Lettre 41 - Technopole Made in Reims

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la lettre DE LA RECHERCHE & DE L’INNOVATION SANTÉ-BEAUTÉ soliance : Des sucres rares pour des applications en cosmétique Soliance, la filiale d’ARD (Agro-industrie Recherches et Développements) qui, depuis 1994, développe, produit et commercialise des ingrédients naturels actifs et innovants pour l’industrie de la cosmétique a répondu à l’appel à projet d’ingénierie collaborative régional par le dépôt du projet PUFAS (PUrification, Fonctionnalisation et Applications) axé sur la valorisation d’un sucre rare, le L-sorbose. Initié en lien étroit avec l’Urca et l’Institut de Chimie Moléculaire de Reims (IMCR, unité Mixte de Recherche Urca/CNRS), ce projet de recherche est co-piloté par Arnaud Haudrechy pour l’Urca (responsable scientifique) et Romain Reynaud côté Soliance. S’échelonnant sur trois ans, ce programme collaboratif a obtenu le soutien financier de la Région et l’Europe (Feder) car il ouvre de nouvelles pistes dans le domaine des molécules pour la cosmétique, secteur où l’expertise de Soliance est déjà reconnue par des maisons aussi renommées que L’Oréal, Dior, Chanel, Estée-Lauder, etc. « Il s’agit pour nous, cette fois, de valoriser un co-produit issu de nos fabrications de dihydroxyacétone (DHA) utilisée dans les crèmes autobronzantes, explique Frédérique Lafosse, directrice générale de Soliance. Au cours de la fermentation du glycérol de colza et du sorbitol, nos deux matières premières dans ce cas, la bactérie utilisée génère quasiment autant de L-sorbose que de DHA. C’est un sucre rare dont les potentialités cosmétiques n’ont pas encore été explorées. Nous nous y attelons en trois étapes. La première doit permettre la mise en œuvre d’une méthodologie de purification optimale. La seconde vise à fonctionnaliser le produit, en synthétisant des molécules encore plus complexes. Et la troisième consiste à trouver différentes applications possibles dans la cosmétique à partir des dérivés du L-sorbose. » Pour y parvenir, l’Urca et le CNRS mettent à disposition des chercheurs de Soliance un logiciel baptisé Quiral, qui permet de gagner en performance dans ces recherches en proposant des voies de synthèse. Un exemple concret de synergies opérées dans le monde de la recherche régionale au profit de l’économie champardennaise, et demain à celui des consommateurs et de la société en général. contact Frédérique Lafosse, Directrice générale de Soliance Tél : 03 26 05 42 78 Courriel : f.lafosse@soliance.fr projet moldid : Un labo de l’Urca s’attaque aux moisissures des denrées alimentaires L’un des problèmes majeurs rencontrés dans le secteur de l’agroalimentaire est la n°41, septembre 2010 [ Pour les abréviations, voir glossaire p8 ] /4 contamination par les moisissures des denrées destinées à l’alimentation, en particulier au cours de leur stockage. Or les méthodes actuelles de détection et d’identification de ces moisissures s’avèrent souvent longues, complexes et coûteuses à mettre en œuvre, et manquent en outre de sensibilité et de reproductibilité. Quelque peu démunis face aux risques non maîtrisés qu’induit cette situation, les industriels sont au surplus confrontés à une pression réglementaire de plus en plus forte en termes d’hygiène et de sécurité alimentaire. C’est dans ce contexte que le projet Moldid a vu le jour. Labellisé par le pôle de compétitivité Valorial (Valorisation pour la recherche et l’innovation alimentaire) dans l’Ouest de la France, il est porté par un industriel de l’agroalimentaire breton (AES Chemunex), en partenariat avec un industriel de l’instrumentation du Nord (Horiba Sc.), un laboratoire de recherche dans le domaine de l’agroalimentaire en Bretagne (le Lubem), et, pour ce qui est de l’Urca, l’unité MEDyC, CNRS UMR6237. Au sein de ce laboratoire rémois, le projet Moldid donnera lieu à une thèse intitulée “Détection, caractérisation et identification des moisissures par spectroscopie vibrationnelle infrarouge et Raman”, sous la direction de Ganesh D Sockalingum et Dominique Toubas. « Cette thèse poursuit quatre objectifs, expose Ganesh D Sockalingum : développer la spectroscopie vibrationnelle pour l’analyse des spores, filaments, colonies et moisissures ; construire une base de données spectrales des moisissures les plus rencontrées dans l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique et cosmétique ; évaluer la capacité des méthodologies développées à identifier rapidement les moisissures ; adapter la technologie pour une utilisation standardisée en entreprise, notamment pour gérer des situations de crise. » Ce projet a reçu le soutien de la Région. contact Ganesh D Sockalingum, Responsable du projet Moldid au MEDyC Tél : 03 26 91 35 53 Courriel : ganesh.sockalingum@univ-reims.fr la domomédecine : La Champagne-Ardenne région pilote Le mot domomédecine n’est pas encore entré dans le dictionnaire. Mais nul doute que ce néologisme créé par François Guinot, président honoraire de l’Académie des technologies, lors d’un colloque à Châlons en Champagne le 4 novembre 2009, fera bientôt partie du langage courant. Substitut aux termes de télésanté et de télémédecine, dans un sens plus large, la domomédecine désigne la médecine à domicile. Autrement dit, les soins prodigués au patient chez lui (ou dans une maison de retraite), voire par lui-même. La médecine à domicile n’est pas une découverte : il y a longtemps que les diabétiques ont appris à se faire des piqûres d’insuline sans passer par l’hôpital. Ce qui est nouveau, c’est la possibilité de l’étendre à de multiples pathologies, grâce en particulier à l’apport des TIC. La Champagne- Ardenne pourrait bien faire figure de région leader en la matière. Un vaste programme de maintien à domicile de 10 000 patients, sur une durée de trois ans, est en effet en préparation. Découlant d’une initiative
