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CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />

DU PAYS DE LIÈGE<br />

Publiée avec l'appui<br />

du Ministère de l'Education Nationale et de la Culture<br />

60» ANNÉE<br />

PUBLICATION DE L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE LIÉGEOIS<br />

1969


CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />

DU PAYS DE LIÈGE<br />

Publiée avec l'appui<br />

du Ministère de l'Education Nationale et de la Culture<br />

60 e ANNÉE<br />

PUBLICATION DE L'INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE LIÉGEOIS<br />

1969


Secrétariat de la Chronique archéologique du Pays de Liège :<br />

Musée Curtius, 13, quai (le Maastricht, Liège (Belgique)


60 e ANNÉE JANVIER-JUIN 19<br />

CHRONIQUE ARCHÉOLOGIQUE<br />

du Pays de Liège<br />

Organe périodique de l'Institut archéologique liégeois<br />

Le Palais Curtius<br />

Introduction générale<br />

(Jean Curtius et son Palais)<br />

Liège est légitimement fière de ses musées d'archéologie<br />

et d'arts décoratifs : le Musée Curtius, le Musée du Verre<br />

et le Musée d'Ansembourg. Leurs richesses sont, de surcroît,<br />

admirablement logées dans deux demeures anciennes<br />

importantes constituant des types caractéristiques de<br />

l'architecture privée liégeoise des XVII e et XVIII e<br />

siècles : le Palais Curtius et l'Hôtel d'Ansembourg.<br />

Particulièrement sur le plan mosan et liégeois, les Musées<br />

Curtius et d'Ansembourg sont devenus un des domaines<br />

d'élection <strong>be</strong>lges des arts décoratifs, grâce à la réalisation<br />

d'ensembles vivants et didactiques s'étendant, dans des<br />

cadres appropriés, du moyen âge <strong>au</strong> XIX e siècle.


De la préhistoire à la fin de l'Ancien Régime, les Musées<br />

Curtius et d'Ansembourg présentent à l'attention des<br />

spécialistes et des amateurs une matière archéologique<br />

et artistique qui est à la fois spécialisée, variée et abon-<br />

dante. La spécialisation la plus poussée et la plus interna-<br />

tionale a été réalisée <strong>au</strong> Musée du Verre créé en 195!).<br />

Les collections des Musées d'Archéologie et d'Arts<br />

décoratifs de Liège constituent, dans ces domaines par-<br />

ticuliers, l'ensemble le plus important sur le plan <strong>be</strong>lge<br />

après les Musées Roy<strong>au</strong>x d'Art et d'Hstoire à Bruxelles.<br />

Ce grand « complexe » archéologique liégeois résulte des<br />

efforts conjugués de la Ville de Liège et de l'Institut Archéo-<br />

logique Liégeois, de mécènes et de généreux donateurs,<br />

sans omettre le dévouement tenace des Conservateurs<br />

qui se sont succédé à la direction scientifique et adminis-<br />

trative d'institutions qui font honneur à Liège.<br />

Aujourd'hui, soixante ans après la création du Musée<br />

Curtius et la signature de sa charte — la Convention<br />

passée entre la Ville de Liège et l'Institut Archéologique<br />

Liégeois —, les bâtiments construits pour Jean Curtius<br />

ont été complètement remembrés, grâce à l'achat, en<br />

1920, 1921 et 1963, des immeubles sis en Féronstrée<br />

provenant de l'ancien hôtel Curtius.<br />

Mais parlons d'abord de l'étonnante construction<br />

en front de Meuse qui devint Musée en 1909, un demi siècle<br />

avant que ne soit créé le Musée du Verre.<br />

Depuis trois siècles et demi environ, l'admirable site<br />

liégeois de la rive g<strong>au</strong>che de la Meuse, en aval du pont<br />

des Arches, est marqué par la puissante silhouette d'un<br />

important hôtel ancien dont la h<strong>au</strong>te tour et les vastes<br />

toitures dominent les maisons du vieux quai de Maas-<br />

tricht. Cette bâtisse à fière allure qui meuble prestigieu-<br />

sement l'une des perspectives du fleuve, est connue sous<br />

le nom sans prétention de Maison Curtius.<br />

Dans les premières années du XVII e siècle, entre 1600<br />

et 1610, du temps de Henri IV de France et sous le règne<br />

du prince-évêque Ernest de Bavière (1581-1612), fut<br />

construite cette remarquable demeure patricienne qui<br />

tient son nom du grand marchand-industriel, munition-<br />

naire des armées espagnoles <strong>au</strong>x Pays-Bas, qui l'a bâtie


à l'échelle de sa fortune : Jean de Corte (Liège, 1551-<br />

Léganez, Espagne, 1628), le Crésus liégeois du XVII e<br />

siècle, plus connu sous son nom latinisé de Curtius.<br />

Jean Curtius ! Sa vie étonnante d'activité industrielle,<br />

commerciale et de mécénat a retenu l'attention des chro-<br />

niqueurs, des héraldistes et des publicistes de l'Ancien<br />

Régime. Sa famille, dont le hér<strong>au</strong>t d'armes du Brabant,<br />

Pierre-Al<strong>be</strong>rt de L<strong>au</strong>nay, a dressé la filiation, non sans<br />

complaisance, est originaire du Brabant septentrional,<br />

d'où le père de Jean Curtius, Jacques, est natif. L'empe-<br />

reur Ferdinand II octroya à Jean Curtius, en 1028, des<br />

lettres de noblesse; les armes timbrées (he<strong>au</strong>me d'argent,<br />

grillé d'or, avec pour cimier le cert naissant de l'écu)<br />

des Curtius sont : mi-parti, <strong>au</strong> 1, d'or, <strong>au</strong> cerf grimpant<br />

de gueules (Curtius) ; <strong>au</strong> 2, coupé en chef d'or, à la fasce<br />

bretessée et contre-bretessée de sable accompagnée de<br />

trois a<strong>be</strong>illes du même (de Bve) ; en pointe : d'argent à<br />

deux fasces bretessées et contre-bretessées de sable (van<br />

Loon). Wathieu de Corte ou Curtius avait épousé en 1488,<br />

à Eindhoven, Catherine de Bye, fille de Thierry et de<br />

Catherine van Loon.<br />

Sentencier de l'Officialité sous le prince-évêque Georges<br />

d'Autriche (1544-1557), fixé par ses fonctions à Liège<br />

où il meurt entre 1555 et 1558, Jacques Curtius avait<br />

épousé Helwv de Doerne, soeur de Henri de Doerne,<br />

chanoine et officiai, l'un des prélats les plus influents<br />

de l'Eglise de Liège; les époux eurent quatre fils : Jérôme<br />

(f à Bois-le-l)uc en 1571), Henry et Pierre, qui devinrent<br />

entre 1587 et 1590 chanoines de Saint-Servais de Maas-<br />

tricht, et Jean qui, élevé par sa mère dans une demeure<br />

de la Basse-S<strong>au</strong>venière où son père avait pris résidence,<br />

réalisa de 1595 à 1603 le principal de ses vastes acquisitions<br />

immobilières, lesquelles ne furent toutefois que la plus<br />

petite part des biens immenses réunis par le commissaire<br />

général du roi d'Espagne. En 1574, Jean Curtius était<br />

déjà marié à Pétronille, fille du marchand Noël de Braaz.<br />

Jean Curtius, dont Jean Wiricx nous a laissé un <strong>be</strong><strong>au</strong><br />

portrait gravé, daté de 1607, avait, en particulier, acquis<br />

plusieurs terres, seigneuries et maisons seigneuriales :<br />

()upeye, Vivegnis, Petit et Grand-Aaz, Hermée, Fexhe-<br />

lez-Slins, Tilleur, Soumagne-Saint-Halin, Visserweerde.<br />

Grand constructeur, il fit bâtir, outre le fameux hôtel qui<br />

porte son nom, les châte<strong>au</strong>x d'Oupeve (dont la tour dite


d'Alpaïde présente encore un <strong>be</strong><strong>au</strong> témoin) et de Grand-<br />

Aaz, une maison forte et une usine à poudre à V<strong>au</strong>x-sous-<br />

Chèvremont, les <strong>be</strong><strong>au</strong>x moulins liégeois dits de Curtius,<br />

le couvent et l'église des Capucins de Liège (pour plus<br />

de 75.000 florins d'après Philippe de Hurges).<br />

Le richissime munitionnaire liégeois, devenu le plus<br />

important fournisseur du gouvernement de Bruxelles,<br />

tira le salpêtre de Strasbourg à Bâle; en 1616, il se déclare<br />

capable de produire trente-cinq quint<strong>au</strong>x de poudre par<br />

jour. 11 se paye même le luxe d'armer trente mousquetaires<br />

pour protéger ses usines. Victime, comme munitionnaire,<br />

de l'approche de la paix et de la Trêve de douze ans,<br />

Curtius, dès 1613, amorce la création d'une puissante<br />

industrie métallurgique en Espagne où, à 65 ans, il s'établit<br />

et, en plein travail, meurt le 13 juillet 1628. Pendant cet<br />

éloignement à l'étranger, son fils Pierre, époux d'Anne de<br />

Lierneux en 1617, veille <strong>au</strong>x intérêts de celui qui, sans<br />

conteste, s'est affirmé le plux fameux capitaliste des temps<br />

modernes.<br />

Le premier munitionnaire de l'Europe fournit non<br />

seulement des munitions de guerre à l'archiduc Jean<br />

d'Autriche, <strong>au</strong> duc de Parme, <strong>au</strong> comte de Mansfelt,<br />

<strong>au</strong> marquis de Spinola et <strong>au</strong> comte de Bucquoi, mais il<br />

prête de fortes sommes d'argent à l'archiduc Al<strong>be</strong>rt,<br />

<strong>au</strong> comte de Fuentès et <strong>au</strong> marquis de Spinola. L'ancien<br />

adage «riche comme un Curtius à Liège » ne pouvait être<br />

mieux choisi. A l'exemple du Prince-Evêque de Liège<br />

et de la couronne d'Espagne, Henri IV, peu avant sa<br />

mort, pressentit Jean Curtius de passer à son service,<br />

ce qui indique à suffisance combien le personnage était<br />

devenu puissant.<br />

Jean Curtius effectue l'achat d'un terrain appartenant<br />

à la Ville de Liège, situé à peu près en face, de l'<strong>au</strong>tre<br />

côté de la Meuse, de ses moulins établis en Gravioule<br />

et qui longeait trois voies : le quai, l'ancienne rue de la<br />

Syrène, devenue rue du Mont-de-Piété, et la rue Porte-<br />

Saint-Léonard incorporée à la Féronstrée. Vers 1600,<br />

après avoir habité dans la rue des Ursulines, il entreprend<br />

la construction, sur ce terrain judicieusement choisi, d'un<br />

hôtel mieux en rapport avec sa fortune grandissante : la<br />

Maison Curtius, qu'un magistrat français, Philippe de<br />

Hurges, de passage à Liège en 1(515, ne s'est pas fait f<strong>au</strong>te


de vanter pour son architecture, ses jardins et ses luxueux<br />

«intérieurs ». La dépense — plus de 140.000 florins pour<br />

l'hôtel, rapporte le voyageur français — fut facile à<br />

cet homme qui disposait pour le service de sa maison de dix<br />

chev<strong>au</strong>x de selle, de quatre carrosses et d'un personnel<br />

nombreux où figuraient un maître d'hôtel, un écuyer, deux<br />

gentilshommes, un secrétaire, quatre pages, un homme de<br />

chambre. Et Philippe de Hurges d'affirmer : « La maison<br />

de Curtius, quoyque ce ne soit que l'édifice d'un homme<br />

privé et particulier, mérite d'estre nombrée entre les<br />

<strong>be</strong>lles de l'Europe; <strong>au</strong>ssi n'a-t-elle moins de vogue à<br />

Liège que celle de Jacques Cœur à Bourges en Berry, <strong>au</strong><br />

roy<strong>au</strong>me de France ».<br />

Les caractères artistiques de la vaste et <strong>be</strong>lle demeure<br />

du quai de Maastricht, les riches éléments de la décoration<br />

intérieure qu'elle conserve (cheminées des deux grandes<br />

salles du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée et du premier étage; vestiges<br />

de deux peintures murales dans la première salle) rappel-<br />

lent 1111 brillant passé.<br />

Les écuries furent vraisemblablement établies sur les<br />

parcelles de terrain acquises par Jean Curtius entre la rue<br />

du Mont-de-Piété actuelle et la rue des Aveugles.<br />

Ainsi, Jean Curtius nous a laissé par la Maison Curtius<br />

le splendide témoin de son immense fortune, que l'homme<br />

devenu le plus riche de Liège amassa en vingt-huit ans<br />

(1572-1600) grâce à la fabrication et à la vente du salpêtre<br />

et des poudres. Sa demeure est le monument d'architecture<br />

privée le plus important de l'ancienne capitale politique<br />

et diocésaine liégeoise. Et pourtant, le premier « capita-<br />

liste » de Liège n'édifia pas un palais à la française ou à<br />

l'italienne, mais une très vaste demeure — la plus <strong>be</strong>lle<br />

certes de la Cité — dans la tradition liégeoise.<br />

Un petit-fils de Jean Curtius, fils de Jacques, fut cinq<br />

fois bourgmestre de Liège; en 1647, il avait reçu, dans la<br />

partie du palais Curtius sise en Féronstrée, le prince d'Oran-<br />

ge de passage à Liège. La famille Curtius s'éteignit avec<br />

Biaise-Henri de Corte (f 1734), baron de Waleffe-Saint-<br />

Pierre ('), feldmaréchal-lieutenant de l'Empire. Son fils<br />

( 1 ) Sur le châte<strong>au</strong> de Waleffe, voir comte J. de BORCHGBAVE<br />

D'ÀLTENA et J. PHILIPPE, Châte<strong>au</strong>x de Belgique, Bruxelles, 1967,<br />

pp. 218-223, ill. Nous saisissons l'occasion pour remercier<br />

le baron et la baronne de Potesta de nous avoir donné l'accès<br />

<strong>au</strong>x importantes archives qu'ils conservent à Waleffe.


mourut avant lui. des suites d'une blessure reçue <strong>au</strong><br />

siège de Ceuta en Afrique.<br />

Le style de la Maison Curtius est celui, bien liégeois,<br />

que l'on est accoutumé d'appeler Renaissance mosane,<br />

que caractérisent une structure traditionnelle médiévale<br />

et locale, et, partant, la non application des ordres clas-<br />

siques; il abandonne la modénature gothique mais ne<br />

manifeste <strong>au</strong>cune influence de l'architecture italienne<br />

propagée à Liège par Lam<strong>be</strong>rt Lombard dans la première<br />

moitié du XVI e siècle. Ce style que magnifie la Maison<br />

Curtius est <strong>au</strong>ssi, en un temps — la fin du XVI e siècle<br />

et le début du XVII e siècle — où l'architecture de style<br />

liégeois prédominait dans le pays de Namur, représenté<br />

à Namur même par deux témoins dignes d'attention :<br />

l'ancienne Boucherie (<strong>au</strong>jourd'hui le Musée archéologique),<br />

datant de 1588-1590. et l'ancien collège des Jésuites, bâti<br />

de 1611 à 1614.<br />

Les façades de cet immeuble présentent une ornemen-<br />

tation sculptée dans la pierre tendre : des têtes, les armoi-<br />

ries de Jean Curtius, des sujets religieux et des scènes<br />

de fabli<strong>au</strong>x médiév<strong>au</strong>x et grecs; ces pierres sculptées<br />

sont distribuées dans les plans de briques en trois registres<br />

superposés.<br />

La robuste et sévère construction en maçonnerie mixte<br />

de briques rouges, avec pierres de Meuse (ou casteen)<br />

et de taille réservées pour le pourtour des baies, les chaî-<br />

nages, le soubassement et les cordons qui relient horizon-<br />

talement les linte<strong>au</strong>x, seuils de fenêtres et traverses d'im-<br />

poste, s'affirme par des éléments de tradition locale :<br />

les croisées de fenêtres en pierre; les portes d'allée petites<br />

et basses, cintrées et, le plus souvent, à linte<strong>au</strong>; les vastes<br />

toitures à versants et à rangées de lucarnes surmontées<br />

de <strong>be</strong><strong>au</strong>x épis. Les façades grillagées et agrémentées de<br />

si logiques clefs d'ancre à volutes sont protégées par des<br />

corniches saillantes en bois sculpté à pendentifs, dites<br />

à cymbales, qui entourent toute la bâtisse. Les clefs<br />

sont enchâssées dans les bande<strong>au</strong>x en briques qui courent<br />

<strong>au</strong>x divers étages, sous les nombreuses petites fenêtres<br />

à l'inte<strong>au</strong> rectiligne et, comme les portes, dépourvues de<br />

toute ornementation en saillie.<br />

Le parti décoratif des façades est une rigoureuse sub-<br />

division des étages en zones horizontales continues. En<br />

l'absence de liaison verticale entre les fenêtres pourtant


— 9 —<br />

superposées, la seule impression de verticalité est fournie<br />

par la tour de guet rectangulaire renfermant quatre étages<br />

de pièces uniques superposées, qui domine la toiture et<br />

dont la plate-forme, située à quelque trente-cinq mètres<br />

de h<strong>au</strong>t, est couronnée d'une balustrade en bois. Deux<br />

ailerons, placés <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la corniche ici interrompue,<br />

marquent le départ de cette tour qui, plus encore que<br />

l'imposante masse carrée de la construction, atteste<br />

l'étonnante réusite des entreprises du propriétaire. Comme<br />

à Gand, à Anvers et à Tournai, pareilles tours font d'or-<br />

dinaire partie de bâtiments jouxtant d'anciens ports<br />

fluvi<strong>au</strong>x.<br />

L'actuel porche principal à bossages, quelque peu en<br />

hors-d'œuvre et dont la <strong>be</strong>lle mouluration ne se retrou-<br />

ve guère dans les <strong>au</strong>tres parties de l'édifice, est disposé<br />

latéralement et surmonté d'un étage bas non originel ( 1 ) ;<br />

des pilastres annelés supportant un entablement encadrent<br />

une porte cochère, à arc en plein cintre qui donne accès<br />

à la cour de l'immeuble qu'agrémente un charmant<br />

pavillon daté de 1762, sommé d'un fronton sculpté et<br />

précédé d'une fontaine où la date 1672 est gravée.<br />

Dans sa monumentalité de bon aloi et dans ses lignes<br />

simples commandées par la nature même des matéri<strong>au</strong>x,<br />

la Maison Curtius constitue un exemple exceptionnel<br />

de l'architecture privée du XVII e siècle dans les anciens<br />

Pays-Bas.<br />

Dans notre pays, avec l'hôtel Plant in d'Anvers, la<br />

Maison Curtius est l'une des plus <strong>be</strong>lles et des plus carac-<br />

téristiques demeures de la riche bourgeoisie de ce temps.<br />

Encore que Jean Curtius ait pu aisément se le permettre,<br />

tout luxe ostentatoire en est proscrit. Les éléments cons-<br />

tructifs mêmes, ainsi que la « taille décorative » de l'appa-<br />

reil, lui ont fourni les principes d'ornementation rationnels<br />

qui n'avaient que faire des modes contemporaines à<br />

l'italienne ou à la française. Plusieurs de ces éléments<br />

(fenêtres à mene<strong>au</strong>x, bande<strong>au</strong>x en pierre, clefs d'ancre,...)<br />

se retrouvent en Westphalie <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Raesfeld,<br />

dont l'architecture est apparentée à certains châte<strong>au</strong>x<br />

( 1 ) Cet exh<strong>au</strong>ssement adventice est nettement repérable<br />

lorsque l'on visite ses combles. Il est toutefois antérieur à la<br />

rest<strong>au</strong>ration de 1909.


— i n -<br />

du Limbourg hollandais et dont la construction fut com-<br />

mencée en 1606 mais ne s'acheva que tard dans le XVII e<br />

siècle. Des artistes liégeois, tels « Maître Matzois Konsin<br />

de Visé » et le peintre François Walschartz, de même que<br />

des artistes de Ruremonde, travaillèrent <strong>au</strong> châte<strong>au</strong><br />

de Raesfeld.<br />

Les « intérieurs » avaient été fortement remaniés dès<br />

le XVII e siècle. Plusieurs témoins de leur splendeur passée<br />

existent cependant encore : les deux <strong>be</strong>lles cheminées<br />

en pierre blanche polvchromée (datées toutes deux de 1604,<br />

et portant les armoiries des Curtius) de la remarquable<br />

grande salle du premier étage, les plafonds à voussettes<br />

et des vestiges de peintures murales à la détrempe (vases<br />

accostés d'oise<strong>au</strong>x) de la grande salle romaine du rez-de-<br />

ch<strong>au</strong>ssée. Par contre, la rampe en fer forgé de l'escalier<br />

qui conduit <strong>au</strong> premier étage date du XVIII e siècle.<br />

Ces décors peints, qui reh<strong>au</strong>ssent les trume<strong>au</strong>x de<br />

fenêtres, sont exécutés dans l'esprit qui sera encore celui<br />

de tapisseries de Reydams où de grands vases fleuris<br />

flanqués d'un paon se détachent sur un paysage. D'<strong>au</strong>tres<br />

peintures illustrèrent, également dans le bâtiment à<br />

quai, les dessus de cheminées de la grande salle Moxhon<br />

du premier étage. Des témoins —• malheureusement<br />

disparus lors de la rest<strong>au</strong>ration de 190!) mais connus par<br />

une photographie —- montraient un paysage oriental<br />

avec pyramide, <strong>au</strong>truche, palmiers et plusieurs croissants.<br />

Il n'est pas sans intérêt de rapprocher de ces « turque-<br />

ries » les peintures signalées par Philippe de Hurges.<br />

Ces peintures figuraient le Grand Turc, le Tartare, le<br />

Persan, le roi des Abyssins ou d'<strong>au</strong>tres princes et princesses<br />

non chrétiens vêtus de leurs accoutrements nation<strong>au</strong>x.<br />

Par une description due à ce voyageur distingué,<br />

Philippe de Hurges, de passage à Liège en 1615, nous savons<br />

combien richement meublée était la demeure du Crésus<br />

liégeois du XVII e siècle : « Tous les meubles qui y parais-<br />

sent, comme les tables, les buffets, les châlits, les sièges<br />

et semblables, sont faits de marqueterie, imitant l'ouvrage<br />

mosaïque en ses figures, ce qui les couvre étant fort cous-<br />

teux ». L'origine de pareils trav<strong>au</strong>x de marqueterie, faits<br />

en Italie dès la fin du XVI e siècle, ne s<strong>au</strong>rait être précisée<br />

en l'absence des pièces elles-mêmes.


— H —<br />

De riches décors et œuvres d'art habillèrent les « inté-<br />

rieurs » du palais Curtius sis en Féronstrée. C'étaient des<br />

tentures de cuir doré, de nombreuses peintures dont une<br />

sur verre, une scidpture en albâtre et un table<strong>au</strong> en broderie<br />

d'or représentant. l'Adoration des Mages. Pour le service<br />

de cette grande maison, un inventaire de 1637 publié par<br />

M. René Jans nous fait connaître la composition du mo-<br />

bilier, l'existence de nombreuses pièces en dinanderie<br />

et l'argenterie de table où, curieusement, seule une<br />

assiette est citée comme pièce de vaisselle plate (*).<br />

Le mobilier était composé de tables recouvertes de tapis,<br />

de garde-ro<strong>be</strong>s, de coffres en fer, en bois (cyprès par<br />

exemple) ou recouverts de cuir, un scriban en ébène<br />

pourvu de serrures dorées, des buffets, des esca<strong>be</strong><strong>au</strong>x,<br />

des lits à courtine. Les chaises étaient recouvertes de<br />

soie, de cuir noir et de velours rouge; l'une d'elles est<br />

dite chaise dorée d'Espagne ( 2 ). Ce qui, s'il en était <strong>be</strong>soin,<br />

rappelerait les fructueux contacts commerci<strong>au</strong>x établis<br />

par les Curtius avec la péninsule ibérique où Jean Curtius<br />

amorça la création d'une grande industrie métallurgique.<br />

Un escalier en spirale, de même que l'ancien tire-balle,<br />

relie les deux derniers étages et les greniers <strong>au</strong>x remarqua-<br />

bles charpenteries. A l'origine, il devait prendre départ<br />

<strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée.<br />

Siège de l'ancien Mont-de-Piété, depuis 1627, la Maison<br />

Curtius abrita sous le régime français les bure<strong>au</strong>x de<br />

l'administration centrale du Département de l'Ourthe.<br />

En 1812, les Hospices Civils devinrent propriétaires de<br />

cet immeuble qu'ils donnèrent en location l'année suivante<br />

<strong>au</strong> nouve<strong>au</strong> Mont-de-Piété. La Maison Curtius, enfin,<br />

fut acquise en 1901, par la Ville de Liège en vue d'y loger<br />

les collections du Musée archéologique, in<strong>au</strong>guré solennelle-<br />

ment le 1 er avril 1909. Cette affectation avait préala-<br />

blement donné lieu à une campagne d'importantes res-<br />

t<strong>au</strong>rations qui portèrent particulièrement sur le gros<br />

(') Signalons <strong>au</strong>ssi les objets de quincaillerie en fer battu,<br />

dont le pays de Liège s'était fait une spécialité.<br />

( 2 ) Souhaitons qu'un jour les archives expagnoles soient étudiées<br />

pour une meilleure connaissance de l'étonnante carrière de Jean<br />

Curtius, dont le nom devrait figurer dans tous les grands dictionnaires<br />

encyclopédiques.


— 12 —<br />

œuvre et qui furent réalisées sous la direction de l'archi-<br />

tecte communal Lous<strong>be</strong>rg. En 1913, à l'occasion de la<br />

Joyeuse Entrée du roi Al<strong>be</strong>rt 1 er et de la reine Elisa<strong>be</strong>th,<br />

la famille royale honora le Musée de sa visite.<br />

Au-delà de la cour, vers Féronstrée, l'ensemble de<br />

constructions, occupées comme annexes par le Musée<br />

Curtius et provisoirement par le Musée de la Vie Wallonne,<br />

complète le vaste immeuble dont le cadre <strong>au</strong>stère de sa<br />

partie principale actuelle tient à la fois de la forteresse<br />

et du couvent.<br />

En 1908, sous l'efficiente impulsion de l'Echevin des<br />

Trav<strong>au</strong>x publics et des Musées, M. Jean Lejeune, a été<br />

constituée une Commission pour l'extention du Musée<br />

Curtius dont font partie des représentants de l'Institut<br />

Archéologique Liégeois et de la Ville de Liège. Le Président<br />

de l'I.A.L. (président du Comité d'étude) (') et le Conser-<br />

vateur des Musées d'Archéologie et d'Arts décoratifs<br />

en sont membres ex officio.<br />

La Commission bénéficie de la collaboration d'un<br />

architecte-décorateur et du Service de rest<strong>au</strong>ration de la<br />

Ville de Liège.<br />

Les trav<strong>au</strong>x projetés porteront, d'une part, sur la<br />

rest<strong>au</strong>ration architecturale de l'ensemble du palais Curtius<br />

et, d'<strong>au</strong>tre part, dans les bâtiments côté Féronstrée, sur<br />

l'installation adéquate, tant en salles d'exposition que<br />

dans des réserves ayant la valeur de cabinets d'étude<br />

accessibles <strong>au</strong>x chercheurs et, suivant des principes<br />

muséographiques adaptés <strong>au</strong>x bâtiments, des collections<br />

archéologiques (préhistoire ; gallo-romain et mérovingien)<br />

et de verreries, celles-ci constituant le fonds du Musée du<br />

Verre créé en 1959. Ainsi, le bâtiment à front de quai<br />

sera un jour entièrement consacré <strong>au</strong>x arts décoratifs<br />

du moyen âge à la fin de l'Ancien Régime; l'art mosan<br />

y tiendra une place de choix.<br />

Le portail originellement en front de Féronstrée retrou-<br />

vera son emplacement primitif, signalé par l'arc de<br />

(') Le secrétaire de ce Comité d'étude est M. Jean Béguin,<br />

Conservateur adjoint à nos Musées et Membre du Bure<strong>au</strong> de<br />

l'I.A.L.


— 13 —<br />

porche toujours en place côté cour, et par ailleurs, attes-<br />

té par un plan ayant appartenu à la famille Brahy ( l ).<br />

D'importantes options devront être proposées à la<br />

Commission Royale des Monuments, en ce qui concerne<br />

particulièrement le charmant pavillon XVIII e siècle ( 2 ),<br />

jouxtant le bâtiment également XVIII e siècle construit<br />

à l'emplacement d'une partie de la galerie sise du côté<br />

de l'hôtel Brahy. La restitution d'une seule cour, aménagée<br />

en jardin accessible <strong>au</strong> public ( 3 ), ne commande pas<br />

nécessairement le déplacement du pavillon, situé vers<br />

l'entrée qui restera vraisemblablement la principale ( 4 ).<br />

Une <strong>au</strong>tre option importante concerne la restitution<br />

ou — à notre avis — la non restitution de la galerie qui<br />

courait jadis entre le bâtiment XVIII e siècle perpendicu-<br />

laire <strong>au</strong> pavillon et, de l'<strong>au</strong>tre côté, les deux arcades<br />

originelles encore conservées dans la cour côté Féronstrée.<br />

Dans cette cour, il importerait de laisser la vue de l'hôtel<br />

Brahy la plus dégagée possible, tout en maintenant en<br />

place les deux arcades précitées, à titre de témoin. Ainsi,<br />

nous ferions heureuse <strong>be</strong>sogne de conservation, voire de<br />

rest<strong>au</strong>ration et jamais de restitution, toujours hasardeuse<br />

et souvent sujette a c<strong>au</strong>tion.<br />

Nous en sommes à l'étude préliminaire, mais déjà<br />

d'encourageantes perspectives s'ouvrent sur l'avenir.<br />

La tâche sera lourde et certainement longue pour<br />

atteindre le but poursuivi : doter les plus importantes<br />

collections de Liège d'installations muséales adaptées à nos<br />

<strong>be</strong>soins et susceptibles de répondre <strong>au</strong> mieux <strong>au</strong>x désirs de<br />

publics variés. C'est pour cela que les présentations de<br />

collections seront étudiées avec tout le soin désirable;<br />

(') Ce plan, découvert par M. Francotte, est conservé <strong>au</strong> Service<br />

de l'Architecture avec d'<strong>au</strong>tres documents (certains déposés<br />

dans le fonds du Musée d'Architecture) relatifs à la rest<strong>au</strong>ration<br />

en 1909 du bâtiment principal du Musée Curtius.<br />

( 2 ) La fontaine datée 1672 qui le précède est <strong>au</strong>ssi un précieux<br />

témoignage de l'ancien Mont-de-Piété.<br />

( 3 ) Sous bénéfice d'une surveillance adéquate, ce jardin serait<br />

accessible <strong>au</strong> public pendant les heures d'ouverture des Musées<br />

Curtius et du Verre.<br />

( 4 ) D'impérieuses raisons de sécurité militent en faveur d'une<br />

seule entrée et sortie destinée à tous les visiteurs.


— 14 —<br />

esthétiquement, elles éviteront deux excès : l'encombre-<br />

ment des cabinets d'étude à la manière du X I X e siècle<br />

et la froide déliquescence où tout humanisme se perd.<br />

L'étude qui continue notre texte (*) est la première<br />

de trois articles que M. René Jans s'est proposé de consa-<br />

crer <strong>au</strong>x demeures historiques du « quadrilatère des<br />

Musées liégeois ». Les deux <strong>au</strong>tres, également relatifs à<br />

deux immeubles relevant des Musées d'Archéologie et<br />

d'Arts décoratifs, apporteront leur contribution à la<br />

connaissance de la Maison Brahy et de l'Hôtel d'Ansem-<br />

bourg. Rappelons que celui-ci a formé <strong>au</strong>trefois un seul<br />

et même immeuble avec l'Hôtel de Posson ( 2 ). Quant<br />

à l'Hôtel Brahy, il a été acquis en 1964 en vue de l'agrandis-<br />

sement du Musée Curtius et de la rest<strong>au</strong>ration la plus<br />

adéquate du vaste ensemble liégeois qui, sans conteste,<br />

mérite le nom de « Palais Curtius », employé pour la pre-<br />

mière fois en 1958 par le regretté Al<strong>be</strong>rt Dandoy ( 3 ).<br />

Dans les pages qui suivent, M. Jans va faire connaître<br />

des documents archivistiques, conservés <strong>au</strong>x Archives<br />

de l'Etat à Liège et <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre,<br />

chez le baron de Potesta. Ces documents permettent de<br />

reconstituer la physionomie d'ensemble de l'hôtel Curtius<br />

en Féronstrée et, pour les XVII e et XVIII e siècles, la<br />

distribution intérieure des loc<strong>au</strong>x.<br />

Bien mieux, quelque dix ans après la mort de Jean<br />

Curtius, ils nous font entrevoir la composition du mobilier,<br />

grâce <strong>au</strong> testament (2 septembre 1636) d'Anne de Lierneux,<br />

veuve de Pierre Curtius, Echevin de Liège, à un répertoire<br />

des meubles en 1637 et à un partage effectué en 1638.<br />

Par ailleurs, deux inventaires de 1651 et de 1656 com-<br />

plètent, pour le mobilier du siège du Mont-de-Piété,<br />

les données fournies par Philippe de Hurges.<br />

Joseph P H I L I P P E .<br />

(') Nous avons réunis et commenté l'ensemble des illustrations.<br />

Les deux plans reproduits à la page 39 sont dus à un membre de<br />

notre personnel du Musée Curtius, M. Adrien Reenaers, Préparateur-technicien<br />

ff.<br />

( 2 ) cf. J. PHILIPPE, L'ancien Hôtel des comtes d'Ansembourg<br />

à Liège, dans « Si Liège m'était conté », Liège, n° d'été 1967, pp.<br />

15-23'.<br />

( 3 ) Cet excellent spécialiste de l'architecture privée liégeoise<br />

dont nous saluons ici la mémoire, nous avait dit à plusieurs reprises<br />

le bien qu'il fallait penser de la rest<strong>au</strong>ration entreprise avant<br />

1909, grâce à l'action de quelques hommes do grand mérite. Puissions-nous<br />

œuvrer de même soixante ans plus tard.


Le pâté d'immeubles, délimité d'une part par Féronstrée<br />

et le quai de Maastricht, de l'<strong>au</strong>tre, par les rues du Mont-<br />

de-Piété et Hongrée, ce que l'on se plait à dénommer, <strong>au</strong>-<br />

jourd'hui. le «quadrilatère des musées liégeois» retient l'at-<br />

tention particulière de la Ville qui en a résolu l'aménage-<br />

ment, tout en préservant et en rest<strong>au</strong>rant les constructions<br />

anciennes (*).<br />

Une étude historique d'ensemble de ce coin de la Cité<br />

apparaît donc opportune.<br />

Théodore Go<strong>be</strong>rt ( 2 ) s'y est aventuré, avec des lacunes<br />

qui sont excusables et des erreurs qui le sont parfois moins.<br />

Le palais Curtius, le musée d'Armes et l'hôtel d'Ansem-<br />

bourg ont fait l'objet de quelques brèves études (pie nous<br />

citerons en cours d'exposé.<br />

La tâche n'est pas aisée. Jadis, le «quadrilatère» consti-<br />

tuait une portion du territoire cl<strong>au</strong>stral de la collégiale<br />

Saint-Barthélémy, en la paroisse Saint-Thomas.<br />

Les archives de la collégiale <strong>au</strong>raient pu fournir, par<br />

conséquent, une documentation essentielle. Malheureuse-<br />

ment, de toutes les collégiales liégeoises, Saint-Barthélémy<br />

est celle qui nous a laissé le moins d'archives.<br />

Au début de la tourmente révolutionnaire, le chapitre<br />

expédia la quasi totalité de ses cartulaires, registres et pa-<br />

piers vers l'Allemagne. A l'exception d'un cartulaire re-<br />

trouvé à Diïsseldorf par Daris <strong>au</strong> siècle dernier, tout ce qui<br />

passa outre-Rhin a disparu. Le reste, qui n'est cependant<br />

(') C'est dans eette perspective que, dans ces dernières années,<br />

la Ville de Liège a acquis, en Féronstrée, la « maison Brahy »,<br />

et que, le 7 février 1966, a été voté par' le Conseil communal un<br />

plan d'expropriation des immeubles du quai de Maastricht, pour<br />

c<strong>au</strong>se d'utilité publique pour la s<strong>au</strong>vegarde du patrimoine artistique.<br />

( ! ) T. GOBEKT, Liège à travers les Ages, tome 2, Liège, 1925,<br />

p. 130-131, 132; tome 3, Liège, 1926, p. 28-30, 266; tome 4. Liège,<br />

1926. p. 10-23. 239, 279; tome 5, Liège, 1928, p. 335.


— 16 —<br />

pas négligeable, est conservé <strong>au</strong>jourd'hui à Liège, <strong>au</strong>x Ar-<br />

chives de l'Etat et à l'Evêché (i).<br />

C'est pourquoi il n'est guère possible de glaner <strong>be</strong><strong>au</strong>coup<br />

de renseignements avant le 17 m e siècle.<br />

Lorsque fut construite la collégiale Saint-Barthélemy<br />

vers 1010, les alentours étaient encore peu peuplés et situés<br />

en dehors de l'enceinte notgérienne.<br />

Dans le premier tiers du 13 rae siècle, les chanoines pri-<br />

rent l'usage d'habiter des maisons distinctes <strong>au</strong>x abords de<br />

la collégiale. Toutefois, en 1357, le «pré Saint-Barthélemy»<br />

ne se limitait pas encore à l'actuelle place P<strong>au</strong>l Janson et<br />

s'étendait jusqu'à la Meuse, bordée en cet endroit par le<br />

«rivage de Hongrée» qui appartenait <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> chapitre ( 2 ).<br />

C'est donc assez tardivement qu'une partie de ce pré-<strong>au</strong>x-<br />

clercs fut morcelé en plusieurs propriétés canoniales par-<br />

ticulières. Celles-ci, à l'<strong>au</strong><strong>be</strong> du 17 m e siècle, étaient <strong>au</strong> nom-<br />

bre de sept. Ce chiffre passa à neuf et ce, jusqu'à la fin de<br />

l'Ancien Régime, à la suite de la division du palais Curtius<br />

en 1627, et du partage du septième immeuble (futur hôtel<br />

d'Ansembourg et hôtel de Posson) en 1696.<br />

Les sept propriétés originelles avaient, toutes, façade rue<br />

Porte-Saint-Léonard (Féronstrée) ou sur le pré Saint-Bar-<br />

thélemy (place P<strong>au</strong>l Janson) et issue sur le rivage fangeux<br />

de Hongrée, aménagé par les soins de Jean Curtius, <strong>au</strong> dé-<br />

but du 17 m e siècle, en véritable quai, en «neuve Batte»<br />

(quai de Maastricht).<br />

De ce côté, une muraille, reconnaissable sur les plans de<br />

Blacu, Mérian et Hollar, délimitait les propriétés. Dans la<br />

seconde moitié du 18 m e siècle, il semble qu'elle subsistait<br />

à l'hôtel décanal, où elle est qualifiée de «rempart», doté<br />

d'un parapet et d'une gloriette ou tourelle ( 3 ).<br />

(') A ce sujet, J. PAQUAY, La Collégiale Saint-Barthélemy à<br />

Liège, Inventaire analytique des chartes, avec notice archéologique<br />

du chanoine Joseph Coenen, ANALECTA ECCLESIASTICA LEODIENSIA,<br />

fascicule 1, 1935.<br />

( 2 ) J. PAQUAY, op. c., pp. 5-7; E. PONCELET, Les Domaines<br />

Urbains à Liège, Liège, 1947, pp. 133-135; T. GOBERT, Liège à<br />

travers les Ages, tome 3, Liège, 1926, p. 125.<br />

( 3 ) AEL, notaire E-J. Matthey, à Liège, acte du 4 septembre<br />

1777 : visite de la maison décanale de Saint-Barthélemy par<br />

Kenoz, Digneffe et J. F. Caro.


— 17 —<br />

Cette muraille, avant l'édification du palais Curtius, se<br />

prolongeait jusqu'à la rue de la Syrène (rue du Mont-de-<br />

Piété), limite des encloîtres de Saint-Barthélémy : le muni-<br />

tionnaire, en 1595, reçut l'<strong>au</strong>torisation de faire démolir le<br />

mur,à cet endroit,pour yélever les constructions actuelles^).<br />

Il s'agissait sans doute, de l'antique enceinte qui, dans le<br />

principe, renfermait tout le territoire cl<strong>au</strong>stral, enceinte<br />

qui, en ce lieu, faisait office de rempart à la Cité, le cas éché-<br />

ant. La reconstruction, <strong>au</strong>x 17 me et 18 me siècles, des diver-<br />

ses maisons du «quadrilatère» entraîna la disparition progres-<br />

sive de la vénérable muraille hérissée de tourelles.<br />

«L'envahissement» des territoires cl<strong>au</strong>str<strong>au</strong>x par les sécu-<br />

liers, en dépit des statuts et des avertissements pontific<strong>au</strong>x,<br />

n'est pas un phénomène propre à celui de Saint-Barthélémy<br />

Mais il se manifesta d'une façon particulière en cet endroit<br />

recherché par les marchands, en raison de sa situation : à<br />

cheval entre le fleuve et 1111 très important axe routier; à<br />

proximité du port de la barque de Maastricht; <strong>au</strong> voisinage<br />

d'une porte de la ville. En outre, dans des propriétés <strong>au</strong>ssi<br />

spacieuses, il y avait la possibilité d'aménager d'importants<br />

entrepôts pour les marchandises.<br />

Le chapitre de Saint-Barthélemy, d'une impécuniosité<br />

chronique, ne s'opposa point à un mouvement qui s'amorça<br />

à la fin du l(i me siècle et qui permit, pour les chanoines, de<br />

créer des revenus nouve<strong>au</strong>x, par le monnayage des consen-<br />

tements et des aliénations. Ainsi, l'ancien pré-<strong>au</strong>x-clercs<br />

devint-il un quartier d'affaires. Seul, l'hôtel décanal rappe-<br />

lait, <strong>au</strong> 18 me siècle, que c'était là, terre cl<strong>au</strong>strale.<br />

Le promoteur de cette évolution n'est pas Jean Curtius,<br />

mais un <strong>au</strong>tre marchand, dont nous avons arraché le nom<br />

de l'oubli : Peter van Heers.<br />

*<br />

* *<br />

L'immeuble qu'allait acquérir Jean de Corte ou Curtius<br />

pour y élever sa magnifique résidence était la première mai-<br />

son cl<strong>au</strong>strale de Saint-Barthélemy, du côté de la porte<br />

Saint-Léonard, à l'extrémité des encloîtres de la collégiale.<br />

P) AEL, Echevilla de Liège, Œuvres, greffe Bertrandy, reg.<br />

436, fo» 141-142.


— 18 —<br />

Cette demeure, avec saillie (cour pavée), annexes et jar-<br />

din qui allait jusqu'à la muraille du rivage de Hongrée, a-<br />

vait façade sur le «real chemin» (rue Porte-Saint-Léonard,<br />

actuellement Féronstrée), joignant d'aval à la ruelle de la<br />

Syrène et d'amont à la maison cl<strong>au</strong>strale que détenait en<br />

1595 le prévôt de Saint-Barthélemy, Henri de Ruvschem<strong>be</strong>rg<br />

Les <strong>au</strong>torités de la Cité convoitaient cette propriété<br />

depuis longtemps afin d'aménager la nouvelle batte sur<br />

la Meuse depuis la rue Hongrée jusqu'<strong>au</strong> « blanc mur en<br />

sable » et <strong>au</strong>ssi pour élargir la ruelle de la Syrène.<br />

A cette fin, le Conseil de la Cité avait obtenu, en 1566<br />

ou en 1567, du doyen et du chapitre de Saint-Barthélemy,<br />

ainsi que du possesseur de la maison, le chanoine Arnold<br />

de « Goé », « Goyé » ou « Goet », l'<strong>au</strong>torisation de procéder<br />

à une emprise de quelques pieds de largeur sur le jardin,<br />

du côté de la ruelle de la Syrène. Sans doute, f<strong>au</strong>te d'ar-<br />

gent, cette licence n'entraîna pas les trav<strong>au</strong>x projetés<br />

et il fallut près de trente ans pour que fut trouvée une<br />

solution définitive.<br />

On peut se demander si, en 1595, les souvenirs des<br />

conseillers de la Cité sur les premières tractations étaient<br />

bien précis. Il est fait allusion à un accord conclu 28 ou<br />

29 ans plus tôt, ce qui est assez vague, et le nom du cha-<br />

noine de Saint-Barthélemy, possesseur de l'immeuble<br />

en ce temps-là et décédé depuis, a trois graphies différen-<br />

tes dans les recès : « Goé », « Goyé » et « Goet ». Nous<br />

avons cherché en vain, dans les archives du 16 e siècle,<br />

une <strong>au</strong>tre mention de ce chanoine. Par contre, il existait<br />

bien un Herman de Goeit ou de Ghoyé, chanoine de<br />

Saint-Barthélemy déjà en 1565, puis chanoine de Notre-<br />

Dame de Huy en 1586, et décédé vraisemblablement<br />

en 1587. Il était le fils du bourgmestre de Liège Raes de<br />

Ghoyé dit de Goeit et avait un frère, prénommé Arnold,<br />

mais celui-ci ne fut pas prêtre ( 1 ).<br />

Quoiqu'il en soit, c'est que Peter van Heers, marchand<br />

bourgeois de Liège, devançant les pouvoirs publics,<br />

acheta <strong>au</strong> chapitre de Saint-Barthélemy la première<br />

maison cl<strong>au</strong>strale, le 22 janvier 1592, par devant le notaire<br />

{ 1 ) AEL, Fonds Lefort, ] re partie, reg. 9, f° 154.<br />

A KL, Echevins de Liège, Œuvres, greffe Bernimolin, reg. 293,<br />

f° 156 v°; reg. 296 f° 231 v°.


— 19 —<br />

Henri Beys ('). Une telle aliénation en faveur d'un séculier<br />

était extraordinaire à l'époque. Aussi Peter van Heers<br />

avait-il <strong>be</strong>soin d'une confirmation papale qui ne lui était<br />

pas encore parvenue lorsqu'il mourut en 1594.<br />

Le marchand avait légué ses biens à son neveu Art ou<br />

Arnold de Corswaremme. La Cité pressentit ce dernier,<br />

probablement à l'instigation de Jean Curtius, pour qu'il<br />

cédât le fameux immeuble. Art de Corswaremme rechigna<br />

d'abord, prétextant qu'il n'avait pas encore obtenu la<br />

confirmation papale et que, de toute façon, il n'avait<br />

pas l'intention de se défaire de son héritage. Finalement,<br />

il s'inclina car on lui fit comprendre que la Cité obtiendrait<br />

la maison par d'<strong>au</strong>tres moyens...<br />

Il n'est pas exclu de supposer qu'alors, l'official Henri<br />

Doerne, oncle maternel de Jean Curtius, instruisait<br />

déjà le procès de confirmation papale avec le doyen de<br />

Saint-Lam<strong>be</strong>rt, Guill<strong>au</strong>me de Grim<strong>be</strong>rghe, et qu'il fit<br />

en sorte de retarder la procédure tant que l'immeuble<br />

n'appartînt pas à son neveu ( 2 ).<br />

C'est ainsi que, le 3 juin 1595, Art de Corswaremme,<br />

marchand bourgeois de Liège, vendit à la Cité, représentée<br />

par les bourgmestres Raes d'Ans et Georges Goeswin<br />

ainsi que par le commissaire et rentier Jean de Méan,<br />

la « ci-devant maison cl<strong>au</strong>strale » pour 3.000 florins<br />

Brabant. Le 18 juillet suivant, elle passait à Jean Curtius,<br />

après accords du Conseil de la Cité intervenus les 20 juin<br />

et 12 juillet. Le munitionnaire versait les 3.000 florins<br />

Brabant de l'achat et avançait les fonds nécessaires à<br />

l'aménagement de la nouvelle batte.<br />

Si Jean Curtius n'eut pas à sacrifier du terrain du côté<br />

de la ruelle de la Syrène pour l'élargissement de cette<br />

(') AEL. notaire R-J. de Mieheroux, à Liège, 1745, acte n" 129 :<br />

répertoire des papiers de feu Al<strong>be</strong>rt-Octave de Flave<strong>au</strong> de Corte,<br />

établi les 25, 26, 28, 29 et 31 mai 1745, poste n» 156.<br />

AEL, Eehevins de Liège, Saisies, greffe Crahay, reg. 158, f° 312 v" :<br />

<strong>au</strong> cours d'un procès opposant le recteur de l'<strong>au</strong>tel S. Reiny en<br />

la collégiale S. Barthélémy <strong>au</strong> bourgmestre Henri Curtius, il fut<br />

exhibé une copie de l'acte de transport quasi illisible <strong>au</strong> point<br />

qu'on a lu par erreur « 22 janvier 1593 ».<br />

( 2 ) Le portrait de l'official est conservé <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Waleffe-<br />

Saint-Pierre.


— 20 —<br />

voie, il semble qu'il en fut de même du côté de la <strong>be</strong>rge,<br />

où il eut la faculté de démolir la muraille afin de construire<br />

à cet endroit, comme il l'entendait. La façade est dans<br />

l'alignement de celles des immeubles voisins et les res-<br />

t<strong>au</strong>rateurs du début de ce siècle ont constaté que la façade<br />

du grand bâtiment du quai avait été bâtie sur un ancien<br />

mur d'e<strong>au</strong>.<br />

Ce qui est certain, c'est que le palais Curtius ne s'étendit<br />

pas davantage qu'<strong>au</strong>jourd'hui vers l'amont.<br />

A la propriété primitive, Jean Curtius n'ajouta qu'une<br />

parcelle du jardin de son voisin, le prévôt Henri de Ruy-<br />

schem<strong>be</strong>rg, d'une superficie de 721 pieds carrés (51 pieds<br />

et demi de large sur 14 pieds de long, soit 62 m 2 616),<br />

joignant à la <strong>be</strong>rge. Afin que le chapitre de Saint-Barthé-<br />

lemy souscrivit à ce nouvel empiétement sur son terri-<br />

toire cl<strong>au</strong>stral, Jean Curtius lui donna en échange, en<br />

1604, un jardin de 1208 pieds carrés, situé rue Sur-les-<br />

Foulons, qui fut annexé à la maison du chanoine André<br />

Berlier, et accorda cent florins Brabant à la fabrique de<br />

la collégiale. En 1635, toujours pour cette parcelle, la<br />

veuve de Pierre Curtius dut, à la suite d'une contestation,<br />

offrir à la même église une chasuble, deux tuniques, un<br />

devant d'<strong>au</strong>tel en « camelot » rouge, des cortinnes rouges<br />

pour le maître-<strong>au</strong>tel, et rédimer une rente due par le<br />

chapitre.<br />

Tel quel, le palais Curtius (134, 136, 138 et 140 en<br />

Féronstrée, 13 quai de Maastricht), avec ses 2.457 mètres<br />

carrés de superficie, est de loin la plus importante propriété<br />

du quadrilatère.<br />

Les trav<strong>au</strong>x durèrent plusieurs années mais ne durent<br />

pas être entrepris avant le 11 septembre 1597, date de<br />

l'agréation et de la confirmation papales quant à l'alié-<br />

nation de l'immeuble, et d'une nouvelle transaction entre<br />

la Cité et Jean Curtius.<br />

Les millésimes « 1603 » et « 1604 » apposés à des che-<br />

minées du grand bâtiment du quai indiquent qu'en ce<br />

qui concerne celui-ci, le gros œuvre était terminé alors<br />

que Jean Curtius s'employait à acquérir une partie du<br />

jardin de son voisin pour ses constructions en amont.<br />

Par ailleurs, un acte du 12 novembre 1602 révèle que le<br />

jardin s'étendait encore, du côté de la ruelle de la Syrène,


— 21 —<br />

jusqu'à la rue Porte-Saint-Léonard, et que, par consé-<br />

quent, l'édification de l'aile du palais, donnant sur cette<br />

dernière voie, n'était pas, sinon entamée, du moins achevée.<br />

Rien d'étonnant, dès lors, que la demeure du richissime<br />

Liégeois ait coûté la somme fabuleuse de 140.000 florins^).<br />

Jean Curtius, <strong>au</strong>x environs de son palais, tint à avoir<br />

des écuries et des entrepôts. C'est ainsi qu'il acheta plusieurs<br />

maisons et jardins proches de Gobiérue (rue des Aveugles)<br />

qu'il convertit en une paire enclose de murailles et munie<br />

de « <strong>be</strong>lles portes » donnant tant sur la rue Porte-Saint-<br />

Léonard que sur la nouvelle batte. Cette paire était située<br />

entre la rue des Aveugles et les remparts de la ville. Jean<br />

Curtius obtint notamment, en 1004. des enfants de feu<br />

Jean d'Awans une maison en ruines avec saillie, sise en<br />

Gobiérue, joignant de devant à cette voie, vers le thier des<br />

Vignes et d'aval <strong>au</strong>x « Aveugles », de derrière <strong>au</strong>x murailles<br />

de la Cité ( 2 ).<br />

Philippe de Hurges, ayant appris que le « grand pavillon<br />

carré » (le bâtiment principal du quai) servait de quartier<br />

<strong>au</strong> « pagador », en a conclu que Jean Curtius avait été<br />

(') AEL, Echevins de Liège, Œuvres, greffe Bertrandy, reg. 436,<br />

f" 8 141-142; reg. 450, f» 8 356v°; reg. 452, f° 310, 310 v°-311 v».<br />

AEL, Echevins de Liège, Conventions et Testaments, reg. 78,<br />

f" 310 v°.<br />

AEL, Famille, Curtius, registre des actes concernant les biens de<br />

Henri Curtius, f" 8 189-190. '<br />

AEL, notaire R-J.de Micheroux, à Liège, 1745, acte n° 129. postes<br />

n» 153 et 353.<br />

Le journal « La Meuse » du 5 avril 1909.<br />

A. DASDOY, Les Origines du Palais Curtius, édition du Vieux-<br />

Liège, 1958. L'<strong>au</strong>teur se réfère <strong>au</strong>x Récès de la Cité (AEL, reg.<br />

1593-1595, f°» 261 v»-262 et 265 v°-266). Il en a déduit hâtivement<br />

que la Cité avait acheté l'immeuble antérieurement à 1595. Le<br />

même, dans une <strong>au</strong>tre étude, Le Palais Curtius. Le témoignage<br />

de Philippe de Hurges, éditions du Vieux-Liège, 1959, p. 6, a<br />

mal lu une phrase du voyageur tournaisien : « ...il (le palais)<br />

aborde à trois rues et n'est contigu à <strong>au</strong>cune maison, hors de la<br />

part du midy, d'où il est séparé par une puissante muraille ».<br />

Il est évident que cette muraille séparait le palais Curtius de la<br />

seule demeure qui lui était contiguë, vers l'amont.<br />

( 2 ) AEL, Echevins de Liège, Embrevures, reg. 56, f° 88.<br />

AEL, Famille, Curtius, l. c., f° 171 v".<br />

AEL, Ofjicialité, Rendages proclamatoires, reg. 21, f° 1.<br />

En 1639, les héritiers de Pierre Curtius vendirent la paire à<br />

Jean de Warnant dit Halet. 11 s'y trouvait une pompe sur laquelle<br />

les brasseurs avaient des droits.


— 22 —<br />

le trésorier des armées du roi d'Espagne <strong>au</strong>x Pays-Bas.<br />

Il n'en est rien. En 1615-1617, voire même avant,<br />

l'homme d'affaires liégeois avait pour hôte Hurtino de<br />

Ugarte, pagador-général des troupes de S.M. Catholique,<br />

qui s'associa à Jean Curtius pour l'introduction des<br />

fabricats liégeois en Espagne ( 1 ).<br />

Ailleurs dans son récit, Philippe de Hurges signale<br />

qu'<strong>au</strong> premier étage du même pavillon, il y avait « deux<br />

grandes chambres avec leurs garde-ro<strong>be</strong>s y joignantes »<br />

destinées à loger les étrangers. Comme le rez-de-ch<strong>au</strong>ssée,<br />

à part les offices, était réservé <strong>au</strong>x visiteurs qui y conver-<br />

saient et s'y promenaient, nous en déduisons que le grand<br />

bâtiment du quai fut élevé par Jean Curtius à l'intention<br />

exclusive de ses invités et de ses clients. Richement orné<br />

et meublé, il était à l'échelle des entreprises de Jean<br />

Curtius; c'était son coup de prestige, le centre de ses<br />

« relations publiques » et, partant, la manifestation d'un<br />

esprit étonnamment moderne, de loin en avance sur son<br />

temps.<br />

Voilà pourquoi Philippe de Hurges, ce touriste avant<br />

la lettre, a pu donner de nombreux détails sur l'agence-<br />

ment intérieur d'un bâtiment quasiment public dans<br />

lequel il a pu, sans difficulté, pénétrer, tandis qu'il ne<br />

donna <strong>au</strong>cun renseignement sur l'intérieur des construc-<br />

tions de la rue Porte-Saint-Léonard, logis de Curtius<br />

et des siens, là où était l'entrée « principale et ordinaire »,<br />

toujours selon de Hurges, ...mais inaccessible à un simple<br />

bad<strong>au</strong>d comme lui.<br />

A l'appui de tout ceci est le fait que les Curtius préférè-<br />

rent par la suite garder cette partie de l'immeuble plutôt<br />

que l'<strong>au</strong>tre, délaissée depuis le départ du munitionnaire<br />

et requérant déjà de grandes réparations en 1627.<br />

Avant de partir <strong>au</strong>-delà des Pyrénées, Jean Curtius<br />

céda, le 19 août 1617, à son fils cadet et préféré, Pierre,<br />

docteur en droit et échevin de Liège, les seigneuries de<br />

(') AEL, notaire, M. Veris, à Liège, fragment de registre, f° 232-<br />

235. Cet acte du 23 juin 1616 a été publié par D. VAN DE CASTEELE.<br />

Bulletin de l'Institut Archéologique liégeois, tome 18 (1885), p.<br />

415-420. D'<strong>au</strong>tres actes du même notaire, à la même époque,<br />

concernant les Curtius, ont eu comme témoin le pagador Hurtino<br />

de Ugarte.


