Infections sur prothèses articulaires : conditions du diagnostic et ...
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Société Française de Rhumatologie<br />
Les Publications sélectionnées<br />
Revue <strong>du</strong> Rhumatisme 73 (2006) 337-344<br />
<strong>Infections</strong> <strong>sur</strong> <strong>prothèses</strong> <strong>articulaires</strong> : <strong>conditions</strong> <strong>du</strong> <strong>diagnostic</strong> <strong>et</strong> t raitement<br />
Jean-Marc Ziza *, Valérie Zeller, Nicole Desplaces, Patrick Mamoudy<br />
* Auteur correspondant.<br />
Adresse e-mail : jmziza@hopital-dcss.org (J.-M. Ziza).<br />
Unité de traitement des infections ostéo<strong>articulaires</strong>, groupe hospi talier Diaconesses-Croix-Saint-Simon,<br />
hôpital de la Croix-Saint-Simon, 125, rue d’Avron, 75020 Paris, Fr ance<br />
Reçu le 14 octobre 2005 ; accepté le 4 février 2006<br />
Disponible <strong>sur</strong> intern<strong>et</strong> le 03 mars 2006<br />
Mots clés : No<strong>du</strong>lite rhumatoïde ; Polyarthrite rhumatoïde ; Nod ule sous-cutané ; Vascularite<br />
Keywords: Rheumatoid no<strong>du</strong>losis; Rheumatoid arthritis; Rheumatoid no<strong>du</strong>les ; Vasculitis<br />
1. Intro<strong>du</strong>ction<br />
Le succès d’une prothèse articulaire, après échec d’un traitement médical rhumatologique, semble maintenant évident à tous qu’il<br />
s’agisse d’une prothèse de hanche ou de genou, les plus communé ment mises en place. Ainsi, environ 100 000 <strong>prothèses</strong> par an sont<br />
implantées en France dans une hanche <strong>et</strong> 50 000 dans un genou. Ces chi ffres vont vraisemblablement augmenter en raison <strong>du</strong><br />
vieillissement de la population <strong>et</strong> d’une certaine banalisation de c<strong>et</strong> te intervention dans une population plus jeune. Pourtant, malgré<br />
l’amélioration des procé<strong>du</strong>res d’antibioprophylaxie <strong>et</strong> de lut te contre les infections nosocomiales, le risque pour un patient de voir<br />
s’infecter sa prothèse reste encore trop important : moins de 1 % pour la hanche ou l’épaule <strong>et</strong> moins de 2 % pour le genou, articulation<br />
plus superficielle [1]. Il est probable que ces chiffres soient sous-é valués. L’infection d’une prothèse constitue pour un patient souvent<br />
âgé un drame à l’origine d’une morbidité difficilement acceptable pour un acte à visée fonctionnelle <strong>et</strong> parfois d’un risque de mortalité en<br />
cas d’atteinte aiguë (septicémie). Pour la société, le coût <strong>du</strong> traitement est majeur car, se conjuguent interventions <strong>et</strong> hos pitalisations<br />
souvent itératives, antibiothérapies de longue <strong>du</strong>rée, arrêts de travail <strong>et</strong> séquelles sévères pour les plus jeunes. Une tell e infection risque<br />
de <strong>sur</strong>venir tout au long de la vie <strong>du</strong> malade. Le <strong>diagnostic</strong> est trop sou vent méconnu, source de r<strong>et</strong>ards thérapeutiques préjudiciables.<br />
Le traitement reste mal codifié car les patients sont très hété rogènes <strong>et</strong> nous ne disposons pas d’études prospectives <strong>et</strong> rando misées. Les<br />
critères de <strong>diagnostic</strong> d’une infection <strong>sur</strong> prothèse <strong>et</strong> les form es cliniques observées sont eux-mêmes discutés <strong>et</strong> varient selon les<br />
équipes. Un certain nombre de principes semble cependant se dégage r, au premier rang desquels la nécessité d’un <strong>diagnostic</strong> pré coce <strong>et</strong><br />
d’une prise en charge spécialisée, gage <strong>du</strong> succès thérape utique, parallèlement aux me<strong>sur</strong>es préventives.<br />
2. Physiopathologie<br />
Sa connaissance est indispensable pour comprendre les <strong>conditions</strong> <strong>du</strong> diag nostic <strong>et</strong> <strong>du</strong> traitement. Quel que soit le mode de<br />
contamination de la prothèse, direct pendant l’intervention, par c ontiguïté à partir des tissus voisins ou secondairement par voie<br />
hématogène (ou lymphatique), les micro-organismes initient la co lonisation de la prothèse par un mécanisme d’adhésion bacté rienne que<br />
favorise le corps étranger prothétique. Celui-ci entraîne une r é<strong>du</strong>ction des défenses immunitaires locorégionales : diminution <strong>du</strong><br />
