Yacouba KONATE - Art africain contemporain ... - AICA international
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DAKAR – ART, MINORITES, MAJORITES<br />
JUILLET 2003<br />
ART AFRICAIN CONTEMPORAIN : ESPACES DE JEUX DE<br />
MINORITES.<br />
<strong>Yacouba</strong> Konaté<br />
Dans l’exercice de sa souveraineté politique et économique sur le monde, l’Occident a déployé<br />
sa « raison du plus fort », sans faire de concession aux cultures des pays colonisés. La colonisation<br />
intervient ainsi comme l’interruption brutale de cultures au sens anthropologiques du terme.<br />
Sommés de revoir les contenus de sa mémoire et de revoir ses modèles de vie au miroir de<br />
l‘Occident, les peuples dominés n’avaient qu’une alternative : s’assimiler à la culture dominante,<br />
et passer pour évolué ; ou demeurer dans la culture de base soumise à caducité, et passer pour<br />
indigène. Prise au jeu de la modernisation, l’Afrique clivée en ses frontières néo-coloniales<br />
exposant des réalités sociopolitiques nationales hétérogènes, est massifiée dans les<br />
représentations qui la projettent une et indivisible. Paris, Londres, New York seront capitales du<br />
monde et hauts lieux de la prise de conscience de soi de chacun de ceux qui prétendent compter<br />
aux yeux du monde. Renvoyés à une historicité extérieure, les artistes d’Afrique sont<br />
régulièrement soumis à des jugements de valeurs fondés sur des références historiques qu’ils sont<br />
supposés savoir et assumer. A les ignorer, ils font figure d’ignorants et d’incultes. A les assumer,<br />
ils se surchargent d’une histoire qui n’est pas la leur et qui accroît la faille entre leurs créations et<br />
leur base sociale de référence. Que faire pour être à jour sans renoncer à être un foyer<br />
d’énonciations singulières en phase avec l’histoire du continent ?<br />
Le propos de cette brève analyse consiste à instruire l’inscription de l’art <strong>contemporain</strong><br />
<strong>africain</strong> dans le système mondial comme une opération de mise en minorité de la culture <strong>africain</strong>e<br />
en général et de l’art <strong>contemporain</strong> en particulier. La fascination pour le modèle culturel<br />
occidental et le néo-primitivisme sont des formes de cette mise à minorité. Le défi pour l’artiste<br />
<strong>africain</strong> <strong>contemporain</strong> pourrait consister à, de l’intérieur, déjouer les formalismes de ces règles du<br />
jeu.<br />
1. Minorités et majorités. Au miroir de l’Occident.<br />
Les majorités ne sont pas de pures essences éternelles. Elles se font et se défont. Chaque<br />
saison, les politiciens en administrent la preuve dans leurs stratégies de rupture et de<br />
recomposition d’alliances. La majorité n’est pas réductible à un fait comptable : les majorités<br />
arithmétiques ne font pas nécessairement majorité politique. Représentant au moins 75 % des<br />
populations <strong>africain</strong>es, les jeunes de moins de 26 ans, n’exercent pas pour autant l’effectivité du<br />
pouvoir politique. Plus nombreuses que les hommes mais soumises et brimées, les femmes<br />
représentent également une majorité reléguée. Aussi le statut de mineur se définit-il surtout dans<br />
le rapport au pouvoir. Est mineur celui qui n’a pas accès au pouvoir et en particulier celui qui<br />
n’exerce pas le pouvoir sur lui-même et sur les autres. Au plan de l’art actuel, il n’est pas exagéré<br />
de dire que l’Afrique n’exerce pas de pouvoir sur elle-même. Le pouvoir de se montrer par<br />
exemple, lui échappe. Cet accès limité à l’image de soi s’adosse à une situation de pénurie<br />
caractérisée par l’inadaptation des politiques culturelles, le déficit d’espaces d’expression<br />
artistique, le déficit d’opérateurs culturels, la mise entre parenthèse de la poétique du groupe qui<br />
donna une partie de son énergie au classicisme de l’expression artistique précoloniale.<br />
La modernisation de ce patrimoine correspond à une période de structuration économique<br />
tournant autour de la problématique du marché. Les écoles d’art, les centres culturels de la<br />
coopération <strong>international</strong>e, et quelques galeries, mettront en forme la demande d’un art pour<br />
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appartements et maisons bourgeoises. Les normes de cette demande seront soumises à une<br />
révision violente lorsque des expositions <strong>international</strong>es dites d’art <strong>contemporain</strong> commenceront à<br />
exposer et vendre les cercueils décorés du Ghanéen Kwéi, les iconographies des cases de<br />