Tilleur, de Vischerweert et de Soumagne-Saint-Halin<br />

ainsi que le reste de tous ses biens (*).<br />

Le palais de Liège faisait <strong>au</strong>ssi partie de l'apanage de<br />

l'échevin car c'est du vivant de son père, que Pierre<br />

Curtius vendit <strong>au</strong> Mont-de-Piété la section de l'immeuble<br />

du côté du quai, par acte passé devant les échevins de<br />

Liège le 2 juin 1627. La propriété fut divisée en deux por-<br />

tions à peu près égales (1382 m 2 <strong>au</strong> Mont-de-Piété; 1075 m 2<br />

restant <strong>au</strong>x Curtius). Le Mont-de-Piété obtint les bâtiments<br />

« avec deux entrées, galeries, jardin et fontaine » pour<br />

une somme comptante de 29.000 florins Brabant (versée<br />

totalement en avril 1628) et une rente annuelle de 636<br />

florins Brabant ( 2 ).<br />

Pour maintenir l'intégralité de l'immeuble, il <strong>au</strong>rait<br />

fallu d'<strong>au</strong>tres Jean Curtius. Mais l'échevin n'avait ni,<br />

sans doute, l'envergure, ni, certainement, les moyens<br />

( 1 ) AEL, notaire M. Veris, registre, f° 220. Jean Curtius était<br />

donc encore à Liège en 1617. Son fils ainé, Jacques, avait déjà<br />

été mis en possession, précédemment, des seigneuries d'Oupeye,<br />

Vivegnis, Hermée, Grand et Petit-Aaz, ainsi que du domaine<br />

de Fexhe-Slins.<br />

( 2 ) AEL, Hypothèques de Liège, Inscriptions des droits d'hypothèque,<br />

reg. 16, n° 837 et reg. 101, n« 249.<br />

AEL, Echevins de Liège, Saisies, greffe Crahay, reg. 126, f° 294.<br />

AEL, Collégiales, Saint-Barthélemy, reg. 131 : Jean Curtius et<br />

ses descendants devaient pour la « première maison cl<strong>au</strong>strale »<br />

une rente annuelle de 9 muids spelte <strong>au</strong> recteur de l'<strong>au</strong>tel S. Remy.<br />

A partir de 1617, elle fut payée par Pierre Curtius.<br />

Bibliothèque du musée Curtius, Registre <strong>au</strong>x procès-verb<strong>au</strong>x des<br />

réunions tenues par les seigneurs protecteurs du Mont-de-Piété<br />

du 16 janvier 1623 <strong>au</strong> 13 février 1700, f° 156 v°. Selon une <strong>au</strong>tre<br />

source, la somme comptante se serait chiffrée à 35.300 frorins<br />

Brabant, AEL, Fonds français, Préfecture, farde 559 (notice sur<br />

le Mont-de-Piété).<br />

Au début du 19 e siècle, la baronne de Waleffe (pour 536 florins<br />

BB) et une « Agnès Li<strong>be</strong>rt » (pour 100 florins BB) bénéficiaient<br />

de la rente due depuis 1627 par le Mont-de-Piété.<br />

AEL, Hypothèques de Liège, Inscriptions des droits d'hypothèque,<br />

reg. 16, n° 837, reg. 101, n° 249 et reg. 23, n° 1096. On en a conclu<br />

erronément que les bâtiments de Féronstrée avaient appartenu<br />

alors <strong>au</strong>x Li<strong>be</strong>rt.<br />

La rente déclarée par Marie-Agnès de Li<strong>be</strong>rt de Flémalle provenait<br />

de l'héritage de sa mère, Dorothée de Ryckman, veuve du<br />

chevalier Gérard-Edmont de Li<strong>be</strong>rt de Flémalle, décédée en 1797.<br />

Cet héritage fut partagé le 10 décembre 1807 et la rente de 100<br />

florins BB. échut à la sœur de Marie-Agnès, Marie-Louise de<br />

Li<strong>be</strong>rt, veuve du baron Léopold de Bonliome, AEL, Familles,<br />

de Bonhome.


— 24 —<br />

financiers de son père pour assurer l'entretien d'une <strong>au</strong>ssi<br />

vaste demeure. Quel usage pouvait-il faire de ce bâtiment<br />

somptuaire du quai, conçu en raison de relations commer-<br />

ciales à l'échelle internationale ?<br />

Plus de trois siècles passeront avant que l'ensemble<br />

du palais connaisse de nouve<strong>au</strong> un seul et même pro-<br />

priétaire.<br />

Nous avons, désormais, la tâche d'étudier le passé de<br />

chacune des deux divisions du palais : le siège du Mont-<br />

de-Piété et ce que nous avons dénommé, pour la commodi-<br />

té de l'exposé, l'hôtel Curtius, tout en procédant à des<br />

incursions dans l'époque d'avant 1027 quand il s'agit<br />

de la topographie des lieux et de la description des loc<strong>au</strong>x.<br />

Le siège du Mont-de-Piété<br />

Si Pierre Curtius se débarrassa, à un bon prix, d'un<br />

farde<strong>au</strong> trop lourd pour lui, le Mont-de-Piété trouva,<br />

par ailleurs son compte d'un complexe de constructions,<br />

suffisamment spacieuses pour l'entrepôt des marchandises<br />

et objets mis en gage, l'installation de ses divers services,<br />

voire le logement de son personnel.<br />

Toutefois, d'importantes réfections étaient nécessaires.<br />

En outre, la nouvelle destination des bâtiments, peut-être<br />

<strong>au</strong>ssi la perte de certaines annexes indispensables situées<br />

dans la partie du palais conservée par les Curtius, devaient<br />

entraîner des aménagements intérieurs et des « <strong>au</strong>gmenta-<br />

tions » de loc<strong>au</strong>x. Il fut prévu notamment l'édification<br />

d'un quartier de résidence pour le contrôleur du Mont-<br />

de-Piété, quartier qui ne serait construit que lorsque<br />

les trav<strong>au</strong>x touchant directement le fonctionnement<br />

du dit Mont seraient achevés. C'est précisément <strong>au</strong> con-<br />

trôleur, en l'occurrence Simon Mouillet, que fut confiée<br />

la direction des ouvrages à entreprendre, le 30 juin 1627.<br />

Le mois suivant, les maçons avaient terminé leur <strong>be</strong>sogne<br />

et en décembre de la même année, les services du Mont-<br />

de-Piété pouvaient s'installer sur la neuve Batte ( 1 ).<br />

(') Bibliothèque du musée Curtius, registre précité, f 0, 31, 31v°,<br />

33 v" et 156 v°. J. TRUFFAUT, Notice sur le Mont-de-Piété, Liège,<br />

1916, avait fourni certaines indications à ce sujet, en consultant<br />

la même source.


— 25 —<br />

Le quartier du contrôleur fut construit « dessus la<br />

grande porte» ('). Autrement dit, ce n'est <strong>au</strong>tre que la<br />

bretêche dominant le porche du quai. Auparavant, il y<br />

avait là une simple plateforme à l'air libre ceinte d'une<br />

balustrade, analogue à celle couronnant la tour du bâti-<br />

ment principal. De Hurges, à cet égard, est sans équivo-<br />

que : « Entrant par le quay, on voit sus le portail une<br />

plommée platte, entourée d'accoudoirs, sur laquelle 011<br />

se promène a découvert quand le temps est serein et<br />

tempéré... ». Le voyageur désigne clairement la « plommée »<br />

<strong>au</strong>-dessus du portail qu'il vient de franchir. Ses dires sont<br />

corroborés par les plans de Liège du 17 e siècle qui montrent<br />

le porche du quai sommé d'une terrasse. A l'intersection<br />

des murs du bâtiment principal et de la bretêche, on<br />

aperçoit encore une partie de l'entourage d'une fenêtre,<br />

condamnée par la construction du quartier du contrôleur<br />

en 1627-1628.<br />

Cette plateforme prolongeait davantage la grande salle<br />

du premier étage du bâtiment principal par laquelle on y<br />

avait accès. L'on conçoit d'ailleurs difficilement que les<br />

familiers du palais Curtius se fussent astreints à monter<br />

six étages (avec les trois étages des combles) dans le simple<br />

but de se promener <strong>au</strong> faite de la tour ! La plateforme<br />

du porche était suffisamment élevée pour contempler le<br />

va-et-vient sur le fleuve, le quai, le pont des Arches,<br />

Outremeuse et les « collines verdoiantes qui sont espandues<br />

de l'un et l'<strong>au</strong>tre costé » ( 2 ).<br />

La description du palais Curtius par Philippe de Hurges<br />

date de 1615 et touche surtout la partie devenue le siège<br />

du Mont-de-Piété ( 3 ). Elle est souvent confuse mais un<br />

inventaire établi en 1651 éclaire et complète les données<br />

( 1 ) Bibliothèque du musée Curtius, registre précité, f° 97 v°.<br />

( 2 ) A. DANDOY, Le Palais Curtius. Le témoignage de Philippe de<br />

Hurges, p. 18-19, a cru que c'était la plateforme de la tour. C'est<br />

quelques pages plus loin que de Hurges évoque la tour, des étages<br />

de laquelle « on peut descouvrir la ville, la rivière et leurs environs<br />

<strong>au</strong> long et <strong>au</strong> large ». Dans le même ouvrage d'A. Dandoy, p. 13,<br />

voir un relevé de B. Denckers (1904) qui atteste qu'une fenêtre<br />

du premier étage du grand bâtiment du quai est dissimulée par<br />

la bretêche.<br />

( 3 ) ri. .MteUELANT, Voyage de Philippe de Hurges à Liège et à<br />

Maestrect, Société des Bibliophiles Liégeois, Liège, 1872, p. 137-<br />

142.


— 26 —<br />

fournies par le voyageur tournaisien, compte tenu des<br />

modifications apportées depuis 1627 ( 1 ).<br />

Jean Buetenacken, administrateur démissionnaire du<br />

Mont-de-Piété, remit, le 21 avril 1651, à Eustache Radoux,<br />

serviteur dudit Mont, le mobilier attaché <strong>au</strong>x diverses<br />

pièces de l'établissement.<br />

D'où un inventaire que voici :<br />

1 — En la chambre sur la porte : un lit de camp,<br />

une table, un banc, un tapis, deux andiers (h<strong>au</strong>tschenets),<br />

une petite table, un siège en bois, un escalier.<br />

2 — En la chambre de Nicolas Tils : deux sièges,<br />

un matelas, un lit de camp, une petite table, un grand<br />

coffre et un petit.<br />

3 — En la chambre de Jean Noël : un siège, un matelas><br />

une couverture et un sac.<br />

en fer.<br />

4 — En la bouverie : une grande armoire, une verge<br />

5 — Sur les chambrettes de la galerie : un lit, un vieux<br />

coffre, un vieux matelas.<br />

6 — Sur la dernière chambrette de la galerie : un lit,<br />

une table, une « esteuffe » (poêle à long manche).<br />

cassée.<br />

7 -— Sur la chambre touchant : deux lits, une table<br />

8 — Dans la paxhuse : une grande balance en fer,<br />

deux « paletots » en bois, un vieux coffre, du vieux bois.<br />

9 — Dedans le comptoir : une table « tirante », un<br />

coffre en fer avec un pied en bois, un coffre en bois avec<br />

3 serrures, un coffre couvert de cuir bouilli, une longue<br />

« dresse ».<br />

10 — En h<strong>au</strong>t dedans le comptoir : deux lits, deux<br />

vieux pistolets, une épée, trois peintures, une <strong>au</strong>tre sans<br />

moulure, une ardoise, deux petits canons.<br />

11 — En Vallée : une grande armoire, un lit de camp,<br />

une table.<br />

12 — Dedans la cuisine : un « crama » en fer, un<br />

andier, deux armoires, quatre chaises en bois, douze<br />

carabines.<br />

(*) AEL, notaire G. Lien, à Liège, registre <strong>au</strong>x venditions, f°<br />

192 et ss.


— 27 —<br />

13 — En la chambre pendice de la cuisine : un lit,<br />

une armoire.<br />

14 — En la chambre par terre : un lit de camp, une<br />

table « à tirer », une petite table, une garde-ro<strong>be</strong>.<br />

15 — Sur la galerie : un lit de camp.<br />

10 — Sur les deux chambrettes en h<strong>au</strong>t : une garde-ro<strong>be</strong>,<br />

un lit de camp, une table, cinq hallebardes, deux chan-<br />

deliers en cuivre, un ch<strong>au</strong>dron de brasseur, une poêle<br />

à rôtir en fer, une broche, une poêle à frire, un coffre en<br />

cuir, etc.<br />

17 — Sur la chambre plus h<strong>au</strong>t : un lit de camp, un<br />

pied de table.<br />

18 — En la chambre sur la tour : un lit, une petite<br />

table.<br />

1!) — En la cave : une « pierre à la chair salée », six<br />

grands « fontiers » en bois.<br />

20 — En la table de prêt : quatre poids en fer, une<br />

balance à peser avec d'<strong>au</strong>tres petits poids en cuivre, huit<br />

pièces de porte-mante<strong>au</strong>x, un grand coffre en bois bardé<br />

de fer, cinq chandeliers en cuivre, une balance à peser<br />

l'argent avec poids, une <strong>au</strong>tre pour l'or, une « esteuffe »<br />

en fer, un fer de feu, etc.<br />

bois.<br />

21 — Sur le contrôle : un fer de feu, deux chaises en<br />

22 — En la grande salle en h<strong>au</strong>t : un grand coffre,<br />

une « rolle<strong>be</strong>tte » sans fond.<br />

23 — En la chambre des venditions : trois tables,<br />

une <strong>au</strong>tre avec une ardoise, deux bancs, quelques chaises,<br />

une « grande peinture avec deux ouvertures » (un trip-<br />

tyque ?), deux <strong>au</strong>tres peintures sur chaque cheminée<br />

et douze « Empereurs ».<br />

24 — Sur la chambre d'A lard : un lit, une table, des<br />

chaises, un andier en fer.<br />

11 f<strong>au</strong>t noter d'abord que l'inventaire ne mentionne<br />

pas toutes les pièces du Mont-de-Piété mais seulement<br />

celles dans lesquelles il y avait du mobilier appartenant<br />

à l'établissement.<br />

Ainsi, furent négligés les dépôts, les combles, le quartier<br />

du contrôleur et, semble-t-il <strong>au</strong>ssi, le logis de Jean Buete-<br />

nacken, car l'administrateur habitait également sur


— 28 —<br />

place ( 1 ). Sans doute, en 1651 déjà, la demeure de l'adminis-<br />

trateur était-elle à la fois « toute contigue » et « extrême-<br />

ment éloignée » des entrepôts des gages, ainsi que la situe<br />

tin acte de décembre 1739 ( 2 ). A notre avis, elle comprenait<br />

les constructions remplacées <strong>au</strong> 18 e siècle, du temps où<br />

la fonction d'administrateur devint pratiquement héré-<br />

ditaire dans la famille de Hayme, par le bâtiment renfer-<br />

mant, <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, la « salle Charlier » et par<br />

l'édicule voisin, daté 1762.<br />

Pour une tentative d'identification des loc<strong>au</strong>x énumérés<br />

dans l'acte de 1651, il f<strong>au</strong>t supposer a priori que cette<br />

énumération est établie suivant un itinéraire cohérent,<br />

ce qui est l'hypothèse la plus pl<strong>au</strong>sible et se vérifiant<br />

par son application.<br />

Nul doute que les huit premiers points de l'inventaire<br />

concernent les annexes qui s'étiraient le long des murs<br />

de clôture, tant en amont qu'<strong>au</strong> fond de la cour et en aval.<br />

A l'exception du bâtiment contenant la « salle Charlier »,<br />

de l'édicule de 1762 et du petit bâtiment accolé en aval<br />

du « grand pavillon », il ne reste <strong>au</strong>cun vestige de ces<br />

annexes, démolies en 1904-1909. D'où la particulière<br />

difficulté de situer les premiers loc<strong>au</strong>x énumérés en 1651.<br />

Un plan de 1904 ( 3 ) est fort précieux à cet égard mais<br />

restitue-t-il une répartition répondant, en partie du moins,<br />

à celle qui existait en 1651 ? Ignorant tout de l'âge et du<br />

style des constructions disparues à l'<strong>au</strong><strong>be</strong> de ce siècle,<br />

on en est réduit à des suppositions.<br />

Côté amont, Philippe de Hurges place les écuries et<br />

granges, ainsi que les logements des « moindres officiers<br />

de la maison ». Il y existait également une galerie : les<br />

deux arcades murées, près de l'ancien porche des cons-<br />

tructions de Féronstrée, en font foi.<br />

( ! ) La « chambre de l'administrateur » est citée en 1633. Bibliothèque<br />

du musée Curtius, registre précité, f° 48 v°. En 1655, le<br />

personnel du Mont-de-Piété compte notamment un « garde du<br />

grand quartier » et un « garde du petit quartier », idem, f° 127.<br />

Nous verrons, quand nous aborderons l'étude du passé de l'hôtel<br />

d'Ansembourg, que Jean Buetenacken, avant d'être nommé<br />

administrateur du Mont-de-Piété, demeurait en la maison cl<strong>au</strong>strale<br />

du coin de la nie Hongrée.<br />

( 2 ) AEL, Conseil privé, portefeuille 192, dossier Mont-de-Piété. de<br />

Liège. L'administrateur Léonard de Hayme demandait qu'une<br />

sentinelle fût placée « <strong>au</strong> coin du quartier des gages » pour mettre<br />

fin <strong>au</strong>x cambriolages répétés.<br />

( 3 ) A. DANDOY, Le Palais Curtius. Le témoignage de Philippe<br />

de Hurges, p. 9.


— 29 —<br />

Cette galerie, surmontée d'un étage réservé à la domes-<br />

ticité, était elle entrecoupée de loc<strong>au</strong>x servant d'écuries<br />

et de granges, on bien celles-ci étaient-elles groupées<br />

vers le quai ?<br />

Nous penchons pour la seconde éventualité, du fait<br />

que le plan de 1904 n'indique pas que l'on ait retrouvé<br />

des traces de piliers, de ce côté du Mont-de-Piété, encore<br />

que le cas contraire expliquerait que les communs, entre<br />

le quai et la « salle Charlier » aient été remplacés en 1904-<br />

1909 par une galerie neuve. Autre raison plus péremptoire<br />

encore : écuries et grange, dans l'<strong>au</strong>tre partie du palais,<br />

n'ont pu être construites qu'après 1627, ainsi que nous le<br />

verrons plus loin.<br />

Les communs, entre le quai et la « salle Charlier »,<br />

comportaient, en dernier lieu, <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, quatre<br />

pièces. C'est là, croyons-nous, qu'étaient la « chambre<br />

sur la porte » (c'est à dire sise près de l'entrée de l'immeu-<br />

ble), celles de Nicolas Tils et de Jean Noël, voire la « bouve-<br />

rie » ou buanderie ( 1 ).<br />

Ensuite, l'on se rendit, toujours d'après nos suppositions,<br />

en face, dans la galerie longeant la ruelle de la Syrène,<br />

convertie en « chambrettes » par la fermeture des ar-<br />

cades ( 2 ).<br />

La pièce touchant la dernière chambrette de la galerie<br />

et n'étant donc pas comprise dans celle-ci <strong>au</strong>rait été dans<br />

un bâtiment <strong>au</strong> fond de la cour, voisinant elle-même,<br />

de l'<strong>au</strong>tre côté, avec la « paxhuse » ou remise ( 3 ).<br />

Après avoir parcouru les différentes annexes du siège<br />

du Mont-de-Piété, ceux qui dressèrent l'inventaire entrè-<br />

rent dans ce que de Hurges dénomme le « grand pavillon<br />

carré ». Ils rencontrèrent d'abord le « comptoir » (bure<strong>au</strong>)<br />

et une pièce « en h<strong>au</strong>t dedans le comptoir ». Voilà ce qui<br />

s'applique exactement à la présente antichambre, à droite<br />

(') Idem, p. 7-8. Le terme « sur » est employé indifféremment<br />

avec « en » dans l'acte de 1651.<br />

( 2 ) Idem, p. 9, 11-13. La galerie aval ne contenait qu'un seul<br />

local en 1904.<br />

( a ) La galerie actuelle, à cet endroit, n'a jamais existé, ni du<br />

temps de Jean Curtius (elle s'appuye sur le mur qui sépare les<br />

deux parties du palais), ni à l'époque du Mont-de-Piété, Idem,<br />

p. 9.


— 30 —<br />

de l'entrée du bâtiment principal, traditionnellement<br />

considérée comme l'ancienne cuisine, local <strong>au</strong>jourd'hui<br />

pourvu d'une galerie, mais dont l'escalier montait naguère<br />

à une sorte d'entresol sans <strong>au</strong>tre issue, composé d'une<br />

chambre et d'un cabinet. Ceci confirme l'opinion de<br />

Dandoy qui réfute la tradition ( 1 ).<br />

La grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée étant exclue, il f<strong>au</strong>t<br />

situer la « cuisine » et la « chambre pendice » (voisine),<br />

à g<strong>au</strong>che de l'« allée » (couloir). Il est fort probable que<br />

la cuisine était installée dans la « salle d'Otreppe de<br />

Bouvette », la première à main g<strong>au</strong>che (n° 8 du plan du<br />

rez-de-ch<strong>au</strong>ssée). Cette pièce, suffisamment spacieuse<br />

et dotée <strong>au</strong>trefois d'une cheminée, communiquait avec un<br />

petit local, converti maintenant en toilettes, ayant une<br />

porte donnant sur la cour, incontestablement jadis une<br />

porte de service. Ce serait la « chambre pendice » de<br />

l'inventaire. La « salle d'Otreppe de Bouvette » avait<br />

<strong>au</strong>ssi une porte menant à l'escalier d'une cave, à laquelle<br />

on a accès seulement de nos jours, par une porte du couloir.<br />

Or, il était de règle que cuisine et cave eussent une liaison<br />

directe ( 2 ). « Comptoir », pièce « en dedans le comptoir »,<br />

« cuisine » et « chambre pendice » correspondraient à<br />

celles déclarées en 1015 « servant <strong>au</strong>x offices, tels que la<br />

cuisine, la despense, la sommelerie, la panneterie, boulan-<br />

gerie et semblables, avec les chambres y jointes (« en<br />

h<strong>au</strong>t dedans le comptoir», «chambre pendice ») pour les<br />

officiers y emploiez » ( 3 ).<br />

En raison de la destination première du bâtiment<br />

principal, ces offices fonctionnaient surtout, lors des<br />

réceptions et banquets, offerts par Jean Curtius à ses<br />

hôtes.<br />

Quant à la « chambre par terre » citée en 1651, toujours<br />

selon un itinéraire cohérent, ce serait la salle contiguë<br />

à la « salle d'Otreppe de Bouvette ».<br />

(») Idem, p. 21-22.<br />

( 2 ) Idem, p. 9.<br />

( 3 ) Idem, p. 20. Il est évident que le sommelier officiait à cet<br />

endroit, où se trouvent les entrées des caves. D'<strong>au</strong>tres offices<br />

existaient, fort probablement, dans le bâtiment de Féronstrée,<br />

pour l'usage particulier de la famille Curtius.


— 31 —<br />

Un acte notarié de 1660 fut passé dans la « chambre<br />

derrière la cuisine » du Mont-de-Piété ( 1 ). C'est sans doute<br />

la pièce qualifiée ailleurs de « salette par terre » ( 2 ). Nous<br />

reviendrons sur son affectation.<br />

La « galerie » mentionnée ensuite est plus malaisément<br />

identifiable. Ne serait-ce pas le couloir du premier étage<br />

<strong>au</strong>quel on accédait d'abord, en grimpant l'escalier qui<br />

s'amorçait <strong>au</strong>trefois à g<strong>au</strong>che de l'entrée du rez-de-ch<strong>au</strong>s-<br />

sée ? Phi tous les cas, il fallut emprunter cet escalier pour<br />

atteindre successivement « deux chambrettes en h<strong>au</strong>t »,<br />

la « chambre plus h<strong>au</strong>t » et la « chambre sur la tour ».<br />

L'escalier en question était alors le seul desservant<br />

les étages du bâtiment principal. Il a été coupé du rez-de-<br />

ch<strong>au</strong>ssée <strong>au</strong> premier. A l'endroit d'où il partait (derrière<br />

la première porte à g<strong>au</strong>che du corridor du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée),<br />

subsistent les degrés qui le prolongeaient jusqu'à la cave.<br />

En 1812, la partie restante, conduisant <strong>au</strong>x étage supé-<br />

rieurs d'un recoin du couloir du premier, était « d'un<br />

usage difficile et en m<strong>au</strong>vais état ». On décida de la rem-<br />

placer alors par un <strong>au</strong>tre <strong>au</strong>x marches en chêne. L'escalier<br />

actuel, reliant le rez-de-ch<strong>au</strong>ssée <strong>au</strong> premier, date de la<br />

fin du 18 e siècle ou du début du 19 e : en 1812, on le dit<br />

construit « quelques années » <strong>au</strong>paravant ( 3 ).<br />

On ne prit pas la peine en 1651, croyons-nous, de redes-<br />

cendre du sommet de la tour à la cave. Après un rapide<br />

coup d'œil <strong>au</strong> second étage (« deux chambrettes en h<strong>au</strong>t »),<br />

<strong>au</strong> troisième (la « chambre plus h<strong>au</strong>t ») et dans les combles<br />

(la « chambre sur la tour »), on regagna le premier étage<br />

où nous situons les pièces respectivement affectées <strong>au</strong><br />

service des prêts et <strong>au</strong> «contrôle », ainsi que, indubita-<br />

blement, la « grande salle en h<strong>au</strong>t ».<br />

La « table de prêt », d'après les objets qui s'y trouvaient,<br />

était le service des gages précieux, en or ou en argent.<br />

En 1812, c'est encore <strong>au</strong> premier étage que l'on situe la<br />

(') AEL, notaire G. Delrée, à Liège, reg. f" 852.<br />

( 2 ) Bibliothèque du musée Curtius. registre précité, f° 154.<br />

( 3 ) AEL, Fonds Français, Préfecture, portefeuille 559 : devis des<br />

trav<strong>au</strong>x à effectuer <strong>au</strong> Mont-de-Piété, établi le 18 juillet 1812.


« ]tlace de l'argenterie » et les « deux places du contrô-<br />

leur » ('J. Il est précisé que ces services étaient <strong>au</strong>-dessus<br />

du « grand bure<strong>au</strong> » tandis que la « place à côté » se trouvait<br />

<strong>au</strong>-dessus de la « salle de vente » qui, nous allons le cons-<br />

tater, n'est <strong>au</strong>tre que la grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée.<br />

Quittant l'escalier primitif, la « table de prêt » était<br />

dans la première pièce à main g<strong>au</strong>che, la « salle Renais-<br />

sance », tandis que le « contrôle » occupait la « salle Henri-<br />

jean - Hennet », voire la « salle de l'Evangéliaire »<br />

(en 1812, certainement; peut-être pas en 1651, quant à<br />

cette dernière salle).<br />

La « grande salle en h<strong>au</strong>t » ne peut être que la vaste<br />

salle du premier étage, <strong>au</strong>x deux cheminées millésimées<br />

« 1604 ». Elle englobait, outre la « salle Moxhon I »,<br />

la « salle <strong>au</strong>x marqueteries » qui la prolonge. Du temps<br />

de Jean Curtius, sinon en 1651, elle comprenait <strong>au</strong>ssi<br />

la « salle de l'Evangéliaire », en face de la « salle <strong>au</strong>x<br />

marqueteries ». C'est la seule façon de concevoir la salle<br />

de cet étage qui, selon de Hurges, était pareille à celle<br />

d'en bas, avec les mêmes vues, sur le fleuve et sur le<br />

jardin du palais. De Hurges a considéré l'ensemble,<br />

grande salle proprement dite (salle Moxhon I et « salle<br />

des marqueteries ») et salon annexe (« salle de l'Evangé-<br />

liaire », où il n'y eut jamais de cheminée).<br />

Au même étage, de Hurges indique deux grandes cham-<br />

bres « avec leurs garde-ro<strong>be</strong>s y joignantes, qui servent de<br />

quartiers <strong>au</strong>x étrangers » ( 2 ). Autrement dit, par élimina-<br />

tion, il s'agit de la « salle Renaissance » et de la « salle<br />

Henrijean - Hennet » (pourvues toutes deux à l'origine<br />

d'une cheminée) (salle n° 2 et 3 du plan du 1 er étage)<br />

avant qu'elles n'abritassent la « table de prêt » et le<br />

« contrôle ». C'est là que Jean Curtius hé<strong>be</strong>rga le pagador-<br />

général espagnol, notamment.<br />

L'ambiguité du voyageur tournaisien ne permet pas<br />

de savoir si la grande salle était également réservée <strong>au</strong>x<br />

étrangers.<br />

(') Idem.<br />

C) A. Dandoy n'a pas cru bon de commenter ce renseignement<br />

pourtant relativement précis de Philippe de Hurges.


Xotre opinion est que ce local servit avant tout de bure<strong>au</strong><br />

à Jean Curtius. De par sa situation, il convenait à merveille<br />

à cet usage. Ceux qui conversaient et se promenaient<br />

dans la grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée attendaient d'être<br />

reçus à l'étage par le maître de céans. Dans ce bure<strong>au</strong>, le<br />

munitionnaire discutait affaires, donnait ses directives ou<br />

ses conseils. Ses invités de marque, il les avait sous la<br />

main, de l'<strong>au</strong>tre côté du couloir du premier étage. Des<br />

fenêtres du salon annexe, il avait l'œil sur ce qui se passait<br />

dans la cour et le jardin de son palais. De la terrasse,<br />

<strong>au</strong>-dessus du porche du quai, sur laquelle s'ouvrait la<br />

grande salle ( x ), il était à même de surveiller les mouvements<br />

de ses bate<strong>au</strong>x et l'activité de ses moulins de Gravioule.<br />

De ce poste d'observation, Jean Curtius pouvait aisément<br />

appeler ses gens se trouvant dans l'avant-cour de l'immeu-<br />

ble ou sur le quai. N'a-t-on pas en réalité informé Philippe<br />

de Hurges qu'à cet étage étaient les quartiers du pagador<br />

et de Jean Curtius, devenus dans son esprit un seul et même<br />

personnage, à la suite d'une méprise ou dans la confusion<br />

de ses souvenirs ?<br />

Cette interprétation ne va pas à l'encontre de ce que<br />

Jean Curtius ait eu ses appartements privés, rue Porte-<br />

Saint-Léonard. Là-bas, il avait sa chambre à coucher,<br />

prenait ses repas en famille, offrait des réceptions intimes,<br />

etc.<br />

Avant de regagner le rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, rappelons qu'<strong>au</strong><br />

troisième étage comme <strong>au</strong> second, il y avait, à l'origine,<br />

toujours d'après de Hurges, huit chambres, d'égale gran-<br />

deur. « avec <strong>au</strong>tant de garde-ro<strong>be</strong>s », les unes donnant<br />

sur la Meuse, les <strong>au</strong>tres sur la cour et le jardin de la maison<br />

et non moins ornées que celles du restant du bâtiment ( 2 ).<br />

Ces pièces, fort vraisemblablement, étaient <strong>au</strong>ssi des<br />

chambres d'hôtes.<br />

En 1812, chacun de ces étages renfermait quatre salles,<br />

deux longues et deux petites ( 3 ). Tout porte à croire<br />

qu'étaient à l'un et à l'<strong>au</strong>tre, respectivement le « deuxième<br />

magasin » et le « troisième magasin » du Mont-de-Piété.<br />

(') Sur cette terrasse, cf. plus h<strong>au</strong>t.<br />

( 2 ) A. DANDOY, Le J'niais Curtius. Le témoignage de Philippe<br />

de Hurges, p. 28-29.<br />

( 3 ) AEL, Fonds Français, Préfecture, portefeuille 559,


— 34 —<br />

En 1 (>32 déjà, on distinguait, outre le « h<strong>au</strong>t quartier »<br />

et le « grand quartier », le « quartier <strong>au</strong>x cuivres », la<br />

« chambre <strong>au</strong>x étains », la « chambre <strong>au</strong>x grands gages<br />

et à l'argenterie » et la « casse à l'or » J 1 ).<br />

Un texte de 1791 précise la qualification de ces magasins<br />

dans lesquels étaient entreposés les gages des débiteurs ( 2 ).<br />

Le premier magasin dit l'« argenterie », était réservé<br />

à l'argent, <strong>au</strong>x bijoux, <strong>au</strong>x draps, velours et soies. Les<br />

deux <strong>au</strong>tres contenaient les effets en toile, drap ou soie,<br />

les hardes, les cuivres et les étains. Cités également en<br />

1812, les trois magasins subsistèrent, après la réorganisa-<br />

tion du Mont-de-Piété : en 1852, le « premier magasin »<br />

réunissait les objets en or et en argent, les bijoux, les<br />

pierres précieuses, les pipes (!), les objets fragiles et tous les<br />

gages en général desquels on prêtait 30 francs et <strong>au</strong>-delà;<br />

le « deuxième magasin » concernait les gages sur lesquels<br />

on prêtait de 4 à 29 francs; le « troisième magasin » était<br />

destiné <strong>au</strong>x gages sur lesquels on prêtait de 2 à 3 francs.<br />

Chaque magasin était composé de plusieurs pièces ( 3 ).<br />

Revenant à l'inventaire de 1651, nous voici à la « cham-<br />

bre des venditions », dans laquelle étaient exposés <strong>au</strong>x<br />

enchères publiques les gages des débiteurs insolvables.<br />

C'est la pièce la plus richement décorée que cite l'acte;<br />

elle était dotée de deux cheminées. Ce ne peut être que la<br />

grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée avec ses cheminées datées<br />

« 1603 » (salle <strong>au</strong>x antiquités <strong>be</strong>lgo-romaines) qui englobait<br />

alors <strong>au</strong>ssi la « salle des tom<strong>be</strong>s » (salles n° 3 et 4 du plan<br />

du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée). Comme <strong>au</strong> premier étage, de Hurges<br />

y a ajouté un ou deux salons annexes pour qualifier<br />

l'ensemble de « grande salle d'entrée, qui a ses veues<br />

sur la Meuse d'une part, et de l'<strong>au</strong>tre sur les jardins,<br />

pour y recevoir les survenants et pour l'esbat ou le pro-<br />

menoir de ceux qui les suivent » (*). Cette vaste salle fut<br />

sans doute, <strong>au</strong>ssi le cadre de brillantes réceptions et de<br />

plantueux banquets préparés dans les offices voisins.<br />

(') Bibliothèque du musée Curtius, registre précité, f° 4.5.<br />

( 2 ) AEL, Fonds Français, Préfecture, portefeuille 559.<br />

( 3 ) Echevinat de la Prévoyance sociale, Archives du Mont-de-<br />

Piété, registre <strong>au</strong>x délibération 1850-1878, p. 31.<br />

( 4 ) A. DANDOY, Le Palais Curtius. Le témoignage de Philippe<br />

de Hurges, p. 25-26.


— 35 —<br />

Le devis de 1812 situe, de même, la « salle de vente »<br />

ou les « deux places de vente » <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée. Par<br />

« deux places », f<strong>au</strong>t-il entendre que la grande salle était<br />

partagée en deux par une cloison, ou qu'un <strong>au</strong>tre local<br />

avait un usage identique à celui de la grande salle ?<br />

Dans ce dernier cas, il s'agirait de l'ancienne cuisine,<br />

car le devis de 1812 prévoit la destruction, dans une<br />

place de vente, d'un « fourne<strong>au</strong> de cuisine potager » ( 1 ).<br />

Quant <strong>au</strong>x « Douze Empereurs » qui ornaient la « salle<br />

des venditions » en 1651, nous verrons qu'ils avaient leur<br />

réplique dans la grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée de la<br />

partie du palais, conservée par les Curtius. Il y a de fortes<br />

présomptions pour penser qu'ils constituent un élément<br />

de décoration, déjà en place avant 1627. Ces personnages<br />

(les douze premiers empereurs romains ?), s'ils avaient<br />

été représentés en peinture murales, n'<strong>au</strong>raient pas eu<br />

une mention dans un inventaire tel que celui de 1651.<br />

D'ailleurs, les traces de peinture à la détrempe en trompe-<br />

l'œil découvertes précisément dans cette salle du musée<br />

révèlent de tout <strong>au</strong>tres motifs. A remarquer que Jean<br />

Curtius affectionnait ces effigies princières.<br />

Philippe de Hurges relève que « toutes les portes et tous<br />

les huis des chambres et fenêtres qui paroissent tant dehors<br />

que dedans » portaient des peintures figurant le Grand<br />

Turc, le Tartare, le Persan, le roi des Abyssins ou d'<strong>au</strong>tres<br />

princes et princesses non chrétiens, vêtus de leurs accou-<br />

trements nation<strong>au</strong>x.<br />

Comme salons annexes de cette grande salle du rez-de-<br />

ch<strong>au</strong>ssée, nous entendons la « salle Henrijean - Hennet I »<br />

(n° 6),servant en 1651 de chambre à Alard, dernier point de<br />

l'inventaire ( 2 ) et la salle jouxtant la salle d'Otreppe de Bou-<br />

vette (n° 7) que nous avons assimilée plus h<strong>au</strong>t à la « cham-<br />

bre par terre ». L'expertise de 1806 distingue la salle d'un<br />

(*) AEL, Fonds Français, Préfecture, portefeuille 559,<br />

( 2 ) Alard, tout, comme Nicolas Tils et Jean Noël, devait être<br />

un employé subalterne de l'établissement. En 1655, en plus de<br />

l'administrateur et du contrôleur, le personnel du Mont-de-Piété<br />

comprenait : un « cassier », un « estimeur », un « lieur des gages »,<br />

un « substitut contrôleur », un « diviseur », un « reviseur des<br />

gages », un « garde de l'argenterie », un « garde du grand quartier »<br />

et un « garde du petit quartier ». Bibliothèque du musée Curtius,<br />

registre précité, f° 127.


— 36 —<br />

salon, <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée ( 1 ). Le devis de 1812 situe, à<br />

ce nive<strong>au</strong>, un « grand bure<strong>au</strong> », <strong>au</strong> dessous des places du<br />

contrôleur et de la place de l'argenterie. Selon nos hypo-<br />

thèses précédentes, ce « grand bure<strong>au</strong> occupait donc la<br />

« salle Henrijean - Hennet I » (n° 6) et la salle (n° 7)<br />

s'ouvrant sur la salle d'Otreppe de Bouvette (n° 8) ».<br />

Il se peut qu'alors elles ne formaient qu'une seule pièce ( 2 ).<br />

Les documents que nous avons consultés n'éclairent pas<br />

le problème que pose le local accolé <strong>au</strong> bâtiment principal,<br />

sous forme d'annexe longeant la rue du Mont-de-Piété.<br />

A l'origine, ce n'était sûrement pas la cuisine, ainsi que<br />

le suppose A. Dandoy ( 3 ). L'absence de vestige de cheminée<br />

et l'inventaire de 1651 infirment cette hypothèse.<br />

Des traces de roues dans le pavé s'emblent indiquer<br />

qu'il y avait là un quai de déchargement. Ce qui est fort<br />

pl<strong>au</strong>sible, mais du temps du Mont-de-Piété ; il était<br />

commode d'introduire, par cette annexe, ayant jadis une<br />

issue sur la rue de la Syrène, les gages encombrants dans<br />

le bâtiment principal : en 1852, il est signifié que les gages<br />

lourds et volumineux devaient être déposés dans les pièces<br />

du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée ( 4 ).<br />

Toutefois, l'annexe avait une <strong>au</strong>tre destination, à<br />

l'époque de Jean Curtius, quand le « grand pavillon<br />

carré » était à fins représentatives : le munitionnaire<br />

disposait d'<strong>au</strong>tres emplacements pour entreposer ses<br />

marchandises, notamment l'enclos de la rue des Aveugles.<br />

Les diverse issues que comportait ce local, de dimensions<br />

relativement modestes, en faisaient une véritable plaque<br />

tournante. Une porte (la seule encore praticable) donnait<br />

accès <strong>au</strong> portail de la rue de la Syrène et à la galerie aval.<br />

Une seconde (peut être postérieure) s'ouvrait directement<br />

sur ladite voie. Trois <strong>au</strong>tres reliaient l'annexe <strong>au</strong> rez-de-<br />

ch<strong>au</strong>ssée du bâtiment principal, respectivement, de droite<br />

à g<strong>au</strong>che : <strong>au</strong> salon, <strong>au</strong> vestibule et à la grande salle.<br />

(') AEL, Fonds Français, Préfecture, portefeuille 559.<br />

( ! ) Seule, la salle 7 du plan avait une cheminée.<br />

(®) A. DANDOY, Le Palais Curtius. Le témoignage de Philippe<br />

de Hurges, p. 22-25.<br />

( 4 ) Echevinat de la Prévoyance sociale, Archives du Mont-de-<br />

Piété, registre <strong>au</strong>x délibérations 1850-1876, p. 31.


— 37 —<br />

Une telle particularité fournit une réponse <strong>au</strong> problème :<br />

cette pièce était une antichambre constituant l'entrée<br />

principale du grand bâtiment. Salle et salon avec lesquels<br />

cette antichambre communiquait ne formaient-ils pas<br />

le « grande salle d'entrée » ? Le devis de 1812 mentionne<br />

des trav<strong>au</strong>x à effectuer <strong>au</strong> vestibule d'entrée, du côté de<br />

la rue de la Syrène.<br />

Ceux qui pénétraient dans le palais, soit par le portail<br />

de la rue Porte-Saint-Léonard, entrée « principale et<br />

ordinaire », soit par celui de la rue de la Syrène, ou les<br />

personnes venant des appartements privés des Curtius,<br />

gagnaient tout naturellement le « grand pavillon » par<br />

la galerie aval et l'antichambre, dont les trois portes<br />

intérieures s'ouvraient de concert ou non, selon les cir-<br />

constances et <strong>au</strong> gré des <strong>be</strong>soins.<br />

Cette affectation exyilique en partie la présence d'un<br />

portail, rue de la Syrène, qualifié par de Hurges, de porte<br />

« secrète » et « ne servant qu'en cas de nécessité ». Entrée<br />

de service, c'est possible, mais elle était davantage. Lors<br />

d'importantes réceptions, par exemple, la foule des invités<br />

évacuait le grand pavillon et le palais, soit par ce portail,<br />

via l'antichambre, soit par l'<strong>au</strong>tre issue du bâtiment et<br />

le porche du quai.<br />

A l'issue de cette analyse sur la distribution des cons-<br />

tructions, dont nous ne dissimulons point la part d'arbi-<br />

traire, et qui ne prétend pas trouver des solutions définiti-<br />

ves à tous les problèmes, nous estimons utile d'établir un<br />

table<strong>au</strong> récapitulatif sur les aménagements intérieurs<br />

successifs du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée et du premier étage du<br />

bâtiment principal, qui ont retenu surtout notre atten-<br />

tion ( 1 ).<br />

Lors de la tourmente révolutionnaire, les assignats<br />

entraînèrent la suppression du Mont-de-Piété, en tant<br />

qu'institution.<br />

(') Les calques des deux plans reproduits à la page 39<br />

ont été exécutés, à l'intervention de M. le Conservateur J. PHILIP-<br />

PE, par M. Adrien REENAERS, Préparateur-Technicien ff. du<br />

musée Curtius. Nous les en remercions vivement. Les documents<br />

ici reproduits facilitent grandement la compréhension de notre<br />

exposé.


Du temps de Jean<br />

Curtius<br />

Antichambre et entrée<br />

principale du bâtiment<br />

A l'époque du Montde-Piété<br />

R E Z - D E - C H A U S S É E<br />

En 1968<br />

Quai de déchargement Atelier<br />

Grande salle d'entrée Salle des ventes<br />

donnant sur le fleuve<br />

et sur le jardin (grande<br />

salle proprement dite<br />

et salons annexes) Grand bure<strong>au</strong><br />

1 Salle des antiquités<br />

< <strong>be</strong>lgo-romaine (n° 3)<br />

' Salle des Tom<strong>be</strong>s (n° 4)<br />

l Salle Henrijean-Hen-<br />

< net I (n° 6) et salle<br />

' suivante (n° 7)<br />

Vestibule Vestibule Vestibule (n°» 1 et 5)<br />

Office avec entre-sol Comptoir avec entre-sol<br />

Cuisine<br />

Chambre de domestique<br />

Cuisine puis (?) « place<br />

de vente »<br />

Chambre « pendice » de<br />

la cuisine<br />

P R E M I E R É T A G E<br />

Antichambre avec<br />

gp.lerie (n° 2)<br />

Salle d'Otreppe de<br />

Bouvette (n° 8)<br />

Toilettes (jouxtant le<br />

n° 8, côté cour)<br />

Couloir Couloir ou « galerie » Couloir (n° 1 et 5)<br />

Chambre d'hôte<br />

Table de prêt ou premier<br />

magasin dit<br />

l'« Argenterie »<br />

Chambre d'hôte Service du contrôle<br />

Grande salle donnant<br />

sur la Meuse et sur<br />

Grande salle en h<strong>au</strong>t :<br />

magasin ?<br />

le jardin : bure<strong>au</strong> de<br />

Jean Curtius ? Service du contrôle<br />

Plateforme à l'air libre,<br />

avec accoudoirs, située<br />

<strong>au</strong>-dessus «lu porche<br />

du quai<br />

Bretêche renfermant<br />

le logis du contrôleur<br />

Salle Renaissance (n°2)<br />

Salle Henrijean-<br />

Hennet II (ancienne<br />

« salle Tudor ») (n° 3)<br />

Salle Moxhon I (n° 7)<br />

Salle des Marqueteries<br />

(n° 6)<br />

Salle de l'Evangéliaire<br />

(n° 4)<br />

Bretêche contenant<br />

la bibliothèque du<br />

musée (ancienne «salle<br />

<strong>au</strong>x argenteries») (n° 8)


— 40 —<br />

Ses loc<strong>au</strong>x abritèrent alors, en partie, les bure<strong>au</strong>x de<br />

l'administration centrale du département de l'Ourthe.<br />

Pour dédommager les Hospices civils de Liège, on leur<br />

concéda la co-propriété de l'immeuble, fort délabré à<br />

cette époque. Le 20 avril 1812, les Hospices civils acqui-<br />

rent tous les droits sur la « maison avec cour, bâtiments,<br />

écuries, remises, cinq quarts de xhansion de fontaine,<br />

pompes et dépendances... avec meubles meublants, effets<br />

mobiliers, loges à effets, boiseries et machines servant<br />

<strong>au</strong>x <strong>be</strong>soins du ci-devant Mont-de-Piété » ( 1 ). Le devis<br />

des trav<strong>au</strong>x que nécessitait la réfection des bâtiments,<br />

dressé le 18 juillet suivant, laisse deviner à quel point<br />

était l'importance des dégradations requérant de gros<br />

ouvrages de maçonnerie, de menuiserie et de vitrerie.<br />

Le 6 juin 1811, Napoléon avait décrété le rétablissement<br />

du Mont-de-Piété de Liège mais l'exécution de ce décret<br />

fut ajourné d'année en année parce que les bure<strong>au</strong>x de<br />

la préfecture n'arrivaient pas à être déménagés de l'ancien<br />

palais. Ce ne fut qu'en vertu des arrêtés du roi des Pays-<br />

Bas du 24 novembre 1816 et du 3 février 1817 que le<br />

nouve<strong>au</strong> Mont-de-Piété fut réellement institué. Les Hos-<br />

pices civils lui louèrent l'immeuble qui rouvrit ses portes<br />

à sa traditionnelle clientèle, le 2 janvier 1818 ( 2 ).<br />

Le 4 juin 1902, la Ville de Liège acheta les bâtiments <strong>au</strong>x<br />

Hospices civils pour 125.000 francs afin de les convertir<br />

en musée archéologique ( 3 ).<br />

Les services du Mont-de-Piété furent transférés en<br />

mars-avril 1904 rue du Ponçay. Le 2 mai suivant, Marcel<br />

De Puvdt, Directeur du Service du Contentieux de la<br />

la Ville de Liège et ancien Président de l'Institut Archéo-<br />

logique liégeois, les architectes Joseph Lous<strong>be</strong>rg et Edmond<br />

Jamar furent chargés par le Conseil communal de diriger<br />

et surveiller les trav<strong>au</strong>x de rest<strong>au</strong>ration et d'appropriation<br />

de l'immeuble. Ceux-ci s'effectuèrent, d'une manière<br />

remarquable, de 1904 à 1909.<br />

(') AEL, notaire B-E. Dumont, à Liège, acte à la date.<br />

( 2 ) AEL, Fonds Français, préfecture, portefeuille 559.<br />

Echevinat de la Prévoyance sociale, Archives du Mont-de-Piété,<br />

Historique du Mont-de-Piété.<br />

( 3 ) AEL, Hypothèques de Liège, Transcription, reg. 4.160, n° 2.


— 41 —<br />

L'état de conservation des constructions nécessita le<br />

rempiètement de certaines fondations, la réfection des<br />

murs de refend vers les deux façades latérales du bâtiment<br />

principal sur la h<strong>au</strong>teur du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée <strong>au</strong> second<br />

étage ainsi que l'ancrage de ces murs entre eux, la conso-<br />

lidation des voûtes des caves, le dévoutage puis la resti-<br />

tution de la tour (avec les matéri<strong>au</strong>x d'origine remployés),<br />

la réfection des carrelages et des planchers, etc. Les<br />

larges fenêtres, mises en place, dans la seconde moitié<br />

du 18 e siècle, à la façade postérieure du grand bâtiment,<br />

disparurent pour des baies à mene<strong>au</strong>x, semblables <strong>au</strong>x<br />

<strong>au</strong>tres encore existantes. Les cheminées furent démontées<br />

et réparées. La cour fut rétablie à son nive<strong>au</strong> premier.<br />

Vu leur m<strong>au</strong>vais état et leur absence complète d'intérêt<br />

architectural, les annexes du fond furent détruites et<br />

remplacées par une galerie ouverte, prolongeant celle<br />

dégagée et reconstituée, côté aval. De même, certaines<br />

annexes, côté amont, furent sacrifiées, leur substituant<br />

une galerie de même type.<br />

Le musée Curtius fut in<strong>au</strong>guré le 1 er août 1909 ( 1 ).<br />

L'hôtel Curtius<br />

Le contraste entre le prestige retrouvé de l'ancien siège<br />

du Mont-de-Piété et l'état d'abandon partiel de l'<strong>au</strong>tre<br />

partie du palais Curtius est tel qu'on a du mal, de prime<br />

abord, à s'imaginer qu'ils formèrent un ensemble dans<br />

lequel les constructions, côté Féronstrée, pour plus discrète<br />

que fût la richesse de leur ornementation, n'en étaient<br />

pas moins valables que celle du quai.<br />

(') Bulletin Administratif de la Ville de Liège, 1904, p. 745.<br />

Rapport annuel sur l'administration et la situation des affaires<br />

de la Ville de Liège : 1904, p. 146-147, 323; 1905, p. 126, 307;<br />

1906, p. 166; 1907, p. 194. 299-301; 1908, p. 214-215, 318.<br />

L© Mont-de-Piété, devenu la « Caisse publique de prêts » avait<br />

son dernier siège dans la section de la rue du Ponçay, baptisée<br />

par la suite rue Gaston Grégoire. L'établissement fut supprimé<br />

définitivement en 1945.<br />

Sur la création et l'organisation du Musée Curtius, voir J.<br />

Philippe, Guide du visiteur <strong>au</strong>x Musée Curtius et d'Ansembourg,<br />

Liège, 1952.


— 42 —<br />

Mieux : jusqu'<strong>au</strong> début du 19 e siècle, alors que le Mont-<br />

de-Piété était le refuge du désespoir et de la misère,<br />

l'« hôtel Curtius » resta la demeure de nobles et fortunés<br />

personnages.<br />

Pierre Curtius mourut le 22 mai 1631; son épouse,<br />

Anne de Lierneux, le suivit dans la tom<strong>be</strong> en septembre<br />

ou <strong>au</strong> début octobre 1636. L'hôtel de Liège fut laissé,<br />

indivis, <strong>au</strong>x trois filles des défunts, dont l'ainée, Marie,<br />

avait épousé, en 1626, son cousin germain, Henri Cur-<br />

tius ( 1 ).<br />

Celui-ci se rendit possesseur de tous les droits sur la<br />

maison dans laquelle il demeurait, maison avec « scaillie,<br />

jardin, estableries, appendices et appartenances », en<br />

achetant les <strong>au</strong>tres parts à ses <strong>be</strong><strong>au</strong>x-frères : en 1639,<br />

celle de Jean-Baptiste de Boile<strong>au</strong>, seigneur de Pouhon<br />

et de Tilleur, mari de Marguerite Curtius; en 1649, celle<br />

d'Arnold de Lierneux, seigneur de Saint-Halin, époux<br />

d'Anne-Marie Curtius ( 2 ).<br />

Henri Curtius, seigneur de Grand et Petit Aaz, Hermée,<br />

Vischeweert, YValeffe-Saint-Pierre et Borlez, capitaine des<br />

Vieux-Arbalétriers, gentilhomme et capitaine des gardes<br />

du prince-évêque, grand et général bailli de la cathédrale<br />

Saint-Lam<strong>be</strong>rt, écuyer, cinq fois bourgmestre de Liège<br />

(en 1643, 1652, 1657, 1662 et 1667) ( 3 ) reçut, entre <strong>au</strong>tres,<br />

chez lui, le prince d'Orange, en 1647. Connu <strong>au</strong>ssi comme<br />

mécène, il commanda maints table<strong>au</strong>x <strong>au</strong>x peintres lié-<br />

geois.<br />

(') C. de IÎORMAN, Les Echevins de la Souveraine Justice de<br />

Liège, tome 2, Liège, 1899, p. 247.<br />

Aime de Lierneux testa le 2 septembre 1636, AEL, notaire<br />

M. Verts, à Liège, registre <strong>au</strong>x testaments, f°* 256-258.<br />

Le 6 octobre, à la suite du décès de sa mère, Marguerite Curtius<br />

fit relief de la seigneurie de 'Pilleur, AEL, Cours de justice, Tilleur,<br />

reg. 21, f° 81.<br />

AEL, Echevins de Liège, Conventions et Testaments, reg. 91,<br />

f° 276 v°. Henri Curtius était le fils cadet de Jacques Curtius et<br />

de Françoise Bex.<br />

(*) AEL, Familles, Curtius, registre précité, f os 187, 244. 246 v°,<br />

247.<br />

( 3 ) Recueil héraldique des bourgmestres de la noble cité de Liège'<br />

Liège, 1720, p. 410-411.


