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Rapport de stage Hôpital Protestant de Bangwa Cameroun

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Ségolène et Céline<br />

<strong>Rapport</strong> <strong>de</strong> <strong>stage</strong><br />

<strong>Hôpital</strong> <strong>Protestant</strong> <strong>de</strong><br />

<strong>Bangwa</strong><br />

<strong>Cameroun</strong><br />

Du 5 mars au 23 juin 2007<br />

Maître <strong>de</strong> <strong>stage</strong> au <strong>Cameroun</strong>: Dr. J.C. Henang<br />

Responsable <strong>de</strong> <strong>stage</strong> en Belgique : Prof M. Malengreau


Avant tout, nous tenons à remercier les différentes personnes sans<br />

lesquelles cette expérience n’aurait pu être vécue.<br />

Nous remercions la Coopération Universitaire au Développement<br />

(Rue <strong>de</strong> Namur, 72-74, 1000 Bruxelles) pour avoir financer notre<br />

voyage.<br />

Nous remercions les sponsors <strong>de</strong> notre projet <strong>de</strong> développement, à<br />

savoir : la firme Glaxo SmithKline, la firme Pfizer, les Presses<br />

Universitaires <strong>de</strong> Namur et Kuehne&Nagel.<br />

Nous remercions également le Professeur Malengreau pour nous avoir<br />

offert la possibilité <strong>de</strong> partir dans le cadre <strong>de</strong> nos étu<strong>de</strong>s.<br />

Nous remercions le Docteur Henang pour nous avoir accueilli dans<br />

son hôpital, le Docteur Simo pour son encadrement et sa sympathie.


Introduction<br />

Il était une fois…<br />

De retour d’un <strong>stage</strong> <strong>de</strong> quatre mois au <strong>Cameroun</strong>, nous voulons vous partager notre vécu làbas.<br />

Dans un souci <strong>de</strong> rendre plus attrayant la lecture <strong>de</strong> ce rapport, nous avons écrit l’histoire<br />

fictive d’une vie camerounaise, celle <strong>de</strong> Lucresse TCHOKOUAGO, en nous basant sur celles<br />

rencontrées à <strong>Bangwa</strong> et sur notre vécu. Par Lucresse, nous allons donc vous conter nos<br />

quatre mois <strong>de</strong> vie africaine. Vous trouverez en annexe tous les renseignements pratiques pour<br />

ce voyage ainsi que le compte rendu <strong>de</strong> notre projet d’entrai<strong>de</strong>, qui, rappelons le dès<br />

maintenant, consistait en la construction d’une bibliothèque médicale au sein <strong>de</strong> l’hôpital et<br />

l’établissement d’un programme <strong>de</strong> sensibilisation à la santé.<br />

Bonne lecture…<br />

Ma naissance<br />

Je m’appelle Lucresse Tchokouago. Je suis née à <strong>Bangwa</strong> le 21 mai 1983, le jour <strong>de</strong> la fête<br />

nationale du <strong>Cameroun</strong>. C’était la fête partout et Maman semble avoir trop dansé. Elle s’est<br />

donc retrouvée le soir en train <strong>de</strong> contracter. Par chance, elle habite à <strong>Bangwa</strong> où se trouve un<br />

hôpital parce qu’à cette heure là plus personne ne sait aller l’hôpital car les taxis sont<br />

introuvables. Les patients consultent donc souvent entre 5h et 23h. Maman a donc rejoint<br />

l’hôpital à pied où elle a été accueillie par <strong>de</strong>s stagiaires mé<strong>de</strong>cins parce que ce sont eux <strong>de</strong><br />

gar<strong>de</strong> la nuit. On l'a installée dans la salle d’accouchement : du carrelage blanc partout, quatre<br />

vieilles tables d’accouchement mise à coté les unes <strong>de</strong>s autres et pas question <strong>de</strong> crier ici<br />

sinon les infirmières vous répriman<strong>de</strong>, vous menaçant même s’il le faut avec un bâton ! Voilà<br />

à quoi ressemble l’endroit où je suis né. A 23h, j’ai pointé le bout <strong>de</strong> mon nez, mais je n’ai pas<br />

eu le temps <strong>de</strong> voir ma maman, une infirmière m’a saisie pour me peser, me mesurer et<br />

m’examiner. Puis j’ai rejoint sur la paillasse mes camara<strong>de</strong>s nés quelques heures auparavant.<br />

Je n’ai donc pas vu ma mère, quant à mon père, il n’était même pas au courant <strong>de</strong> ma<br />

naissance. Chez nous, les hommes n’assistent pas à l’accouchement. Maman l’a donc averti<br />

par téléphone. C’est donc dans ce brouhaha que ma vie camerounaise a commencé. Il a fallut<br />

<strong>de</strong>ux semaines, délais limite pour déclarer ma naissance, pour que mes parents choisissent un<br />

prénom…comme si neuf mois <strong>de</strong> réflexion n’avait pas suffit ! Je m’appelle donc Lucress,<br />

comme ma grand-mère. Le village <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> est situé dans l'Ouest camerounais, en territoire<br />

Bamiléké, à trois heures trente en car <strong>de</strong> Yaoundé. Il se trouve entre Bafoussam (à 33 km) et<br />

Bangangté (à 11 km). Le paysage, très vert et vallonné, est vraiment superbe. A quelque mille<br />

mètres d'altitu<strong>de</strong> s'éten<strong>de</strong>nt à perte <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s plantations et <strong>de</strong>s champs: bananiers, maïs,<br />

arachi<strong>de</strong>s, ananas... La région bénéficie d'un microclimat finalement très peu africain. De<br />

mars à septembre, c’est la saison <strong>de</strong>s pluies. A la « petite pluie » succè<strong>de</strong> la « gran<strong>de</strong> pluie ».<br />

Sortez vos parapluies…<br />

L’école<br />

A six ans j’ai enfin pu rejoindre l’école. J’étais tellement envieuse, à voir partir <strong>de</strong>s frères et<br />

sœurs avec leur cartable et leur cahier. On a tous suivi l’école à <strong>Bangwa</strong> comme la plupart <strong>de</strong>s<br />

enfants du village. Seuls les enfants <strong>de</strong>s notables vont à la ville. On commence les cours à 7h<br />

et on finit à 15h. Nous sommes en uniforme. En troisième, j’ai décroché mon BEPC, un<br />

examen qui conclut mes années au collège. C’est déjà un premier diplôme que beaucoup ne<br />

réussissent pas. Certains s’arrêtent là : ils commencent dès 16ans à travailler. Les autres vont


au lycée ou continuent dans une filière technique. Ils doivent alors fréquenter dans les villes<br />

voisines. J’ai poursuivi ma scolarité au lycée <strong>de</strong> Bafoussam. A 18 ans j’ai composé pour le<br />

baccalauréat que j’ai décroché. La plupart <strong>de</strong>s jeunes ne font pas d’étu<strong>de</strong>s supérieures. Je fais<br />

parti <strong>de</strong>s chanceux à avoir été à l’université.<br />

Mes étu<strong>de</strong>s<br />

Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours voulu <strong>de</strong>venir mé<strong>de</strong>cin. Et ce projet est en voie <strong>de</strong><br />

réalisation. Je suis maintenant en 6 ème année <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine à l’Université <strong>de</strong>s Montagnes<br />

(UDM) <strong>de</strong> Bangangté, université qui n’a que quelques années. Il existe une autre faculté <strong>de</strong><br />

mé<strong>de</strong>cine dans le pays, à Yaoundé, le KUS. Notre programme d’étu<strong>de</strong> est assez similaire au<br />

votre, en Europe, bien que quelques différences existent. Premièrement, nous avons beaucoup<br />

plus <strong>de</strong> pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>stage</strong>. Nous avons comme vous <strong>de</strong>s cours théoriques mais nous <strong>de</strong>vons<br />

également beaucoup apprendre par nous même. Pour apprendre l’anatomie <strong>de</strong> manière<br />

concrète, nous n’avons pas, comme vous, <strong>de</strong>s cours <strong>de</strong> dissection. Mais nous nous rendons<br />

plutôt par petits groupes en salle d’opération. En fin <strong>de</strong> 6 ème année, nous passons un gros<br />

examen général reprenant toutes les matières et notre <strong>de</strong>rnière année d’étu<strong>de</strong> est consacrée à<br />

notre mémoire. Nous ne la passons pas, comme vous, en <strong>stage</strong>. Nos examens sont <strong>de</strong> manière<br />

générale beaucoup plus pratiques que chez vous. Nous <strong>de</strong>vons <strong>de</strong>vant notre superviseur,<br />

prendre en charge un vrai patient. Et les cas ne sont pas sélectionnés à l’avance, on prend qui<br />

vient !!Vous imaginez donc le stress quand on se retrouve face à un patient qui ne parle que<br />

son petit dialecte, auquel on ne comprend rien !!!<br />

Cette année, je suis en <strong>stage</strong> à l’hôpital protestant <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>. Les 6 ème années sont appelés<br />