chimiotactisme, de la phagocytose <strong>et</strong> de l’activité bactéricide des polynucléaires neutrophiles <strong>et</strong> des macrophages. Les bactéries<br />
rencontrent localement au contact de la prothèse un environnement fav orable à leur développement même en cas de faible inoculum. De<br />
plus, grâce à leur adhésine, ces bactéries (en particulier le staphylocoque doré) possèdent une grande affinité pour les tissus vivants <strong>et</strong><br />
inertes. Ces bactéries synthétisent parallèlement un biofilm ( ou slime) constitué d’exopolysaccharides, à l’intérieur <strong>du</strong>quel elles se<br />
développent. Mais leur métabolisme y est ralenti en raison de cond itions nutritives médiocres. Enchâssées dans une matrice polymérique,<br />
elles s’organisent en colonies hétérogènes dont la croissanc e est très ralentie dans un milieu pauvre en substances nutritives comme le<br />
glucose. Elles sont alors protégées de l’environnement extér ieur (défenses immunitaires de l’hôte, agents antibiotiques <strong>et</strong> antiinfectieux).<br />
À partir d’une certaine densité microbienne se pr o<strong>du</strong>it une libération de molécules de signalisation intercellulaire qui vont<br />
activer des gènes eux-mêmes impliqués dans la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> bio film (quorum sensing) [1,2]. Le biofilm qui adhère au matériel<br />
prothétique, relargue de façon intermittente en <strong>sur</strong>face les micro- organismes. Cela perm<strong>et</strong> l’extension de la colonisation <strong>du</strong> matériel. Les<br />
germes sont capables de coloniser le matériel inerte prothétique o u les tissus voisins <strong>et</strong> d’y <strong>sur</strong>vivre de façon ralentie pendant de<br />
nombreuses années. Ils sont parfois réactivés par un traumatism e ou une intervention. On comprend ainsi schématiquement que le<br />
traitement d’une infection <strong>sur</strong> prothèse doit être précoce si on veut espérer détruire le matériel infectant par antibiothé rapie avant que<br />
ne s’organise le biofilm protecteur. Lorsque celui-ci s’est consti tué, malheureusement assez tôt, l’antibiothérapie ne sera pa s ou peu<br />
opérante <strong>et</strong> la guérison bactériologique ne pourra s’envisage r qu’après ablation <strong>du</strong> matériel prothétique <strong>et</strong> excision des tissus avoisinants<br />
infectés.<br />
3. Germes responsables d’infection <strong>sur</strong> prothèse articulaire (Tabl eau 1)<br />
Il s’agit dans la majorité des cas de staphylocoques, parmi lesque ls les staphylocoques à coagulase négative (dit staphylocoques blancs)<br />
sont majoritaires. Une résistance à l’oxacilline des staphyloco ques est observée dans près de la moitié des cas (données p ersonnelles).
Plus inquiétant encore, est l’apparition de souches de sensibilité diminuée aux glycopeptides (vancomycine, teicoplanine). Il faut<br />
également noter la présence dans environ 10 % des cas de germes an aérobies peu pathogènes en l’absence de matériel étranger<br />
(Propionibacterium acnes <strong>sur</strong>tout, Peptostreptococcus plus rarement), e t souvent considérés comme des contaminants. L’infection est<br />
plurimicrobienne chez environ 11 % des patients.<br />
Tsukayama 1996 (PTH) [3]<br />
Tsukayama 1999 (PTH)<br />
[4]<br />
<strong>Infections</strong> monomicrobiennes - - 86<br />
Cocci Gram positif 74 95 74<br />
S. aureus 22 35 25<br />
Staphylocoques à coagulase négative 38 38 23<br />
Streptocoques–Entérocoques 13,5 22 9<br />
Anaérobies (P. acnes, Peptostreptococcus…) 8 - 16<br />
Bacilles à Gram négatif 14 3 10<br />
Entérobactéries 11 2 6<br />
Pseudomonas aeruginosa 3 1 2<br />
Autres - - 2<br />
Mycobacterium tuberculosis - - 2<br />
<strong>Infections</strong> plurimicrobiennes - - 11<br />
Prélèvements stériles - - 3<br />
PTH : prothèse totale de hanche ; PTG : prothèse totale de genou.<br />
4. Conditions <strong>du</strong> <strong>diagnostic</strong><br />
Desplaces 2002 (PTH, PTG)<br />
[5]<br />
De nombreuses classifications des infections <strong>sur</strong> <strong>prothèses</strong> ont été proposées. Certaines sont fondées <strong>sur</strong> le mode supposé d’ino culation :<br />
per- ou périopératoire par contamination directe ou secondaire en période postopératoire, souvent tardivement, par contamination<br />
hématogène le plus souvent à partir d’un foyer à distance . D’autres se fondent <strong>sur</strong> la date également présumée de la c ontamination de la<br />
prothèse ; postopératoire immédiate ou r<strong>et</strong>ardée. Mais ces cl assifications souvent théoriques ne recoupent pas les tableaux cliniques<br />