— 43 —<br />

En 1643, sa femme (décédée deux ans après) et lui<br />

avaient rédigé un testament par lequel, après leur mort,<br />

ils léguaient la « maison de Saint-Barthélemy » à leur<br />

fils Pierre. A condition, toutefois, qu'il fût chanoine de<br />

Saint-Lam<strong>be</strong>rt (Pierre, cette année-là, avait été choisi<br />

comme coadjuteur du chanoine de la cathédrale, Servais<br />

Marcelis). S'il renonçait à son canonicat, Pierre devait<br />

céder, du même coup, ses droits sur l'hôtel à celui de ses<br />

frères à qui il <strong>au</strong>rait résigné sa future pré<strong>be</strong>nde. Or, Pierre<br />

Curtius, après la disparition de sa mère, abandonna<br />

l'état ecclésiastique et c'est son frère Henri qui devint<br />

chanoine coadjuteur, héritier de la demeure de la rue<br />

Porte-Saint-Léonard. Ce dernier fut confirmé dans ses<br />

droits en 1659 par un <strong>au</strong>tre testament de son père. Tout<br />

le mobilier de l'hôtel lui reviendrait également, s<strong>au</strong>f :<br />

1° les peintures du cabinet du bourgmestre (à part celles<br />

de la cheminées) laissées à Pierre; 2° les peintures de la<br />

chambre à coucher du bourgmestre (à l'exception de celle<br />

de la cheminée) dévolues à un <strong>au</strong>tre fils, Jacques, chanoine<br />

de Saint-P<strong>au</strong>l, qui disposerait <strong>au</strong>ssi des meubles de sa<br />

propre chimbre. Toutefois, comme le chanoine coadjuteur<br />

était atteint de « maladie incurable » (Henri devait s'étein-<br />

dre d'ailleurs en cette année 1659), son frère Lothaire<br />

fut désigné, dans le même acte, comme héritier de ses<br />

droits...<br />

Ce que n'avait pas prévu le bourgmestre, c'est qu'il<br />

allait survivre à tous ses enfants; d'où de nouvelles dis-<br />

positions testamentaires.<br />

Sa descendance se limitait à une petite-fille et à un<br />

petit-fils, tous deux ayant pour père l'ancien chanoine<br />

coadjuteur, Pierre Curtius (f en 1662) qui s'était marié<br />

deux-fois. Marguerite-Philippine était issue de la première<br />

union, entre Pierre Curtius et Marie-Jeanne de Henry,<br />

dame de Foste<strong>au</strong> (f en 1658); Biaise-Henri avait pour<br />

mère, la seconde épouse de Pierre Curtius, Marguerite-<br />

Victoire de Allagon.<br />

Le 18 mars 1673, Henri Curtius institua Biaise-Henri,<br />

son héritier universel, testament qu'il compléta et précisa<br />

en 1674. Le vieux patricien, quand il mourut le 25 décem-<br />

bre 1674, avait, de nouve<strong>au</strong>, méjugé de l'avenir : ses<br />

diverses volontés « post mortem » allaient être à l'origine


— 44 —<br />

d'une mésentente tenace entre Marguerite et son demi-<br />

frère, et de multiples procédures qui se poursuivraient<br />

<strong>au</strong>-delà du trépas de ceux-ci ( 1 ).<br />

Car Marguerite n'entendait pas se laisser dépouiller,<br />

quoiqu'elle eût reçu les biens cédés naguère à son père<br />

par Henri Curtius.<br />

En 1676, la jeune femme (elle avait 20 ans) épousait<br />

un patricien poitevin, l'écuyer Jacques de Flave<strong>au</strong>, sei-<br />

gneur de La R<strong>au</strong>dière et de La Girardrie, futur résident<br />

du roi de France à Liège ( 2 ).<br />

Le 2 juillet 1677, les nouve<strong>au</strong>x époux parvinrent à<br />

conclure un accord avec les tuteurs de Biaise-Henri<br />

(alors âgé de 16 ans), à savoir la mère de ce dernier, le<br />

chapelain Jean Bourdon et l'échevin Thomas-Pierre<br />

de Bouillenne. Les Flave<strong>au</strong> furent notamment confirmés<br />

dans la possession des seigneuries de Grand et Petit Aaz,<br />

Hermée et Vischeweert, tandis que Biaise-Henri était<br />

assuré des seigneuries de Waleffe-Saint-Pierre et de Borlez,<br />

des maisons de Liège et de V<strong>au</strong>x ( 3 ).<br />

Plus tard, Biaise-Henri, <strong>au</strong> service de l'Empereur et<br />

n'ayant donc pas <strong>be</strong>soin de domicile à Liège, ne désira<br />

pas garder la maison héritée de son grand-père car elle<br />

requérait de gros frais d'entretien et ne pouvait être louée<br />

à un prix suffisant. C'est pourquoi, le 20 août 1688, il<br />

(') AEL, Familles, Louvrex, procès de Corte, dont s'est occupé<br />

l'avocat M-G. de Louvrex.<br />

AEL, Familles, Curtius, reg. précité, f° 324 v°.<br />

J. de THEUX, Le Chapitre de S. Lam<strong>be</strong>rt à Liège, tome 3, Liège,<br />

1871, p. 212.<br />

C. de BORMAN, Note sur la naissance du baron de Waleffe, dans<br />

Bulletin de l'Institut Archéologique liégeois, tome X (1870), pp.<br />

79-82.<br />

U. AV. (H. MARTIAL), Note sur le baron de Walef, dans B.I.A.L.,<br />

tome IX (1868), pp. 275-301.<br />

J. PETY de THOZEE, Le Crésus liégeois. Jean Curtius, seigneur<br />

d'Oupeye et sa famille, dans B.I.A.L., tome XI (1910), pp. 65-97.<br />

J. PETY de THOZEE, Le poète liégeois Henri de Walef 1661-<br />

1734, dans B.I.A.L., tome XXXVIII (1908), pp. 257-304.<br />

( 2 ) AEL. Echevins de Liège, Conventions et Testaments, reg. 71,<br />

f° 156 v».<br />

( 3 ) AEL, Familles, Curtius, registre précité, f° 327 v°.


— 45 —<br />

la vendit <strong>au</strong>x Flave<strong>au</strong> pour 14.000 florins Brabant ( x ).<br />

Cependant, il se ressaisit de l'immeuble en 1708, à la<br />

suite de ses démêlés juridiques avec Marguerite, femme<br />

pas commode, qui ne s'entendait d'ailleurs pas davantage<br />

avec son mari et ses propres enfants. Elle-même avait<br />

eu l'intention de vendre l'hôtel en 1704 et elle ne devait<br />

sans doute plus l'occuper lorsqu'elle en fut dépossédée :<br />

en septembre 1708, en tout cas, Biaise-Henri reçut l'<strong>au</strong>to-<br />

risation des échevins de Liège de mettre la maison en<br />

rendage proclamatoire. Celui qui prit indûment le titre<br />

de « baron » de WalefFe accusa (notamment) sa demi-<br />

sœur d'être partie de la maison, en emportant deux ta-<br />

ble<strong>au</strong>x qui lui appartenaient. Ces table<strong>au</strong>x, attribués<br />

à Damery, représentaient, l'un, « Prométhée »; l'<strong>au</strong>tre,<br />

« Thémis, l'Abondance et une <strong>au</strong>tre déesse ». Marguerite<br />

les détenait encore en 1725 ( 2 ).<br />

Biaise-Henri de Corte, feldmaréchal après une longue<br />

et aventureuse carrière militaire qui l'éloigna le plus<br />

souvent de son pays natal, écrivain qui eut parfois du<br />

talent (la rue WalefFe à Liège perpétue sa mémoire)<br />

avait épousé en 1(579 Marie-Jeanne de Zualart, fille de<br />

l'écuyer Charles de Zualart, seigneur de Chape<strong>au</strong>ville ( 3 ).<br />

De cette union, naquit un seul fils, François de Corte,<br />

« baron » de Borlez, qui embrassa <strong>au</strong>ssi le métier des<br />

armes mais qui précéda ses parents dans la tom<strong>be</strong>, en<br />

1721, des suites d'une blessure reçue <strong>au</strong> siège de Ceuta, <strong>au</strong><br />

Maroc.<br />

Ne laissant <strong>au</strong>cune postérité, le baron de WalefFe vit de<br />

nouve<strong>au</strong> Marguerite prétendre à ses biens mais, cette<br />

fois, en tant que son héritière, en vertu d'un fideicommis<br />

dont elle prétendait bénéficier, par les testaments de<br />

( 1 ) AEL, Cour féodale de Liège, reg. 113, f° 10 v°.<br />

AEL, notaire A. Thonnart, à Liège, acte du 28 novembre 1704.<br />

A la fin du 17 e siècle, les membres de la famille abandonnèrent<br />

l'usage de la forme latinisée de leur nom, lui préférant, l'originale<br />

« de Corte ».<br />

( 2 ) AEL, Cour féodale de Liège, reg. 24, f 08 11 v° et 15 v°.<br />

AEL, Echevins de Liège, Paroffres, greffe Crahay, reg. 265, f°<br />

344 v°.<br />

AEL, Familles, Louvrex, dossiers de Corte.<br />

AEL, Echevins de Liège, pièces de procès non inventoriées se<br />

rapportant <strong>au</strong>x Curtius et familles apparentées.<br />

AEL, Collégiales, Saint-Barthélémy, reg. 131.<br />

( 3 ) AEL, Cours de justice, Fléron, reg. 77, f os 25-26.


— 46 —<br />

Henri Curtius. En 1730, elle tenta même de s'opposer<br />

à ce que Biaise-Henri mit en vente du mobilier du châte<strong>au</strong><br />

de Waleffe! (*).<br />

Le baron de Waleffe, pour la hargne, ne le cédait en<br />

rien à sa sœur ( 2 ) et, à l'appui des sentences rendues par<br />

les échevins de Liège et le Conseil ordinaire, réfutait<br />

le soit-disant fideicommis.<br />

Contraint par ses infirmités et les nombreux procès<br />

qu'il avait à soutenir, de s'installer, d'une façon perma-<br />

nente à Liège, Biaise-Henri voulut prendre demeure dans<br />

l'hôtel familial, en 1730. Or, celui-ci avait été loué, le<br />

15 avril 1726, pour une période de 9 ans, <strong>au</strong> chevalier<br />

Gilles-François du Vivier, qui avait eu l'obligation de<br />

consacrer 200 écus à la réfection de l'immeuble ( 3 ).<br />

Les rapports étaient détestables entre le chevalier du<br />

Vivier et le baron de Waleffe qui avait trainé son locataire<br />

en justice parce qu'il avait apporté des aménagements<br />

préjudiciables à la fontaine de l'hôtel ( 4 ). Aussi, lorsque<br />

le 14 septembre 1730, le baron de Waleffe signifia <strong>au</strong><br />

chevalier du Vivier qu'il comptait venir habiter dans sa<br />

propriété pour Noël, avec promesse de le dédommager,<br />

ce dernier refusa de mettre fin volontairement à son bail.<br />

D'où, pour le vieux soldat, l'obligation d'entamer un<br />

procès de plus et de chercher une <strong>au</strong>tre résidence, en<br />

attendant l'issue de celui-ci ( 8 ).<br />

( J ) AEL, notaire G. Nihet, à Liège, acte du 5 juin 1730.<br />

( 2 ) M. FLORKIN, Le Triomphe des Médecins, Episodes de la<br />

médecine liégeoise, dans, Revue médicale <strong>be</strong>lge, 1 er novembre 1962,<br />

pp. 721-726.<br />

M. FLORKIN, Médecine et médecins <strong>au</strong> Pays de Liège, III :<br />

Médecins, li<strong>be</strong>rtins et pasquins, Liège, 1964, pp. 33-40, 41-47,<br />

48-56, 105-118.<br />

( s ) AEL, notaire G. Nihet, à Liège, acte à la date. En 1725-1726,<br />

une certaine Marie Dumoulin occupait un quartier de la maison.<br />

AEL, Echevins de Liège, pièces de procès non inventoriées se rapportant<br />

<strong>au</strong>x Curtius et familles apparentées.<br />

(*) Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre. Nous reviendrons<br />

en détail sur ce conflit plus loin.<br />

( 5 ) Idem.


— 47 —<br />

Le baron de WalefFe était à peine installé dans une<br />

maison, située sur les encloîtres de Saint-P<strong>au</strong>l, que sa<br />

femme y mourut ( J ).<br />

Le 5 avril 1731, il obtenait du chapitre de la cathédrale<br />

la location de la maison cl<strong>au</strong>strale, sise <strong>au</strong> coin de la<br />

place Verte et de la rue des M<strong>au</strong>vais Chev<strong>au</strong>x. C'est dans<br />

ce vieil immeuble, bâti naguère par Lam<strong>be</strong>rt Lombard<br />

pour le chanoine Jean Oems de Wyngarde, que le baron<br />

de WalefFe allait vivre les dernières années de son exis-<br />

tence ( 2 ). En 1733, le chevalier du Vivier renonça, finale-<br />

ment, à son bail mais l'état de santé du feldmaréchal-<br />

écrivain ne lui permettait plus de supporter les fatigues<br />

d'un déménagement ( 3 ).<br />

Aussi, la maison de la rue Porte-Saint-Léonard reçut-<br />

elle, le 10 mai 1734, un nouve<strong>au</strong> locataire : le comte de<br />

Rougrave, vicaire-général et chancelier de S.A. ( 4 ).<br />

Le 17 août 1733, le baron de WalefFe avait institué<br />

comme héritier universel son petit-neveu, Henri-Joseph<br />

de Elave<strong>au</strong> de La R<strong>au</strong>dière, deuxième fils de Jacques-<br />

Philippe de Henry de Flave<strong>au</strong> de La R<strong>au</strong>dière, baron<br />

de Loverval, et de Marie-Catherine de Salme. Henri-<br />

Joseph de Flave<strong>au</strong>, qui obtint, le même jour, la cession<br />

du châte<strong>au</strong> et de la seigneurie de WalefFe, devait ajouter<br />

(') Marie-Jeanne de Zualart fit rédiger son testament le 25<br />

novembre 1730. AEL, notaire J-H. Bidart, acte à la date. Un document<br />

du 8 janvier 1731 indique qu'à cette date, elle était décédée.<br />

Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierrc. Marguerite-Victoire<br />

de Allagon mourut à la même époque. Si la « dame de Hermée »<br />

vivait encore en 1728, en 1731. le baron de WalefFe déclara par<br />

écrit n'accepter l'héritage de sa mère qu'après inventaire. AEL,<br />

notaire J-H. Bidart, acte du 27 janvier 1728; AEL, notaire O.<br />

Xihet, actes du 25 juin et du 4 juillet 1731.<br />

( 2 ) AEL, Cathédrale S. Lam<strong>be</strong>rt, Secrétariat, reg. 160, f° 74 v»;<br />

reg. 73, f 83 et 135.<br />

( 3 ) Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre. Le chevalier du<br />

Vivier céda <strong>au</strong>x désirs de son propriétaire parce que la crevaison<br />

des tuy<strong>au</strong>x amenant l'e<strong>au</strong> à la fontaine rendait bien incommode<br />

l'« hôtel Curtius ».<br />

( 4 ) AEL, notaire A-N. Leblanc, à Liège, acte à la date. En 1736,<br />

le comte de Rougrave habitait là avec ses deux neveux, un chanoine<br />

dtf Fosse et huit domestiques. AEL, Etats, reg. 87, p. 395-396.


— 48 —<br />

à son nom celui des « de Corte », par la volonté expresse<br />

du vieux baron ( 1 ).<br />

Ces dispositions mécontentèrent vivement Marguerite<br />

de Corte qui menaça son petit-fils de l'expulser des terres<br />

qui venaient de lui échoir. Henri-Joseph de Flave<strong>au</strong> prit<br />

la préc<strong>au</strong>tion d'implorer la s<strong>au</strong>vegarde du Prince, s<strong>au</strong>ve-<br />

garde qui lui fut accordée le 17 juillet 1734. Ce qui n'empê-<br />

cha pas, cinq jours après, alors que le feldmaréchal venait<br />

d'expirer, le départ de Liège d'une trentaine d'hommes<br />

armés, conduits par « Monsieur de Froidmont », le seul<br />

fils encore en vie de Marguerite de Corte. Le 23 juillet,<br />

vers 3 heures du matin, la petite troupe occupait de force<br />

le châte<strong>au</strong> de Waleffe ( 2 ).<br />

Le 28 juillet, la terrible douairière souscrivit à une<br />

telle entreprise, effectuée en vertu de ses prétentions,<br />

par un nouve<strong>au</strong> testament qui laissait à Al<strong>be</strong>rt-Juste-<br />

Octave de Flave<strong>au</strong> de Froidmont, les seigneuries de<br />

Grand et Petit Aaz, Hermée, ...Waleffe et Borlez, à con-<br />

dition qu'il prît, lui <strong>au</strong>ssi, le nom et les armes des de Corte,<br />

legs qui fut converti en cession entre vifs, le lendemain ( 3 ).<br />

L'occupation du châte<strong>au</strong> de Waleffe était encore effective<br />

en 1737, malgré les injonctions du prince-évêque, du<br />

Conseil <strong>au</strong>lique et même de l'Empereur. Finalement,<br />

Al<strong>be</strong>rt de Flave<strong>au</strong> (sans postérité lui non plus) abandonna<br />

ses prétentions sur les seigneuries de Waleffe et de Borlez,<br />

expirant à son tour en 1745.<br />

Il ne semble pas que, pendant cette période, Henri-<br />

Joseph de Flave<strong>au</strong> eût à défendre contre la mainmise<br />

( 1 ) Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre, actes passés<br />

devant le notaire O. Delbrouclc.<br />

Le baron de Loverval (1677-1732) était le fils aîné de Jacques<br />

de Flave<strong>au</strong> et de Marguerite-Philippine de Corte.<br />

( 2 ) Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre.<br />

AEL, Conseil privé, portefeuille 308.<br />

AEL, notaire H-M. Firquet, à Liège, reg. 1737-1738, f°« 128-130.<br />

AEL, Echevins de Liège, pièces de procès non inventoriées se<br />

rapportant <strong>au</strong>x Curtius et familles alliées.<br />

( 3 ) AEL, notaire J-N. More<strong>au</strong>, à Liège, reg. 1733-1734, actes<br />

de 1734, n os 107 et 108. Marguerite de Corte décéda le 7 juin 1735,<br />

à 78 ans; elle était la dernière descendante directe du grand Jean<br />

Curtius.


— 49 —<br />

de son oncle, la maison de Liège qui fut louée en 1738<br />

<strong>au</strong> baron Jacques de Baré de Houchenée ( x ).<br />

L'héritier du feldmaréchal, dès 1748, prit lui-même<br />

demeure dans sa propriété ( 2 ).<br />

En 1785, le second baron de WalefFe rédima pour 156<br />

florins Brabant un sou et demi, la vesture due, sur l'im-<br />

meuble, <strong>au</strong> chapitre de Saint-Barthélémy ( 3 ).<br />

Député perpétuel <strong>au</strong>x Etats, bourgmestre de Liège en<br />

1772, Henri-Joseph de Flave<strong>au</strong> de Corte (1711-1790)<br />

ne laissait pas de descendance, à sa mort, le 14 juillet<br />

1790. Par son testament, il maintenait la jouissance de<br />

ses biens <strong>au</strong> profit de son épouse, Jeanne-Françoise de<br />

Piret du Châtelet. Au décès de cette dernière, son héritage<br />

devait revenir à son neveu et filleul, Henri-Al<strong>be</strong>rt-Joseph<br />

de Flave<strong>au</strong> d'Ermeton, qui prendrait la livrée, le nom<br />

et les armes du feldmaréchal de WalefFe, le « très cher<br />

oncle » du testateur ( 4 ).<br />

Mais l'héritier présomptif mourut avant la veuve et<br />

sans postérité. Aussi, la baronne de WalefFe prit-elle de<br />

nouvelles dispositions testamentaires, en l'an 8 ( 5 ).<br />

L'immeuble 659 de la rue Porte-Saint-Léonard connais-<br />

sait alors de plus humbles occupants : Jacques-Dieudonné<br />

Charlier, ancien employé du Mont-de-Piété, sa femme,<br />

sa fille et une servante, ainsi qu'un brasseur, Sébastien<br />

Grandjean, pour qui un magasin put être aménagé dans<br />

la maison ( 6 ).<br />

En 1806, toutefois, la baronne de WalefFe, âgée de 80<br />

ans, y était réinstallée, avec une femme de chambre,<br />

(') AEL, notaire J-N. Hubart, à Liège, acte


— 50 —<br />

une cuisinière, une servante, deux domestiques et un<br />

garde-maison. C'est là qu'elle s'éteignit le 13 mars 1807.<br />

René de Potesta, époux de Louise de Flave<strong>au</strong> de La R<strong>au</strong>-<br />

dière, héritait de la majeure partie de ses biens, notam-<br />

ment du châte<strong>au</strong> de Waleffe ( 1 bis) et de l'hôtel de Liège.<br />

Cependant, le mobilier de ce dernier immeuble, revenait<br />

à la bru de René de Potesta, Louise-Lam<strong>be</strong>rtine-Henriette<br />

de Rosen, femme de Charles de Potesta. Ce mobilier fut,<br />

quasi totalement, vendu <strong>au</strong>x enchères les 4, 5 et 6 mai<br />

1807. 11 comprenait : literies, batteries de cuisine, miroirs,<br />

plusieurs <strong>be</strong>lles tapisseries en damas, canapés, f<strong>au</strong>teuils<br />

et chaises bourrées, tables, commodes, buffets, garde-<br />

ro<strong>be</strong>s, armoires, table<strong>au</strong>x, estampes, quantité de très<br />

<strong>be</strong>lles porcelaines des Indes, du Japon et de « vieille<br />

roche », crist<strong>au</strong>x, verres, une chaise à porteur, deux timons<br />

et un essieu tout neuf, etc (*).<br />

Le décès de Jeanne-Françoise de Piret marqua le déclin<br />

de l'hôtel Curtius. Le 15 juin 1807, René de Potesta le<br />

louait à un fabricant de clous, Mathieu-Joseph Closset<br />

qui y demeura avec sa femme, son fils, ses deux filles,<br />

deux servantes, un domestique et un ouvrier charretier.<br />

Il était toujours locataire en 1815. De 1817 à 1824, les<br />

occupants des lieux étaient un marchand distillateur,<br />

Antoine Receveur, sa femme, un domestique, une ser-<br />

vante. En 1829, c'était un fabricant de chape<strong>au</strong>x, Emma-<br />

nuel Defave<strong>au</strong>x, sa femme et une servante ( 2 ).<br />

('bis) cf. Comte J. de BOBCHCIRAVE d'Ai/TENA et J. PHII^PPE,<br />

Châte<strong>au</strong>x de Belgique, Bruxelles, 1968, pp. 218-223.<br />

(') AEL, Enregistrement de Liège, Déclarations de successions.<br />

reg. 28 mars-26 novembre 1807, f" 82 v°- 86, n C8 83, 85 et 86.<br />

Gazette de Liège du mercredi 29 avril et du dimanche 3 mai 1807.<br />

René de Potesta, seigneur de Mostom<strong>be</strong>, Montigny-le-Tilleul<br />

et Bomzée (1704-1824), créé baron en 1822, avait épousé une nièce<br />

du baron Henri-Joseph de Flave<strong>au</strong> de Waleffe. Celle-ci, ainsi que<br />

Henri-Al<strong>be</strong>rt-Joseph, étaient les enfants de Jacques-Philippe-<br />

Michel de Henry de Flave<strong>au</strong>, baron de Loverval, frère aîné du<br />

second baron de Waleffe.<br />

Les Potesta sont toujours propriétaires du châte<strong>au</strong> de Waleffe-<br />

Saint-Pierre, dont les archives ont été, très aimablement, mises<br />

à notre disposition, par l'actuel baron de Potesta de Waleffe,<br />

0 AEL, notaire A-J. Ansi<strong>au</strong>x, à Liège, 1807, acte n° 369.<br />

AEL, Recensements de la population de la ville de Liège, quartier<br />

du Nord.


— 51 —<br />

En 1826, par partage, une fille du baron René de Potesta<br />

avait hérité de la maison : Charlotte-Ernestine de Potesta,<br />

épouse du baron Nicolas de Bonhome d'Haversin. Celui-ci,<br />

en 1833, donna l'immeuble en apport à la société Elias<br />

et C Ie , fabrique de peignage de laines, dont-il était comman-<br />

ditaire. En 1837, cette société fusionna avec la société<br />

Joseph Mehlen et C le . Mais ladite société dut être liquidée<br />

en 1843 et l'hôtel Curtius fut alors acheté par le fabricant<br />

d'armes, Joseph Lemille. L'acte de vente stipule qu'il<br />

s'agissait d'un « grand bâtiment de trois étages avec<br />

caves, ayant une base d'environ 530 m 2 , avec plusieurs<br />

bâtiments contigus d'une base de 220 m 2 environ, entou-<br />

rant la cour et servant de magasins, de bure<strong>au</strong>x, d'écurie,<br />

de teinturie, de magasin des drogues, de soufflerie, de<br />

bâtiment de ch<strong>au</strong>dière, de séchoir, avec une grande cour<br />

de 530 m 2 contenant citerne, fontaine et pompe à e<strong>au</strong><br />

de pluie » ( 1 ). Joseph Lemille y aménagea ses ateliers et<br />

ses magasins, puis, vers 1876, convertit le vieil immeuble<br />

en plusieurs maisons de commerce, faisant construire<br />

les arrière-bâtiments qui existaient encore en 1967 ( 2 ).<br />

Le fabricant d'armes mourut en 1882; sa compagne,<br />

Marie-Agnès Bovy, en 1887. Cette dernière légua sa for-<br />

tune à ses neveux et nièces.<br />

Le 20 octobre 1887, fut réalisé le partage des biens.<br />

C'est ainsi que :<br />

1 — Marie-Anne Prost, épouse d'Edouard Brahy, acquit<br />

la maison n° 110 (actuellement 134) en Féronstrée, « mai-<br />

son de commerce avec porte cochère, grand porche, cour,<br />

fontaine, four et arrière-bâtiment ».<br />

2 — Les Eraikin reçurent les maisons de commerce<br />

n° 112 (136) et 114 (138) en Féronstrée, avec, chacune,<br />

cour et arrière-bâtiment.<br />

3 — Au professeur Eugène Prost revinrent les 4 e et 5 e<br />

lots, à savoir la maison de commerce n° 116 (140) en<br />

( 1 ) AEL, Hypothèques de Liège, Transcriptions, reg. 679, n° 11.<br />

( 2 ) En 1921, cette appropriation remontait à 45 ans environ.<br />

Bulletin Administratif de la Ville de Liège, 1921, p. 217.<br />

En dernier lieu, il y eut <strong>au</strong> 134 (anc 1 128) une pharmacie, puis<br />

une bonneterie enseignée «Au Petit Hollandais »; <strong>au</strong> 136 (130),<br />

une bonneterie-mercerie; <strong>au</strong> 138 (132), une boulangerie-pâtisserie.


— 52 —<br />

Féronstrée, avec cour et arrière-bâtiment, et une bâtisse<br />

rue du Mont-de-Piété, servant de magasin et d'atelier ( 1 ).<br />

Afin d'agrandir le Musée Curtius, la part du professeur<br />

Prost (360 m 2 de superficie) fut achetée par la Ville de Liège<br />

en 1910. En 1919, une nouvelle salle, dont la mise en état<br />

avait été suspendue par la guerre, fut ouverte dans le<br />

bâtiment longeant la rue du Mont-de-Piété : c'est l'actuelle<br />

« salle Baar », <strong>au</strong> premier étage, abritant la remarquable<br />

collection Armand Baar, faisant partie du Musée du<br />

Verre ( 2 ).<br />

En 1921, M m e Derriks-Fraikin vendit à son tour à la<br />

Ville les maisons n° 130 (136) et 132 (138) en Féronstrée,<br />

destinées à exposer « provisoirement » les collections<br />

du Musée de la Vie Wallonne, avant d'être mises à la<br />

disposition du Musée Curtius D'une superficie totale de<br />

405 m 2 , cette partie de l'hôtel Curtius, fort délabrée,<br />

comportait <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée des magasins; <strong>au</strong> premier<br />

étage, des salles d'approvisionnement et des remises de<br />

marchandises; les logements se cantonnaient dans les<br />

combles ( 3 ).<br />

Les trois salles qui y furent aménagées pour le Musée<br />

de la Vie Wallonne furent in<strong>au</strong>gurées le 30 septembre<br />

1930.<br />

(') AEL, Hypothèques de Liège, Transcriptions, reg. 2.796,<br />

n» 1.<br />

( 2 ) AEL, Idem, reg. 5.172, n° 24.<br />

Bulletin Administratif de la Ville de Liège, 2 e semestre 1910,<br />

p. 535-536.<br />

Rapport annuel sur VAdministration et la Situation des Affaires<br />

de la Ville de Liège, 1919, p. 247.<br />

( 3 ) Bulletin Administratif de la Ville de Liège, 1921, p. 217.<br />

Idem, 1923, p. 1361, 1414, 1525.<br />

Au 130 (136) : magasin à rue, avec vitrines, cage d'escalier<br />

conduisant <strong>au</strong> 1 er étage, où il y avait 2 chambres sur rue; dans<br />

les combles, 2 chambres mansardes sur rue. A la suite du magasin,<br />

<strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, il y avait un arrière-magasin et une cuisine<br />

sans étage; ensuite, une petite cour couverte et une cour à l'air<br />

libre. Dans le fond, un arrière-bâtiment comprenant 2 pièces<br />

<strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée et 4 chambres sous toiture <strong>au</strong> 1 er étage.<br />

Au 132 (138) : magasin à rue avec vitrines, une cage d'escalier<br />

menant <strong>au</strong> 1 er étage renfermant 2 chambres sur rue; dans les<br />

combles, 2 chambres mansardes à rue (ces deux pièces déjà occupées<br />

par le Musée de la Vie Wallonne) ; dans le fond de l'immeuble,<br />

un arrière-bâtiment avec une pièce <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, 2 chambres<br />

sous toiture <strong>au</strong> 1 er étage.


Restait le lot échu en 1887 à M m e Brahy-Prost. Dès<br />

1922, le conseil communal décidait qu'il y avait lieu de<br />

l'acquérir mais il a fallu attendre de nombreuses années<br />

pour que ce vœu fut réalisé.<br />

Les Brahy en vendirent la partie à rue, à un particulier,<br />

tandis que l'<strong>au</strong>tre était incorporée à leur demeure, avec<br />

le vénérable portail de l'hôtel Curtius, transformé en<br />

encadrement de fontaine.<br />

C'est le 17 novembre 1962 que le Conseil communal<br />

acquit le n° 134 en Féronstrée (superficie : 170 m 2 )<br />

des Malher<strong>be</strong>-Be<strong>au</strong>fort.<br />

Le reste (superficie : 140 m 2 ) fut acheté par la Ville,<br />

avec la maison Brahy, le 4 novembre 1963 : la « réunification<br />

» du palais Curtius était accomplie ( l ).<br />

La rest<strong>au</strong>ration de l'hôtel Curtius est en préparation.<br />

La tâche est ardue car les constructions ont subi <strong>au</strong>tant<br />

de remaniements à l'extérieur qu'à l'intérieur. Philippe<br />

de Hurges, d'<strong>au</strong>tre part, est avare de détails sur les appar-<br />

tements privés de la famille Curtius <strong>au</strong>xquels le voyageur<br />

ne put avoir accès, à l'encontre du grand bâtiment du<br />

quai, ouvert <strong>au</strong>x clients et <strong>au</strong>x étrangers. Il se borne à<br />

nous informer que de ce côté était la « grande et principale<br />

porte », que la façade arrière du bâtiment de la rue Porte-<br />

Saint-Léonard avait des « galleries h<strong>au</strong>tes et basses de<br />

fort super<strong>be</strong> architecture et de mesmes matéri<strong>au</strong>x que les<br />

escuieries, mais plus mignonnement élabourez » et qu'<strong>au</strong><br />

coin des rues Porte-Saint-Léonard et de la Svrène, il y<br />

avait une tour carrée, comportant un rez-de-ch<strong>au</strong>ssée<br />

et trois étages et sommée d'un clocheton, « de plomb<br />

doré, fait en demy rond, soustenant une h<strong>au</strong>te pyramide<br />

<strong>au</strong> milieu, qui vien se rendre <strong>au</strong> centre d'un grand soleil<br />

tout doré, espanchant ses rayz <strong>au</strong> long et <strong>au</strong> large depuis<br />

le h<strong>au</strong>t jusqu'en bas ». Cette tour contenait quatre « bonnes<br />

chambres » qui avaient vue sur les jardins et sur les deux<br />

rues (*).<br />

(') Bulletin Administratif de la Ville de Liège, 1922, p. 613.<br />

Idem, 1962, p. 2504-2506.<br />

Idem, 1963, p. 2487-2488, 1832-1833.<br />

Depuis la disparition des annexes du 19 e siècle, le Musée de<br />

la Vie Wallonne occupe provisoirement le n° 134 en Féronstrée.<br />

( a ) A. DANDOY, Le Palais Curtius. Le témoignage de Philippe<br />

de Hurges, pp. 8, 10-11, 15-17.


— 54 —<br />

Si, dans la mesure où elles ont réellement existé, 011<br />

ne voit plus <strong>au</strong>cune trace des galeries et de la tour, la<br />

« grande et principale porte », qualifiée <strong>au</strong>ssi d'« ordinaire »,<br />

faite sur le même modèle que celles du quai de Maastricht<br />

et de la rue du Mont-de-Piété, a été s<strong>au</strong>vés, grâce à Edouard<br />

Brahy-Prost, grand amateur d'art ( 1 ). Le portail, qui<br />

était encore en place <strong>au</strong> 134, à la fin de l'année 1887,<br />

a fait place peu de temps après, à des vitrines mais Edouard<br />

Brahy prit soin de le faire remonter à l'entour de la vieille<br />

fontaine de l'hôtel Curtius, où il se dresse toujours, dans<br />

l'attente de son transfert à son emplacement originel.<br />

Quant <strong>au</strong>x proportions du porche, elles apparaissent,<br />

<strong>au</strong> 134, dans le mur du bâtiment principal donnant sur<br />

la cour.<br />

Autre ornement originel probable de l'hôtel Curtius<br />

qui subsiste : la fontaine ou du moins certains de ses<br />

éléments : les deux vasques en pierre superposées, l'in-<br />

férieure étant notablement plus importante.<br />

Lors de la division du palais en 1627, le xhansion d'e<strong>au</strong><br />

a dû être partagé entre les Curtius et le Mont-de-Piété ( 2 )<br />

mais dans quelle partie de la demeure de Jean Curtius<br />

se trouvait la <strong>be</strong>lle fontaine qui, selon de Hurges, s'élevait<br />

<strong>au</strong> milieu de l'unique parterre de fleurs ?<br />

Dans la mesure où il n'y avait que celle-ci, cette fon-<br />

taine 11e pouvait être que dans la partie vendue <strong>au</strong> Montde-Piété,<br />

« avec deux entrées, galeries, jardin et fontaine ».<br />

C'est le 12 juillet 1607 que la Cité avait accordé à Jean<br />

Curtius l'octroi d'une fontaine. A son propos, un accord<br />

fut conclu entre le munitionnaire et le bourgmestre Trappé<br />

en avril 1609 ( 3 ).<br />

( 1 ) Il possédait une importante collection d'œuvres d'art, principalement<br />

d'artistes liégeois.<br />

( 2 ) Le « xhansion » était le calibre d'un tuy<strong>au</strong> de fontaine et<br />

la quantité d'e<strong>au</strong> qu'il fournissait, J. HAUST, Dictionnaire Liégeois,<br />

Liège, 1933, p. 307. Le siège du Mont-de-Piété disposait<br />

de « cinq quarts » de xhansion de fontaine, AEL, notaire B-E.<br />

Dumont, acte du 20 avril 1812.<br />

( 3 ) AEL, Echevins de Liège, Saisies, greffe Crahay, reg. 126,<br />

f° 294.<br />

AEL, notaire R-.T. de Micheroux, 1745, acte n° 129, postes<br />

n°" 145, 146 et 149.<br />

La fontaine actuelle de l'ancien siège du Mont-de-Piété, accolée<br />

à l'édicule de 1762, est datée 1672.


— 55 —<br />

Le 9 juin 1623, Pierre Curtius, moyennant une rente<br />

annuelle, permit à Gilles Dessart. maître de la brassine<br />

du « Blanc Cheval » sise rue Porte-Saint-Léonard, du<br />

côté des Vignes, de recueillir le résidu des e<strong>au</strong>x de la<br />

fontaine de son jardin et ce, par une « buse » en plomb;<br />

ces e<strong>au</strong>x étaient destinées <strong>au</strong> brassage de la bière. Le<br />

contrat fut renouvelé par la suite avec les successeurs de<br />

Gilles Dessart, maîtres de la brasserie qui, dans la seconde<br />

moitié du 17 e siècle, abandonna l'enseigne du « Blanc<br />

Cheval » pour celle de « La Vignette ».<br />

En 1726, le chevalier du Vivier voulut avoir sous la<br />

main des poissons vivants, notamment des truites. Aussi<br />

fit-il reh<strong>au</strong>sser d'un pied environ le bassin de la fontaine<br />

afin d'installer sous ce bassin, un <strong>au</strong>tre, plus grand et<br />

plus large, alimenté en e<strong>au</strong> par le premier, <strong>au</strong> moyen de<br />

deux petits tuy<strong>au</strong>x. Mais durant les trav<strong>au</strong>x d'aména-<br />

gement, le résidu des e<strong>au</strong>x de la fontaine ne parvint plus<br />

jusqu'à la brasserie de « La Vignette »<br />

Le brasseur s'en plaignit <strong>au</strong> baron de Waleffe qui<br />

attaqua le chevalier du Vivier en justice, exigeant que<br />

la fontaine fût remise dans son état primitif. Ce long<br />

procès était à peine achevé que la fontaine ne débita<br />

subitement plus d'e<strong>au</strong>, à la suite de crevaisons dans la<br />

tuy<strong>au</strong>terie souteraine. Ni le propriétaire, ni le locataire<br />

n'étaient disposés à assumer les frais de la réparation.<br />

De guerre lasse, le chevalier du Vivier quitta l'hôtel<br />

Curtius en 1733, de nouve<strong>au</strong> opposé, devant les échevins<br />

de Liège, <strong>au</strong> baron de WalefFe, puis à Henri-Joseph de<br />

Flave<strong>au</strong> ( 1 ).<br />

Les tuy<strong>au</strong>x, qui menaient l'e<strong>au</strong> également dans la<br />

cuisine et dans le « petit quartier » (annexe amont) furent<br />

réfectionnés en 1734. En 1738, il fut rappelé <strong>au</strong> baron<br />

de Baré, nouve<strong>au</strong> locataire de l'hôtel, qu'il ne pouvait<br />

salir l'e<strong>au</strong> coulant dans le grand bassin de la fontaine<br />

(celui mis en place par du Vivier ?) et qu'il devait <strong>au</strong>toriser<br />

le sieur Deltour, exploitant de la brasserie de « La Vignet-<br />

te », à venir contrôler sur les lieux ( 2 ).<br />

(') Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre.<br />

Sur la situation de la brasserie du « Blanc Cheval » ou de « La<br />

Vignette » : AEL, Etats, reg. 87, p. 378.<br />

( 2 ) Archives du. châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre.<br />

AEL, notaire A-N. Leblanc, acte du 10 mai 1734.<br />

AEL, notaire J-N. Hubart, acte du 29 mai 1738.


— 56 —<br />

A l'époque, la fontaine est dite située dans la cour,<br />

à proximité du « petit quartier », ce qui correspond à<br />

sa situation présente.<br />

*<br />

* *<br />

Nous avons eu l'heureuse fortune de découvrir, tant<br />

<strong>au</strong>x Archives de l'Etat à Liège qu'<strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Waleffe-<br />

Saint-Pierre, un certain nombre de documents permettant,<br />

non seulement de reconstituer la physionomie d'ensemble<br />

de l'hôtel et la distribution intérieure des loc<strong>au</strong>x, <strong>au</strong> 17 e<br />

et <strong>au</strong> 18 e siècles, mais <strong>au</strong>ssi d'avoir un aperçu du mobilier,<br />

moins de dix ans après le décès de Jean Curtius.<br />

Le détail de ce mobilier est révélé par le testament<br />

d'Anne de Lierneux, veuve de l'échevin Pierre Curtius,<br />

en date du 2 septembre 1636, le répertoire des meubles<br />

de la maison effectué en décembre 1637 et un partage<br />

réalisé le 14 janvier 1638 ( 1 ).<br />

Dans l'ordre, on visita :<br />

1 — La dispense : Elle contenait deux marmites en<br />

métal, une marmite en cuivre ( 2 ), deux se<strong>au</strong>x en cuivre,<br />

un entonnoir en cuivre, huit ch<strong>au</strong>drons en cuivre, deux<br />

petits ch<strong>au</strong>drons, un grand et un petit mortiers en cuivre,<br />

une marmite en fer, une <strong>au</strong>tre en cuivre, deux canettes à<br />

huile, une cruche en étain, deux pots en fer étamé, un<br />

fer à g<strong>au</strong>ffres, des « chambriers » (boîtes d'artifice), un<br />

« pendant à hareng », un rate<strong>au</strong>.<br />

2 — La cuisine : Deux têtes de cerf l'ornaient, sym-<br />

bolisant peut-être les armes des Curtius (« he<strong>au</strong>me d'argent<br />

grillé d'or avec pour cimier le cerf naissant de l'écu »).<br />

Comme meubles, il y avait : un long banc, deux tables<br />

(l'une couverte d'un drap vert; l'<strong>au</strong>tre d'un drap à fleurs),<br />

(') AEL, notaire M. Veris, à Liège, reg. <strong>au</strong>x testaments, f" 8 256-<br />

258.<br />

AEL, notaire N. Rolloux, à Liège, reg. 1637-1638, p. 235-245 et<br />

313-315.<br />

( 2 ) Le notaire Nicolas Rolloux utilise le mot « airain » pour<br />

« cuivre ». Pour la facilité de l'exposé, nous avons traduit les termes<br />

trop archaïques et renoncé à retranscrire le détail de la lingerie<br />

et de la literie.


— 57 —<br />

une « armoire pendante », un miroir, un coffre en fer,<br />

deux grandes armoires grillagées.<br />

Les ustensiles y étaient nombreux : six couvercles en<br />

cuivre, quatre écumoires en cuivre, huit anne<strong>au</strong>x en fer,<br />

deux coffres en cuivre, six poêles grandes ou petites,<br />

un couvercle en fer. un couvercle de plat, un se<strong>au</strong> en cuivre,<br />

un <strong>au</strong>tre en étain pour l'e<strong>au</strong> bénite, un gratte-feu en cuivre,<br />

trois coute<strong>au</strong>x, huit petites tenailles en fer.<br />

« Du côté de Saint-Léonard » (sans doute dans l'une<br />

des grandes armoires grillagées), on releva : soixante-deux<br />

plats et une aiguière en étain, quarante et un chandeliers<br />

en étain, huit pots en étain (« pintes » et « quartes »),,<br />

sept « quartes » en étain, deux cruches en étain, une<br />

salière, un pot à étuver, une écumoire, tous en étain,<br />

quatre couvercles de plats en fer étamé, dix « selles »<br />

(se<strong>au</strong>x) en étain, une « tertièce » en étain, deux « pipettes »<br />

en étain.<br />

« Du côté de la rue » : deux épées, quatre chandeliers<br />

en cuivre et une « ch<strong>au</strong>fferette de lit » (bassinoire ?).<br />

« Du côté de la porte » (dans l'<strong>au</strong>tre armoire grillagée ?) :<br />

cinquante-trois plats en étain, neuf petits plats en étain,<br />

quatre chandeliers en cuivre, quinze pots en étain, qua-<br />

torze chandeliers en étain, un pot en cuivre, une lampe<br />

en cuivre, un rafraîchissoir, trois seringues, sept pots de<br />

chambre, deux grands pots en étain, deux « pintes »,<br />

un pot à aiguière.<br />

On trouva <strong>au</strong>ssi dans la cuisine : une petite fontaine<br />

en étain, un bassin en cirivre, un chandelier sur la cheminée,<br />

cinq « mouchettes », une seconde salière en étain, une<br />

« goflette » (terrine) en étain, une « presse à nappes »,<br />

une crémaillère avec ses « cramons », une marmite en fer,<br />

un fer à feu, des tenailles, une palette, une petite marmite<br />

en fer, une passoire en cuivre, vingt-trois coute<strong>au</strong>x en<br />

étain, quatre écuelles en étain, un bac à laver, etc.<br />

Signalons qu'en 1738, le robinet à e<strong>au</strong> devait être oté<br />

et remplacé par une pompe à installer dans la cuisine<br />

ou dans une <strong>au</strong>tre pièce (').<br />

(') AEL, notaire J-N. Hubart, acte du 29 mai 1738.


— 58 —<br />

3 — La petite pièce proche de la cuisine ou salette :<br />

Elle renfermait deux lits avec des ride<strong>au</strong>x blancs et verts,<br />

une table couverte d'une soierie, deux garde-ro<strong>be</strong>s, huit<br />

« paysages », une « Vierge Marie » et trois petits table<strong>au</strong>x.<br />

Comme <strong>au</strong>tres objets : une platine en cuivre, de la por-<br />

celaine (une terrine, vingt grands plats, dix-sept petits,<br />

huit s<strong>au</strong>cières, deux petites porcelaines, trois « porcelaines<br />

à boire » ferrées d'argent, quatre tasses « ferrées » (deux<br />

petites et une cassée), un pot en « serpentine » ferré d'ar-<br />

gent, un go<strong>be</strong>let en « serpentine », une paire d'andiers<br />

(chenets).<br />

4 — La salle par terre ou neuve salle : On y relève deux<br />

paires d'andiers, ce qui suppose deux cheminées. Des<br />

tapisseries en cuir doré recouvraient les parois. Comme<br />

dans la grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée du Mont-de-Piété,<br />

cette pièce était ornée par « douze Empereurs » (voir<br />

plus h<strong>au</strong>t). On y voyait <strong>au</strong>ssi les « douze Sybilles » et un<br />

« Samaritain ». La décoraient encore : une peinture et<br />

une statue en albâtre, celle-ci figurant un personnage.<br />

On y énumère en outre un buffet avec une « braye »<br />

(volant) en tapisserie, un miroir, un rafraîchissoir en jaspe<br />

monté sur pied, deux chandeliers en cuivre, une table<br />

ronde couverte d'un tapis, une longue table couverte<br />

d'un tapis de Turquie, une horloge à gaine, deux « cas-<br />

quettes » et un corselet, un fer à feu, deux brise-feux,<br />

une « épinette » avec deux broches, une table couverte<br />

d'un drap vert, des cassettes « en forme de comptoir »,<br />

une peinture « pour mettre à la cheminée », un verre<br />

de « Scarman ».<br />

5 — La chambre de feue Mademoiselle (Anne de Lierneux)<br />

: Elle contenait : un lit avec des ride<strong>au</strong>x rouges,<br />

deux tables couvertes d'un tapis, cinq pièces de tapis<br />

(recouvrant sans doute les murs), un coffre en fer, un<br />

comptoir (bure<strong>au</strong>), un miroir, une horloge, un <strong>au</strong>tre coffre,<br />

deux armoires « pendantes », une paire d'andiers en fer,<br />

une palette, des tenailles, un « paysage », dix-neuf pein-<br />

tures, trois « Notre Dame » dont une grande, une peinture<br />

encore, une « Tête de la Vierge », une « Sainte Catherine »,<br />

un table<strong>au</strong> sur verre, une petite peinture, une peinture<br />

« portant une colom<strong>be</strong> », neuf douzaines de grands plats<br />

en étain, sept douzaine de coute<strong>au</strong>x en cuivre, trois plats,<br />

une aiguière avec son pot, trois petits « doubliers », cinq<br />

pots de chambre, trois petits « potkins » en étain, un<br />

rafraîchissoir en cuivre, un petit ch<strong>au</strong>dron, trois se<strong>au</strong>x


— 59 —<br />

en cuivre, une marmite en cuivre, trois chandeliers en<br />

cuivre, deux « ch<strong>au</strong>fferettes », deux poêles en cuivre,<br />

un bassin et un petit pot en cuivre, deux sonnettes, etc.<br />

Selon le partage de 1638, la chambre d'Anne de Lier-<br />

neux était située « proche de la salette ». Cette pièce est<br />

elle-même qualifiée de « salette ».<br />

6 — La petite chambre par-dessus la galerie : Elle<br />

renfermait un lit avec ride<strong>au</strong>x, une garde-ro<strong>be</strong>, une table<br />

avec son tapis, une chaise en osier, un coffre, trois « paysa-<br />

ges », quatre table<strong>au</strong>x, du linge divers (42 paires de draps<br />

de lit, vingt nappes, 218 serviettes, etc).<br />

7 — La grande salle en h<strong>au</strong>t : Huit pièces de tapis<br />

recouvraient les murs. Cette pièce contenait : deux lits<br />

avec ride<strong>au</strong>x, deux tables, un buffet, deux esca<strong>be</strong><strong>au</strong>x,<br />

une paire de grands andiers en cuivre et une paire de<br />

moyens, un scriban en ébène avec serrures dorées, un<br />

grand miroir, un « Saint Michel », dix peintures sur les<br />

deux cheminées, une <strong>au</strong>tre peinture ailleurs, une « épi-<br />

nette », un grand reliquaire doré, quarante-neuf draps<br />

de mains, etc.<br />

8 — La chambre <strong>au</strong>-dessus de la salette : On y énumère :<br />

cinq pièces de tapis, quatre peintures, un table<strong>au</strong> en<br />

broderie d'or représentant « Les Trois Rois », une tête<br />

de « Notre S<strong>au</strong>veur », un miroir, un lit avec des ride<strong>au</strong>x<br />

en damas bleu, une garde-ro<strong>be</strong>, quatre esca<strong>be</strong><strong>au</strong>x, une<br />

table avec son tapis, une « demi-table » (console ?) cou-<br />

verte d'un drap vert, deux andiers en cuivre, des vêtements,<br />

un parasol à manche d'argent, etc.<br />

9 — La chambre <strong>au</strong>-dessus de la cuisine : Dans cette<br />

pièce tapissée de cuir doré, se trouvaient : un lit avec<br />

ride<strong>au</strong>x rouges à bandes blanches, deux andiers en cuivre,<br />

six peintures, un miroir, deux « petits chiens », une garde-<br />

ro<strong>be</strong>, un buffet, un grand coffre en cyprès, une table<br />

couverte d'un tapis en satin rouge.<br />

10 — La chambre <strong>au</strong>-dessus de la neuve salle : Il y<br />

avait dans cette chambre couverte de cinq pièces de tapis<br />

tissé : vingt peintures, un lit, un petit lit, un esca<strong>be</strong><strong>au</strong>,<br />

un coffre en fer, deux andiers en cuivre, une peinture à la<br />

cheminée, du linge divers (draps de lit, nappes, draps de<br />

main, serviettes, taies, coussins, etc).<br />

11 — La chambre <strong>au</strong>-dessus de Vécurie : Un lit, un<br />

esca<strong>be</strong><strong>au</strong>, une garde-ro<strong>be</strong>, un banc-coffre, cinq peintures<br />

et deux andiers en cuivre.


— 60 —<br />

12 —- La chambre de Trine, dans les greniers : Un<br />

lit, deux petits lits, deux coffres eu cuir, deux grands<br />

coffres en bois, deux <strong>au</strong>tres en bois, deux tables, six<br />

haches, sept « passettes », l'écaillé d'une tortue (!), etc.<br />

13 — Dans les <strong>au</strong>tres greniers : Deux lits, trois coffres,<br />

dix tables, des « casses à lettrage », treize sacs, deux<br />

andiers en fer.<br />

14 — La chambre aile farine : Un garde-manger,<br />

trois ch<strong>au</strong>drons en fer, un fer à feu, des tenailles, des<br />

« chambriers », des cordes, des clous, un saloir, un chan-<br />

delier de cheminée, des sacs, huit « pièces de peinture »,<br />

douze table<strong>au</strong>x, etc.<br />

15 — La chambre de Bylduin : Un lit, une table.<br />

Tant dans les pièces des étages que dans celles du rez-<br />

de-ch<strong>au</strong>ssée, on releva : cinq grandes chaises, six vieilles<br />

chaises, quinze <strong>au</strong>tres chaises, six chaises tapissées de<br />

soie, douze chaises recouvertes de cuir rouge, six <strong>au</strong>tres<br />

recouvertes de cuir noir, quatre recouvertes de velours<br />

rouge, six recouvertes de velours noir, une petite chaise<br />

décollée, quatre <strong>au</strong>tres petites chaises, deux petites<br />

chaises recouvertes de velours rouge, deux vieilles chaises<br />

basses, un chaise en bois. Le testament mentionne <strong>au</strong>ssi<br />

une « chaise dorée d'Espagne ». Quant à l'argenterie,<br />

elle avait été mise en sûreté en la « maison d'Aulne »<br />

à Huy. Elle comprenait : une grande salière avec des pots<br />

pour mettre le vinaigre, le poivre et <strong>au</strong>tres ingrédients,<br />

une aiguière, deux « pots à servir les Messes », un bénitier,<br />

une assiette, un moutardier, deux petits plats à fruits,<br />

une salière ronde, deux go<strong>be</strong>lets, une « pipette » avec<br />

trois hanaps, dix-huit cuillers, deux petits go<strong>be</strong>lets, un<br />

<strong>au</strong>tre go<strong>be</strong>let, six <strong>au</strong>tres cuillers, une salière, un petit<br />

go<strong>be</strong>let encore, une « bouteille » et une « étoile »; en<br />

argent doré : un go<strong>be</strong>let, une aiguière, deux coupes dont<br />

une petite, une salière.<br />

Le testament indique, parmi les nombreux table<strong>au</strong>x<br />

ornant l'hôtel, les portraits de Pierre Curtius et de son<br />

fils décédé Pierre-François, et deux portraits d'Anne de<br />

Lierneux. Celle-ci légua à sa mère, Elisa<strong>be</strong>th de Bex,<br />

veuve de Herman de Lierneux, son carrosse et les chev<strong>au</strong>x<br />

qui y étaient d'ordinaire attelés.


— 61 —<br />

D'<strong>au</strong>tres sources complètent et précisent les données<br />

fournies par l'inventaire de 1637 sur l'immeuble. C'est,<br />

principalement, le procès-verbal d'une visite des lieux,<br />

effectuées le 16 juin 1733, ainsi que les devis et états des<br />

frais établis par les divers artisans (vitrier, ardoisier,<br />

charpentier, menuisier, maçon, peintre, cloutier, carre-<br />

leur) qui s'occupèrent de la réfection de l'hôtel en 1734-<br />

1737 (i).<br />

La « visitation » de 1733 débuta par l'inspection des<br />

cave. On descendit tout d'abord dans une cave, à main<br />

g<strong>au</strong>che de la porte d'entrée, dont les sommiers, tant celui<br />

du côté de la rue que celui du côté de la cour, étaient en<br />

m<strong>au</strong>vais état. Un pilier en pierre devait être placé contre<br />

la muraille, côté rue. Au-dessus de la porte de cette cave,<br />

afin de soutenir la voûte en briques, il était nécessaire<br />

de poser une pièce de bois. On entra ensuite dans une<br />

seconde cave, joignant la première, cave renfermant un<br />

puits qu'il fallait couvrir d'une dalle ou d'une planche.<br />

La muraille, côté rue, devait être démolie. La muraille<br />

d'entrée était <strong>au</strong>ssi à réparer. La porte d'entrée de cette<br />

cave était enlevée.<br />

La deuxième cave ne peut être celle de l'annexe amont,<br />

quoique contenant un puits (comblé) car elle ne joint pas<br />

celle à g<strong>au</strong>che du porche. En outre, la deuxième cave<br />

avait <strong>au</strong>-dessus d'elle, notamment, une « allée » ou couloir<br />

intérieur, se trouvant incontestablement dans le corps<br />

de logis principal.<br />

Ces deux caves citées en 1733 sont donc celles à rue,<br />

qui s'étendent sous les sections de l'hôtel Curtius, numé-<br />

rotées 136 et 138 ( 2 ).<br />

On accède actuellement à ces caves, par un escalier<br />

ouvert dans le corridor d'entrée du 136. 11 en était, évi-<br />

demment, tout <strong>au</strong>trement jadis. Dans la cave du 138,<br />

existent encore les marches en pierre qui menaient à la<br />

(') Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre.<br />

AEL, notaire A-N. Leblanc, acte du 10 mai 1734. Le comte<br />

de Rougrave put déduire des montants du loyer une somme de<br />

1400 florins Brabant à consacrer <strong>au</strong>x réparations les plus urgentes.<br />

( 2 ) Il n'y a pas de caves, ni <strong>au</strong> 134 (sous l'ancien porche), ni<br />

sous l'annexe aval. Au 140, la cave semble de date récente.


— 62 —<br />

cour: en 1734, l'entrée de la cave sur la cour reçut un châssis<br />

neuf. Quant à la première cave, elle avait, à main g<strong>au</strong>che<br />

du grand portail, une entrée, soit à rue, soit dans le porche.<br />

Les deux caves communiquaient, très probablement,<br />

entre elles.<br />

Etaient-elles séparées, latéralement, comme <strong>au</strong>jourd'hui,<br />

par un mur qui marque, à ce nive<strong>au</strong>, la limite du 136 et<br />

du 138, division qui ne s'imposa qu'à la fin du 19 e siècle ?<br />

Ou bien une paroi les partageait-elle, <strong>au</strong>trefois, longitu-<br />

dinalement, de façon à ce que la première cave fût à rue,<br />

et la seconde sur cour, exclusivement ? La questio an<br />

son intérêt afin de situer l'allée mentionnée <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>s-<br />

sée, « <strong>au</strong>-dessus de la deuxième cave ».<br />

Outre cette allée ou couloir, le rez-de-ch<strong>au</strong>ssée du corps<br />

de logis principal comportait, en 1733, sept pièces, de<br />

dimensions variables, se succédant à g<strong>au</strong>che du porche<br />

d'entrée. Voici l'ordre observé dans la « Visitation » et<br />

dans l'état des trav<strong>au</strong>x effectués par un vitrier : 1 — une<br />

place par terre, du côté de la porte d'entrée, la première<br />

à g<strong>au</strong>che en entrant, <strong>au</strong>-dessus de la première cave;<br />

2 — une allée, <strong>au</strong>-dessus de la seconde cave; 3 — une<br />

chambre par terre, joignant la «précédente»; 4 — une<br />

petite place joignant le local 3; 5 — une petite place<br />

joignant le local 4 (ces trois dernières pièces donnant<br />

sur la rue); 6 — une grande cuisine, joignant le local 5;<br />

7 — une petite chambre joignant la cuisine; 8 — une<br />

grande salle, faisant face à la cour, avec une porte commu-<br />

niquant avec celle-ci.<br />

Le contrat de location accordé <strong>au</strong> chancelier de Rougrave<br />

stipulait que les « entre-deux » (parois de séparation)<br />

proches de la cuisine seraient démolies « pour en faire une<br />

une place et la remettre dans son premier état ». Effec-<br />

tivement, un charpentier démonta deux « entre-deux »<br />

dans la « place proche de la cuisine, vers la rue ». Autrement<br />

dit, les loc<strong>au</strong>x 3, 4 et 5 ne formèrent plus qu'une seule<br />

pièce, ce qui correspondait à une situation antérieure.<br />

L'inventaire de 1637 corrobore une telle interprétation.<br />

L'itinéraire suivi en 1637 était différent de celui de 1733 :<br />

la « dispense » (local 7), la cuisine (local 6), la « petite<br />

chambre proche de la cuisine » ou « salette » (loc<strong>au</strong>x<br />

3, 4 et 5), la grande salle par terre ou « neuve salle » (local 8)


— 63 —<br />

et la « chambre de feue Mademoiselle » dite <strong>au</strong>ssi « salette »<br />

(local 1) (!).<br />

En 1734, les deux « salettes » et l'allée avaient un<br />

plancher tandis que la cuisine, la « dispense » (ou « dépen-<br />

se », local dans lequel étaient entreposés les provisions<br />

de bouche) et la grande salle étaient encore pavées de<br />

jettes. Plancher et carrelages étaient en m<strong>au</strong>vais état :<br />

la cuisine et la pièce proche de la porte d'entrée reçurent<br />

alors un pavement de pierres; dans la grande salle, fut<br />

posé un plancher. L'<strong>au</strong>tre « salette », qui faisait office de<br />

salle à manger, eut son plancher réparé, de même que<br />

l'allée qui la joignait. Les murs de l'allée et de la plupart<br />

des pièces durent être reblanchis. Dans la cuisine, la<br />

porte d'entrée était démise; le potager et le contrecœur<br />

de la cheminée (fond de l'âtre) nécessitaient des réparations.<br />

Dans la « dispense », fut installé un garde-manger. Les<br />

cheminées de la grande salle et de la salle à manger furent<br />

l'objet des soins du peintre L<strong>au</strong>rent Lombard. La cheminée<br />

en marbre de la grande salle eut <strong>be</strong>soin d'<strong>au</strong>tres répara-<br />

tions. Les aménagements du 19 e et du 20 e siècles ont<br />

complètement bouleversé la distribution intérieure du<br />

rez-de-ch<strong>au</strong>ssée.<br />

Cependant, le porche étant localisé <strong>au</strong> 134, tout indique<br />

que les deux « salettes » étaient situées <strong>au</strong>x 136-138;<br />

la cuisine et la «dispense» <strong>au</strong> 140; quant à la grande<br />

salle, la seule pièce que l'on indique « faisant face à la<br />

cour », elle s'étendait dans l'annexe aval, longeant la rue<br />

de la Syrène.<br />

Cette annexe ne se prolongeait pas encore jusqu'<strong>au</strong><br />

mur séparatoire des deux parties du palais Curtius, ainsi<br />

que le montre le plan parcellaire de Liège de 1812 (*).<br />

La section de l'annexe édifiée <strong>au</strong> 19 e siècle se discerne<br />

d'ailleurs par ses fenêtres, de même style que celles de la<br />

section ancienne mais dépourvues de clefs de voûte.<br />

(*) Un acte du 7 septembre 1627 fut passé « en la salette proche<br />

de la porte », AEL, Familles, Curtius, registre précité, f° 73.<br />

(') Sur ce plan, voir E. HELIN, Les plans anciens de Liège,<br />

Annuaire d'Histoire Liégeoise, tome 6. L ERE partie, 1958-1960,<br />

p. 592-594. 712. A. DANDOY, Les origines du palais Curtius, p. 9,<br />

date ce plan en 1810.