« les internes ». L’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> est un petit hôpital <strong>de</strong> 340 lits. Il se compose <strong>de</strong><br />

plusieurs pavillons : un pavillon d’urgences-soins intensifs (l’USIM), un pavillon <strong>de</strong> chirurgie<br />

(l’USIC), un pavillon <strong>de</strong> gynéco-obstétrique et néonatalogie, un pavillon <strong>de</strong> pédiatrie, un<br />

pavillon <strong>de</strong> « soins normalisés » correspondant un peu à nos services <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine interne ou<br />

<strong>de</strong> mise en convalescence et où on retrouve surtout les patients chroniques ou ayant<br />

accumuler trop <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes, un pavillon laboratoire et un nouveau bâtiment en construction : le<br />

pavillon <strong>de</strong> santé publique. Quatre mé<strong>de</strong>cins travaillent à l’hôpital : le Dr Henang, mé<strong>de</strong>cinchef<br />

avec une formation en santé publique, que l’on voit peu car il est souvent en<br />

déplacement ; le Dr Simo, responsable <strong>de</strong> l’USIM ; le Dr Lamère, responsable <strong>de</strong> l’USIC et le<br />

Dr Ngwanou, la seule femme, responsable <strong>de</strong>s soins normalisés. Il y a aussi e Dr Déo, le<br />

pharmacien, qui travaille au laboratoire. On retrouve par ailleurs dans l’hôpital <strong>de</strong> nombreux<br />

infirmiers, ai<strong>de</strong>s soignants et auxiliaires <strong>de</strong> santé, ces différents noms correspondant à une<br />

certaine hiérarchie. Un infirmier chef supervise le tout. L’infirmier gérant un pavillon<br />

s’appelle le major. Les infirmiers constituent un pilier très important <strong>de</strong> l’hôpital. Ils ont<br />

beaucoup <strong>de</strong> responsabilités. Ce sont en effet eux qui tiennent la consultation, ne référant au<br />

mé<strong>de</strong>cin que les cas les plus compliqués, eux qui opèrent et qui assurent les avis opthmalmo.<br />

De part leurs années d’expériences, ils sont parfois <strong>de</strong>venus très compétents dans leur<br />

domaine (bien que, comme partout, on retrouve <strong>de</strong>s personnes peu compétentes ou plus<br />

souvent simplement paresseuses) et je n’hésite donc pas à leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r leur avis lorsque<br />

j’hésite quand à la prise en charge d’un patient.<br />

Sinon, l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> est aussi un important centre <strong>de</strong> formation. On y rencontre <strong>de</strong><br />

nombreux stagiaires mé<strong>de</strong>cins, pharmaciens, infirmiers, venant <strong>de</strong> tout le pays et parfois<br />

même <strong>de</strong> l’étranger. Durant mon <strong>stage</strong> à <strong>Bangwa</strong>, j’ai fait la connaissance d’étudiants en<br />

mé<strong>de</strong>cine venant <strong>de</strong> Yaoundé ainsi que <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux étudiantes venues <strong>de</strong> Belgique. Plusieurs <strong>de</strong>


mes ca<strong>de</strong>ts <strong>de</strong> 4 ème et 5 ème année étaient là aussi, <strong>de</strong> même que <strong>de</strong>s étudiants en pharmacie. En<br />

comptant en plus la flopée <strong>de</strong> stagiaires en soins infirmiers venus <strong>de</strong> Douala et Yaoundé et<br />

envahissant tout l’hôpital (ils étaient une trentaine), nous formions une joyeuse équipe ! Chez<br />

nous, la hiérarchie entre étudiants est assez marquée. Les aînés se doivent <strong>de</strong> former leurs<br />

ca<strong>de</strong>ts et nous n’hésitons donc pas à leur poser plein <strong>de</strong> questions ou à leur donner <strong>de</strong>s<br />

exposés à préparer.<br />

A l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>, nous avons <strong>de</strong> la chance, quelques examens paracliniques sont à notre<br />

disposition pour nous ai<strong>de</strong>r au diagnostic. Nous pouvons faire <strong>de</strong>s analyses <strong>de</strong> sang avec la<br />

biologie <strong>de</strong> base (voir liste ci-joint), les sérologies HIV, hépatites et syphillis, les examens<br />

directs et coloration <strong>de</strong> GRAM, et bien sûr la goutte épaisse. (Mais <strong>de</strong> temps en temps, les<br />

réactifs nécessaires sont en rupture <strong>de</strong> stock !). On peut également <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r <strong>de</strong>s analyses<br />

d’urine (leucocytes et érythrocytes), <strong>de</strong> frottis <strong>de</strong> col, <strong>de</strong> crachats (avec la coloration <strong>de</strong> Zielh<br />

pour rechercher le bacille <strong>de</strong> Kock), <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong> ponction, <strong>de</strong> biopsie <strong>de</strong> peau. Mais aucune<br />

culture bactériologique n’est encore possible, bien que ce soit un projet du laboratoire. En<br />

plus, nous avons à notre disposition un appareil <strong>de</strong> radiographie, un ECG, et un appareil<br />

d’échographie (les quatre mé<strong>de</strong>cins ont suivi une formation pour apprendre à interpréter les<br />

échographies). Si nous avons vraiment besoin d’examens plus poussés, nous <strong>de</strong>vons envoyer<br />

le patient à la ville.<br />

L’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> comporte aussi une pharmacie avec pas mal <strong>de</strong> médicaments. Les<br />

médicaments arrivent aussi par stock et gare aux pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pénuries. C’est à chaque patient<br />

à aller lui-même à la pharmacie chercher ses médicaments. Les médicaments se ven<strong>de</strong>nt à la<br />

pièce, car ils sont coûteux et la plupart <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s n’ont pas les moyens d’acheter en une fois<br />

tout le traitement. Cela n’est pas sans inconvénient : vous imaginez en effet l’efficacité d’un<br />

traitement antibiotique prit un jour sur trois !! Il n’y a pas <strong>de</strong> banque <strong>de</strong> sang à l’hôpital. C’est<br />

à chaque patient à trouver dans son entourage quelqu’un qui pourra lui donner du sang<br />

compatible. Quelques poches sont <strong>de</strong> stock au laboratoire, pour les cas urgents, mais le<br />

mala<strong>de</strong> se <strong>de</strong>vra <strong>de</strong> trouver quelqu’un pour « rembourser » la poche reçue. Les tests <strong>de</strong><br />

compatibilités se limitent à un cross-match et aux sérologies infectieuses. Les réactions<br />

d’incompatibilités ne sont donc pas exceptionnelles.<br />

Chaque patient hospitalisé est accompagné <strong>de</strong> son gar<strong>de</strong> mala<strong>de</strong>. Il s’agit d’une personne <strong>de</strong><br />

confiance qui va ai<strong>de</strong>r le mala<strong>de</strong> dans sa vie quotidienne : aller à la pharmacie, préparer les<br />

repas (il n’y a pas <strong>de</strong> cantine à l’hôpital, mais <strong>de</strong>s espaces pour permettre au famille <strong>de</strong><br />

cuisiner sont prévus. Tout le côté « hôtelier » (repas, lavage, draps) doit être assurer par la<br />

famille), laver le mala<strong>de</strong> et vi<strong>de</strong>r son pot <strong>de</strong> chambre, régler les problèmes administratifs.<br />

Du point <strong>de</strong> vue <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> santé, le mé<strong>de</strong>cin-chef a mis sur pied un système <strong>de</strong> crédit, votre<br />

système <strong>de</strong> sécurité sociale n’existant bien sûr pas dans mon pays. Lorsqu’un patient ne<br />

parvient pas à payer ses frais médicaux, on lui accor<strong>de</strong> le crédit, c'est-à-dire qu’il paiera la<br />

moitié <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong>mandé (si le crédit est signé sur son ordonnance, il ne paie à la pharmacie<br />

<strong>de</strong> l’hôpital que la moitié <strong>de</strong> la somme normale) et remboursera le reste plus tard. Le<br />

problème <strong>de</strong> ce système est que le mala<strong>de</strong> accumule sans bien s’en apercevoir une <strong>de</strong>tte qu’il<br />

aura du mal à rembourser. Le patient est gar<strong>de</strong>r « en otage » à l’hôpital jusqu’à paiement <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>tte, ce qui est aussi pervers. Le patient gardé ne peut pas travaillé et ne peut donc pas<br />

gagner <strong>de</strong> l’argent. Parfois vient un moment où le patient a une <strong>de</strong>tte telle que l’hôpital se doit<br />

