Notre publication nationale (janvier 2012) - CGT-Éduc'action ...
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Retraités<br />
8<br />
Mon réveil sonne, les informations<br />
m’annoncent, à jeun, que je suis<br />
coupable, après 40 ans au service<br />
de la Nation, en tant que fonctionnaire<br />
d’Etat, enseignante et retraitée<br />
aujourd’hui, de laisser à mes<br />
petits enfants et à tous les enfants<br />
de la Nation une dette de 25 000 €<br />
chacun.<br />
Je suis donc responsable d’avoir<br />
ruiné la France et je suis condamnée<br />
à porter la responsabilité pour<br />
tous, de rendre obligatoire qu’ils<br />
s’affranchissent de cette dette.<br />
La sentence est terrible... Je bondis<br />
sur le bord de mon lit, je griffe mes<br />
draps et la rage me prend.<br />
Je hurle dans ma chambre !<br />
Pas question pour le "journaliste économique<br />
radiophonique" de faire le<br />
point sur les grandes familles de l’oligarchie<br />
financière à laquelle appartient<br />
la classe dirigeante d’aujourd’hui, et responsables<br />
de la crise actuelle.<br />
Non, pas question, car :<br />
• Elles savent gérer, elles ont la culture<br />
des mathématiques capitalistes !<br />
• Elles n’ont pas de revenus outranciers<br />
provenant du produit du travail des autres<br />
et ne font pas partie du syndicat patronal,<br />
le MEDEF ; elles n’ont pas à leur tête<br />
Madame Parisot : "La vie, la santé,<br />
l’amour sont précaires, pourquoi le travail<br />
échapperait-il à cette loi ?".<br />
• Elles n’ont pas la technique pour s’exonérer<br />
de payer des impôts à la hauteur de<br />
leurs revenus, et ne bénéficient pas du<br />
bouclier fiscal qui prive, chaque année, la<br />
Nation des 600 000 000 d’euros.<br />
• Elles ne font pas partie de dynasties<br />
familiales où l’entre-soi prédomine.<br />
• Elles ne sont pas cyniques et ne taxent<br />
pas les indemnités versées aux accidentés<br />
du travail.<br />
• Elles ne poursuivent pas leur objectif de<br />
détruire l’emploi public dont 16 000 à<br />
l’Éducation <strong>nationale</strong> en 2011 et 14 000<br />
en <strong>2012</strong>.<br />
• Elles ne délocalisent pas les entreprises<br />
et n’ont pas, depuis 30 ans, participé à la<br />
désindustrialisation de la France.<br />
• Durant toute cette période, elles n’ont<br />
donc pas supprimé 2 000 000 d’emplois<br />
industriels, pariant que le processus technologique<br />
allait mettre fin au processus<br />
industriel.<br />
PEF 116 - <strong>janvier</strong> <strong>2012</strong><br />
Alarme !<br />
• Elles n’engrangent pas des dividendes<br />
exorbitants au détriment de l’augmentation<br />
des salaires, elles ne parlent<br />
pas de "mérite", "ordre", "sécurité",<br />
"tradition" et ne tentent pas de<br />
réduire, voire de supprimer, le droit<br />
de grève.<br />
• Elles ne pénalisent pas les travailleurs<br />
qui tombent malade.<br />
• Elles ne disposent pas des salariés pour<br />
les faire travailler, à temps "plaint", à<br />
temps partiel, à temps discontinu, à zéro<br />
temps, à temps de chien...<br />
• Elles ne rêvent pas de nous faire travailler<br />
jusqu’à 70 ans et ne s’attaqueront pas à la<br />
Sécurité Sociale dès les élections passées.<br />
• Elles ne sont pas responsables d’une<br />
future civilisation "caddy" où, tous les<br />
dimanches, les familles viendront se rencontrer<br />
dans les centres commerciaux<br />
pour passer un bout de temps ensemble.<br />
• Elles ne refusent pas les augmentations<br />
de salaires et ne sont donc pas confrontées<br />
à leurs employés qui stoppent le travail<br />
pour obtenir de quoi améliorer leur<br />
pouvoir d’achat.<br />
• Elles ne combattent pas les 35 h et ne<br />
remettent pas en cause une conception<br />
réaliste du partage et du développement<br />
des solidarités pour tendre vers un système<br />
plus égalitaire.<br />
• Du reste, vous le savez... elles ne parient<br />
pas sur les bourses pour gagner plus<br />
encore, au contraire elles parient sur le<br />
travail !<br />
• Elles n’ont pas plein d’amis, les banquiers,<br />
par exemple, ne fréquentent pas les ors de la<br />
République.<br />
Les agences de notation ne sont pas des<br />
astrologues qui prédisent l’avenir de chaque<br />
pays et n’ont appris que trois lettres<br />
de l’alphabet... ABC. Ces agences ne met-<br />
UUnn sseeuull hhoommmmee,, cceellaa nnee ssee rreemmaarrqquuee<br />
ppaass.. DDeess mmiilllliieerrss dd’’hhoommmmeess<br />
ççaa pprreenndd ll’’aalllluurree dd’’uunn ccoommbbaatt..<br />
tent pas des techniciens de la finance à la<br />
tête des pays, comme la Grèce et l’Italie,<br />
faisant fi de la démocratie.<br />
Aujourd’hui, aucun projet n’envisage de<br />
faire noter les professeurs par le seul chef<br />
d’établissement. Cela ne ressemble en<br />
rien aux méthodes managériales du privé.<br />
L’évolution des carrières ne se fera donc<br />
pas au mérite, ni au détriment de la liberté<br />
pédagogique Ce projet n’engage pas<br />
l’École dans la soumission aux groupes<br />
de pression locaux, ni dans la soumission<br />
aux exigences de l’idéologie dominante.<br />
Ce projet ne s’appelle pas ECLAIR et n’a<br />
pas déjà été expérimenté. S’il doit être<br />
maintenu, il ne signifie pas la destruction,<br />
pure et simple, du statut de fonctionnaire<br />
des enseignants.<br />
Je suis enragée et je veux vous communiquer<br />
ma rage. Pas très syndical diront certains,<br />
dommage ! Politique, certainement,<br />
mais en "les" dénonçant, je rappelle la<br />
relation privilégiée qu’ils ont avec le Roi.<br />
À qui veulent-ils donner satisfaction<br />
sinon à eux mêmes !<br />
On veut nous faire croire que tout est flou,<br />
mais non ce n’est pas flou, c’est au<br />
contraire très précis.<br />
Moi responsable, vous responsables,<br />
nos enfants débiteurs ?<br />
Je réponds NON !<br />
Dans nos écoles, nos collèges, nos lycées,<br />
actifs et retraités, il faut mener une lutte<br />
syndicale sans merci pour maintenir nos<br />
emplois, exiger que nos salaires soient<br />
réévalués.<br />
Dénonçons ces familles puissantes, arrogantes,<br />
les compagnies d’assurances, les<br />
banques, les fonds de pension, ces classes<br />
dirigeantes responsables de nos situations<br />
au travail et dans la vie de tous les jours.<br />
Nous sommes plus nombreux que<br />
cette classe dominante,<br />
ils sont une poignée,<br />
nous sommes une armée,<br />
sachons nous renforcer,<br />
nous mobiliser pour les faire<br />
reculer !<br />
Anne-Marie Martin-Carmagnac