Lettre 41 - Technopole Made in Reims
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la lettre<br />
DE LA RECHERCHE & DE L’INNOVATION<br />
AGRORESSOURCES<br />
programme v<strong>in</strong>eal :<br />
Aider la vigne à se<br />
défendre contre les<br />
maladies<br />
Le Grenelle de l’Environnement a fixé comme<br />
objectif de réduire de moitié l’utilisation des<br />
produits phytosanitaires d’ici à 2018. Très<br />
grosse consommatrice de pesticides chimiques,<br />
la viticulture est tout particulièrement concernée par cette directive.<br />
Depuis plusieurs années, l’Unité de Recherche Vignes et V<strong>in</strong>s de<br />
Champagne (URVVC) de l’Urca travaille à la caractérisation de molécules<br />
qui stimulent préventivement les défenses naturelles de la vigne<br />
contre les maladies, constituant a<strong>in</strong>si une alternative aux traitements<br />
chimiques. Ces stimulateurs de défense des plantes (SDP), appelés<br />
aussi éliciteurs, donnent de très bons résultats en laboratoire. Encore<br />
faut-il les confirmer en milieu naturel, où les variations de l’environnement<br />
affectant la physiologie de la plante empêchent, pour l’<strong>in</strong>stant,<br />
de reproduire le même niveau de protection. « Nous menons des<br />
essais depuis 2008 dans la Marne contre le botrytis, en collaboration<br />
avec le CIVC, explique le professeur Christophe Clément.<br />
Malheureusement pour nous — heureusement pour les viticulteurs —,<br />
les années 2008 et 2009 ont été particulièrement favorables sur le<br />
plan climatique, dim<strong>in</strong>uant considérablement la pression du botrytis !<br />
Nous allons réitérer les essais durant la campagne 2010, quitte à<br />
<strong>in</strong>oculer le botrytis par nous-mêmes si les conditions climatiques<br />
sont à nouveau défavorables aux expérimentations. » Le laboratoire<br />
rémois utilise quatre stratégies différentes : adm<strong>in</strong>istration de molécules<br />
pures, de cocktails de molécules, de molécules mélangées à des<br />
pesticides ou de micro-organismes. L’URVVC va également se pencher<br />
sur le mildiou, qui nécessite une diza<strong>in</strong>e de traitements annuels,<br />
contre seulement deux pour le botrytis. L’ensemble de ces<br />
recherches est l’un des volets d’un programme plus global <strong>in</strong>titulé<br />
V<strong>in</strong>eal et soutenu par la Ville de <strong>Reims</strong>, la Région Champagne-<br />
Ardennes et accompagné par Car<strong>in</strong>na.<br />
contact<br />
Pr Christophe Clément, Directeur de l’URVVC<br />
Tél : 03 26 91 33 39<br />
Courriel : christophe.clement@univ-reims.fr<br />
lycée arago :<br />
Le béton de chanvre<br />
progresse grâce<br />
au CRDA<br />
Matériau d’avenir dans la construction, car<br />
c’est un bon isolant thermique et acoustique,<br />
le béton de chanvre doit cont<strong>in</strong>uer à faire ses<br />
preuves. En partenariat avec la Fédération française du bâtiment et<br />
une entreprise locale (Le Bâtiment Associé à Muizon), le Centre de<br />
Recherche et Développement Arago (CRDA), du lycée éponyme à<br />
<strong>Reims</strong>, apporte toute son expertise dans la caractérisation du produit<br />
et sa mise en œuvre. « Nous essayons de faire le m<strong>in</strong>imum de<br />
mesures en laboratoire et le maximum sur les chantiers, de façon à<br />
n°<strong>41</strong>, septembre 2010 [ Pour les abréviations, voir glossaire p8 ] /2<br />
faire bénéficier les entreprises de nos conseils et d’un véritable transfert<br />
de technologie », explique le responsable du CRDA, Philippe<br />
