce à l’utilisation de la classe en<br />
plein air en collaboration avec le programme « First Steps<br />
Language ». En lien avec le programme, les élèves de tous les<br />
niveaux ont appris six genres d’écriture rédactionnelle à chaque<br />
année. Par exemple, ils ont appris le genre narratif, la rédaction<br />
de rapports et le texte à développement logique. Rita a allégé la<br />
tâche des enseignants en donnant elle-même le <strong>cour</strong>s sur un ou<br />
deux genres. Par exemple, elle a enseigné le texte à développement<br />
logique à tous les élèves en faisant un exercice <strong>dans</strong> la<br />
nature avec eux et en leur de<strong>ma</strong>ndant ensuite de rédiger un texte<br />
au sujet de cet exercice.<br />
La classe en plein air de l’école St.Monica’s est l’endroit idéal où<br />
les élèves peuvent faire des expériences et comprendre la monde<br />
naturel selon différentes perspectives. Que ce soit en <strong>cour</strong>ant près<br />
des arbres, en observant les papillons ou en étant simplement<br />
assis avec des amis, les élèves profitent d’une <strong>cour</strong> d’école où l’ap
ences avec la nature. Je les regarde admirer la beauté de la nature et ça me rend heureuse.<br />
Leurs yeux sont grands ouverts. Ils font des liens rationnels qui deviennent ensuite intégrés à<br />
leur mode de vie. »<br />
21
22<br />
Au coup d’œil<br />
Population scolaire 85<br />
Niveaux Maternelle à 6 e année<br />
Principales caractéristiques Arbustes et arbres indigènes, pépinière,<br />
du projet <strong>ma</strong>ssifs de fleurs, sentier de gravier,<br />
activités éducatives, compost avec vers<br />
de terre<br />
Taille du projet (mètres carrés) Site 1 : Papineau (Longueuil) : 1 286m 2<br />
Les Petits Castors,<br />
Longueuil (Québec) :<br />
Une école en harmonie avec la nature<br />
La naturalisation scolaire est une activité profondément ancrée<br />
<strong>dans</strong> l’esprit de l’école alternative Les Petits Castors. Durant six<br />
années, les élèves, les enseignants et les parents ont travaillé<br />
d’arrache-pied afin de planter des arbres, des arbustes et des<br />
fleurs sauvages <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école. Malheureusement, l’école a<br />
ensuite due être relocalisée. Dès son arrivée sur le nouveau<br />
site, la communauté scolaire a commencé à planifier les<br />
prochaines transfor<strong>ma</strong>tions. « Les élèves et les enseignants<br />
désiraient poursuivre le travail qui avait été commencé<br />
précédemment », souligne Diane Joubert, mère d’une élève. «<br />
Pour eux, l’école est le cadre idéal afin de planifier et d’aménager<br />
la création d’un jardin. L’aspect extérieur de la <strong>cour</strong> était très important à leurs yeux. »<br />
Par contre, Diane ajoute que ça n’a pas toujours été le cas. Avec les années, le sentiment d’appartenance<br />
s’est forgé grâce à la<br />
participation de tous.<br />
Site 2 : Lavallée (Longueuil) : 104m 2<br />
Début du projet Plan du projet : octobre 1994<br />
Première activité de plantation : <strong>ma</strong>i 1995<br />
Financement 14 500 $ de subvention jusqu’à <strong>ma</strong>intenant<br />
dons en nature : 122 arbres, 60 arbustes,<br />
compost, paillis, graines et plantes<br />
indigènes<br />
Ergothérapeute de métier et dotée<br />
d’une for<strong>ma</strong>tion en sciences environnementales,<br />
Diane a mis sur<br />
pied le projet au moment où sa fille<br />
était en 1ère année. Elle s’intéressait<br />
aux <strong>cour</strong>s d’école recouvertes d’asphalte<br />
et de gazon et aux effets<br />
néfastes de l’utilisation de pesticides<br />
et de fertilisants pour<br />
l’environnement et les gens. Dans<br />
le but d’améliorer la situation, elle<br />
a proposé l’aménagement d’un<br />
arboretum.<br />
Le projet a débuté avec la plantation<br />
de 32 différentes sortes<br />
d’arbres et d’arbustes indigènes,
Réalisations<br />
Site 1 : Papineau (Longueuil)<br />
Début de la planification du projet et proposition de candidature pour une subvention : automne 1994<br />
