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86<br />

observer MAKSUTOV MK 18015 BOSMA, UN TÉLESCOPE POUR LA LUNE<br />

Maksutov MK 18015 Bosma<br />

Un té<strong>le</strong>scope pour<br />

Des réglages optiques stab<strong>le</strong>s <strong>et</strong> de bel<strong>le</strong>s performances<br />

sur <strong>le</strong>s planètes pour un prix très compétitif, tels sont <strong>le</strong>s atouts<br />

de ce té<strong>le</strong>scope fabriqué en Chine. Le Maksutov MK 18015 Bosma<br />

s’adresse aux férus d’observations planétaires.<br />

Jean-Luc Dauvergne<br />

Caractéristiques<br />

techniques<br />

Maksutov<br />

MK 18015 Bosma<br />

Diamètre : 150 mm<br />

Foca<strong>le</strong> : 1 800 mm<br />

Rapport<br />

foca<strong>le</strong>/diamètre : 12<br />

Obstruction : 38 %<br />

Magnitude limite : 13<br />

Poids total : 21,5 kg<br />

(dont tube optique 6,5 kg,<br />

monture 10,5 kg<br />

<strong>et</strong> contrepoids 4,5 kg)<br />

Accessoires fournis :<br />

renvoi coudé, oculaire<br />

Kellner 9 <strong>et</strong> 25 mm,<br />

câb<strong>le</strong> d’alimentation<br />

allume-cigare<br />

Prix : 1 445 €<br />

(tube seul : 675 € ;<br />

monture, 830 €)<br />

La monture al<strong>le</strong>mande EQ5<br />

est correctement<br />

dimensionnée pour<br />

supporter un Maksutov<br />

de 150 mm. Sa charge limite<br />

se situant aux a<strong>le</strong>ntours<br />

de 9 kg, il est possib<strong>le</strong><br />

d’ajouter sur <strong>le</strong> tube optique<br />

des accessoires lourds,<br />

comme un pare-buée,<br />

un ref<strong>le</strong>x numérique ou<br />

une tête binoculaire.<br />

<strong>Ciel</strong> & <strong>Espace</strong> > Avril 2007<br />

Première approche<br />

Simp<strong>le</strong> <strong>et</strong> efficace<br />

><br />

Le té<strong>le</strong>scope de 150 mm proposé par<br />

M42 Optic offre un ensemb<strong>le</strong> compact<br />

<strong>et</strong> bon marché. À l’heure de la mondialisation,<br />

<strong>le</strong> secr<strong>et</strong> d’un prix de vente attractif<br />

repose souvent sur une production en<br />

Asie, ici chez <strong>le</strong> chinois Bosma. Autre signe<br />

des temps : M42 Optic diffuse son matériel<br />

uniquement sur Intern<strong>et</strong> (1) .<br />

Le couplage d’un Maksutov sur une monture<br />

équatoria<strong>le</strong> al<strong>le</strong>mande constitue une<br />

combinaison sans originalité mais éprouvée.<br />

L’intérêt de la formu<strong>le</strong> Maksutov est doub<strong>le</strong> :<br />

<strong>le</strong>s éléments optiques sont simp<strong>le</strong>s à fabriquer,<br />