<strong>de</strong> refuser à accor<strong>de</strong>r encore le crédit. Et on doit laisser le patient sans traitement.<br />

Nous, les internes, sommes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> une semaine sur <strong>de</strong>ux, du vendredi au vendredi, 24h/24.<br />

Normalement, un mé<strong>de</strong>cin supervise la gar<strong>de</strong> mais nous ne l’appelons concrêtement quasi


jamais (d’autant qu’il n’est souvent même pas joignable). Nous faisons notre journée<br />

normalement à l’hôpital et la nuit nous sommes appelables. L’hôpital ne possédant pas<br />

d’ambulance et étant assez isolé, donc difficilement accessible, peu <strong>de</strong> nouveaux patients<br />

arrivent <strong>de</strong> nuit et nous sommes rarement (mais parfois quand même !) appelé entre 0h et 5h.<br />

Et quand on l’est, c’est la plupart du temps pour un patient déjà hospitalisé et qui va très très<br />

mal !!Les urgences <strong>de</strong> la nuit sont <strong>de</strong> vraies urgences !! Quand un service à besoin <strong>de</strong> nous, ils<br />

nous bippent sur notre portable. Et on <strong>de</strong>scend à l’hôpital, lampe torche à la main. Au début,<br />

c’est un peu effrayant. Mais on apprend vite à ne pas paniquer et à faire ce qu’on peut avec les<br />

moyens du bord (la nuit, la pharmacie étant fermée, on a peu <strong>de</strong> moyen à notre disposition).<br />

C’est souvent la nuit que l’on se retrouve confronté à la mort. Au début, c’est dur mais à<br />

l’impossible nul n’est tenu, on ne peut sauver tout le mon<strong>de</strong>. C’est à nous à déci<strong>de</strong>r si un<br />

patient doit être opéré ou non. C’est souvent une décision difficile à prendre. Et la nuit, tout<br />

va plus lentement. On peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une bio ou une radio ou envoyer un patient au bloc mais<br />

le temps <strong>de</strong> bipper tout ce mon<strong>de</strong> et que les gens daignent bouger. Ici, le terme d’urgence est<br />

très relatif !!! Lorsque nous sommes <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> le weekend, nous <strong>de</strong>vons faire le tour <strong>de</strong> tout les<br />

services <strong>de</strong> l’hôpital, ce qui prend au moins toute la matinée, et nous occuper <strong>de</strong>s admissions.<br />

Deux centres <strong>de</strong> santé périphériques sont dépendants <strong>de</strong> l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> : le centre <strong>de</strong><br />

Bazou et le centre <strong>de</strong> Mfétong, à Bangangté. Ce sont <strong>de</strong>s centres d’une vingtaine <strong>de</strong> lits<br />

chacun. Ils sont gérés par <strong>de</strong>s infirmiers et les mé<strong>de</strong>cins <strong>de</strong> l’hôpital y passent une à <strong>de</strong>ux fois<br />

par semaines pour y faire un tour <strong>de</strong> salle et <strong>de</strong>s consultations. Quelquefois, j’ai pu en temps<br />

qu’interne accompagner le Dr Simo dans l’un ou l’autre <strong>de</strong> ces centres. C’est alors la grosse<br />

journée : on débute par le tour <strong>de</strong> salle à <strong>Bangwa</strong>, et vers 10-11h, on part pour le centre <strong>de</strong><br />

santé où on consulte jusqu’environ 15-16h. Puis on revient à <strong>Bangwa</strong> pour la contre-visite.<br />

Les cas les plus graves <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> santé sont parfois transférés vers l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong><br />

grâce à la voiture <strong>de</strong> l’hôpital. Les patients sont aussi envoyer à <strong>Bangwa</strong> pour passer une<br />

écho, une radio ou un examen <strong>de</strong> sang mais doivent alors s’y rendre par leurs propre moyens.<br />

J’ai débuté mon <strong>stage</strong> dans le service du Dr Simo, à l’USIM. C’est le service le mieux<br />

structuré et j’ai ainsi pu apprendre comment fonctionnait la prise ne charge <strong>de</strong>s patients dans<br />

l’hôpital, et quels traitements étaient prescrits pour quelle pathologie. A l’USIM, la journée<br />

commence vers 8h, par le tour <strong>de</strong> salle. Au départ, je le faisais entièrement avec le Dr Simo<br />

mais rapi<strong>de</strong>ment je suis <strong>de</strong>venue plus autonome et le faisais seule, sauf pour la salle <strong>de</strong>s cas<br />

très instables. Après le tour <strong>de</strong> salle, si nous en avions le temps, nous montions en<br />

consultation. Les internes voient les patients et les prennent en charge puis ont à fouiller<br />

l’hôpital pour trouver un mé<strong>de</strong>cin qui confirmera les démarches entreprises. Si un jour vous<br />

venez chez nous, attention. Une anamnèse en Europe ou en Afrique, ce n’est pas la même<br />

chose. C’est cocasse pour nous <strong>de</strong> voir un Européen faire sa première anamnèse africaine.<br />

Surtout si le premier patient est une grand-mère qui vous raconte sa vie en <strong>Bangwa</strong> !!<br />

N’oubliez jamais <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si votre patient consomme la cola (et l’hypertension artérielle,<br />

vous pensez que ça vient d’où ???:-)). Adaptez votre vocabulaire : on ne dit pas « avez-vous<br />

<strong>de</strong> la diarrhée ? » mais « quand tu chie, c’est lolo ? », c’est tout <strong>de</strong> même plus accessible.<br />

L’examen clinique peut aussi vous apporter quelques surprises. Par exemples, les chaussettes<br />

se révèlent parfois servir <strong>de</strong> portefeuille au patient. De 13h à 15h, c’est la pause du midi<br />

(moment où l’on se retrouve entre stagiaire pour aller manger le koki ou le riz sauce-tomate<br />

(et piment !!) au carrefour). A 15h, on reprend par la contre-visite, durant laquelle on s’assure<br />

que tout les patients vont bien, on regar<strong>de</strong> les résultats <strong>de</strong>s biologies et radio <strong>de</strong>mandées le<br />

matin, on modifie certains traitements et on prend e charge les entrées <strong>de</strong> la journée. Ensuite,<br />

le programme est un peu fonction <strong>de</strong>s jours. Parfois je vais voir les échographies avec le Dr


Simo ou le Dr Henang ; parfois, le Dr Simo où nous même, entre étudiants, décidons<br />

d’organiser un staff. La journée fini théoriquement à 18h mais on part souvent plus tard.<br />

Les pathologies que l’on retrouve dans nos services d’urgence au <strong>Cameroun</strong> sont<br />

probablement fort différents <strong>de</strong> chez vous. Bien sur, on rencontre <strong>de</strong>s décompensations<br />

cardiaques et rénales, <strong>de</strong>s diabètes, <strong>de</strong>s cirrhoses. Mais on retrouve également fréquemment<br />

du paludisme (d’ailleurs tout patient hospitalisé est mis au moins à titre prophylactique sous<br />

perfusion <strong>de</strong> quinine), la fièvre typhoï<strong>de</strong>, la tuberculose, le SIDA, les hépatites, <strong>de</strong>s<br />

pyomyosites. Comme ici les soins <strong>de</strong> santé coûtent cher, les patients débarquent souvent à la<br />

<strong>de</strong>rnière minute, avec une pathologie déjà évoluée et muticompliquée. La prise en charge n’en<br />

est que plus difficile. Ici, les patients qui débarquent avec un taux d’hémoglobine à 4g/dl ne<br />

sont pas rares !!<br />

Après mon passage à l’USIM, j’ai poursuivi mon <strong>stage</strong> par la pédiatrie. Ce service compte<br />

une vingtaine <strong>de</strong> lits. Il n’y a aucun mé<strong>de</strong>cin responsable <strong>de</strong> service. J’ai donc du jouer les<br />

« chef <strong>de</strong> service », à la débrouille !!! Les pathologies rencontrées sont le plus fréquemment<br />

<strong>de</strong>s crises <strong>de</strong> paludisme, <strong>de</strong>s pneumonies, <strong>de</strong>s diarrhées, <strong>de</strong>s anémies et pas mal<br />

d’ostéomyélites. Mais on rencontre aussi <strong>de</strong>s pathologies plus rares ou exotiques telles que<br />