observés en pratique <strong>et</strong> ne perm<strong>et</strong>tent pas de proposer des recommandat ions thérapeutiques concrètes <strong>et</strong> pratiques. Or, celles-ci<br />
doivent, en particulier, répondre à la question fondamentale qui e st de déterminer s’il faut ou non changer la prothèse. C’est pour c<strong>et</strong>te<br />
raison pragmatique que nous adoptons la description de Tsukayama <strong>et</strong> al. [3,4,6], ou celle de Garvin [7] définissant ainsi quatre modes<br />
de présentation clinique d’infection <strong>sur</strong> prothèse qui correspon dent à quatre modes de prise en charge thérapeutique (Tableau 2) . Ce<br />
sont :<br />
● l’infection postopératoire précoce (se manifestant moins d’ un mois après l’intervention) ;<br />
● l’infection chronique (se manifestant plus d’un mois après l’ intervention) ;<br />
● en général tardive, l’infection aiguë hématogène ;<br />
● <strong>et</strong> un quatrième tableau clinique moins connu <strong>et</strong> souvent négligé , l’infection d’une prothèse que l’on pensait descellée p our des<br />
raisons mécaniques, mais dont les prélèvements bactériologiq ues peropératoires systématiques réalisés en nombre (lors d e son<br />
remplacement) s’avèrent être positifs ou si la ponction pré opératoire, parfois systématiquement réalisée, est positive. Il n’y a pas<br />
de différence selon qu’il s’agisse d’une hanche ou d’un g enou.<br />
Tableau 2<br />
Proposition de classification des infections <strong>sur</strong> prothèse d’aprè s Tsukayama [3]<br />
lnfection postopératoire précoce : précoce, elle se manifeste moins d’un mois après l’intervent ion<br />
lnfection chronique : r<strong>et</strong>ardée, elle se manifeste plus d’un mois après l’intervent ion<br />
lnfection aiguë hématogène : en général tardive dans un contexte bactériémique<br />
Infection méconnue : révélée par la positivité des prélèvements bactéri ologiques peropératoires lors de la<br />
reprise d’une prothèse descellée considérée comme aseptiq ue.<br />
4.1. L’infection postopératoire précoce<br />
L’infection postopératoire précoce débute dans les suites im médiates de la chirurgie (moins d’un mois) : le tableau est parf ois typique<br />
caractérisé par de la fièvre, des frissons, une cicatrice infla mmatoire, une articulation douloureuse <strong>et</strong> un écoulement purulent. Mais<br />
parfois l’infection ne se tra<strong>du</strong>it que par un train fébrile persist ant, un hématome <strong>du</strong>rable, une cicatrice qui ne se referme pas, un<br />
écoulement persistant que le chirurgien néglige ou qualifie à t ort d’infection « superficielle », un syndrome inflammatoire bi ologique<br />
<strong>du</strong>rable ; enfin une douleur articulaire persistante. Les germes en cause sont souvent des micro-organismes virulents comme<br />
Staphylococcus aureus <strong>et</strong> des bacilles à Gram négatif.<br />
4.2. L’infection chronique tardive <strong>sur</strong>vient plus d’un mois<br />
après l’intervention<br />
L’inoculation de la prothèse a pu se pro<strong>du</strong>ire en peropératoire par l’intro<strong>du</strong>ction directe de bactéries cutanées peu virulentes<br />
(staphylocoques à coagulase négative, P. acnes par exemple…) ou par inoculation hématogène à partir d’une porte d’entr ée passée<br />
inaperçue. Le <strong>diagnostic</strong> est parfois évident en présence d’u ne fistule siégeant à proximité d’une articulation prothé sée douloureuse,<br />
chaude <strong>et</strong> inflammatoire avec un syndrome inflammatoire biologique. Mais parfois c’est le tableau d’une prothèse « qui n’a jamais été<br />
bien », d’une boiterie inexpliquée, d’un orifice de fistule siégeant à distance <strong>et</strong> considéré comme une lésion cutané e. Le tableau<br />
biologique faussement ras<strong>sur</strong>ant (VS <strong>et</strong> CRP normales) r<strong>et</strong>arde le diagno stic qui est fait par les examens tels que la scintigraphie osseuse
qui témoigne <strong>du</strong> dysfonctionnement prothétique <strong>et</strong> <strong>sur</strong>tout grâce à la ponction–arthrographie avec examen bactériologique <strong>du</strong> liqu ide<br />
articulaire qui perm<strong>et</strong> le plus souvent à la fois de prouver le descel lement, l’infection, <strong>et</strong> d’identifier le germe en cause.<br />
4.3. L’infection (aiguë) « hématogène »<br />
L’infection (aiguë) « hématogène » caractérise l’ infection aiguë de la prothèse lors d’une bactériémie ou d’une septicémie. Le germe en<br />