divination du Bénin reproduites par Cyrien Tokoudagba, etc. A l’instar des cubistes subjugués<br />
par les formes des objets collectionnés dans les musées ethnologiques, les commissaires qui dès la<br />
chute du mur de Berlin, esthétisent des « objets usuels » en Afrique, appliquent de nouveaux<br />
codes qui provoquent une rupture dans la notion de beauté.<br />
Pour avoir été un puissant levier de ce nouveau courant, l’exposition Les Magiciens de la terre<br />
(Paris, 1989) qui n’était pas consacrée exclusivement aux artistes <strong>africain</strong>s, mais qui a inscrit<br />
dans son catalogue, une vingtaine d’artistes de ce nouveau style, apparaît comme l’une des<br />
premières grandes expositions d’art <strong>contemporain</strong> <strong>africain</strong>. Sous ce rapport, elle passe pour être<br />
l’un des événements fondateurs de l’histoire de l’art <strong>contemporain</strong> en Afrique quoiqu’elle n’ait<br />
jamais été montrée en Afrique, même pas dans ses composantes <strong>africain</strong>es. Conçue par Okwui<br />
Enwezor, The Short Century (Munich, New-York, Chicago, 2001-2002) est l’une des plus grandes<br />
manifestations de toute l’histoire de l’art <strong>contemporain</strong> d’Afrique. Elle n’a pas été davantage<br />
montrée en Afrique. Au moins aussi ambitieuse que les précédentes, Africa Remix (2004-2006) est<br />
la dernière en date de ces giga-expositions sur l’art <strong>africain</strong>. Jusqu’à ce jour, aucune date<br />
<strong>africain</strong>e n’est annoncée à son sujet. Tant et si bien qu’on pourrait convenir que l’art <strong>africain</strong><br />
<strong>contemporain</strong> a tendance à installer un clivage dans l’histoire de l’art, entre les populations<br />
<strong>africain</strong>es de référence et les publics réels qui eux sont en Occident. De ce point de vue, les<br />
manifestations qui comme la biennale de Dakar, sont conçues en Afrique et montrées en Afrique,<br />
acquièrent une portée singulière.<br />
Tout se passe comme si les reflets objectifs ou déformés qui sont rapportés à l’Afrique, étaient<br />
destinés aux populations des pays du Nord dont ils nourrissent les imaginaires. Ces reflets<br />
participent de la construction imaginaire de l’Afrique qu’ils hantent comme des moignons sans<br />
souche qui ne trouveront jamais une place dans la chair rouge de son sol. Sous-représentée dans<br />
les instances de décisions, quasi absente des rencontres professionnelles, son art a beau se<br />
prétendre <strong>contemporain</strong>, il est reversé du côté de l’anthropologie. A Paris, on ouvre plus<br />
facilement le musée des <strong>Art</strong>s océaniques ou le musée Dapper à ses artistes que le Centre<br />
Pompidou. A Berlin, on lui réserve un abonnement à la Maison des Cultures des Peuples de<br />
Berlin, mais aucune attache dans les nombreux musées d’art <strong>contemporain</strong> de la ville. Mineur<br />
parce que sous curatelle, mineur parce que pas suffisamment représenté, mineur parce que<br />
pauvre, l’art <strong>contemporain</strong> <strong>africain</strong> porte des manques majeurs, qui sanctionnent une histoire<br />
heurtée.<br />
2. La production de la minorité.<br />
Sur commande de marchands d’art tenant boutique dans les marchés et les villages<br />
artisanaux, des artistes se consacrent à ne pas décevoir l’attente des touristes et des<br />
collectionneurs. Ils fabriquent des objets qui intègrent un système dont la chaîne des agents<br />
connecte les villages d’Afrique et les marchands d’art dit tribal du monde entier. Ces objets d’art<br />
soumis à un anonymat systématique furent des trophées et des titres de gloire pour leurs<br />
propriétaires qui, à l’instar des esclavagistes donnant leur nom à leurs nègres, les firent entrer<br />
dans les salles d’expositions au titre de biens personnels. Là où l’on voit que la mise en minorité<br />
des arts dits premiers s’accommode de l’oubli de l’être de l’artiste, pour autant qu’elle affiche le<br />
nom du sujet de droit qu’est le collectionneur. Le voile de méprise ou d’ignorance jeté sur le nom<br />
et le visage de l’autre, ne rend que plus lumineuse la figure et le rôle de l’intellectuel et de<br />
l’artiste dans la société occidentale.<br />
Après le temps des aventuriers pilleurs et marchands, vint celui des Pygmalion de passage.<br />
Le filet de leur regard projettera sur la scène, des créateurs d’un nouveau type. A la différence des<br />
chasseurs de trésors anciens, ils se montrèrent plutôt curieux de l’actualité de la créativité. Ils la<br />
