La collection espagnole s'expose - Académie de Toulouse : Mission ...
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Joan Jorda<br />
1929, San Feliu <strong>de</strong> Guixols (Espagne)<br />
Chemin vertical<br />
1990<br />
Acrylique sur toile<br />
310 x 55 cm<br />
© Adagp<br />
Cliché coul. 1995-0840-CX<br />
Jean-Luc Auriol et Alain<br />
Né d'un père professionnel du liège et d'une mère couturière, Joan Jorda émigre en janvier<br />
39 avec <strong>de</strong>s milliers <strong>de</strong> républicains espagnols. Un exil marqué par le dénuement total, les<br />
camps d'internement et d'éclatement <strong>de</strong> la cellule familiale. En 45, il se fixe définitivement à<br />
<strong>Toulouse</strong> avec sa famille.<br />
C'est à partir <strong>de</strong> 47 qu'il s'engage dans la peinture. Quasiment autodidacte, il complète sa<br />
formation à l'Ecole <strong>de</strong>s Beaux-Arts entre 54 et 57<br />
En 79, il est un <strong>de</strong>s membres fondateurs du groupe CAPT (Coordination <strong>de</strong>s Artistes<br />
Plasticiens <strong>de</strong> <strong>Toulouse</strong>) dont l'objectif est <strong>de</strong> faire découvrir l'art contemporain au grand<br />
public. Dans ce cadre, il participe à <strong>de</strong> nombreuses expositions dans l'hexagone, contribuant<br />
ainsi à la dynamique et au renforcement <strong>de</strong> l'expression artistique régionale.<br />
Sa première exposition professionnelle, en 76, marque le début d'un long<br />
engagement dans une dénonciation <strong>de</strong> la violence et <strong>de</strong>s aberrations <strong>de</strong>s<br />
pouvoirs totalitaires. « Bombar<strong>de</strong>ments » (80), « Ménines » (87), « Majas », «<br />
Corridas », « Egorgeurs » (98) autant <strong>de</strong> thèmes qui vont jalonner sa vie d'artiste<br />
où violence, déchirement et souffrance sont omniprésents.<br />
« Je dois reconnaître une probité à la peinture, elle résiste impitoyablement à ceux qui n'en sont pas<br />
dignes » : Telle est l'exigence terrible du peintre : luci<strong>de</strong> et perdu à la fois dans les dimensions d'un<br />
combat sans cesse renouvelé entre l'homme, la matière et le discours qu'ils entretiennent. Resterait à<br />
définir l'objet <strong>de</strong> l'affrontement -tant il est vrai que la peinture, plus que les mots, la syntaxe ou les<br />
phrases- diffuse sans doute idées et sentiments dans la profusion démultipliée <strong>de</strong>s lectures possibles,<br />
ce que Jorda s'attache à réguler, en renonçant chaque jour à « l'acceptable pour risquer mieux » :<br />
faire en sorte que chaque tableau « soit le plus intemporel et inépuisable possible », « lieu <strong>de</strong> réflexion<br />
».<br />
Le 2 décembre 2005, la cinémathèque a diffusé le film Le Voyage <strong>de</strong> Joan Jorda 6 : Depuis 1939 et la<br />
défaite <strong>de</strong> la République, il n’était pas retourné en Espagne. En 2000 l'artiste est invité par la<br />
Generalidad <strong>de</strong> Catalogne à exposer son œuvre et revient sur les traces <strong>de</strong> son exil. C’est cet<br />
itinéraire, entre joie et douleur, passé et présent, entre la France et la Catalogne, entre <strong>Toulouse</strong> et<br />
Barcelone, que le réalisateur José Jornet a suivi.<br />
© Adagp<br />
Cliché coul. 1995-0912-CX<br />
Francisco Artigas<br />
Robert Llimós<br />
1943, Barcelone (Espagne)<br />
Gallo rojo (coq rouge)<br />
mars 1983<br />
Acrylique sur toile<br />
168 x 183 cm<br />
Quel rapprochement incongru et glaçant ! L'artiste crée une relation bien<br />
inquiétante, prenant appui sur une orthogonalité accentuant toute la rai<strong>de</strong>ur et<br />
le côté mortifère <strong>de</strong> la scène. <strong>La</strong> composition, équilibrée, basée sur la symétrie,<br />
jouant <strong>de</strong> l'opposition entre verticalité et horizontalité, impose son statisme. Le<br />
seul élément dynamique est introduit par la vivacité <strong>de</strong>s couleurs, par leur dissonance chromatique :<br />
en effet, <strong>de</strong>ux plans, celui <strong>de</strong> la table et celui du personnage, imposent leurs couleurs criar<strong>de</strong>s sur un<br />
ténébreux fond monochrome.<br />
L'aspect figé, accentué par la posture étriquée <strong>de</strong> l'adolescente, conduit à se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r qui a bien pu<br />
tuer le coq, lui qui, paradoxalement, est nanti d'une cambrure assez éloignée <strong>de</strong> la rigidité<br />
6 2000, France, 52 min, Couleurs<br />
Réalisation José Jornet, Production <strong>La</strong>pilli Films / Les films <strong>de</strong> la castagne<br />
SERVICE EDUCATIF – LES ABATTOIRS - 2008<br />
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