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Juillet à Octobre 2009

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RAPPORT DE STAGE<br />

Hôpital Saint Jean de Dieu <strong>à</strong> Boko<br />

<strong>Juillet</strong> <strong>à</strong> <strong>Octobre</strong> <strong>2009</strong><br />

Luce Van Bellingen<br />

et<br />

Jean-Christophe Beghin


Lieu de stage :<br />

Situé en Afrique de l’Ouest, le Bénin compte environ 8.800.000 habitants<br />

pour une superficie de 112 620 km² (soit 3x la Belgique). Les pays<br />

limitrophes sont le Nigeria, le Niger, le Burkina Faso et le Togo. Le sud du<br />

pays est bordé par l’océan Atlantique.<br />

La moyenne d’âge est de 17.2 ans et l’espérance de vie de 59 ans. On estime<br />

la mortalité infantile globale <strong>à</strong> 64.6 décès pour 1000 naissances vivantes.<br />

Le climat durant la période de juillet <strong>à</strong> octobre est humide et modérément<br />

chaud (entre 20 et 30 degrés). De grosses averses ponctuent les journées,<br />

mais durent rarement bien longtemps. Le soleil se couche vers 19 heures et<br />

ce durant toute l’année.<br />

La monnaie locale est le Franc CFA (FCFA), 1 euro valant 655 FCFA.<br />

L’hôpital de zone Saint Jean de Dieu est placé en deuxième ligne dans la<br />

pyramide des soins. On y envoie les cas trop complexes pour être soignés<br />

dans les centres de santé des villages aux alentours. Si la situation est jugée<br />

critique, l’hôpital de zone peut <strong>à</strong> son tour transférer la personne dans un<br />

hôpital de référence en l’occurrence celui de Parakou (la 3 ème ville du Bénin).<br />

Votre lieu de stage est situé <strong>à</strong> 17 km de cette grande ville d’une part et <strong>à</strong> 3<br />

km du village de Boko d’autre part. On y accède par une route goudronnée<br />

très fréquentée. Cette dernière traverse le Bénin du Sud au Nord et permet<br />

aux poids lourds, voitures importées et voyageurs de rejoindre le Niger <strong>à</strong><br />

partir de Cotonou.<br />

L’hôpital se compose de plusieurs pavillons donnant sur une cour centrale<br />

en terre.<br />

Les différents services sont la pédiatrie récemment installée dans un<br />

nouveau bâtiment, la médecine interne, la chirurgie et la maternité<br />

actuellement en pleine rénovation. On retrouve également un laboratoire, la<br />

radiologie et l’échographie, des salles de consultation. Prochainement un<br />

service d’urgences devrait compléter l’ensemble.<br />

La nature est omniprésente, avec ses hautes herbes et ses arbres, les<br />

insectes, oiseaux mais aussi quelques serpents et scorpions.<br />

Le long de la voie menant <strong>à</strong> Parakou, vous rencontrerez quelques habitations<br />

formant de petits villages avec leur école, église ou mosquée et leur petit<br />

marché.<br />

Vous logerez dans une maison spacieuse, avec une cuisine équipée d’une<br />

cuisinière <strong>à</strong> gaz et d’un frigo, un grand salon, un long couloir menant aux 4<br />

chambres et la toilette. Vous serez peut être amené <strong>à</strong> partager votre<br />

habitation avec des médecins Béninois ou d’autres stagiaires.<br />

2


Des coupures d’électricité touchant tout le Bénin sont pratiquement<br />

quotidiennes, mais de courtes durée la majorité du temps. Nous n’avons<br />

jamais eu de coupure d’eau.<br />

Récit de stage :<br />

Tous les lundis, la semaine commence <strong>à</strong> 7h50 par le lever du drapeau et<br />

l’hymne national Béninois. La présence de tout le personnel et des stagiaires<br />

est toujours appréciée.<br />

Les autres jours, le service débute <strong>à</strong> 8 heures et se termine <strong>à</strong> 17 heures avec<br />