ce qui augmente <strong>le</strong>s chances d’avoir<br />

une optique de qualité ; <strong>le</strong>s réglages optiques<br />

sont stab<strong>le</strong>s, un facteur important pour<br />

<strong>le</strong> débutant ou l’observateur occasionnel.<br />

Côté monture, il s’agit d’une copie de la<br />

robuste Great Polaris, du japonais Vixen.<br />

M42 innove en introduisant sur cel<strong>le</strong>-ci un<br />

système de pointage automatique Go-To.<br />

C<strong>et</strong>te nouveauté est d’autant plus intéressante<br />

que <strong>le</strong> kit Go-To (la raqu<strong>et</strong>te de<br />

commande <strong>et</strong> <strong>le</strong>s deux moteurs pour 492 €)<br />

peut être ach<strong>et</strong>é séparément pour moderniser<br />

une monture de type Great Polaris,<br />

Super Polaris ou EQ5.<br />

Tube optique<br />

Une finition soignée<br />

><br />

Sur ce tube blanc, l’utilisation du<br />

métal prédomine, ce qui est a priori<br />

un gage de qualité. Mais aussi de poids…<br />

Avec ses 6,5 kg, il se montre aussi lourd<br />

qu’un Schmidt-Cassegrain de 200 mm !<br />

À cela s’ajoute <strong>le</strong> fait que <strong>le</strong> ménisque<br />

de verre sur <strong>le</strong>s Maksutov est bien plus<br />

épais (<strong>et</strong> donc plus lourd) qu’une lame<br />

de Schmidt. Songez au passage que <strong>le</strong><br />

ménisque, placé en bout de tube, est souvent<br />

suj<strong>et</strong> au dépôt de rosée (voire de<br />

givre). Un pare-buée se révé<strong>le</strong>ra donc un<br />

accessoire indispensab<strong>le</strong> à ce té<strong>le</strong>scope.


la Lune<br />

Les pièces mécaniques sont usinées avec<br />

précision. Le système de mise au point est<br />

<strong>le</strong> même que celui des Schmidt-Cassegrain :<br />

une vis pousse <strong>le</strong> baril<strong>le</strong>t du miroir primaire<br />

afin de <strong>le</strong> faire coulisser <strong>le</strong> long d’un baff<strong>le</strong><br />

central. Généra<strong>le</strong>ment, il en résulte un shifting<br />

(2) gênant lors de la mise au point. Sur<br />

certains instruments, <strong>le</strong> décalage du miroir<br />

est tel qu’il influe sur l’alignement optique.<br />

Ici, il n’y en a pas du tout !<br />

Le porte-oculaire se trouve juste a côté<br />

du système de mise au point. Il se dévisse<br />

pour accéder à un pas de vis de 42 mm,<br />

qui perm<strong>et</strong> de fixer n’importe quel ref<strong>le</strong>x<br />

numérique via une bague T2 (idéa<strong>le</strong><br />

pour réaliser des images de la Lune, par<br />

exemp<strong>le</strong>). On regr<strong>et</strong>tera cependant que<br />

son coulant soit seu<strong>le</strong>ment de 31,75 mm.<br />

Une sortie en 50,8 mm donnerait accès à<br />

une plus vaste gamme d’oculaires. Côté<br />

oculaire, justement, ceux fournis sont bas<br />

de gamme. Le 25 mm perm<strong>et</strong> de faire ses<br />

premières armes avec un champ de vision<br />

limité. Le 9 mm, quant à lui, doit être remplacé<br />

car sa qualité optique dégrade notab<strong>le</strong>ment<br />

<strong>le</strong>s images. En revanche, <strong>le</strong> renvoi<br />

coudé s’est montré satisfaisant.<br />

Les Maksutov délivrent des<br />

images fines sur un grand champ.<br />

Une qualité intéressante pour<br />

la photo lunaire. Ci-dessous,<br />

une mosaïque réalisée avec une<br />

caméra vidéo de 800 000 pixels,<br />

montée au foyer de l’instrument.<br />

À droite, une portion à 100 %<br />

du fichier initial comptant plus de<br />

14 millions de pixels !<br />

Enfin, <strong>le</strong> chercheur 8 × 50, de construction<br />

soignée, délivre des images fines<br />

<strong>et</strong> contrastées jusqu’en bord de champ.<br />

Lors de la première utilisation, nous avons<br />

été amenés à rég<strong>le</strong>r sa mise au point.<br />

À l’instar de beaucoup de chercheurs,<br />

cel<strong>le</strong>-ci se fait en vissant ou dévissant<br />

l’objectif <strong>et</strong> sa bague de blocage, qui<br />

assure un réglage stab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> temps.<br />