— 64 —<br />

L'allée (couloir) est plus malaisément localisable. Elle<br />

se trouvait <strong>au</strong>-dessus de la seconde cave et jouxtait la<br />

salle à manger (!). Il y a deux possibilités : ou le couloir<br />

séparait, en largeur, les deux « salettes », ou il desservait<br />

les diverses pièces du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, du moins jusqu'à<br />

la cuisine, en longeant le bâtiment, du côté de la cour,<br />

ce qui serait une disposition plus rationnelle.<br />

La façade intérieure du bâtiment principal présente une<br />

série de portes-fenêtres, datant sans doute du 18 e siècle,<br />

actuellement murées s<strong>au</strong>f la dernière (à l'intersection de<br />

ce bâtiment et de l'annexe aval). Elles donnaient, dans<br />

la seconde hypothèse, sur le couloir.<br />

A noter que l'inventaire de 1637 ne mentionne pas<br />

cette allée. Ce qui ne signifie pas forcément qu'elle n'exis-<br />

tait pas alors. Quelle que fût sa disposition, l'allée ne<br />

devait pas avoir une largeur suffisante pour recevoir<br />

un mobilier important.<br />

En tout cas, il serait extraordinaire que, dans cette<br />

demeure patricienne, il eût fallu passer d'un lieu à l'<strong>au</strong>tre<br />

en traversant grande salle, cuisine et « salettes ». Il y a,<br />

bien sûr, le problème des galeries extérieures sur lequel<br />

nous nous pencherons, à la fin de cette étude.<br />

Nous rompons avec l'itinéraire de 1733 qui poursuit<br />

avec l'inspection des annexes du fond de la cour et du<br />

côté amont, préférant, pour plus de clarté, en finir avec<br />

le corps de logis principal, avant d'aborder l'examen<br />

de ces annexes.<br />

L'escalier en bois menant <strong>au</strong>x étages, dit la « grande<br />

montée », était proche de la « grande écurie », celle-ci<br />

toujours citée après la salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée. Cet escalier,<br />

éclairé <strong>au</strong> moins par deux vitres, était logé probablement,<br />

dans une étroite tourelle, en retrait vers la rue de la<br />

Syrène, entre l'annexe aval et la grande écurie, comme<br />

le suggère le plan parcellaire de 1812 ( 2 ).<br />

(') La « Visitation » de 1733 indique que la chambre par terre<br />

(local 3) joint la « précédente », mais par ce terme désigne-t-on<br />

l'allée citée immédiatement avant ou la pièce précédente, c'està-dire<br />

le local à proximité du porche ?<br />

( 2 ) Quand la tourelle et la grande écurie disparurent <strong>au</strong> 19 e<br />

siècle pour prolonger l'annexe aval jusqu'<strong>au</strong> mur séparatoire<br />

d'avec le Mont-de-Piété, l'escalier de ce bâtiment fut reporté<br />

à l'extrémité de la section nouvelle.



— fi 6 —<br />

Lorsque les textes nous guideront dans les annexes<br />

amont, nous serons amenés cependant à croire que la<br />

grande salle s'étendait <strong>au</strong>ssi bien <strong>au</strong>-dessus de cette<br />

pièce qu'<strong>au</strong>-dessus du porche.<br />

La troisième chambre donnant sur la rue, toujours<br />

d'après l'inventaire de 1637, se situait <strong>au</strong>-dessus de la<br />

cuisine. En 1734, elle était la « chambre de Monsei-<br />

gneur » (').<br />

La pièce suivante, non citée par l'inventaire de 1637<br />

et l'état du vitrier, dont la porte à proximité de l'alcôve<br />

était placée « dans le coin vers la cour », est probablement<br />

l'antichambre, mentionnée par le peintre L<strong>au</strong>rent Lombart<br />

que certains pouvaient considérer comme faisant partie<br />

de la chambre précédente : à notre avis, la « chambre de<br />

Monseigneur » et l'antichambre occupaient l'emplace-<br />

ment actuel des bure<strong>au</strong>x du Conservateur et du conser-<br />

vateur-adjoint du Musée du Verre.<br />

Quant à la chambre <strong>au</strong>-dessus de la grande salle, elle<br />

était dans l'annexe aval, couvrant en partie la « salle<br />

Baar ».<br />

Aucune allusion à une « allée », à ce nive<strong>au</strong> du corps<br />

de logis. Et pourtant, il est peu concevable, là encore,<br />

que l'accès des chambres nécessitât le passage d'une<br />

pièce à l'<strong>au</strong>tre. Nous pensons qu'il a pu exister un couloir,<br />

semblable à celui supposé <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, courant<br />

le long du bâtiment, du côté de la cour d'abord, vers la<br />

rue de la Syrène ensuite, puisque les pièces de l'annexe<br />

aval avaient façade sur la cour. Ces couloirs, si couloirs<br />

il y eut, devaient aboutir, tant <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée qu'<strong>au</strong><br />

premier étage, à la « grande montée ». Si cette hypothèse<br />

se vérifiait, il subsisterait des parties du couloir du premier<br />

étage, <strong>au</strong>x 134 et 140, voire dans l'annexe (le palier <strong>au</strong>quel<br />

on aboutit, en montant <strong>au</strong> bure<strong>au</strong> du conservateur par<br />

l'escalier du 140).<br />

Le deuxième étage constituait un grand grenier « à<br />

rue » (entendons par là <strong>au</strong>ssi bien la rue de la Syrène<br />

( l ) C'est par élimination que l'on arrive à assimiler la chambre<br />

du chancelier de Rougrave de 1734 avec celle dite <strong>au</strong>-dessus de<br />

la cuisine en 1637.


- 67 —<br />

que la rue Porte-Saint-Léonard). A remarquer qu'un<br />

couloir, côté cour, dessert, de nos jours encore, les divers<br />

loc<strong>au</strong>x.<br />

Sous la toiture d'ardoises, un troisième étage : vastes<br />

combles ignorés par les visiteurs et les experts.<br />

Au fond de l'immeuble, accolées <strong>au</strong> mur de clôture,<br />

se succédaient diverses annexes, disparues <strong>au</strong> 19 e siècle<br />

pour faire place à des arrière-bâtiments eux-mêmes<br />

démolis en 1967, dans le cadre de la rest<strong>au</strong>ration de cette<br />

partie du palais Curtius. De g<strong>au</strong>che à droite : une grande<br />

écurie à deux portes, la remise <strong>au</strong>x carrosses (joignant<br />

la grande écurie), munie de plusieurs portes, et une ancien-<br />

ne écurie ayant <strong>au</strong> moins deux fenêtres <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée.<br />

La « grande montée » du corps de logis principal servait<br />

<strong>au</strong>ssi à gagner les deux étages de la grande écurie qui la<br />

jouxtait. Au premier, ( 1 ), il y avait deux chambres pour<br />

domestiques. Au second, deux petits greniers : une fenêtre<br />

donnant sur le Mont-de-Piété y était à remettre.<br />

A vrai dire, ces derniers loc<strong>au</strong>x ne sont pas situés,<br />

avec précision. Il sont énumérés dans la « Visitation »,<br />

entre l'escalier principal et le grand grenier à rue, celui-ci<br />

inspecté avant de descendre dans la première chambre,<br />

<strong>au</strong>-dessus de la grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, ce qui<br />

exclut, semble-t-il, la possibilité que les chambres de<br />

domestiques et les greniers les surmontant aient été dans<br />

l'annexe aval. Par ailleurs, l'inventaire de 1637 cite une<br />

chambre <strong>au</strong>-dessus de l'écurie, directement après la cham-<br />

bre <strong>au</strong>-dessus de la grande salle ( 2 ).<br />

La remise <strong>au</strong>x carrosses et l'ancienne écurie se limitaient-<br />

elles à un rez-de-ch<strong>au</strong>ssée ? On fait allusion à un fenil,<br />

dans lequel on accédait par une échelle, et qui, sans doute,<br />

se trouvait <strong>au</strong>-dessus de l'un ou l'<strong>au</strong>tre de ces bâtiments,<br />

voire les deux.<br />

( l ) Le texte de la « Visitation » porte « deuxième étage » : à<br />

l'époque, on désignait le rez-de-ch<strong>au</strong>ssée comme le premier étage;<br />

le premier, comme le second; etc.<br />

( a ) Une chambre de domestique et un petit grenier donnaient<br />

« sur la rue » : il s'agirait, dans ce cas, de la rue de la Syrène.


— 68 —<br />

Les « estableries » de l'hôtel Curtius sont mentionnées<br />

dès 1637. Mais Jacques de Flave<strong>au</strong> et Marguerite de Corte<br />

firent rest<strong>au</strong>rer ou reconstruire écuries et remise <strong>au</strong>x<br />

carrosses, en 1690-1691 (*).<br />

Entre l'ancienne écurie et les annexes côté amont, le<br />

mur en briques qui séparait les deux parties du palais<br />

Curtius était libre de toute construction : il en était de<br />

même encore <strong>au</strong> début du 19 e siècle, ainsi que l'indique<br />

le plan de 1812. Celui-ci montre <strong>au</strong>ssi que les annexes<br />

côté amont s'étiraient du porche jusqu'<strong>au</strong> fond de la cour,<br />

avec une largeur uniforme. L'ensemble est qualifié de<br />

« petit quartier », comme les bâtiments du Mont-de-Piété<br />

sis du même côté.<br />

En 1733, la première de ces annexes (disparue <strong>au</strong>ssi<br />

<strong>au</strong>jourd'hui) comprenait une pièce <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée.<br />

Un escalier de bois conduisait <strong>au</strong> premier étage, composé<br />

de deux chambres, surmontées elles-mêmes de greniers.<br />

Cette annexe communiquait intérieurement avec la<br />

seconde annexe amont, encore subsistante, demeure en<br />

1731 de Jeanne Ludgarde Mignon, veuve du marchand<br />

Toussaint de Wesem<strong>be</strong>eck; en 1734-1736, de Mathias-<br />

Joseph Close, chanoine de Fosse ( 2 ). On situe ladite annexe,<br />

« du côté du bourgmestre Closset » ( 3 ) ; elle contenait<br />

trois pièces <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée et trois <strong>au</strong>tres à l'étage.<br />

Le 16 juillet 1674, Henri Curtius avait ajouté un codicile<br />

à son dernier testament ( 4 ). L'ancien bourgmestre voulait<br />

que l'hôtel fût loué, durant la minorité de son petit-fils.<br />

Cependant, un tuteur de Biaise-Henri, en l'occurence<br />

Jean Bourdon, chapelain de Saint-Barthélemy, devrait<br />

(') AEL, notaire N-P. Malpais, à Liège, acte du 31 juillet 1691 :<br />

un habitant de Seilles, <strong>au</strong> comté de Xamur, Guill<strong>au</strong>me Cramillion,<br />

avait fourni, à cet effet, des pierres pour 72 écus, somme que les<br />

Flave<strong>au</strong> tardaient à lui verser...<br />

( 2 ) Sur l'identification de la veuve Wesem<strong>be</strong>eck : AEL, Echevins<br />

de Liège, Œuvres, liste chronologique, reg. 551, actes réalisés les<br />

15 et 17 mars 1729. Elle était la sœur de Philippe Mignon, bailli<br />

d'Amercœur.<br />

( 3 ) C'est-à-dire du côté de la « maison Brahy » (132 en Féronstrée),<br />

également acquise par la Ville de Liège pour l'extension du<br />

Musée Curtius.<br />

(') AEL, Familles, Curtius, registre précité, f° 326 v°.<br />

AEL, Cours de justice, Fléron, reg. 79, f" 359.


— 69 —<br />

s'installer dans l'immeuble, afin d'en prendre soin jusqu'à<br />

la majorité de son pupille. Le prêtre disposerait de la<br />

«buerie» (buanderie) située « à la porte, joindant à la<br />

d l l e Dans » et, pour son usage, deux « arcures de la<br />

gallerie d'embas » seraient fermées pour les transformer<br />

en deux chambres. Sous celles-ci, serait creusée une « cave<br />

plâtrée ». Jean Bourdon <strong>au</strong>rait également à sa disposition<br />

les trois chambrettes « en h<strong>au</strong>t jusqu'<strong>au</strong> toit » et pourrait<br />

utiliser la latrine et la « fontaine <strong>au</strong> bassin de pierre ».<br />

Un grenier de l'« <strong>au</strong>tre quartier » serait réservé à l'emma-<br />

gasinement des grains de son pupille.<br />

Incontestablement, le logis du chapelain Bourdon,<br />

aménagé en 1675, après la mort de Henri Curtius ( l )<br />

était compris dans l'annexe amont, toujours existante.<br />

Deux arcades d'une galerie, semblables à celles recons-<br />

tituées dans l'ancien Mont-de-Piété, s'inscrivent dans la<br />

muraille du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée qui contenait deux pièces<br />

(<strong>au</strong>jourd'hui, elles n'en forment qu'une). A l'unique étage,<br />

deux petites chambres. Sous l'annexe, nous l'avons<br />

déjà signalé, une cave ayant issue dans la cour et <strong>au</strong> rez-de-<br />

ch<strong>au</strong>ssée (ce dernier accès, fermé par une trappe, est<br />

condamné de nos jours). Autrement dit. nous retrouvons<br />

dans cette annexe, les deux « arcures » bouchées pour la<br />

création de deux loc<strong>au</strong>x, la « cave plâtrée » et deux « cham-<br />

brettes en h<strong>au</strong>t jusqu'<strong>au</strong> toit ». Restent la « buerie »<br />

à la porte « et la troisième chambrette ».<br />

En la salle à rue du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée du 134. dans le<br />

prolongement de l'annexe" amont, on remarque une<br />

poutre à semelle sculptée qui paraît indiquer qu'il existait<br />

jadis un local à droite du porche d'entrée. C'est dans les<br />

limites de ce local supposé que se trouve d'ailleurs l'en-<br />

trée de l'annexe amont. Tout porte donc à croire qu'il<br />

s'agit de la « buerie » de 1674.<br />

Par conséquent, la troisième chambrette de l'étage<br />

serait la première chambre, à droite du premier étage<br />

du 134. Ce qui, du même coup, confirmerait que la « grande<br />

salle en h<strong>au</strong>t » englobait l'<strong>au</strong>tre chambre du 134, le palier<br />

du 136 et une partie de la grande pièce des 136-138;<br />

(') Rappelons que Henri Curtius est décédé le 25 décembre<br />

1674.


— 70 —<br />

«il d'<strong>au</strong>tres termes qu'elle surplombait le porche et la<br />

« salette » à g<strong>au</strong>che de celui-ci.<br />

En faisant état de diverses réparations effectuées<br />

par le chevalier du Vivier, on mentionne une chambre<br />

joignant la salle en h<strong>au</strong>t, « qui vient en h<strong>au</strong>t de la porte,<br />

sur le degré » ( 1 ).<br />

La cour, qui était pavée, contenait, outre la fontaine,<br />

une citerne recueillant l'e<strong>au</strong> de pluie et était agrémentée<br />

de « cortils » (parterres ?).<br />

Les documents du châte<strong>au</strong> de Waleffe mentionnent<br />

en outre une serre que le chevalier du Vivier avait cons-<br />

truite « pour ses arbres », un poulailler et un pigeonnier<br />

dont la situation n'est pas précisée.<br />

Les fenêtres, munies de volets, furent l'objet d'impor-<br />

tantes réparations en 1734. La maison avait-elle encore,<br />

à l'époque, ses baies à mene<strong>au</strong>x originelles ? L'état des<br />

trav<strong>au</strong>x accomplis par un vitrier, très précieux d'<strong>au</strong>tre<br />

part pour connaître la distribution intérieure des bâtiments,<br />

le révélera peut-être <strong>au</strong>x spécialistes. 11 apporte en effet<br />

des dimensions qui permettraient de déterminer ce point.<br />

Bornons-nous à remarquer que l'artisan distingue la<br />

« vitre » du « carre<strong>au</strong> » de verre. Par « vitre », il f<strong>au</strong>t<br />

entendre la section d'une fenêtre limitée par des mene<strong>au</strong>x<br />

ou des croisillons ( 1 ).<br />

A la première place par terre, à g<strong>au</strong>che en entrant,<br />

le vitrier remit deux vitres en plomb, tenant ensemble<br />

14 pieds, et quatre vitres dans les châssis en plomb,<br />

tenant ensemble 21 pieds et demi. A ces vitres, il refournit<br />

douze carre<strong>au</strong>x.<br />

( 2 ) Archives du châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre. Cette chambre<br />

du « petit quartier », nous l'assimilons à la « petite chambre<br />

par-dessus la galerie » de l'inventaire de 1637, car si, d'un côté,<br />

elle dominait le portail, de l'<strong>au</strong>tre, elle surmontait les arcades<br />

de la galerie, obturées en 1675. « Sur le degré » indiquerait qu'il<br />

y avait <strong>au</strong>ssi, à cet endroit, un escalier. Toutefois, jusqu'à preuve<br />

du contraire, il n'y avait que la « grande montée », côté aval,<br />

et l'escalier de la première annexe amont qui reliaient le rez-dech<strong>au</strong>ssée<br />

<strong>au</strong>x étages.<br />

(!) « Nombre des fenêtres ou vitres de bois et ouvertures qui<br />

ont forme d'icelles... », AEL, notaire A. Thonnart, à Liège, reg.<br />

1693, acte n» 244.


— 71 —<br />

A trois places par terre, donnant sur la rue (<strong>au</strong>trement<br />

dit, la seconde salette alors divisée en trois loc<strong>au</strong>x) :<br />

remise de six vitres « dormantes » (sans battants) en<br />

plomb, tenant chacune 7 pieds. A ces vitres, refournisse-<br />

ment de trente-deux carre<strong>au</strong>x.<br />

A la cuisine et à une place joignante : remise de huit<br />

vitres dormantes en plomb tenant chacune 7 pieds; idem<br />

à une place joignante. A ces vitres : 33 carre<strong>au</strong>x. Remise<br />

de quatre vitres dans les châssis en plomb, à la cuisine,<br />

contenant chacune 4 pieds et 3 quartes. A ces vitres :<br />

12 carre<strong>au</strong>x. A une place proche de la cuisine, remise de<br />

deux vitres en plomb dans les châssis, tenant ensemble<br />

10 pieds et demi. A une <strong>au</strong>tre place joignante, remise<br />

de deux vitres en plomb dans des châssis, tenant ensemble<br />

10 pieds et demi.<br />

Du côté de la cour, par terre (rez-de-ch<strong>au</strong>ssée), remise<br />

de cinq vitres dormantes en plomb, tenant chacune<br />

7 pieds.<br />

A une place : remise d'une vitre qui donne sur la rue.<br />

A la grande salle, remise d'une vitre en plomb, contenant<br />

2 pieds et demi et refournissement de quatre carre<strong>au</strong>x.<br />

Au quartier du chanoine Close, remise de trois vitres<br />

dormantes en plomb, tenant chacune 6 pieds et demi.<br />

A ces vitres : 13 carre<strong>au</strong>x. Remise de deux vitres dans des<br />

châssis en plomb, tenant ensemble 12 pieds. Remise de<br />

dix vitres et à celles-ci, refournissement de 12 carre<strong>au</strong>x.<br />

A tine grande salle en h<strong>au</strong>t, remise de trois vitres dans<br />

des châssis en plomb, tenant ensemble 15 pieds et trois<br />

quartes. Remise d'une <strong>au</strong>tre petite vitre en plomb, tenant<br />

3 pieds.<br />

A une <strong>au</strong>tre place en h<strong>au</strong>t, remise de quatre vitrres à<br />

châssis de plomb, tenant chacune 5 pieds, avec deux<br />

languettes en fer. Remise de deux vitres dormantes en<br />

plomb, tenant chacune 7 pieds.<br />

A la chambre de Monseigneur, remise de deux vitres<br />

dans un châssis de plomb, contenant ensemble 5 pieds.<br />

Aux places en h<strong>au</strong>t, nettoyage de soixante vitres.<br />

A la chambre <strong>au</strong>-dessus de la grande salle, remise de<br />

quatre vitres dormantes en plomb, tenant chacune 7


pieds. Aux vitres, refournissement de dix carre<strong>au</strong>x.<br />

Remise de trois vitres en plomb, tenant ensemble 15 pieds<br />

et trois quartes, avec deux languettes en fer.<br />

A deux chambres pour les valets, remise d'une vitre<br />

et d'une <strong>au</strong>tre en plomb, avec deux languettes en fer.<br />

A une place où on met le ch<strong>au</strong>ffage, remise d'une vitre<br />

en plomb faite de vieilles vitres, avec une baguette en fer;<br />

réparation des vieux fers.<br />

A la montée proche de l'écurie, remise d'une vitre en<br />

plomb et d'une <strong>au</strong>tre avec deux bagues en fer.<br />

Nettoyage de trente-deux vitres, par terre.<br />

A l'écurie, remise de dix carre<strong>au</strong>x.<br />

Voilà tout ce que nous avons pu extraire de renseigne-<br />

ments sur les constructions de l'hôtel Curtius parmi les<br />

documents retrouvés <strong>au</strong>x AEL et <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Waleffe.<br />

*<br />

* *<br />

Avant de conclure cet exposé, deux remarques s'imposent<br />

encore.<br />

Nos diverses sources ne font état ni d'une tour, <strong>au</strong> coin<br />

de la ruelle de la Syrène et de la rue Porte-Saint-Léonard<br />

ni de « galeries h<strong>au</strong>tes et basses » à la façade arrière du<br />

bâtiment princicpal.<br />

Il est évident que l'annexe aval est une adjonction<br />

postérieure, ainsi que le démontre A. Dandoy ('). Mais<br />

alors que cet <strong>au</strong>teur date l'édification de cette annexe<br />

<strong>au</strong> 18 e siècle, l'inventaire de 1637 établit que celle-ci<br />

était déjà construite moins de dix ans après le décès de<br />

Jean Curtius. Cependant, le même inventaire qualifie<br />

la grande salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée, de « neuve salle ».<br />

L'on peut en déduire que l'aile qui la contenait, était,<br />

en 1637, élevée depuis peu. 11 est vraisemblable qu'à<br />

la suite de la division du palais en 1627, l'annexe fût<br />

érigée pour compenser la perte des loc<strong>au</strong>x (salles de récep-<br />

tion, chambres d'hôtes) du « grand pavillon » du quai.<br />

( L ) A. DANDOY, Le Palais Curtius. Le témoignage de Philippe,<br />

de Hurges, pp. 12, 14-17.


— 73 —<br />

Ce qui a dû entraîner la disparition de la section de la<br />

galerie aval comprise dans l'hôtel Curtius, et de la tour<br />

décrite par de Hurges. A remarquer que l'escalier principal<br />

menant <strong>au</strong>x étages était situé de ce côté, à l'extrémité<br />

et, semble-t-il, en dehors de l'annexe. Par conséquent,<br />

avant l'édification de ce bâtiment, tout laisse croire qu'il<br />

se trouvait <strong>au</strong> coin de la ruelle de la Syrène, logé dans<br />

une tour comme il était de règle <strong>au</strong> 16 e siècle et <strong>au</strong> début<br />

du 17 e (»).<br />

En ce qui concerne les galeries : côté aval, du fait de<br />

l'annexe, il va de soi qu'il n'en est plus question dès 1637.<br />

Côté amont, par contre, il en subsista une plus longtemps:<br />

l'inventaire de 1637, le codicile de 1674 et les deux arcades<br />

murées de la petite annexe le prouvent à suffisance.<br />

Le codicile de 1674, portant deux arcures et non les deux<br />

arcures, implique que cette galerie ne se limitait pas à<br />

celles-ci. Les <strong>au</strong>tres, selon nous, ont été fermées postérieure-<br />

ment : en I 733, on remarque que le « petit quartier » n'est<br />

pas encore tout à fait achevé ( 2 ).<br />

Avant 1627, écuries et granges se trouvaient, d'après de<br />

Hurges, du côté amont. Certes, mais nous estimons qu'elles<br />

étaient groupées vers le quai. Aussi, les « estableries » de<br />

l'hôtel Curtius n'étaient pas antérieures à 1627, puisque<br />

c'est contre le mur séparatoire, élevé lors de la division<br />

du palais, qu'elles étaient bâties, ayant remplacé celles<br />

abandonnées <strong>au</strong> Mont-de-Piété.<br />

Le codicile de 1674 atteste <strong>au</strong>ssi que la galerie amont,<br />

avant même son obturation, était surmontée de « cham-<br />

brettes », sans doute les « cartiers des moincres officiers<br />

de la maison », signalés par de Hurges ( 3 ).<br />

Quant <strong>au</strong>x « galeries h<strong>au</strong>tes et basses » de la façade<br />

intérieure du bâtiment principal (c'est-à-dire une galerie<br />

(*) La suppression de cette tour entre 1627 et 1637 peut expliquer<br />

qu'elle ne figure pas sur les plans de Blaeu et consors.<br />

('') Il serait intéressant de vérifier si, entre la petite annexe<br />

et le mur séparatoire, il y a une distance correspondant exactement<br />

<strong>au</strong>x proportions de deux ou trois arcades.<br />

( 3 ) La galerie aval n'avait pas d'étage. A. DANDOY. Le Palais<br />

Curtius. Le témoignage de Philippe de Hurges, p. 12.


— 74 —<br />

tant <strong>au</strong> premier étage qu'une <strong>au</strong>tre, <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée),<br />

les textes, à part la relation du voyageur tournaisien,<br />

sont absolument muets à leur égard, quoiqu'elles appa-<br />

raissent nettement sur les plans du 17 e siècle.<br />

Toutefois, les mêmes documents ne sont guère plus<br />

révélateurs sur des couloirs intérieurs dont nous supposons<br />

l'existence et les contours parce que, conformes à une<br />

nécessité et à la distribution des lieux. Les loc<strong>au</strong>x du<br />

bâtiment principal ont pu tout <strong>au</strong>ssi bien être desservis,<br />

<strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée et <strong>au</strong> premier étage, par des galeries<br />

extérieures. Ce qui n'exclut pas, d'ailleurs, des couloirs<br />

intérieurs (il y en avait un, certainement, près de la salle<br />

à manger) existant concurremment avec de telles galeries,<br />

ou s'y substituant après la disparition de ces dernières.<br />

De ce côté, cependant, <strong>au</strong>cune trace d'arcade dans la<br />

muraille, mais on ne doit pas négliger la possibilité de<br />

galeries en hors d'oeuvre. Le dérochage de la façade fournira<br />

peut-être la réponse <strong>au</strong> problème. Les experts, sans nul<br />

doute, <strong>au</strong> cours de leurs investigations, <strong>au</strong>ront l'occasion<br />

de confirmer ou d'infirmer d'<strong>au</strong>tres points de notre exposé<br />

sur les constructions de l'hôtel Curtius, qui. nous l'espérons,<br />

se révélera utile <strong>au</strong>x rest<strong>au</strong>rateurs.<br />

Au moment de l'impression de cette étude, nous avons<br />

découvert un <strong>au</strong>tre inventaire du mobilier du Mont-de-<br />

Piété, établi le 16 mars 1656, à la requête de l'adminis-<br />

trateur Léonard Goffin ('). Nous en donnons un aperçu<br />

sommaire. L'acte énumère : 1. la cuisine du sieur Goffin;<br />

2. la chambre pendice; 3. la chambre proche de la cuisine;<br />

4. la chambre pendice; 5. la chambre <strong>au</strong>-dessus de la<br />

susdite chambre par terre; 6. la chambre <strong>au</strong>-dessus de la<br />

cuisine; 7. la chambre des venditions; 8. la grande salle<br />

des venditions; !). la cuisine de François Li<strong>be</strong>rt ; 10. l'allée;<br />

11. la buerie (buanderie) ; 12. la grande chambre <strong>au</strong>-dessus<br />

de la porte; 13. la petite chambre proche de la susdite;<br />

14. la chambre de Jean Harvy, regardant vers la Meuse;<br />

15. la chambre voisine possédée par Harvy; 16. la chambre<br />

( 1 ) AEL, notaire J. Pollain, à Liège, reg. 1654-1656, à acte<br />

la date.


— 75 —<br />

de Henri de Chaisne: 17. la chambre suivante; 18. la<br />

chambre de Louis Jacquet; 19. la dernière chambre;<br />

20. la table; 21. le contrôle et les chambres voisines;<br />

22. une chambre de la tour; 23. la paxhuse.<br />

A remarquer qu'une « chambre » et une « grande salle »<br />

des venditions semblent correspondre à la seule « chambre<br />

des venditions » citée en 1651. La cheminée de la grande<br />

salle des venditions était ornée en 1656 d'une peinture<br />

importante représentant « La Sépulture de Notre S<strong>au</strong>veur ».<br />

On y mentionne <strong>au</strong>ssi les « Douze Empereurs », constitués<br />

par douze peintures. Autres peintures notées ailleurs :<br />

une grande « Descente de Croix » dans la chambre proche<br />

de la cuisine; un « Notre S<strong>au</strong>veur » et un portrait du prince-<br />

évèque Ernest de Bavière, dans la cuisine de François<br />

Li<strong>be</strong>rt.<br />

Une preuve de ce que les mêmes conduites alimentaient<br />

en e<strong>au</strong> les fontaines des deux parties de l'ancien palais :<br />

les serviteurs de Henri Lombart avaient pris l'habitude,<br />

afin de recueillir de l'e<strong>au</strong> en plus grande quantité pour<br />

l'usage de la brasserie du « Blanc Cheval », de boucher<br />

avec des broches en bois l'ouverture qui menait l'e<strong>au</strong><br />

à la fontaine du Mont-de-Piété. Aussi <strong>au</strong> cours de janvier<br />

1656 qui vit de fortes gelées, les « buses » et le bassin<br />

de cette fontaine se brisèrent f 1 ). C'est peut-être à la suite<br />

de ces détériorations qu'une nouvelle fontaine fut mise<br />

en place en 1672, <strong>au</strong> Mont-de-Piété.<br />

René JANS.<br />

(') AEL, notaire J. Pollain, reg. 1654-1665, acte du 4 février<br />

1656.


ALBUM COMMENTÉ<br />

(par Joseph PHILIPPE)


78 —<br />

Fig. 1 — PORTRAIT DE JEAN CURTIUS<br />

Gravure de Jean Wiricx, datée de 1607. Jean de Corte ou Curtius<br />

(Liège, 1551- Leganez, 1628) est représenté ici dans la force de<br />

l'âge <strong>au</strong> moment où la construction de son palais, signe de sa<br />

fortune, doit être terminée pour une part importante.<br />

t


— 79 —<br />

Fig. 2 — PLAQUE EN FONTE AUX ARMES DES CURTIUS<br />

(Musée Curtius)<br />

Les armoiries sont mi-parti, <strong>au</strong> 1, d'or, <strong>au</strong> cerf grimpant de<br />

gueules (Curtius); <strong>au</strong> 2, coupé en chef d'or, à la fasce bretessée<br />

et contre-bretessée de sable avec 3 a<strong>be</strong>illes (de Bye) ; en pointe,<br />

d'argent à deux fasces bretessées et contre-bretessées de sable<br />

(van Loon). Elles sont surmontées d'un he<strong>au</strong>me d'argent avec pour<br />

cimier le cerf. Jean Curtius a été confirmé dans son titre de noblesse<br />

par l'empereur Ferdinand II en 1628, l'année de sa mort.


— 80 —<br />

Fig. 3 — PORTRAITS DE HELWY ET DE HENRI DE DOERNE, MERE<br />

ET ONCLE MATERNEL DE JEAN CURTIUS<br />

(Châte<strong>au</strong> de Waleffe-Saint-Pierre)


— 81 —<br />

Fig. 4 — TOUR DU CHATEAU D'OUPEYE<br />

Autre construction due à Jean Curtius, dont le seul témoin<br />

conservé est cette tour, vestige d'<strong>au</strong>tant plus intéressant qu'il<br />

évoque, en un style moins élaboré, la tour du Palais Curtius.


._ 82 —<br />

Fig. 5 — PORTAIL DE L'USINE DE LA CASSEMATERIE A VAUX-<br />

SOUS-CHEVREMONT<br />

Fondée en 1549 et acquise en 1595 par Jean Curtius. L'un des<br />

témoins subsistants des constructions que Jean Curtius fit édifier<br />

dans son complexe d'ateliers.


— 83 —<br />

Fig. H USINE DE LA CASSEMATEIIIE A VAUX-SOUS-CHEVIIEMONT<br />

Autre vestige, à rapprocher de la porte figurée sur le cliché<br />

Fig. 5 et qui donne une idée de l'ampleur des conceptions de<br />

Jean Curtius.


— 84 —<br />

Fig. 7 — Tentures de lit de style Louis XIV, en laine blanche<br />

avec broderies en laine de différentes couleurs, exécutées par<br />

Madame de Allagon, parente des Curtius, d'après les dessins de<br />

Daniel Marot (1650-1712). conservées jadis <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Waleffe<br />

et propriété, <strong>au</strong>jourd'hui, de la duchesse Ferretti di Castel Ferretto,<br />

à Ancona (Italie).<br />

(Photo Xelissen, Visé).


— 85 —<br />

Fig. 8 — Extrait du plan cadastral de 1810. (Echelle 1/1000)<br />

Du vivant même de Jean Curtius. en 1627, son Palais ne présenta<br />

plus, du quai de Meuse à la Féronstrée, une large perspective<br />

architecturale, qu'il serait hasardeux de créer <strong>au</strong>jourd'hui <strong>au</strong> nom<br />

de l'unité du style. Voir légende fig. 18 et 19.


Fig. 9 — LA MAISON CUBTIUS AVANT LA RESTAURATION<br />

L'état général de la façade n'a pas été modifié par la rest<strong>au</strong>ration<br />

de 1909. Toutefois, une porte et deux fenêtres <strong>au</strong> rez-de-ch<strong>au</strong>ssée<br />

ont été supprimées.<br />

00<br />


- 87 —<br />

VILLE DE LIEGK<br />

— - SERVICE fît LArchitectvbv<br />

MAISON CVRTIVS<br />

MFRWWTW» 1901-1909<br />

REI.ÏVF. FAIT «M MOI<br />

Fig. 10 —- RELEVE POUR LES RESTAURATIONS DE 1909<br />

Ce relevé, dressé par le Service d'Architecture de la Ville de<br />

Liège en septembre 1904, montre l'état de la Maison Curtius <strong>au</strong><br />

moment où les trav<strong>au</strong>x de rest<strong>au</strong>ration vont être décidés. On voit,<br />

dès lors, les modifications apportées par ces rest<strong>au</strong>rations dans les<br />

galeries. La vue de la façade latérale montre que celle-ci se prolonge<br />

dans la pièce bâtie <strong>au</strong>-dessus du porche.


— 88 —<br />

COUPE LONGITUDINALE A B<br />

(vue vers l'amont)<br />

COUPE LONGITUDINALE C D<br />

(vue vers l'aval)<br />

COUPE SUIVANT E F<br />

ftv dw MMN dr hM<br />

Annexe contiguë à la vue du Mont-de-Piété


— 89 —<br />

Fig. 11 — PORTRAIT DE MARCEL DE PUYDT<br />

Ce juriste et archéologue spécialisé dans la préhistoire fut,<br />

en sa qualité de directeur du Contentieux de la Ville de Liège,<br />

l'artisan de la création du Musée Curtius, grâce en particulier à<br />

l'établissement d'une convention entre l'Institut archéologique<br />

liégeois et la Ville de Liège, par laquelle celle-ci bénéficiait de<br />

l'apport des riches collections de l'Institut. Marcel De Puydt<br />

donna lui-même ses collections préhistoriques <strong>au</strong> Musée dont<br />

elles constituent un fonds extrêmement important.


— 90 —<br />

Fig. 12 •— LE MUSEE CURTIUS, VUE GENERALE<br />

A g<strong>au</strong>che, la maison dite De Wilde dont les arrière-bâtiments<br />

présentent une intéressante implication architectonique avec<br />

l'hôtel Brahy sis en Féronstrée.


i W i ï l i i m f<br />

«IIZIIXIII<br />

(S ii tljiïlK<br />

Fig. 13 — LE MUSEE CURTIUS. FAÇADE DONNANT SUR LE QUAI<br />

Style bien particulier, avec fenêtres encagées, <strong>au</strong>cune influence de la renaissance italienne.<br />

L'appareil comprend la brique et la pierre. Celle-ci par son rése<strong>au</strong> d'horizontales et de verticales<br />

donne à la façade un rythme équilibré. Une décoration de bas-reliefs sculptés et de mascarons<br />

est disposée dans les bande<strong>au</strong>x qui signalent les étages. Les sujets tirés des fables antiques ou<br />

des fabli<strong>au</strong>x du moyen âge montrent <strong>au</strong>ssi que ce bâtiment de la « Renaissance mosane » s'appuye<br />

sur une tradition. Toit imposant à pans coupés qui dissimule la tour, et corniche largement<br />

débordante. En tout, sept étages, des combles immenses.


— 92 —<br />

Fig. 14 -—• VUE DU CHATEAU DE RAESFELD EN WESTPHALIE<br />

Ce châte<strong>au</strong> construit par un visétois et décoré par des artistes<br />

liégeois montre un <strong>au</strong>tre exemple de ce style « Renaissance mosane »<br />

en faveur <strong>au</strong>près de Jean Curtius. A remarquer <strong>au</strong>ssi la tour,<br />

surmontée postérieurement d'une toiture.


Fig. 15— PORCHE DU MUSEE CURTIUS, RUE DU MONT-DE-PIETÉ<br />

Portail identique <strong>au</strong>x deux <strong>au</strong>tres (figures 12 et 30).


- 94 —<br />

Fig. 16 — LE MITSEE CURTIUS. VUE DE LA PREMIERE COUR<br />

Au font! le porehe d'entrée, avec, un étage qui dissimule<br />

d'anciennes fenêtres dont l'encadrement subsiste. Cette galerie<br />

dont la construction date de 1627-1628 était le quartier<br />

du contrôleur du Mont-de-Piété. A g<strong>au</strong>che, la porte d'entrée du<br />

bâtiment surmontée de h<strong>au</strong>tes fenêtres dont l'élan vertical se<br />

poursuit jusque dans la tour. A droite, une des galeries restituées<br />

en 1909. Voir <strong>au</strong>ssi fig. 17.


— 05 —<br />

Fig. 17 — PARTIE DU TOIT joignant l'étage couvert du porche<br />

<strong>au</strong> bâtiment principal.<br />

Photo permettant de mieux voir que le toit cache des fenêtres<br />

qui ont été aveuglées. Voir <strong>au</strong>ssi fig. 16.


— 96 —<br />

Fig. 18 — PAVILLONS xvm e siÈCLE DE LA PKEMIERE COUR<br />

Jean Curtius, pris par ses intérêts en Espagne, quitta son hôtel<br />

une dizaine d'années après sa construction. En 1627, le Mont-de-<br />

Piété s'y installa et des réparations eurent déjà lieu. Au XVIII e<br />

siècle, cette administration fit construire ces deux pavillons dans<br />

le style à la mode. Le plus grand, avec ses h<strong>au</strong>tes baies régulièrement<br />

distribuées et son toit à la Mansart s'inscrit par le choix<br />

des matéri<strong>au</strong>x et leur disposition dans l'architecture générale.<br />

Le plus petit, avec sa fontaine (datée 1672) surmontée d'une<br />

ouverture cintrée, d'un fronton triangulaire et flanqué de deux<br />

oculi, se présente comme une de ces délicates fantaisies, familières<br />

<strong>au</strong> XVIII e siècle et qui ne mériteraient pas d'être condamnées<br />

<strong>au</strong> nom de l'unité de style.


— 97 —<br />

Fig. 1!) — PAVILLONS xvm e siÈCLE DE LA PREMIERE COUR<br />

La figure lit montre à droite une galerie édifiée à un emplacement<br />

non originel.


— 98 —<br />

Fig. 20 -— VUE DES SALLES DU REZ-DE-CHAUSSEE AU MUSEE<br />

CURTIUS<br />

Cette vue de pièces en enfilade, <strong>au</strong>jourd'hui consacrées à l'époque<br />

gallo-romaine et <strong>au</strong> moyen âge, est intéressante surtout par ses<br />

ouvertures en arcades avec appareil de pierres tendres.


— 09 —<br />

Fig. 21 — SALLE DE GARDE DU<br />

On remarquera l'ampleur des<br />

comparaison avec la figure n° 22.<br />

MUSEE CURTIUS AVANT 1909<br />

trav<strong>au</strong>x d'aménagement, par


— 100 —<br />

Fig. 22 — SALLE DE GARDE DU MUSEE CURTIUS<br />

Vue prise après la rest<strong>au</strong>ration.


— 101 —<br />

Fig. 23 et 24 — DÉCORATIONS PEINTES DE LA SALLE ROMAINE<br />

DU MUSEE CURTIUS<br />

Lors des trav<strong>au</strong>x de peinture dans cette salle du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée,<br />

l'élimination des recouvrements postérieurs a permis de découvrir,<br />

entre les fenêtres, ces vestiges d'une décoration à la détrempe<br />

qui doivent dater de la construction du palais. Il s'agit de vases<br />

de fleurs et d'oise<strong>au</strong>x qui évoquent des motifs de tapisserie-


Fig. 24


— 103 —<br />

Fig. 25 — MUSEE CURTIUS. PREMIER ETAC.E (COTE COUR). SALLE<br />

RENAISSANCE<br />

Evocation, par le mobilier, l'intérieur d'une riche maison patricienne<br />

tel qu'il <strong>au</strong>rait pu être <strong>au</strong> XVII e siècle, avec une tapisserie<br />

d'Audenaerde, un siège à recouvrements en tapisserie, une crédence.


— 104 —<br />

Fig. 26 — SALLE RENAISSANCE DU MUSEE CURTIUS AVANT 1909<br />

Les cheminées sont toujours en place. On remarque sur le dessus<br />

de la cheminée de droite une décoration à la détrempe datant, sans<br />

doute, du XVIII e siècle, avec pyramide, <strong>au</strong>truche, palmier et<br />

croissants, de type orientalisant. Cette décoration a disparu.


Fig. 27 MUSEE CURTIUS. LA GRANDE SALLE RENAISSANCE<br />

Occupe le premier étage de la façade donnant sur le quai. Deux cheminées monumentales datées de<br />

1604 montrent une tendance nettement renaissante dans une très riche décoration reh<strong>au</strong>ssée de polychromie.<br />

A remarquer une frise d'entrelacs vigoureux, les cartouches muets entourant des armoiries (celles de<br />

Curtius), les montants avec des figures engainées.


— 106 —<br />

Fig. 28 -— GRANDE SALLE RENAISSANCE. C'HEMINEE DATEE DE 1604<br />

L'une des deux cheminées qui porte, sur le linte<strong>au</strong>, les armoiries<br />

de Jean Curtius.


— 107 —<br />

Fig. 29 — MUSEE CUBTIUS. LE COULOIR DU PREMIER ETAGE<br />

Plafond à fortes poutres apparentes supportant des voussettes<br />

dirigeant le regard vers une fenêtre qui, selon une conception<br />

déjà très « moderne », occupe tout le mur du fond.


— 108 —<br />

Fig. 30 — PORTAIL D'ENTBBB DE L'HOTEL CURTIUS EN FERONSTREE<br />

Ce portail était incorporé, jusqu'à une date récente, dans des<br />

bâtiments adventices. Les démolitions opérées l'ont dégagé.<br />

Il est destiné à reprendre sa place originelle sur la façade du<br />

Musée donnant en Féronstrée. On remarquera l'encadrement<br />

à bossages et l'entablement robuste du même style que les deux<br />

<strong>au</strong>tres portails du Musée actuel.


— 109 —<br />

Fig. 31 et 32 — FAÇADE DES BÂTIMENTS DE JEAN CURTIUS EN<br />

FERONSTREE<br />

Vue actuelle de cette façade, remaniée <strong>au</strong> cours des siècles,<br />

mais dont des éléments origin<strong>au</strong>x subsistent : les lande<strong>au</strong>x en<br />

pierre, les fenêtres du second étage, la corniche débordante à<br />

consoles.<br />

A droite de la figure 32, on voit une partie de la façade de l'hôtel<br />

Brahy, acquis en vue de l'extention du Musée Curtius.


— 110 —<br />

Fig. 32<br />

Etat de la façade avant le dérocliage réalisé en 1969.


— 111 —<br />

Fig. 33 — IMMEUBLE EN FERONSTREE. VUE SUR LA COUR<br />

Cette photo, faite avant les démolitions de 1967, montre l'imbroglio<br />

des constructions adventices, édifiées <strong>au</strong> XIX E siècle,<br />

et qui oblitéraient l'ensemble architectural voulu par Jean Curtius.


Fig. 34 et 35 — MURS DES BÂTIMENTS DONNANT EN FERONSTREE<br />

(VUES COTE COUR)<br />

Des constructions parasites avaient fait disparaître des éléments<br />

d'architecture essentiels montrant la continuité des bâtiments<br />

depuis le quai jusqu'en Féronstrée.<br />

La figure 35 montre l'arc du porche originel de l'hôtel Curtius<br />

sis en Féronstrée.<br />

On a retrouvé deux des arcades originelles (figure 34) de la<br />

galerie Nord-Sud.


Fig. 36 et 37 — FAÇADES INTÉRIEURES DES BÂTIMENTS DE<br />

FERONSTREE (Vues donnant sur la cour)<br />

Etat actuel de ces façades, avec les ouvertures, murées ou non,<br />

datant du XVIII e siècle.


— 114 —<br />

Justification des clichés<br />

— Les clichés typographiques des figures 1, 12, 15, 19, 24,<br />

26, 28 ont été prêtés par La Vie liégeoise.<br />

— Les clichés typographiques des figures 2, 3, 4, 5, 6, 8, 10,<br />

20, 21, 25, 27, 29 ont été prêtés par la revue liégeoise Si Liège<br />

m'était conté...<br />

— Les photographies des figures 7, 9, 11, 13, 14, 16, 17, 18,<br />

22, 23, 30, 31, 32, 33, 34, 35, 36 proviennent des collections du<br />

Musée Curtius.<br />

Orientation bibliographique<br />

PHILIPPE (J), Guide du visiteur <strong>au</strong>x Musées Curtius et<br />

d'Ansembourg, Liège, 1952, pp. 16-23.<br />

(références bibliographiques antérieures à<br />

1952).<br />

PHILIPPE (J), Les Musées Curtius et d'Ansembourg, dans<br />

La Revue française, Paris, avril 1953,<br />

pp. 48-52.<br />

DANDOY (A), Les origines du Palais Curtius, Liège,<br />

Publication de la Société Royale « Le<br />

Vieux-Liège », 1958.<br />

DANDOY (A), Le Palais Curtius. Le Témoignage de<br />

Philippe de Hurges, Liège, édition du<br />

Vieux-Liège, 1959.<br />

PHILIPPE (J), Une Famille célèbre : les Curtius, dans<br />

Si Liège m'était conté..., Liège, n° 6 (1963),<br />

pp. 2-23.


— 115 —<br />

PHILIPPE (J), Jean Curtius et son Palais, dans La Vie<br />

liégeoise, Liège, fasc. 1 (1966), pp. 4-15.<br />

PHILIPPE (J), Jean Curtius et son Palais, dans Chambre<br />

de Commerce et d'Industrie de Liège, Liège,<br />

n° 8 (1967), pp. 159-167.<br />

PHILIPPE (J), En feuilletant le livre d'or du Musée Curtius<br />

dans Si Liège m'était conté..., Liège, fasc. 25<br />

(1967), pp. 17-29.<br />

PHILIPPE (J), A l'ombre du Musée Curtius : Grands<br />

archéologues liégeois du Passé, dans Si<br />

Liège m'était conté..., Liège, fasc. 26 (1968),<br />

pp." 15-22.<br />

PHILIPPE (J), Le mobilier liégeois (moyen âge — XIX e<br />

siècle), 2 e éd., Liège, 1968, p. 36.<br />

PHILIPPE (J), Rapports annuels du Conservateur, Musées<br />

d'Archéologie et d'Arts décoratifs (Musées<br />

Curtius, d'Ansembourg et du Verre), dans<br />

Bulletin de l'Institut archéologique liégeois,<br />

depuis l'année 1951.<br />

Sur les rapports devant exister entre le directeur d'un musée<br />

en cours d'aménagement et l'architecte, voir Nouvelles de VIGOM<br />

(International Council of Muséums). Paris, vol. 22, n° 1, mars<br />

1969, p. 8.


— 116 -<br />

In Memoriam<br />

Pierre LALOUX,<br />

président de l'Institut.<br />

« L'on doit se taire sur les puissants : il y a presque<br />

toujours de la flatterie à en dire du bien; il y a du péril<br />

à en dire du mal pendant qu'ils vivent, et de la lâcheté<br />

quand ils sont morts ». La Bruyère émoussera-t-il notre<br />

plume, taquine par nature ?<br />

L'écouter serait la vraie lâcheté, d'<strong>au</strong>tant plus que<br />

puissant, notre regretté confrère aimait à se présenter<br />

comme « l'homme de la rue ».<br />

En guise d'introduction génératrice de réflexions subséquentes,<br />

donnons ce que l'on cherche habituellement<br />

dans une notice biographique.


— 117 —<br />

Né à Liège le 28 octobre 1893, il y meurt le 27 décembre<br />

1968.<br />

Elève du Collège Saint-Servais, <strong>au</strong>x humanités gréco-<br />

latines réputées, il suit à l'Université les cours du doctorat<br />

en droit. Il accomplit son service militaire <strong>au</strong> bataillon<br />

universitaire, en 1913-1914; pendant la guerre, il est<br />

affecté comme soldat à l'Etat-Major de la 2 e division.<br />

Démobilisé, il termine ses études en 1920.<br />

Pour caractériser le milieu familial de Pierre Laloux,<br />

il f<strong>au</strong>t se souvenir à la fois de Balzac et de Zola, sans<br />

omettre notre compatriote P<strong>au</strong>l Dresse ou une simple<br />

réflexion de Joseph Brassinne : « Quand nous étions<br />

jeunes, nous recevions une orange, le dimanche ». Et si<br />

le lecteur croit à une boutade de ma part, qu'il consulte<br />

le dernier tome de l'Histoire de Belgique de Henri Pirenne,<br />

élevé dans un milieu identique à celui de Pierre Laloux,<br />

né à la fin d'un siècle qui, par tradition, lui a transmis<br />

tous ses déf<strong>au</strong>ts et toutes ses qualités.<br />

Issu du mariage de Juliette van der Heyden à H<strong>au</strong>zeur<br />

et de Georges Laloux, il a de qui tenir. Son grand-père<br />

Jules H<strong>au</strong>zeur, promoteur puis directeur et président<br />

de la Société Asturienne des Mines, se range parmi les<br />

grands artisans de la prospérité wallonne et de notre<br />

rayonnement international. Mais puisque la concession<br />

minière s'appuie, par préférence, sur la propriété du sol,<br />

ne f<strong>au</strong>t-il pas reconsidérer, objectivement et sans passion,<br />

la question des Biens nation<strong>au</strong>x ?<br />

La famille Laloux est originaire de la province de<br />

Namur (Ave et Auffe), <strong>au</strong>x confins du Luxembourg mais<br />

dans une enclave liégeoise. Quand nous passions à proxi-<br />

mité de Lav<strong>au</strong>x-Sainte-Anne, Pierre Laloux ne manquait<br />

jamais de rappeler le certificat délivré par le curé, à son<br />

humble paroissien, armurier de son état, obligé de venir<br />

tenter sa chance à Liège. Les classes sociales apparaissent<br />

en perpétuel devenir; l'union du capital et du travail<br />

s'impose comme une vérité historique encore que le capital<br />

ne peut s'identifier avec l'oisiveté.<br />

Fidèle à l'établi ancestral, alors que ses frères se meuvent<br />

dans des sphères plus vastes, Pierre succède, rue des<br />

Urbanistes, à son père Georges, un catholique ancien


— 118 —<br />

conseiller libéral — encore une caractéristique digne<br />

d'être notée, pour le passé comme pour le présent.<br />

La grande concentration industrielle et capitaliste<br />

ne doit pas nécessairement étouffer l'origine de notre<br />

économie, et peut-être son salut.<br />

Les Laloux l'ont compris, puisque Pierre, l'aîné, a<br />

continué la petite entreprise paternelle qui s'est spécialisée<br />

dans la reproduction d'armes anciennes : fusils à silex,<br />

fusils à piston.<br />

Mais sur toute cette activité a plané l'ange du foyer qui,<br />

pour surveiller les devoirs et les leçons de ses enfants<br />

déclinait ou abrégeait les réceptions mondaines de l'après-<br />

midi.<br />

Dès lors, il n'est point malaisé de définir Pierre Laloux,<br />

pilier du Conservatoire et cheville ouvrière de nos sociétés<br />

d'histoire, d'archéologie et de bibliophilie, celui que,<br />

avec l'approbation de son sourire compréhensif, nous<br />

appelions Monsieur les Trésoriers.<br />

Pour ce qui concerne notre Institut, la cheville ouvrière<br />

s'accompagnait d'une poutre-maîtresse et le moteur se<br />

transformait parfois en frein.<br />

Le bure<strong>au</strong> de cette institution m'a toujours fait songer<br />

à une table ronde <strong>au</strong>tour de laquelle les dévoués adminis-<br />

trateurs changent périodiquement de siège. Ils ne s'accro-<br />

chent pas à des pré<strong>be</strong>ndes : les statuts le veulent et les<br />

dévouements désintéressés sont plutôt rares. C'est ainsi<br />

que si l'on parcourt nos Bulletins, on retrouve Pierre<br />

Laloux <strong>au</strong>x postes de trésorier, de vice-président et de<br />

président.<br />

Comme moteur, il organise avec quelques collaborateurs,<br />

les Congrès de la Fédération Archéologique et Historique<br />

de Belgique, tenus à Liège, en 1932 et en 1968; président,<br />

il célèbre avec éclat le centenaire de notre compagnie;<br />

il se range <strong>au</strong>x côtés du professeur Léon-E. Halkin et<br />

de moi-même pour, avec la collaboration des <strong>au</strong>tres<br />

sociétés locales, mettre sur pied l'Ecole Pratique d'Histoire<br />

et d'Archéologie régionales qui, pendant treize ans, a<br />

rendu de nombreux services tant du point de vue social<br />

que scientifique : recyclage et éveil de vocations par l'accès,<br />

sûr et guidé, <strong>au</strong>x documents origin<strong>au</strong>x. Soit dit en passant,<br />

une institution qui devrait reprendre vie.