une pause de 2 heures <strong>à</strong> midi.<br />

La matinée est habituellement réservée au tour de salle sauf pour les<br />

médecins qui opèrent. L’après-midi est destinée aux consultations et aux<br />

opérations. Les urgences sont prises en charge tout au long de la journée<br />

par les médecins ou les infirmières.<br />

Vous pourrez donc assister tous les jours aux consultations avec un des<br />

médecins ou vous rendre en chirurgie en fonction de votre intérêt pour l’une<br />

ou l’autre discipline.<br />

Les médecins sont au nombre de 4<br />

- Le Dr Jean-Pierre Hounyet : directeur de l’hôpital en charge de la<br />

chirurgie<br />

- Le Dr Anatole Akoyi : en charge de la pédiatrie<br />

- La Dr Morelle Capochichi : en charge de la maternité<br />

- Le Dr Kemal Bori : en charge de la médecine interne<br />

Tous assurent <strong>à</strong> tour de rôle une garde d’une semaine. Ils doivent dès lors<br />

prendre en charge les urgences de la nuit et du week-end, toutes disciplines<br />

confondues. Vous pourrez assurer autant de gardes que vous le voulez sans<br />

aucune obligation, il suffit de prévenir le personnel infirmier qui vous ferra<br />

réveiller au besoin.<br />

Le laboratoire est dirigé par Gutenberg. Les examens mis <strong>à</strong> votre disposition<br />

sont assez nombreux (cofo, examen des urines, goutte épaisse,<br />

sérodiagnostic de Widal, transaminases, ionogramme en partie, glycémie,<br />

recherche de parasites dans les selles...) mais les réactifs nécessaires<br />

manquent parfois. La coproculture et l’hémoculture ne sont<br />

malheureusement pas disponibles. L’hôpital ne dispose pas d’une banque de<br />

sang.<br />

3


L’imagerie médicale est assurée par Francis assisté de Sani le doyen de<br />

l’hôpital. La radiologie et l’échographie sont disponibles entre 8 et 17 heures.<br />

Enfin, de nombreuses infirmières et aides soignantes complètent l’équipe.<br />

Occasionnellement, un jeune médecin désirant faire un stage de quelques<br />

mois <strong>à</strong> l’hôpital vient faire ses armes principalement en chirurgie avant de<br />

passer le concours.<br />

D’autres stagiaires infirmiers et infirmières venant de France étaient<br />

présents durant 2 mois dans l’hôpital.<br />

Intérêts pédagogiques et humains :<br />

Tous les services de l’hôpital sont accessibles aux stagiaires durant le<br />

nombre de jours qu’ils désirent. J’ai passé les 4 mois en pédiatrie ou j’ai pu<br />

me familiariser avec les multiples facettes de cette spécialité. Du lundi au<br />

jeudi, j’ai suivi le Docteur Akoyi dans les tours de salle et les consultations<br />

qui sont dans leur grande majorité des urgences. Le vendredi est le jour de<br />

repos des médecins sauf pour celui qui est de garde. C’est le moment idéal<br />

pour mettre en pratique vos nouveaux acquis. En cas de problème, il est<br />

possible de demander secours au médecin de garde qui dans tous les cas<br />

vient vous dire un petit bonjour le matin pour savoir si tout va bien. Vous<br />

pourrez également consulter tout au long de la journée.<br />

La plupart des parents consultent au dernier moment faute de moyens, vous<br />

serez donc amené <strong>à</strong> intervenir en urgence. Les principales pathologies<br />

pédiatriques durant cette période sont :<br />

- le paludisme<br />

- les diarrhées virales et bactériennes<br />

- les pneumonies<br />

- les staphylococcies cutanées et pleuropulmonaires<br />

- les épidémies de méningites commencent également <strong>à</strong> apparaître<br />

mi-octobre<br />

Quelques syndromes oedémato-ascitiques se présentent également, souvent<br />

suite <strong>à</strong> la malnutrition ou <strong>à</strong> une glomérulonéphrite post-streptococciques. Le<br />

SIDA est fréquent, principalement transmis <strong>à</strong> l’enfant lors de l’accouchement<br />

ou de l’allaitement, mais aussi par la pratique de la circoncision et des<br />

scarifications rituelles durant les premiers jours de vies des nourrissons.<br />