Phase I du projet — la Ville plante des arbres sur le terrain de l’école : <strong>ma</strong>i 1995<br />
Les parents et les élèves de deux écoles plantent des fleurs, des arbustes et des arbres indigènes : octobre 1995<br />
Les élèves remplacent les arbustes qui ont souffert durant l’hiver; ils construisent des nichoirs; ils présentent une exposition ayant<br />
pour thème « Les oiseaux <strong>dans</strong> <strong>ma</strong> <strong>cour</strong> d’école »; ils aménagent des <strong>ma</strong>ssifs de fleurs devant l’école; ils font du paillis : <strong>ma</strong>i 1996<br />
Les élèves protègent les plantes en prévision de la période hivernale; ils recueillent des données : octobre 1996<br />
Début de la fabrication du compost avec des vers de terre; intégration de l’activité au programme pédagogique : janvier 1997<br />
La Ville fait don de quinze arbres qui sont plantés de façon temporaire devant l’école : <strong>ma</strong>i 1997<br />
Phase II du projet — retrait de l’asphalte à certains endroits <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école : juin 1997<br />
Transplantation de quatorze arbres <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école; visite d’un groupe d’étude environnementale provenant de Colégio (Brésil)<br />
qui s’intéresse au projet; participation de trois écoles au projet : octobre 1997<br />
Plantation d’arbres et d’arbustes <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école : <strong>ma</strong>i 1998<br />
Plantation de bulbes, désherbage, con<strong>cour</strong>s pour trouver un nom au site, tenue de différentes activités par les élèves au sein du<br />
« Club des petits jardiniers » et du « Club de fabrication du compost » : automne 1998<br />
Projet en arrêt provisoire puisque l’école sera relocalisée sous peu; les activités éducatives se poursuivent grâce au<br />
« Club des petits jardiniers » et au « Club de fabrication du compost » : 1999-2000<br />
Site 2 : Lavallée (Longueuil)<br />
Relocalisation de l’école <strong>dans</strong> un autre bâtiment qu’elle partage avec une autre école : été 2000<br />
Création d’une pépinière et d’un <strong>ma</strong>ssif de fleurs : <strong>ma</strong>i-juin 2001<br />
dont des érables, des frênes, des pins, des épinettes, des sureaux et<br />
des amélanchiers. Avec les années, le projet a pris énormément d’ampleur.<br />
Les participants ont construit des nichoirs; ils ont mis sur pied<br />
un programme de compostage; ils ont retiré 546 mètres carrés d’asphalte<br />
et ils ont ajouté des arbres, des arbustes et des fleurs<br />
sauvages.<br />
Les parents et les enseignants ont voulu resserrer les liens des élèves<br />
avec la nature et les sensibiliser à l’importance de préserver et de protéger<br />
la vie. « Nous ne faisons qu’un avec la nature, <strong>ma</strong>is on a souvent<br />
tendance à l’oublie », explique Diane. « En plantant des arbres, les<br />
élèves réalisent que ces derniers sont vivants et qu’ils jouent un rôle<br />
essentiel pour l’environnement. Ils prennent alors conscience de l’importance<br />
de préserver la nature puisqu’elle fait partie d’eux-mêmes. »<br />
Lorsqu’on parle de la nature, les gens pensent souvent à la pollution et<br />
aux désastres naturels. Selon Diane, ils oublient toutefois que le<br />
processus de naturalisation fait partie intégrante de la nature. « La naturalisation<br />
est une façon positive de penser à l’environnement. Les<br />
gens l’apprécient beaucoup. Ils voient les cœurs de pommes <strong>dans</strong> le compost et ils réalisent<br />
que tout provient de la nature. C’est extraordinaire. »<br />
23
24<br />
Les éléments Avant Après +/-<br />
Site 1 :<br />
Asphalte 640m 2 600m 2 - 40m 2 (6,25 %)<br />
Gazon 2 700m 2 2 070m 2 - 630m 2 (25 %)<br />
Espace de plantation 1m 2 670m 2 + 669m 2<br />
Arbres 1 54 + 53<br />
Arbustes 3 107 + 104<br />
Billots/bûches 0 3 + 3<br />
Site 2:<br />
Gazon 104m 2 – 104m 2<br />
Espace de plantation + 104m 2<br />