<strong>de</strong>s néphroblastomes, <strong>de</strong>s lymphomes <strong>de</strong> Burkitt, <strong>de</strong>s hydrocéphalies, une fièvre bilieuse<br />

hémoglobinurique,… . On est également parfois confrontés à <strong>de</strong>s enfants en état <strong>de</strong><br />

malnutrition sévère. C’est alors une lutte pour leur faire prendre un peu <strong>de</strong> poids et soigner les<br />

affections surajoutées. La pédiatrie est un service où le <strong>stage</strong> est difficile. Déjà parce qu’il n’y<br />

a pas <strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cin référent et qu’on doit donc travailler seul. Néanmoins, les infirmiers sont<br />

très compétents, maîtrisent les doses pédiatriques mieux que moi, et je n’ai donc pas hésiter à<br />

leur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r conseil l’une ou l’autre fois, leur ai<strong>de</strong> me fut précieuse. Mais comme ces<br />

infirmiers ont l’habitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> ne pas être supervisés, ils n’en font parfois qu’à leur tête et on<br />

doit leur courir après pour leur rappeller <strong>de</strong> faire une injection ou <strong>de</strong> changer une perfusion.<br />

Une autre difficulté vient <strong>de</strong> la famille <strong>de</strong> l’enfant. Déjà, souvent, ils ont d’abord présenté<br />

l’enfant au marabout du village avant <strong>de</strong> l’amener à l’hôpital. Et les marabouts font parfois du<br />

dégats avec leurs remè<strong>de</strong>s magiques. Nombre d’enfants arrivent en état d’intoxication,<br />

surajoutée à leur problème initial. Et puis ce sont les parents qui déci<strong>de</strong>nt quand ils quittent<br />

l’hôpital avec leur enfant. Dès qu’ils voient que l’enfant va mieux, ils veulent partir car<br />

chaque jour d’hospitalisation coûte cher. Mais bien souvent l’enfant n’est pas encore<br />

totalement guéri e rechute quelques jours plus tard. Et on retombe dans le cercle où les parents<br />

partent chez le marabout !!Et puis il y a cet éternel problème <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes avec <strong>de</strong>s enfants qui<br />

vont mal mais auxquels les parents ne peuvent payer le traitement. Parfois, c’est seulement en<br />

voyant que leur enfant est vraiment très mal que la famille commence à bouger pour trouver<br />

<strong>de</strong> l’argent. Trop tard !! Mais je gar<strong>de</strong> globalement un très bon souvenir <strong>de</strong> mon passage en<br />

pédiatrie. J’y ai beaucoup apprit quand à l’approche <strong>de</strong>s enfants, aux médicaments et doses<br />

que l’on peut utiliser en pédiatrie.<br />

Je suis ensuite passée par l’USIC, le service <strong>de</strong> chirurgie. Là, le tour débute également vers<br />

8h, avec le Dr Lamère quand il est là. C’est à l’interne du service <strong>de</strong> gérer le tour et le service<br />

en général. On retrouve <strong>de</strong> nombreux patients opérés pour ostéomyélite, fractures,<br />

hypertrophie prostatique, hernie inguinale, péritonite. Ils doivent souvent, surtout pour les<br />

opérations orthopédiques vu les corps étrangers mis dans l’os, rester longtemps à l’hôpital,<br />

parfois <strong>de</strong>s mois. Ce n’est pas un mé<strong>de</strong>cin qui opère mais <strong>de</strong>s infirmiers. Le principal<br />

chirurgien infirmier est Papa Célestin. Il a apprit son métier sur le tas, par la pratique, et<br />

opère, selon l’avis <strong>de</strong> chirurgiens européens, aussi bien qu’un vrai chirurgien. Maintenant, il<br />

essaye <strong>de</strong> transmettre sa soli<strong>de</strong> expérience à d’autres infirmiers et stagiaires, <strong>de</strong> façon à ce que<br />

la génération suivante puisse prendre le relais. Ici, c’est en faisant qu’on apprend !! Les


anesthésistes sont également <strong>de</strong>s infirmiers. Les drogues utilisées pour l’anesthésie sont<br />

toujours les même, il y en a peu et elle ne sont pas toujours bien supportées. Gare à<br />

l’insuffisance respiratoire. L’anesthésiste pose toujours les même gestes donc, ne lui<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong>r pas <strong>de</strong> faire une trachéotomie par exemple, il n’en a pas plus fait que vous et moi et<br />

vous renverra gentiment la balle : « t’est docteur, je ne suis qu’infirmier »(gloups) !!Nos<br />

salles d’opération ne sont probablement pas aussi belles et bien fournies que celles <strong>de</strong> vos<br />

pays mais nous avons quand même le matériel <strong>de</strong> base et nous respectons (bien qu’il y ai<br />

parfois quelques écarts et aberrations) les règles d’hygiène et <strong>de</strong> stérilité. A <strong>Bangwa</strong> il y a<br />

<strong>de</strong>ux gran<strong>de</strong>s salles d’opération pour les « grosses » interventions, et une petite salle moins<br />

bien équipée pour la prise en charge <strong>de</strong>s petites plaies et actes chirurgicaux peu invasifs<br />

(ponction pleurale,…). L’opération a chez nous tout un côté symbolique. Ainsi, la famille<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> souvent que l’on prenne une photo du mala<strong>de</strong> durant l’opération. Et après<br />

l’intervention, le chirurgien doit aller montrer la pièce réséquée à la famille pour prouver qu’il<br />

a extirpé le mal !!Après l’intervention, le patient reste en convalescence à l’USIC.<br />

Normalement, les stagiaires mé<strong>de</strong>cins ne passent pas (sauf pendant la gar<strong>de</strong>) par le service <strong>de</strong><br />

mé<strong>de</strong>cine normalisée mais j’ai du y travailler une semaine car le Dr Ngwanou était mala<strong>de</strong>.<br />

On y rencontre <strong>de</strong>s patients avec toutes sortes <strong>de</strong> pathologies, entre autre beaucoup d’anciens<br />

<strong>de</strong> l’USIM qui se retrouvent là car stabilisés et en convalescence ou toujours aussi instables<br />

mais incapable <strong>de</strong> payer leur traitement. C’est dans ce service que vont les patients<br />

tuberculeux (sauf les enfants). Si leur bacilloscopie est négative, ils peuvent rester avec les<br />

autres patients. Sinon, ils sont isolés pour <strong>de</strong>ux mois au moins dans le « pavillon <strong>de</strong>s<br />

tuberculeux ». C’est d’ailleurs ce service qui gère le traitement <strong>de</strong> tout les patients tuberculeux<br />

<strong>de</strong> l’hôpital. Il y a égalemet un pavillon pour les patients septiques (gangrène, pyomyosites<br />

fistulisées,…). C’est aussi un service où il est difficile <strong>de</strong> travailler car, à part le major, la<br />

plupart <strong>de</strong>s infirmiers sont franchement <strong>de</strong> mauvaise volonté. Il faut vraiment insister<br />

beaucoup pour que les choses se fassent. C’est un peu démoralisant !!!<br />

Enfin, j’ai terminé mon <strong>stage</strong> à <strong>Bangwa</strong> par le service <strong>de</strong> gynéco-obstétrique.<br />

Mon mariage<br />

Franck et moi voulons nous marier. Je l’ai rencontré pendant nos <strong>stage</strong>s. Il est pharmacien et a<br />

étudié à Bangangté, la seule université <strong>de</strong> pharmacie du <strong>Cameroun</strong>. Je suis sûre qu’il sera vite<br />

accepté par ma famille : il est non seulement pharmacien mais aussi protestant comme moi.<br />

Mais cela ne suffit pas. Avant <strong>de</strong> nous marier, je dois le présenter à toute ma famille et qu’il<br />

répon<strong>de</strong> à tous ses <strong>de</strong>si<strong>de</strong>ratas, aussi bien à ceux <strong>de</strong> mes parents qu’à ceux <strong>de</strong> mes tantes.<br />

Franck va <strong>de</strong>voir accepter toutes les <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s : faire un test HIV, offrir un salon, acheter à<br />

manger…c’est pour ça que ça coûte cher pour un homme le mariage.<br />

Le culte<br />

Je suis protestante comme la plupart <strong>de</strong>s habitants <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>. Le dimanche, c’est le culte.<br />

L’église est au centre du village et tout le mon<strong>de</strong> s’y réuni pour prier. A 7h c’est le culte <strong>de</strong>s<br />

enfants puis à 9h c’est la messe. Le pasteur officie la messe, animée par plusieurs chorales<br />

notamment l’UCJG, Union Chrétienne <strong>de</strong>s Jeunes Gens, qui se réunit chaque mercredi et<br />

samedi pour prier et répéter les chants. Ces jeunes essaient aussi <strong>de</strong> s’investir dans le village<br />

en rendant visite aux enfants mala<strong>de</strong>s, en participant au programme <strong>de</strong> prévention sida…. Le<br />

culte est traduit dans notre langage traditionnel afin que tout le mon<strong>de</strong> puisse comprendre. A<br />

la fin, il y a les annonces, l’occasion aussi <strong>de</strong> passer <strong>de</strong>s messages concernant l’hôpital.