stimulent comme Romain Desfossés à Léopoldville, Pierre Lods à Brazzaville dès les années 1950.<br />
Ou simplement ils la reconnaissent, la valident, ce qui parfois signifie qu’ils la décrètent au grand<br />
bonheur de personnalités qui deviennent parfois d’authentiques créateurs. Entre les animateurs<br />
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du marché des arts dits premiers et les élus du nouveau système, de nombreux artistes cherchent<br />
à comprendre les règles du jeu. Certains en arrivent à penser qu’il n’y a rien à comprendre mais<br />
tout à savoir : savoir ce que sont les critères dits internationaux qui formatent la création<br />
<strong>contemporain</strong>e et savoir les appliquer à défaut de les comprendre. Beaucoup ne rêvent que d’une<br />
chose : partir ; être là où ça se passe…<br />
Pour Gauguin et surtout pour les artistes du groupe Die Brucke, ça se passait ailleurs, loin de<br />
l’Europe. L’Océanie et l’Afrique offrent la référence à une pureté originelle à même de revigorer la<br />
vielle Europe. Le mouvement ne s’arrête pas au début du XX e. Aujourd’hui encore, à l’instar de<br />
Miguel Barcelo, des artistes effectuent des séjours de travail en Afrique pour faire leur plein de<br />
couleurs, d’énergies et de matières. Pour les Africains, le Cap, c’est l’Europe qui elle-même se veut<br />
« capitaine du monde », dira Jacques Derrida. Elle ne se voit plus selon son propre regard mais<br />
selon les vérités dont le regard du Capitaine l’a tracée. Elle est aliénée. L’aliénation est un<br />
processus comportant au moins quatre opérations : le travail de l’homme, son objectivation dans<br />
la matière, le dessaisissement, le retournement du produit contre le producteur. L’autoflagellation,<br />
à ne pas confondre avec l’autocritique, participe de cette logique du retournement où<br />
le sujet se trouve subjugué par les produits de son propre travail.<br />
La fascination pour les modèles importés conduit à dédaigner les productions locales, et à<br />
survaloriser les événements qui se tiennent en Occident. Or les institutions européennes les plus<br />
réceptives à l’art <strong>africain</strong> <strong>contemporain</strong>, restent les musées peu ou prou ethnologiques. La volonté<br />
de déboucher sur le marché amène certains à confier leurs destins à des pseudo galeristes qui les<br />
exposent sur les places de marché, à même le sol, ou dans le meilleur des cas dans des<br />
appartements exigus. Ce n’est pas tant la taille de l’appartement qui fait problème que la<br />
démarche générale du négociant en art qui, après de longs marchandages, achète des tableaux<br />
pour les revendre exactement comme un touriste profite de ses vacances pour acheter des objets à<br />
revendre à son retour. Droits d’auteurs, droits voisins : connais pas ! Encore un mot du<br />
marchandage : l’art mineur est réputé comme un art qui n’affiche pas de prix ou qui affiche des<br />
prix qu’il faut systématiquement revoir à la baisse. Il n’est jamais à la hausse mais toujours à la<br />
baisse. Une baisse drastique car, disent certains acheteurs, les artistes finissent toujours par<br />
accepter les offres qu’ils jugeaient inacceptables au début des tractations. Et cependant, tous ceux<br />
qui ont connu la gêne et l’indigence savent que la pauvreté active une baisse des seuils de dignité<br />
et donc des exigences humaines. Et quand un artiste qui a les moyens de refuser les<br />
marchandages, se montrera inflexible, on le trouvera prétentieux ou arrogant. Dans la même<br />
logique de la misère, n’importe quelle résidence d’artiste ou atelier en Europe, à n’importe quelles<br />
conditions, semble préférable à un autre quel qu’il soit en Afrique.<br />
La réalité de la misère ou tout simplement son postulat, développe une véritable force<br />
d’inertie. Le misérabilisme entendu comme contamination de l’idée d’Afrique par celle du<br />
dénuement total, de la mendicité, de la débrouillardise, passe pour être la théorie esthétique de<br />
l’Afrique. De ce point de vue, aux antipodes des installations vidéo numériques qui semblent se<br />
prendre pour le langage artistique de l’art et qui dominent les expositions en Occident, l’art de la<br />
récupération serait une illustration de l’esprit de débrouillardise qui caractérise la postmodernité<br />
<strong>africain</strong>e. En tant qu’il représente le versant esthétique du recyclage comme pratique<br />
de réinvention des conditions de survie dans un environnement globalement en dépression, le<br />
« récup‘art » peut être tenu pour une esthétique de la paupérisation grandissante. Le recyclage<br />