cause est souvent un S. aureus, un streptocoque β-hémolytique ou une entérobactérie. Le <strong>diagnostic</strong> d’infectio n de la prothèse est<br />
parfois méconnu car le patient est souvent pris en charge en milieu m édical dans un contexte septicémique parfois préoccupant mais où<br />
l’on néglige une douleur parfois modérée de la prothèse. L’antibiothérapie efficace pour traiter une pyélonéphrite ou une pneumopathie<br />
bactérienne sera insuffisante pour éradiquer une infection de la p rothèse qui nécessiterait comme nous le reverrons une excision<br />
chirurgicale des tissus infectés <strong>et</strong> une reprise de la prothèse en urgence suivie d’une longue antibiothérapie adaptée. Il existe une porte<br />
d’entrée qui doit être recherchée activement <strong>et</strong> faire l’o bj<strong>et</strong> de prélèvements bactériologiques : cutané, urinaire, di gestive, dentaire ou<br />
pulmonaire. Le <strong>diagnostic</strong> d’une infection de prothèse au cours d’ une septicémie repose <strong>sur</strong> la ponction articulaire qui doit être<br />
systématique en cas de douleur de la prothèse.<br />
4.4. Infection méconnue<br />
La quatrième forme clinique correspond à la mise en évidence d’ une bactérie dans plusieurs prélèvements peropératoires effe ctués<br />
systématiquement lors d’un changement de prothèse dont le desce llement avait été considéré comme mécanique <strong>et</strong> non septiq ue. Les<br />
prélèvements bactériologiques peropératoires devraient êt re systématiques lors de tout remplacement prothétique même si l’on pense<br />
que le descellement n’est pas septique. C<strong>et</strong>te forme clinique souvent méconnue représente 11 % de la série de Tsukayama [3] ; elle<br />
correspond à la pratique de notre groupe. Cinq prélèvements doi vent être réalisés <strong>sur</strong> des sites différents lors <strong>du</strong> remplace ment de toute<br />
prothèse, que l’on considérera comme « étant infectée » si au moins deux d’entre eux sont positifs au même germe. C<strong>et</strong> te forme clinique<br />
rend sans doute compte des interventions itératives de <strong>prothèses</strong> q ui se descellent précocement <strong>et</strong> fréquemment sans infection évidente.<br />
5. Diagnostic de l’infection de prothèse<br />
S’il est souvent évident qu’une prothèse est infectée en cas de fièvre, de syndrome inflammatoire, de douleur majeure <strong>et</strong> de fi stule, il est<br />
parfois des cas où aucun des paramètres classiques de l’infecti on n’est positif. Le cas extrême étant celui d’une prothè se descellée dont<br />
on ne s’aperçoit qu’elle est infectée qu’en peropérato ire grâce aux prélèvements systématiques. Pour l’instant le « gold standard » reste<br />
la réalisation des multiples prélèvements peropératoires. Et encore faut-il savoir dans certains cas critiquer un prélèvement positif en<br />
dehors de tout autre signe d’infection <strong>et</strong> qualifier le germe isolé de « contaminant ».<br />
5.1. Examens biologiques<br />
L’interprétation d’une augmentation de la vitesse de sédimen tation n’est pas univoque dans la période postopératoire immé diate. La Créactive<br />
protéine serait plus sensible mais elle est également élevée en postopératoire <strong>et</strong> m<strong>et</strong> plusieurs semaines à se norm aliser. La<br />
polynucléose est souvent absente, <strong>sur</strong>tout dans les cas d’infection chronique.<br />
5.2. Examens bactériologiques<br />
La ponction articulaire de la prothèse sous asepsie stricte <strong>et</strong> sous a mplificateur de brillance perm<strong>et</strong> d’analyser le liquide articulaire : des<br />
chiffres de leucocytes supérieurs à 1700/mm3 ou un taux de neutrop hiles supérieur à 65 % auraient respectivement une sensibilité<br />
diagnostique d’infection de 94 <strong>et</strong> de 97 % <strong>et</strong> une spécificité de 88 <strong>et</strong> de 98 %. Mais cela n’est valable qu’en l’absence de mala die<br />
inflammatoire sous-jacente (comme la PR) où le <strong>diagnostic</strong> est juste ment difficile [8,9]. Elle perm<strong>et</strong> <strong>sur</strong>tout de réaliser une analyse<br />
bactériologique <strong>du</strong> liquide articulaire ou d’un pro<strong>du</strong>it de lavage– aspiration de l’articulation avec <strong>du</strong> sérum physiologique. L’art hrographie<br />
affirme le descellement <strong>et</strong> en précise sa topographie. Elle perm<strong>et</strong>, da ns notre expérience, de faire la preuve d’une infection de prothèse<br />
