Curé Léon Petitjean - La guerre autour de Fraize (.pdf) - La Costelle
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Le même jour, 4 août, le 5 e B. C. P. occupait LE COL DE BRAMONT, empêchant ainsi l'ennemi<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>scendre sur <strong>La</strong> Bresse, Cornimont et Remiremont, comme il se proposait <strong>de</strong> le faire, d'après l'ordre<br />
<strong>de</strong> mission trouvé sur l'officier blessé par nos chasseurs.<br />
Ce fut encore le même jour, 4 août, que le colonel du 152 e R. I. reçut avec l'avis <strong>de</strong> la déclaration <strong>de</strong><br />
<strong>guerre</strong>, l'ordre DE PASSER LA FRONTIÈRE A LA SCHLUCHT, d'occuper l'hôtel <strong>de</strong> l'Altenberg et<br />
d'envoyer <strong>de</strong>s reconnaissances sur Munster. Éclairés par les cavaliers du 11 e Chasseurs <strong>de</strong> Vesoul, les<br />
soldats du 1 er bataillon exécutent aussitôt leur mission. Les Allemands sont délogés <strong>de</strong>s rochers du<br />
Kruppenfels, et malgré qu'ils aient fait sauter la route à <strong>de</strong>ux endroits aux abords du tunnel, la 1 re C ie<br />
s'empare <strong>de</strong> l'hôtel <strong>de</strong> l'Altenberg. Plus au nord la 4 e C ie qui marche vers le col <strong>de</strong> Louschpach capture une<br />
patrouille <strong>de</strong> 8 hommes.<br />
LE COL DU BONHOMME qui nous intéresse davantage, parce que plus près <strong>de</strong> nous, fut pris le<br />
8 août. « Le 8 août, à 17 heures, dit l'Historique du 158 e R. I., une rapi<strong>de</strong> et brillante attaque par surprise<br />
bouscule et rejette sur le village du Bonhomme, les Allemands en train <strong>de</strong> faire la soupe. Le poteau<br />
frontière est arraché. Le drapeau tricolore flotte sur l'auberge du col. Le 8 août, dit à son tour l'Historique<br />
du 4 e Chasseurs à cheval d’Épinal, le 4 e escadron éclaire l'attaque du 158 e R. I. sur le col du Bonhomme,<br />
dirigée par le général Pillot. Le peloton Cubilié forme l'avant-gar<strong>de</strong> et reçoit le baptême du feu. Le peloton<br />
De <strong>La</strong> Tour manœuvre vers le col <strong>de</strong> Louschpach pour assurer la liaison avec la 44 e D. I., mais il est<br />
repoussé. Le maréchal <strong>de</strong>s logis Muller se distingue dans cette reconnaissance par son courage et son<br />
sang-froid. Est cité le cavalier Cabaret… Est blessé à mort le cavalier Xémard... ».<br />
Les pertes du 158 e R. I. dans cette affaire ne semblent pas avoir été très lour<strong>de</strong>s. Nous n'avons pu<br />
trouver trace que <strong>de</strong> 8 tués, dont 2 furent inhumés dans le cimetière <strong>de</strong> <strong>Fraize</strong>, 4 dans celui <strong>de</strong> Plainfaing, 1<br />
près <strong>de</strong> la vieille route qui <strong>de</strong>scend du col au village du Bonhomme, 1 sur le chemin <strong>de</strong> Plainfaing au col.<br />
Évi<strong>de</strong>mment le nombre <strong>de</strong>s blessés serait <strong>de</strong> beaucoup plus considérable.<br />
Rappelons pour mémoire que le premier tué du 158 e R. I. fut le caporal Dumas qui avant toute<br />
attaque, s'étant trop avancé le 6 août, fut tué à <strong>La</strong> Hardalle, <strong>de</strong> Plainfaing. Il fut inhumé le 8 dans notre<br />
cimetière, avec solennité et grand concours <strong>de</strong> peuple, ce dont le Commandant du Réau remercia vivement<br />
le maire et la population <strong>de</strong> <strong>Fraize</strong>, par une lettre qui se trouve aux archives communales.<br />
<strong>La</strong> prise DU COL DE SAINTE-MARIE qui eut lieu le 8 et le 9 août fut au contraire extrêmement<br />
pénible, puisqu'elle coûta au seul 149 e R. I, environ 700 hommes.<br />
Il ne nous restait plus qu'à nous assurer la possession DU COL DU LOUSCHPACH. L'attaque<br />
du 7 août ayant échoué, une batterie du 4 e R. A. C. <strong>de</strong> Besançon, protégée par un peloton <strong>de</strong> cavalerie, vint<br />
prendre position au Valtin avec mission d'ai<strong>de</strong>r <strong>de</strong>ux C ies du 152 e R. I. dans leur action sur le col. Bien<br />
qu'elle ait réussi, nous avons vu que le len<strong>de</strong>main 8 août, le peloton De <strong>La</strong> Tour parti du Col du<br />
Bonhomme n’avait pu établir la liaison et avait été repoussé par une C ie d'infanterie alleman<strong>de</strong>. « Le 9, dit<br />
l'Historique du 11 e Chasseurs à Cheval, le poste <strong>de</strong> Louschpach était <strong>de</strong> nouveau inquiété par une<br />
patrouille ennemie. Le cavalier Campredon envoyé comme agent <strong>de</strong> liaison était tué. C'est le premier<br />
cavalier du régiment tué au Champ d'Honneur. Sa tombe a été creusée le long <strong>de</strong> la petite chapelle du<br />
Rudlin. De là l'ordre du général Bataille d'occuper sérieusement le col. »<br />
Le 10 août, le 4 e peloton du 11 e Chasseurs reçoit l'ordre <strong>de</strong> se rendre au col du Louschpach et <strong>de</strong> se<br />
mettre à la disposition du Capitaine du 152 e R. I., qui avec 3 sections vient <strong>de</strong> recevoir la mission <strong>de</strong> tenir<br />
et <strong>de</strong> défendre le col. Il arrive vers midi et l'officier qui le comman<strong>de</strong> se met aussitôt en relations avec le<br />
capitaine qui lui communique ses instructions. Le 152 e tiendra la hauteur au nord du col et le col lui-même.<br />
Le peloton <strong>de</strong> chasseurs s’établira à sa droite le long du chemin qui <strong>de</strong>scend au Rudlin. Il s'y organise<br />
aussitôt. A 15 h., le col est attaqué par <strong>de</strong>ux Compagnies alleman<strong>de</strong>s qui débouchent du bois d'en face. Un<br />
feu bien nourri les arrête et les arrêtera chaque fois qu'elles veulent déboucher du bois. A 17 h 30,<br />
l'ennemi renonce à ses attaques. Le col reste à nous et n'est plus inquiété. Malheureusement nous avions à<br />
déplorer la mort <strong>de</strong> 14 braves du 152 e , qui furent déposés dans une fosse commune auprès <strong>de</strong> la chapelle<br />
du Rudlin. Rappelé à la Schlucht, le peloton <strong>de</strong> chasseurs y arrive à 21 h., et reçoit les félicitations du<br />
général, renseigné du Rudlin par téléphone.<br />
***