devient à la sculpture ce que l’art naïf fut à la peinture : la seule forme d’expression réputée<br />
authentiquement <strong>africain</strong>e, et en dehors de laquelle, il n’y aurait que des formes d’art qui<br />
remontent au début du XX e siècle européen. La peinture populaire est le parangon de cette forme<br />
d’art authentiquement <strong>africain</strong>, le néo-primitivisme n’en étant que des avatars. Malheureusement<br />
les succès de ce courant artistique semblent conforter massivement des formes d’expression<br />
accréditant la thèse d’une Afrique dans l’enfance de l’art : vraie quand elle reste proche de la<br />
nature, suspecte lorsqu’elle récuse le folklorisme ou l’art populaire d’inspiration naïve. Au total,<br />
on peut se demander si l’art <strong>africain</strong> <strong>contemporain</strong> sort des cadres déjà définis pour l’art classique<br />
<strong>africain</strong> : élémentaire, pauvre, relevant de sociétés sans culture artistique de pointe, son<br />
universalité cherche toujours la reconnaissance de l’Europe et de l’Occident.<br />
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3. Conjuguer sa minorité.<br />
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Sans prétendre ériger la littérature en étalon des arts plastiques, il n’est pas sans intérêt de<br />
remarquer qu’après un premier moment où les écrivains <strong>africain</strong>s s’appliquèrent de leur mieux à<br />
parler « le français champagne ou vin de Bordeaux 1 », ils en vinrent à redonner aux langues<br />
nationales toute la place qu’elles méritent dans la réinvention du roman <strong>contemporain</strong>. Ahmadou<br />
Kourouma est l’un des orfèvres de cette littérature tendue entre langue <strong>africain</strong>e et langue<br />
française, et qui fait claquer la première dans la seconde. Gilles Deleuze aurait dit qu’il assigne<br />
un devenir minoritaire à la langue française. En effet, selon Gilles Deleuze, « une littérature<br />
mineure n’est pas celle d’une langue mineure, plutôt celle qu’une minorité fait dans une langue<br />
majeure 2 ». De ce point de vue, la catégorie de mineure, qualifie une position critique du dedans,<br />
un certain engagement qui consiste à « trouver son propre point de sous-développement, son<br />
propre patois dans son tiers monde à soi, son désert à soi ». Plutôt que de récuser le naturalisme<br />
ou le primitivisme, il peut être judicieux de les revisiter pour les contextualiser. De même le<br />
recyclage n’est pas une fiction d’artiste mais un mode de survie de l’homme <strong>africain</strong> au quotidien.<br />
Aussi, reste-t-il beaucoup de chemins à parcourir, beaucoup d’allers retours à effectuer entre<br />
le réel et l’œuvre, entre un langage et un autre, une culture et une autre, pour finalement dégager<br />
« son propre point de sous-développement » ? Plutôt que d’interpréter les critères parfois<br />
normatifs de la contemporanéité, l’artiste gagne en vérité à exposer sa différance. En tranchant<br />
sa propre langue dans la langue dominante, il n’entonnera pas l’hymne <strong>international</strong> de la soit<br />
disant contemporanéité. Il l’interprétera et partant reprendra contact avec la langue et la culture.<br />
Il n’articulera plus seulement un langage, il parlera une langue et il développera des figures.<br />
Lorsqu’un mandingue qui ne sait de l’Anglais, rien que quelques mots indispensables pour<br />
manger et retrouver son hôtel, s’avise d’écrire un poème ou un livre en Anglais, il lui faut<br />
beaucoup de génie pour que de cette situation extrême, surgisse une œuvre. Plus porteur en<br />
revanche, semble-t-il, sera la démarche qui consistera à jouer en déséquilibre sur les horizons<br />
d’attentes, pour les retourner, les connecter avec des régimes d’expressivités diversifiées, au fil de<br />
recherches où la finesse du questionnement passe le mur de soi.<br />
Le risque de dévoiement est d’autant plus réel que les écoles d’art où les étudiants pourraient<br />
articuler une relève conséquente de l’historicité de la contemporanéité de l’art, restent obsolètes<br />
et sans moyens. Beckman disait : « la seule chose dont nous disposons c’est la réalité de nos rêves<br />
dans les images. » Que l’Afrique prenne garde à ne pas rêver selon les images des autres !<br />
1 Amadou Hampaté Bâ.- L’étrange destin de Wangrin , Paris : Ed. Stock, Collection 10/18, 1972.<br />
2 Gilles Deleuze et Félix Guattari.- Kafka. Pour une littérature mineure, Paris : Ed. de Minuit, 1975), p. 29.<br />
© <strong>AICA</strong> Press et l’auteur<br />
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