Dans l’Ouest du <strong>Cameroun</strong>, on retrouve essentiellement <strong>de</strong>s catholiques et <strong>de</strong>s protestants. Il<br />

n’y a pas d’église catholique à <strong>Bangwa</strong> mais il y en a à Banganté et Bafoussam. A Bafoussam<br />

se trouve aussi la cathédrale. Les messes sont animées et colorées. Les paroissiens font <strong>de</strong>s<br />

offran<strong>de</strong>s au moment <strong>de</strong> la communion : bananes, mangues, pagnes et même <strong>de</strong>s bouteilles<br />

d’eau !<br />

Le Nord du <strong>Cameroun</strong> est principalement musulman. Les mosquées remplacent les églises.<br />

Les bus s’arrêtent même au moment <strong>de</strong> la prière pour permettre au chauffeur et aux passagers<br />

qui le veulent <strong>de</strong> sortir et prier.<br />

A coté <strong>de</strong> ces communautés, on retrouve toute une série d’ « églises » : la Vraie Eglise <strong>de</strong><br />

Dieu, les témoins <strong>de</strong> Jéhovah…<br />

Les croyances ne se résument pas à la religion. Il y a également toutes les croyances<br />

culturelles avec les marabouts.<br />

Le marché<br />

Pour faire mes courses, plusieurs solutions sont possibles :<br />

- A Bafoussam, se trouvent <strong>de</strong>ux supermarchés où l’on trouve <strong>de</strong> tout. C’est là que<br />

j’achète les boites <strong>de</strong> conserves, les biscuits, les produits laitiers… les prix sont<br />

affichés.<br />

- A Kamna, où a lieu le marché tous les 8 jours et où je trouve tous mes légumes<br />

(tomates, poivrons, avocats, carottes…) et fruits (bananes, mangue, ananas,<br />

papaye…). Le négoce fait partie <strong>de</strong> tout achat.<br />

- Au carrefour <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>. Situé à la croisée <strong>de</strong>s chemins, le carrefour regroupe<br />

quelques échoppes pour dépanner en cas <strong>de</strong> besoin, mais c’est surtout le lieu idéal<br />

pour boire une bière ou prendre un taxi.<br />

La maladie<br />

Moi aussi je suis tombée mala<strong>de</strong>…le palu bien sûr ! Mes collègues voulaient m’hospitaliser<br />

au service <strong>de</strong>s urgences. Heureusement avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s infirmiers et <strong>de</strong>s autres internes, j’ai pu<br />

rester chez moi avec une perfusion <strong>de</strong> quinine attachée au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> mon lit. Mais comme on<br />

dit ici, « le palu m’a menacé et la quinine m’a vraiment dérangé ». Elle m’en a fait voir <strong>de</strong><br />

toutes les couleurs…ou plutôt <strong>de</strong> tous les sons parce qu’avec la quinine, mes oreilles ont<br />

bourdonné et j’entendais <strong>de</strong>s voix ! Après cinq jours <strong>de</strong> quinine, j'étais enfin sur pied et j’ai pu<br />

reprendre le travail.<br />

La mort<br />

Mon oncle est mort pendant que j’étais en <strong>stage</strong> à <strong>Bangwa</strong>. Nous sommes confrontés à la mort<br />

tous les jours. Mais nous la vivons <strong>de</strong> manière détachée. Certes, la famille pleure parfois mais<br />

on ne s’apitoie pas et le personnel <strong>de</strong>man<strong>de</strong> même à la famille d’être forte. On <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à<br />

cette <strong>de</strong>rnière <strong>de</strong> sortir bien souvent dès que les larmes coulent. Le corps est amené à la<br />

morgue <strong>de</strong> l’hôpital et ne pourra être récupéré par la famille qu'une fois tous les crédits payés.


Annexes :<br />

Le rapport sponsor<br />

Le Sida dans le pays :<br />

L’infection par le HIV est un problème <strong>de</strong> santé publique majeur au <strong>Cameroun</strong>. En effet, une<br />

proportion importante <strong>de</strong> la population est infectée. Durant longtemps, les campagnes <strong>de</strong><br />

sensibilisation ont cherché à effrayer. Le message véhiculé était « le SIDA, c’est la mort ».<br />

Les effets pervers <strong>de</strong> ces campagnes continuent à agir. Les <strong>Cameroun</strong>ais, associant la maladie<br />

à la mort, n’ont aucune volonté à se faire dépister. Ils préfèrent rester dans le doute et ne pas<br />

se savoir condamnés. Des campagnes <strong>de</strong> dépi<strong>stage</strong>s ont été lancées dans tout le pays mais peu<br />

<strong>de</strong> gens y vont. Ceux qui vont se faire dépister sont souvent <strong>de</strong>s personnes certaines <strong>de</strong> ne pas<br />

être infectées, qui parfois s’amusent alors à faire le tour <strong>de</strong>s centres <strong>de</strong> dépi<strong>stage</strong>s.<br />

Actuellement, la métho<strong>de</strong> <strong>de</strong> sensibilisation change et vise à faire comprendre à la population<br />

que le SIDA est une maladie grave et contagieuse, mais qu’on peut vivre avec. De<br />

nombreuses campagnes visent maintenant à stopper la discrimination existante vis-à-vis <strong>de</strong>s<br />

personnes séropositives. Sur les routes du pays, à l’entrée <strong>de</strong> chaque village, <strong>de</strong> chaque école,<br />

on voit pousser <strong>de</strong>s panneaux « barrons la route au SIDA », « le SIDA ne passera pas » ou<br />

autre. Au verso <strong>de</strong> la couverture du cahier <strong>de</strong>s écoliers, on trouve la « lettre du grand frère »,<br />

visant à sensibiliser les jeunes.


Mais certaines idées fausses circulent encore. Un jeune nous a par exemple dit que le<br />

préservatif arrêtait les spermatozoï<strong>de</strong>s mais qu’il y avait <strong>de</strong>s microtrous qui laissaient passer le<br />

virus.<br />

Dans le village <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>, certains groupes <strong>de</strong> jeunes sont sensibilisés vis-à-vis <strong>de</strong> cette<br />

maladie. Nous avons par exemple assisté à <strong>de</strong>s réunions <strong>de</strong> l’AJF, l’Association <strong>de</strong> la<br />

Jeunesse Féminine, présidée par la femme du mé<strong>de</strong>cin-chef. Cette association rassemble les<br />

jeunes filles <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong>. Ils font toute une série d’activité, <strong>de</strong>s danses, <strong>de</strong>s chants, <strong>de</strong>s sketchs,<br />

<strong>de</strong>s débats tournant autour <strong>de</strong> sujets tels que la sexualité, le SIDA, la place <strong>de</strong> l’homme et <strong>de</strong><br />

la femme, … . La prési<strong>de</strong>nte nous a dit avoir constaté un changement favorable dans le<br />

comportement <strong>de</strong>s filles du village <strong>de</strong>puis l’existence <strong>de</strong> son association.<br />

La prise en charge du HIV à l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> :<br />

Depuis peu, l’hôpital <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> est <strong>de</strong>venu un centre reconnu par l’état pour la prise en<br />

charge <strong>de</strong>s patients sidéens.<br />

L’hôpital propose la réalisation <strong>de</strong> tests <strong>de</strong> dépi<strong>stage</strong>. Mais ce test est assez coûteux<br />

(3000FCFA).<br />

Un temps, l’hôpital distribuait gratuitement <strong>de</strong>s préservatifs. Mais personne ne venait en<br />

chercher car les gens considéraient que, si c’est gratuit, c’est que ça ne fonctionne pas.<br />

Maintenant, les préservatifs sont vendus à la pharmacie <strong>de</strong> l’hôpital.<br />

Lorsqu’une femme <strong>de</strong>man<strong>de</strong> un moyen <strong>de</strong> contraception, on lui conseille le préservatif plutôt<br />

que la pillule, celle-ci n’offrant aucune protection vis-à-vis <strong>de</strong>s infections sexuellement<br />

transmissibles.