Monture Un clone<br />

de Great Polaris<br />

><br />

La monture EQ5 est un clone de la<br />

Great Polaris de Vixen. La similitude<br />

de c<strong>et</strong>te version bon marché avec l’origina<strong>le</strong><br />

est frappante. Pour autant, son ramage<br />

se rapporte-t-il à son plumage ?<br />

D’emblée, nous avons noté une amélioration<br />

agréab<strong>le</strong> : <strong>le</strong> viseur polaire est éclairé<br />

avec une <strong>le</strong>d rouge, semblab<strong>le</strong> à cel<strong>le</strong>s utilisées<br />

pour <strong>le</strong>s oculaires guides. Autre point<br />

positif : <strong>le</strong> trépied est d’une conception plus<br />

robuste que celui d’une Great Polaris. Mais<br />

la grande surprise est l’introduction d’un<br />

système de pointage automatique (Go-To).<br />

La raqu<strong>et</strong>te de commande est de concep-<br />

Photos J.-L.Dauvergne<br />

<strong>test</strong><br />

tion classique, avec un écran d’affichage<br />

un peu plus large qu’à l’accoutumée. La<br />

navigation dans <strong>le</strong>s menus est assez intuitive.<br />

Tant mieux, car la documentation sur<br />

<strong>le</strong> Go-To est sommaire <strong>et</strong> en anglais. Une<br />

remarque : l’ergonomie de la raqu<strong>et</strong>te est<br />

perfectib<strong>le</strong>. Le bouton “Stop” est vraiment<br />

mal placé, au milieu des flèches actionnant<br />

<strong>le</strong>s moteurs. À tel point que nous l’avons<br />

enfoncé plusieurs fois par mégarde…<br />

Lors de notre <strong>test</strong>, la mise en route s’est<br />

faite sans difficulté. Le premier essai, mené<br />

sur un prototype, n’a pourtant pas été p<strong>le</strong>inement<br />

concluant en raison de grandes<br />

imprécisions dans <strong>le</strong> pointage <strong>et</strong> <strong>le</strong> suivi.<br />

Le second essai, avec une nouvel<strong>le</strong> motorisation,<br />

a été davantage conforme à nos<br />

attentes. Après avoir soigneusement initialisé<br />

la monture sur trois étoi<strong>le</strong>s, la précision<br />

de pointage est de l’ordre de 0,5°. C’est suffisant<br />

pour voir apparaître l’obj<strong>et</strong> cherché<br />

dans <strong>le</strong> champ d’un oculaire de 25 mm. Des<br />

essais réalisés avec un Maksutov de 200 mm<br />

de même marque (voir encadré p. 88) ont<br />

montré qu’avec un poids de 10,5 kg, <strong>le</strong> pointage<br />

est moins précis <strong>et</strong> exige un équilibrage<br />

soigné. C<strong>et</strong>te charge atteint <strong>le</strong>s limites de la<br />

monture, ce qui est conforme aux 8 à 10 kg<br />

annoncés par <strong>le</strong>s constructeurs.<br />

La raqu<strong>et</strong>te de commande<br />

Go-To offre une bonne<br />

lisibilité avec son écran<br />

disposant de 8 lignes<br />

d’affichage. On regr<strong>et</strong>tera<br />

en revanche que la touche<br />

“stop” soit au milieu des<br />

flèches de déplacement.<br />

On risque d’arrêter<br />

<strong>le</strong> suivi par inadvertance.<br />

Planètes Un domaine<br />

de prédi<strong>le</strong>ction<br />

><br />

Les Maksutov jouissent d’une solide<br />

réputation pour l’observation planétaire.<br />

Pourtant, dans l’absolu, c<strong>et</strong>te combinaison<br />

n’est pas supérieure à une autre.<br />

L’obstruction due au miroir secondaire est<br />

aussi importante, voire supérieure, à cel<strong>le</strong><br />

d’un Schmidt-Cassegrain (38 %). Mais la<br />

grande différence de c<strong>et</strong>te formu<strong>le</strong> optique<br />