la lettre DE LA RECHERCHE & DE L’INNOVATION du conseil régional, de Carinna, de l’Académie des technologies et de l’entreprise Axon’Câble à Montmirail, cette expérimentation concernera le maintien en autonomie à domicile ainsi que quatre types de maladies : cardiovasculaires, métaboliques, neurodégénératives et cancer. Responsable du département santé de Carinna, Séverine Ouvry détaille quelques applications possibles : « Un hypertendu pourrait envoyer son relevé de tension par Internet ou par SMS, de même qu’un diabétique son taux de glycémie. Un patient âgé pourrait être équipé d’un détecteur de chute ou d’un pilulier électronique, tandis qu’une chimiothérapie pourrait être administrée chez le cancéreux. » INFO oséo : Un soutient pour les sauts technologiques, une dynamique pour les projets collaboratifs De plus en plus, Oséo souhaite faciliter les projets collaboratifs en fléchant ses aides en direction des entreprises qui sont disposées à travailler ensemble et/ou à collaborer avec des laboratoires de recherche. « Nous nous fondons sur le principe que 1+1 = 3, explique Reynald Rennesson, délégué régional innovation d’Oséo. Nous aidons ainsi les entreprises françaises à atteindre la masse critique qui leur fait souvent défaut sur le marché international, en partageant avec elles les risques financiers et en leur apportant réseau et conseil opérationnel. » Ce soutien peut intervenir en amont des projets, lors de leur phase de préparation, ou au stade de leur concrétisation. But du jeu : favoriser l’innovation en permettant aux entreprises, grandes ou petites, d’effectuer un bond ou une rupture technologique. L’objectif est aussi de rapprocher les entreprises (PME, groupes) des pôles de compétitivité en France et des clusters ailleurs en Europe. Cette aide peut revêtir différentes formes dans l’offre d’Oséo. Chronologiquement, il y a tout d’abord l’aide à la recherche de partenaires et au montage de projets technologiques transnationaux. Il s’agit d’une aide qui consiste à identifier des partenaires et des financements et faciliter les prémices d’une collaboration. La boîte à outils d’Oséo se décline ensuite essentiellement en trois volets : l’aide pour le développement de l’innovation, si le projet n’est finalement pas collaboratif, l’aide aux projets collaboratifs des pôles de compétitivité avec le Fond Unique Interministériel (FUI), et l’aide au projet d’innovation stratégique industrielle (programme ISI). En Champagne-Ardenne, plusieurs projets bénéficient déjà de l’un ou l’autre de ces leviers. Nous citerons par exemple le projet Finather de FRD et le projet Futurol d’ARD (carburants de deuxième génération). contact Reynald Rennesson, Délégué régional innovation d’Oséo Tél : 03 26 79 82 36 Courriel : reynald.rennesson@oseo.fr Site : www.oseo.fr n°41, septembre 2010 [ Pour les abréviations, voir glossaire p8 ] /5 Cette campagne de grande ampleur, soutenue désormais par un consortium d’acteurs institutionnels ou privés, postulera à un financement par le grand emprunt national dans le cadre d’un appel à projets (on parle d’un coût de 30 à 40 millions d’euros), tandis qu’une étude de faisabilité portée par le Sisca (Système d’information de santé en Champagne-Ardenne) est en cours. La domomédecine a bien sûr vocation à s’étendre à tout le territoire français si l’expérience tentée en Champagne-Ardenne s’avère concluante. contact Séverine Ouvry, Responsable du département santé de Carinna Tél : 03 26 85 85 48 Courriel : severine.ouvry@carinna.fr performances sportives : Un plateau de hautes technologies pour les entreprises et les sportifs Véritable outil au service des sportifs professionnels mais aussi des fabricants d'équipements de sport, et plus généralement des entreprises, le plateau de suivi de la performance sportive de l'UFR Staps de Reims apporte de véritables avancées dans le domaine. D'une part, parce que cet équipement de haut niveau, combinant connaissances scientifiques, appareillages de mesure et outils informatiques, permet de mesurer précisément les aspects bio-mécaniques, physiologiques et psychologiques. D'autre part parce que ce plateau de suivi, placé sous la responsabilité de l'enseignant-chercheur de l’Urca William Bertucci, permet également d'analyser l'efficience du geste sportif par analyse gestuelle cinématique, en tenant compte ainsi de l'énergie dépensée. Un suivi de ce genre permet aux sportifs de devenir plus efficaces et d'améliorer leurs performances sans pour autant dépenser plus d'énergie. Autre particularité de cet équipement, sa mobilité. Il peut être déplacé sur les lieux même où les sportifs s'entraînent, ce qui permet des campagnes de mesures plus efficaces. Rien d'étonnant donc à ce que des sportifs professionnels de haut-niveau - à commencer par l'équipe de football d'Algérie ayant participé à la dernière Coupe du monde - fassent appel aux chercheurs rémois. L'équipe de France de BMX est également suivi de cette manière. Cette expertise est également mise au service des industriels, et en particulier des fabricants d'équipements de sport. Ainsi, le plateau permet de mesurer l'efficience d'un prototype, par exemple du matériel cycliste qui peut être modifié ensuite pour donner de meilleurs résultats. Enfin, cet équipement polyvalent peut également être utile à des sportifs plus occasionnels, comme des salariés d'entreprise préparant un raid, pour ne citer qu'un exemple. contact William Bertucci, Responsable du plateau de suivi de la performance sportive Tél : 03 26 91 31 74 Courriel : william.bertucci@univ-reims.fr
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