Donneurs<br />

du sang<br />

Testés<br />

+<br />

%<br />

Volontaires<br />

Testés<br />

+<br />

%<br />

Suspects<br />

Testés<br />

+<br />

%<br />

Lorsqu’un patient hospitalisé présente <strong>de</strong>s signes laissant craindre une infection par HIV, le<br />

mé<strong>de</strong>cin <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le K, c'est-à-dire qu’il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> que l’on réalise chez le mala<strong>de</strong> un test <strong>de</strong><br />

dépi<strong>stage</strong> sans l’en informé. Si le test est positif ou douteux commence alors une procédure <strong>de</strong><br />

counselling. Cela consiste en une discussion avec le patient, visant à évaluer ce que celui-ci<br />

sait déjà du HIV, <strong>de</strong> son mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> transmission, <strong>de</strong>s traitements existants, afin <strong>de</strong> dédiaboliser<br />

la maladie. Au fil <strong>de</strong>s jours et <strong>de</strong>s discussions, on cherche à amener le patient à accepter <strong>de</strong><br />

réaliser le test <strong>de</strong> dépi<strong>stage</strong> (sans lui dire que celui-ci a déjà été fait !). Il faut vraiment avancer<br />

au rythme du mala<strong>de</strong>, sinon, on risque <strong>de</strong> le voir se fermer à toute discussion ! Il faut ensuite<br />

lui annoncer les résultats du test et l’accompagner, lui expliquer la prise en charge, les mo<strong>de</strong>s<br />

<strong>de</strong> transmissions, à quoi faire attention, qu’il peut encore mener une vie normale, l’ai<strong>de</strong>r à<br />

faire face à son entourage (discuter ave le mala<strong>de</strong> à qui il compte en parler), le<br />

déculpabiliser… . Cette façon <strong>de</strong> pratiquer où l’on réalise un test HIV sans le consentement<br />

du patient peut paraître totalement anti-éthique. Mais cette manière <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r est parfois<br />

nécessaire, quand un patient arrive en très mauvais état général, que tout counselling est<br />

impossible dans l’immédiat et que la connaissance du statut sérologique peut influencer le<br />

traitement. Le counselling prend du temps, et on n’en a pas toujours !! Quand il n’y a aucune<br />

urgence, on préfère commencer par le counselling et que le patient se fasse tester directement<br />

<strong>de</strong> façon volontaire et en connaissance <strong>de</strong> cause. On dit alors qu’on <strong>de</strong>man<strong>de</strong> le PS1.<br />

Lorsqu’un patient est dépisté positif, on lui monte un dossier UPEC (unité <strong>de</strong> prise en charge)<br />

et il est inséré dans un programme <strong>de</strong> prise en charge. Dans le cadre <strong>de</strong> ce programme, les<br />

médicaments sont distribués gratuitement, et le patient peut bénéficier d’un soutien moral. Ce<br />

programme permet un suivi du patient, tant sur le plan biologique que social.<br />

Dégi<strong>stage</strong> du VIH à l’<strong>Hôpital</strong> <strong>Protestant</strong> <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> par<br />

trimestre en l’an 2006<br />

3 er Trimestre : du 1 er Juillet 2006 au 30 Septembre 2006<br />

60<br />

ans<br />

TOTA<br />

L<br />

H F H F H F H F H F H F H f T.H+F<br />

0 0 23 15 30 17 33 11 11 13 1 0 98 56 154<br />

0 0 0 0 2 2 1 0 1 1 0 0 4 3 7<br />

0 0 0 0 6,66 11,76 3,03 0 9,90 7,6 0 0 4,0 5,3<br />

4,54<br />

9<br />

8 5<br />

0 0 7 19 17 27 23 15 12 9 1 0 60 70 130<br />

0 0 0 1 4 8 6 5 2 3 0 0 12 17 29<br />

0 0 0 5,26 23,52 29,62 26,08 33,33 16,16 33, 0 0 20 24, 22,30<br />

33<br />

28<br />

0 3 0 0 11 13 6 1 5 5 3 0 25 22 47<br />

0 2 0 0 4 5 3 0 4 1 1 0 12 8 20<br />

0 66,66 0 0 36,36 38,46 50 0 80 20 33, 0 48 36, 42,50<br />

33<br />

36<br />

x 0 x 34 x 42 x 19 x 0 x 0 X 95 95


PTME<br />

Testées PTME<br />

Testées<br />

+<br />

+<br />

%<br />

% TOTAL<br />

TESTE<br />

+<br />

%<br />

x 0 x 34 x 42 x 19 x 0 x 0 X 95 95<br />

x 0 x 5,88 2 x 7,04 3 x 5,26 1 x 0 x 0 X 6,36<br />

1<br />

6,31 6<br />

0 3 30 68 58 99 62 46 28 27 5 0 18 24<br />

426<br />

3 3<br />

0 2 0 3 10 18 10 6 7 5 1 0 28 34 62<br />

0 66,66 0 4,41 17,24 18,18 16,12 13,04 25 18, 20 0 15, 13, 14,55<br />

51<br />

30 99<br />

Au <strong>Cameroun</strong>, toute femme enceinte et fréquentant les consultations prénatales doit passer un<br />

test <strong>de</strong> dépi<strong>stage</strong> HIV, vu le risque <strong>de</strong> transmission à l’enfant. Si ce test est positif, la mère est<br />

insérée dans un PME, c'est-à-dire un programme mère-enfant, assurant un suivi et le<br />

traitement <strong>de</strong> la mère et <strong>de</strong> l’enfant. On conseille généralement à la mère l’allaitement<br />

artificiel et du lait en poudre est alors fourni.<br />

L’hôpital est actuellement occupé à construire un nouveau bâtiment : le pavillon <strong>de</strong> santé<br />

publique. Celui-ci servira à accueillir les patients séropositifs et à assurer leur prise en charge.


Notre projet :<br />

1) La bibliothèque médicale :<br />

Grâce au soutien <strong>de</strong> nos sponsors, à savoir Glaxo SmithKline, Pfizer, Les Presses<br />

Universitaires <strong>de</strong> Namur, et Kuehne&Nagel, nous avons pu mener à bien ce projet. Nous<br />

nous sommes procurées une vingtaine <strong>de</strong> livres ayant traits à <strong>de</strong>s domaines variés <strong>de</strong> la<br />

mé<strong>de</strong>cine, allant <strong>de</strong> la pathologie à l’éthique, et les avons acheminés avec nous, en avion,<br />

vers le <strong>Cameroun</strong>. Vous trouverez la liste <strong>de</strong> nos acquisitions ci-jointe. Ces livres ont été<br />

accueillis à <strong>Bangwa</strong> avec une immense joie. Premièrement par le mé<strong>de</strong>cin-chef, qui les a<br />

découvert avec l’émerveillement d’un enfant ouvrant ses ca<strong>de</strong>aux <strong>de</strong> Noël. Mais<br />

également par les autres mé<strong>de</strong>cins et surtout par les nombreux étudiants passant en <strong>stage</strong> à<br />

l’hôpital. En effet, ces étudiants n’ont pas un accès facile à l’information sur le net et, tous<br />

les livres médicaux <strong>de</strong>vant être importés, ils sont là-bas hors <strong>de</strong> prix. De plus, leur<br />

formation est fortement axée sur l’auto apprentissage. Ils ont donc été enchantés <strong>de</strong> voir<br />

arriver ces livres auxquels ils peuvent avoir accès facilement et gratuitement. Ces livres<br />

nous ont par ailleurs été fort utiles pour la réalisation <strong>de</strong> staffs scientifiques, et nous ont<br />

tous aidé pour progresser dans la prise en charge <strong>de</strong> nos patients.<br />

Ils trouveront leur place dans une bibliothèque qui sera placée dans le bâtiment <strong>de</strong> santé<br />

publique actuellement en construction.


Liste <strong>de</strong>s livres pour la bibliothèque <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong><br />

• Répertoire commenté <strong>de</strong>s médicaments édition 2004 + 2005<br />

• Medical Physilogy éd. Elsevier Saun<strong>de</strong>rs<br />

• Basic and clinical pharmacology éd. Mc Graw Hill<br />

• Mémento Obstétrique éd. Maloine<br />

• Anatomie pathologique générale et spéciale éd. De Boeck Université<br />

• Gui<strong>de</strong> pratique <strong>de</strong> traumatologie éd. Masson<br />

• Pédiatrie Coll. Pour le praticien éd. Masson<br />

• Oxford handbook of ophtalmology éd. Oxford Medical Publications<br />

• La pratique <strong>de</strong> l'ECG éd. Maloine<br />

• Atlas <strong>de</strong> poche <strong>de</strong>s maladies buccales éd.Flammarion<br />

• Néphrologie et troubles électrolytiques coll. Abrégés éd. Masson<br />

• Endocrinologie coll. Abrégés éd. Masson<br />

• Hématologie éd.Elsevier<br />

• Atlas <strong>de</strong> techniques opératoires éd. Vigot et Thieme<br />

• Hépato-gastro-entérologie coll. Abrégés éd.Masson<br />

• Neurologie clinique coll.réflexes éd. Heures <strong>de</strong> France<br />

• Anatomie clinique du système nerveux central éd. PUN<br />

• Anatomical interpretation of computed tomography éd. PUN<br />

• Atlas <strong>de</strong> <strong>de</strong>rmatologie éd. UCB Pharma<br />

• Me<strong>de</strong>cine gériatrique, pratique quotidienne éd. Pfizer<br />

• Les tests génétiques aujourd'hui, <strong>de</strong>stin ou liberté? éd. PUN<br />