Arbres 12 85 + 73<br />
Arbustes 0 7 + 7<br />
Fleurs sauvages 0 25 + 25<br />
L’apprentissage par le biais<br />
de projets<br />
Depuis la mise sur pied du projet, Diane est responsable du<br />
programme d’éducation environnementale à l’école Les<br />
Petits Castors. Par le biais d’ateliers qui regroupent de six à<br />
huit élèves à la fois, elle a abordé les thèmes suivants : l’identification<br />
des arbres, la photosynthèse, les araignées, les<br />
chauve-souris, les banques de semences, la germination à<br />
l’intérieur et le compostage avec des vers. La <strong>cour</strong> d’école<br />
s’est révélée être l’endroit idéal pour faire des activités et<br />
des projets jumelés destinés à tous les élèves.<br />
À chaque année, les groupes de l’école Les Petits<br />
Castors explorent un thème particulier en lien avec<br />
l’approche éducative basée sur des projets concrets.<br />
Tous les élèves choisissent des questions et<br />
ils font des recherches sur des sujets se rapportant<br />
au thème. Ils travaillent ensuite en groupes avec<br />
des élèves des autres niveaux qui possèdent les<br />
mêmes intérêts. Une année, le thème a été « Les oiseaux <strong>dans</strong> <strong>ma</strong> <strong>cour</strong> d’école ». Les élèves<br />
ont observé les différentes espèces, ils ont créé des représentations artistiques de leurs habitats,<br />
ils ont construit des nichoirs et ils ont inventé des jeux, rédigé des questionnaires et créé<br />
des livres à colorier, le tout en lien avec ce thème. À la fin de l’année, ils ont<br />
présenté leurs projets lors d’un événement où tous les élèves, parents et<br />
employés de l’école ont participé.<br />
L’année où l’école a due être relocalisée, le thème était « Mon environnement<br />
et moi ». Les élèves de 5e et de 6e année, qui s’ennuyaient de l’arboretum, ont<br />
de<strong>ma</strong>ndé d’en aménager un autre sur le site de la nouvelle école. Avec l’aide<br />
des élèves de tous les niveaux, ils ont pensé à ce qui était possible de réaliser<br />
et ils ont proposé un plan. Ils ont calculé la superficie du site afin que chaque<br />
élève possède son propre arbre. Ils ont décidé où planter les arbres afin que<br />
ces derniers ne soient pas piétinés, qu’ils ne nuisent pas aux fils électriques et<br />
qu’ils ne soient pas enterrés sous la neige durant l’hiver. Finalement, ils ont<br />
fait un modèle en trois dimensions pour mieux visualiser le site et pour répartir<br />
le projet en plusieurs étapes. « Les élèves savaient que les arbres prendraient<br />
plusieurs années avant de pousser », note Diane. « Les élèves les plus vieux
avaient déjà cinq années d’expérience,<br />
alors ils voyaient à long terme. »<br />
Au même moment, les plus jeunes<br />
élèves désiraient améliorer leur espace<br />
de jeux. Puisqu’il était trop tard pour<br />
trouver du financement, ils ont<br />
de<strong>ma</strong>ndé aux parents et aux employés<br />
de l’école de les aider. Ils ont planté des graines à l’intérieur afin de les transplanter <strong>dans</strong> la<br />
terre au printemps. Une fois le gazon retiré de l’endroit pour les plantations, ils ont aménagé<br />
un jardin avec des <strong>ma</strong>rguerites, des <strong>ma</strong>rguerites jaunes, des iris, des anémones, des cœurs-saignant,<br />
des bergamotiers, de la menthe, de la ciboulette, des fraises et plus encore. Désor<strong>ma</strong>is, ils<br />
passent les récréations, l’heure du dîner et tous leurs temps libres à jouer <strong>dans</strong> le jardin.<br />
Vers un nouveau concept<br />
d’apprentissage<br />
Au <strong>cour</strong>s des dernières années, l’école Les Petits Castors a énormément<br />
retenu l’attention pour son approche éducative basée sur des<br />
projets jumelés. Cette école représente un modèle <strong>dans</strong> la province<br />
de Québec qui vit présentement beaucoup de changements au<br />
niveau du système scolaire. Selon Diane, le programme scolaire de<br />
l’école Les Petits Castors et la <strong>cour</strong> d’école ont favorisé la promotion<br />