tient au fait qu’el<strong>le</strong> atteint ses meil<strong>le</strong>ures<br />

performances sur un champ plus large<br />

qu’un Schmidt-Cassegrain. En outre, une<br />

fois l’alignement optique effectué, celui-ci<br />

est durab<strong>le</strong> dans <strong>le</strong> temps. Sur <strong>le</strong> terrain,<br />

c’est un atout : quand l’atmosphère est trop<br />

agitée, il est diffici<strong>le</strong> de pousser un alignement<br />

optique jusqu’à la perfection. Ainsi,<br />

<strong>Ciel</strong> & <strong>Espace</strong> > Avril 2007 87


88<br />

observer<br />

MAKSUTOV MK 18015 BOSMA, UN TÉLESCOPE POUR LA LUNE<br />

Un 200 mm très attendu<br />

ces instruments s’avèrent davantage “toutterrain”<br />

que <strong>le</strong>s Schmidt-Cassegrain ou <strong>le</strong>s<br />

Newton, très ouverts.<br />

L’instrument est pratique à rég<strong>le</strong>r car <strong>le</strong>s<br />

vis de collimation (trois paires de “poussantes-tirantes”)<br />

qui agissent sur <strong>le</strong> miroir<br />

primaire se situent à l’arrière du tube, près<br />

du porte-oculaire. Avec une foca<strong>le</strong> assez<br />

longue (rapport F/D de 12), ce Maksutov<br />

se montre séduisant pour <strong>le</strong>s amateurs<br />

de planètes, car il est aisé d’atteindre un<br />

grossissement confortab<strong>le</strong>. Sur la Lune, <strong>le</strong>s<br />

images sont fines <strong>et</strong> contrastées à 200 ×. En<br />

portant <strong>le</strong> grossissement à 375 ×, l’image<br />

reste agréab<strong>le</strong>, mais la baisse de contraste<br />

est sensib<strong>le</strong>. Les observations <strong>le</strong>s plus<br />

confortab<strong>le</strong>s se font autour de 300 ×.<br />

La qualité optique est à la hauteur pour<br />

observer <strong>le</strong>s planètes <strong>et</strong> la Lune. On<br />

regr<strong>et</strong>tera néanmoins que l’obstruction du<br />

miroir secondaire soit si importante (38 %)<br />

sur une formu<strong>le</strong> qui autorisait à la limiter<br />

à 30 %. Même avec un alignement parfait,<br />

la diffusion de lumière reste sensib<strong>le</strong>.<br />

Enfin, avec un champ parfaitement corrigé<br />

sur une large surface, c<strong>et</strong>te formu<strong>le</strong><br />

optique est des plus adaptées à l’imagerie<br />

lunaire. Nous avons ainsi pu réaliser une<br />

vaste mosaïque de la Lune en plaçant une<br />

caméra vidéo au foyer. Le fichier final fait<br />

près de 4 000 pixels de hauteur ! De quoi<br />

réaliser des posters de grande qualité !<br />

<strong>Ciel</strong> & <strong>Espace</strong> > Avril 2007<br />

L’observation d’une<br />

étoi<strong>le</strong> au microscope<br />

montre une bonne<br />

concentration de<br />

l’énergie lumineuse<br />

dans la tache<br />

centra<strong>le</strong> <strong>et</strong> une<br />

légère aberration<br />

en trois points.<br />

><br />

L’arrivée sur <strong>le</strong> marché d’un Maksutov<br />

de 200 mm à un prix inférieur de moitié<br />

à celui de la concurrence (1 895 € <strong>le</strong> tube<br />

seul) est une p<strong>et</strong>ite révolution. Le poids du<br />

tube, 10,5 kg, reste modéré pour un tel<br />

instrument, <strong>et</strong> son obstruction de 34 % est<br />

en progrès par rapport au 150 mm. Les <strong>test</strong>s<br />

effectués sur l’étoi<strong>le</strong> artificiel<strong>le</strong> montrent<br />