• Eléments d'éthique périnatale éd. PUN<br />

• Risquer <strong>de</strong> naître éd. PUN<br />

• Les psychothérapies humanistes éd. Les éditions namuroises<br />

• Pratiques interculturelles en mé<strong>de</strong>cine et santé humaine éd. PUN<br />

• L'i<strong>de</strong>ntité handicapée éd. PUN<br />

• Ethique et handicap mental éd. PUN<br />

• Approches interculturelles en santé mentale 2 éd. PUN


2) L’éducation à la santé :<br />

Nous avions pour projet <strong>de</strong> sensibiliser les habitants <strong>de</strong> <strong>Bangwa</strong> à une problématique lié à<br />

la santé. Nous n’avons malheureusement pas sus mettre à bien ce projet, la vie locale ne<br />

s’y adaptant pas. Nous nous sommes par contre beaucoup intéressées à la problématique<br />

du SIDA. Nous avons donc travaillé sur ce sujet. Par <strong>de</strong>s discussions informelles, nous<br />

avons discuté du SIDA avec <strong>de</strong> nombreuses personnes <strong>de</strong> niveaux éducatifs variés,<br />

certaines travaillant dans le mon<strong>de</strong> médical et d’autres non. Nous avons été parfois<br />

surprises par leur perception <strong>de</strong> la maladie. Nous avons essayer <strong>de</strong> tuer les idées fausses,<br />

<strong>de</strong> provoquer chez eux une remise en question. Nous avons fait du counselling et remplis<br />

<strong>de</strong>s dossiers UPEC. Nous avions projeté d’accompagner un groupe <strong>de</strong> jeunes dans leur<br />

projet <strong>de</strong> faire <strong>de</strong> la sensibilisation dans les lycées. Mais ce projet n’était toujours pas<br />

concrètement lancé lors <strong>de</strong> notre départ et nous ne voulions pas en être les piliers. Nous<br />

étions prêtes à ai<strong>de</strong>r les jeunes mais voulions qu’ils sachent être autonome dans cette<br />

activité.<br />

De nombreuses choses restent encore à faire pour permettre une prise en charge optimale<br />

<strong>de</strong>s patients séropositifs et pour sensibiliser la population à cette maladie en supprimant<br />

les idées reçues.<br />

3) La formation médicale :<br />

Nous avons également, en collaboration avec le Dr Simo et les étudiants camerounais,<br />

organisé <strong>de</strong> nombreux staffs, afin <strong>de</strong> pouvoir échanger nos connaissances concernant <strong>de</strong>s<br />

sujets médicaux variés. Les livres <strong>de</strong> la bibliothèque ont été les bienvenus dans ce cadre.<br />

Nous nous réunissions au moins une fois par semaine, en fin d’après-midi. Nous avons<br />

lancé le projet <strong>de</strong> consigner les rapports <strong>de</strong> ces staffs dans un classeur. Cela s’est fait pour<br />

certains textes.<br />

Et pour la suite ????<br />

Nous sommes assez satisfaites <strong>de</strong> la manière dont grâce à l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos sponsors, nous<br />

avons pu concrétiser nos projets. Nous sommes conscientes que l’ai<strong>de</strong> apportée n’est<br />

qu’un grain <strong>de</strong> sable sur la plage. Nous avons posé les bases d’une collaboration entre<br />

<strong>Bangwa</strong> et les étudiants <strong>de</strong> l’UCL. Nous espérons que nos successeurs continueront le<br />

chemin entamé. Et cela ne sera possible qu’avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> tous.<br />

Quelques idées pour continuer le projet :<br />

-La bibliothèque : tout nouveau livre médical sera évi<strong>de</strong>mment le bienvenu. La<br />

bibliothèque médicale pourrait être élargie à une bibliothèque générale qui permettrait aux<br />

patients, certains hospitalisés pour une longue pério<strong>de</strong>, <strong>de</strong> se divertir.<br />

Des ordinateurs seraient également les bienvenus, d’une part pour permettre au personnel<br />

et aux étudiants <strong>de</strong> travailler, et d’avoir accès aux informations sur le net. D’autres part<br />

pour faciliter la prise en charge <strong>de</strong>s patients sidéens, pour pouvoir établir <strong>de</strong>s bases <strong>de</strong><br />

données, et réaliser <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s épidémiologiques.<br />

Nous pouvons aussi leur amener du matériel didactique tel que un projecteur,…<br />

-Dans le cadre du « projet SIDA » : l’hôpital aimerait faire l’acquisition d’une machine<br />

comptabilisant les lymphocytes CD4.<br />

Toute nouvelle idée est la bienvenue.


Les renseignements pratiques :<br />

Avant le voyage :<br />

- les dates : nous sommes parties du <strong>de</strong> mars à juin. Peu importe la saison à laquelle vous<br />

partez mais nous vous conseillons en revanche <strong>de</strong> prendre comme date <strong>de</strong> départ au minimum<br />

<strong>de</strong>ux jours après la fin <strong>de</strong> votre <strong>stage</strong> précé<strong>de</strong>nt, histoire d’avoir le temps <strong>de</strong> faire votre sac et<br />

<strong>de</strong> rejoindre Paris si vous partez <strong>de</strong> Roissy. Et <strong>de</strong> revenir au moins <strong>de</strong>ux jours avant votre<br />

<strong>stage</strong> suivant, pour avoir le temps <strong>de</strong> défaire votre sac et récupérer un peu <strong>de</strong> votre voyage.<br />

- N’oubliez pas <strong>de</strong> prévenir le docteur Henang <strong>de</strong> votre arrivée en lui envoyant un mail et <strong>de</strong><br />

le lui rappeler à l’approche <strong>de</strong> votre départ :henangfr@yahoo.fr<br />

- le billet d’avion : nous avons réservé nos billets électroniques par Internet via<br />

www.vivavacances.fr . Le problème est qu’il faut une adresse française et une carte Visa si<br />

vous voulez utiliser cette agence. Nous sommes parties avec Swiss-Air.<br />

- Le visa : Pour obtenir votre VISA, vous <strong>de</strong>vez vous rendre à l’Ambassa<strong>de</strong> du <strong>Cameroun</strong> à<br />

Uccle, au n° 131-133 <strong>de</strong> l’av. Brugmann. Prenez-y-vous à l’avance car les heures<br />

d’ouvertures sont difficilement conciliables (le matin pour amener vos documents et l’après<br />

midi pour récupérer le visa) et plusieurs documents vous seront <strong>de</strong>mandé :<br />

-votre passeport, valable au moins 6 mois à partir <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> VISA<br />

-le certificat d’hébergement signé <strong>de</strong> votre maître <strong>de</strong> <strong>stage</strong> local, avec la<br />

mention <strong>de</strong> votre nom et <strong>de</strong>s dates exactes du <strong>stage</strong>…raison <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> s’y prendre à<br />

l’avance !<br />

-une lettre <strong>de</strong> l’UCL obtenue auprès <strong>de</strong> Me Malengreau<br />

-le carnet <strong>de</strong> vaccination <strong>de</strong> la fièvre jaune<br />

-un formulaire à remplir qu’ils vous remettront<br />

-92 (pour 3 mois) ou 184 euros (pour 6 mois) en liqui<strong>de</strong><br />

-une copie <strong>de</strong>s billets d’avion<br />

-une procuration si vous ne pouvez pas vous y rendre, pour permettre à votre<br />

collègue <strong>de</strong> faire <strong>de</strong>s démarches à votre place.<br />

- Vaccins : -obligatoire (valable 10 ans) = fièvre jaune, au Centre médical du ministère <strong>de</strong>s<br />

Affaires Etrangères, n°59 rue <strong>de</strong> Namur, 1000 Bruxelles. (Tèl : 02/501.35.24)<br />

-conseillés: Hép B, Hép A, rappel Tétanos, BCG, Méningocoque C, ROR, Polio<br />

(rappel/10 ans).<br />

Vous <strong>de</strong>vez prendre ren<strong>de</strong>z-vous avec le Dr Anne Vincent afin d’avoir l’autorisation <strong>de</strong> partir.<br />

Le certificat <strong>de</strong> consultation est à remettre au STAC.<br />

Faites une intra<strong>de</strong>rmoréaction avant <strong>de</strong> partir pour avoir un élément <strong>de</strong> comparaison à votre<br />

retour.<br />

- pensez à aller chez votre <strong>de</strong>ntiste, chez votre coiffeur…<br />

- dans vos bagages : - les syllabi : le Dr Henang a presque tous les syllabi <strong>de</strong> l’UCL donc ne<br />

prenez pas les vôtres. De plus il y a maintenant une bibliothèque médicale au sein <strong>de</strong> l’hôpital<br />

donc toute la documentation nécessaire est disponible. Vous pouvez prendre votre checklist<br />

<strong>de</strong> mé<strong>de</strong>cine interne.<br />

- les choses utiles : pensez à prendre <strong>de</strong>s essuies <strong>de</strong> vaisselles, un<br />

parapluie, <strong>de</strong> la musique, <strong>de</strong>s pulls, (nous avions considéré ça comme superflu et n’en avions<br />

pas pris…erreur !), <strong>de</strong> bons livres, <strong>de</strong>s biscuits et <strong>de</strong> l’eau en bouteille pour les premiers jours,<br />

une lampe <strong>de</strong> poche, un GSM,….<br />

- les ca<strong>de</strong>aux : les stylos, ballons, compendium sont bien surs très<br />

appréciés. Nous avons été contentes d'avoir avec nous quelques beaux ca<strong>de</strong>aux (dvd, parure<br />

<strong>de</strong> stylo, cravates…) pour les personnes avec qui nous avions noué plus <strong>de</strong> contact.