de l’apprentissage par projets.<br />
L’aspect du projet le plus en<strong>cour</strong>ageant est la possibilité de<br />
rejoindre autant de gens, fait re<strong>ma</strong>rquer Diane. « Les voisins<br />
offrent des plantes et des fleurs. Les familles viennent se<br />
balader avec leur chien. Nous avons créé des liens étroits<br />
avec la Biosphère de Montréal. Des gens de partout, d’aussi<br />
loin que du Brésil même, viennent visiter notre école. C’est<br />
fascinant. Il y a tellement de gens qui ne peuvent i<strong>ma</strong>giner<br />
une <strong>cour</strong> d’école sans arbres, sans arbustes et sans jardin.<br />
Ces éléments sont désor<strong>ma</strong>is partie intégrante de l’école. Je<br />
suis certaine que tous les élèves souhaiteront s’entourer de<br />
végétation une fois le cycle pri<strong>ma</strong>ire terminé. »<br />
25
26<br />
Dartmouth High School,<br />
Dartmouth (Nouvelle-Écosse) :<br />
Relever le défi de la naturalisation<br />
En quoi le projet de l’école Darmouth est-il particulier? « Tout simplement car l’école Darmouth<br />
est une école secondaire », réplique Rhea Dawn Mahar, une coordonnatrice pour la Fondation<br />
canadienne de l’arbre. « Les projets de naturalisation <strong>dans</strong> les <strong>cour</strong>s des écoles secondaires sont<br />
très rares et le nôtre fonctionne très bien. »<br />
En effet, le fonctionnement<br />
académique des écoles secondaires<br />
permet difficilement la mise sur<br />
pied de projets de naturalisation.<br />
Le programme est généralement<br />
divisé selon les <strong>ma</strong>tières. Les<br />
élèves changent de classe, de<br />
<strong>ma</strong>tière et de professeur plusieurs<br />
fois par jour, ce qui représente<br />
tout un défi de mettre sur pied un<br />
projet de naturalisation.<br />
La collaboration des élèves et des employés de l’école<br />
La collaboration des élèves et des employés de l’école a été la clé du succès pour le projet de<br />
l’école Darmouth. L’idée du projet est venue lorsqu’une élève, Stephanie Bigg, et un enseignant,<br />
Mike McCurdy, ont invité Rhea à discuter des transfor<strong>ma</strong>tions possibles <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école aux<br />
Réalisations<br />
Aménagement de la première <strong>cour</strong> intérieure, « Maureen’s Memory Garden » : printemps 1997<br />
Recensement des espèces ani<strong>ma</strong>les et végétales et examen de la qualité du sol pour les plans d’aménagement<br />
de la <strong>cour</strong> d’école : septembre 1997<br />
Fabrication des bacs de jardinage devant l’école : octobre 1997<br />
Fabrication des nichoirs et création de tableaux de classification pour assurer la surveillance des oiseaux : novembre 1997<br />
Installation de plantes en pot à l’intérieur de l’école : <strong>ma</strong>rs 1998<br />
Début de la construction de la serre : juin 1998<br />
Aménagement d’un étang <strong>dans</strong> le « Maureen’s Memory Garden » : printemps 1998<br />
Lauréat du prix « Elaine Burke Environmental “Go for Green” » : printemps 1998<br />
Création des premiers sentiers : automne 1998<br />
Aménagement de la seconde <strong>cour</strong> intérieure, « Spartan Courtyard », et mise en place des capsules témoins : printemps 1999<br />
Construction de la cabane à jardin <strong>dans</strong> le grand quadrilatère : automne 1999<br />
Lauréat pour l’année 1999 du prix « Nova Scotia Government Environmental Award » : automne 1999
Au coup d’œil<br />
Population scolaire 1 150<br />
enseignants. Dans le cadre de son <strong>cour</strong>s de<br />
leadership, Stephanie a procédé à l’élaboration<br />
du projet et à l’obtention du soutien et<br />
de la participation de la part des élèves et<br />
des employés. « Elle a tout fait pour dé<strong>ma</strong>rrer<br />
le projet. Elle<br />
est allée chercher l’appui de tous les élèves », ajoute Rhea.<br />
Niveaux 10 e à 12 e année<br />
Principales caractéristiques « Memory Garden », bacs de jardinage,<br />