Le contact a toujours été très bon avec tout le personnel. Tout le monde est<br />

toujours ravi de vous accueillir et de vous apprendre quelques ficelles de son<br />

métier. Il ne faut surtout pas hésiter <strong>à</strong> demander des explications, <strong>à</strong> aller<br />

voir ce qui se passe aux consultations ou dans tout autre service de l’hôpital.<br />

Mon expérience est en grande partie liée <strong>à</strong> la pédiatrie. J’ai pu y rencontrer<br />

un médecin ouvert au dialogue, toujours prêt <strong>à</strong> renouveler ses<br />

connaissances dans ses ouvrages et les miens.<br />

Les patients sont toujours ravis de se faire examiner par des Européens,<br />

surtout lorsque vous bredouillez quelques mots dans leur langue maternelle.<br />

4


Vous créerez facilement des liens forts avec les malades qui sont très<br />

reconnaissant des soins et de la douceur que vous pouvez leur apporter.<br />

En dehors de l’hôpital, vous serez également très bien accueilli par les<br />

habitants de Boko et du village Peuhl situé <strong>à</strong> proximité.<br />

Le fait de rester 4 mois vous permettra de vous plonger dans les cultures<br />

locales, de mieux comprendre l’importance des grigris, guérisseurs,<br />

fétiches… , mais aussi de vous familiariser avec leur mode de vie, leur façon<br />

de manger, de s’amuser, de s’habiller, de se laver…<br />

5


Le volley ball est toujours d’actualité, mais vous devrez avec l’aide de Régina<br />

motiver vos troupes !<br />

Les yaourts du Monastère nous ont autant plu qu’<strong>à</strong> nos prédécesseurs, nous<br />

vous les recommandons vivement.<br />

Principaux problèmes rencontrés :<br />

Les différentes langues :<br />

On retrouve au Nord du Bénin un nombre très important de langues. La<br />

plus parlée <strong>à</strong> Boko est le Batonou, principalement utilisée par les Baribas.<br />

On retrouve également le Peulh et le Dendie, parmi beaucoup d’autres<br />

dialectes. De nombreux patients ne parlent pas Français, ce qui vous<br />

obligera <strong>à</strong> demander une traductrice parmi les aides soignantes. Le problème<br />

est partagé par la plupart des médecins originaires du Sud (parlant dès lors<br />

le Fon) ou d’autres parlant le Dendie.<br />

Voici quelques mots en Batonou :<br />

Bonjour : Akounando (Réponse : Alafia) Toux : Toco Toco<br />

Bonsoir (dès midi) : Carioca Diarrhée : Okesounkoumo<br />

Fièvre : Wessissourou Vomir : Ossiyamo<br />

Uriner : Gnicou Aller <strong>à</strong> selles : Bissou<br />

Beaucoup : Baka Un peu : Fico Fico<br />

Les morves : Gnicou<br />

Tu vas bien ? : Abouando sen sen (ça varie un peu mais il y a un geste avec<br />

les bras qui fait qu’on comprend)<br />

Les pathologies locales:<br />

Beaucoup de pathologies n’existent pas chez nous ou ont pratiquement<br />

disparu. Il faudra donc élargir vos diagnostics différentiels tout en ne vous<br />

focalisant pas sur une pathologie tropicale uniquement (tout le monde peut<br />

avoir une diarrhée virale ou un rhume, même en Afrique)<br />

Vie de tous les jours :<br />

Le marchandage peut dans certains cas devenir pesant, surtout quand vous<br />

connaissez le prix exact et qu’on tente quand même de vous « taquiner »<br />

(selon l’expression locale).<br />

6


Informations pratiques :<br />

Lors de votre sortie de l’aéroport de Cotonou, vous serez sollicités par de<br />

nombreuses personnes qui voudront vous aider <strong>à</strong> trouver un taxi. Les vrais<br />

taxis sont jaunes et verts ou ont une plaque orange, on n’en trouve<br />

malheureusement pas toujours en plein milieu de la nuit. On vous guidera<br />

donc vers des voitures garées près d’un panneau indiquant : pour votre<br />

sécurité prenez les taxis ici (exiger de le voir avant de monter). Vous devrez<br />