— 119 —<br />

Evoquerons-nous Pierre Laloux se précipitant dans les<br />

Ministères pour obtenir les subsides indispensables à la<br />

poursuite de nos publications ?<br />

Ce faisant, il emboîtait le pas à Al<strong>be</strong>rt Vecqueray,<br />

car il savait utiliser ce que chacun offrait de bon — un<br />

<strong>au</strong>tre signe d'intelligence — en lui imprimant sa note<br />

personnelle. Ces démarches, il les a toujours accomplies<br />

gratuitement : line forme discrète de mécénat et une<br />

manifestation de l'esprit de son époque qui ne concevait<br />

guère le civisme rétribué.<br />

Tout en se mettant à l'école de ceux qu'il considérait<br />

comme mieux versés dans la matière, il avait l'art de ranimer<br />

chez eux la flamme de l'idéal vacillante sous la fatigue<br />

ou rabattue par l'échec.<br />

Toutefois, il n'hésitait pas à freiner les fols enthousiasmes<br />

non par un conservatisme stupide mais parce que fidèle<br />

<strong>au</strong>x principes et à une tradition bénéfique.<br />

De toutes ses forces, il avait contribué à la nomination<br />

de notre jeune conservateur; il n'a pas cessé d'infléchir<br />

son action chaque fois que ses réalisations — par ailleurs,<br />

remarquables — mettaient en péril l'esprit de la<br />

convention qui règle nos rapports avec la ville.<br />

Par son obstination et le recours à ses nombreuses<br />

relations, il a maintenu l'esquif <strong>au</strong> milieu du courant.<br />

Et la situation actuelle — plaise à Dieu qu'elle dure —<br />

procède <strong>au</strong>ssi bien de la compréhension de l'Echevin<br />

que de l'entêtement de Pierre Laloux, président vigilant<br />

de la Commission de vérification du Curtius.<br />

Régulièrement, il m'ép<strong>au</strong>lait, mais je l'ai <strong>au</strong>ssi rencontré<br />

en travers de mon chemin. Sa politique de l'attentisme<br />

prudent me crispait parfois, mais force m'est de reconnaître<br />

que les événements lui donnèrent souvent raison.<br />

Il savait pourtant finir par s'incliner, par exemple<br />

lors des négociations avec la bibliothèque de l'Université,<br />

notre précieuse collaboratrice. Ici, les considérations<br />

vénales parvinrent à s'imposer.<br />

De là, à prétendre que ce « capitaliste » fut exclusivement<br />

un homme d'argent serait <strong>au</strong>ssi injuste qu'erroné.


— 120 —<br />

Président de la Société des Conférences liégeoises de<br />

Saint-Vincent de P<strong>au</strong>l, de la Section liégeoise de l'Œuvre<br />

Nationale de l'Enfance, il a assumé une ample mission<br />

sociale.<br />

L'assistance à la messe d'obsèques traduisit clairement<br />

le brassage social qui, sans cesse, s'est opéré <strong>au</strong>tour de<br />

Pierre Laloux.<br />

A côté des têtes couronnées, des représentants de la<br />

finance, de l'industrie, du monde des arts et des sciences,<br />

je revois, un peu gênés par la solennité, dissimulés derrière<br />

ies colonnes de Saint-Jacques, les humbles prier avec<br />

ferveur pour le repos de l'âme de leur protecteur. C'est<br />

peut-être à leur dévotion et à leur gratitude que la cérémonie<br />

dut son aspect profondément chrétien, peu triste.<br />

La ville de Liège a perdu un vrai fils, un grand Princip<strong>au</strong>taire;<br />

l'Institut pleure un défenseur et un serviteur<br />

pourra-t-il jamais le remplacer ?<br />

M<strong>au</strong>rice YANS.


— 121 -<br />

In Memoriam<br />

Jules PIRLET<br />

Ancien Président de l'Institut<br />

En juillet 1ÎM»8, s'éteignait à Liège, après une longue<br />

et pénible maladie, courageusement supportée, le notaire<br />

honoraire Jules Pirlet, ancien président de l'Institut<br />

archéologique liégeois, ancien président de la Chambre<br />

des notaires de l'arrondissement de Liège.<br />

Il était né à Liège le 15 mai 1890, d'un père entrepreneur<br />

demeurant rue Moray, près de l'église Saint-Antoine.<br />

On imagine volontiers que ses courses dans ce quartier<br />

de brocanteurs et de vergers ont dû tôt susciter son inté-<br />

rêt pour la nature et les choses du passé.


122<br />

Jules Pirlet fit ses humanités anciennes <strong>au</strong> collège<br />

Saint-Servais, puis le notariat à l'Université de Liège;<br />

en 1!>15, Mademoiselle Yvonne Dumoulin devint son<br />

épouse et lui donna quatre enfants. Nommé notaire à<br />

Liège, il prête serment le 12 janvier 1925; après avoir<br />

été président et plusieurs fois membre de la Chambre<br />

de discipline, il est <strong>au</strong>torisé en 1956, à porter le titre<br />

honorifique de ses fonctions. Il était chevalier de l'ordre<br />

de Léopold et de l'ordre de la Couronne.<br />

De naturel paisible, courtois et discret, il sut aimer<br />

et aider son prochain en œuvrant comme président d'une<br />

des Conférences de Saint-Vincent de P<strong>au</strong>l de la paroisse<br />

Sainte-Véronique, et membre du comité interparoissial<br />

de Liège.<br />

Il aimait tout ce qui touche <strong>au</strong>x arts, le mobilier ancien,<br />

les musées; fagnard averti, il multiplia les randonnées<br />

pédestres et participa <strong>au</strong> « Terroir ».<br />

Qu'il nous suffise de citer parmi ses confrères en archéo-<br />

logie, ou parmi ses amis, les noms de Lucien Renard,<br />

M<strong>au</strong>rice Gérimont, Jean Servais, Pierre Laloux disparu<br />

quelques mois après lui, Crémer de Monty, Jacques Breuer<br />

et Léon Dewez, pour faire entendre qu'il sut partager<br />

et faire partager des goûts communs et désintéressés.<br />

Entré à l'I.A.L. le 20 mai 1908, élu effectif dès<br />

le 20 mai 1914, Jules Pirlet en fut un membre assidu<br />

pendant plus de 60 années. Appelé <strong>au</strong>x fonctions de<br />

secrétaire-adjoint en 1910 <strong>au</strong>x côtés de l'éminent numis-<br />

mate Jules de Chestret de Haneffe, il succéda comme<br />

secrétaire à Félix Vercheval, de 1925 à 1930, pour repren-<br />

dre les mêmes fonctions de 1937 à 1958 et devenir vice-<br />

président, puis en 1951-1952 président de l'I.A.L. Il fut<br />

élu membre d'honneur en 1958 et à sa mort comptait<br />

58 années de présence ininterrompue <strong>au</strong> bure<strong>au</strong>.<br />

Le notaire Pirlet était depuis 1931 conservateur-adjoint<br />

à l'Institut archéologique liégeois ; il ne considéra pas cette<br />

fonction comme honorifique et mit à profit son goût<br />

pour la numismatique et ses relations, notamment avec<br />

P<strong>au</strong>l Tinchant, pour faire accroître les collections du<br />

Musée Curtius et spécialement le médaillier, dont il avait<br />

relaté l'in<strong>au</strong>guration en 1913.<br />

On me permettra de rappeler deux acquisitions impor-<br />

tantes où il joua un rôle déterminant : celle du denier de<br />

Charlemagne frappé à Liège, qu'il eut la joie de conquérir


— 123 —<br />

de h<strong>au</strong>te lutte et de rapatrier en 1933, et celle de la couron-<br />

ne d'or de Jean de Bavière en 1960, pour laquelle il fit<br />

dépêcher à Amsterdam son ami Pierre Laloux.<br />

Sans être, comme plusieurs des historiens et archéolo-<br />

gues qu'il fréquenta à l'Institut, un spécialiste des inves-<br />

tigations ou des fouilles, il sut apporter son concours<br />

<strong>au</strong>x sociétés numismatiques : il fut de 1919 à 1958<br />

membre de la Société royale de numismatique et conseilla<br />

avec son habituelle affabilité les néophytes qui venaient<br />

de créer le Cercle numismatique liégeois.<br />

Jules Pirlet n'a pas <strong>be</strong><strong>au</strong>coup écrit ; on lui doit un petit<br />

nombre de courtes notices, précises et nettes comme son<br />

écriture. La plupart sont consacrées à la sigillographie;<br />

deux seulement à la numismatique. Chacune de ces<br />

notices s'accompagne de la reproduction d'un sce<strong>au</strong> ou<br />

d'une médaille qu'il eut parfois la satisfaction de donner<br />

<strong>au</strong> Musée. Ses deux œuvres les plus développées sont le<br />

compte-rendu des fêtes du 75 e anniversaire de l'I.A.L.<br />

et, en collaboration avec Richard Forgeur, le catalogue<br />

des sce<strong>au</strong>x-matrices du Musée Curtius, dont Madame<br />

Victor Tourneur-Nicodème fit un compte-rendu élogieux<br />

dans la Revue <strong>be</strong>lge de numismatique et de sigillographie.<br />

Sans parler des nombreux procès-verb<strong>au</strong>x qu'il rédigea,<br />

de sa participation <strong>au</strong>x commissions et <strong>au</strong>x différentes<br />

activités de l'Institut, nous lui sommes redevables d'un<br />

grand nombre de communications, de conférences et de<br />

leçons données <strong>au</strong>x réunions, à l'Ecole et lors des visites<br />

guidées du Musée. Toutes ces marques de l'intérêt porté<br />

par Jules Pirlet à sa ville, à l'Institut et à leur Musée<br />

permettent de supputer l'importance de la contribution<br />

constante, désintéressée, souriante du groupe formé<br />

par lui-même et ses amis. Ils ont nourri la vitalité de<br />

l'Institut pendant plusieurs décades sans rechercher le<br />

moindre avantage, pour l'amour de l'art si je puis dire.<br />

Notre reconnaissance n'en sera que plus forte et notre<br />

souvenir plus fidèle.<br />

Bibliographie<br />

1. Statue de Vierge de Vécole de Delcour (XVIII e<br />

siècle) église de Lantremange, dans Chronique archéologique<br />

du Pays de Liège (sigle : C.A.P.L.), 7, 1912, pp. 110-112.<br />

2. In<strong>au</strong>guration du médaillier du Musée archéologique,<br />

dans C.A.P.L., 8, 1913, pp. 42-44.


— 124 —<br />

3. Trouvaille numismatique à Gerdingen, dans C.A.P.L.<br />

8, 1913, p. 48.<br />

4. La trouvaille de Gerdingen, dans Revue <strong>be</strong>lge de<br />

numismatique (sigle : R.B.N.), 69, 1913, pp. 364-367.<br />

5. Sce<strong>au</strong> de Vabbé de Flâne, Dieudonné de Hemricourt,<br />

dans R.B.N., 73, 1921, p. 110.<br />

6. Célébration du 75 e anniversaire de VInstitut archéologique<br />

liégeois. Compte rendu des fêtes du 15 novembre<br />

1925. Dans Bulletin de l'Institut archéologique liégeois,<br />

50, 1926, pp. 5-69.<br />

7. Sce<strong>au</strong> de la Paroisse Sainte-Foy à Liège, dans<br />

C.A.P.L., 21, 1930, pp. 54-56.<br />

8. Matrices de sce<strong>au</strong>x liégeois et chapelet d'une ab<strong>be</strong>sse<br />

de Salzinnes, dans R.B.N., 82, 1930, p. 199.<br />

9. Matrices des sce<strong>au</strong>x des anciennes paroisses Saint-<br />

Thomas, Saint-Hu<strong>be</strong>rt et N.-D. <strong>au</strong>x Fonts à Liège, dans<br />

C.A.P.L., 22, 1931, pp. 35-37.<br />

10. Sce<strong>au</strong> de l'ancienne paroisse Saint-Adal<strong>be</strong>rt à Liège,<br />

dans C.A.P.L., 23, 1932, pp. 69-71.<br />

11. Denier de Charlemagne frappé à Liège dans C.A.P.L.,<br />

24, 1933, pp. 8-10.<br />

12. Matrices du sce<strong>au</strong> du couvent des Carmes déch<strong>au</strong>ssés<br />

de Jemeppe-sur-Meuse, dans C.A.P.L., 31, 1940, pp.<br />

23-25 et 32, 1941, p. 1.<br />

13. Plomb de marchandise de Liège, <strong>au</strong> perron, dans<br />

R.B.N., 95, 1949, p. 158.<br />

14. Sce<strong>au</strong> de la ferme générale du Pays de Liège et du<br />

Comté de Looz (XVIII e siècle), dans C.A.P.L., 40, 1949,<br />

pp. 113-114.<br />

15. La médaille et les médailleurs <strong>au</strong>x XVII e et XVIII e<br />

siècles (<strong>au</strong> Pays de Liège). 1. Les médailleurs liégeois<br />

<strong>au</strong> pays, dans Art mosan et arts anciens du pays de Liège,<br />

Liège, 1951, pp. 141-142.<br />

16. In mémoriam : Joseph Brassine, dans C A.P.L.,<br />

46, 1955, pp. 52-54.<br />

17. Sce<strong>au</strong> de la cour de justice d'Amay, dans Leodium,<br />

44, 1957, pp. 29-31.<br />

18. La matrice du sce<strong>au</strong> de la seigneurie d'Andrimont,<br />

dans C.A.P.L., 54, 1963, pp. 42-44.'<br />

19. Catalogue des matrices de sce<strong>au</strong>x et des cachets du<br />

musée Curtius (en collaboration avec Richard Forgeur),<br />

Liège, éd. du Musée Curtius, 1963, 99 pages, 17 planches.<br />

20. Complément numismatique à la Révolution liégeoise,<br />

dans C.A.P.L., 56, 1965, pp. 117-119.<br />

Hu<strong>be</strong>rt Frère


60e ANNÉE JUILLET-DÉCEMBRE 1969<br />

CHRONIQUE ARCHEOLOGIQUE<br />

du Pays de Liège<br />

Organe périodique de l'Institut archéologique liégeois<br />

à<br />

il|


— 126 —<br />

Ermesinde (de Luxembourg), comtesse de Moha et son<br />

second époux, Godefroid, comte de Namur, cédèrent le<br />

bien par l'intermédiaire de Renier de Forceilles f 1 ). Celui-ci<br />

reçut donc le bien et en investit l'abbaye.<br />

L'alleutier warnantais transmet son domaine de plein<br />

droit, mais non sans l'assentiment de la comtesse et de<br />

son époux. La procédure s'inspire du système féodal dans<br />

les rapports de vassal à suzerain ; déjà le comte de Dasburg<br />

devait être considéré comme le grand alleutier de son<br />

district et la cour de Wanze, dont les échevins dépendaient<br />

de lui, n'était-elle pas également et exclusivement<br />

compétente en matière allodiale, en plus des attributions<br />

habituelles de ses échevins ? Par cette aliénation, Gontran<br />

perdit sa qualité d'alleutier mais il conserva l'usage du<br />

petit domaine et de ce fait, s'engagea à payer à l'abbaye,<br />

une rente de quatre muids. Celle-ci est enregistrée dans les<br />

documents de Flône; elle sert de garantie de l'usage et<br />

de la protection des biens cédés.<br />

Un siècle plus tard, en 1257, B<strong>au</strong>duin de Warnant, ( 2 )<br />

chevalier, cède à son tour, afin de réparer ses injures à<br />

l'égard de l'abbaye et en guise d'<strong>au</strong>mône, une petite ferme<br />

allodiale, sise à Warnant, en face de l'église Saint-Remi.<br />

L'alleu cédé consiste en une cour et une maison ; il présente<br />

certaine similitude avec la donation de 1137 portant sur<br />

douze bonniers et deux tenures tandis que l'acte de 1257<br />

mentionne une cour, c'est-à-dire, une exploitation rurale<br />

type, de douze bonniers en plus des bâtiments de ferme<br />

et d'une habitation. Les paroles injurieuses de B<strong>au</strong>duin<br />

semblent bien se rapporter à une contestation relative <strong>au</strong><br />

droit de propriété acquis précédemment par l'abbaye.<br />

Quoi qu'il en soit, l'emplacement indiqué montre qu'il<br />

s'agit d'une exploitation dénommée : « le châte<strong>au</strong> de<br />

Warnant ( 3 ) » et plus tard « le vieux châte<strong>au</strong> », situé devant<br />

l'église Saint-Remi.<br />

(') Dépendance île Héron.<br />

(') EVRARD, op. cit., pp. 35 et 36.<br />

( 3 ) IBIDEM, pp. 117 et 153. L'égliso Saint-Remi à Warnant,<br />

formait un ensemble avec son aître et sa vieille tour (turris • ai<br />

eastrum). On remarque encore le chemin tournant, en forme de<br />

fer à cheval, qui selon toute vraisemblance, donnait accès <strong>au</strong><br />

châte<strong>au</strong>.


L'investiture se fit entre l'église de Sainte-Marie et celle<br />

de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, comme la coutume le requérait poul-<br />

ies biens allodi<strong>au</strong>x. Cette investiture se faisait par le<br />

donateur devant les « Hommes delle Chise Dieu ». ils<br />

recevaient la donation et la transmettaient à un membre<br />

député par l'abbaye. La cour apposait son sce<strong>au</strong> mais le<br />

prince-évêque devait donner son assentiment définitif,<br />

afin d'<strong>au</strong>thentifier le contrat. Les deux procédures sont<br />

quelque peu différentes mais le résultat est identique;<br />

I'alleutier devient homme de fief de l'évêque mais s'engage<br />

à payer une rente annuelle de quatre muids ( 1 ).<br />

Comparée <strong>au</strong> fermage qui s'évalue généralement à<br />

deux muids <strong>au</strong> bonnier, cette rente est donc minime mais<br />

l'usager du domaine est le donateur lui-même et la donation<br />

met fin à une contestation. D'ailleurs, la rente ne peut être<br />

considérée comme un « fermage ou trescens » mais plutôt<br />

comme une « charge ou treffons » grevant la totalité du<br />

domaine foncier, évoquant le cens récognitif du Moyen<br />

Age et atteignant désormais tous les successeurs de B<strong>au</strong>duin<br />

de Warnant. En somme, la donation « par pure <strong>au</strong>mône »<br />

engendre une charge grevant le domaine et payable par<br />

l'usager du bien ( 2 ).<br />

B<strong>au</strong>duin était- « chevalier de Warnant » et à ce titre,<br />

sans doute, défenseur d'une tour ou castrum relevant du<br />

système féodal. L'alleutier <strong>au</strong>rait donc cédé <strong>au</strong> prince-<br />

évêque, à la suite de la cession du comté de Moha. vers 1227,<br />

cette tour ou le lopin de terre sur lequel elle était érigée.<br />

De ce fait, il devient « homme de fief » et ses biens sont<br />

soumis <strong>au</strong>x reliefs.<br />

Le chevalier B<strong>au</strong>duin de Warnant doit être considéré<br />

comme la plus ancienne ou tout <strong>au</strong> moins l'une des plus<br />

anciennes souches des nombreuses branches des «Warnant».<br />

Le nom B<strong>au</strong>duin est souvent mentionné <strong>au</strong> treizième<br />

siècle :<br />

(') Nouvel indice qu'il s'agirait du même bien.<br />

( 2 ) Cet exemple peut expliquer comment prirent naissance,<br />

entre <strong>au</strong>tres modes, ces charges qui grevaient les domaines en<br />

faveur des abbayes ou <strong>au</strong>tres institutions.


— 128 —<br />

I. B<strong>au</strong>duin, chevalier de Warnant, en 1257 ( 1 ).<br />

II. B<strong>au</strong>duin, chevalier, 1222 ( 2 ).<br />

III. B<strong>au</strong>duin, chevalier dit de la Tour et son fils Henry,<br />

1257 ( 3 ).<br />

IV. B<strong>au</strong>duin de Atrio, chevalier de Warnant, avait<br />

épousé Gertrude d'Avenues qui vivait en 1258 :<br />

armes, un lion couronné, 1258, 1259 ( 4 ).<br />

Ces différentes mentions paraissent bien se rapporter<br />

<strong>au</strong> même personnage : B<strong>au</strong>duin, chevalier de Warnant,<br />

en 1257 ( 5 ). Mais ce B<strong>au</strong>duin doit être distingué de B<strong>au</strong>duin<br />

de Boulant, bailli de Moha en 1223, châtelain de Moha<br />

en 1256, cité avec son fils Nicolas en 1259 ( 6 ).<br />

Le blason <strong>au</strong> lion couronné, de B<strong>au</strong>duin de l'Aître évoque<br />

celui des comtes d'Oultremont. A ce titre, B<strong>au</strong>duin,<br />

chevalier de Warnant pourrait être considéré comme<br />

l'ancêtre de la branche importante de Warnant dit d'Oultre-<br />

mont.<br />

II. — Châte<strong>au</strong>. Vieux Châte<strong>au</strong>. Vî Tchestai<br />

La tour fortifiée (turris) ou « Castrum » prit le nom de<br />

« Chaste<strong>au</strong> de Warnant »; parfois, elle est dénommée :<br />

le Vieux Châte<strong>au</strong>. A vrai dire, il existait à Warnant, une<br />

tour de défense mentionnée dans la chronique de Hocsem ( 7 )<br />

mais elle fut détruite, lors de la Guerre de la Vache,<br />

en 1276. Elle n'apparaît plus dans les textes, mais la ferme<br />

(') EVRARD, op. cit., p. 117.<br />

( 2 ) YVarfusée, Biblioth., n° 114, Individus non classés.<br />

( 3 ) Warfusée, Biblioth., n° 114. Archives de Floreffe.<br />

( 4 ) HEMRICOURT, Miroir, éd. de BORMAN, t. 2, p. 400.<br />

( 5 ) Dont nous connaîtrions l'épouse et le blason, s'il s'identifie<br />

avec B<strong>au</strong>duin de l'Aître. Mentionné dans HEMRICOURT et même<br />

son fils Walter.<br />

(") HEMRICOURT, éd. de BORMAN. p. 277, note 3. (B<strong>au</strong>duin<br />

do Bolland, chevalier et en 1237, Arch. E. HUY, Val N.D., charte<br />

originale, n° 36 : « Quod Balduinus castellanus de Musav, dictus<br />

de Boulant, decem bonuaria sui feodi ad electionem de meliori<br />

totius suae possessionis de Warnant ad opus suorum filiorum<br />

seniorum, videlicet Nicholai et Balduini, in manus nostras reportavit.<br />

» Cité encore en 1240, B. milite de Boulant. HEMRICOURT,<br />

Codex Diplomaticus, p. 6.<br />

(') Chronique de Hocsem par G. KURTH.


— 129 —<br />

En 1353, B<strong>au</strong>duin de Chestea (*).<br />

En 1300, Henry, fils B<strong>au</strong>duin de Warnant ( 2 ).<br />

En 1356, Henry, fils B<strong>au</strong>duin dou Chastial ( 3 ).<br />

Ottar île Castro, décédé en 1344 et Adolphe du Châte<strong>au</strong><br />

avaient eux <strong>au</strong>ssi emprunté leur surnom <strong>au</strong> domaine du<br />

Vieux Chestial. Primitivement, le Châte<strong>au</strong> de Warnant<br />

désignait la vieille tour mentionnée en 1222, date à laquelle<br />

B<strong>au</strong>duin de Warnant portait le nom de « de Turri » car<br />

il se distinguait de la sorte de Jean de Warnant dit Cureoles<br />

(<strong>au</strong> court col) avec lequel il partageait la dîme de Warnant.<br />

Quant à la vieille tour, détruite en 1276, elle faisait partie<br />

d'un rése<strong>au</strong> défensif comportant plusieurs ouvrages de<br />

défense similaires, parmi lesquels : Hosden, Fumai, Mar-<br />

sinne, étaient <strong>au</strong> comté de Namur, tandis que Fosseroule,<br />

Huccorgne, Famelette et Foncourt étaient situés dans la<br />

princip<strong>au</strong>té de Liège après avoir dépendu, comme <strong>au</strong>ssi<br />

Warnant, du comté de Moha ( 4 ).<br />

A Warnant, <strong>au</strong>x alentours de la vieille tour, désignant<br />

par excellence la fortification primitive du village, furent<br />

érigées <strong>au</strong> cours des siècles, d'<strong>au</strong>tres bâtisses fortifiées,<br />

garnies de tours ou de tourelles ( 6 ) et protégées par des<br />

circonvallations ou des chemins creux tels les « H<strong>au</strong>ts<br />

Fossés » à proximité du Vieux Châte<strong>au</strong>. D'<strong>au</strong>tres « Maisons »<br />

servirent de simples résidences. Voici une nomenclature<br />

de ces différentes constructions :<br />

1) La villa gallo-romaine de Trou (en wallon : « Vî<br />

Tchestai »).<br />

2) L'ancienne tour de défense et le domaine appelé :<br />

« Châte<strong>au</strong> de Warnant ».<br />

3) La maison de Mont joie ou Commanderie de Malte.<br />

( 1 ) Warfusée, Oultremont-Berlaimont, reg. I.<br />

( 2 ) Warfusée, Oultremont-Famille, n 1 à 4, Biens de Montjoie.<br />

( 3 ) Warfusée, Biblioth., n° 114, charte du châte<strong>au</strong> de Namur.<br />

( 4 ) Hosden, dépendance de Latinne.<br />

Marsinne, dépendance de Couthuin.<br />

Fosseroule, dépendance de Huccorgne.<br />

Famelette, dépendance de Huccorgne.<br />

Foncourt . dépendance de Fumai.<br />

( 5 ) D'après le plan de Warnant de 1750, le Vieux Châte<strong>au</strong><br />

présentait encore à cette date, deux tourelles, situées <strong>au</strong> sud-est<br />

du complexe. (Warfusée, Biblioth., n° 114.)


— 130 —<br />

y attenante, conserva le souvenir de cette tour et s'appela :<br />

le Châte<strong>au</strong> de Warnant. Il f<strong>au</strong>t donc bien noter que le<br />

domaine ainsi désigné oralement, et même dans les actes<br />

qui le concernent, n'était pas un châte<strong>au</strong> mais une cour,<br />

c'est-à-dire un domaine rural : parfois désigné sous le nom<br />

de cortil il était en réalité une exploitation agricole,<br />

ayant sans doute servi de réserve seigneuriale <strong>au</strong> seigneur<br />

de l'endroit.<br />

A la fin du XVIII e siècle, dans sa généalogie de la famille<br />

d'Oultremont, Charles-Ignace d'Oultremont reproduit un<br />

plan de Warnant (*) sur lequel figure un « châte<strong>au</strong> » dans<br />

la campagne de la Grande Pralle, dans une terre appelée :<br />

« la terre a Chestial » appartenant <strong>au</strong> monastère d'Aine.<br />

Cette campagne se trouve entre Villers-le-Bouillet et<br />

Warnant. En 1360, dans une spécification des biens<br />

appartenant à la Commanderie de Warnant, se trouve la<br />

mention : « Dessus le chaste<strong>au</strong> de Prealle »; actuellement,<br />

le toponyme : « tère a vî Tchestai » est demeuré en usage<br />

et désigne l'endroit où jadis s'élevait la villa gallo-romaine<br />

de « Trou » ( 2 ).<br />

Lorsqu'à notre époque, on parle à Warnant, de « vî<br />

Tchestai », cette appellation se rapporte à la Maison<br />

d'Oultremont, formée d'un châte<strong>au</strong>, d'une ferme et d'une<br />

chapelle. La maison n'est plus occupée depuis le X I X e siè-<br />

cle, mais la ferme est exploitée comme par le passé.<br />

Les termes : Turris, Castrum, Chestial, Castel, Chaste<strong>au</strong><br />

ou Châte<strong>au</strong>, ont servi à désigner les membres d'une famille<br />

warnantaise qui résida longtemps <strong>au</strong> Vieux Châte<strong>au</strong>,<br />

devant l'église Naint-Remi. Nous avons déjà mentionné<br />

B<strong>au</strong>duin de la Tour, chevalier et B<strong>au</strong>duin de l'Aître,<br />

<strong>au</strong>tre chevalier, mais <strong>au</strong> siècle suivant, nous retrouvons<br />

le nom de B<strong>au</strong>duin :<br />

En 1341, B<strong>au</strong>duin de Warnant et son fils Henri ( 3 ).<br />

En 1350, B<strong>au</strong>duin dou Chestial de Warnant, écuyer ( 4 ).<br />

( l ) Warfusée, Biblioth., n° 114, Plan de Warnant datant du<br />

milieu du XVIII e siècle.<br />

(*} Warfusée, Oultremont-Warnant, doss. 1 à 4.<br />

( 3 ) Warfusée, Biblioth., n° 114.<br />

( 4 ) G. HANSOTTE, Inventaire du Neujmoustier.


131<br />

4) La maison des Templiers située « en Oultremont ».<br />

5) La maison, châte<strong>au</strong>, ferme et chapelle d'Oultremont.<br />

6) Un châte<strong>au</strong> qui servit de résidence de Montjoie (ou<br />

Waha) dans le pré « Narmea » à la limite de Warnant<br />

et de V<strong>au</strong>x-et-Borset.<br />

7) La tour d'Agoval située près du moulin « Toultia ».<br />

Cette tour semble avoir été celle d'Arnould de Saint-Jean<br />

de Warnant.<br />

8) Un châte<strong>au</strong> situé dans un pré dans la campagne de<br />

Plope. appartenant en 1750 <strong>au</strong> sieur Stasse.<br />

ft) Un châte<strong>au</strong> situé dans la campagne de l'Espinette<br />

actuellement à Fumai, appartenant <strong>au</strong> comte d'Oultre-<br />

mont ( 1 ).<br />

III. Otton de Warnant, chevalier<br />

Otton de Warnant se montra particulièrement généreux<br />

à l'égard de l'abbaye de Floreffe. Dès 1255, il céda à cette<br />

abbaye tous les biens allodi<strong>au</strong>x dont il avait hérité à la suite<br />

du décès de son fils Jean ( 2 ). Les biens étaient énumérés<br />

suivant leur espèce ( 3 ); l'acte de donation se passa entre<br />

Sainte-Marie et Saint-Lam<strong>be</strong>rt à Liège. Deux années plus<br />

tard, ces biens donnèrent lieu à contestation. Otton, le<br />

donateur, est dit « Plante Fraine »; il était proche parent<br />

de Hellin ( 4 ). Celui-ci prétendait que les biens n'avaient<br />

pas été donnés en <strong>au</strong>mône à l'abbaye, mais qu'ils avaient<br />

été vendus ( 5 ).<br />

(') S<strong>au</strong>f pour la tour d'Agoval et la Maison des Templiers « en<br />

Oultremont », cette nomenclature est extraite d'un plan de Warnant<br />

datant approximativement de 1750. Warfusée. Biblioth., n° 114.<br />

La tour d'Agoval et la Maison des Templiers à Oultremont sont<br />

mentionnées dans le même manuscrit n° 114.<br />

(') La totalité des biens était allodiale. BARBIER, Histoire de<br />

l'abbane de Floreffe, n° 258, p. 111.<br />

( 3 ) Terre arable, prés, forêts, chasse, demeures, e<strong>au</strong>x, cens et<br />

rentes.<br />

( 4 ) IBIDEM, n° 263, p. 115. Gérard de Héron était présent (1257).<br />

(iérard, dit de Héron, chevalier.<br />

( 5 ) En 1271, un Hellin, prieur de Floreffe, était, curé de Saint-<br />

Remi à Warnant et chargé de mettre un terme <strong>au</strong> différend survenu<br />

entre les paroissiens de ce village et l'abbaye, <strong>au</strong> sujet des réparations<br />

à faire à l'église paroissiale. Peut-être le même personnage?


— 132 —<br />

En 1206, Otton de Warnant cède à l'abbaye de Floreffe,<br />

tous les biens qu'il possédait à Warnant; ce qui explique<br />

<strong>au</strong> moins partiellement, l'existence d'une ferme importante<br />

à Warnant, appelée « ferme de l'abbaye » et relevant de<br />

Floreffe; de même, la cure occupée jadis par les moines<br />

de Floreffe et dont la collation relevait de Floreffe. dans<br />

les deux paroisses de Saint-Jean et de Saint-Remi et<br />

enfin la possession de la dîme appartenant en 1223, à<br />

l'abbaye de Floreffe. La ferme de Floreffe est mentionnée<br />

dès 1178.<br />

Otton de Warnant est encore mentionné en 1271, lorsque<br />

les paroissiens de Warnant consentirent à prendre à leur<br />

charge, la moitié des frais de réparation de l'église Saint-<br />

Remi; ils étaient <strong>au</strong> nombre de soixante paroissiens et<br />

parmi ceux-ci : « Otton de Warnans, dominus Hugo Viron.<br />

milites; Theodoricus, dictus Bradins ». En plus de son titre<br />

de chevalier, Otton était en 1270, citoyen de Liège ( 1 ).<br />

Il portait de gueules à six lionce<strong>au</strong>x d'argent posés 3,<br />

2, 1 ( 2 ). En 1276, lors de la Guerre de la Vache, le castrum<br />

fut détruit; le comte de Namur, Guy de Dampierre, établit<br />

son camp à Warnant et incendia les principales métai-<br />

ries ( 3 ). Cette destruction doit avoir créé une faille dans<br />

l'histoire des familles et dans l'évolution des princip<strong>au</strong>x<br />

domaines agricoles ( 4 ).<br />

(') HEMRICOURT, éd. de BORMAN, t. 2, mentionne, p. 488,<br />

notes complémentaires Warnant, Otton de Warnant, ci vis leodiensis.<br />

D'après DE RYCKEL, il habitait <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> de Warnant<br />

en 1270. Le châte<strong>au</strong> relevait alors en fief de la cour féodale de<br />

Liège. Cf. A. DE RYCKEL, Les Communes de la province de Liège,<br />

]>. 626, Warnant-Dreye.<br />

( 2 ) HEMRICOURT, Miroir, ibidem, p. 309.<br />

( 3 ) A. DE RYCKEL, op. cit., p. 626, et G. KURTH, La Chronique<br />

de Jean de Hocsem, p. 61. « Eadem die, cornes namurcensis, apud<br />

Warnans, tentoria fixit et ibidem triduo remanens, castrum cum<br />

villa destruxit. » D'après MÉLART, il incendia les principales<br />

métairies. Warnant était déjà composé de plusieurs domaines<br />

agricoles importants.<br />

( 4 ) L'acte de donation des biens d'Otton de Warnant, en faveur<br />

de l'abbaye de Floreffe est revêtu du sce<strong>au</strong> de la cour dudit Theodoricus<br />

Bradins. BARRIER, op. cit., t. 2, Documents, n° 304, p. 137.<br />

Thierry Bradins est mentionné dans HEMRICOURT, éd. de BORMAN,<br />

t. 2, p. 488. « Thiry Bradins de Warnant » et de même, le 6 juin 1368.<br />

Colart de Warnant, fils de feu Thiri Bradins; en 1294 « li femme qui<br />

fut Bradin »; en 1297, Maron Bradine. Dans Warfusée, Biblioth.,


— 133 -<br />

B<strong>au</strong>duin de Atrio, chevalier de Warnant, 1258, 1259,<br />

portait un lion couronné; il avait épousé Gertrude<br />

d'Avenues (1259) (*).<br />

Otton de Warnant, chevalier en 1271, portait de gueules<br />

à six lionce<strong>au</strong>x d'argent, posés : 3, 2, 1 et est mentionné<br />

en 1255, 1266, 1271. 1270 et 1276. Il était donc contem-<br />

porain de B<strong>au</strong>duin de Atrio mais portait des armes diffé-<br />

rentes. Otton paraît bien être un paroissien de Saint-Remi<br />

(avec Thierry et Hugo Viron). Thierry est fils de B<strong>au</strong>duin<br />

(de Atrio) ; il n'est pas dit chevalier, mais il possède une<br />

cour foncière ( 2 ). B<strong>au</strong>duin de Atrio ne paraît pas dans<br />

l'acte de 1271. Sans doute était-il décédé. Tandis qu'Otton<br />

a cédé tous ses biens à Floreffe et est chevalier et défenseur<br />

du castrum de Saint-Remi, Thierry est membre d'une<br />

cour censale que nous pouvons appeler : cour censale de<br />

Saint-Remi à Warnant ( 3 ).<br />

A partir d'Otton, chevalier de Warnant, un crayon<br />

généalogique copieux de sa nombreuse descendance a été<br />

dressé ( 4 ), mais il ne f<strong>au</strong>t pas perdre de vue que tous ces<br />

personnages n'ont pas nécessairement résidé à Warnant,<br />

même s'ils portent le nom et même le blason des six<br />

n° 114, est mentionné parmi les individus non classés, en 1311,<br />

le même personnage, correspondant à la mention de Hemricourt<br />

à la même date sous la forme : Thiry B<strong>au</strong>dewin de Warnant.<br />

En 1330, Thierris Bradins de Warnant releva des biens « dessus<br />

Warnant », de la succession de son père (PONCELET, Fiefs, p. 391).<br />

I! n'y a guère de doute que Thierry Bradins équivaille à Thierry,<br />

fils de B<strong>au</strong>duin de Warnant et qu'il eut un fils Collar de Warnant.<br />

Thierry avait une cour foncière comme l'indique le texte de la<br />

donation. Thierry était décédé avant le 8 juin 1368. Nous <strong>au</strong>rions<br />

donc : B<strong>au</strong>duin, son fils Thierry et Collar ou Nicolas, fils de Thierry.<br />

(') HEMRICOURT, op. cit., t. 2, p. 400.<br />

( 2 ) B<strong>au</strong>duin de Atrio eut <strong>au</strong>ssi un fils : Walter de Warnantdit<br />

Harleit. HEMRICOURT op. cit., p. 400. Nous reviendrons sur ce<br />

personnage.<br />

( 3 ) Plus tard, les biens du Vieux Châte<strong>au</strong> seront dits : « biens<br />

cens<strong>au</strong>x ». Quant à Hugo Viron, chevalier, il possédait des biens<br />

entre Warnant et Borset (V<strong>au</strong>x-et-Borset) et d'après la tradition<br />

do la famille d'Oultremont un membre de cette noble famille de<br />

Viron <strong>au</strong>rait été le bienfaiteur des chevaliers do Malte à la Commanderie.<br />

(Cf. Warfusée, Biblioth., n° 114.) Ainsi, en 1326,<br />

• Gerardus Virons, opidanus Hoyensis relevavit Hoij, circiter<br />

XXX bonuaria terre arabilis sita inter Warnans et Borset »<br />

(PONCELET, Fiefs, p. 76).<br />

( 4 ) HEMRICOURT, op. cit., p. 399.


134<br />

lions ( 1 ). Simultanément, un <strong>au</strong>tre lignage warnantais<br />

nommé de Ladrier de Warnant ( 2 ) trouve son origine en<br />

la personne d'Ottar de Laderrière de Warnant, 1330, 1331.<br />

Celui-ci, qui mourut vers 1331, fut contemporain d'Otton<br />

mais ne paraît pas avoir appartenu à la branche des six<br />

lions; plutôt à celle du lion couronné ( 3 ).<br />

Au Chestial. on peut soupçonner la présence de Butor,<br />

fils d'Otton, décédé avant 1321 et celle du fils de Butor,<br />

appelé Ottar (1321, 1324, 1330) qui assurèrent la dévolution<br />

du domaine et son exploitation jusqu'à l'année 1345, et<br />

même avant 1341, 1350, règne de B<strong>au</strong>duin du Chestial,<br />

écuyer. Ottar de Castro, décédé en 1344, doit peut-être<br />

s'identifier avec Ottar, fils de Butor. Jean de Brialmont,<br />

chevalier, issu de la famille de Hamal ( 4 ) déclare que<br />

Hemricourt fait mention de deux familles de Warnant<br />

qui ont résidé dans ce village : l'une portait six lions,<br />

l'<strong>au</strong>tre un lion seul d'argent. L'une avait pris le nom de<br />

Butor, portant de gueules à six lions d'argent sans couronne ;<br />

l'<strong>au</strong>tre avait pris le nom de Montjoie, portant mi-parti,<br />

<strong>au</strong> chef de gueules, <strong>au</strong> pied de sable, à trois lions d'argent<br />

sans couronne. 11 ajoute que de ces deux familles, de Butor<br />

et de Montjoie, on ne trouve plus personne qui en fût<br />

issu, l'an 1()40. La famille de Montjoie s'était établie à la<br />

Commanderie ( 5 ).<br />

En réalité, il y avait trois familles : celle qui portait<br />

un lion (branche d'Oultremont), celle qui portait trois lions<br />

(branche de Montjoie) et celle qui portait six lions (branche<br />

d'Otton ou de Butor). Le blason de Montjoie était semble-<br />

t-il une brisure du blason à un lion ( 6 ).<br />

(') IBIDEM.<br />

( 2 ) IBIDEM, p. 400.<br />

( 3 ) Vu son importance, cette lignée fera l'objet d'une étude<br />

spéciale.<br />

( 4 ) Il fut inhumé à Fraiture en 1596. Cf. M. VANS, Les Echevins<br />

de Huy-Qrande, p. 435.<br />

( 6 ) G. MAHY, La Maison de Montjoie à Warnant-Dreye, dans la<br />

Chronique Archéologique du Pays de Liège, 56 e année, janvier,<br />

mars 1965.<br />

( 6 ) Il existait encore à Warnant une famille dite de Warnant<br />

dit de Saint-Jean. Cette famille sera étudiée parallèlement à celle<br />

dite de Ladrier ou d'Oultremont.


135<br />

Cette époque du début du XIV e siècle était encore<br />

fortement marquée par l'existence des tours et par le règne<br />

institutionnel de la chevalerie. Parmi les quatre fils<br />

d'Otton de Warnant, chevalier, trois de ces fils ont acquis<br />

ce titre; seul Butor ne semble pas l'avoir possédé ( 1 ).<br />

Ameil de Warnant, fils d'Otton, bailli de Moha et de<br />

Hesbaye. occupait les fonctions d'échevin de Huy-Grande<br />

et fut créé chevalier en 1324. Il épousa Catherine delle<br />

Morade et prit le parti des Awans. Il possédait une maison<br />

derrière Saint-Mengold à Huy, où probablement il<br />

résida ( 2 ).<br />

Son frère Ottekin ou Ottelet de Warnant, fut, lui <strong>au</strong>ssi,<br />

bailli de Moha, chevalier et oppidain de Huy. Le 24 jan-<br />

vier 133 , il acheta à W<strong>au</strong>thier de Juppleu, bailli du comté<br />

de Namur, ce que celui-ci possédait à Marsinne ( 3 ) avec<br />

manoir et forteresse ( 4 ). Il fit relief de ce domaine, en 1343 :<br />

un manoir, 55 bonniers de terre arable, 44 bonniers de<br />

bois, 00 chapons, 45 sols de cens, etc. Il tenait <strong>au</strong>ssi en<br />

fief, le moulin de Longpré ( 5 ). En 1338, il était maire pour<br />

Arnard le Hardi, « delle h<strong>au</strong>te cour et justice delle terre<br />

de Be<strong>au</strong>fort » ( 6 ). Il est probable qu'il s'en alla résider à<br />

Marsinne, dans ce manoir qu'il avait acheté et qui relevait<br />

en fief du Châte<strong>au</strong> de Namur. Arnoul de Warnant, leur<br />

frère, était <strong>au</strong>ssi chevalier; nous manquons cependant<br />

d'<strong>au</strong>tres renseignements sur ce personnage ( 7 ).<br />

(') Cf. HEMRICOURT, op. cit., p. 399.<br />

( 2 ) Eu 1311, un Amel de Warnant était bailli de Fosses, de<br />

Thuin et de Couvin (BARBIER, Histoire de l'abbaye de Floreffe,<br />

p. 164). M. YANS, Les Echevins et les Maires de Huy-Grande, p. 38.<br />

( 3 ) Dépendance de Couthuin.<br />

( 4 ) S. BORMANS, Fiefs de Namur, t. 1, p. 25.<br />

( s ) Dépendance de Couthuin.<br />

(•) Warfusée, Biblioth., n° 114. Il eut un fils naturel. Ottelet<br />

de Moha, cité en 1376, qui épousa Marie de Bastogne, fille de<br />

Gilles. Ottelet ou Ottekin de Warnant, chevalier, frère d'Ameil<br />

et d'Arnould de Saint-Jean (?) de Warnant, portait en 1323, un<br />

lionce<strong>au</strong> avec un lam<strong>be</strong>l à trois pendants; il était bailli de Moha<br />

et maire des Alloua.<br />

(') D'après A. DE RYCKEL, op. cit.. il était le même personnage<br />

qu'Arnould de Warnant dit de Saint-Jean, dont la tour fut détruite<br />

en 1327 et qui mourut le 23 main 1337.


— 136 -<br />

IV. La Dévolution<br />

Le 30 juillet 1345, Jean Faniket, chevalier, releva à<br />

Moha, la maison de Warnant dite le Castel, par acquisition<br />

de « demoiselle Catherine, son épouse », fille d'un certain<br />

Ottar du Castel de Warnant » ( 1 ).<br />

Cet Ottar du Castel, résidait donc probablement <strong>au</strong><br />

Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant. Il mourut en 1344 et eut trois<br />

enfants connus : Mah<strong>au</strong>t de Warnant qui fut religieuse,<br />

une fille qui épousa Lam<strong>be</strong>rt de Waleffe et Catherine qui<br />

épousa successivement Jean Faniket et Jean de Racourt.<br />

Ottar du Castel était cultivateur; d'après le testament<br />

d'Arnoul de Warnant, échevin de Liège, frère de Jean<br />

Faniket, Arnus, fils de Hum<strong>be</strong>rt de Warnant, devait à<br />

Ottar de Castro ou du Castel ( 2 ), 19 muids d'épe<strong>au</strong>tre,<br />

sur toutes les terres « qui furent Ottard de Chestial de<br />

Warnant » (1370) ( 3 ).<br />

En 1356, on mentionne encore « le preit qui fut Ottar<br />

de Chestial » ( 4 ) et en 1395, le jiré à Fon court, qui avait<br />

appartenu à Ottar de Chestial ( 5 ).<br />

Son nom s'est donc perpétué jusqu'à un demi-siècle<br />

après son décès; c'est qu'il détenait l'exploitation des<br />

biens du Chestial dont il porte le nom et qu'il fut le <strong>be</strong><strong>au</strong>père<br />

de Jean Faniket, seigneur du Châte<strong>au</strong> de Warnant<br />

dès 1344. Ottar de Chestial était donc un véritable warnantais<br />

d'origine et de résidence ( 6 ).<br />

(') PONCELET, Feudataires, p. 131.<br />

( 2 ) Warfusée, Oultremont-Famille, reg. 2.<br />

( 3 ) Arnus, fils Hum<strong>be</strong>rt doit être Arnoul (de Ladrier), fils de<br />

Hu<strong>be</strong>rt de Ladrier. Arnoul de Ladrier fit relief du Chestial. en 1373.<br />

( 4 ) Warfusée, Oultremont-Famille, reg. 2.<br />

( 5 ) Warfusée, Biblioth., n» 114.<br />

(*) Otars dou Chastial en 1330, PONCELET, Fiefs, p. 394. Otart<br />

dou Chestial en 1333; ibidem, p. 382. Catarina, filia Otardi de<br />

Castro de Warnant, en 1344, ibidem, p. 410. Ottar de Castial et sa<br />

fille Maha, en 1344. (Oultremont-Famille, reg. 2.) Thiry Panneie<br />

de Marsinne était mambour de cette fille (religieuse), en 1344.<br />

Et surtout le relief de 1331 « Amele, Otekin de Warnant, Conrars<br />

(d'Altena), bailli de Muh<strong>au</strong>t (Moha), Otais dou Chastial, Hu<strong>be</strong>rt<br />

fils Otait de la Derrière de Warnant (PONCELET, Fiefs, p. 357).<br />

Ottar du Castel doit donc être distingué d'Ottekin de Warnant<br />

et d'Ottar de La Derrière de Warnant.


Ottar de Chestial est souvent mentionné. Quant à son<br />

gendre, Jean Faniket, seigneur du Châte<strong>au</strong> de Warnant<br />

en 1344, il était chevalier et fonda un <strong>au</strong>tel Saint-Georges<br />

à Warnant. Il mourut le 19 septembre 1356 et gît à<br />

Warnant f 1 ). Son épouse, Catherine, fille d'Ottar de Chestial<br />

de Warnant, convola avec Jean de Racourt, chevalier,<br />

seigneur de Leez et de Linsme<strong>au</strong>, qui vivait en 1327 ( 2 ).<br />

L'ancien alleu devenu domaine-fief, est soumis <strong>au</strong>x reliefs<br />

mais il appartient en bloc, à une famille composée de<br />

différents membres parmi lesquels certains sont chevaliers,<br />

défenseurs de tours ou ils guerroient à l'étranger; d'<strong>au</strong>tres<br />

sont cultivateurs chargés de conserver le domaine patri-<br />

monial et de l'exploiter dans leur intérêt. Il semble que<br />

tous les efforts aient été concentrés vers la conservation<br />

intégrale du domaine adjacent à la tour et servant de<br />

réserve seigneuriale et de cour foncière, donnant droit à la<br />

perception des revenus cens<strong>au</strong>x. Intégrés dans le système<br />

féodal, les biens cens<strong>au</strong>x étaient soumis à une énumération<br />

<strong>au</strong>ssi complète que possible et à une déclaration d'un seul<br />

héritier <strong>au</strong> nom de sa famille et en son nom personnel car<br />

la féodalité n'était qu'une forme naturelle de l'organisation<br />

sociale et militaire chez un peuple où tout reposait sur le<br />

double principe : la famille et la propriété. Dans chacun<br />

de ces reliefs apparaît le souci d'évoquer le nom et le<br />

souvenir des ancêtres <strong>au</strong>ssi lointains que possible et ce<br />

n'est que par les alliances ou le déf<strong>au</strong>t d'héritiers que le<br />

domaine passe à d'<strong>au</strong>tres branches ou à d'<strong>au</strong>tres<br />

familles ( 3 ).<br />

(*) HEMRICOURT, op. cit., p. 399 (Table<strong>au</strong> Warnant).<br />

( 2 ) Jean Faniket et son épouse Catherine étaient conjoints<br />

en 1344 et en 1356. Ils n'eurent pas d'héritiers. Jean de Racourt<br />

et son épouse étaient conjoints en 1358 et en 1368 (HEMRICOURT,<br />

op. cit. et les Notes complémentaires).<br />

( 3 ) Voyez par exemple, le relief d'Arnold de Ladrier en 1373<br />

(qui va suivre). Pour A. DE RYCKEL, op. cit., Ottar de Castro<br />

serait le même qu'Ottar, fils d'Ottar de Là Derrière qui avait<br />

épousé la fille d'Arnoul de Warnant. D'après le même <strong>au</strong>teur, cet<br />

Arnoul de Warnant était le même qu'Arnold de Saint-Jean. Mais<br />

dans le relief de 1331 (PONCELET, Fiefs, p. 357), Otais don Chestial<br />

n'est pas dit frère de Hu<strong>be</strong>rt (mentionné dans le même relief)<br />

et n'est pas dit non plus, fils d'Ottar de Là Derrière (mentionné<br />

comme père de Hu<strong>be</strong>rt). Enfin Ottar de Chestial est décédé en<br />

1344; Ottar de Ladrier vivait encore en 1358 et même en 1360.<br />

11 était fils d'Ottar de Ladrier, le Vieux (HEMRICOURT, op. cit.,<br />

pp. 399 et 400 et PONCELET. Fiefs, loc. cit). Ottar de Castro ou


- 138 -<br />

Adolphe de Warnant, échevin de Huy (') succéda à son<br />

frère, Jean Faniket, décédé en 1356 et prit le titre de<br />

seigneur du Châte<strong>au</strong> de Warnant. Il mourut le 30 novem-<br />

bre 1370. Catherine Mailhet, sa veuve, convola en 1373<br />

avec Arnoul de Ladrier de Warnant. Celui-ci était fils de<br />

Hubin ou Hu<strong>be</strong>rt de Ladrier de Warnant et petit-fils<br />

d'Ottar de Ladrier, le vieux. En 1373, il fit relief de « toute<br />

la terre condist de Chestial de Warnant, avec ses appen-<br />

dices, maison, boverie, grange, cortils, jardins, preis,<br />

terres, bois, pasturages, molins, eawes, stordeurs, cens,<br />

rentes, chapons » ( 2 ).<br />

En ce cas, Arnoul était mambour de Catherine Mailhet,<br />

son épouse. Celle-ci avait hérité de son premier époux,<br />

Adolphe, du châte<strong>au</strong> de Warnant et c'est en son nom<br />

qu'Arnoul de Warnant dit de Ladrier fit relief de tous<br />

ces biens énumérés, tels que


139 -<br />

toponymes; avec <strong>au</strong>ssi leur superficie et les noms de leurs<br />

joignants, parfois même leurs prénoms. Ces biens eux-<br />

mêmes. sont d'ailleurs marqués par un déterminant<br />

commun à tous ceux qui relèvent du même domaine,<br />

ici : les biens du Vieux Châte<strong>au</strong>. Le relief apparaît donc<br />

comme un document ou 1111 acte officiel, <strong>au</strong>thentique,<br />

reconnaissant la suzeraineté et preuve de vassalité et de<br />

possession, garantie d'intégrité domaniale et préservation<br />

de la désagrégation fatale à la culture.<br />

Le lô décembre 1382, Arnold de Ladrier reprit à bail,<br />

pour 18 ans, de la Commanderie de Saint-Jean de Jéru-<br />

salem, la maison et le domaine du Temple à Warnant.<br />

Il s'agit de la maison que les Templiers avaient possédée<br />

« En Otrimont » et des terres de culture qui en relevaient<br />

avant qu'elles 11e devinssent la possession des Chevaliers<br />

de Malte. Curieuse coïncidence, à la même date, Hubin<br />

de Ladrier, frère d'Arnoul reprit à bail pour 18 ans, la<br />

Maison de Montjoie, appelée <strong>au</strong>ssi : Commanderie ( 1 ).<br />

Concernant les deux reprises à bail, une remarque<br />

s'impose ( 2 ).<br />

L'usage de tirer des ressources de l'exploitation de<br />

propriétés appartenant à des tiers, en l'occurrence, de<br />

grands Ordres militaires, n'était nullement entaché de<br />

« dérogation », comme 011 le croit parfois maintenant ( 3 ).<br />

Arnoul de Warnant dit de Ladrier eut 1111 fils Hubin<br />

de Warnant, seigneur du Châte<strong>au</strong> de Warnant qui avait<br />

épousé Marie de Libois ( 4 ).<br />

(') L'origine de ces biens de Malte ne peut plus donner lieu à<br />

discussion. La Commanderie était initialement une maison de<br />

Malte avec tout son domaine mais elle avait succédé à une maison<br />

des Templiers qui fut détruite de fond en comble <strong>au</strong> treizième siècle.<br />

Quant <strong>au</strong>x Templiers, ils possédaient initialement une maison<br />

« en Otrimont » et des biens appelés biens du Temple, par opposition<br />

à ceux de Montjoie.<br />

( 2 ) M. YANS, op. cit., p. 97, note 1.<br />

( 3 ) A Haneffe, en 1375, l'Hôpital avait accensé la Commanderie<br />

de ce village à Gilles de Rochefort, chanoine de Saint-Lam<strong>be</strong>rt;<br />

mais dès 1377, l'exploitation du domaine fut affermée à un habitant<br />

de l'endroit, nommé W<strong>au</strong>telet de la Morte e<strong>au</strong> (BARON J. CHESTRET<br />

de HANEFFE, La Terre Franche de Haneffe, p. 80).<br />

( 4 ) A. DE RYCKEL, op. cit. et HEMRICOURT, éd. de BORMAN,<br />

t. 2, pp. 399 et 400.


— 140 —<br />

Arnoul de Warnant reçut la sépulture en l'église de<br />

Warnant. devant l'<strong>au</strong>tel de Saint-Georges; sous la même<br />

pierre, fut enterré son fils Hubin. On y voyait deux hommes<br />

armés de toutes pièces, ayant, sur leur épée, chacun, un<br />

grand écusson portant, dans le champ, un lion couronné<br />

Hubin de Warnant, seigneur du Châte<strong>au</strong> de Warnant,<br />

inhumé à Warnant, paraît bien avoir succédé à son père<br />

dans les biens du Vieux Châte<strong>au</strong>. Il n'est pas étonnant<br />

qu'il ait porté les armes d'Oultremont, comme son père,<br />

car ils appartenaient tous deux à la branche de Warnant<br />

dit de Ladrier. Cette branche de Warnant descendait<br />

d'Ottar de Laderrière de Warnant (1330, 1331) ( 2 ) qui eut<br />

8 enfants connus, parmi lesquels Hu<strong>be</strong>rt ou Hubin<br />

de Ladrier de Warnant (1331, 1354, 1341. 1356), échevin<br />

de Wanze en 1360, décédé avant 1382. Hu<strong>be</strong>rt ou Hubin<br />

de Ladrier eut 7 enfants, parmi lesquels, Arnoul de War-<br />

nant dit de Ladrier, Hugues de Ladrier, curé de Marneffe;<br />

Hubin ou Hubinet de Ladrier, qui épousa Gertrude de<br />

Velleroux, Marie (1397), Hannekin (1353, 1357); Ottar<br />

Dotrimont (Oultremont) de Warnant, parfois dit de Mar-<br />

sinne et Collar Doutremont de Warnant ( 3 ).<br />

On voit que c'est dans cette famille que le nom de<br />

Ladrier changea en celui d'Oultremont. Par ailleurs,<br />

Huart de Ladrier est mentionné en 1359, il possédait à<br />

cette date, une maison à Oultremont. Il était le frère de<br />

Hu<strong>be</strong>rt précité ( 4 ).<br />

Actuellement, la filiation de Jean Hustin d'Oultremont,<br />

premier de ce nom est bien établie, il était fils d'Ottar<br />

(') M. YANS, op. cit., p. 97. Hubin est mentionné en 1415, 1417,<br />

1425.<br />

(*) PONCELET, Fiefs, p. 357.<br />

( 3 ) Otrimont et Outremont sont des variantes d'Oultremont.<br />

On voit que c'est dans cette famille et à cette génération que le<br />

nom : « Ladrier » fut remplacé par Oultremont et que les cadets<br />

Ottar et Collar conservèrent le nom d'Oultremont. Quant à la<br />

branche d'Arnoul de Ladrier, ils formèrent la branche des<br />

de Warnant dit de La Neuville et perdirent les surnoms de Ladrier<br />

et d'Oultremont.<br />

( 4 ) D'<strong>au</strong>cuns ont dit (Warfusée, pièce détachée, sans indication<br />

de source) que Hubin, fils d'Arnoul de Ladrier avait épousé Catherine<br />

de Hamal. A ce sujet, voyez HEMRICOURT, op. cit., p. 400<br />

(mariage avec Marie de Libois).