du projet étang, nichoirs, sentiers, serre, aire de<br />
repos, jardins <strong>dans</strong> les <strong>cour</strong>s intérieures<br />
Taille du projet (mètres carrés) Trois <strong>cour</strong>s intérieures (quadrilatères)<br />
Début du projet Printemps 1997<br />
Financement 6 500 $<br />
Les élèves et les enseignants les plus intéressés par le projet ont<br />
formé Grassroot, un groupe dont la mission est de restaurer et d’embellir<br />
la <strong>cour</strong> d’école. Après beaucoup de planification, le groupe a<br />
été amputé d’un membre avec le décès hâtif d’une enseignante,<br />
Maureen Taggart. En souvenir de sa mémoire, ils ont créé le «<br />
Memory Garden ».<br />
Le « Memory Garden » se situe <strong>dans</strong> une des trois <strong>cour</strong>s intérieures<br />
de la <strong>cour</strong>. Des jardins, un étang et des bancs confortables se retrouvent désor<strong>ma</strong>is là où il y<br />
avait du pavage, des bancs de ciment et<br />
un arbre seulement. « Nous voulions créer<br />
un endroit qui aurait été plaisant pour<br />
Maureen », explique Linda Lever. « L’idée<br />
était de transformer la <strong>cour</strong> intérieure en<br />
un coin de repos où il est possible de<br />
s’asseoir et de lire, de réfléchir, de jouer<br />
d’un instrument de musique et de s’éloigner<br />
de la foule. »<br />
Une fois le « Memory Garden » aménagé,<br />
Grassroot a entrepris la rénovation de la<br />
deuxième <strong>cour</strong> intérieure. Les membres du<br />
groupe voulaient créer un endroit où les<br />
élèves pourraient se rencontrer, <strong>ma</strong>nger et discuter librement. Ils ont consulté le comité étudiant<br />
et avec le soutien des élèves et des enseignants, ils ont fait un jardin comportant des bacs<br />
de jardinage, des tables de pique-nique et des capsules témoins. Le lieu porte le nom de «<br />
Spartan Courtyard ».<br />
Dans la troisième <strong>cour</strong> intérieure, les membres de Grassroot ont décidé de construire une serre.<br />
Un di<strong>ma</strong>nche après-midi, avec l’aide d’environ 30 élèves, les membres du groupe ont bâti la<br />
27
28<br />
structure avec des feuilles de plastique et du bois. « L’événement est le signe que les élèves ont<br />
répondu avec entrain, ajoute Linda. Depuis sa construction, la serre a accueilli les classes de<br />
biologie, d’économie, d’enseignement coopératif et d’éducation spécialisée. Les élèves font<br />
pousser des plantes pour leur classe ou pour la <strong>cour</strong> d’école et ils vendent les produits <strong>dans</strong> un<br />
<strong>ma</strong>rché local (<strong>dans</strong> le cadre d’un programme d’entrepreneurship).<br />
La contribution unique des équipes sportives<br />
« Ce qui est agréable avec les adolescents, dit Rita, c’est qu’ils ne se contentent pas juste de<br />
s’asseoir et de parler. Ils veulent faire quelque chose. » Les enseignants supervisent le projet de<br />
naturalisation scolaire, et les élèves participent à tous les aspects de la planification et du travail.<br />
La participation des équipes sportives demeure un élément significatif et assez unique du projet.<br />
Chaque année, les membres de Grassroot communiquent avec les équipes sportives et leurs<br />
entraîneurs en leur fournissant une liste des tâches à accomplir, comme le désherbage, l’élagage,<br />
le broyage et l’enlèvement du gazon. Chaque équipe se porte volontaire pour effectuer<br />
une des tâches requises. Une des tâches les plus exigeantes physiquement est accomplie par<br />
l’équipe de football. Par exemple, afin d’enfouir les fils souterrains pour l’électricité et le<br />
chauffage entre l’école et la serre, les membres de l’équipe de football ont creusé un chemin qui<br />
relie l’école et la serre <strong>dans</strong> l’asphalte et le gravier. Une année, après qu’un élève ait perdu la<br />
vie <strong>dans</strong> un accident de planche à roulettes, les filles de l’équipe de volley-ball ont aménagé un<br />
second jardin commémoratif devant l’école.