une optique correcte. On note néanmoins<br />

une aberration de sphéricité sensib<strong>le</strong>, <strong>et</strong> une<br />

légère contrainte optique en trois points. La<br />

collimation d’origine s’avère satisfaisante :<br />

sur Saturne, <strong>le</strong>s images sont agréab<strong>le</strong>s<br />

à 375 × <strong>et</strong> la division de Cassini est<br />

parfaitement visib<strong>le</strong>, ainsi que l’ombre de la<br />

planète sur <strong>le</strong>s anneaux (10 jours seu<strong>le</strong>ment<br />

après l’opposition.) Ce té<strong>le</strong>scope s’avère des<br />

plus intéressants pour qui veut s’affranchir<br />

des réglages optiques. Néanmoins, son prix<br />

de vente reste supérieur à celui d’un<br />

Schmidt-Cassegrain de même diamètre.<br />

Photos J.-L.Dauvergne<br />

<strong>Ciel</strong> profond<br />

Une foca<strong>le</strong> pénalisante<br />

><br />

Revers de la médail<strong>le</strong> : si la longue<br />

foca<strong>le</strong> est un atout pour <strong>le</strong>s planètes,<br />

el<strong>le</strong> est pénalisante en ciel profond.<br />

L’oculaire de 25 mm fournit une pupil<strong>le</strong><br />

de sortie de 2 mm — au lieu des 5 à 6 mm<br />

recommandés pour l’observation des obj<strong>et</strong>s<br />

faib<strong>le</strong>s. Pour bien faire, il faudrait disposer<br />

d’un oculaire de plus de 60 mm de foca<strong>le</strong>, ce<br />

qui n’existe pas sur <strong>le</strong> marché du matériel<br />

neuf. À défaut, l’utilisateur féru de nébu-<br />

1<br />

2<br />

3<br />

<strong>le</strong>uses <strong>et</strong> de galaxies optera pour une foca<strong>le</strong><br />

plus courante de 40 mm. Le grossissement<br />

de base de 72 ×, accessib<strong>le</strong> avec l’oculaire<br />

de 25 mm, reste toutefois intéressant pour<br />

<strong>le</strong>s obj<strong>et</strong>s de Messier <strong>le</strong>s plus brillants, tels<br />

<strong>le</strong>s amas globulaires ou <strong>le</strong>s nébu<strong>le</strong>uses planétaires.<br />

La nébu<strong>le</strong>use de la Lyre (M57),<br />

observée sous <strong>le</strong> ciel pur du Queyras, est<br />

parfaitement visib<strong>le</strong> en vision directe, mais<br />

reste un peu sombre. Une observation prolongée<br />

perm<strong>et</strong> de deviner quelques inhomogénéités<br />

<strong>le</strong> long de l’anneau de gaz.<br />

Côté imagerie, la précision limitée du suivi<br />

de la monture est pénalisante. Des temps de<br />

pose de quelques secondes sont un maximum<br />

à ne pas dépasser. Nous avons néanmoins<br />

fait des essais avec une autre monture<br />

pour évaluer <strong>le</strong>s performances intrinsèques<br />

de l’optique. Les clichés manquent de luminosité<br />

en raison d’une ouverture modeste,<br />

mais <strong>le</strong>s étoi<strong>le</strong>s sont fines sur tout <strong>le</strong> champ.<br />