Munoz. Le centre de recherche du lycée des métiers travaille actuellement<br />
à l’optimisation des techniques de mise en œuvre par projection<br />
du béton de chanvre. Cette technique est en effet beaucoup plus économe<br />
en eau que la technique traditionnelle du banchage : la première se<br />
contente de 180 litres par mètre cube quand la seconde absorbe 300<br />
litres d’eau. « Du coup le matériau est plus léger et sèche plus vite »,<br />
souligne Philippe Munoz. Le chanvre projeté peut être utilisé aussi<br />
bien en rénovation que dans le neuf, avec dans ce cas la possibilité<br />
de préremplir les panneaux à ossature bois en atelier avant qu’ils<br />
soient assemblés sur site. Une douza<strong>in</strong>e d’enseignants chercheurs<br />
du CRDA <strong>in</strong>terviennent sur le béton de chanvre, mais le lycée Arago<br />
a la possibilité de mobiliser encore plus de ressources en <strong>in</strong>terne<br />
comme en externe par l’<strong>in</strong>termédiaire de son réseau de partenaires<br />
techniques. Il est vrai qu’il y a du pa<strong>in</strong> sur la planche, puisque le centre<br />
de recherche travaille aussi sur le béton de miscanthus, encore<br />
balbutiant, et sur le béton de bois, plus avancé. Il s’agit de remplacer<br />
une certa<strong>in</strong>e quantité de granulats d’orig<strong>in</strong>e m<strong>in</strong>érale par des<br />
copeaux de bois, en trouvant le bon compromis entre performances<br />
thermiques et acoustiques et résistance mécanique. Parmis les<br />
applications possibles, citons le mur antibruit.<br />
contact<br />
Philippe Munoz, Responsable du CRDA<br />
Tél : 06 62 46 22 84<br />
Courriel : phil.munoz@free.fr<br />
Site : www.lyceearago-reims.fr<br />
programme anaxagore :<br />
Pour un champagne<br />
plus “vert”<br />
Pour les érudits, Anaxagore est le nom d’un<br />
philosophe grec qui formula, au Ve siècle<br />
avant J.-C., la pensée suivante : « Rien ne naît ni ne périt, mais les<br />
choses déjà existantes se comb<strong>in</strong>ent puis se séparent à nouveau. »<br />
Phrase qui résume à elle seule le pr<strong>in</strong>cipe de l’économie circulaire<br />
dans laquelle les déchets et sous-produits des uns servent de matière<br />
première aux autres. En Champagne, Anaxagore est également désormais<br />
l’<strong>in</strong>titulé d’un programme <strong>in</strong>itié et porté par le CIVC et le pôle de<br />
compétitivité IAR, avec le soutien actif de la Région Champagne-<br />
Ardennes et la collaboration étroite de l’agence Car<strong>in</strong>na : “Valorisation<br />
non alimentaire des agroressources, molécules et matériaux alternatifs,<br />
et gestion optimisée des risques pour l’environnement”. En clair,<br />
il s’agit d’appliquer le pr<strong>in</strong>cipe de la bioraff<strong>in</strong>erie végétale à l’ensemble<br />
de la filière vitiv<strong>in</strong>icole champenoise. Le CIVC s’est en effet lancé<br />
depuis plusieurs années dans une chasse effrénée au CO2, un combat<br />
qui vise plus globalement à réduire l’empre<strong>in</strong>te environnementale de<br />
la profession. Anaxagore, dont le lancement officiel aura lieu le 14<br />
octobre, prend à bras-le-corps toutes les problématiques de la filière,<br />
d’amont en aval, autrement dit de la vigne au consommateur. Il s’agit de<br />
remplacer les produits d’orig<strong>in</strong>e fossile par des produits biosourcés. Le<br />
programme proposera aussi bien des alternatives aux <strong>in</strong>trants<br />
(emballage, bioplastiques souples et rigides, biomolécules, biopesticides…)<br />
qu’une valorisation des sous-produits de la vigne et du v<strong>in</strong>. .../...