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Curé Léon Petitjean - La guerre autour de Fraize (.pdf) - La Costelle

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éclame instamment LA MOBILISATION DE TOUTES LES RÉGIONS FRONTIÈRES ET DE<br />

TOUTES LES DIVISIONS DE CAVALERIE. Le gouvernement se trouve dans le plus grand<br />

embarras. Les raisons militaires veulent qu'on accor<strong>de</strong> à Joffre ce qu'il <strong>de</strong>man<strong>de</strong> ; <strong>de</strong>s raisons<br />

diplomatiques tout aussi impérieuses comman<strong>de</strong>nt la plus gran<strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce. Après une longue délibération,<br />

le Conseil déci<strong>de</strong> la mise en place <strong>de</strong> toutes les troupes <strong>de</strong> couverture mais à la distance DE 10 km EN<br />

ARRIÈRE DE LA FRONTIÈRE, pour empêcher tout contact.<br />

Cette mesure a été l'objet <strong>de</strong>s plus sévères critiques. En réalité, si elle n'eut pas d'inconvénient dans<br />

la plaine pour le début <strong>de</strong>s hostilités, elle rendit plus difficile et plus coûteuse la prise <strong>de</strong>s cols vosgiens.<br />

Mais d'autre part, au point <strong>de</strong> vue diplomatique, elle produisit partout, surtout en Angleterre, pays que<br />

nous avions intérêt à ménager pour l'entrainer avec nous, la meilleure impression. Elle précisait <strong>de</strong> la<br />

manière la plus nette que la France faisait tout pour éviter la <strong>guerre</strong>.<br />

Le 31 juillet l'état <strong>de</strong> « danger <strong>de</strong> <strong>guerre</strong> », sorte <strong>de</strong> mobilisation partielle, était proclamé en<br />

Allemagne. En même temps les voies ferrées et les lignes télégraphiques étaient coupées sur la frontière<br />

d'Alsace-Lorraine. Les <strong>de</strong>rniers trains français entraient en gare à Avricourt dans l'après-midi. Le chauffeur<br />

<strong>de</strong> la maison Tisserand, qui faisait le service automobile entre Saint-Dié et Ste-Marie ne pouvait dépasser le<br />

Giron, pendant que son collègue qui <strong>de</strong>vait faire le trajet en sens inverse, voyait sa voiture confisquée à<br />

Sainte-Marie, et rentrait difficilement à pied à Saint-Dié. <strong>La</strong> frontière ÉTAIT FERMÉE. Dans la nuit,<br />

avait lieu LA MOBILISATION PARTIELLE DEMANDÉE PAR LE GÉNÉRAL JOFFRE.<br />

***<br />

Le samedi, 1 er août, après une semaine fiévreuse, personne ne se faisait plus d'illusion, <strong>La</strong><br />

mobilisation générale était imminente. Les Boches d'ailleurs ne se gênent plus. Les balles sifflent sur la C ie<br />

du 152 e R. I. qui quitte le Hohneck, pour effectuer le repli <strong>de</strong> 10 km ; une patrouille <strong>de</strong> douze chasseurs à<br />

pied allemands pénètre sur le territoire français au col <strong>de</strong> Ste-Marie. L'Allemagne déclare la <strong>guerre</strong> à la<br />

Russie. Cette fois le général Joffre, dans une note plus énergique que les précé<strong>de</strong>ntes, réclame les mesures<br />

nécessaires, protestant contre tout retard. Il est entendu par le Conseil <strong>de</strong>s Ministres. A 15 h. 45,<br />

L'ORDRE DE MOBILISATION est porté au bureau <strong>de</strong> poste <strong>de</strong> la rue <strong>de</strong> Grenelle.<br />

Minute inoubliable que celle où la voix <strong>de</strong>s cloches appela tous ses enfants à la défense <strong>de</strong> la patrie !<br />

« Hommes courageux et résolus ; séparations douloureuses, mais résignées. » Telle est la note du jour dans<br />

le cahier tenu par une personne <strong>de</strong> <strong>Fraize</strong>, Mlle Marie Petitdidier. Cette note est juste, et elle peut<br />

s'appliquer à tous les soldats <strong>de</strong> France. On en avait assez <strong>de</strong> toutes ces provocations venues d'au-<strong>de</strong>là du<br />

Rhin ! Puisque les Boches voulaient la <strong>guerre</strong>, on ferait la <strong>guerre</strong> ; autant aujourd'hui que <strong>de</strong>main ; et le<br />

soldat français montrerait à l'ennemi qui le méprisait si fort qu'il était capable <strong>de</strong> lui tenir tête et <strong>de</strong> le<br />

vaincre. Heureusement pour nous, nous étions loin <strong>de</strong> songer alors qu'elle durerait si longtemps !<br />

Cependant la mobilisation même générale n'impliquait pas la <strong>guerre</strong>, et plus d'un espérait encore<br />

que « tout finirait par s'arranger » comme les autres fois. Tandis que nos soldats observaient bien malgré<br />

eux, l'ordre <strong>de</strong> repli, confirmé encore dans la matinée du 2 août, les Boches continuaient ce même jour<br />

leurs incursions chez nous : à Lubine, au col <strong>de</strong> Ste-Marie, sur le territoire <strong>de</strong> Ban-<strong>de</strong>-<strong>La</strong>veline,<br />

Gemaingoutte, Wisembach, et ailleurs. A la suite <strong>de</strong> ces faits, nos troupes <strong>de</strong> couverture reçurent l'ordre à<br />

5 h. ½ du soir D'OCCUPER ET DE DÉFENDRE TOUT LE SOL FRANÇAIS. Cependant dans le<br />

message téléphoné aux commandants <strong>de</strong>s secteurs, le général en effet ajoutait : « Toutefois, pour <strong>de</strong>s<br />

raisons nationales d'ordre moral, et pour <strong>de</strong>s raisons impérieuses d'ordre diplomatique, il est indispensable<br />

<strong>de</strong> laisser aux Allemands; l'entière responsabilité <strong>de</strong>s hostilités. En conséquence et jusqu'à nouvel ordre, la<br />

couverture se bornera à rejeter au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> la frontière toute troupe assaillante, sans la poursuivre plus loin<br />

et sans entrer sur le territoire adverse. »<br />

Le même soir, une douzaine d'agents <strong>de</strong> douane qui avaient reçu l'ordre <strong>de</strong> re<strong>de</strong>scendre <strong>de</strong> la<br />

frontière furent pris pour <strong>de</strong>s Allemands. Derrière eux, un certain nombre <strong>de</strong> personnes <strong>de</strong>s fermes<br />

voisines du col <strong>de</strong> Ste-Marie, répandirent le bruit que les Allemands se portaient sur Wisembach. Cette<br />

nouvelle, fausse d'ailleurs, répandit l'émoi à St-Dié où elle avait été téléphonée, comme à <strong>Fraize</strong>. « A<br />

***

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