N° 41. Mars 2008. - Centre Régional des Lettres de Basse-Normandie

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Actualité du C.R.L. L’Islande sera l’invitée d’honneur de la prochaine édition du festival du 17 au 30 novembre. Première approche le 17 mars prochain à la bibliothèque de Caen. Le 21 janvier dernier, Arnaud Fontaine, président du CRL et Ingrid Guibey, sa directrice, conviaient partenaires et acteurs du livre à venir découvrir leurs nouveaux bureaux, sis dans le quartier de la Guérinière. Plus spacieux, plus fonctionnels, ils accueillent désormais les quinze employés du CRL. En effet, le nombre a augmenté depuis l’accueil, au sein de l’association , du CERIS (qui siégeait jusqu’à présent à l’Abbaye d’Ardenne) et de ses cinq permanents. La réunion du CERIS et du service de prêt de livres sonores du CRL a donné naissance à la banque multimédia du CRL (cf encadré). En juin prochain, ils fusionneront pour donner naissance à l’ARCIS (Association Régionale de Conservation de l’image et du son). Le CRL poursuivra, quant à lui, les missions déjà en- Islande Ouverte à tous, la journée de sensibi- lisation à la culture islandaise accueillera enseignants, bibliothécaires et grand public. Une série de conférences et rencontres leur permettra d’acquérir quelques clés et connaissances sur ce pays et de mieux connaître sa littérature. Cette journée est organisée en partenariat avec la bibliothèque de Caen. 10h / Présentation du festival Les Boréales par Jérôme Rémy, son directeur artistique. 10h15 / L’islande en quelques chiffres par Steinunn Lebreton. Steinunn Lebreton est Consul d’Islande à Caen. 11h / La littérature islandaise par Denis Ballu, fondateur et directeur des éditions de L’Elan, spécialisées dans la littérature nordique. 14h / Le miracle islandais par Régis Boyer, professeur de langues, littératures et civilisation scandinaves à l’Université Paris IV-Sorbonne. Régis Boyer est l’un des meilleurs connaisseurs de la littérature de l’Europe du Nord, ancienne et moderne, dont il a traduit de nombreuses œuvres. gagées : soutien à la vie littéraire en Basse-Normandie, à l’économie du livre et valorisation du patrimoine, organisation du festival Les Boréales. Un service communication et information a été créé au 1 er janvier 2008 avec pour missions principales la publication de la revue trimestrielle Livre/échange, le développement du site internet et des outils de communication portant sur l’ensemble des actions de la structure. Les Boréales > XVIIe édition CRL 10, Rue du Château d’eau 14000 CAEN 02 31 15 36 36 Banque multimédia du CRL : 02 31 34 46 39. www.crl.basse-normandie.com Premiers pas en mars 2008 - livre / échange 10 Fonds CRL 15h15 / Entretien avec Steinunn Sigurdardóttir. Après avoir été journaliste, cette Islandaise fait de l'écriture son activité principale à partir de 1980 : poèmes, livres pour enfants et nouvelles. Elle a collaboré à plusieurs radios et télévisions et séjourné dans une dizaine de pays à travers le monde. Elle a notamment publié Le Voleur de vie (Flammarion, 1995), adapté au cinéma par Yves Angelo. Dans La Place du cœur (Denoël, 2000), elle relate la relation entre une mère et sa fille qui passent l’hiver à l’Est de l’Islande et se heurtent aux rigueurs de la nature. Entrée gratuite mais réservations indispensables au 02 31 15 36 40. Le 17 mars à la bibliothèque Centrale de Caen, Place Louis-Guillouard. De nouveaux locaux pour le CRL L’association a emménagé en décembre dernier dans des locaux neufs, rue du Château d’eau à Caen. Philippe Duron, Président la Région, Gérald Grunberg, Directeur régional des affaires culturelles de Basse-Normandie au côté du président du CRL,Arnaud Fontaine. Le littoral basnormand en photographies La banque multimédia du CRL a conçu et réalisé une exposition associant photographies anciennes et récentes et citations d’auteurs attachés à la Basse-Normandie. Ses clichés en noir et blanc s’arrêtent sur des scènes de pêche en famille au début du siècle, des paysages maritimes, plages abandonnées ou ports industriels… Lieu de villégiature, d’exploits sportifs ou de labeur, la mer est « au cœur de nos vies » nous dit cette exposition qui aura vocation à tourner dans les villes de Basse-Normandie, dans les mois à venir. Banque multimédia du CRL : 02 31 34 46 39.