avant sa reprise avec une sensibilité de 83 % <strong>et</strong> une spécificité de 100 % [10]. C<strong>et</strong>te ponction que nous réalisons systématiquement<br />
avant toute reprise de prothèse a <strong>sur</strong>tout permis de poser le diagnost ic d’infection dans sept cas <strong>sur</strong> 12 au sein de 66 patients chez qui<br />
on ne suspectait pas cliniquement de <strong>sur</strong>infection <strong>du</strong> descellement, ce qu i a modifié (complètement)<br />
la stratégie de reprise de leur prothèse. Toutes les équipes n’ accordent pas à la ponction préopératoire la même valeur que notre groupe,<br />
préférant la biopsie synoviale <strong>et</strong>/ou les seuls prélèvements peropératoires. La ponction peut facilement être réalisée en salle de radiologie<br />
par un radiologue entraîné pour la hanche comme pour le genou, art iculation d’accès plus facile. Sinon elle doit être réalisé e en salle<br />
d’opération. C’est une urgence qui ne souffre aucun r<strong>et</strong>ard en c as de contexte septicémique. L’analyse bactériologique <strong>du</strong> liqui de de<br />
ponction <strong>et</strong> des lavages <strong>articulaires</strong> ou des prélèvements peropé ratoires fera l’obj<strong>et</strong> d’une mise au point spécifique. Il faut c ependant<br />
insister <strong>sur</strong> l’absolue nécessité de réaliser ces prélè vements après arrêt de toute antibiothérapie depuis au moins tr ois semaines <strong>et</strong> <strong>sur</strong> la<br />
faible valeur informative des prélèvements au siège d’une fi stule en raison <strong>du</strong> risque de colonisation par des germes d’origine cutanée.<br />
5.3. Analyse histologique<br />
L’analyse histologique des prélèvements peropératoires est r arement réalisée en routine. Pourtant elle perm<strong>et</strong>trait de faire un <strong>diagnostic</strong><br />
d’infection avec une sensibilité de plus de 80 % <strong>et</strong> une spécifi cité de plus de 90 % [9]. Il existe cependant d’importantes variations<br />
interobservateurs <strong>et</strong> chez un même malade en fonction des sites pré levés. La biopsie au Tru-Cut® perm<strong>et</strong> à certaines équipes de faire en<br />
préopératoire le <strong>diagnostic</strong> d’infection de prothèse <strong>et</strong> rempl ace la ponction simple [11].<br />
5.4. Examens radiographiques<br />
Les clichés standard peuvent apporter d’importants éléments diagnostiques en montrant des modifications chronologiques <strong>sur</strong> les clichés<br />
successifs que l’on aura soin de comparer les uns aux autres (Figs. 1 <strong>et</strong> 2). Des appositions périostées (Figs. 3 <strong>et</strong> 4) sont<br />
particulièrement évocatrices d’un sepsis. Il en est de même d’une zone évolutive d’ostéolyse (Figs. 5 <strong>et</strong> 6), d’une résorption de l’éperon<br />
de Merckel <strong>et</strong> d’un enfoncement d’une des pièces prothétiques . Aucun de ces signes n’est spécifique <strong>et</strong> tous peuvent s’observ er en cas de<br />
descellement aseptique sauf peut-être la périostite qui est partic ulièrement évocatrice d’un processus infectieux <strong>sur</strong>tout chronique. La<br />
réalisation d’une arthrographie (Fig. 6) perm<strong>et</strong> de prouver le de scellement qui sera suspect d’être septique en cas d’opacificat ion d’un<br />
traj<strong>et</strong> fistuleux. La scintigraphie au technétium en révélant un e hyperfixation pathologique lorsqu’elle persiste au-delà de la première<br />
année après la mise en place de la prothèse, ne perm<strong>et</strong> que de s uspecter le descellement mais n’apporte pas d’élément suffis ant pour
évoquer une cause septique. C’est pour cela que des techniques sci ntigraphiques utilisant d’autres traceurs telles que les leucocytes<br />
marqués au technétium ou d’autres composants ont été prop osés pour accroître la sensibilité diagnostique. Onéreuses, de réalisation<br />
longue <strong>et</strong> parfois pénible, elles n’ont jamais fait l’unanimité <strong>sur</strong> leur emploi. L’interprétation <strong>du</strong> scanner <strong>et</strong> de l’IRM est p erturbée par les<br />
artéfacts <strong>du</strong> matériel. Le TEP couplé au scanner est en cours d’ évaluation.<br />
Fig. 1. Infection PTH à Staphylococcus lug<strong>du</strong>nensis à M2. La<br />
radiographie est normale.<br />
Fig. 2. Infection PTH à S. lug<strong>du</strong>nensis trois mois plus tard (M5).<br />
Apparition d’une géode <strong>et</strong> d’appositions périostées (flè ches).