également demander le prix qui sera de 5000 Francs CFA. Il est <strong>à</strong> noter que<br />

tout le monde se précipitera pour vous aider, mais qu’une petite récompense<br />

vous sera toujours demandée, donc rester vigilants.<br />

NB. Ne monter jamais dans quoi que ce soit (moto, pirogue, bus…) sans<br />

avoir demandé le prix définitif et en précisant qu’il n’y aura aucun<br />

supplément !<br />

Les logements ne manquent pas <strong>à</strong> Cotonou, les sœurs du Codiam proposent<br />

des chambres simples mais propres. L’auberge « l’ancrage de l’océan » située<br />

près de l’aéroport et de la plage est également une chouette adresse (quartier<br />

Fidjrossé). Plus au centre de la ville, vous trouverez l’auberge « Le Souvenir »<br />

(97370500) qui ne paie pas de mine, mais qui est tout <strong>à</strong> fait correcte pour<br />

passer 1 ou 2 nuits.<br />

Le jour de votre arrivée, n’oubliez pas de réserver le bus qui démarre tous les<br />

jours <strong>à</strong> 7 heures pour Parakou et arrive vers 15heures <strong>à</strong> destination. De<br />

nombreuses compagnies sont disponibles, mais leur qualité varie beaucoup.<br />

Pax Express ne nous a jamais posé problème et coute 4000 F CFA si vous<br />

réservez (Inter City a de très beaux bus, mais leur gestion des pannes nous a<br />

fait passer 7 heures sur le bord du goudron ce qui nous a un peu déçus…).<br />

Arrivés <strong>à</strong> Parakou, vous pourrez soit prendre plusieurs taxis motos (les taxis<br />

voitures sont exceptionnels), soit téléphoner aux chauffeurs de l’hôpital (Paul<br />

et Bernard) que vous aurez tenu au courant de votre arrivée quelques jours<br />

auparavant.<br />

Le trajet Parakou-Boko vous coutera 500 FCFA seul sur un zem (700 voir<br />

1000 <strong>à</strong> 2 sur un zem).<br />

Tachez de faire des courses même si vous avez des bagages, car vous ne<br />

trouverez rien <strong>à</strong> l’hôpital.<br />

Nous déconseillons les trajets nocturnes principalement <strong>à</strong> cause du mauvais<br />

éclairage des routes, ce qui augmente grandement votre chance de tomber<br />

avec votre zem dans un trou. D’autre part, les rares cas d’agressions qui<br />

nous ont été rapportés se sont produits durant la nuit. Enfin, vos ennemis<br />

les moustiques se feront un plaisir de vous rappeler leur existence en vous<br />

dévorant sans pitié (même <strong>à</strong> travers les chaussettes et le pantalon !)<br />

Lorsque vous devrez prolonger votre VISA, vous devrez vous rendre <strong>à</strong><br />

Cotonou <strong>à</strong> l’immigration. Prévoyez une photo d’identité, une attestation de<br />

stage, une preuve de logement (facture du loyer <strong>à</strong> l’hôpital suffit) et<br />

12000FCFA par personne pour 1 mois.<br />

7


Le loyer <strong>à</strong> l’hôpital est de 100 000 FCFA pour les 4 mois pour deux<br />

personnes.<br />

Coordonnées des personnes ressources :<br />

Cfr Pr Malengreau<br />

Pax express compagnie de bus: 97112515 ou 95851911<br />

NB. On peut vous demander un supplément au del<strong>à</strong> de 20kg de bagages<br />

Si vous allez <strong>à</strong> Alphakoara pour voir des éléphants demandez<br />

Abdel Aziz : 93899230 (NB. Il y a un campement dans le village ou vous<br />

pourrez loger avant votre chasse aux éléphants : (229)93846068<br />

Pour visiter le Pendjari, demandez : Adamou(229)97354558 (si il n’est pas<br />

libre, il pourra vous indiquer un autre guide compétent)<br />

Idéalement <strong>à</strong> visiter entre décembre et mai au grand maximum jusqu’en<br />

début juillet (après les herbes sont trop hautes pour voir les animaux au<br />

loin).<br />

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