141<br />

d'Otrimont (Oultremont), parfois dit de Marsinne, et de<br />

Marie de Warfusée, dit de Waroux. Les recherches entre-<br />

prises par Charles-Ignace d'Oultremont (*) l'ont suffi-<br />

samment démontré. Mais il n'en fut pas toujours ainsi.<br />

D'<strong>au</strong>cuns ont dit que Hubin de Ladrier de Warnant, fils<br />

d'Arnoul eut un fils du nom de Jean Hustin d'Oultremont<br />

confondant ce Hubin avec Hu<strong>be</strong>rt ou Hubin de Ladrier<br />

qui était le grand-père de Jean Hustin d'Oultremont( 2 ).<br />

Hubin de Warnant, fils d'Arnoul, serait décédé en 1426 ( 3 )<br />

ce qui correspond <strong>au</strong> millésime de son monument funé-<br />

raire. Quant à la notification de son mariage avec la fille<br />

de Jean Hustin de Horion, échevin de Huy, et sa sépulture<br />

à Saint-Georges en Rioul à Huy, elles devraient se rapporter<br />

à Hu<strong>be</strong>rt (ou Hubin) de Ladrier de Warnant ( 4 ).<br />

En 1395 ( 6 ), «les remanans Ottar d'Otrimont (Oultre-<br />

mont), fils qui fut Hubier de Warnant », payaient une<br />

rente sur un anniversaire fondé du seigneur de Fallais ( 6 ).<br />

On peut suivre le paiement de cette rente; en 1422, l'épouse<br />

d'Ottar (Marie de Warfusée dit de Waroux) vit encore<br />

et paie la rente. En 1425, Hustin d'Otremont (Oultre-<br />

mont) est dit « fils de Marie, épouse d'Ottar Dottremont »;<br />

en 1427, c'est Hustin d'Oultremont qui paie ( 7 ).<br />

Quant à la dalle funéraire, dans l'église Saint-Remi à<br />

Warnant, en face de l'<strong>au</strong>tel de la Sainte Vierge, elle n'existe<br />

plus à Warnant, mais elle avait été relevée en 1784, par<br />

le chanoine Jalhe<strong>au</strong>. Elle représente deux figures d'hommes,<br />

armés de toutes pièces avec leurs écus, portant un lion<br />

couronné, avec l'inscription : « Vous qui passez, souvenez-<br />

vous, pour l'amour de Dieu, priez pour l'âme de nous,<br />

(') Warfusée, Biblioth., n° 114.<br />

( 2 ) D'après ABRY, Warfusée, Biblioth., n° 12.<br />

( 3 ) Warfusée, Biblioth.. n° 113, Epitaphier. (Recueil des Sépultures<br />

et Monuments.)<br />

( 4 ) Concernant son mariage, cf. M. YANS, op. cit., pp. 72 et 73.<br />

L'échevin de Huy Jean Hustin de Horion n'eut pas de descendance.<br />

( 5 ) Warfusée, Oultremont-Famille, reg. 2.<br />

(") E. POSWICK, Histoire du comté de Fallais, p. 244. Jean<br />

de Be<strong>au</strong>fort décéda en 1373, et fit un grand nombre de fondations<br />

pieuses.<br />

(') Notez que le premier Jean Hustin d'Oidtremont et son fils<br />

Jean Hustin, sont parfois dits Hustin tout court.


— 142 —<br />

chevalier, qui est Arnoulcl de Warnant, échevin delle<br />

bonne ville de Huy et de Wanze, qui trépassa, l'an de<br />

grâce 13!>8, le 17 e jour de mai; et de nous, chevalier,<br />

qui est Hubin de Warnant, son fils, qui trépassa l'an de<br />

grâce 1400 (M.C.C.C.C.) ». Notons un espace après cette<br />

date.<br />

La dalle funéraire d'Arnoul de Ladrier lui était certes<br />

destinée; mais il f<strong>au</strong>t supposer que l'on voulut en faire<br />

profiter son fils Hubin, encore vivant <strong>au</strong> moment du décès<br />

de son père. Toutefois la date du décès du fils ne fut jamais<br />

inscrite complètement et les chiffres de dizaine et d'unité<br />

demeurèrent « en blanc » ( 1 ).<br />

La reproduction de cette dalle est un précieux monument<br />

pour la famille d'Oultremont ; elle rappelle l'ancien surnom<br />

de famille : de Ladrier de Warnant; les deux personnages<br />

qu'elle représente étaient chevaliers : le père et le fils.<br />

Enfin elle évoque le blason d'Oultremont : le lion<br />

couronné ( 2 ).<br />

En 1406, <strong>au</strong> moment où nous croyons que Hubin<br />

de Warnant dit de Ladrier possédait le Vieux Chestial,<br />

une importante cession de biens eut lieu en faveur de<br />

Marie de H<strong>au</strong>ltepenne ( 3 ). Cette cession portait sur<br />

« plusieurs pièces de terre et des restes du Châte<strong>au</strong> de<br />

Warnant », en faveur de Marie de H<strong>au</strong>ltepenne, chevale-<br />

resse, et de ses héritiers. Par son second mariage, elle<br />

se rattachait à la branche de Warnant différente de<br />

celle de Ladrier, car après avoir épousé Stockar de For-<br />

vie, elle épousa en secondes noces, Arnoul de Warnant,<br />

échevin de Huy ( 4 ). Elle décéda le 23 juin 1423.<br />

Les biens cédés servaient de garantie à la célébration<br />

de messes fondées à l'<strong>au</strong>tel de Sainte Madeleine et de<br />

(') Quant à l'épouse d'Arnoul, sans doute, décéda-t-elle avant<br />

son époux, avec lequel elle avait contracté un second mariage<br />

ce qui fait supposer qu'elle était plus âgée que lui.<br />

( 2 ) Le blason n'est pas « coupé » ou mi-parti comme celui<br />

d'Oultremont mais il s'agit ici d'une pierre taillée qui, parfois,<br />

offre certaines minimes divergences avec l'original.<br />

( 3 ) Warfusée, Biblioth., n° 114, 3 mars 1406, p. 248.<br />

( 4 ) M. YANS, op. cit., pp. 51 et ss, et G. MAHY, La Ferme de<br />

Chantraine à Warnant-Dreye, dans la Chronique Archéologique du<br />

Pays de Liège, 1967, p. 30.


14:$<br />

Sainte Catherine, en l'église Saint-Georges en Rioul à Huy.<br />

Ces biens étaient régis par une cour foncière ( ] ).<br />

Marie de H<strong>au</strong>ltepenne s'engageait à payer une rente de<br />

seize muids d'épe<strong>au</strong>tre, effractionnés à (> deniers le muid,<br />

à payer <strong>au</strong>x seigneurs tréfonciers et <strong>au</strong> recteur de l'<strong>au</strong>tel.<br />

L'ensemble des parcelles formait une superficie globale de<br />

14 bonniers et 2 verges grandes. Mais il y avait en plus :<br />

« la cour, cortil et assiese qui fut encore ainsi qu'il seat.<br />

seyant devant St-Reineiye à Warnant » ( 2 ). C'étaient donc<br />

bien les vestiges de l'ancien châte<strong>au</strong> de Warnant, exploités<br />

à cette date, par Marie de H<strong>au</strong>ltepenne, pendant son<br />

veuvage.<br />

V. — Les deux branches issues des<br />

Ladrier de Warnant, héritières du Chate<strong>au</strong> de<br />

Warnant : « Les de la Neuville en Condroz et les<br />

de Sart »<br />

Hubin de Warnant. époux de Marie de Libois, prit le<br />

prénom de son père Arnoul et porta le titre de « seigneur<br />

du Châte<strong>au</strong> de Warnant » ( 3 ). Il épousa Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Marte<strong>au</strong><br />

de la Neuville; leur fils, Henry de Warnant, seigneur de<br />

la Neuville et du châte<strong>au</strong> de Warnant, fit relief du châte<strong>au</strong><br />

en 1452 ( 4 ). Nous ne connaissons point explicitement les<br />

dispositions testamentaires de ce Henry de Warnant<br />

(époux d'Aylid de Corswaremme), mais nous savons qu'il<br />

(') Le recteur de l'<strong>au</strong>tel était Jean, fils de Guill<strong>au</strong>me Licelier<br />

ou Le Cellier; la cour était composée en ce cas, de Jean de Forières,<br />

maire, Lam<strong>be</strong>rt de Marche, ledit Will<strong>au</strong>me le Cellier et Th'rion<br />

delle Thour à Vache, massuiers. Les biens étaient occupés par<br />

Colard, dit Tiran de Cipleit. L'<strong>au</strong>tel Sainte-Marie-Madeleine était<br />

doté d'un revenu de 9 muids. Cf. Georges MOISSE, Le Couvent et<br />

le Collège des Augustins de Huy, p. 73. Pour le détail de ces biens,<br />

cf. l'Annexe I.<br />

( 2 ) Warfusée, Biblioth., n° 114, p. 248. Archives de l'insigne<br />

chapitre de Huy.<br />

( 3 ) A. DE RYCKEL, ibidem, Warnant. L'<strong>au</strong>teur ne mentionne<br />

que la branche de Sart. Actuellement, La Neuville en Condroz<br />

est dit Neuville en Condroz.<br />

( 4 ) Ibidem, d'après ABRY, Warfusée, Biblioth., n° 12, p. 203,<br />

Henry avait épousé Aylid de Corswaremme; leur fils épousa<br />

Marie de Senzeilles.


144<br />

eut trois enfants : Jacques, mentionné en 1504 ( 1 ), Henri<br />

et Catherine de Warnant « dite delle Neuville ». Tandis<br />

que Henry abandonnait en 1504, à son frère Jacques, les<br />

droits qu'il possédait sur le domaine de Warnant, succes-<br />

sion maternelle, Jacques, de son côté, constituait 28 muids<br />

d'épe<strong>au</strong>tre de rente, <strong>au</strong> profit de Guill<strong>au</strong>me de Sart. mari<br />

de Catherine de Warnant, en accomplissement de sont<br />

contrat de mariage daté de 1499.<br />

Le bénéficiaire était avoué de Hody ; il est mentionné en<br />

1516, « Will<strong>au</strong>me de Sart, demeurant à Warnant, seigneur<br />

dudit Sart »; et encore en 1553 ( 2 ) mais il f<strong>au</strong>t distinguer<br />

le père et le fils du même nom. En 1532, Guill<strong>au</strong>me de Sart<br />

greva le châte<strong>au</strong> de Warnant de dix muids d'épe<strong>au</strong>tre de<br />

rente <strong>au</strong> profit d'Arnold del Rose, apothicaire. Le 20 jan-<br />

vier 1589, cette rente fut rachetée par Jean de Longchamps.<br />

maire de Waremme, des mains de Jean, fils de Gérard<br />

Gordinne et consorts, devant les échevins de Liège. Le<br />

prix était évalué à trente florins de Brabant ( 3 ).<br />

11 est évident que cette rente n'atteignait pas l'impor-<br />

tance de celle des 28 muids ni, non plus, d'<strong>au</strong>tres rentes<br />

qui grevèrent le domaine de Warnant dans la suite, parmi<br />

lesquelles une rente foncière de 20 muids constituée en<br />

faveur de l'Ab<strong>be</strong>sse et Couvent de Marche-les-Dames<br />

en 1541 ( 4 ) et que l'on retrouve parmi les charges qui<br />

affectent les b<strong>au</strong>x.<br />

La rente des 28 muids doit être considérée comme une<br />

cl<strong>au</strong>se, <strong>au</strong> contrat de mariage de Catherine de Warnant et<br />

conséquemment comme un avantage acquis à la suite de<br />

(') Archives Lannoy Clerv<strong>au</strong>x, G. HANSOTTE, Cour de Wanze,<br />

1!) juin 1504.<br />

( ! ) Warfusée, Oultremont-Warnant, dossier 5, Chartes. En 1519,<br />

il est dit « Guill<strong>au</strong>me de Chestial ». En 1524, seigneur de Mollin<br />

(lez Xhos).<br />

( 3 ) AEL, Fonds de Sélys Longchamps et A. DE RYCKEL,<br />

Histoire de la bonne ville de Waremme. Gérard de Gordinne, né<br />

en 1524, épousa (conv. le 10 janvier 1548), Anne, fille d'Arnould<br />

del Rose, commissaire de la Cité. Sur Gordinne, cf. Warfusée,<br />

Biblioth., ABRY, n° 12, p. 705. Concernant la branche de Warnant,<br />

de Neuville en Condroz, cf. l'Annexe II.<br />

( 4 ) G. HANSOTTE, Inventaire des archives Lannoy-Clerv<strong>au</strong>x,<br />

Cour de Wanze, 15, 2, 1541.


— 145 —<br />

la dévolution du domaine possédé par les ancêtres de cette<br />

famille de Warnant. Elle est remarquable en outre par sa<br />

transmission à Guill<strong>au</strong>me de Sart qui, lui-même, la trans-<br />

porta à Marguerite de Vinalmont. Celle-ci, en 1544. intenta<br />

une saisie contre Guill<strong>au</strong>me de Sart, réclamant le paiement<br />

de ces 28 muids garantis sur les biens du Vieux Châte<strong>au</strong>.<br />

En réalité donc, les de Sart n'interviennent pas dans la<br />

succession du domaine de Warnant qui continue d'être<br />

le patrimoine de la famille de Warnant, dit de la Neuville ;<br />

si ce n'est toutefois par l'acquisition de la rente, <strong>au</strong> profit<br />

de Guill<strong>au</strong>me de Sart, en vertu de son mariage avec<br />

Catherine de Warnant.<br />

Plusieurs personnages, représentant Marguerite de Vinal-<br />

mont comparurent à l'acte de saisie de 1544 : Guill<strong>au</strong>me<br />

d'Oumale, seigneur de Houchenée (*) ; Jean Vanesse, son<br />

<strong>be</strong><strong>au</strong>-frère était absent ; Jean de Braibant, maire de<br />

Limont et Jean de Lintre (leurs épouses étaient sœurs de<br />

Guill<strong>au</strong>me), W<strong>au</strong>thier de Warnant, seigneur delle Neuville<br />

en Condroz et Guill<strong>au</strong>me de Sart, son cousin ( 2 ).<br />

Les comparants se mirent d'accord, par transaction,<br />

afin que le bien revienne à W<strong>au</strong>thier de Warnant ( 3 ) en<br />

retrait lignager. Les contrepans des Dames de Marche<br />

restaient s<strong>au</strong>fs.<br />

W<strong>au</strong>thier de Warnant avait dès 1554, acquis une rente<br />

de dix muids et une <strong>au</strong>tre de cinq muids toutes deux dues<br />

par Guill<strong>au</strong>me de Sart, sur le Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant.<br />

Ces créances hypothécaires avaient peut-être motivé le<br />

choix des <strong>au</strong>tres créanciers et la confiance qu'ils avaient<br />

en lui. Quant <strong>au</strong> domaine, il restait dans la famille de la<br />

Neuville.<br />

(') Dépendance d'Ellemelle (Liège, cant. Nandrin).<br />

( 2 ) G. HANSOTTE, archives Lannoy-Clerv<strong>au</strong>x, Cour de Wanze,<br />

charte n» 292, 2 août 1544.<br />

( 3 ) W<strong>au</strong>thier de Warnant était seigneur de la Neuville; il était<br />

fils de Henri de Warnant et de Marie de Senzeilles. Cf. schéma<br />

généalogique en annexe.<br />

En 1540, Jean de Huy acquit plusieurs pièces de terre à lui<br />

données « en héritage ». Pour le détail de ces biens, cf. l'Annexe III;<br />

et concernant la généalogie d'Oumal, l'Annexe IV.


— 146 -<br />

Les droits acquis de Marguerite de Vinalmont sur le<br />

domaine du Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant dataient de 1541 ;<br />

à cette date, elle avait « purgé » une saisie des Dames de<br />

Marche pour une rente de 20 muids d'épe<strong>au</strong>tre de rente<br />

et en 1543, une <strong>au</strong>tre saisie est mentionnée (*) de la part<br />

de Marguerite de Vinalmont, à la suite de laquelle, Jean<br />

de Huy, demeurant à Vinalmont, acquit plusieurs pièces<br />

de terre en territoire de Vinalmont et de Warnant ( 2 ).<br />

D'après le testament Faniket, en 1356, des biens sis à<br />

Vinalmont furent cédés à Marie de Warnant, fille de Butor<br />

de Warnant, frère du testateur et ce peut avoir été l'origine<br />

lointaine de cette ferme possédée par Marguerite et<br />

exploitée par Jean de Huy et surtout des droits qu'elle<br />

avait sur les biens du Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant.<br />

Durant le XVI e siècle plusieurs rentes grevaient le<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> mais elles ne mirent point son existence<br />

en péril : la plupart d'entre elles étaient dues par des<br />

membres de la famille de Sart; tels, Guill<strong>au</strong>me de Sart,<br />

le jeune et Jean de Huy qui avait épousé Marguerite de<br />

Sart, tandis que les acquéreurs appartenaient <strong>au</strong>x repré-<br />

sentants de Marguerite de Vinalmont et <strong>au</strong>x membres de<br />

la branche de Warnant de la Neuville jusqu'à Michel<br />

d'Oultremont et son fils Jean Hustin ( 3 ).<br />

VI. - Le Bail de 1604<br />

W<strong>au</strong>thier (ou Wathieu) de Warnant était donc mandaté<br />

par les représentants de Marguerite de Vinalmont et était<br />

lui-même créditeur d'une rente sur le domaine du Vieux<br />

Châte<strong>au</strong>. En 1556, il acquit de Ro<strong>be</strong>rt de Ger<strong>be</strong>haye,<br />

une propriété sise à Warnant et la moitié de plusieurs<br />

parcelles de terre relevant de cette propriété dénommée :<br />

« Ferme de Ger<strong>be</strong>haye », pour le prix de 22 florins de<br />

(*) Warfusée, Oultremont-Famille, doss. 9.<br />

( 2 ) Voyez la liste de ces biens, en Annexe III. Jean de Huy,<br />

le jeune, avait épousé Marguerite de Sart.<br />

( 3 ) Voyez la liste de ces rentes, en Annexe V.


— 147 —<br />

Brabant et une rente annuelle de six muids d'épe<strong>au</strong>tre ( 1 ).<br />

W<strong>au</strong>thier de Warnant regroupa ces terres avec le domaine<br />

qu'il exploitait lui-même à Warnant. Cependant le 21 juil-<br />

let 1 604, eut lieu un « rendage proclamatoire » du Vieux<br />

Châte<strong>au</strong>. Les rendeurs étaient les remanants de Michel<br />

d'Oultremont; savoir : Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant. veuve de<br />

Michel d'Oultremont en son vivant seigneur de Boffu,<br />

Tahier, pour ses « humiers et vicarie » et son fils Jean-<br />

Hustin d'Oultremont, seigneur de Boffu, pour la pro-<br />

priété ( 2 ). Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant avait donc acquis la<br />

propriété du domaine, de par son père W<strong>au</strong>thier de War-<br />

nant; elle l'avait cédée à son époux, Michel d'Oultremont<br />

et retrouvée par le décès de son époux, en faveur de son<br />

fils et d'elle-même, pour l'usufruit. Le soumissionnaire était<br />

Emile d'Oultremont de Laminne ( 3 ). Ce document nous<br />

permet de décrire l'ensemble des biens relevant du domaine<br />

du Vieux Châte<strong>au</strong>.<br />

VII. Description du Domaine du Vieux Châte<strong>au</strong><br />

A la date de 1604, le domaine du Vieux Châte<strong>au</strong> com-<br />

prenait une cour et un jardin arboré et un jardin <strong>au</strong>x<br />

légumes (ahanière) d'une superficie de trois bonniers<br />

environ, ou soixante verges grandes soit plus de deux<br />

hectares.<br />

Le domaine comprenait un pré situé à Falihoux, d'une<br />

superficie de 50 verges grandes, joignant <strong>au</strong> petit bois,<br />

vers Warnant, à M. d'Oultremont et vers Fumai, à Gérard<br />

de Haidon.<br />

Un <strong>au</strong>tre pré appelé « le pré à Mehagne » contenait<br />

18 verges grandes. Une pièce de bois située à Falihoux<br />

contenait trois bonniers et enfin, 13 verges de haies et<br />

(*) Le « C'herwaige » de Ger<strong>be</strong>haye situé à Warnant, près d'Oultremont,<br />

contenait 8 bonniers de terre à chaque « saison ». 2 bonniers<br />

de prés et jardins.<br />

( 2 ) Michel d'Oultremont avait épousé Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant et<br />

c'est par elle qu'il acquit avec son fils Jean Hustin, la possession<br />

du Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant. Sur la généalogie d'Isa<strong>be</strong><strong>au</strong><br />

de Warnant et de Michel d'Oultremont, cf. l'Annexe VI.<br />

( 3 ) Emile d'Oultremont était le père de Jean-Baptiste d'Oultremont.<br />

baron de Laminne. Concernant le rendage proclamatoire,<br />

AEH, Cour de Wanze, n» 65, fol. 174 et 175.


— 148 —<br />

raspailles appelées communément « le bois de Mollin »,<br />

joignaient <strong>au</strong> pré de Falihoux. Les <strong>au</strong>tres pièces de terre<br />

ou de pré atteignaient une superficie de 70 bonniers ( 1 ).<br />

Il f<strong>au</strong>t noter que les biens situés à Falihoux ne feront plus<br />

partie du domaine dans les b<strong>au</strong>x subséquents. Dès lors<br />

le domaine se réduit : 1) <strong>au</strong>x biens situés près de la ferme;<br />

II) le pré à Méhaigne et III) les <strong>au</strong>tres parcelles dissé-<br />

minées dans les campagnes atteignant globalement<br />

70 bonniers.<br />

Le fermage s'élevait à 12 muids pour les bâtiments et<br />

l'ensemble des biens situés <strong>au</strong>tour de la ferme ( 2 ). Pour<br />

les terres arables il atteignait 114 muids; c'est-à-dire<br />

70 fois 13 setiers 12 muids pour les prairies <strong>au</strong> double<br />

des terres soit 26 setiers, <strong>au</strong> bonnier ( 3 ).<br />

Le total du fermage atteignait donc 138 muids en chiffres<br />

ronds.<br />

Les charges étaient très lourdes; en voici la liste com-<br />

plète :<br />

I) 40 muids d'épe<strong>au</strong>tre <strong>au</strong> sieur Viron de Hepcée (Ver-<br />

laine).<br />

II) 20 muids <strong>au</strong>x Dames de Marche.<br />

III) 14 muids à Monsieur Abrion d'Ahin ( 4 ).<br />

IV) 7 muids à Monsieur de Moege.<br />

V) 7 muids à Monsieur de Jehancourt (Jean More<strong>au</strong>).<br />

VI) 7 muids <strong>au</strong>x représentants Paquay Loen.<br />

VII ) 8 muids <strong>au</strong> recteur de l'<strong>au</strong>tel des Onze mille vierges à<br />

Warnant.<br />

VIII) 8 muids <strong>au</strong> curé de Warnant, à charge d'un <strong>au</strong>tel<br />

Saint-Georges <strong>au</strong>dit Warnant.<br />

IX) 5 muids à Guill<strong>au</strong>me Blavier.<br />

(') Voyez, la liste de ces terres en Annexe VII.<br />

( 2 ) Le muid effractionné à 50 florins.<br />

( 3 ) Les prairies s'étendaient sur une superficie de trois bonniers<br />

et 8 verges grandes.<br />

( 4 ) En 1471, Henri de Warnant avait reçu de M. Abrion, une<br />

somme d'or et d'argent sur le Châte<strong>au</strong> de Warnant.


—- 14» -<br />

X) 1 muid à l'<strong>au</strong>tel Saint-Antoine et Saint-Georges en<br />

Rioul à Huy.<br />

XI) 12 setiers <strong>au</strong> Céarier de son Altesse de Liège.<br />

XII) 5 dozins <strong>au</strong> curé de Warnant et 5 dozins <strong>au</strong>x mara-<br />

bours de Warnant (').<br />

XIII) 7 florins de Brabant à L<strong>au</strong>rent de Hasque.<br />

XIV) 5 couronnes d'or à MM. de N.U. de Huy (Chapitre<br />

collégial).<br />

Les charges étaient lourdes mais le fermage était bas :<br />

13 setiers <strong>au</strong> bonnier, <strong>au</strong> lieu de 16, fermage habituel à<br />

Warnant. En ajoutant 138 muids de fermage <strong>au</strong>x 117 muids<br />

de charges, on atteint la somme exorbitante de 255 muids,<br />

et l'on peut se demander comment atteindre un revenu<br />

de cette importance. Cette situation ne pouvait se pro-<br />

longer; <strong>au</strong>ssi, en 1611, un nouve<strong>au</strong> bail fut-il conclu entre<br />

Emile d'Oultremont, seigneur de Laminne, d'une part<br />

et d'<strong>au</strong>tre part, Fastré de Laruelle et Gilles de Hermalle<br />

demeurant à Warnant, repreneurs par moitié ( 2 ). A cette<br />

date de 1611, Jean Hustin d'Oultremont était encore<br />

possesseur de la moitié du domaine warnantais; l'<strong>au</strong>tre<br />

moitié appartenait à Emile d'Oultremont de Laminne.<br />

Dans la suite, le nom de Jean Hustin d'Oultremont ne<br />

paraît plus dans les textes. Il f<strong>au</strong>t en conclure que le<br />

domaine devint la possession d'Emile d'Oultremont. Une<br />

notification intéressante nous éclaire à ce sujet ( 3 ). Nor<strong>be</strong>rt<br />

de Hemricourt devait en 1684, à Jean-Baptiste d'Oultre-<br />

mont une rente foncière de 20 muids d'épe<strong>au</strong>tre. Cette rente<br />

avait été acquise le 15 mars 1656, devant la cour de Wanze,<br />

par Jean-Baptiste, baron d'Oultremont de Laminne, de<br />

Gérard de Viron. seigneur de Bois. « Ces 20 muids étaient<br />

pris hors des 40 muids d'épe<strong>au</strong>tre énoncés dans le rendage<br />

proclamatoire du 21 juillet 1604, devant la cour de Wanze,<br />

par la veuve de Michel d'Oultremont et son fils (Jean<br />

Hustin) à Emile d'Oultremont, père dudit Jean Baptiste,<br />

(*) Le dozin contenait 20 litres 475.<br />

( 2 ) Warfusée, Oultremont-Warnant, reg 40. En 1611, Jean-<br />

Hustin d'Oultremont (fils de Michel) transporta la moitié du<br />

domaine à Fastré de Laruelle et à Gilles de Hermalle; et en cette<br />

même année, Emile d'Oultremont fit rendage de « la cense du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant», en faveur des mêmes personnages.<br />

( 3 ) Warfusée, Oultremont-Famille, 1684, reg. 17, p. 62.


— 150 —<br />

du cherwage du Vieux Châte<strong>au</strong> à présent possédée (par<br />

un bail emphytéotique) par ledit Hemricourt, Gilles Thys<br />

et consorts. » La rente acquise par Jean-Baptiste d'Oultre-<br />

mont, en 1056, était due sur le domaine dont Emile<br />

d'Oultremont, son père, avait été soumissionnaire en 1604.<br />

Celui-ci en était créditeur envers M. Gérard Viron, seigneur<br />

de Bois, sur une rente foncière globale de 40 muids.<br />

Les biens loués étaient les mêmes que ceux du contrat<br />

de 1604 excepté toutefois les biens de Falihoux c'est-à-dire,<br />

le pré de 50 verges grandes, une pièce de trois bonniers<br />

et 13 verges de haies et raspailles, appelées le « bois de<br />

Mollin ». Dans l'évaluation des biens du contrat de 1611,<br />

il n'est pas tenu compte des trois bonniers joignant la<br />

ferme, ni des 18 verges de pré à Méhaigne. 11 reste 67 bon-<br />

niers de terre arable et 4 bonniers, 2 verges grandes,<br />

provenant du labour d'Oultremont; soit 71 bonniers,<br />

2 verges grandes (*). 11 semble donc qu'Emile d'Oultremont<br />

s'était réservé les biens de Falihoux et avait opéré une sorte<br />

de regroupement de terres arables dépendant du labour<br />

d'Oultremont.<br />

Les charges sont les mêmes mais il y a 15 postes en 1611,<br />

contre 14 en 1604. Le quinzième poste est constitué par<br />

une rente de 7 muids et 7 setiers à Madame de Warnant.<br />

Globalement, elles atteignaient la somme de 146 muids.<br />

Cependant le bail de 1611 comportait un avantage<br />

précieux. Le domaine était arrenté pour une somme fixe<br />

de 40 muids, due à Emile d'Oultremont et payable par<br />

moitié par les deux repreneurs, tenus de rédimer certaines<br />

rentes en contrepan et d'entretenir les bâtiments. Un<br />

<strong>au</strong>tre avantage tenait à la nature même de ce bail : c'était<br />

une emphytéose et elle assurait donc <strong>au</strong>x fermiers les<br />

avantages provenant de la longue durée du contrat. Ce<br />

contrat était en somme une accense héritable de longue<br />

du ée et pouvait garantir la possession du bien <strong>au</strong>x premiers<br />

(') Les terres provenant du labour d'Oultremont : 18 v. g. dans<br />

la campagne des Tom<strong>be</strong>s joignant le cherwage del Thour que<br />

possède ledit Laruelle; 8 v. g. dans la même campagne; 11 v. g.<br />

« <strong>au</strong>x vieilles voyes » joignant la cense du Cheste<strong>au</strong> et la cense<br />

del Thour (cense de Fastré de Laruelle puis Hemricourt); 4 v.<br />

joignant la terre del Thour et les terres du Cheste<strong>au</strong> ; 32 v. en<br />

« Javeria » et enfin 9 v. Total : 4 bonniers. 2 v. g. On remarque que<br />

ces « terres » joignent celles du domaine du Vieux Châte<strong>au</strong>.


151<br />

preneurs et à leurs descendants; ce qui explique comment,<br />

le 17 mars 1632, Théobald de Hemricourt prit la place de<br />

son <strong>be</strong><strong>au</strong>-père, Fastré de La Ruelle, tandis qu'en 1656,<br />

Gilles Thys et son frère Li<strong>be</strong>rt, remplacèrent Gilles de<br />

Hermalle.<br />

En 1690, Gilles Thys possédait un jardin arboré et une<br />

« ahanière » joignant vers Geer à la ferme du Vieux Châte<strong>au</strong>,<br />

daval <strong>au</strong> chemin tendant <strong>au</strong>x Grandes Havées, et vers<br />

Oultremont, à un jardin dépendant d'une maison appartenant<br />

à la veuve Pirotte. Ce jardin était orienté vers la<br />

grange de la ferme de Floreffe. le long du jardin de cette<br />

veuve et du chemin. Le jardin de Gilles Thys avait une<br />

superficie d'un bonnier, 5 v. g. et une petite ( 1 ).<br />

Gilles Thys cultivait 35 bonniers, 10 v. g. et 5 petites;<br />

en jardin et pré, globalement deux bonniers, 3 v. g. ; en<br />

terres de culture, 34 bonniers, 7 v. g. ( 2 ).<br />

Le 25 avril 1701, Jean Baptiste, baron d'Oultremont,<br />

seigneur de Laminne et de Warnant, souverain bailli du<br />

quartier de Moha, rendit à Jean Toussain le Masson de<br />

Warnant, plusieurs pièces qui provenaient du labour du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> et avaient été tenues par Moysse Gramme<br />

et Hu<strong>be</strong>rt Darmont. L'énumération des biens ( 3 ) montre<br />

qu'il s'agit d'une superficie de plus de 12 bonniers. Le<br />

fermage consistait en la moitié des récoltes, à la ger<strong>be</strong> ou<br />

<strong>au</strong> setier. De même les tailles, contributions et rations<br />

se payaient par moitié; comme <strong>au</strong>ssi les semences et les<br />

ouvriers moissonneurs. Le bail était de 3, 6, 9 années;<br />

il fut conclu <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> d'Oultremont. Un nouve<strong>au</strong> bail<br />

fut conclu en 1699 puis en 1710, avec Louis Matagne ( 4 ).<br />

11 affectait les biens consistant en une maison, cense et<br />

jardins, prés, terres et appartenances du Vieux Châte<strong>au</strong>.<br />

(>) Warfusée, Oultremont-Famille, reg. 23, fol. 251.<br />

( 2 ) Détail des biens <strong>au</strong>tres que les terres : jardin potager, arboré<br />

et ahanière, un bonnier, 5 v. g., 12 petites; en pré, 16 v. g., 8 petites.<br />

( 3 ) Warfusée, Oultremont-Famille, reg. 28, p. 168. Cf. l'Annexe<br />

VIII.<br />

( 4 ) Le fermage était donc globalement de 11,8 muids. Louis<br />

Matagne cultivait par moitié avec Jean Toussain le Masson. Le<br />

bail fut conclu <strong>au</strong> châte<strong>au</strong> d'Oultremont à Warnant, en présence<br />

de Madame Marie Joseph Claire d'Oultremont, chanoinesse de<br />

Bilzen, cf. l'Annexe IX, Schéma généalogique d'Oultremont.<br />

Warfusée, Administration, dossier 9 (bail du 24 juillet 1699).


— 152 -<br />

Le fermage était de six muids et quatre setiers d'épe<strong>au</strong>tre<br />

pour les prairies, d'une superficie globale de trois bonniers,<br />

six verges grandes; 112 muids pour les terres d'une super-<br />

ficie globale de 63 bonniers, 1!) verges grandes et trois<br />

petites et demie, y compris. 5 v. g. et 15 petites, gages de<br />

quatre setiers d'épe<strong>au</strong>tre de rente que devait Li<strong>be</strong>rt Thys,<br />

débiteur d'une partie des 40 muids, <strong>au</strong> bail de 1611 j 1 ).<br />

En 1714, les charges avaient été considérablement<br />

réduites. Jusqu'alors, elles formaient un obstacle à toute<br />

rentabilité du domaine; à cette date, elles étaient réduites<br />

à 51 muids f 1 ).<br />

En 1716, les deux tiers de la période étaient révolus et<br />

le baron, Jean-Baptiste d'Oultremont céda le domaine du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> en accense à Bernard Joseph Davignon,<br />

demeurant à Warnant. Ce bail était <strong>au</strong>ssi une emphytéose.<br />

Le domaine est brièvement décrit; il consiste :<br />

I) en « une maison, establerie, court et assieze, d'une<br />

superficie de deux bonniers, deux verges grandes et douze<br />

petites joignant daval <strong>au</strong> chemin des Grandes Havées,<br />

vers l'église <strong>au</strong> chemin et d'<strong>au</strong>tres côtés à Gilles Pirotte ».<br />

II) 1S v. g. et 8 petites de prés, joignant daval à<br />

Floreffe ( 2 ) et vers Foncourt à un pré d'Oultremont.<br />

III) 64 bonniers et 4 v. g. de terre arable.<br />

Les charges, fort réduites, étaient les mêmes qu'en 1714<br />

s<strong>au</strong>f une ajoute de dix dozins <strong>au</strong> curé de Warnant. Le<br />

fermage s'élevait à 74 muids 5 setiers et une tierce et à<br />

partir de 1717, 126 muids et 4 setiers en plus des charges.<br />

Le preneur devait rédimer 8 muids et 5 setiers en deux fois<br />

et payer pour chaque muid, 200 florins de Brabant en or<br />

ou en argent. Cette cl<strong>au</strong>se accuse bien la préoccupation du<br />

propriétaire de diminuer les charges et d'apurer les sommes<br />

grevant l'exploitation du domaine. Mais une nouvelle<br />

obligation était imposée <strong>au</strong> fermier : celle de bâtir une<br />

grange et d'<strong>au</strong>tres édifices presque démolis par les Français<br />

durant la pénultième guerre. La grange devait être sufïi-<br />

(') 20 muids <strong>au</strong>x Dames Blanches, 8 muids <strong>au</strong> recteur des<br />

Onze mille Vierges à Warnant, un muid <strong>au</strong>x Augustins à Huy,<br />

14 muids <strong>au</strong> baron de Vierset, et 8 muids <strong>au</strong> recteur de St -Georges<br />

à Warnant ; <strong>au</strong> total 51 muids.<br />

( 2 ) La ferme appartenant à cette abbaye.


153 -<br />

santé pour abriter l'ensemble des récoltes, endéans les<br />

trois ans.<br />

Le bail était donc conclu dans des conditions normales;<br />

la différence des t<strong>au</strong>x de 74 muids et 120 muids vient du<br />

fait que Louis Matagne terminait son bail en 1717 ( 1 ). Le<br />

t<strong>au</strong>x du fermage ne dépassait pas deux muids <strong>au</strong> bonnier;<br />

les bâtiments et les biens attenant à la ferme n'étaient pas<br />

comptés dans son évaluation, de même que le pré situé<br />

à la Méhaigne. Ces avantages étaient compensés par<br />

l'obligation de rembourser certaines charges et de recon-<br />

struire endéans les trois ans; mais la longue durée de<br />

l'emphytéose compensait bien les charges; elle atteignait<br />

d'ailleurs la période du XIX e siècle, qui semble avoir été<br />

marquée par un apaisement des conflits d'ordre militaire<br />

et une facilité nouvelle d'exploitation issue de la partici-<br />

pation des propriétaires <strong>au</strong>x frais ou <strong>au</strong>x dommages de<br />

guerre. L'histoire du Vieux Châte<strong>au</strong> pourrait se terminer<br />

à cette date (1717). Il paraît cependant opportun de<br />

rappeler la double saisie intentée par le baron d'Oultremont<br />

et le procès qui en fut la conséquence logique en 1776.<br />

VIII. Double Saisie<br />

Cette double saisie n'était due ni à une défectuosité du<br />

bail de 1 (i 11, ni à une négligence de la part des deux fermiers<br />

mais uniquement à des c<strong>au</strong>ses extrinsèques telles la guerre<br />

et le ravage des moissons; les cultivateurs étaient réduits<br />

à une extrême détresse et durent même abandonner leurs<br />

biens dévastés. La saisie des biens n'était qu'une procédure<br />

technique et <strong>au</strong>tomatique dans l'impossibilité de cultiver<br />

et de payer la rente des 40 muids, due en vertu du contrat<br />

d'emphytéose. Le 16 novembre 1695, le baron Jean-<br />

Baptiste d'Oultremont agit par déminement contre Gilles<br />

et Li<strong>be</strong>rt Thys, f<strong>au</strong>te du paiement de la rente de 20 muids<br />

et le 4 avril 1696, il obtint la saisie et le 11 du même mois,<br />

les Thys consentirent à petit command, grand command et<br />

possession ( 2 ).<br />

(') 11 avait été conclu en 1710 mais Louis Matagne cultivait<br />

<strong>au</strong>ssi la ferme de Foncourt ce qui explique son retrait du Vieux<br />

Châte<strong>au</strong> en 1717. Le bail de Bernard Davignon datait de 1716.<br />

( 2 ) AEH, Cour de Wanze, n° 65, fol. 174 verso et suiv. et Warfusée,<br />

Oultremont-Famille, doss. n° 37.


- 154 -<br />

Le 22 février 1696, le baron avait requis un déminement<br />

contre la veuve de Nor<strong>be</strong>rt de Hemricourt (fils de Théo-<br />

bald), f<strong>au</strong>te de paiement des 20 muids de rente et le<br />

2 juin de cette année, elle comparut avec son fils et son<br />

gendre, devant la cour de Wanze, qui consentirent à la<br />

saisie et <strong>au</strong>x commande et à la possession ( 1 ).<br />

Les biens rentrèrent tous dans la maison d'Oultremont<br />

d'où ils étaient sortis en 1611 ; pour en sortir encore en 1710.<br />

Cette expression de rentrer et sortir peut sans doute<br />

être rapprochée de l'expression rentrer en possession et<br />

sortir de la possession car celle-ci durant la période du bail,<br />

était attribuée <strong>au</strong>x exploitants possesseurs du domaine.<br />

Cette dénomination était d'<strong>au</strong>tant plus de mise que le<br />

bail emphytéotique transmettait la possession du bien à<br />

plusieurs successeurs consécutifs. Dans ce cas. le proprié-<br />

taire ne pouvait reprendre son bien que par la saisie ou<br />

par la fin du contrat. Par la reprise de possession consé-<br />

cutive à la saisie, le bien pouvait faire l'objet d'un nouve<strong>au</strong><br />

contrat et c'est ce qui arriva en 1716, le 2 janvier, le<br />

comte d'Oultremont donna à bail emphytéotique à Bernard<br />

Joseph Davignon « la maison, cour, appendices et dépen-<br />

dances » que nous venons de mentionner et 64 bonniers<br />

de terre arable; par conséquent, 6 bonniers et 18 verges<br />

en moins que dans l'ancienne emphytéose de 1611, sous<br />

obligation formelle de payer, outre les charges. 74 muids<br />

d'épe<strong>au</strong>tre de rente, cinq setiers et une tierce, <strong>au</strong> rendeur.<br />

Le preneur avait <strong>au</strong>ssi l'obligation de bâtir une nouvelle<br />

grange ( 2 ) et d'<strong>au</strong>tres édifices que le délabrement total de<br />

cette ferme commandait impérieusement. Il fut <strong>au</strong>ssi<br />

stipulé que le preneur ne pourrait rendre vesture, sans en<br />

avertir le rendeur ou ses représentants afin d'être rem-<br />

boursé du prix du bois et d'<strong>au</strong>tres matéri<strong>au</strong>x qu'il devait<br />

livrer pour bâtir comme <strong>au</strong>ssi des <strong>au</strong>tres dommages et<br />

intérêts supportés <strong>au</strong> sujet de la ferme.<br />

(*) Emile d'Oultremont (le père), n'avait eu charge que de<br />

7 muids et 7 setiers ; son fils Emile, chanoine de Liège avait rédimé<br />

cette charge en 1648, des mains de Théobald de Hemricourt.<br />

La veuve de Nor<strong>be</strong>rt de Hemricourt s'appelait Marie de Fresne;<br />

leur fils Jean Guill<strong>au</strong>me de Hemricourt (Oultremont-Famille,<br />

doss. 37).<br />

( 2 ) L'emphytéose était un contrat par lequel certaines prestations<br />

pouvaient être imposées <strong>au</strong> preneur, en compensation des<br />

nombreux avantages que cette convention lui procurait.


Les conditions du contrat permirent <strong>au</strong> locataire de<br />

jouir de son bail en toute tranquillité et de le transmettre<br />

à Henry Joseph Rig<strong>au</strong>x. Celui-ci avait épousé la veuve de<br />

Bernard Joseph Davignon et continuait le bail à ce titre ;<br />

le bail était une emphytéose et pouvait durer un siècle ( 1 ).<br />

Dans l'exposé des faits relatifs <strong>au</strong> procès, il n'est fait<br />

<strong>au</strong>cune mention du bail de 1710, en faveur de Louis<br />

Matagne; la période du premier bail emphytéotique était<br />

révolue (le bail datait en effet de 1611) et elle avait fait<br />

place à une <strong>au</strong>tre période et une nouvelle emphytéose<br />

débutant en 1710 et 1716 en faveur de Louis Matagne et<br />

Bernard Joseph Davignon ; ceux-ci cultivèrent ensemble<br />

jusqu'<strong>au</strong> moment où Louis Matagne se retira car il cultivait<br />

simultanément la ferme de Foncourt à Fumai. Ces deux<br />

b<strong>au</strong>x ne furent donc point sujets à controverse mais<br />

uniquement les biens du Vieux Châte<strong>au</strong>, <strong>au</strong> moment où<br />

ils étaient en possession de Henri Joseph Rig<strong>au</strong>x.<br />

IX. - Le Procès (1776)<br />

C'est à cette date de 1776, que Joachim Thys, Joseph<br />

W<strong>au</strong>thier et Jean-François Piron intentèrent un procès;<br />

c'était une action en purgement des biens contre Henri<br />

Rig<strong>au</strong>x; ou encore, un affranchissement des hypothèques<br />

et privilèges qui grevaient le bien du chef des précédents<br />

propriétaires. C'était donc prétendre que le domaine du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> n'était pas exempt de certaines redevances<br />

ou privilèges, à l'égard des anciens possesseurs. Cette action<br />

se termina par une longue procédure et elle fit céder <strong>au</strong>x<br />

demandeurs une partie importante des terres labourables;<br />

c'est-à-dire six bonniers de terre libres de charge.<br />

Dans cette action, la comtesse d'Oultremont, née Marie-<br />

Jacqueline de Berlaymont était intervenue par son avocat<br />

et son prélocuteur, dans le but de défendre son droit de<br />

propriété ( 2 ).<br />

f 1 ) C'est le 17 février 1746, que Joseph Rigo, « mari à la veuve<br />

Davignon », reprit le bail, en payant le fermage. Son nom était<br />

Henri Joseph Rig<strong>au</strong>x; il payait 73 muids et un setier et une tierce.<br />

( 2 ) Elle était l'épouse de Jean Baptiste d'Oultremont, baron de<br />

Han.


156<br />

Quelques mois plus tard, Thys et W<strong>au</strong>thier, en qualité<br />

de cessionnalre d'un nommé Desneux reprirent la même<br />

procédure et demande en purgement contre Henri Rig<strong>au</strong>x.<br />

Pour juger de l'opportunité de cette « deuxième instance »,<br />

il f<strong>au</strong>t voir quels avantages les propriétaires avaient acquis<br />

par les deux emphytéoses et si véritablement, par ces<br />

contrats et leurs applications, ils avaient pu conserver<br />

leurs droits. Or l'examen des contrats de 1611 et 1716,<br />

ne révèle <strong>au</strong>cune différence concernant les propriétés<br />

bâties mais une différence considérable quant <strong>au</strong>x terres<br />

de culture.<br />

Dans l'emphytéose de 1611, on trouve 71 bonniers<br />

2 v.g. de terre labourable; dans celle de 1716, on compte<br />

64 bonniers. Donc un excédent de 6 bonniers et 18 v. g.<br />

dans la première. Concernant les fruits ou <strong>au</strong>tres avantages<br />

stipulés dans le premier contrat, la rente effective était de<br />

40 muids d'épe<strong>au</strong>tre; dans le deuxième, elle atteignait une<br />

redevance réelle de 74 muids d'épe<strong>au</strong>tre. L'acte de 1716<br />

porte donc un excédent de 34 muids et quelques setiers ( 1 ).<br />

En 1716, il y avait un excédent de 34 muids et une<br />

diminution de 6 bonniers. Si le contrat de 1716 était annulé<br />

ou cassé, on voit clairement quels étaient les désavantages<br />

subis par les comtes d'Oultremont, propriétaires du<br />

domaine. Les comtes d'Oultremont seront <strong>au</strong>ssi astreints<br />

à une reddition de compte consécutive <strong>au</strong>x bois et <strong>au</strong>tres<br />

matéri<strong>au</strong>x employés pour la construction de la grange et<br />

la réparation des <strong>au</strong>tres bâtiments car dans le contrat du<br />

2 février 1716, il était stipulé que Bernard Joseph Davignon<br />

en cas de purgement ne pouvait rendre vesture, sans le<br />

notifier <strong>au</strong> rendeur ou à ses représentants, afin de pouvoir<br />

réclamer les prix du bois et des matéri<strong>au</strong>x à bâtir et des<br />

<strong>au</strong>tres dommages supportés <strong>au</strong> sujet de la ferme. Lorsque<br />

Gilles Thys et Théobald de Hemricourt abandonnèrent<br />

la ferme, en 1696, à M. d'Oultremont, on constata une<br />

diminution de 6 bonniers et 10 verges et à la suite de la<br />

première transaction dans ce procès, 6 bonniers libres de<br />

charge furent encore retranchés en leur défaveur.<br />

(') Voyez le table<strong>au</strong> des différents b<strong>au</strong>x. D'après le bail de 1611,<br />

il y avait 71 bonniers et 2 v. g. de terre labourable; en 1716, on<br />

compte 64 bonniers, soit un excédent de 7 bonniers et 2 v. g. dans<br />

la première emphytéose.


157<br />

Mais contrairement à la première décision en faveur des<br />

demandeurs, cette fois, l'instance fut jugée irrecevable.<br />

Le plus important des motifs était la situation des biens<br />

situés sur une seule juridiction, la justice de Wanze. Le<br />

purgement ne devait pas se faire devant les échevins de<br />

Liège, mais bien dans le territoire où la saisie avait été<br />

intentée. Dans le cas de revendication d'un bien situé sur<br />

une seule juridiction, il f<strong>au</strong>t s'adresser à la justice terri-<br />

toriale; de même dans le cas de purgement ( x ).<br />

2) Li<strong>be</strong>rt Thys n'a pas satisfait <strong>au</strong> paiement de la rente<br />

ni à l'entretien ou <strong>au</strong>x réparations des édifices tombant en<br />

ruine ; de ce fait il renonça à la possession du domaine et la<br />

rendit <strong>au</strong> comte d'Oultremont; en d'<strong>au</strong>tres termes, Li<strong>be</strong>rt<br />

Thys renonça <strong>au</strong> droit de purgement et accepta la trans-<br />

mission irrévocable de ce droit. Toute cette procédure<br />

était commune <strong>au</strong>x deux frères : Li<strong>be</strong>rt Thys et Gilles<br />

Thys, et elle est valable pour tous ceux qui réclament à<br />

titre de Li<strong>be</strong>rt Thys.<br />

3) Lorsque Gilles et Li<strong>be</strong>rt Thys consentirent à la pos-<br />

session, l'an 1695, Li<strong>be</strong>rt Thys était alors en plein siège de<br />

mariage. Son décès eut lieu le 4 mars 1720, c'est-à-dire<br />

23 ans et 10 mois après le consentement. Jean Thys,<br />

fils du susdit Li<strong>be</strong>rt, était en majorité d'âge lorsque son<br />

père mourut et lui-même décéda en 1745, le 22 mai. Il<br />

vécut pendant 23 ans et six mois et demi, en majorité<br />

d'âge et depuis le début de la période du consentement<br />

plus de 47 ans étaient révolus et de nature à fonder la<br />

prescription.<br />

4) Dans ce procès, les acteurs n'ont fourni <strong>au</strong>cune qualifi-<br />

cation de leur personne malgré le reproche qu'on leur en<br />

fit. Joseph W<strong>au</strong>thier s'est borné à dire qu'il avait épousé<br />

Marie-Marguerite Thys; mais il n'avait jamais fait con-<br />

naître cette dernière ni surtout quel droit elle pouvait<br />

prétendre <strong>au</strong>x biens dont il s'agit.<br />

(') Réforme de Groes<strong>be</strong>ek.<br />

( 2 ) Li<strong>be</strong>rt Thys et Gilles Thys étaient frères et cultivaient le<br />

domaine du Vieux Châte<strong>au</strong> en métayage avec Théobald de Hemricourt.<br />

Tout ce document important date de 1783 et est intitulé :<br />

Messieurs les prédents et gens du conseil ordinaire de Liège; il<br />

se trouve dans Oultremont-Warnant, dossier 39.


158 -<br />

Joachim Thys lui non plus, n'a fourni <strong>au</strong>cune qualifi-<br />

cation de sa personne qui soit de nature à lui donner droit<br />

<strong>au</strong> purgement.<br />

Quant à Jean-François Piron, mari de Marie-Françoise<br />

Bartholomé, fille de Marie-Jeanne Thys, fille elle-même de<br />

Li<strong>be</strong>rt Thys, il représentait ces personnes qui jamais<br />

n'eurent un droit dans cette affaire comme le montre le<br />

schéma qui suit :<br />

Gilles Thys (f avant 1681)<br />

Gilles Thys Li<strong>be</strong>rt Thys X Anne Guérin<br />

Jean Thys Marie-Jeanne Thys f 1 )<br />

Marie Françoise Bartholomé<br />

X Jean Piron.<br />

A la suite de ces événements, il est possible d'établir les<br />

conséquences du procès.<br />

I) Celui-ci établit la validité du premier contrat d'emphy-<br />

théose, datant de 1616, pour se terminer en 1715; la<br />

saisie de Jean-Baptiste d'Oultremont est jugée légitime et<br />

fondée; les biens du Vieux Châte<strong>au</strong> sont rentrés en sa<br />

possession; les revendications des représentants de Gilles<br />

et Li<strong>be</strong>rt Thys sont rejetées.<br />

II) Par le fait même, le second contrat emphytéotique,<br />

datant de 1716, conserve toute sa validité. Bernard-Joseph<br />

Davignon est reconnu comme repreneur du bail du domaine<br />

du Vieux Châte<strong>au</strong> avec Louis Matagne. Ce dernier avait<br />

contracté un bail séparé en 1710. Henri-Joseph Rig<strong>au</strong>x<br />

représente légitimement Bernard-Joseph Davignon dont il<br />

a épousé la veuve. Dès lors, ce contrat doit durer jusqu'à<br />

la date limite de 1815 et en effet, dans la liste des paiements<br />

on trouve la mention de Joseph Rig<strong>au</strong>x, époux de la veuve<br />

Davignon, qui paie en 1746 à 1759, 73 muids, un set.ier et<br />

une tierce d'épe<strong>au</strong>tre de fermage et un muid, 4 setiers,<br />

soit globalement : 74 muids, 5 setiers et une tierce.<br />

(') Marie-Jeanne Thys n'avait <strong>au</strong>cun droit sur les biens cens<strong>au</strong>x<br />

situés « Hors Clawirs »; c'est-à-dire, les biens situés hors de la<br />

franchise des villes et donc biens rur<strong>au</strong>x. Telle était la loi dans le<br />

pays de Liège. (Cf. DE MÉAN, O<strong>be</strong>rv., n° 364, n° 18.) La dot de la<br />

fille n'est pas due comme portion du bien censal, d'ailleurs la<br />

fille de Li<strong>be</strong>rt Thys avait reçu sa dot de son père.


155) -<br />

En 1700, Henry Rig<strong>au</strong>x représentait Joseph Rig<strong>au</strong>x,<br />

<strong>au</strong> rendage de la cour de Wanze, datant du 28 juin 1717.<br />

Henry Rig<strong>au</strong>x était donc plus communément désigné par<br />

son second prénom, Joseph ( 1 ).<br />

En 1796, Henry Rig<strong>au</strong>x représentait encore Joseph<br />

Rig<strong>au</strong>x, et de même, depuis 1802. A partir de 1807, les<br />

paiements sont effectués par Guill<strong>au</strong>me Rig<strong>au</strong>x et le bail<br />

expire en 1815. Depuis cette date, le domaine du Vieux<br />

Châte<strong>au</strong> revint alors à la famille d'Oultremont. Les<br />

nouve<strong>au</strong>x fermiers appartenaient à la famille Boxus :<br />

Jean-Baptiste ( 2 ) dont le curriculum vitae s'étend de 1795<br />

à 1871 et Georges Boxus, de 1828 à 1913. Louis Wéry<br />

succéda <strong>au</strong>x Boxus; sa fille, Marie Wéry épousa M<strong>au</strong>rice<br />

Léonard qui succéda dans la ferme du Vieux Châte<strong>au</strong>,<br />

à son <strong>be</strong><strong>au</strong>-père et enfin, le locataire actuel est Joseph<br />

Van Vinckenroy-Lismont ( 3 ).<br />

Le mérite d'avoir revalorisé l'exploitation rurale du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant revient sans <strong>au</strong>cun doute à<br />

Jean-Baptiste d'Oultremont. C'est lui qui dégreva le<br />

domaine de ses charges écrasantes qui rendaient toute<br />

exploitation impossible; c'est lui <strong>au</strong>ssi qui en fit un domaine<br />

cohérent en retranchant les parties incultes de l'ensemble<br />

des terres et des prairies fertiles. C'est lui enfin, qui fit<br />

de ce domaine, l'objet de plusieurs b<strong>au</strong>x qui permirent une<br />

exploitation durable et rationnelle.<br />

Notre intention n'est point de continuer la généalogie<br />

des comtes d'Oultremont jusqu'<strong>au</strong> passage <strong>au</strong>x d'Oultremont-de<br />

Wégimont. Celle-ci ayant été d'ores et déjà<br />

retracée par M. Yans, dans une étude consacrée à « Warfusée,<br />

patrie du prince-évêque Charles-Nicolas d'Oultre-<br />

(') Sur le plan de Warnant, Warfusée, Biblioth., n° 114, datant<br />

d'environ 1750, le Vieux Châte<strong>au</strong> est désigné comme suit : « Le<br />

Vieux Châte<strong>au</strong>, à présent la cense Rig<strong>au</strong>x représentant par rendage,<br />

le sieur comte d'Oultremont qui représentait les Hemricourt<br />

».<br />

( 3 ) Il avait épousé Catherine Stasse.<br />

( 2 ) En 1847 (Warfusée, Oultremont-Comptabilité, reg. 53),<br />

Mathieu Joseph Anci<strong>au</strong>x, fermier à Warnant, payait 4 000 fr. à<br />

valoir sur son fermage (ferme dite de la Chapelle) et Baptiste<br />

Boxus, fermier à Warnant, <strong>au</strong> Vieux Châte<strong>au</strong>, payait 1799 fr. 23,<br />

à valoir sur son fermage. Martin Anci<strong>au</strong>x payait globalement<br />

5379 fr. de fermage sur la ferme dite : de la Chapelle.