Fig. 3. Infection PTG à S. epidermidis, S. lug<strong>du</strong>nernsis <strong>et</strong><br />
Corynébactérie. Présence d’un descellement fémoral <strong>et</strong> tib ial franc <strong>et</strong><br />
d’appositions périostées fémorales (flèches).<br />
6. Traitement des infections <strong>sur</strong> prothèse articulaire<br />
Fig. 4. Infection PTH gauche à S. epidermidis. Présence d’un<br />
descellement cotyloïdien, de géodes endostées <strong>et</strong> d’appositio ns<br />
périostées fémorales (flèches). La PTH droite qui n’est pas infectée,<br />
est indemne de lésions.<br />
L’objectif de la prise en charge de ces infections est double : ér adiquer l’infection <strong>et</strong> restaurer une fonction articulaire satisfaisante. Pour<br />
parvenir à éradiquer une infection <strong>sur</strong> prothèse, l’associati on d’une identification précise <strong>du</strong> ou des germes responsables, ain si que la<br />
détermination de leur sensibilité aux antibiotiques, d’une exci sion chirurgicale rigoureuse des tissus infectés <strong>et</strong> de la totalité <strong>du</strong> matériel<br />
étranger <strong>et</strong> d’une antibiothérapie prolongée à fortes dose s est incontournable. Dans l’os infecté <strong>et</strong> en présence de maté riel étranger, la<br />
plupart des associations d’antibiotiques perdent le pouvoir bactér icide constaté in vitro dans des <strong>conditions</strong> expérimentales standardisées<br />
[12, 13]. Plus l’excision chirurgicale est radicale, plus l’antibi othérapie sera efficace.Il faut bien distinguer les infections aiguës (évoluant<br />
depuis moins d’un mois) <strong>et</strong> chroniques quelle que soit leur origine, postopératoire ou secondaire. Leur prise en charge qui doit rester<br />
médicochirurgicale est totalement différente.
Fig. 5. Infection PTG à Staphylococcus capitis <strong>et</strong> S. epidermidis.<br />
Présence d’appositions périostées fémorales, tibiales <strong>et</strong> d’un liseré<br />
sous le plateau tibial <strong>et</strong> sous la queue de la pièce tibiale. Il exist e des<br />
fragments de ciment dans le fût tibial qui peuvent être source de<br />
récidive, s’ils ne sont pas r<strong>et</strong>irés lors de l’intervention ( flèches).<br />
6.1. Le traitement chirurgical<br />
Fig. 6. Prothèse de hanche descellée : ponction arthrographie :<br />
passage périprothétique <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it de contraste autour <strong>du</strong> cotyle,<br />
associé à une poche sans doute abcédée au-dessus de l’é peron de<br />
Meckel. Notez les appositions périostées <strong>sur</strong> le fémur <strong>et</strong> les zo nes<br />
d’ostéolyse (flèches)..<br />
Il est en théorie toujours indiqué, mais peut être récusé chez des patients très âgés, fragiles ou réticents. Chez eu x le pronostic vital<br />
n’est pas forcément engagé <strong>et</strong> le risque chirurgical apparaît déraisonnable. La chirurgie des infections de prothèse est en eff <strong>et</strong> une<br />
chirurgie lourde <strong>et</strong> hémorragique pratiquée chez des patients fragi les. Dans les infections chroniques, une excision chirurgicale<br />
minutieuse avec ablation <strong>du</strong> matériel infecté doit être la rè gle. Dans les infections aiguës prises en charge précocement, un m aintien de<br />
la prothèse peut s’envisager.<br />
6.1.1. Les infections aiguës postopératoires <strong>et</strong> hématogènes (classes 1 <strong>et</strong> 3 de Tsukayama) [2,3]<br />
Les chances de guérison dépendent de la précocité de la pris e en charge qui est donc urgente. Classiquement on propose une excision–<br />
lavage, sans changement des implants réalisée à ciel ouvert en reprenant la voie d’abord précédemment utilisée. On réali se une<br />
synovectomie qui doit être large afin d’exciser toutes les ossific ations péri<strong>articulaires</strong>, les zones nécrotiques <strong>et</strong> abcédées. Des techniques<br />
arthroscopiques ont été proposées pour les <strong>prothèses</strong> de geno u mais leur efficacité est loin d’être comparable à la synov ectomie à ciel<br />
ouvert. Dans notre expérience [14] <strong>et</strong> celle de certains auteurs comme Tsukayama [2,3], on observe environ 70 % de guérison avec<br />
c<strong>et</strong>te technique lorsque l’excision–lavage a été réalisé e au cours des deux premières semaines d’évolution de l’infe ction. En revanche, audelà<br />
<strong>du</strong> premier mois, les résultats sont presque constamment mauva is. De même, si des signes radiographiques d’atteinte osseuse<br />
étaient présents au moment de la décision de l’excision–l avage (liseré périprothétique, appositions périostées, o stéolyse autour <strong>du</strong><br />
matériel) <strong>et</strong> ce, quel que soit le délai écoulé au moment de la prise en charge, les résultats sont également mauvais. En prat ique<br />
l’excision–lavage chirurgicale doit être réservée aux inf ections aiguës d’une prothèse jusqu’à la troisième sem aine après la date<br />
présumée <strong>du</strong> début de l’infection <strong>et</strong> à condition qu’il n’y ait aucun signe radiographique en faveur d’une infection plus ancienne ou plus<br />