- faites <strong>de</strong>s photocopies <strong>de</strong> vos billets d’avion, visa, passeport.<br />

- le budget : 1000 euros est largement suffisant pour le séjour sur place<br />

(tourisme sur place compris). Pour votre information : 1000CFA : 1,5euos, 1euro : 650CFA<br />

- les bourses : - vous pouvez <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r une bourse pour le voyage à la communauté. Pour cela<br />

vous <strong>de</strong>vez avoir eu un gra<strong>de</strong> l’année avant votre voyage et constitué un dossier <strong>de</strong> bourse<br />

comprenant entre autre une lettre <strong>de</strong> motivation et un curriculum vitae. Tous les<br />

renseignements se trouvent sur le site <strong>de</strong> l’UCL.<br />

http://www.md.ucl.ac.be/<strong>stage</strong>s/pvd/bangwa.htm<br />

- nous espérons bien évi<strong>de</strong>mment que vous poursuivrez notre projet<br />

d’entrai<strong>de</strong> avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong> nos sponsors…. ;<br />

Pendant le voyage :<br />

- Attention à l’arrivée à l’aéroport <strong>de</strong> Douala, il n’y a aucune taxe à payer. En revanche pour<br />

le départ du <strong>Cameroun</strong>, vous <strong>de</strong>vrez payer une taxe obligatoire <strong>de</strong> 10000CFA par personne.<br />

Les photocopies : nous vous conseillons <strong>de</strong> faire certifier vos photocopies <strong>de</strong> visa et passeport<br />

à la préfecture <strong>de</strong> Bangangté. Le timbre fiscal coûte 1000CFA et l’apposition <strong>de</strong>s tampons est<br />

gratuite.<br />

- le logement : nous étions logées dans une partie <strong>de</strong> la maison du Dr Henang pour un loyer <strong>de</strong><br />

75 euros par mois. Nous disposions d’une chambre, d’une douche (avec eau chau<strong>de</strong>), d’un<br />

WC, d’une salle <strong>de</strong> séjour et d’une cuisine avec frigo<br />

- eau : nous faisions bouillir l’eau puis la filtrions et enfin mettions un micropur. N’oubliez<br />

pas cependant d’acheter quelques bouteilles pour les premiers jours.<br />

- Moyens <strong>de</strong> communication : - nous avons pris notre gsm et avons acheté une carte orange. Il<br />

existe <strong>de</strong>ux réseaux au <strong>Cameroun</strong> : MTN et Orange. Le réseau orange est mieux capté à<br />

<strong>Bangwa</strong>. La carte coûte : 2500 CFA Le gsm est indispensable pour être appelé pour les gar<strong>de</strong>s<br />

mais également parce que le bip est une institution au <strong>Cameroun</strong> pour dire bonjour, au revoir,<br />

bonne nuit…vos proches peuvent aussi vous envoyer <strong>de</strong>s sms ou vous téléphoner (via skype<br />

par exemple)<br />

- comptez environ un mois pour recevoir une lettre à<br />

l’adresse <strong>de</strong> l’hôpital.<br />

- il n'y a pas Internet à <strong>Bangwa</strong>. Nous allions à Bafoussam<br />

un week-end sur <strong>de</strong>ux pour envoyer nos mails. Il y a également Internet à Bangangté mais le<br />

réseau est plus lent.<br />

- Nous étions <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> 7 jours sur 7, 24h sur 24 une semaine sur <strong>de</strong>ux. Ce sont <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s<br />

appelables.<br />

- Quelques idées <strong>de</strong> prix : un régime <strong>de</strong> 5 bananes = 50 CFA, +/- 10 bananes 100 CFA ; un<br />

régime <strong>de</strong> plantains = 1000 CFA (à voir fonction <strong>de</strong> la taille) ; un ananas = 500 à 800 CFA ; 8<br />

mangues = 200 CFA en saison (Mai) ; 4-5 oranges (sont vertes mais mûres) = 100 CFA ; une<br />

pastèque = 250 à 500 CFA ; une papaye = 50 à 150 CFA ; une toute petite pomme = 300<br />

CFA ; 3-4 tomates = 100 CFA (le petit tas) ; 5-6 tomates = 150 CFA (le gros tas) ; oignons<br />

(un tas= 3 gros oignons) = 200 CFA ; un avocat = 25 à 50 CFA ; un yaourt sucré = 250 CFA ;<br />

un yaourt aux fruits = 300 CFA ; un plateau <strong>de</strong> 30 œufs = 1300 CFA ; un œuf = 50 CFA ; une<br />

baguette = 150 CFA ; un pain <strong>de</strong> mie (appelé “ gâteau ”) = 200 CFA ; beignets 50/25/10 CFA<br />

en fonction <strong>de</strong> leur taille.<br />

- pendant nos week end <strong>de</strong> libre nous avons découvert <strong>de</strong> pays :<br />

-Bafoussam : son usine <strong>de</strong> café, les chutes <strong>de</strong> le metchié, le lac baleng<br />

-Bangangté : l’université <strong>de</strong>s montagnes (UDM)<br />

-Foumban : le palais du sultan, le marché artisanal<br />

-Bafang : l’église et l’école catholique<br />

-Douala : le marché aux fleurs, le marché artisanal, …


-Yaoundé : la cathédrale, les universités, l’avenue du 20 mai, le Score<br />

(supermarché à l’Européenne)…<br />

-Mbandjok : Sossucam (usine <strong>de</strong> sucre <strong>de</strong> canne)<br />

-Ngaoundéré : la maison du Lamidat<br />

-Maroua : marché artisanal<br />

-Waza : réserve natutelle (éléphants, girafes, phacochères…)<br />

-Kribi : le refuge <strong>de</strong> tous les expat’ : plage <strong>de</strong> sable blanc et cocotiers<br />

-Limbé : plage <strong>de</strong> sable noir, le mont <strong>Cameroun</strong>, le jardin médicinal…<br />

- quelques idées <strong>de</strong> prix <strong>de</strong> voyage :<br />

-Douala- <strong>Bangwa</strong> : 2500CFA<br />

-Yaoundé- <strong>Bangwa</strong> : 2000 CFA<br />

-Buéa- Bafoussam : 3000 CFA<br />

-Yaoundé- Kribi : 3000 CFA<br />

-Bafoussam- <strong>Bangwa</strong> : 600CFA<br />

-Bangangté- <strong>Bangwa</strong> : 300CFA<br />

-Bafoussam- Foumban : 1500 CFA<br />

-Ngaoundéré- Maroua : 7000 CFA<br />

-Yaoundé- Ngaoundéré : en train, il y a trois classes : la première en train<br />

couchette (25000 CFA), la <strong>de</strong>uxième assise(13000 FCFA), la troisième assise avec<br />

beaucoup <strong>de</strong> bruit (11000FCFA).<br />

Après le voyage :<br />

- rapport : vous <strong>de</strong>vez rédiger un rapport <strong>de</strong> <strong>stage</strong>. Nous vous conseillons <strong>de</strong> le commencer là<br />

bas pour ne pas <strong>de</strong>voir le faire au retour.<br />

- Carnet <strong>de</strong> <strong>stage</strong> : ce <strong>stage</strong> est noté donc n’oubliez pas <strong>de</strong> faire remplir vos feuilles <strong>de</strong><br />

cotation par le Dr HENANG et les rendre au stag et une photocopie à Mme Malengreau.<br />

- Santé : nous vous conseillons <strong>de</strong> faire une intra<strong>de</strong>rmoréaction au retour car vous êtes très<br />

exposé à la tuberculose. Vous pouvez également faire une prise <strong>de</strong> sang (HIV, Hépatites…)<br />

- Bourse : pour la bourse, vous <strong>de</strong>vez envoyer votre rapport <strong>de</strong> <strong>stage</strong> dans les trois mois ainsi<br />

que les talons <strong>de</strong> billets d’avions et les preuves <strong>de</strong> paiement.<br />

- Vous serez convié à témoigner <strong>de</strong> votre expérience aux années suivantes

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