« Selon les entraîneurs, la participation des élèves à ces activités est une source importante de<br />
motivation », ajoute Rita. À cette école, où il est difficile pour les groupes d’entreprendre des<br />
projets à long terme, le recrutement des équipes sportives pour certaines tâches assure une participation<br />
continue des élèves.<br />
Les avantages d’aujourd’hui et de de<strong>ma</strong>in<br />
Le projet a permis une diminution du vandalisme<br />
<strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> d’école. Linda ajoute qu’on<br />
retrouve peu de graffitis et que les plantes<br />
sont en bon état. Elle croit que les élèves<br />
tirent un sentiment de fierté et d’appartenance<br />
grâce à leur participation au projet : « Des<br />
centaines d’élèves participent au projet à<br />
chaque année. Ils sont fiers de leurs jardins et<br />
ils aiment y passer du temps. Ils les apprécient<br />
et ils en profitent le plus possible.<br />
Lorsque les élèves arrivent pour l’orientation<br />
en 9e année, ils sont stupéfaits et leurs parents<br />
aussi. »<br />
Maintenant que les changements <strong>dans</strong> la <strong>cour</strong> intérieure sont en <strong>cour</strong>s, les membres de<br />
Grassroot tournent leur attention vers le reste de la <strong>cour</strong>. Les travaux ont commencé <strong>dans</strong> le<br />
stationnement avec le retrait des blocs de ciment et de l’asphalte à certains endroits. On<br />
retrouve désor<strong>ma</strong>is des buissons de rosiers, des plantes grimpantes et d’autres espèces vivaces.<br />
Une autre partie de la <strong>cour</strong> a été abandonnée afin de lui redonner un aspect plus sauvage. On y<br />
aperçoit déjà des fleurs<br />
sauvages et des arbres, dont<br />
plusieurs espèces sont<br />
indigènes, qui sont très<br />
intéressants et attrayants.<br />
Finalement, ils ont également<br />
aménagé un <strong>ma</strong>rais avec des<br />
roseaux.<br />
Afin de profiter pleinement de<br />
ce site sauvage, les prochains<br />
29
30<br />
plans comprennent la construction d’un amphithéâtre pour les <strong>cour</strong>s d’anglais et la création<br />
d’un sentier d’interprétation de la nature pour les <strong>cour</strong>s de biologie. Alors que le projet grandit,<br />
la communauté scolaire espère renforcer les liens avec le programme pédagogique tout en<br />
restaurant les habitats naturels et en embellissant la <strong>cour</strong> d’école.
Retrouver la nature en ville<br />
<strong>Evergreen</strong> en<strong>cour</strong>age les Canadiens à aménager et à entretenir des espaces naturels sains en leur offrant des<br />
ressources pratiques tirées de ses trios programmes principaux : La classe verte (la naturalisation des <strong>cour</strong>s<br />
d’école), La communauté verte (la naturalisation des communautés) et La <strong>ma</strong>ison verte (la naturalisation<br />
du paysage à la <strong>ma</strong>ison). Grâce à la naturalisation, nous croyons qu’il est possible de donner naissance à des<br />
quartiers pleins de vie, à un environnement naturel sain et, à plus long terme, à une société viable pour tous.<br />
Le programme de La classe verte Toyota <strong>Evergreen</strong><br />
Le programme de La classe verte a été mis sur pied afin de rassembler les élèves, les enseignants et les communautés<br />
pour métamorphoser des <strong>cour</strong>s d’école recouvertes d’asphalte stérile et de quelques plaques de<br />
gazon en classes en « plein air » naturelles. En plantant des arbres, des arbustes et des fleurs sauvages, en<br />
aménageant des prés ou des bassins d’eau, en créant des peintures murales, des sculptures, des jardins<br />
potagers ainsi que d’autres projets de type environnemental, les possibilités d’apprentissage se multiplient et<br />
offrent un nouvel aspect divertissant pour les enfants. Le fait de créer et de <strong>ma</strong>intenir des classes en plein air<br />
fournit l’occasion idéale pour observer, participer, apprendre et profiter d’un environnement complexe et continuellement<br />
changeant.<br />
Les coffres à outils d’<strong>Evergreen</strong><br />
Le coffre à outils est une trousse documentaire visant à inspirer, informer et guider les élèves, les parents, les<br />
enseignants et les membres de la communauté <strong>dans</strong> toutes les étapes d’un projet de naturalisation. La série<br />
Coffre à outils contient des guides, des vidéos éducatifs et motivants, des bulletins d’infor<strong>ma</strong>tion, des rapports<br />
de recherche et un registre de projets en ligne. Pour obtenir de plus amples renseignements sur les ressources<br />
de nos coffres à outils, visitez notre site Web au www.evergreen.ca.<br />
L’initiative canadienne d’<strong>Evergreen</strong> existe grâce au soutien généreux de citoyens canadiens, de fondations, d’entreprises et<br />
de différents organismes gouvernementaux. Parmi nos principaux partenaires financiers, nous retrouvons :<br />
Un immense merci à la Fondation R. Howard Webster.
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