agressive. Sinon, il vaut mieux r<strong>et</strong>irer tout le matériel.<br />
6.1.2. Les infections chroniques <strong>sur</strong> prothèse articulaire (classe 2 de Tsukayama)<br />
Elles nécessitent un changement compl<strong>et</strong> de la prothèse ou une abla tion définitive <strong>du</strong> matériel pour guérir. Leur prise en charge relève<br />
souvent des centres spécialisés multidisciplinaires <strong>et</strong> d’une ai de psychologique, <strong>et</strong> parfois psychiatrique.<br />
6.1.2.1. Les changements de prothèse en milieu septique.<br />
Ils se différencient des changements de prothèse aseptique par un certain nombre de particularités [15–17] :<br />
● la voie d’abord doit s’adapter à la ou aux voies d’abord pré cédemment utilisées. Il faut à tout prix éviter de créer une nouvelle<br />
voie d’abord qui augmenterait le risque d’une nécrose cutané e secondaire, en particulier <strong>sur</strong> le genou, articulation superficielle;<br />
● l’excision des parties molles infectées, ainsi que l’ablation d e la totalité <strong>du</strong> ciment, des corps étrangers (substitut osseux… ) <strong>et</strong> des<br />
zones osseuses séquestrées doivent être rigoureuses (Fig. 5). Elles imposent parfois des sacrifices osseux <strong>et</strong> ligamentaires plus<br />
importants que ceux d’un changement non septique ;<br />
● la prothèse doit être enlevée dans sa totalité ainsi que tou t le ciment contenu dans l’os. Mais l’ablation d’une prothès e sans
ciment, bien ancrée, peut poser des problèmes techniques difficile s. Il en est de même pour extraire un fragment de ciment situé<br />
profondément dans les diaphyses fémorale ou tibiale. Dans ces cas, il faut avoir recours à de larges fenêtres osseuses qu’il faut<br />
laisser soigneusement pédiculées pour ne pas les dévasculariser <strong>et</strong> les transformer en séquestre ;<br />
● l’appareil extenseur (ligament rotulien, rotule, tendon quadricipita l) est très souvent lésé dans les infections de prothèse de<br />
genou. La reconstruction de ces lésions est toujours difficile <strong>et</strong> les résultats rarement satisfaisants. L’intégrité de l’appar eil<br />
extenseur est pourtant la condition impérative pour obtenir un rés ultat fonctionnel correct. Sa destruction massive peut parfois<br />
justifier une amputation, <strong>sur</strong>tout s’il existe d’importants défe cts osseux <strong>et</strong> un défaut de couverture cutané rendant l’arthrodè se<br />
impossible ;<br />
● la couverture cutanée est exceptionnellement un problème au niveau de la hanche. Mais au genou qui est une articulation très<br />
superficielle, toute nécrose cutanée con<strong>du</strong>ira inévitablement à m<strong>et</strong>tre à jour la prothèse après son excision. La couverture do it<br />
donc être as<strong>sur</strong>ée. Le lambeau de jumeau interne est le plus fiable <strong>et</strong> le plus simple à réaliser, d’autres sont parfois nécessa ires.<br />
6.1.2.2. Changement de la prothèse en un temps ou changement en deux temps ?<br />
Il n’existe pas d’études randomisées démontrant la supé riorité <strong>du</strong> changement de prothèse en deux temps par rapport au cha ngement en<br />
un temps quant à la guérison de l’infection [15,16]. En revanch e, le changement prothétique en un temps donne un bien meilleur<br />
résultat fonctionnel qu’un changement de prothèse en deux temps , particulièrement au niveau <strong>du</strong> genou [14]. Nous réservons les<br />
remplacements prothétiques en un temps aux patients dont le diagnosti c bactériologique a pu être établi clairement en préopéra toire, <strong>et</strong><br />
dont l’articulation ne nécessite pas de reconstruction osseuse. Un changement en deux temps peut être préconisé chez des patients<br />
multiopérés, au long passé septique <strong>et</strong> chez qui les dégât s osseux sont tels qu’une importante reconstruction sera nécessair e, ou lorsque<br />
le <strong>diagnostic</strong> bactériologique n’est pas connu ou documenté avec certitude. Il existe hélas beaucoup de cas intermédiaires ou le « un<br />
temps » <strong>et</strong> le « deux temps » seront décidés lors de l’ intervention.<br />
6.1.2.3. Il existe des cas où la reconstruction prothétique s’a vère problématique [18].<br />
Si idéalement il est préférable de r<strong>et</strong>irer tout le matériel <strong>et</strong> de reconstruire une articulation prothésée, cela n’est pas t oujours facile en<br />
cas d’importants dégâts osseux ou ligamentaires (genou) ou si les éléments infectés sont d’accès difficile. À la ha nche, si on a pu tout<br />
r<strong>et</strong>irer, la reconstruction peut nécessiter l’utilisation de prothè ses extensives fémorales à tiges longues (parfois réalisées <strong>sur</strong> me<strong>sur</strong>e),<br />
des greffes osseuses <strong>du</strong> cotyle <strong>et</strong> <strong>du</strong> fémur <strong>et</strong> un imposant matériel d’ostéosynthèse. Mais si la repose d’une prothèse s’a vère impossible<br />
(infection non contrôlable, intervention techniquement risquée), les solutions ne sont que palliatives. La désarticulation de hanche est<br />
