Magazine mensuel gratuit du Nord Loire et Sillon - Le FiLON MAG
Magazine mensuel gratuit du Nord Loire et Sillon - Le FiLON MAG
Magazine mensuel gratuit du Nord Loire et Sillon - Le FiLON MAG
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
la tour à plomb de Couëron<br />
est l'une des grandes tours à plomb qui<br />
servaient autrefois à pro<strong>du</strong>ire, de manière<br />
in<strong>du</strong>strielle la grenaille de plomb destinée aux<br />
cartouches de chasse.<br />
c<strong>et</strong>te tour fait l’obj<strong>et</strong> d’un classement au<br />
titre des monuments historiques depuis le<br />
11 février 1993<br />
La tour à plomb de Coueron, construite en 1878,<br />
fait partie <strong>du</strong> patrimoine in<strong>du</strong>striel de Nantes <strong>et</strong><br />
sa région. Il faut dire qu’avec ses 70 mètres de<br />
haut, elle ne passe pas inaperçue ! Mais une tour<br />
à plomb, pour quoi faire ?<br />
le principe était simple : le plomb fon<strong>du</strong><br />
était versé <strong>du</strong> somm<strong>et</strong> de la tour à travers une<br />
grille calibrée, <strong>et</strong> des gouttel<strong>et</strong>tes de plomb<br />
tombaient <strong>et</strong> prenaient pendant leur chute une<br />
forme sphérique, avant d’atterrir dans des bacs<br />
d’eau de refroidissement. <strong>Le</strong>s billes de plomb<br />
ainsi obtenues étaient destinées aux cartouches<br />
de chasse.<br />
<strong>Le</strong>s ouvriers entamaient leur journée à 4h 30<br />
<strong>du</strong> matin, en allumant un grand feu sous une<br />
cuve métallique pouvant contenir une tonne de<br />
plomb. Ce plomb était monté jusqu'au somm<strong>et</strong><br />
de la tour sous forme de lingots ou « saumons ».<br />
A 300°C environ, le plomb fondait (en pro<strong>du</strong>isant<br />
des vapeurs nocives, dispersées par l'aération<br />
de la tour) surmonté d'une "peau" flottante<br />
d'oxydes.<br />
On pouvait alors y ajouter l'antimoine puis<br />
l’arsenic (en poudre) pour le <strong>du</strong>rcir. <strong>Le</strong> plomb<br />
était alors versé à la louche sur des tamis<br />
(passoires) correspondant au diamètre de grain<br />
souhaité.<br />
Des fenêtres <strong>et</strong> un fort courant d'air ascendant<br />
perm<strong>et</strong>taient l'évacuation de la chaleur <strong>et</strong> une<br />
aération de l'air vicié contenant les vapeurs<br />
nocives de plomb.<br />
En bas, des employées (à la main au début, puis<br />
à l'aide de machines), triaient ensuite les billes<br />
de plomb (parfois sur un miroir pour mieux<br />
distinguer d'éventuelles imperfections), les<br />
malaxaient avec <strong>du</strong> graphite dans un tonneau<br />
pour les noircir, afin de limiter leur vitesse<br />
d'oxydation (ou le risque que les billes en<br />
vieillissant s'agglomèrent entre elles dans la<br />
cartouche). <strong>Le</strong> graphite pouvant en outre jouer<br />
un rôle de lubrifiant dans le canon <strong>du</strong> fusil.<br />
Avec 350 usines <strong>et</strong> 30 000 ouvriers, la Basse<br />
<strong>Loire</strong> est à la fin <strong>du</strong> XIXe siècle un vaste bastion<br />
in<strong>du</strong>striel. A c<strong>et</strong>te époque, les fonderies<br />
Pongibaud de Couëron prennent de l'essor grâce<br />
à leur accessibilité aux navires de forts tonnages.<br />
Dans les années 1930, elles pro<strong>du</strong>isent 80% <strong>du</strong><br />
plomb <strong>du</strong> pays <strong>et</strong> emploient 1 200 personnes.<br />
Après un arrêt d'activité en 1940, la<br />
reconstruction d'après-guerre perm<strong>et</strong> à<br />
Pongibaud de relancer sa pro<strong>du</strong>ction.<br />
Mais en 1955, la concurrence entraîne son<br />
intégration à la Compagnie Française des<br />
Métaux. La Tour à plomb cesse son activité en<br />
1958.<br />
En 1964, la CFM fusionne avec les Tréfileries <strong>du</strong><br />
Havre pour donner naissance à Tréfimétaux.<br />
A partir de 1975, l'usine décline jusqu'à sa<br />
ferm<strong>et</strong>ure en 1988.<br />
9•