Le défaut de luminosité peut être compensé<br />

avec un détecteur sensib<strong>le</strong>, comme une<br />

caméra CCD. Avec des pixels de 9 µm de<br />

côté, l’échantillonnage de 1 seconde d’arc<br />

par pixel est idéal pour réaliser des images<br />

haute résolution du ciel profond. Notons<br />

enfin que <strong>le</strong> miroir primaire mesure en<br />

réalité 152 mm. Il est donc surdimensionné<br />

de 2 mm par rapport à l’entrée du tube.<br />

C<strong>et</strong>te caractéristique perm<strong>et</strong> de couvrir un<br />

champ de p<strong>le</strong>ine lumière assez large. Des<br />

essais réalisés sur une source de lumière<br />

uniforme montrent que ce champ mesure<br />

près de 15 mm de diamètre, soit la largeur<br />

d’un capteur de ref<strong>le</strong>x numérique. ❚<br />

(1) Site Intern<strong>et</strong> www.m42optic.fr<br />

(2) Le shifting est un décalage de l’image causé par <strong>le</strong> mouvement<br />

du miroir primaire lorsque l’on touche à la mise au point.<br />

Le centre (1) <strong>et</strong> un coin (2) de l’image de M13 (3), vus à 100 %, montrent tous deux des étoi<strong>le</strong>s fines.<br />

L’amas a été photographié sous <strong>le</strong> ciel pur du Queyras, avec un temps de pose total de 6 minutes.


MESURES D’ERREUR PÉRIODIQUE<br />

L’amplitude des défauts de suivi de l’EQ5 est<br />

de ± 20”, une va<strong>le</strong>ur satisfaisante pour de<br />

l’observation visuel<strong>le</strong> <strong>et</strong> l’imagerie planétaire,<br />

mais très pénalisante en astrophotographie du<br />

ciel profond. Sur ces variations macroscopiques<br />

viennent s’ajouter d’autres oscillations plus<br />

secondes d’arc<br />

90<br />

80<br />

60<br />

40<br />

20<br />

0<br />

-20<br />

-40<br />

100 200<br />

L’image ci-contre présente <strong>le</strong> front d’onde en sortie<br />

d’instrument réalisé sur l’interféromètre de la société<br />

Amos (1) . En b<strong>le</strong>u, <strong>le</strong>s “creux” <strong>et</strong> en rouge, <strong>le</strong>s “bosses”.<br />

Les écarts extrêmes (PTV) sont de lambda/3 <strong>et</strong> <strong>le</strong>s<br />

écarts “types” (RMS) de lambda/18 (2) . Autrement dit,<br />

il s’agit là d’un instrument d’assez bonne qualité.<br />

Les défauts principaux sont de l’aberration de<br />

sphéricité <strong>et</strong> la présence de 5 “bosses”, sans doute<br />

liées à un léger défaut lors de l’usinage du miroir.<br />

Des mesures effectuées à 5 mm de l’axe optique<br />

donnent un résultat très semblab<strong>le</strong>, avec un PTV <strong>et</strong><br />

un RMS identiques. C’est la preuve des performances<br />

de haut niveau hors de l’axe optique.<br />

(1) Amos est une entreprise liégeoise qui réalise entre autres<br />

<strong>le</strong>s té<strong>le</strong>scopes auxiliaires du VLT.<br />

(2) Les chiffres sont donnés pour lambda = 550 nm.<br />

Nous remercions M42 Optic pour <strong>le</strong> prêt du matériel.<br />

UNE ÉTOILE À LA LOUPE<br />

D’origine, l’alignement optique était presque parfait. Une<br />

simp<strong>le</strong> r<strong>et</strong>ouche a été nécessaire. Sur notre étoi<strong>le</strong> artificiel<strong>le</strong><br />

observée au microscope, un chromatisme discr<strong>et</strong> est visib<strong>le</strong><br />

au niveau de la tache de diffraction. Ce type de défaut est<br />

courant sur <strong>le</strong>s instruments dotés d’une lame de ferm<strong>et</strong>ure<br />