absolument exceptionnelle. La résection entraîne une hanche instab le (piston), douloureuse <strong>et</strong> un raccourcissement préjudiciable (7 cm).<br />
En revanche, la coaptation trochantéro-iliaque apparaît comme la m eilleure solution avec un faible raccourcissement (3 cm) d’une<br />
hanche stable <strong>et</strong> indolore as<strong>sur</strong>ant une meilleure fonction. Le genou soul ève des problèmes supplémentaires : les pertes de substances<br />
osseuses sont parfois majeures : fémur, tibia, rotule ; un appareil e xtenseur difficilement réparable entraîne une mauvaise fonction ;<br />
enfin la couverture cutanée peut s’avérer difficile nécessit ant un lambeau musculaire d’éten<strong>du</strong>e variable. Les solutions rés ident dans la<br />
pose d’une prothèse massive, dans une amputation si l’appareil extenseur est détruit ou en cas de grosse perte de substance osseuse, ou<br />
enfin dans l’arthrodèse qui nécessite toutefois un stock osseux suffisant.<br />
6.1.2.4. Traitement palliatif.<br />
Aussi, il est parfois préférable de proposer au patient un traitem ent palliatif : une excision–lavage chirurgicale associée à une<br />
antibiothérapie palliative. C<strong>et</strong>te possibilité ne perm<strong>et</strong> pas de gué rir l’infection <strong>et</strong> doit être réservée aux patients particuli èrement fragiles<br />
chez qui le remplacement prothétique serait souhaitable mais non ré alisable. La possibilité de ce choix thérapeutique est dictée par deux<br />
impératifs qui ne sont pas toujours réunis : l’identification d ’un germe sensible à une antibiothérapie active par voie orale, bien tolérée «<br />
à vie » <strong>et</strong> des <strong>conditions</strong> mécaniques : c’est-à-dire que l es pièces prothétiques ne doivent pas être descellées, ou en tout cas non<br />
douloureuses <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> descellement.<br />
6.1.3. Découverte de l’infection <strong>sur</strong> les prélèvements opé ratoires systématiques en l’absence de signe d’infection<br />
d’une prothèse descellée que l’on croyait non infectée ( classe 4 de Tsukayama)<br />
Ce cas de figure ne justifie pas une réintervention, mais une antibio thérapie adaptée de quatre semaines.<br />
6.2. Le traitement antibiotique<br />
C<strong>et</strong>te partie <strong>du</strong> traitement est traitée en détails dans le chapitre « antibiothérapie des infections OA à pyogènes ». Nous r appellerons<br />
quelques points essentiels d’une antibiothérapie qui doit être optimale. Elle doit toujours être adaptée au(x) germe(s) respo nsable(s)<br />
de l’infection, ce qui implique des prélèvements bactériolog iques valables que sont le liquide articulaire prélevé lors d’u ne ponction<br />
préopératoire, <strong>et</strong> des prélèvements multiples peropératoir es. Une antibiothérapie empirique ne peut s’envisager que lors <strong>du</strong> traitement<br />
initial d’une infection aiguë de prothèse après avoir réa lisé tous les prélèvements bactériologiques nécessaires ( ponction articulaire,<br />
hémocultures, prélèvements de la porte d’entrée). L’a ssociation d’au moins deux antibiotiques, bactéricides si possible , est indispensable<br />
au cours des premières semaines de traitement. La voie veineuse est p réconisée pendant plusieurs semaines pour la majorité des<br />
molécules, afin d’éviter des échecs thérapeutiques lié s à l’inobservance, à des problèmes de malabsorption (diarr hée, variation<br />
interindivi<strong>du</strong>elle), d’interactions médicamenteuses (fer, panseme nt gastrique…) <strong>et</strong> d’intolérance digestive (vomissements avec<br />
rifampicine, clindamycine…). C’est au cours des quatre à six s emaines postopératoires que l’efficacité <strong>du</strong> traitement conditio nne<br />
l’évolution ultérieure. L’utilisation de la voie veineuse en perfusion continue, le plus souvent par une voie centrale (seringue électrique ou<br />
diffuseur), pour les antibiotiques dont l’efficacité est liée au temps pendant lequel la concentration de l’antibiotique est supérieure à la<br />
CMI <strong>du</strong> germe (antibiotique dit temps dépendant) tels que la vancomy cine <strong>et</strong> les bêtalactamines, améliore l’efficacité <strong>du</strong> traitem ent<br />
antibiotique en as<strong>sur</strong>ant des concentrations plasmatiques <strong>et</strong> osseuses é levées <strong>et</strong> stables. Par ailleurs, ce mode d’administration simplifie<br />
leur administration, ce qui perm<strong>et</strong> un r<strong>et</strong>our au domicile plus rapide <strong>du</strong> patient dans le cadre d’une hospitalisation à domicile.<br />
L’utilisation d’une antibiothérapie locale (ciment ou billes a ux antibiotiques) doit être évitée. La <strong>sur</strong>veillance clinique e t biologique de ce<br />
traitement doit être rapprochée. Elle comprend la me<strong>sur</strong>e des conce ntrations plasmatiques des antibiotiques perm<strong>et</strong>tant d’adapter les<br />
posologies à chaque patient.<br />
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