— 160 —<br />

mont » ('). Rappelons brièvement que dans un projet de<br />

partage ( 2 ), Emile-Charles-I)ésiré-Joseph-Antoine, comte<br />

d'Oultremont de Wégimont et de Warfusée, époux de<br />

.Marie-Françoise-Charlotte-Béatrice, baronne de Lierneux<br />

de Presles ( 3 ), laissent entre <strong>au</strong>tres à leur fils aîné Théodore :<br />

I) La ferme sise en la commune de Warnant, avec<br />

jardin, prairie et terres labourables, occupée par Mathieu<br />

Anci<strong>au</strong>x ; ferme dite de la Chapelle, cadastrée <strong>au</strong> plan Pop]),<br />

section B, n° 396 (Chapelle, n° 397 b).<br />

II) La ferme sise à Warnant, avec jardin, prairie et<br />

terres labourables, occupée par Baptiste Boxus; ferme dite<br />

du Vieux Châte<strong>au</strong>, cadastrée sur le plan Popp, section A.<br />

n 0 » 85 a, 86 a et 88 a.<br />

Théodore-Antoine-Emile-Joseph d'Oultremont épousa<br />

en 1837, Marie-Thérèse-Apolline-Constance, baronne de<br />

Copis. Ils eurent cinq fils, parmi lesquels, Eugène-Emile-<br />

Antoine-Joseph, époux de Clotilde, comtesse van den<br />

Steen qui, en vertu du partage de 1879, reçut le quatrième<br />

lot. parmi lequel, les immeubles situés en la commune<br />

de Warnant, comme ci-dessus : c'est-à-dire, la ferme du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> et celle dite de la Chapelle ( 4 ). Un de ses<br />

enfants, Elisa<strong>be</strong>th, comtesse d'Oultremont, en hérita à la<br />

mort de sa mère, en 1932. Elisa<strong>be</strong>th qui décéda en 1953,<br />

avait épousé le baron Adolphe-Egon-Hu<strong>be</strong>rt-Vincent<br />

(des Comtes) de Fursten<strong>be</strong>rg, décédé le 2 juin 1950 ( 5 ).<br />

Leur fille Marie-Louise, épousa en 1924, Jean du Roy de<br />

Blicquy qui meurt en 1952, avant sa <strong>be</strong>lle-mère.<br />

Madame du Roy de Blicquy est la propriétaire actuelle ( 6 ).<br />

(») pp. 98 et suiv.<br />

( 2 ) Circa 1850, n» 2464 ; Warfusée, Oultremont-Famille, doss. 121.<br />

( 3 ) En 1831, ils avaient acquis la ferme de la Chapelle à Warnant,<br />

à Mademoiselle la comtesse de Liedekerke; cf. Annexe X, Comparaison<br />

des deux fermes.<br />

( 4 ) Eugène d'Oultremont recueillit <strong>au</strong>ssi les biens de Xhos.<br />

( s ) Etat présent de la Noblesse du Roy<strong>au</strong>me de Belgique, t. XIV,<br />

Brux., 1966. p. 252.<br />

(«) Ibidem, t. XVI. 255.


— 161 —<br />

X. — Conclusion<br />

L'histoire du Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant, c'est l'histoire<br />

de Warnant, depuis le XIV e siècle jusqu'à nos jours. Le<br />

Vieux Châte<strong>au</strong>, c'est une tour de défense dont le rôle sera<br />

surtout joué <strong>au</strong> XIV e siècle mais dont le nom se perpétue<br />

jusqu'<strong>au</strong> XIX e siècle; c'est <strong>au</strong>ssi une <strong>au</strong><strong>be</strong>rge mentionnée<br />

dans les textes jusqu'<strong>au</strong> XVI e siècle; une exploitation<br />

agricole composée de plusieurs bâtiments et d'un grand<br />

nombre de bois ou de terres. Le domaine adjacent à la<br />

tour atteint 6 bonniers, plus de cinq hectares. 11 joint de<br />

3 côtés <strong>au</strong> « Réal Chemin ». Il entoure l'église Saint-Remi<br />

et son cimetière. Cette église paraît d'ailleurs avoir été<br />

primitivement chapelle castrale. Les pièces de terre<br />

atteignent 70 bonniers, chiffre qui ne varie guère.<br />

L'un des traits les plus caractéristiques est l'évolution<br />

de ce domaine allodial. Le seigneur allodial devient<br />

« Homme de Fief » mais les biens constituant son domaine<br />

et situés « hors des Clawires », sont des biens rur<strong>au</strong>x ou<br />

cens<strong>au</strong>x.<br />

Jusqu'<strong>au</strong> XVII e siècle, les charges deviennent de plus<br />

en plus nombreuses mais à partir de cette date, elles sont<br />

apurées et l'exploitation en devient plus rentable.<br />

Le fermage peut atteindre 140 muids mais il est évident<br />

qu'il s'agit ici d'une somme globale maximum, difficile à<br />

réaliser par le fermier. L'arrentement et les contrats<br />

emphytéotiques ont permis <strong>au</strong> fermier d'entretenir et de<br />

rest<strong>au</strong>rer les bâtiments, de reconstruire une grange et<br />

surtout de pouvoir vivre, lui et sa famille et même, de<br />

pouvoir vivre avec un partenaire jouissant de la moitié<br />

des avantages communs.<br />

La grande ennemie de l'exploitation, c'est la guerre<br />

marquée par le passage de soldats ou encore l'établissement<br />

des camps français de 1693 et 1694, mais la paix est troublée<br />

<strong>au</strong>ssi par les procès qui nuisent souvent <strong>au</strong>x deux parties.<br />

La ferme est appelée la « Cense du Vieux Châte<strong>au</strong> »<br />

ou encore « la court dite le Vieux Châte<strong>au</strong> » ou « le cortil<br />

qu'on dit le Vieux Châte<strong>au</strong> ». Le Châte<strong>au</strong> lui-même était<br />

dit : « Turris ou Castrum », « Chestial ou Châte<strong>au</strong> ». Il<br />

disparaît <strong>au</strong> XIV e siècle, mais il a laissé son nom à une<br />

branche des seigneurs de Warnant. Les Warnant dits<br />

du Chestial ou du Châte<strong>au</strong>.


— 162 -<br />

Le Vieux Châte<strong>au</strong> porte en lui-même deux marques<br />

essentielles : son domaine et sa défense. Cette dernière s'est<br />

effacée avec le temps et l'évolution de l'art militaire, mais<br />

la première est demeurée, malgré de nombreuses vicissi-<br />

tudes des temps, une source de richesse et l'apanage des<br />

familles de la noblesse et de celles qui les aidèrent dans<br />

l'exploitation de leurs biens. L'aboutissement de la dévo-<br />

lution du Vieux Châte<strong>au</strong> et de la ferme de la Chapelle,<br />

permet d'établir une comparaison entre ces deux anciens<br />

domaines rur<strong>au</strong>x. La ferme de la Chapelle ou le domaine<br />

ainsi dénommé était régi par une cour foncière : celle<br />

de Warnier de Velleroux; elle était donc une seigneurie<br />

et peut avoir été à l'origine de la paroisse de Saint-Jean.<br />

Elle servit probablement de résidence <strong>au</strong>x seigneurs de<br />

Warnant connus sous le nom de Saint-Jean qui donnèrent<br />

leur nom à une tour de défense dénommée dans la chro-<br />

nique, « la tour d'Arnould de Saint-Jean à Warnant » ( 1 ).<br />

Après Warnier de Velleroux, il est probable qu'elle fut<br />

exploitée par son fils Ottar qui avait épousé la fille de<br />

Thierry Panneie de Marsinne. Plus tard elle devint la<br />

possession du Baron de Berlo de Fontenoy ( 2 ). C'est à la<br />

suite d'une saisie qu'elle fut rachetée par le Baron<br />

de Berlaymont. L'histoire des seigneurs fonciers apparaît<br />

moins clairement que celle des seigneurs de Warnant <strong>au</strong><br />

Vieux Châte<strong>au</strong>. Les deux paroisses en effet furent l'objet<br />

d'une fusion et Saint-Remi prit le pas sur l'église de<br />

Saint-Jean. Dès lors, cette tout ancienne seigneurie fon-<br />

cière perdit de son éclat. L'étendue de sa superficie<br />

permettait de réaliser un rapport de 168 muids de fermage.<br />

G. MAHY.<br />

( 1 ) Située, croyons-nous, dans le pré d'Agoval.<br />

( 2 ) Jean-P<strong>au</strong>l de Fontenoy avait épousé Anne de Schonhoven,<br />

fille de Philippe de Schonhoven et de Josine de Blehen, son épouse.


163<br />

VUE DE LA FAÇADE DU « VIEUX CHATEAU » DE WARNANT.<br />

Remarquez les anciens soubassements en pierre et les rest<strong>au</strong>rations<br />

en brique datant de 1748. La date <strong>au</strong>-dessus de la porte<br />

d'entrée, 1766.


La grande porte cochère de la ferme ornée de ses deux arcs en.<br />

plein cintre.


— 165 —<br />

ANNEXE I<br />

Liste des Biens cédés en 1406<br />

CONTE-<br />

NANCES JOIGNANTS SITUATION<br />

Joindant preit d'Agoval<br />

Arnuls de Warnant jadis<br />

éehev. de Huy<br />

derrière Hannekin Lepprealle<br />

joignant Ernuls de Warnant<br />

joind. chapitre d'Amay<br />

Gérard de Jardin<br />

joind. Ottart de Velleroux<br />

Thiry Paneye de Marsinne<br />

joindant terres de Marlier<br />

et à preit Durmeal<br />

joind. Cortil de jardin<br />

Gérard de Jardin<br />

Ottart payen et voie de...<br />

Cour Cortil<br />

Assiesse<br />

joind. terre de Marlier<br />

Ottart de Velroux<br />

joind. voie de Huy<br />

Ernuls (Huecharge) ?<br />

joind. Thiry Panaye<br />

Ottar de Velroux<br />

joind. 7 bonniers de l'A<strong>be</strong>ye<br />

et terres de Mondejoie<br />

joind. l'empereur, Ottar<br />

parent<br />

joind. terres qui furent<br />

Warnier de Velleroux et<br />

terres de Solières<br />

joind. 2 v. delle Maladrie<br />

qu'on dit sur la voie de Huy<br />

joind. terres de Montjoie<br />

joind. terres des p<strong>au</strong>vres de<br />

Warnant et terres de l'Ab<strong>be</strong>ye<br />

joind. voie de Liège, terres de<br />

l'Abbaye<br />

joind. terres de l'Abbaye<br />

voie de Huy<br />

Se passe la voie de Huy<br />

joind Marie de Lamalle<br />

terre de St-Remy<br />

Voie de Huy terres de<br />

l'Ab<strong>be</strong>ye de Warnant<br />

Sur le voye de Huy et Thiry<br />

Paneye et terres de l'Abbaye<br />

desseur le tour<br />

d'Agouval<br />

plus amont<br />

sous le soilhiet<br />

dessous Remeal<br />

dess. le preit<br />

Durmeal<br />

aile Cortil<br />

devant St-Remi<br />

derrière Go<strong>be</strong>hé<br />

bois Trueniée<br />

Dessus le Chesneal<br />

Fond delle Pralle<br />

plus amont<br />

H<strong>au</strong>t Fossé<br />

Languechon delle<br />

Maladrie<br />

Al Sachelle<br />

Là même assez<br />

près<br />

sor lé trixhes a son<br />

le ville<br />

En Behal<br />

Al Mort


— 166 —<br />

CONTE<br />

NANCES JOIGNANTS SITUATION<br />

22) 22 v. g- g- Terre de Temple et terres de<br />

l'Ab<strong>be</strong>ye<br />

Sur les Broux<br />

23) 14 v. g-<br />

24) 6 v. g- g-<br />

Tige de Liège et Ab<strong>be</strong>ye<br />

Terres d'Ottart d'Otrimont<br />

et Frère Gérard Dassonville<br />

Petite Savenier<br />

Au délà delle voie<br />

Grande Savenier<br />

25) 12 V. g- Tige de Goffelibas et Arnould<br />

de Warnant (susnommé)<br />

Goffelibaz<br />

26) 9 V. g- Ottart de Velleroux Derrière le Cortil<br />

Johan Basmeal<br />

27) 6 V. g- Voie de Liège Renechon<br />

Dassonville<br />

Bois de Trueniée<br />

28) 6 V. g- Terres de Marlières Messire<br />

Hubin de Fanchon<br />

Derrière Go<strong>be</strong>cée<br />

29) 5 V. g- Terres de Montjoie Renechon<br />

dAchonville<br />

Bois de Truenée<br />

TOTAL GÉNÉBAI<br />

Quatorze bonniers et 2 v. g., plus court, cortil,<br />

assieze pour une rente de seize muids spelte hiretable<br />

(à six deniers le muid).


ANNEXE II<br />

Schéma de la branche de Warnant de Neuville en Condroz<br />

Hubin de Ladrier de Warnant<br />

Arnould de Warnant X Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Neuville<br />

Henry de Warnant (1452) x Aylid de Corswarem<br />

Henry de Warnant X Marie de Senzeilles Catherine de Warnant X Guill<strong>au</strong>me de Sart (1499)<br />

W<strong>au</strong>thier de Warnant, seigneur de Neuville f en 1599 Guill<strong>au</strong>me de Sart le jeune<br />

X Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Ramlot, fille de Jean de Ramlot, seigneur<br />

de Goesnes et de Jeanne, fille de Renard de Rouveroy, chev.<br />

De ce mariage, 7 enfants :<br />

1) Jean de Warnant, seigneur de Neuville x Josinne, fille de Henry d'Eynatten et d'Aylid de Weerse.<br />

II) Henry X Anne de Brion ou d'Abrion.<br />

III) Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> x Michel d'Oultremont.<br />

IV) Marie x Gérard Viron.<br />

V) W<strong>au</strong>thier.<br />

VI) Christian.<br />

VII) N. religieuse à Salzinne.


— 168 -<br />

ANNEXE LU<br />

L'an 1563, suite à une saisie de la part de Marguerite de Vinalmont,<br />

saisie du 12 mars 1540, par devant les échevins de Liège,<br />

.Tean de Huy demeurant à Vinalmont acquiert<br />

plusieurs pièces de terre à lui données en héritage :<br />

I ) 18 verges en Beha, terroir de Vinalmont joignant vers Meuse<br />

à Ameil de Vinalmont, daval à ceux d'Aine et vers Brabant à<br />

Jean de Chesne.<br />

II) Un demi bonnier en lieu dit Dessous Chastellon, joignant<br />

daval aile vôye de Huy aile Maladrie à Warnant, vers Brabant,<br />

<strong>au</strong> rieu de Trou, damont à une terre Jamin de Fresne.<br />

III) 9 verges de terre en Trenefeuille, joignant daval à Floreffe,<br />

damont <strong>au</strong>x hoirs de représentant Jaquemin le Potir et vers<br />

Brabant <strong>au</strong>x représentants Jaquemin le Potir.<br />

IV) Une pièce de bruyère par delà le fond de Trou, le longuehai<strong>be</strong>,<br />

joignant vers Brabant à Jehan S<strong>au</strong>vage de Marsinne (1534)<br />

à la reportation de Guill<strong>au</strong>me de Sart, le jeune.<br />

V) Une <strong>au</strong>tre pièce de terre en Beha, terroir de Vinalmont,<br />

joignant Jean de Chesne, daval à ceux de Floreffe et vers Brabant<br />

<strong>au</strong> seigneur de Laminne.<br />

VI) Une <strong>au</strong>tre pièce de terre de 30 verges grandes en lieu dit à<br />

centrie de Riwa de Fond terreux de Warnant. joignant damont à<br />

la voye de Vinalmont à Piteit, daval <strong>au</strong>x remanans Ro<strong>be</strong>rt<br />

de Ger<strong>be</strong>haye, vers Meuse <strong>au</strong>dit riwa.<br />

VII) 50 verges de terre en deux pièces : I) un bonnier en Beha<br />

joignant Jean Tollet de Liège, damont <strong>au</strong> chemin de Huy et vers<br />

Meuse à Jean de Huy. II) 12 verges à Riwa, joignant les représentants<br />

Ottin de Vinalmont, damont aile voie, vers Brabant, <strong>au</strong>x<br />

représentants Ro<strong>be</strong>rt Persant et Antoine de Brabant.<br />

VIII) 24 verges <strong>au</strong> delà du Riwa de Fond joignant Jean Fasselot<br />

daval aile voie de Piteit et <strong>au</strong> seigneur de Laminne.<br />

Warfusée, Oultremont Warnant, dossier 38. D'après le testament<br />

Faniket en 1356, des biens sis à Vinalmont furent cédés à Marie<br />

de Warnant, fille de Butor de Warnant, frère du Testateur et ce<br />

peut avoir été l'origine lointaine de cette ferme possédée par<br />

Marguerite ou Jean de Huy, et surtout l'origine des droits que<br />

Marguerite possédait sur le châte<strong>au</strong> de Warnant.


ANNEXE II<br />

Collar Baldin de Hosden Jean Savary d'Oumal<br />

Eustache de Hosden 1467 X Marie de Corswarem de Nandrin Marie de Hosden x Gonthier d'Oumal 1423, 144S<br />

Gonthier d'Oumal x Marguerite de Marneffe Guill<strong>au</strong>me d'Oumal x Ide de Waillet<br />

(qui épouse en secondes noces Gilles Polarde)<br />

Antoine d'Oumal x Marguerite de Vinalmont; elle épousa en secondes noces,<br />

testa en 1505 Jean de Brabant, maire de Limont<br />

Catherine d'Oumal X Jean de Brabant de Limont (le jeune) Jean d'Oumal et Guill<strong>au</strong>me d'Oumal (épousa<br />

Jeanne, fille de Jean de Brabant et d'Agnès le Clockier)<br />

Marguerite de Brabant épousa en 1536, W<strong>au</strong>thier de More<strong>au</strong><br />

dit de Ger<strong>be</strong>haye<br />

NOTES<br />

(') Il y eut deux Jean de Brabant, le père et le fils. Le père épousa en premières noces, Jeanne de Limont et en<br />

secondes, Marguerite de Vinalmont, veuve d'Antoine d'Oumal. Marguerite de Vinalmont, fille d'Ameil; 21-7-1524,<br />

Veuve de Jean de Brabant de Limont (cart. de St-Lam<strong>be</strong>rt, t. 6).<br />

Jean d'Oumal eut un fils Guill<strong>au</strong>me quiix N. Royer de Neuville-sous-Huy.<br />

Un Guill<strong>au</strong>me d'Oumal épousa Ide ou Hawi, fille de Hosden dit de Latinne 1540.<br />

Guill<strong>au</strong>me d'Oumal, époux d'Ide de Waillet avait deux sœurs : l'une avait épousé Jean Vanesse et l'<strong>au</strong>tre, Jean<br />

de Lintre dit de Baillonville.<br />

Sur Marguerite de Vinalmont, veuve d'Antoine d'Oumal, cf. Brabantica, II, première partie, 1957, p. 139.


— 170 —<br />

ANNEXE V<br />

Rentes acquises sur le Vieux Chtâe<strong>au</strong> de Warnant <strong>au</strong><br />

seizième siècle (*)<br />

NO<br />

D'ORDRE<br />

ANNÉE BÉNÉFICIAIRE QUANTITÉ DÉBITEUR<br />

I) 1544 Marguerite 28 muids Guill<strong>au</strong>me<br />

de Vinaloinont de Sart<br />

II) 1552 W<strong>au</strong>thier<br />

de Warnant<br />

10 muids Guill<strong>au</strong>me de<br />

Sart, Martin<br />

Deminne Ottelet<br />

III) 1554 W<strong>au</strong>thier<br />

de Foncour<br />

5 muids Guill<strong>au</strong>me<br />

de Warnant de Sart<br />

IV) 1568 Isa<strong>be</strong><strong>au</strong><br />

de Warnant<br />

7 muids Jean de Huy le<br />

jeime ( a )<br />

V) 1569 Michel<br />

d'Oultremont<br />

7 muids Jean de Lintre<br />

dit de Baillonville<br />

VI) 1570 Jean Hustin<br />

d'Oultremont<br />

7 muids<br />

VII) 1586 Michel 5 muids Li<strong>be</strong>rt de Waillet<br />

d'Oultremont et Guil. de Sart<br />

(') Oultremont-Famille, doss. 9.<br />

( 2 ) Il avait épousé Marguerite de Sart.


ANNEXE II<br />

Deux branches de la généalogie d'Ottard de Warnant dit de Ladrier<br />

Arnould X Catherine Mailhet, veuve d Adolphe de Warnant<br />

Hubin de Warnant x Marie de Libois<br />

Hu<strong>be</strong>rt de Ladrier x N.<br />

Arnould de Warnant ix Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Marte<strong>au</strong> de Neuville<br />

Henry de Warnant X Aylid de Corswarem<br />

Henry de Warnant X Marie de Senzeilles<br />

Wathieu de Warnant X Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Ramlot<br />

Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant X Michel d'Oultremont<br />

Ottar d'Otrimont (Oultremont) dit de Marsinne X<br />

Marie de Warfusée dit de Waroux<br />

Jean Hustin d'Oultremont x Marie Bonvarlet<br />

Jean Hustin d'Oultremont X Agnès de Moege<br />

Joan Hustin d'Oultremont X Josette de Laminne<br />

Jean Hustin d'Oultremonti X Anne de Viron<br />

Jean Hustin d'Oultremont X Anne de Baillet.<br />

Son frère Michel d'Oultremont X Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant<br />

Du mariage Jean Hustin d'Oultremont<br />

X Anne de Baillet<br />

Jean Hustin d'Oultremont Emile d'Oultremont<br />

Note. C'est par sa mère, Anne de Viron, que Michel d'Oultremont est mentionné comme seigneur de Boffu en<br />

partie, cf. M<strong>au</strong>rice YANS et Nicolas ROUCHE, Des cadets d'Oultremont devant la crise européenne du XVII e siècle, dans<br />

l'Annuaire d'Histoire Liégeoise, t. 9, 1966, p. 10 et note 3. Michel est mentionné en 1560.


N°<br />

D'ORDRE<br />

- 172 -<br />

ANNEXE VII<br />

Schéma des <strong>au</strong>tres pièces atteignant 70 bonniers<br />

Première saison (vers Fumai)<br />

SUPERFICIE SITUATION<br />

10) 3 bonniers Chaisnea<br />

2o) 3 bonniers Maladrie<br />

30) 2 bonniers En Rylisse<br />

40) 1/2 bonnier Entre deux Tièges<br />

5o) 2 bonniers Campagne delle Pralle<br />

60) 30 verges Même campagne<br />

7») 14 verges gr. Vers Montjoie<br />

80) 1/2 bonnier Milieu de la camp, delle Prale<br />

9°) 24 v. g. Doseur Montjoie (voie de<br />

Liège)<br />

10°) 3 bonniers Vers la Prale (Longs Bonniers)<br />

110) 30 v. g. En clialoux<br />

12o) 8 y. g. En chaloux<br />

13o) 1 journal Près de Chaloux<br />

N°<br />

D'ORDRE<br />

TOTAL DE LA SAISON : 24 BONNIERS<br />

UNE VERGE GRANDE<br />

Seconde saison<br />

SUPERFICIE SITUATION<br />

140) trois bonniers A Goliba (gros Liba)<br />

Goliba était derrière Oultremont<br />

comme <strong>au</strong>ssi Montroulle<br />

150) 50 verges grandes Près du chemin allant d'Oultremont<br />

vers Fumai<br />

16o) 18 verges En la campagne joindant à la<br />

ville de Warnant<br />

17») 12 verges Item là même assez près<br />

18") Un demi bonnier En la campagne<br />

190) 3 verges Au dessus de la dite campagne<br />

20°) 30 verges Item près de gros Liba<br />

210) 5 bonniers Au dessus des bois de<br />

220) 18 verges<br />

Falihoux<br />

Dessous Montjoie<br />

23°) 3 verges Item assez près<br />

24o) Deux bonniers Item en la campagne de<br />

Saint Jean<br />

25o) Deux bonniers Aile grosse pire<br />

260) Un bonnier Auprès du preit du Seigneur


173<br />

N°<br />

D'ORDRE SUPERFICIE SITUATION<br />

27°)<br />

28»)<br />

29°)<br />

30»)<br />

Douze verges<br />

50 verges<br />

Trois verges<br />

Troisième saison<br />

Moege<br />

Item un journal joindant vers<br />

V<strong>au</strong>lx <strong>au</strong> dit Seigneur Moege<br />

Item, à la voie de Tultea<br />

Item, vers la chapelle<br />

Saint Jean<br />

Item, vers le preit Moege<br />

D'ORDKE SUPERFICIE SITUATION<br />

31»)<br />

32»)<br />

33»)<br />

34»)<br />

35»)<br />

36»)<br />

37»)<br />

38»)<br />

39»)<br />

40»)<br />

41»)<br />

42»)<br />

43»)<br />

44»)<br />

45»)<br />

46»)<br />

Quatre bonniers en une<br />

pièçe<br />

Trois bonniers<br />

Deux bonniers<br />

Douze verges grandes<br />

Huit verges grandes<br />

Sept verges grandes<br />

Dix huit verges grandes<br />

Vingt quatre verges<br />

grandes<br />

Un demi bonnier<br />

Quatre verges grandes<br />

Huit verges grandes<br />

Dix huit verges grandes<br />

Huit verges grandes<br />

Douze verges grandes<br />

Huit verges grandes<br />

A la voie de Liège, joindant<br />

vers Villers Madame de<br />

Haversin et vers Liège à la<br />

dite Dame<br />

Item a cortil del Rualle<br />

Item joindant à cortil del<br />

Trompette<br />

Item un journal assez près<br />

joindant vers Meuse à<br />

Madame de Haversain et<br />

d'<strong>au</strong>tre <strong>au</strong>x terres de Montjoie<br />

Item, deseur les bois de Montjoie<br />

En la campagne du dit Montjoie<br />

En la campagne de Montjoie<br />

Item près la Tom<strong>be</strong><br />

Vers la Tom<strong>be</strong><br />

En lieu-dit : <strong>au</strong> bas Rylisse<br />

En la campagne des Tom<strong>be</strong>s<br />

joindant aile voie de Huy<br />

Item joindant vers Huy à la<br />

Bruyère<br />

joindant à la voie qui vat <strong>au</strong>x<br />

Tom<strong>be</strong>s<br />

joindantes vers Meuse à la<br />

Bruière<br />

Item, joindant aile Tom<strong>be</strong><br />

Item, joindant vers Huy à<br />

Fastré del Rualle, et d'<strong>au</strong>tre<br />

côté à ceux d'Oultremont


174<br />

N°<br />

D'ORDRE SUPERFICIE SITUATION<br />

47°) Un bonnier Item en la campagne vers<br />

Falihoux, joindant à cinq<br />

bonniers de Floreffe, et d'<strong>au</strong>- d'<strong>au</strong>tre<br />

eosté à ceux d'Oultremont<br />

48») Trente verges grandes Item situées <strong>au</strong>x Triexhe<br />

49°)<br />

Guill<strong>au</strong>me (Trihouiam)<br />

Vingt huit verges grandes Item, <strong>au</strong> lieu-dit à Longuehaive<br />

50°) Deux ou trois verges Item, que tient à présent<br />

grandes<br />

Gaspar Guérin extantes le<br />

long des terres Hu<strong>be</strong>rt le<br />

Mariscal joindant daval à<br />

ceux d'Oultremont et <strong>au</strong>dit<br />

Gaspar et d'<strong>au</strong>tre côté <strong>au</strong>x<br />

terres dudit cherwage de<br />

Cliaste<strong>au</strong><br />

ANNEXE VIII<br />

Rendage de quelques terres du Vieux Châte<strong>au</strong> en 1701<br />

à Jean Toussain le Masson (')<br />

I) Aux Jouxhiers<br />

6 v. g. entre deux tièges (tiège qui va de Villers à Huy).<br />

8 v. g. <strong>au</strong> milieu de la campagne delle Prale.<br />

4 v. g. En Chalou, campagne de Fixe.<br />

12 v. g. en Rylisse. (La part de Li<strong>be</strong>rt Thys portant 14 v. g. et<br />

six petites.)<br />

Aile Havée Genon dite Koulture, 18 v. g.<br />

Une pièce que tenait Pierre Stas, provenant des biens saisis de<br />

Hu<strong>be</strong>rt Darmont; environ 18 v. g.<br />

Les trois terres réunies formaient 4 bonniers 16 petites verges<br />

et demie.<br />

II) Saison des grains<br />

1 bonnier, 19 v. g., 12 petites proche de la Maison d'Oultremont.<br />

1 bonnier, 2 v. g., 13 petites <strong>au</strong>x Havées.<br />

16 v. g., 6 petites, campagne de Saint Jean, joignant le pré Nagova.<br />

(!) Warfusée. Oultremont-Famille, reg. 28, p. 168.


175<br />

La moitié de 7 verges d'une terre de Li<strong>be</strong>rt Thys, joignant Jean<br />

Toussaint et le baron de Berlaymont.<br />

Ensemble, 4 bonniers, 2 v. g., 1 petite provenant du Vieux<br />

Châte<strong>au</strong>.<br />

III) Aux Marsaiges<br />

2 bonniers dans la campagne de Vinalmont abandonnée par Hemricourt.<br />

11 v. g., 5 petites, <strong>au</strong> Ploppe Martia.<br />

12 v. g. et 10 v. g. <strong>au</strong> Tiège do Liège.<br />


Michel d'Oultremont X Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant<br />

Jean Hustin ( 2 )<br />

Josette<br />

Anne<br />

ANNEXE TX<br />

Schéma généalogique<br />

Jean Hustin, son frère x Anne de Baillet<br />

Emile, seigneur de Laminne<br />

X Aldegonde de Brialmont (')<br />

Emile, chanoine, baron de Han<br />

(t en 1663)<br />

Jean-Baptiste, baron de Han<br />

1664 i x Marie Jacqueline de<br />

Berlaymont, testa en 1680<br />

François, Sg r de Han sur Lesse<br />

X Constance de Brialmont<br />

Prosper d'Oultremont<br />

t le 30 avril 1648<br />

(') Emile d'Oultremont avait contracté mariage le 12 février 1596, avec Aldegonde de Brialmont. Cf. ROLAND,<br />

La Seigneurie de Han sur Lesse dans A. S. A. N., t. 36, 1923.<br />

( 2 ) Cf. S. BORMANS, Les Seigneuries allodiales du Pays de Liège, pp. 49 et suiv. (Boffu et Tahier). En 1604, relief<br />

de Madame Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant, veuve de Michel d'Oultremont, avec Jean-Hustin, seigneur de Boffu.


— 177 -<br />

ANNEXE X<br />

Comparaison des deux Fermes :<br />

Le Vieux Châte<strong>au</strong> et la Ferme de la Chapelle<br />

Vieux Châte<strong>au</strong> porte la date<br />

de 1766.<br />

l'ian POPP, section A<br />

n° 85a, 86ra et 88a.<br />

Cour, jardin, etc., 3 bonniers<br />

Pré à Falihoux, 50 v.g.<br />

Pré à Méhaigne, 18 v. g.<br />

Bois à Falihoux, 3 bonniers.<br />

Haies et Raspailles, 13 v. g.<br />

Terres arables, 70 bonniers.<br />

Situation<br />

Superficie<br />

La Ferme de la Chapelle porte<br />

la date de 1661.<br />

Plan POPP, section B, n° 396;<br />

Chapelle, n° 3976.<br />

Assieze de la cense, 3 v. g.,<br />

8 petites; Jardin, etc., 2 bon-<br />

niers, 14 v. g. et 2 petites.<br />

Somme des jardins et prés,<br />

8 bonniers, 17 v. g., 14 petites.<br />

Somme globale, 84 bonniers,<br />

18 v. g. et 14 petites.<br />

Locataires ou Fermiers à la ferme du Vieux Châte<strong>au</strong> :<br />

I) Gilles de Hermalle et Fastré de la Ruelle (1611).<br />

II) Théobald de Hemricourt et Gilles et Li<strong>be</strong>rt Thys.<br />

UI) Louis Matagne et Bernard Joseph Davignon (1710 et 1716).<br />

IV) Bernard Joseph Davignon.<br />

V) Henry Joseph Rig<strong>au</strong>x.<br />

VI) Henry Rig<strong>au</strong>x.<br />

VII) Guill<strong>au</strong>me Rig<strong>au</strong>x.<br />

VIII) Jean Baptiste Boxus (1847).<br />

IX) Georges Boxus.<br />

X) Louis Wéry époux de Florence Anci<strong>au</strong>x.<br />

XI) M<strong>au</strong>rice Léonard époux de Marie Wéry.<br />

XII) Joseph Van Vinckenroy (1968).<br />

Locataires ou Fermiers à la ferme de la Chapelle :<br />

I) Henri Grimont (1626).<br />

II) Henri Royer (1670).<br />

III) Léonard Pagnoul (1672).<br />

IV) Léonard Morehaye (1674).<br />

V) Jacques Seron (1687).<br />

VI) Joseph W<strong>au</strong>thier (1792-1821).<br />

VII) Jean Thys (1729).<br />

VIII) Mathieu Joseph Anci<strong>au</strong>x et Martin Anci<strong>au</strong>x (1851).<br />

IX) Alphonse Wéry-Trokay (1870).<br />

X) Stasse (1968).


ANNEXE II<br />

Transactions relatives <strong>au</strong> biens du Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant-Dreye du XV e <strong>au</strong> XVIII e siècle<br />

N°<br />

d'ordre Année Rendeur<br />

Preneur ou<br />

Cessionnaire Biens<br />

1 1406 Cour jurée Marie de H<strong>au</strong>ltepenne 14 bonniers plus 2 verges<br />

grandes et les bâtiments du<br />

Vieux Châte<strong>au</strong><br />

2 1543 Marguerite<br />

de Vinalmont<br />

3 1604 Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de Warnant<br />

et Jean Hustin<br />

d'Oultremont son fils<br />

4 1611 Emile d'Oultremont<br />

de Laminne<br />

5 1701 Jean Baptiste<br />

d'Oultremont<br />

6 1710 Jean Baptiste<br />

d'Oultremont<br />

7 1716 Jean Baptiste<br />

d'Oultremont<br />

Jean de Huy<br />

de Vinalmont<br />

Emile d'Oultremont,<br />

Seigneur de Laminne<br />

Fastré de la Ruelle et<br />

Gilles de Hermalle<br />

Théobald de Hemricourt<br />

et Gilles Thys<br />

Jean Toussa in<br />

le Masson<br />

de Warnant<br />

Plus de 7 bonniers provenant<br />

du Vieux Châte<strong>au</strong><br />

Le Vieux Châte<strong>au</strong>, la ferme<br />

et 70 bonniers de terre<br />

Le Vieux Châte<strong>au</strong>, 3 bonniers;<br />

pré à Méhaigne, 18 v.<br />

g., 67 bonniers de terres, plus<br />

quelques pièces provenant<br />

d'Oultremont, 71 b., 2 v. g.<br />

Le Vieux Châte<strong>au</strong>, plus de<br />

12 bonniers, 15 v.g., 6 petites<br />

1/2 provenant de Moysse<br />

Gramme<br />

Louis Matagne Le Vieux Châte<strong>au</strong>, 3 b., 6 v.<br />

g., 63 b. 19 v. g. (terres),<br />

3 petites 1/2 + 5 v. g.,<br />

15 petites (gage Thys)<br />

Bernard Joseph<br />

Davignon pour<br />

Henri Joseph Rig<strong>au</strong>x<br />

Nature<br />

du contrat<br />

Cession 16 muids<br />

Héritage consécutif<br />

à une saisie<br />

Bail 3, 6, 9 suite<br />

à un rendage<br />

proclamatoire<br />

Rente<br />

ou Fermage Charges<br />

138 muids<br />

avec les<br />

charges<br />

Emphytéose 40 muids<br />

Bail Fermage<br />

par moitié<br />

Bail 112 muids<br />

Vieux Châte<strong>au</strong>, 64 b., 4 v. g. Emphytéose 74 muids<br />

5 setiers<br />

1/2 épe<strong>au</strong>tre<br />

118 muids<br />

4 setiers<br />

51 muids<br />

+<br />

10 dozins


179 -<br />

Table alphabétique des noms de personnes<br />

ABRION, Sieur, 148.<br />

ABYSSINS, roi des, 10, 35.<br />

ACHONVILLE, Renechon d', 166.<br />

Adoration des Mages, œuvre, 11.<br />

AFRIQUE, 8.<br />

AGOVAL, pré, à Warnant, 162,<br />

165; —, tour, à Warnant,<br />

131.<br />

AHIN. dépendance de Ben-Ahin,<br />

148.<br />

AITRE, B<strong>au</strong>duin de 1". 128-129.<br />

ALARD, 27, 35.<br />

ALBERT I er , roi, 12.<br />

ALLAGON, Marguerite-Victoire<br />

d', 43, 47, 84.<br />

ALLEMAGNE, 15.<br />

ALLOUS, 136; —, maire, v.<br />

Ottelet de Warnant.<br />

AL MORT, lieu-dit, 165.<br />

Aine. v. Aulne.<br />

ALPAÏDE, tour, à Oupeye, 6.<br />

ALTENA. Conrars d', bailli de<br />

Moha, 136.<br />

AMAY, prov. de Liège, cant. de<br />

Huy, Chapitre de, 165.<br />

AMERCŒUR, lieu-dit, à Liège,<br />

68; —, bailli d', v. Philippe<br />

Hignon.<br />

AMSTERDAM, 123.<br />

et de lieux<br />

A<br />

ANCIAUX, Florence, 177; —-,<br />

Martin, fermier, 159, 177; —,<br />

Mathieu, 159; -—, Mathieu-<br />

Joseph, fermier, 159, 177.<br />

ANCONE, ville d'Italie, 84.<br />

ANS, Raes d", bourgmestre de<br />

Liège, 19.<br />

ANKEMBOURG, hôtel et musée<br />

d', à Liège, 3, 4, 14, 15, 16, 28.<br />

ANVERS, 9; —, hôtel, v. Plantin.<br />

ARCHÉOLOGIE ET ARTS DÉCO-<br />

RATIFS, musées d', à Liège, 4.<br />

ARCHES, pont des, à Liège, 4.<br />

ARCHIVES DE L'ETAT, à Liège,<br />

14. 16. .">6.<br />

ARCHIVES DE L'EVÊCHÉ. à Liège.<br />

16.<br />

ARMES, musée d', à Liège, 15.<br />

ASTURIENNE DES MINES, Société,<br />

117.<br />

ATRIO, B<strong>au</strong>duin de, chevalier<br />

de Warnant, 128, 133; —,<br />

Thierry de, 133.<br />

AUDENAEROE, prov. de Filandre<br />

orientale, cant. d'Audenaerde,<br />

103; —, tapisserie d', 103.<br />

AUGUSTINS, religieux, à Huy,<br />

152.<br />

AULNE, Aine, abbaye d", à<br />

Gozée, 129. 168; - , maison,<br />

à Huy, 60.


Au PETIT HOLLANDAIS, bonneterie<br />

et maison, à Liège, 51.<br />

AUTRICHE, Al<strong>be</strong>rt d', archiduc,<br />

6; —, Georges d', princeévêque<br />

de Liège, 5; —, Jean<br />

d', archiduc, 6.<br />

AVE-ET-AUFFE, prov. de Namur,<br />

cant. de Roehefort, 117.<br />

BAAR, Armand, collection, <strong>au</strong><br />

Musée Curtius, 52; —, salle,<br />

<strong>au</strong> Musée Curtius, 52.<br />

BAILLET, Anne de, 171, 176.<br />

BAILLONVILLE, V. Jean de Lintre.<br />

BALE, ville de Suisse, 6.<br />

BALZAC, Honoré de, 117.<br />

BARÉ de HOUCHENÉE, baron<br />

Jacques de, 49, 55.<br />

BARTHOLOMÉ, Marie-Françoise,<br />

157.<br />

BASMEAL, Johan, 166.<br />

BASSE-SAUVENIÈRE, rue, à Liège,<br />

5.<br />

BASTOGNE, Gilles de, 136;<br />

Marie de. 136.<br />

BATTE, Neuve, alias quai de<br />

Maastricht, à Liège. 16, 24.<br />

BAVIÈRE, Ernest de, prince-évêque<br />

de Liège, 4, 75; — Jean<br />

de, prince-évêque de Liège,<br />

123.<br />

BAUDEWIN, Thiry, de Warnant,<br />

133.<br />

BAUDUIN, dit de la Tour, de<br />

Warnant, chevalier, 128, 129.<br />

BEAUFORT, h<strong>au</strong>te Cour et Justice<br />

de, 135, 136.<br />

BEAUFORT, Jean de, seigneur de<br />

Fallais, 141.<br />

— 180 -<br />

AVENNES, Gertrude d', 128. 133-<br />

AVEUGLES, rue des, à Liège, 7,<br />

21.<br />

AWANS, famille d', 135; —,<br />

Jean d', 21.<br />

BÉGUIN, Jean, 12.<br />

BEHA(L), lieu-dit, à Vinalmont,.<br />

165. 168.<br />

BERLAYMONT, baron de, 162,<br />

175; —, Marie-Jacqueline de,<br />

comtesse d'Oultremont, 155,<br />

176.<br />

BERLIER, André, chanoine, 20-<br />

BERLO de FONTINOY, baron de,<br />

162.<br />

BERRY, province de France, 7.<br />

BEX, Elisa<strong>be</strong>th de, 60; —,<br />

Françoise, 42.<br />

BEYS, Henri, notaire, 19.<br />

BILZEN, Chapitre de , 151; —,<br />

ehanoinesse, v. Marie-Joseph-<br />

Claire d'Oultremont.<br />

BLAEU, plan de, 16, 73.<br />

BLANC CHEVAL, brasserie, à<br />

Liège, 55, 75.<br />

BLAVIER, Guill<strong>au</strong>me, 148.<br />

BLEHEN, .Josine de, 162.<br />

BLICQUY, Jean du Roy de. 160r<br />

—, Mme du Roy de, 160.<br />

BOFFU, seigneurie, 147, 171,<br />

176; —, seigneurs, v. Jean-<br />

Hustin d'Oultremont, Michel<br />

d'Oultremont.<br />

BOILEAU, Jean-Baptiste de, seigneur<br />

de Pouhon et Tilleur,<br />

42.


— 181 -<br />

Bois, seigneurie, 149, 150; —,<br />

seigneur, v. Gérard de Viron.<br />

BOIS-LE-DUC, Pays-Bas, prov.<br />

Brabant septentrionnal, 5.<br />

BORLAND, B<strong>au</strong>duin de, chevalier,<br />

128.<br />

BOMZÉE, seigneurie, 50; —,<br />

seigneur, v. René de Potesta.<br />

BONHOME, Léopold de, baron,<br />

23.<br />

BONHOME (I'HAVERSIN, Nicolas,<br />

baron de, 51.<br />

BONVARLET, Marie, 171.<br />

BORLEZ, prov. de Liège, cant.<br />

de Jehay-Bodegnée, seigneurie<br />

de, 42, 44, 48 ; —, seigneur,<br />

v. Henri Curtius; —, baron<br />

de, v. François de Corte.<br />

BORSET, dépendance de V<strong>au</strong>xet-Borset,<br />

134.<br />

BOUCHERIE, alias Musée archéologique,<br />

à Namur, 8.<br />

BOUILLENNE, Thomas-Pierre de,<br />

échevin, 44.<br />

BOULANT. B<strong>au</strong>duin de, bailli de<br />

Moha, 128, 129; —, Nicolas<br />

de, 128.<br />

BOURDON, Jean, chapelain de<br />

Saint-Barthélemy, à Liège,<br />

44, 68, 69.<br />

BOURGES, ville de France, 7.<br />

Bovv, Marie-Agnès, 51.<br />

Boxus, Baptiste, 159, 160; —,<br />

Georges, fermier, 159, 177;<br />

—, .Jean-Baptiste, fermier,<br />

159, 177.<br />

BRAAZ, Noël de, marchand, 5;<br />

—, Pétronille de, 5.<br />

BRABANT, province de Belgique,<br />

5, 168; —, hér<strong>au</strong>t d'armes,<br />

v. Pierre-Al<strong>be</strong>rt de L<strong>au</strong>nay.<br />

BRABANT, Antoine de, 168; —,<br />

Jean de, maire de Limont,<br />

169; —, Jeanne de, 169; —,<br />

Marguerite de, 169.<br />

BRABANT SEPTENTIONNAL, province<br />

des Pays-Bas, 5.<br />

BRADINS, Maron, 132; —,<br />

Thierrv ou Théodoric, 132,<br />

133.<br />

BRAHY, famille, 13, 53; —,<br />

Post, Edouard, 51, 54; —,<br />

Post, Madame, 53; . hôtel,<br />

à Liège, 13-15, 90, 109; —,<br />

maison, 53, 68.<br />

BRAIBANT, Jean de, maire de<br />

Limont, 145.<br />

BRASSINNE, Joseph, 117.<br />

BREUER, Jacques, 122.<br />

BRIALMONT, Aldegonde de, 176;<br />

—, Constance de, 176; —,<br />

Jean de, chevalier, 134.<br />

BRION, Abrion, Anne de, 167.<br />

BROUX, Sur les, lieu-dit, 166.<br />

BRUXELLES, 4, 6; —-, musées,<br />

v. Musées Roy<strong>au</strong>x d'Art, et<br />

d'Histoire.<br />

BRUYÈRE, 173.<br />

BUCQUOI, comte de, 6.<br />

BUETENACKEN, Jean, administrateur<br />

du Mont-de-Piété, 26-<br />

28.<br />

BUTOR, famille de, 134, 135.<br />

BYE, famille de, 5, 79; —,<br />

Catherine de, 5; —, Thierry<br />

de, 5.<br />

BYLDUIN, 60.


CAPUCINS, église des, À Liège. 6.<br />

CARO, J. F., 16.<br />

CASSEMATERIE, usine, à V<strong>au</strong>xsous-Chèvremont,<br />

82. 83.<br />

Castel. v. Castro.<br />

Castel, v. Warnant, maison de,<br />

à Moha, 136.<br />

CASTRO, Castel, Catherine de.<br />

136; —, Ottar de, de Warnant,<br />

130, 134, 136. 138;<br />

—, patronyme, 130.<br />

CASTRUM, patronyme, 129.<br />

CEUTA, 8.<br />

CHAISNE, Henri de, 75.<br />

CHAISNEA, lieu-dit, 172.<br />

CHALOUX, en, lieu-dit, 172, 174.<br />

CHAPEAU VILLE, seigneurie, 45;<br />

—, seigneur, v. Charles de<br />

Zua lart.<br />

CHAPELLE, ferme de la, 160, 162,<br />

177.<br />

CHARLEMAGNE, denier de, 122.<br />

CHARLES-NICOLAS D'OULTRE-<br />

MONT, prince-évêque de Liège,<br />

159.<br />

CHARLIER, Jacques-Dieudonné,<br />

49.<br />

CHARLIER, salle, <strong>au</strong> Musée Curtius,<br />

28, 29.<br />

CHASTIAL, Henry dou, 130; —-,<br />

Otars dou, 137.<br />

CHASTILLON, dessous, lieu-dit,<br />

168.<br />

CHATEAU, famille du, 161; —,<br />

Adolphe du, 130; —, patronyme,<br />

129.<br />

CHATEAU, cherwage du, 174.<br />

c<br />

CHESNE, Jean de, 168.<br />

CHESNEAL, dessus le, lieu-dit,<br />

165.<br />

CHESTEA, B<strong>au</strong>duin de, 129.<br />

CHESTIAL, famille, 129; —,<br />

B<strong>au</strong>duin dou, de Warnant,<br />

écruyer, 129, 134; —, Catherine<br />

de, 137; —, Ottard de,<br />

de Warnant, 136, 137; -,<br />

patronyme, 129.<br />

CHESTIAL, terre et lieu-dit, à<br />

Warnant, 129. 133, 137. 138.<br />

CHESTRET de HANEFFE, Jules<br />

de, 122.<br />

CITÉ, de Liège. 18-21 : —, Conseil<br />

de. à Liège, 18, 19.<br />

CLOCKIER, Agnès le, 169.<br />

CLOSE, Mathias-Joseph, chanoine<br />

de Fosse, 68.<br />

CLOSSET, Mathieu-Joseph, fabricant<br />

de clous, 50.<br />

CLOSSET, bourgmestre, 68.<br />

CŒUR, Jacques, 7.<br />

COLARD, dit Tiran, de Ciplet,<br />

143.<br />

CONSEIL AULIQUE, 48.<br />

CONSEIL ORDINAIRE. 46.<br />

COPIS, Marie-Thérèse-Apolline-<br />

Constance, baronne de, 160.<br />

CORSWAREM, Aylid, 171.<br />

CORSWAREM de NANDRIN, Marie<br />

de, 169.<br />

CORSWAREMME, Arnold ou Art<br />

de, 19; —, Aylid de, 143, 167.<br />

CORTE, Curtius, Biaise-Henri<br />

de, baron de Waleffe-Saint-<br />

Pierre, 7; —, Jean de, v.<br />

Jean Curtius; —, Marguerite<br />

de, 48, 68; —, Marguerite-<br />

Philippe de, 48; — Wathieu.<br />

de v. Wathieu Curtius.


COUTHUIN, prov. de Liège, cant.<br />

de Héron, 130, 135; —,<br />

dépendance, v. Marsinne.<br />

COUVIN, prov. de Namur. cant.<br />

de Couvin, 135; —, bailli, v.<br />

Amel de Warnant.<br />

CRAMILLION, Guill<strong>au</strong>me, 68.<br />

CRESUS, 5, 10.<br />

Curcoles, v. Jean de Warnant.<br />

CURTIUS, hôtel, à Liège, 4, 24,<br />

42, 47. 51-55, 61, 68, 73, 74.<br />

108, 112; —, maison, à Liège,<br />

4. 6-9. 11, 14, 87; . moulins<br />

de, à Liège, 6; —, musée, à<br />

Liège, 3, 4, 12, 13, 41, 52, 68,<br />

79, 86. 89-91, 93, 94. 98.<br />

99, 103-106, 109, 122; —,<br />

musée, à Liège, salles v.<br />

Baar, Charlier, Evangéliaire,<br />

Garde, Henrijean-Hennet,<br />

Marqueteries, Moxhon, Otreppe<br />

de Bouvette, Renaissance,<br />

Romaine, Tom<strong>be</strong>s; —, palais,<br />

à Liège, 3, 7, 11, 12, 15-17.<br />

20, 21. 25, 53. 63. 67, 81.<br />

DAMER Y, peintre, 45; - , œuvres,<br />

v. Prométhée, Thémis,<br />

V Abondance et une <strong>au</strong>tre<br />

déesse.<br />

DAMES BLANCHES, abbaye des,<br />

à Huy, 152.<br />

DAMPIERRE. Guy de, comte de<br />

Namur, 132.<br />

DANDOY, Al<strong>be</strong>rt, <strong>au</strong>teur, 14, 30,<br />

32, 36, 72.<br />

DANS, demoiselle, 69.<br />

DARIS, Joseph, <strong>au</strong>teur, 15.<br />

DARMONT, Hu<strong>be</strong>rt, 151, 174.<br />

175.<br />

DASBURG, comte de, 126.<br />

DASSONVILLE, Gérard, 166; —,<br />

Renechon, 166.<br />

- 183 -<br />

D<br />

CURTIUS, Corte, famille, 5, 10,<br />

11, 22-24, 30, 37, 53, 54. 79.<br />

84; —, Anne-Marie, 42; —,<br />

Biaise-Henri, 43-46. 68;<br />

Henri, grand et général bailli<br />

de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, bourgmestre<br />

de Liège, 19, 42; —,<br />

Henri, chanoine de Saint-<br />

Servais à Maastricht, 5; —,<br />

Henri, 42-44, 46, 68, 69; -,<br />

Jacques, 5, 7, 23, 42; —.<br />

Jean, 3-9, 11. 14, 16, 17.<br />

19-23, 29. 30, 32, 33, 36. 38,<br />

48, 54, 56. 72. 78, 80-83. 85.<br />

92, 96, 105, 106, 109, 111; —,<br />

Jérôme, 5; —, Lothaire, 43;<br />

-, Marguerite, 42, 45; —-,<br />

Marguerite-Philippine, 43, 44:<br />

—, Marie, 42 ; —, Pierre,<br />

chanoine de Saint-Servais à<br />

Maastricht, 5; —, Pierre,<br />

échevin de Liège, 14, 22; -,<br />

Pierre, fils, 6; —, Pierre, 20,<br />

21. 23. 24, 42. 43, 55, 56, 60;<br />

—, Pierre-François, 60; —,<br />

Wathieu de, 5.<br />

DAVIGNON, Bernard, 152; —,<br />

Bernard-Joseph, fermier, 152,<br />

156. 158. 177, 178; —,<br />

veuve, 155.<br />

DECORTE, François, baron de<br />

Borlez, 45.<br />

DEFAVEAUX, Emmanuel. 50.<br />

DELTOUR, brasseur, 55.<br />

DEMINNE, Martin, 170.<br />

DENCKERS, B., 25.<br />

DE PUYDT, Marcel, <strong>au</strong>teur, 40,<br />

89.<br />

DERRIKS-FRAIKIN, Mme, 52.<br />

Descente de Croix, œuvre, 75.<br />

DESNEUX, 156.<br />

DESSART, Gilles, 55.


DEWEZ, Léon, 122.<br />

DE WILDE, maison, à Lière, 90.<br />

DIGNEFFE, 16.<br />

— 184 -<br />

DOERNE, Helwy de, 5, 80; —,<br />

Henri de, chanoine et officiai<br />

de Liège, 5, 19, 80.<br />

Dotrimont, v. Oultremont.<br />

Doutremont, v. Oultremont.<br />

EINDHOVEN, Pays-Bas, Brabant<br />

septentrionnal, 5.<br />

RLIAS et C le , Société, 51.<br />

ELISABETH, reine, 12.<br />

ELLEMELLE, prov. de Liège,<br />

cant. de Nandrin, 144; —,<br />

dépendance, v. Houehenée.<br />

EMPEREUR, 48.<br />

EMPIRE, 7; —, feldmaréchallieutenant<br />

de 1', v. Biaise-<br />

Henri de Corte.<br />

FALIHOUX, bois de, à Warnant,<br />

172; —, lieu-dit, 147, 148,<br />

150, 174, 177.<br />

FALLAIS, prov. de Liège, cant.<br />

de Hannut, 141; —, seign.<br />

de, 141 ; —, seigneur, v. Jean<br />

de Be<strong>au</strong>fort.<br />

FAMELETTE, 130.<br />

FANCHON, Hubin de, 166.<br />

FANIKET, Jean, chevalier, 136-<br />

138, 146.<br />

FASSELOT, Jean, 167.<br />

E<br />

F<br />

Douze Empereurs, œuvre, 75.<br />

Douze Sybilles, œuvre, 58.<br />

DRESSE, P<strong>au</strong>l, 117.<br />

DUMOULIN, Marie, 46; —,<br />

Yvonne, 122.<br />

DURMEAL, pré, lieu-dit, 165.<br />

DiissELDORF, ville d'Allemagne,<br />

15.<br />

ERNEST de BAVIÈRE, princeévêque<br />

de Liège, 4, 75.<br />

ESPAGNE, 5, 6, 11, 22, 60, 96;<br />

—, roi d', 5, 6, 22.<br />

ESPINETTE, campagne de 1', à<br />

Fumai, 131.<br />

ETATS, de Liège, 24.<br />

EUROPE, 6, 7.<br />

KVANGÉLIAIRE, salle, <strong>au</strong> Musée<br />

Curtius, à Liège, 32, 38.<br />

EYNATTEN, Henry d', 167; —,<br />

Josinne d', 167.<br />

FERDINAND II, empereur, 5, 79.<br />

FÉRONSTRÉE, rue, à Liège, 4. 6,<br />

7, 11-16, 18, 20, 23, 28, 30,<br />

4L 51-53, 68, 85, 90, 108, 109,<br />

111-114.<br />

FERRETTI DI CASTEL FERRET-<br />

TO, duchesse, 84.<br />

FEXHE-SLINS, prov. de Liège,<br />

cant. de Fexhe-Slins, 5, 23.<br />

FIZE, campagne de, lieu-dit,<br />

174.