ou d’un ménisque. Le premier anneau de diffraction<br />

présente un renforcement en 5 points, cohérents avec <strong>le</strong>s<br />

légers défauts de polissage constatés sur <strong>le</strong> front d’onde<br />

(lire ci-dessous). Pour autant, la concentration d’énergie<br />

dans la tache de diffraction est assez é<strong>le</strong>vée, avec un rapport<br />

de Strehl (1) de 0,915. En tenant compte de la dispersion<br />

de lumière liée à l’obstruction, ce rapport passe à 0,73, ce<br />

qui signifie qu’il n’atteint pas la limite de diffraction (0,8).<br />

Ce résultat est normal pour une obstruction de 38 %.<br />

(1) Rapport entre l’énergie mesurée dans la tache d’Airy de l’instrument<br />

<strong>test</strong>é <strong>et</strong> cel<strong>le</strong> d’un instrument parfait.<br />

MESURES SUR LE FRONT D’ONDE<br />

aléatoires d’une amplitude de l’ordre de ± 8” avec<br />

une période d’environ 20”, diffici<strong>le</strong> à corriger,<br />

même en autoguidage. On note que la courbe<br />

présente une phase relativement calme<br />

d’environ 2 minutes, mais présente un<br />

décrochage d’environ 70” toutes <strong>le</strong>s 10 minutes.<br />

Courbe d’erreur périodique<br />

300 400 500 600 700 800 900<br />

temps en secondes<br />

Front d’onde<br />

interférométrique<br />

68<br />

-126<br />

nm<br />

><br />

<strong>test</strong><br />

NOS CONCLUSIONS<br />

><br />

Ce Maksutov de 150 mm est un<br />

tube de qualité. Son optique est<br />

réalisée avec précision mais <strong>le</strong> choix<br />

du design en limite <strong>le</strong>s performances.<br />

Toutefois, il perm<strong>et</strong> de bonnes<br />

observations visuel<strong>le</strong>s <strong>et</strong><br />

photographiques de la Lune <strong>et</strong> des<br />

planètes. La monture EQ5, quant à el<strong>le</strong>,<br />

est une copie de la Great Polaris, sans<br />

en atteindre <strong>le</strong>s qualités mécaniques.<br />

El<strong>le</strong> innove pourtant avec un système<br />

Go-To adaptab<strong>le</strong> sur une autre monture<br />

de type Vixen. L’ensemb<strong>le</strong> peut séduire<br />

<strong>le</strong> débutant. L’observateur expérimenté<br />

sera plus intéressé par <strong>le</strong> tube optique,<br />

qu’il instal<strong>le</strong>ra sur une autre monture.<br />

Notations<br />

Qualité optique<br />

Mécanique de la monture<br />

Mécanique du tube<br />

Finitions<br />

Observation visuel<strong>le</strong><br />

Imagerie planétaire<br />

Imagerie du ciel profond<br />

Rapport qualité/prix<br />

Nous avons aimé<br />

un système Go-To adaptab<strong>le</strong><br />

sur d’autres montures<br />

un chercheur précis <strong>et</strong> lumineux<br />

<strong>le</strong>s qualités optiques <strong>et</strong> mécaniques<br />

du tube<br />

Nous n’avons pas aimé<br />

la mécanique perfectib<strong>le</strong> de la monture<br />

l’ergonomie perfectib<strong>le</strong> de la raqu<strong>et</strong>te<br />

de commande<br />

LES PRÉCÉDENTS TESTS<br />

R<strong>et</strong>rouvez sur <strong>le</strong> web tous <strong>le</strong>s<br />

instrument <strong>test</strong>és dans nos pages<br />

<strong>et</strong> <strong>le</strong>s détails de la procédure d’évaluation sur :<br />

www.cie<strong>le</strong>tespace.fr/<strong>test</strong>instrument<br />

<strong>Ciel</strong> & <strong>Espace</strong> > Avril 2007 89

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