Les Boréales > Rencontres scolaires De la lecture à la reliure mars 2008 - livre / échange 11 / Compte-rendu Une classe du lycée Victor-Lépine à Caen a longuement travaillé à partir du roman de Bodil Bredsdorff, auteure danoise invitée lors des dernières Boréales. À partir d’un livre, en inventer un autre : les 26 élèves de la première bac professionnel « Artisanat métiers d’art » du lycée Victor-Lépine à Caen ont relevé le défi et travaillé un trimestre durant sur le roman de Bodil Bredsdorff, La Fille Corneille, emmenés par leur professeur de français, Arnaud Roquier et la documentaliste du lycée, Catherine Lemoine. Ce livre paru aux éditions Thierry Magnier relate le parcours initiatique de l’attachante Fille Corneille. Après le décès de sa grand-mère, la jeune orpheline part sur les routes pour trouver de quoi vivre et se nourrir. Choisissant de se fier à son intuition plus qu’aux paroles des autres, elle fait son chemin et croise différents personnages, plus ou moins bien intentionnés. Se remémorant les paroles de sa grand-mère (« La porte qui donne sur le cœur d’un être humain doit s’ouvrir de l’intérieur. »), elle saura à qui se fier et parviendra à construire sa propre famille. La lecture et l’étude du roman ont précédé la rencontre avec l’auteure pour une partie de la classe. Celle-ci a eu lieu en novembre dernier dans le cadre du festival Les Boréales proposé par le CRL. Un second groupe a travaillé sur les costumes ruraux –le roman se déroule dans des fermes, les hameaux d’une région isolée, en bord de mer– à la fin du XIX e siècle, travail couplé avec une visite au Musée de Normandie à Caen. L’une des dernières étapes du projet se déroulait en janvier dernier au lycée-même. Guidés par Céline Vauvarin, intervenante au Musée de Normandie, les élèves ont pu fabriquer chacun leur propre ouvrage. Apprenant à cette occasion, la technique de la reliure japonaise. Chaque livret contient ainsi le résumé de l’ouvrage rédigé en classe, des dessins réalisés par les élèves, leur sentiment sur l’ouvrage, sa lecture, leur rencontre avec l’auteure, leur vision (écrite et dessinée) de l’héroïne, le compte-rendu de leur visite au musée… À chacun ensuite d’apposer sa touche personnelle : morceaux de bois flotté pour certaines (puisque la fille Corneille sait où en trouver pour se chauffer), tapisserie pour d’autres (c’est d’ailleurs l’une des options possibles dans cette section)… Inventifs, les élèves ont su s’approprier avec beaucoup de sensibilité l’univers du roman de Bodil Bredsdorff. Au final un travail au long cours, collectif et personnalisé à la fois, qui a permis de croiser les disciplines en ouvrant à d’autres pratiques et d’autres espaces. Guignol - Le Cherche-Midi Noël, Acte II Pour tous les amoureux de l’œuvre féconde et multiple de Jacques Prévert aujourd’hui inhumé à la Hague, voici un album qui n’a pas été réédité depuis cinquante ans, le second des deux livres pour enfants que le poète et son illustratrice Elsa Henriquez ont confectionné ensemble. Prévert revient à l’origine souvent subversive de Guignol, ce théâtre populaire qui fut le porte-parole des ouvriers soyeux de Lyon qui réclamaient tout simplement leur part de bonheur. Il se souvient qu’il a été un homme du peuple qui a vécu dans les rues de Paris, son école. Il y a rencontré des clochards, des alcooliques, des gamins qui jouaient dans les caniveaux, il y a vu la pauvreté. Souvenez-vous de ce poème « Le désespoir est assis sur un banc » et de ces vers : « il y a un homme qui vous appelle quand on passe ». Dans Guignol, il s’agit simplement d’un « individu » qui interpelle un « Monsieur ». La majuscule fait toute la différence ! C’est la veille de Noël, il neige à gros flocons. « Un beau temps de saison où il ne fait pas bon mettre un chien dehors » comme dit le « Monsieur » et L’individu de lui répondre : « un chien, passe encore … Mais toute une famille … » Voilà, le ton est donné. Prévert présente son fort engagement contre l’exclusion, la misère des sans-abri D.R Une journée durant, les élèves en bac pro « Artisanat métiers d’art » se sont essayés à la technique de la reliure japonaise. encore plus criante au moment des fêtes de fin d’année où les nantis dans une débauche de consommation outrancière oublient de regarder ceux qui crèvent à leur porte. Alors le « Monsieur » dont la bienséance explose dans un langage conventionnel aux formules banales se trouve encombré de « L’individu », de son chien, de son chat, de son canari, de sa femme, de son fils, dans un jeu de cortège qui ridiculise à souhaits le monde des privilégiés. Privilégiés incarnés par cet hôte dont L’individu dit « c’est fou ce que vous pouvez ressembler à une foule de gens que je n’ai jamais vus » Formule amusante où le goût de Prévert pour l’absurde transparaît. Cette fable peut sembler cruelle et malheureusement terriblement actuelle mais elle est adoucie par la tendresse que Prévert éprouve pour ses personnages. Le « Monsieur » si guindé, si peu généreux est un être « ab-so-lu-ment seul ! » En cette veille de Noël personne ne l’attend et il n’attend personne. La Fille Corneille de Bodil Bredsdorff est paru aux éditions Thierry Magnier. Un projet porté par le lycée Victor-Lépine, avec le soutien du Musée de Normandie. Bodil Bredsdorff était invitée par le Centre régional des Lettres de Basse-Normandie, dans le cadre du festival Les Boréales proposé en novembre 2007. / Livres Pitoyablement attaché à son enfance, il va être bousculé par la fantaisie d’un homme qui ne possède rien d’autre que son humour, sa malice, sa poésie. N’invite-t-il pas « le marchand de sable » en ce soir de fête ? Son chien rêve qu’il folâtre « dans les jardins suspendus » et son petit garçon « que nous sommes très heureux ». Des illustrations désuètes, colorées et naïves accompagnent ce texte dont le sens profond échappera sans doute aux plus jeunes mais où chacun trouvera un vrai plaisir de lecture. Nathalie Mangin Guignol Jacques Prévert avec des illustrations d’Elsa Henriquez (Le Cherche-Midi, 2007)
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