FLAVEAU, famille de, 44, 45, 68:<br />

—, Henri-Al<strong>be</strong>rt-Joseph de,<br />

50; —, Henri-Joseph de, 48,<br />

55; —, Jacques de, seigneur<br />

de La R<strong>au</strong>dière et de La<br />

Girardrie, 44. 48, 68.<br />

FLAVEAU de CORTE, Al<strong>be</strong>rt-<br />

Octave de, 19; —, Henri -<br />

Joseph de, bourgmestre de<br />

Liège, 49.<br />

FLAVEAU d'ERMETON, Henri-<br />

Al<strong>be</strong>rt-Joseph de, 49.<br />

FLAVEAU de FROIDMONT,<br />

Al<strong>be</strong>rt-Juste-Octave de, 48.<br />

FLAVEAU de LA RAUDIÈRE.<br />

Henri-Joseph de, 47; —,<br />

Jacques-Philippe de, baron<br />

de Loverval. 47 ; —, Louise<br />

de, 50.<br />

FLAVEAU de WALEFFE, Henri-<br />

Joseph de, 50.<br />

FLÔNE, prov. de Liège, cant. de<br />

Jehay-Bodegnée, abbaye de,<br />

126.<br />

FLOREFFE. prov. de Namur,<br />

cant. de Fosse, abbaye de,<br />

131-133, 168, 174; —, prieur,<br />

v. Hellin.<br />

FLOREFFE, ferme de, à Warnant,<br />

151-152.<br />

FONCOUR, Ottelet de, 170.<br />

FONCOURT, ferme de, 152, 155;<br />

—, lieu-dit, 130, 136, 152.<br />

FONTENOY, Jean-P<strong>au</strong>l de, 162.<br />

FORCEILLES, dépendance de<br />

Héron, 126.<br />

GAND, 9.<br />

GARDE, salle de, <strong>au</strong> Musée<br />

Curtius, 99. 100.<br />

185<br />

G<br />

FORCEILLES, Renier de, 126.<br />

FORGEUR. Richard, 123.<br />

FORIÈRES, Jean de, 142.<br />

FORVIE, Stockar de, 142.<br />

FOSSALLES, lieu-dit, 175.<br />

FOSSEROULE, 130.<br />

FOSSES, prov. de Namur, cant.<br />

de Fosses, 47, 68, 135; —,<br />

bailli de, v. Amel de Warnant;<br />

—, chanoine de, v.<br />

Mathias-Joseph Close.<br />

FOSTEAU, seigneurie, 43; —,<br />

dame de, v. Marie-Jeanne de<br />

Henry.<br />

FOWES, campagne des, lieu-dit,<br />

175.<br />

FRAIKIN, famille, 51.<br />

FRAITURE, prov. de Liège, cant.<br />

de Nandrin, 135.<br />

FRANCE, 4, 7, 44; -—, résident<br />

de, à Liège, v. Jacques de<br />

Flave<strong>au</strong>; —, roi de, 44.<br />

FRANCOTTE, M., 13.<br />

FRESNE, .Jamin de, 168; —,<br />

Marie de, 154.<br />

FROIDMONT, sieur de, 48.<br />

FUENTES, comte de, 6.<br />

FUMAI, prov. de Liège, cant. de<br />

Huy, 130, 147, 155, 172; —,<br />

campagne à, v. Espinette ; —-,<br />

dépendance à, v. Foncourt.<br />

FURSTENBERG, Adolphe-Egon-<br />

Hu<strong>be</strong>rt-Vincent de, baron.<br />

160; —, Marie-Louise de, 160.<br />

GEER, rivière, 151.<br />

GENON, havée, lieu-dit, 174.<br />

GEORGES d'AuTRiCHE, princeévêque<br />

de Liège, 5.


GERBEHAYE, cherwaige de, à<br />

Warnant, 147; —, ferme de,<br />

à Warnant, 146.<br />

GERBEHAYE, Ro<strong>be</strong>rt de, 146,<br />

168.<br />

GERIMONT, M<strong>au</strong>rice, 122.<br />

Ghoyé, v. Goeit.<br />

GHOYÉ, Goeit, Arnold de, 18;<br />

—, Raes de, bourgmestre de<br />

Liège, 18.<br />

GOBECÉE, derrière, lieu-dit, 166.<br />

GOBEHE, derrière, lieu-dit, 165.<br />

GOBERT, Théodore, 15.<br />

GOBIÉRUE, rue, à Liège, 21.<br />

GODEFROID, comte de Namur,<br />

126.<br />

GoÉ, Goet, Goyé, Arnold de,<br />

chanoine de Saint-Barthélémy,<br />

18.<br />

Goeit, v. Ghoyé.<br />

GOEIT, Ghoyé, Herman de,<br />

chanoine de Saint-Barthélémy<br />

et de Notre-Dame à Huy,<br />

18.<br />

GOESNES, seigneurie, 167; —seigneur,<br />

v. Jean de Ramlot _<br />

GOESWIN, Georges, bourgmestre<br />

de Liège, 19.<br />

Goet, v. Goé.<br />

HAIDON, Gérard de, 147.<br />

HAÏ,ET, V. Jean de Warnant.<br />

HALKIN, L.-E., professeur, 118.<br />

HAMAL, famille de, 134; —,<br />

Catherine de, 141.<br />

HANEFFE, prov. de Liège, cant.<br />

de Jehay-Bodegnée, 139.<br />

- 1 8(i -<br />

H<br />

GOFFELIBAS, tige de. 166.<br />

GOFFIN, Léonard, 74.<br />

GORDINNE, Gérard. 144, 145;<br />

—, Jean de, 145.<br />

Goyé, v. Goé.<br />

GRAMME, Moysse, 151, 175, 178.<br />

GRAND-AAZ, lieu-dit, à Hermée,<br />

5, 23; —, châte<strong>au</strong> de 6; —,<br />

seigneurie de, 42, 44, 48; —,<br />

seigneur de, v. Henri Curtius.<br />

GRANDE PRALLE, campagne, à<br />

Warnant, 129.<br />

GRANDES HAVÉES, lieu-dit, 151,<br />

152.<br />

GRANDJEAN, Sébastien, brasseur,<br />

49.<br />

GRAND TURC, 10, 35.<br />

GRAVIOULE, lieu-dit, à Liège,<br />

6, 33.<br />

GRÉGOIRE, rue Gaston, à Liège,<br />

41.<br />

GRIMBERGHE, Guill<strong>au</strong>me de,<br />

doyen de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, 19.<br />

GRIMONT, Henri, fermier, 177.<br />

GROESBEEK, 156.<br />

GROSSE PIRE, lieu-dit, 172.<br />

GUÉRIN, Anne, 158; —, Gaspar,<br />

174.<br />

HAN-SUR-LESSE, seigneurie,<br />

176; —, seigneurie, v. François<br />

d'Oultremont.<br />

HARDI, Arnard le, 135.<br />

HARLEIT, V. Walter de Warnant.<br />

HARVY, Jean, 74.<br />

HASQUE, L<strong>au</strong>rent de, 149.


HAULTEPENNE, Marie de, 142,<br />

143, 178.<br />

HAUTS FOSSÉS, lieu-dit, à Warnant,<br />

130, 165.<br />

HAUZEUR, Jules, 117.<br />

HAVERSIN, Mme de, 173.<br />

HAYME, famille de, 28; —,<br />

Léonard de, 28.<br />

HEERS, Peter van, marchand,<br />

17-19.<br />

HELLIN, prieur de l'abbaye de<br />

Floreffe, 131.<br />

HEMRICOURT, Jacques de, chroniqueur,<br />

127, 133. 134.<br />

HEMRICOURT, famille, 159; —,<br />

Jean-Guill<strong>au</strong>me de, 154; —,<br />

Nor<strong>be</strong>rt de, 149, 150, 154; —,<br />

Théobald de, fermier, 151,<br />

154, 156, 157, 177, 178.<br />

HENRY IV, roi de France, 4, 6.<br />

HENRIJEAN-HENNET, salle, <strong>au</strong><br />

Musée Curtius, 32, 35, 36, 38.<br />

HENRY, 128.<br />

HENRY, Marie-Jeanne de, dame<br />

de Foste<strong>au</strong>, 43.<br />

HENRY de FLAVEAU, Jacques-<br />

Philippe-Michel de, baron de<br />

Loverval, 50.<br />

HEPCÉE, Viron de, 148.<br />

— 187 -<br />

HERMALLE, Gilles de, fermier,<br />

149, 151. 177, 178.<br />

HERMÉE, prov. de Liège, cant.<br />

de Fexhe-Slins, 5, 23 ; —,<br />

dame de, 47; —-, seigneur de,<br />

v. Henri Curtius; —, seigneurie<br />

de, 42, 44, 48.<br />

HÉRON, prov. de Liège, cant.<br />

de Héron, 126; —, dépendance,<br />

v. Forceilles.<br />

HÉRON, Gérard de, chevalier,<br />

131.<br />

HESBAYE, 135; —, bailli de, v.<br />

Ameil de Warnant.<br />

HEYDEN A HAUZEUR, Juliette<br />

vander, 117.<br />

HOCSEM. Jean de, chroniqueur,<br />

128.<br />

HODY. prov. de Liège, cant. de<br />

Nandrin, 144; —, avoué, v.<br />

Guill<strong>au</strong>me de Sart.<br />

HOLLAR, 16.<br />

HONORÉE, rivage de, à Liège,<br />

16, 18; —, rue, à Liège, 15,<br />

18, 28.<br />

HÔPITAL, Ordre de 1', 140.<br />

HORION, Jean-Hustin de, échevin<br />

de Huy, 141.<br />

HORS-CHATEAU, rue, à Liège,<br />

49.<br />

HORS-CLAWIRS, lieu-dit, 158.<br />

161.<br />

HOSDEN. lieu-dit, 130.<br />

HOSDEN, dit de Latinne, 169;<br />

. Collar Baldin de, 169; —,<br />

Eustache de, 169; —, Hawi<br />

ou Ide de, 169; —, Marie de,<br />

169.<br />

HOSPICES CIVILS, de Liège, 11.<br />

40.<br />

HOUCHENÉE, dépendance d'Ellemelle,<br />

145; —, seigneur, v.<br />

Guill<strong>au</strong>me d'Oumale.<br />

HUCCORGNE, prov. de Liège,<br />

cant. de Héron, 130; —,<br />

dépendances, v. Famelette,<br />

Fosseroule.<br />

HURGES, Philippe de, 6, 7, 10,<br />

14, 21, 22, 25, 28, 32-35, 37.<br />

53, 54, 73.<br />

HUY, prov. de Liège, cant. de<br />

Huy, 18. 60, 133, 134, 138,<br />

141-143, 152, 165, 168, 173,<br />

174; —, abbaye à. v. Dames<br />

Blanches; —, collégiale, v.<br />

Notre-Dame; —, échevins, v.<br />

Jean-Hustin de Horion,<br />

Arnoul de Ladrier, Adolphe<br />

de Warnant, Ameil de Warnant;<br />

—, églises, v. Saint-<br />

Georges-en-Rioul, Saint- Mengold;<br />

—, maison, v. Aulne;<br />

—, religieux, v. Augustins;<br />

—, voie de, 168.<br />

HUY, Jean de, 145, 146, 168,<br />

178; —, Jean de, le jeune,<br />

170; -, Marguerite de, 168.


INDES, 50.<br />

INSTITUT ARCHÉOLOGIQUE LIÉ-<br />

GEOIS, 4, 12. 89.<br />

ITALIE, 10, 84.<br />

JACQUET, Louis, 75.<br />

JALHEAU, chanoine, 142.<br />

JAMAR, Edmond, architecte, 40.<br />

JANS, René, <strong>au</strong>teur, 11, 14.<br />

JANSON, Paid. place, À Liège,<br />

16.<br />

JAPON, 50.<br />

LA BRUYÈRE, moraliste, 118.<br />

LA CHAPELLE, ferme, 159.<br />

LADERRIÈRE, Ottar de, de Warnant,<br />

134, 137, 138, 140.<br />

LADRIER, famille de, de Warnant,<br />

134, 135, 140-142; —,<br />

Arnoul de, de Warnant, éclievin<br />

de Huy, 136, 138, 139-<br />

141; —, Hannekin de, 140;<br />

—, Huart de, 141 ; —, Hu<strong>be</strong>rt<br />

ou Hubin de, de Warnant,<br />

échevin de Wanze, 136, 138,<br />

140, 141; —, Hubin ou<br />

Hubinet de, 139-142, 167; -,<br />

Hugues de, curé de Marneffe,<br />

140; —, Marie de, 140; —,<br />

Ottar de, le vieux, 138.<br />

LA GIRARDRIE, seigneurie, 44;<br />

—, seigneur, v. Jacques de<br />

Flave<strong>au</strong>.<br />

LALOUX, famille, 117; —, Georges,<br />

117; —, Pierre, 116-120,<br />

122, 123.<br />

LAMALLE. Marie de, 165.<br />

- 188 -<br />

I - J - K<br />

L<br />

JARDIN, Gérard de, 165.<br />

JAVERIA, lieu-dit, à Warnant,<br />

150.<br />

JEAN de BAVIÈRE, prince-évêque<br />

de Liège, 123.<br />

JEHANCOURT, sieur de, 148.<br />

JÉSUITES, collège des, à Namur,<br />

8.<br />

JUPPLEU, W<strong>au</strong>thier de, bailli<br />

du comté de Namur, 135.<br />

KONSIN, Matzois, artiste, 10.<br />

LAMINNE, seigneurie, 149, 151.<br />

168, 176; —, seigneurs, v,<br />

Emile d'Oultremont, Jean-<br />

Baptiste d'Oultremont.<br />

LAMINNE, Josette de, 171.<br />

LA NEUVILLE-EN-CONDROZ, famille,<br />

140, 143.<br />

LA RAUDIÈRE, seigneurie, 44;<br />

—-, seigneur, v. Jacques de<br />

Flave<strong>au</strong>.<br />

LARUELLE, Fastré de, 149-151,<br />

178.<br />

La Sépulture de Notre S<strong>au</strong>veur,<br />

œuvre, 75.<br />

LATINNE, prov. de Liège, cant.<br />

de Hannut, 130; —, dépendance,<br />

v. Hosden.<br />

LAUNAY, Pierre-Al<strong>be</strong>rt de,<br />

hér<strong>au</strong>t d'armes, 5.<br />

LAVAUX-SAINTE-ANNE, prov. de<br />

Namur, cant. de Rochefort,<br />

117.<br />

LA VIGNETTE, brassinne, À<br />

Liège, 55.


LE CELLIER, Licellier, Guill<strong>au</strong>me,<br />

Jean, 143.<br />

LEEZ, seigneurie, 137; —, seigneur,<br />

v. Jean de Racourt.<br />

LEGANEZ, ville d'Espagne, 5, 78.<br />

LEJEUNE, Jean, échevin de<br />

Liège, 12.<br />

LEMILLE, Joseph, 51.<br />

LÉONARD, M<strong>au</strong>rice, fermier. 159.<br />

177.<br />

LEPREALLE, Hannekin, 165.<br />

LIBA, Gros, lieu-dit, 172.<br />

LIBERT, famille, 23; —, Agnès.<br />

23; —, François, 74, 75.<br />

LIBERT de FLÉMALLE, Gérard-<br />

Edmond de, chevalier, 23 ;<br />

—, Marie-Agnès de, 23; —,<br />

Marie-Louise de, 23.<br />

LIBOIS. Marie de, 140, 141, 143,<br />

171.<br />

Licellier, v. Le Cellier.<br />

LIEOEKERKE, comtesse de, 160.<br />

LIÈGE, 3-8, 10, 11, 13, 16, 18,<br />

23, 40, 42, 44, 45, 46, 48.<br />

49. 52, 83, 68, 78, 87, 89.<br />

117, 1 18, 120, 121. 131, 168,<br />

175; —, bourgmestres, v.<br />

Raes d'Ans, Henri Curtius,<br />

Henri-Joseph de Flave<strong>au</strong> de<br />

Corte, Raes de Ghoyé, Georges<br />

Goeswin, Trappé; —,<br />

brassines, v. Blanc Cheval,<br />

La Vignette; —, cathédrale,<br />

v. Saint-Lam<strong>be</strong>rt; —, chanoine,<br />

v. Henri de Doerne;<br />

—, collège, v. Saint-Servais;<br />

—, collégiales, v. Saint-Barthélemy,<br />

Saint-P<strong>au</strong>l ; —, commissaire,<br />

v. Jean de Méan ; —,<br />

Conseil Ordinaire, 157; —,<br />

Cour féodale de, 131 ; — échevins<br />

de, 46, 55. 143, 168; —,<br />

échevins de, v. Pierre Curtius,<br />

Arnoul de Warnant ; —, église<br />

de, 5; —, églises, v. Capucins,<br />

Saint-Antoine, Saint-Jac-<br />

— 189 —<br />

ques; —-, hôtels, v. Ansembourg,<br />

Brahy, Curtius, Posson<br />

; —, moulins, v. Curtius ;<br />

—, musées, v. Ansembourg.<br />

Archéologie et Arts décoratifs,<br />

Curtius, Verre, Vie wallonne;<br />

—, officiai, v. Henri de<br />

Doerne; —, officialité, 5; —,<br />

palais, v. Curtius ;—, paroisses,<br />

v. Sainte-Véronique, Saint-<br />

Thomas; —, pays de, 158; —.<br />

places, v. P<strong>au</strong>l Janson, Verte;<br />

—, pont, v. Arches; —, porte,<br />

v. Saint-Léonard; —, princeévêque<br />

de, 6, 149; —, princesévêques<br />

de, v. Charles-Nicolas<br />

d'Oultremont, Ernest de<br />

Bavière, Jean de Bavière; —,<br />

princip<strong>au</strong>té de, 130; —, quai,<br />

v. Maastricht; —, rue, v.<br />

Aveugles, Basse-S<strong>au</strong>venière,<br />

Féronstrée, Gaston Grégoire,<br />

Gobiérue, Hongrée, Hors-<br />

Châte<strong>au</strong>, M<strong>au</strong>vais Chev<strong>au</strong>x.<br />

Mont-de-Piété, Moray, Ponçay,<br />

Porte Saint-Léonard.<br />

Sur-les-Foulons, Syrène, Urbanistes,<br />

Ursulines, Waleffe;<br />

—, ruelle, v. Syrène; —,<br />

thier, v. Vignes; -—, Université<br />

de, 122; —, vicaire-général,<br />

v. Rougrave.<br />

LIERNEUX, Anne de. 6, 14. 42,<br />

56, 58-60; —, Arnold de,<br />

seigneur de Saint-Halin, 42;<br />

—, Herman de, 60.<br />

LIERNEUX de PRESLES, Marie-<br />

Françoise-Charlotte-Béatrice,<br />

baronne de, 160.<br />

LIMBOURG, hollandais, 10.<br />

LIMONT, prov. de Liège, cant.<br />

de Waremme, 145, 169; —,<br />

maire, v. Jean de Brabant.<br />

LIMONT, Jeanne de, 169.<br />

LINSMEAU, 137; —, seigneur, v.<br />

Jean de Racourt .<br />

LINTRE, Jean de, dit de Baillonville,<br />

145, 169, 170.<br />

LOEN, Paquay, 148.


LOMBART, Henri, 75; —, Lam<strong>be</strong>rt,<br />

8, 47; —, L<strong>au</strong>rent, 63,<br />

65, 66.<br />

LONGCHAMPS, Jean de, maire de<br />

Waremme, 144.<br />

LONGPRÉ, moylin de, dépendance<br />

de Couthuin, 135.<br />

LONGS BONNIERS, lieu-dit, 172.<br />

LONGUEHAIVE, lieu-dit, 174.<br />

LOON, van, famille, 5, 79; —,<br />

Catherine van, 5.<br />

Louis XIV, 84.<br />

MAASTRICHT, Pays-Bas, prov.<br />

de Limbourg, 5; —, collégiale,<br />

v. Saint-Servais.<br />

MAASTRICHT, barque de —, à<br />

Liège, 17; —, quai de, à<br />

Liège, 4, 7, 15, 16, 20, 54.<br />

MAILHET, Catherine, 138, 171.<br />

MALADRIE, lieu-dit, 168.<br />

MALADRIE, Languechon delle,<br />

165.<br />

MALHERBE-BEAUFORT, famille,<br />

53.<br />

MALTE, chevaliers de, 139; —,<br />

Commanderie de, à Warnant,<br />

alias maison de Montjoie,<br />

131, 134, 135; —, Ordre de,<br />

134.<br />

MANSART, architecte, 96.<br />

MANSFELT, comte de, 6.<br />

MARCHE, Lam<strong>be</strong>rt de, 142.<br />

MARCELIS, Servais, chanoine de<br />

Saint-Lam<strong>be</strong>rt, 43.<br />

MARCHE-LES-DAMES, prov. de<br />

Namur, cant. de Namur,<br />

abbaye et couvent de, 145,<br />

146, 148.<br />

— 190 —<br />

M<br />

LOUSBERG, Jos., architecte, 12,<br />

40.<br />

LOUVREX. M.-G. de, avocat, 44.<br />

LOVERVAL, prov. de Hain<strong>au</strong>t,<br />

cant. de Châtelet, 47, 48, 50;<br />

—, baron de, v. Jacques-<br />

Philippe de Henry de Flave<strong>au</strong>.<br />

LUXEMBOURG, province <strong>be</strong>lge,<br />

117.<br />

LUXEMBOURG, Ermesinde de,<br />

comtesse de Moha, 126.<br />

MARISCAL, Hu<strong>be</strong>rt le, 174.<br />

MARLIER alias MARLIÈRES, terres<br />

de ou des, lieu-dit, 165,<br />

166.<br />

MARNEFFE, prov. de Liège, cant.<br />

de Hannut, 140; —, curé de,<br />

v. Hugues de Ladrier.<br />

MARNEFFE, Marguerite de, 169.<br />

MAROT, Daniel, dessinateur, 84.<br />

MARQUETERIES, salle des, <strong>au</strong><br />

Musée Curtius, 32, 38.<br />

MARSINNE, lieu-dit, 130, 135-<br />

137, 162, 165, 168; —,<br />

v. Oultremont.<br />

MARTEAU DE LA NEUVILLE,<br />

Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de, 143, 144, 171.<br />

MASSON, Jean Toussaint le,<br />

151, 174, 175, 178.<br />

MATAGNE, Louis, fermier, 151,<br />

153, 155, 158, 177, 178.<br />

MAUVAIS CHEVAUX, rue des, à<br />

Liège, 47.<br />

MÉAN, Jean de, commissaire de<br />

Liège, 19.<br />

MEHAC.NE alias MEHAIGNE, pré<br />

de, lieu-dit à Warnant, 147,<br />

150, 153, 177.


MEHLEN, Joseph et C le , 51.<br />

MÉRIAN, 16.<br />

MEUSE, fleuve, 4, 6, 8, 18, 18,<br />

33, 38, 74, 168, 173; —, quai<br />

de, à Liège, 85.<br />

MIGNON, Jeanne Ludgarde, 68;<br />

—, Philippe, bailli d'Amercomr,<br />

68.<br />

MOEGE, Agnès de, 171; —,<br />

sieur de, 148, 173.<br />

MOHA, prov. de Liège, cant. de<br />

Huy, 135.<br />

— 191 -<br />

MOHA, Muh<strong>au</strong>t, comté de, 126.<br />

127. 130, 135, 137. 138;<br />

bailli du comté de, v. Conrars<br />

d'Altena, B<strong>au</strong>duin de<br />

Boulant, Arnoul de Ladrier,<br />

Ameil de Warnant, Ottekin<br />

de Warnant; —, comtesse<br />

de, v. Ermesinde de Luxembourg.<br />

MOHA, Ottelet de, 135.<br />

MOLI.IN, bois de, à Warnant,<br />

148, 150.<br />

MOLLIN-LEZ-XHOS, seigneurie,<br />

145; —, seigneur, v. Guill<strong>au</strong>me<br />

de Sart.<br />

Mondejoie, v. Montjoie.<br />

MONT-DE-PIÉTÉ, à Liège, 11,<br />

13, 14, 23-29, 31, 33-38, 40-<br />

42, 49, 54, 58, 64, 67-69, 73-<br />

75, 88, 94, 98; —, administrateurs,<br />

v. Jean Buetenacken,<br />

Léonard de Hayme; —,<br />

contrôleur du, v. Simon<br />

Mouillet; —, rue du. à Liège,<br />

6, 7, 15, 17, 36, 52, 93.<br />

NAGOVA, pré, lieu-dit, 174.<br />

XAMUR, prov. de Namur, cant.<br />

de Namur, 8; —, châte<strong>au</strong> de,<br />

135; —, collège, v. Jésuites;<br />

—, comté de, 68, 130, 132,<br />

MONTIGN Y-LE-TILLEUL, prov.<br />

de Hain<strong>au</strong>t, cant. de Marchienne-<strong>au</strong>-Pont,<br />

seigneurie,<br />

50; —, seigneur, v. René de<br />

Potesta.<br />

MONTJOIE, Mondejoie, lieu-dit,<br />

165, 166, 172, 173; —, maison<br />

de, dite la Commanderie,<br />

à Warnant, 130, 139.<br />

MONTJOIE, V. Waha.<br />

MONTJOIE, famille de, 134, 135.<br />

MONTROULLE, lieu-dit. 172.<br />

MONTY, Crémer de, 122.<br />

MORADE, Catherine delle, 135.<br />

MORAYE, rue, à Liège, 121.<br />

MOREAU, Jean, 148; —, W<strong>au</strong>thier<br />

de, dit de Ger<strong>be</strong>haye, 189.<br />

MOREHAYE, Léonard, fermier,<br />

177.<br />

MORTE EAU, W<strong>au</strong>telet de la,<br />

139.<br />

MOSTOMBE, seigneurie, 50; —,<br />

seigneur, v. René de Potesta.<br />

MOUILLET, Simon, contrôleur<br />

du Mont-de-Piété, 24.<br />

MOXHON, salle, <strong>au</strong> Musée Curtius,<br />

10, 32, 38.<br />

Muh<strong>au</strong>t, v. Moha.<br />

MUSAV, lieu-dit, 128.<br />

MUSÉE ARCHÉOLOGIQUE, de<br />

Liège, 11.<br />

MUSÉES ROYAUX d'Art et d'Histoire,<br />

à Bruxelles, 4.<br />

135; —, comté de, bailli, v.<br />

W<strong>au</strong>thier de Juppleu; —,<br />

comtes de, v. Godefroid, Guy<br />

de Dampierre; -—-, musée, v.<br />

Boucherie; —, pays de, 8; —,<br />

province de, 117.


NAPOLÉON, 40.<br />

NARMEA, pré. à Warnant, 131.<br />

NERWECK. campagne de, lieudit,<br />

175.<br />

NEUVILLE, famille, 146; —,<br />

Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de, 167; —, v.<br />

Catherine de Warnant.<br />

NEUVILLE-EN-CONDROZ, prov.<br />

de Liège, cant. de Nandrin,<br />

seigneurie, 143, 144. 145, 167;<br />

—, seigneurs, v. Henry de<br />

Warnant, W<strong>au</strong>thier de Warnant.<br />

OEMS de WVNGARDE, Jean,<br />

chanoine. 47.<br />

ŒUVRE NATIONALE DE L'EN-<br />

FANCE, 120.<br />

OFFICIALITÉ, de Liège, 5; —,<br />

officiai, v. Henri de Doerne.<br />

ONZE MILLE VIERGES, <strong>au</strong>tel, à<br />

Warnant, 152.<br />

ORANGE, prince d', 7, 42.<br />

Otremont, v. Oultremont.<br />

OTRIMONT, lieu-dit, à Warnant,<br />

139.<br />

OTRIMONT, Ottart d', 166.<br />

OTREPPE de BOUVETTE, Salle<br />

d', <strong>au</strong> Musée Curtius, 30, 35.<br />

36. 38.<br />

OULTREMONT, lieu-dit, à Warnant,<br />

130, 141, 147, 151, 152.<br />

173; —, châte<strong>au</strong> d', à Warnant,<br />

130; —, maison d', à<br />

Warnant, 130, 154; —, v.<br />

Warnant.<br />

OULTREMONT, Dotrimont, Doutremont,<br />

Otremont, Otrimont,<br />

famille d', 129, 134. 135, 138,<br />

140-142, 159; —, baron d',<br />

152; —, comte(s) d', 128,<br />

130, 156. 157; —, Anne d',<br />

176; —, Charles-Ignace d',<br />

- 192 -<br />

O<br />

NEUVILLE-SOUS-HUY, 169.<br />

NOËL, Jean, 26, 29. 35.<br />

NOTRE-DAME, collégiale, à Huy,<br />

18, 149; —, chanoine, v.<br />

Herman de Goeit.<br />

Notre-Dame, œuvre, 58.<br />

Notre S<strong>au</strong>veur, œuvre, 59.<br />

129, 141; —, Charles-Nicolas<br />

d', prince-évêque de Liège,<br />

159; — Collar d', de Warnant.<br />

140; —, Eliza<strong>be</strong>th d', 160:<br />

—, Emile d', 149, 154, 171;<br />

—, Emile d', chanoine de<br />

Liège, baron de Han, 154,<br />

176; —, Emile d', seigneur de<br />

Laminne, 148, 176; —, Eugène<br />

d', 160; —, Eugène-<br />

Ëmile-Antoine, 160; —,<br />

François d", seigneur de Hansur-Lesse;<br />

—, Hustin d', 141.<br />

142; —, Jean-Baptiste d'.<br />

149, 150, 152, 153, 158, 159.<br />

178; —, Jean-Baptiste d',<br />

baron de Han, 155, 176; —,<br />

Jean-Baptiste d', baron et<br />

seigneur de Laminne et Warnant,<br />

souverain-bailli de<br />

Moha, 146, 150; —, Jean-<br />

Hustin d', 141, 142, 145, 149.<br />

170, 171, 176. 178; —, Jean-<br />

Hustin d', seigneur de Boffu,<br />

146; —, Josette d', 176; —,<br />

Marie-Joseph-Claire d', chanoinesse<br />

de Bilzen, 151; —,<br />

Michel d', 145, 146, 148. 155,<br />

187, 170, 171; —, Michel d',<br />

seigneur de Boffu et Tahier,<br />

147; —, Ottar d', de Warnant,<br />

dit de Marsinne, 139,<br />

141, 171; —, Prosper d',<br />

176; -—, Théodore-Antoine-<br />

Emile-Joseph d', 160.<br />

OULTREMONT de LAMINNE, Emile<br />

d', 148, 178.


OULTRBMONT de WÉGIMONT,<br />

famille d', 159.<br />

OULTREMONT de WÉGIMONT de<br />

WARFUSÉE, Emile-Charles-<br />

Désiré - Joseph - Antoine d',<br />

160; — Théodore d', 160.<br />

OUMAL, famille d', 145; —,<br />

Antoine d', 169; —, Catherine<br />

d', 169; —, Gonthier d',<br />

PAGNOUL, Léonard, fermier,<br />

177.<br />

PANAYE, Thiry, 165.<br />

PANNEIE, Thierry ou Thiry, 137,<br />

162.<br />

PARME, duc de, 6.<br />

PASIA, lieu-dit, 175.<br />

PAYEN, Ottart, 165.<br />

PAYS-BAS, 4, 9, 22, 40.<br />

PERSAN, 10, 35.<br />

PERSANT. Ro<strong>be</strong>rt, 168.<br />

PETIT-AAZ. lieu-dit et seigneurie,<br />

à Hermée, 5, 23, 42. 44.<br />

48; —, seigneur, v. Henri<br />

Curtius.<br />

PETITE SAVENIER, lieu-dit, 166.<br />

PHILIPPE, Joseph, <strong>au</strong>teur, 37.<br />

PIRENNE, Henri, <strong>au</strong>teur, 117.<br />

PIRET, Jeanne-Françoise, 50.<br />

PIRET DU CHATELET, Jeanne-<br />

Françoise de, 49.<br />

PIRLET, Jules, notaire, 121-123.<br />

PIRON, Jean, 158; —, Jean-<br />

François. 155. 158.<br />

PIROTTE, Gilles, 152; —, veuve,<br />

151.<br />

— 103 —<br />

P<br />

169; —, Guill<strong>au</strong>me d', 169;<br />

—, Guill<strong>au</strong>me d', seigneur de<br />

Houchenée, 145; —, Jean d',<br />

169; —, Jean Savary d". 169.<br />

OUPEYE, prov. de Liège, cant.<br />

de Fexhe-Slins, 5, 23, 81 ; —,<br />

châte<strong>au</strong> d', 5, 81.<br />

OURTHE. département de 1", 11,<br />

40.<br />

PITEIT, lieu-dit, 168.<br />

Plante Fraine, v. Otton de<br />

Warnant.<br />

PLANTIN, hôtel, à Anvers. 9.<br />

PLOPE, campagne de, à Warnant,<br />

131.<br />

PLOPPE MARTUA, lieu-dit, 175.<br />

POLARDE, Gilles, 169.<br />

PONÇAY, rue du, à Liège, 40, 41.<br />

POKTE-SAINT-LÉONARO, rue, à<br />

Liège, 6, 16, 18, 21, 22, 33,<br />

37, 43. 47, 49, 53, 55, 67, 72.<br />

POSSON, hôtel de, à Liège, 14,<br />

16.<br />

POTESTA, famille, 50; —, baron<br />

et baronne de, 7, 14; —-,<br />

Charles de, 50; —, Charlotte-<br />

Ernestine de, 51 ; —, René<br />

de, 50, 51.<br />

POTESTA de WALEFFE. baron<br />

de, 50.<br />

POTIR, Jaquemin le, 168.<br />

POUHON, seigneurie, 42; —,<br />

seigneur, v. Jean-Baptiste de<br />

Boile<strong>au</strong>.<br />

PRALLE, campagne delle, lieudit,<br />

172, 174; —, fond delle,<br />

lieu-dit, 165.


PRÉALLE, chaste<strong>au</strong> de, lieu-dit,<br />

à Warnant, 129.<br />

P UÉ-AUX-CLERCS, lieu-dit, à<br />

Liège, 16. 17.<br />

PRINCE-ÉVÊQUE, de Liège. 42,<br />

48.<br />

RACOURT, Jean de, chevalier,<br />

seigneur de Leez et Linsme<strong>au</strong>,<br />

136, 137.<br />

RADOUX, Eustache, 26.<br />

RAESFELD, localité d'Allemagne,<br />

châte<strong>au</strong> de, 9, 10, 92.<br />

RAMLOT, Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de, 167, 171;<br />

—, Jean de, seigneur de<br />

Goesnes, 167.<br />

REAL CHEMIN, 18, 161.<br />

RECEVEUR, Antoine, 50.<br />

REENAERS, Adrien, 14, 37.<br />

REMEAL, lieu-dit, 185.<br />

RENAISSANCE, salle, <strong>au</strong> Musée<br />

Curtius, 32, 38, 103-106.<br />

RENARD, Lucien, 122.<br />

RENOZ, 16.<br />

REYDAMS, 10.<br />

RHIN, 15.<br />

RIGAUX, cense, 159.<br />

RIGAUX, Guill<strong>au</strong>me, fermier,<br />

159, 177.<br />

RIGAUX, Henry, fermier, 155,<br />

156, 159, 177.<br />

RIGAUX, Henry-Joseph, fermier,<br />

155, 158, 177, 178.<br />

RIGAUX, Joseph, 159.<br />

—- 194 —<br />

R<br />

Prométhée, œuvre de Damery,<br />

45.<br />

PROST, Eugène, professeur, 51,<br />

52; —, Marie-Anne, 51.<br />

PYRÉNÉES, 22.<br />

RIGO, Joseph, 155.<br />

RIWA DE FOND TERREUX, lieudit,<br />

168.<br />

ROCHEFORT, Gilles de, chanoine<br />

de Saint-Lam<strong>be</strong>rt, 139.<br />

ROLLOUX. Nicolas, notaire, 56.<br />

ROMAINE, salle, <strong>au</strong> Musée Curtius,<br />

101, 102.<br />

ROSE, Anne del, 144; —-,<br />

Arnold del, apothicaire, commissaire<br />

de la Cité, 144.<br />

ROSEN, Louise - Lam<strong>be</strong>rtine-<br />

Henriette de, 50.<br />

ROUGRAVE, comte de, vicairegénéral,<br />

47, 61, 62, 65, 66.<br />

ROUVEROY,Jeanne de, 167;—,<br />

Renard de, chevalier. 167.<br />

KOYER, Henri, fermier. 177; —,<br />

N., 169.<br />

RUALLE, lieu-dit, 173.<br />

RUELLE, Fastré del ou de la.<br />

fermier, 173, 177.<br />

RUREMONDE, ville des Pays-<br />

Bas, 10.<br />

RUYSCHEMBERG, Henri de, prévôt<br />

de Saint-Barthélémy, 18,<br />

20.<br />

RYCKMAN, Dorothée de, 23.<br />

RYLISSE, en, lieu-dit, 172-174.


SACHELLE, Al, lieu-dit, 165.<br />

SAINT-ANTOINE, <strong>au</strong>tel, à Huy,<br />

149.<br />

SAINT-ANTOINE, église, à Liège,<br />

121.<br />

SAINT-BARTHÉLEMY, collégiale,<br />

à Liège, 15-20, 49, 68; .<br />

<strong>au</strong>tel, v. Saint-Remy; —,<br />

chanoines de, v. Arnold de<br />

Goé, Herman de Goeit; —,<br />

chapelain, v. Jean Bourdon;<br />

—, Chapitre de, 17, 18, 20,<br />

49 ; —, encloîtres de, 17 ; —,<br />

maison décanale de, 16; —,<br />

prévôt, v. Henri de Ruyschem<strong>be</strong>rg.<br />

SAINT-BARTHÉLEMY, pré. à Liège,<br />

16.<br />

SAINTE-CATHERINE, <strong>au</strong>tel, à<br />

Saint - Georges - en - Rioul, à<br />

Huy, 143.<br />

Sainte-Catherine, œuvre, 58.<br />

SAINTE-MADELEINE, <strong>au</strong>tel, à<br />

Saint - Georges - en - Rioul, à<br />

Huy, 142.<br />

SAINTE-MARTE alias XOTRE-<br />

DAME-AUX-FONTS, église, à<br />

Liège, 126, 131.<br />

SAINTE-VÉRONIQUE, paroisse, À<br />

Liège, 122.<br />

SAINTE-VIERGE, <strong>au</strong>tel, à Warnant,<br />

141.<br />

SAINT-GEORGES, <strong>au</strong>tel, à Warnant,<br />

137, 140, 148, 152.<br />

SAINT-GEORGES-EN-RIOUL, église<br />

à Huy, 141, 143, 149; —,<br />

<strong>au</strong>tels, v. Sainte-Catherine,<br />

Sa inte - Madeleine.<br />

SAINT-HALIN, seigneurie de, 5,<br />

42; —, seigneur, v. Arnould<br />

de Lierneux.<br />

SAINT-JACQUES, église, à Liège,<br />

120.<br />

— 195 -<br />

S<br />

SAINT-JEAN, campagne de, lieudit,<br />

172, 174.<br />

SAINT-JEAN, chapelle, 173; —,<br />

paroisse, à Warnant, 131,<br />

162.<br />

SAINT-JEAN, famille de, 134; —,<br />

Arnould de, de Warnant, 131.<br />

136. 138, 162.<br />

SAINT - JEAN - DE - .JÉRUSALEM,<br />

Commanderie de, 139.<br />

SAINT-LAMBERT, cathédrale, à<br />

Liège, 19, 42, 43. 47, 126, 131,<br />

139; —, chanoines, v. Servais<br />

Marcelis, Gilles de Rochefort;<br />

—, doyen, v. Guill<strong>au</strong>me<br />

de Grim<strong>be</strong>rghe.<br />

SAINT-LÉONARD, porte, à Liège,<br />

17, 57.<br />

SAINT-MENGOLD, église, à Huy,<br />

135.<br />

SAINT-MICHEL, o-uvre, 59.<br />

SAINT-I'AUL, collégiale, à Liège,<br />

43, 47; —, chanoine, v.<br />

Jacques Curtius.<br />

SAINT-REMI, castrum de, à<br />

Warnant, 133; —, cour censale,<br />

à Warnant, 134; —,<br />

église, à Warnant, 126, 130,<br />

132, 142, 143, 161. 162, 165;<br />

—, paroisse, à Warnant, 132,<br />

133.<br />

SAINT-REMY, <strong>au</strong>tel, à Saint-<br />

Barthélemy, 19, 23.<br />

SAINT-SERVAIS, collège, à Liège,<br />

117, 122.<br />

SAINT-SERVAIS, collégiale, à<br />

Maastricht, 5; —, chanoines,<br />

v. Henry et Pierre Curtius.<br />

SAINT-THOMAS, paroisse, à Liège,<br />

15.<br />

SAINT - VINCENT - DE - PAUL,<br />

Société des Conférences de,<br />

120, 122.


SALME, Marie-Catherine de, 47.<br />

SALZINNE, prov. de Namur,<br />

cant. de Namur, abbaye de,<br />

167.<br />

Samaritain, œuvre, 58.<br />

SART, famille de, 143, 145, 146;<br />

—, Guill<strong>au</strong>me de, avoué de<br />

Hody, 144, 145, 146. 167,<br />

170; —, Guill<strong>au</strong>me de, le<br />

jeune, 167, 168; —, Marguerite<br />

de, 146, 170.<br />

SAUVAGE, Jehan, 168.<br />

SCHONHOVEN, Anne de, 162; —,<br />

Philippe de, 162.<br />

SEILLES, prov. de Liège, cant.<br />

de Héron, 68.<br />

SENZEILLES, Marie de, 144, 145,<br />

167. 171.<br />

— 196 —<br />

T<br />

TAHIER, dépendance d'Evelet.te,<br />

seigneurie, 147, 176; —, seigneur,<br />

v. Michel d'Oultremont.<br />

TARTARE, 10, 35.<br />

TEMPLE, Ordre du, à Warnant,<br />

139; —, terres du, 166.<br />

TÊTE DE LA VIERGE, œuvre, 58.<br />

THÉMIS, L'ABONDANCE ET UNE<br />

AUTRE DÉESSE, œuvre de<br />

Damery, 45.<br />

THOUR, cense del, 150; —,<br />

cherwage del, 150.<br />

THOUR A VACHE, Thirion delle,<br />

143.<br />

THUIN, prov. de Hain<strong>au</strong>t, cant.<br />

de Thuin, 135; —, bailli, v.<br />

Amel de Warnant.<br />

SERON, Jacques, fermier. 177.<br />

SERVAIS, Jean, 122.<br />

SOLIÈRES, dépendance de Ben-<br />

Ahin, abbaye de, 165.<br />

SOUMAGNE, prov. de Liège,<br />

cant. de Fléron, 5, 23.<br />

SPINOLA, marquis de, 6.<br />

STAS, Pierre, 174.<br />

STASSE, 131; —, fermier. 131;<br />

—, Cahterine, 159.<br />

STRASBOURG, ville de France, 6.<br />

SUR-LES-FOULONS, rue, à Liège,<br />

20.<br />

SYRÈNE, rue de la, à Liège, 6<br />

17, 36, 37, 53, 63, 66. 67;<br />

ruelle de la. 18-20, 29, 72, 73<br />

- u<br />

THYS, Gilles, fermier, 150. 151,<br />

153, 156, 157, 158, 177. 178;<br />

—, Jean, fermier, 157. 158,<br />

177; —, Joachim, 155, 156,<br />

158; —, Li<strong>be</strong>rt, fermier. 151,<br />

152. 153, 157, 158, 174. 175,<br />

177; —, Marie-Jeanne. 157;<br />

—, Marie-Marguerite, 157.<br />

TIÈGE, entre deux, lieu-dit, 172.<br />

TILLEUR, prov. de Liège, cant.<br />

de Saint-Nicolas, 5, 23; —,<br />

seigneurie, 42 ; —, seigneur, v.<br />

Jean-Baptiste de Boile<strong>au</strong>.<br />

TILS, Nicolas, 26, 29, 35.<br />

TINCHANT, P<strong>au</strong>l, 122.<br />

TOLLET, Jean, 168.<br />

TOMBES, campagne des, à Warnant,<br />

150, 173.<br />

TOMBES, salle des, <strong>au</strong> Musée<br />

Curtius, 38.


TOUR, B<strong>au</strong>duin de la, chevalier,<br />

130.<br />

TOURNAI, prov. de Hain<strong>au</strong>t,<br />

cant. de Tournai, 9.<br />

TOURNEUR - XICODÈME, Mme<br />

Victor, 123.<br />

TRAPPE, bourgmestre de Liège,<br />

54.<br />

TRENEFEUILLE. lieu-dit, 168.<br />

TRÊVE DE 12 ANS, 6.<br />

TRIEXHE GUILLAUME, lieu-dit,<br />

174.<br />

TRINE, 60.<br />

TROIS ROIS, œuvre, 59.<br />

VACHE, guerre de la. 128, 132.<br />

VAN DEN STEEN, Comtesse<br />

Clotilde, 160.<br />

VANESSE, Jean, 145, 169.<br />

VAN VINCKEROY-LISMONT. Joseph,<br />

fermier, 159, 177.<br />

VAULX, lieu-dit, 173.<br />

VAUX-ET-BORSET, prov. de Liège,<br />

cant. de Jehay-Bodegnée,<br />

131, 134.<br />

VAUX-SOUS-CHÈVREMONT, prov.<br />

de Liège, cant. de Fléron, 6,<br />

44, 82, 83; —, usine, v. Cassematerie.<br />

VECQUERRAY, Al<strong>be</strong>rt, 119.<br />

VELLEROUX, Gertrude de. 139;<br />

—, Ottar de, 162, 165; —,<br />

Warnier de, 162, 165.<br />

VERCHEVAL, Félix, 122.<br />

VERLAINE, prov. de Liège, cant.<br />

de Jehay-Bodegnée, 148.<br />

VERRRE, Musée du, à Liège,<br />

3, 4, 13, 52, 66; —, collection,<br />

v. Armand Baar.<br />

- 197 -<br />

TROU, rieu de, 168; —, villa<br />

gallo-romaine, à Warnant,<br />

129, 137.<br />

TRUENIÉE, bois de, 165, 166.<br />

TULTEA, lieu-dit, 173.<br />

TURQUIE, 58.<br />

TURRI, V. B<strong>au</strong>duin de Warnant.<br />

TURRIS, patronyme, 130.<br />

UGARTE, Hurtino de, pagadorgénéral,<br />

22.<br />

URBANISTES, rue des, à Liège,<br />

117.<br />

URSULINES, rue, à Liège, 6.<br />

VERTE, place, à Liège, 47.<br />

VIERSET, Baron de, 152.<br />

VIEUX-ARBALÉTRIERS, Compagnie<br />

des, 42; —, capitaine, v.<br />

Henri Curtius.<br />

VIEUX-CHATEAU, lieu-dit, 131,<br />

134. 135, 139, 140, 145, 146,<br />

147, 149-152, 154, 157-160,<br />

163, 174, 175, 177, 178; —,<br />

cense du, 161; —, v. châte<strong>au</strong><br />

de Warnant.<br />

VIEUX-CHESTIAL, à Warnant,<br />

130, 142.<br />

VIE WALLONNE, Musée, à Liège.<br />

12, 52, 53, 65.<br />

VIGNES, thier des, à Liège, 21,<br />

55.<br />

VILLERS, 172, 173.<br />

VILLERS-LE-BOUILLET, prov. de<br />

Liège, cant. de Jehay-Bodegnée,<br />

129.<br />

VINALMONT, prov. de Liège,<br />

cant. de Huy, 146, 168; —,<br />

lieu-dit, v. Beha.


VINALMONT, campagne de, 175.<br />

VINALMONT, Ameil de, 168; —,<br />

Marguerite de, 145, 146. 168,<br />

169, 170, 178; —. Ottin de,<br />

168.<br />

VIRON, Anne de, 171 ; —,<br />

Girard de, seigneur de Bois,<br />

134, 149, 150, 167; —, Hugo,<br />

chevalier, 132-134.<br />

VISCHEWEERT, seigneurie, 23.<br />

42. 44; —, seigneur, v. Henri<br />

Curtius.<br />

WAHA, alias Montjoie, 131.<br />

WAILLET, Ide de, 169; -—-,<br />

Li<strong>be</strong>rt de, 170.<br />

WALEFFE, châte<strong>au</strong> de, 7, 14. 19,<br />

46-48, 50, 84; —, seigneurie.<br />

47, 48.<br />

W'ALEFFE, rue, à Liège, 45.<br />

WALEFFE. baron et baronne de,<br />

23, 45-47, 49, 50, 55; —,<br />

Lam<strong>be</strong>rt de, 136.<br />

WALEFFE - SAINT - PIERRE, seigneurie,<br />

7, 42. 44. 45; —,<br />

seigneurs de, v. Blaise-Henride<br />

Corte, Henri Curtius; —<br />

châte<strong>au</strong> de, 50, 56, 70, 80.<br />

WALHADF., Aile, lieu-dit, 175.<br />

WALSCHARTZ, François, 10.<br />

WALTER, 128.<br />

WANZE, prov. de Liège, cant.<br />

de Huy, cour et justice de,<br />

126, 140, 142, 149, 154, 157,<br />

159; —, échevins de, v.<br />

Hu<strong>be</strong>rt ou Hubin de Ladrier<br />

de Warniuit, Arnoul de Warnant.<br />

WAREMME, prov. de Liège, cant.<br />

de Waremme, 144; -—-, maire,<br />

v. Jean de Longchamps.<br />

— 198 —<br />

W<br />

VISÉ. prov. de Liège, cant. de<br />

Dalhem. 10.<br />

VISSEWEERDE, 5.<br />

Vî TCHESTAI, lieu-dit, à Warnant,<br />

129-131.<br />

VIVEGNIS, prov. de Liège, cant.<br />

de Fexhe-Slins, 5, 23.<br />

VIVIER, Gilles-François d.u, chevalier,<br />

46. 47, 55, 70.<br />

WARFUSÉE, Marie de. dite de<br />

Waroux, 141, 171.<br />

WARNANT, dépendance de Warnant-Dreye,<br />

Warnans, 125,<br />

126, 129,' 132, 136, 141. 142.<br />

145-148, 152. 160, 163; -,<br />

<strong>au</strong>tel à, v. Onze mille<br />

Vierges, Saint-Georges, Sainte-Véronique;<br />

—, bois, v.<br />

Mollin; —, campagne, v.<br />

Plope; —, chevalier de, v.<br />

B<strong>au</strong>duin de Atrio; —, Commanderie<br />

de, 129 ; —, Cour<br />

censale, v. Saint-Remi; —,<br />

curé de, 149, 152; —, église,<br />

v. Saint-Remi; —, ferme, v.<br />

Ger<strong>be</strong>haye; -, lieux-dits, v.<br />

Chaste<strong>au</strong> de Préaile, Grande<br />

Pralle, H<strong>au</strong>ts Fossés, Javeria,<br />

Otrimont, Oultremont,<br />

Terre a Chestial, Vî Tchestai ;<br />

—, paroisses, v. Saint-Jean,<br />

Saint-Remi ; -—, pré, v. Meliagne,<br />

Narmea; -, seigneur<br />

de, v. Jean-Baptiste d'Oultremont<br />

; —, tour, v. Agoval; —,<br />

villa, v. Trou.<br />

WARNANT, châte<strong>au</strong> de, 126.<br />

128-132. 137, 138, 143. 144.<br />

168.<br />

WARNANT, maison de, dite le<br />

Castel. à Moha, 136.


WARNANT,famillede, 128,134,<br />

143, 145; —, Adolphe de,<br />

échevin de Huy, 138, 171; —,<br />

Ameil de, 136; —, Ameil de,<br />

bailli de Moha et Hesbaye,<br />

135; —, Amel de, bailli de<br />

Fosses, Thuin et Couvin,<br />

135; —, Amoul de, 135, 167,<br />

171 ; —, Arnould de, échevin<br />

de Huy et Wanze, 142, 143,<br />

165; —, Arnoul de, échevin de<br />

Liège, 136; —, Arnoul de,<br />

dit de Ladrier, 140; —,<br />

Arnus de, 135; —, B<strong>au</strong>duin<br />

de, chevalier, 126-129;<br />

—, B<strong>au</strong>duin de, dit Turri,<br />

130; —, Butor de, 134-135,<br />

145. 168; —, Catherine de,<br />

144. 168; —, Catherine de,<br />

dite delle Neuville, 144; —,<br />

Christian de, 167; —, Colart<br />

alias Collar alias Nicolas de,<br />

133; —, Gisle de, 126; —,<br />

Contran de, 126; —, Henri<br />

de, 130, 143-145, 167, 171;<br />

—, Henry de, seigneur de la<br />

Neuville, 144; —, Hubier de,<br />

140; —, Hubin de, chevalier,<br />

139-143, 171; —, Hum<strong>be</strong>rt<br />

de, 135; —, Isa<strong>be</strong><strong>au</strong> de,<br />

147, 167. 170, 171, 176, 178;<br />

—, Jacques de, 143; —,<br />

Jean de, 131; —, Jean de,<br />

dit Curcoles, 130; —, Jean<br />

de, dit Halet; —, Jean de,<br />

seigneur de Neuville, 167; —<br />

Madame de, 150; —, Mah<strong>au</strong>t<br />

de, 136; —, Marie de, 145,<br />

167, 168; —, Ottar de, 134;<br />

XHOS, lieu-dit, 160.<br />

YANS, M<strong>au</strong>rice, <strong>au</strong>teur, 159.<br />

— 199 —<br />

X - Y - Z<br />

—, Ottard de, dit Ladrier,<br />

171; —, Ottekin de, 137; —,<br />

Ottekin alias Ottekin de,<br />

chevalier, bailli de Moha.<br />

134-136; —, Otton de, 132-<br />

135; —, Otton de, chevalier,<br />

130; —, Otton de, dit Plante<br />

Fraine, 132; —, Walter de,<br />

dit Harleit, 133; —, Wathieu<br />

de, 171; —, W<strong>au</strong>thier de,<br />

145-147, 167, 170; —, W<strong>au</strong>thier<br />

de, seigneur de La Neuville-en-Condroz.<br />

145, 167.<br />

WARNANT dite de la NEUVILLE,<br />

famille, 145.<br />

WARNANT dit (I'OULTREMONT,<br />

famille, 129.<br />

Wamans, v. Warnant.<br />

Waroux, v. Marie de Warfusée.<br />

WAUTHIER, Joseph, fermier,<br />

155-157, 177.<br />

WEERSE, Aylid de, 167.<br />

WÉRY, Louis, fermier, 159,<br />

177; —, Marie, 177.<br />

WÉRY-TROKAY, Alphonse, fermier,<br />

177.<br />

WESEMBEECK, Toussaint de, 68.<br />

WESTPHALIE, 9, 92.<br />

WIRICX, Jean, peintre et graveur,<br />

5, 78; —, œuvre,<br />

Portrait de Jean Curtius, 78.<br />

ZOLA, Emile, 117.<br />

ZUALART, Charles de, seigneur<br />

de Chape<strong>au</strong>ville, 45; —,<br />

Marie-Jeanne de, 45, 47.


— 200 -<br />

Table des matières<br />

Le Palais Curtius, par J. PHILIPPE et R. JANS . 3-115<br />

In Memoriam : Pierre LALOUX, par M<strong>au</strong>rice YANS 116-120<br />

In Memoriam : Jules PIRLET, par Hu<strong>be</strong>rt FRÈRE 121-124<br />

Le Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant, par G. MAHY . . 125-170<br />

Table alphabétique des noms de personnes et de<br />

lieux, par J. PIEYNS 179-199


— 201 —<br />

Table des <strong>au</strong>teurs<br />

FRÈRE (Hu<strong>be</strong>rt). In Memoriam : Jules PIRLET . 121-124<br />

PHILIPPE (Joseph) et JANS (René), Le Palais<br />

Curtius 3-115<br />

MAHY (G.), Le Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant . . . 125-177<br />

PIEYNS (J.), Table alphabétique des noms de<br />

personnes et de lieux 179-199<br />

YANS (M<strong>au</strong>rice), In Memoriam : Pierre LALOUX. 116-120


- 202 -<br />

Table des illustrations<br />

Plan du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée et du premier étage (du<br />

Musée Curtius) 39<br />

Portraits de Helwy et de Henry de Doerne . . 80<br />

Tour du Châte<strong>au</strong> d'Oupeye 81<br />

Portail de l'usine de la Cassematerie à V<strong>au</strong>x-sous-<br />

Chèvremont 82<br />

Usine de la Cassematerie à V<strong>au</strong>x-sous-Chèvre-<br />

mont 83<br />

Tentures de lit style Louis XIV 84<br />

Extrait du plan cadastral de 1810 85<br />

La maison Curtius avant la rest<strong>au</strong>ration . . . . 86<br />

Relevé pour les rest<strong>au</strong>rations de 1909 87<br />

Annexe contiguë à la rue du Mont-de-Piété . . 88<br />

Portrait de Marcel De Puydt 89<br />

Le Musée Curtius, vue générale 90<br />

Le Musée Curtius, façade donnant sur le quai . . 91<br />

Vue du Châte<strong>au</strong> de Raesfeld, en Westphalie . . 92<br />

Porche du Musée Curtius, rue du Mont-de-Piété 93<br />

Le Musée Curtius, vue de la première cour . . . 94<br />

Partie du toit (Musée Curtius) 95<br />

Pavillons XVIII e siècle de la première cour . . . 96<br />

Pavillons XVIII e siècle de la première cour . . . 97<br />

Vue des salles du rez-de-ch<strong>au</strong>ssée <strong>au</strong> Musée<br />

Curtius 98<br />

Salle de Garde du Musée Curtius avant 1909 . . 99


203<br />

Salle de Garde du Musée Curtius 100<br />

Décorations peintes de la salle romaine du Musée<br />

Curtius 101-102<br />

Musée Curtius, Premier étage (côté cour), Salle<br />

Renaissance 103<br />

Salle Renaissance du Musée Curtius avant 1909 . 104<br />

Musée Curtius, la grande Salle Renaissance . . . 105<br />

Grande Salle Renaissance, cheminée datée de 1004 100<br />

Musée Curtius, le couloir du premier étage . . . 107<br />

Portail d'entrée de l'hôtel Curtius en Féronstrée 108<br />

Façade des bâtiments de Jean Curtius en Féron-<br />

strée 109-110<br />

Immeuble en Féronstrée, vue sur la cour . . . . 111<br />

Murs des bâtiments donnant en Féronstrée (vues<br />

côté cour) 112<br />

Façades intérieures des bâtiments de Féronstrée<br />

(vues donnant sur la cour) 113<br />

Pierre Laloux 116<br />

Jules Pirlet 121<br />

Façade du Vieux Châte<strong>au</strong> de Warnant . . . . 163<br />

Grande porte cochère de la ferme 164

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